[ J'ai manipulé Thémis, désolée ! Elle n'interviendra que pour fermer le topic.
Silésas, tu es considéré comme étant déjà rentré chez les Zélotes, fin revenu XD

Ce RP se situe le premier jour de la première semaine du dernier mois d'été (si si, suivez XD). ]

Comme chaque matin depuis maintenant, combien ? Il ne s'en souvenait même plus, mais peu importait, il voyait sa condition comme une chance de toute façon et appréciait tellement Thémis et sa petite famille, oui, même Soren, qu'il finissait par se dire qu'il ne regrettait en rien sa décision. Jiven avait eut raison de le confier à la jeune femme et plus que tout, il jouissait entre les murs du Joyau d'une liberté dont il avait toujours rêvé. Une liberté que le Temple ne serait pas en mesure de lui offrir … Comme chaque matin donc, il s'était levé tranquillement, descendant dans la cuisine en compagnie de la petite Erys qui ne manquait jamais de lui sauter dessus au réveil pour le harceler de questions et surtout, pour lui quémander un tour de passe passe. Elle ne se lassait jamais de ces petites manigances et adorait qu'il utilise devant elle sa maîtrise de l'eau. Bien entendu, si Aerin essayait de lui résister et faisait mine de ne pas vouloir céder à ses caprices, la petite parvenait toujours à ses fins dans de grands éclats de rire. Cette vie simple, le métisse ne l'aurait pour rien au monde échangée, pas même contre tout l'or du monde mais peu importait. Là n'était pas la question. Il prit son petit déjeuner en compagnie des deux petits turbulents des Henrick jusqu'au retour de leur mère. Thémis avait travaillé toute la nuit, chose plutôt rare, et revenait à peine de sa mission de garde. En quelques minutes, elle lui expliqua qu'elle ne pourrait pas, et il s'en doutait, lui fournir d'entraînement aujourd'hui mais alors qu'il pensait qu'elle lui donnerait une journée de repos, bien au contraire, elle lui demandait de s'exercer et lui confiait même une liste de mouvements qu'il devrait lui montrer en fin de journée.

Etonné, il obéit et se rendit en silence à l'école des élémentaires. Ne sachant pas où trouver une salle libre, celles qu'il connaissait étant toutes occupées, il avisa de se trouver un coin tranquille pour exécuter les ordres de son mentor. Il passa près de trente minutes à trouver son bonheur. Au fond d'un couloir peu fréquenté dormait une petite salle tout juste assez grande pour permettre un duel à des combattants aguerris. Dans le fond en face de la porte trônaient des armes de bois que l'apprenti laissa de côté. En dehors de son arc, il n'était que peu doué pour les armes, quelles qu'elles soient.

Sans plus attendre, n'ayant que trop perdu de temps, Aerin s'assura que personne ne se trouvait dans les parages. Déjà qu'il n'aimait pas s'entraîner seul alors si en plus quelqu'un le surprenait … il n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait et il était fort probable que cette salle soit dédiée à autre chose qu'aux entraînements. Quoi que, à bien l'observer, à quoi d'autre pouvait-elle servir avec ces armes dans le fond et ces tatamis sur le sol ? Le gamin laissa là ses pensées et se contenta d'avancer vers le centre la pièce. Là, il ouvrit son Esprit au reste du monde et une fois que ce fut fait, il fut rassurer de constater qu'il n'y avait personne dans les parages. Il se concentra pour se fermer aux autres et se remémora ce que Thémis lui avait demandé de faire.

Des gestes simples, d'autres plus complexes, l'après-midi était déjà bien entamée lorsqu'il décida de prendre une pause. En sueur, il s'autorisa à manger la tranche de pain au miel qui lui rappelait tant son enfance et la viande séchée que la jeune femme avait emballé dans un linge et fourré au fond de son sac. Lorsqu'il se fut désaltéré après avoir créé lui même de l'eau au creux de sa main gauche, il se releva et continua le mouvement. Il créait de l'eau sans problème, la question à partir de là était de modeler une personne, celle de son choix, et de maintenir la densité de l'eau pour que le modèle ne s'effrite pas. Au moins deux minutes durant, au moins assez ressemblant pour savoir de qui il s'agissait … Modeler, il n'avait pas de mal, il lui suffisait de penser à Erys. Petite, elle lui demandait moins d'eau et donc moins de concentration de ce côté là, de plus, ses formes rondes et sa physionomie générale lui facilitaient la tâche mais il ne parvenait pas encore à rendre la statue d'eau fidèle à l'originale et surtout, sa concentration s'effritait. S'il se concentrait pour modeler la statue, il ne parvenait plus à maintenir une densité suffisante pour que l'eau ne retombe par sur le sol et s'il se concentrait là dessus, c'était l'inverse qui se produisait mais tenace, il comptait bien y arriver et ne rentrerait pas tant que ce ne serait pas le cas ! Peut-être était-il justement trop concentré pour entendre, à défaut de le sentir par l'Esprit qu'il avait volontairement délaissé dans le cadre de cet entraînement, celui qui entrait ...

[ Je n'aime pas faire si court mais c'est tout ce que mon cerveau a réussi a tirer en une semaine de réflexion XD ]

Aerin essayait de son mieux de modéliser la petite Erys mais ses efforts, s'ils ne semblaient pas vains pour autant, ne parvenaient pas à venir à bout de l'exercice. L'enfant avait pourtant tellement envie de faire plaisir à son mentor qu'il s'essayait, encore et encore, sans relâche et lorsque, au bout de plusieurs heures de travail sans souffler, il parvint enfin à réaliser l'exploit de maintenir parfaitement la petite Erys d'eau, il se sentit totalement apaisé si bien qu'il en relâcha son attention l'ombre d'une seconde et que la silhouette disparu aussitôt …

« Mince ! » lâcha-t-il pour lui même avant de s'y remettre.

Thémis avait insisté pour que, une fois l'exercice remplit, il s’entraîne à faire se mouvoir la silhouette. Tout cela semblait au dessus de ses forces mais pour autant, il se força à essayer, se disant que si la jeune métisse lui avait confié cette tâche, c'est qu'elle l'en estimait capable. Il avait foi en elle, comme jamais ou presque il n'avait pu avoir confiance en quelqu'un et il se serait démené pour ses beaux yeux quoi qu'il arrive. La jeune femme lui avait offert un toit, une famille, et surtout, l'amour d'une mère qui lui manquait tant. C'était sans hésiter que le gamin était allé à sa rescousse lorsqu'elle avait été enlevée, ce serait sans hésiter qu'il y retournerait. Il aimait Thémis comme il avait aimé sa propre mère bien que ce sentiment ne le gêne aussi cherchait-il toujours à satisfaire les exercices de son professeur, quand bien même se révélaient-ils ardus.

Le gamin se força à garder son calme, chassant de son esprit tout ce qui aurait pu le perturber et l'empêcher de mener à bien sa mission. Lorsqu'il fut certain d'être suffisamment concentré, il réitéra l'opération et il lui fallu moins de trois minutes pour modeler de façon souple et constante la silhouette douce et fine de la petite Erys. Aerin avait presque l'impression de voir son sourire taquin et enfantin sur les traits qu'il venait de dessiner par la pensée. Il tenta un mouvement mais la structure se fit plus fragile aussi insista-t-il pour finalement parvenir à la faire bouger, pas de grand chose, mais suffisamment pour se sentir satisfait et se dire qu'il n'aurait pas honte de rentrer bredouille le soir venu. D'ailleurs, quelle heure était-il ? Non. Il devait rester concentré !

La structure se fit bancale mais il persévéra et elle avança d'un pas, infime certes, mais d'un pas quand même. Alors que le petit Almer tentait de la faire avancer d'un second pas, une cage de glace se matérialisa autour de la petite Erys et la surprise fut telle qu'il ne parvint pas à garder « vivante » sa petite statue d'eau. Etonné, le gamin se retourna vers l'entrée, qui était également la seule sortie de la pièce, pour en trouver la source. Un homme, sérieusement âgé, se dressait devant cette dernière et semblait être à l'origine de la cage.

Aerin savait d'expérience depuis le temps qu'il vivait à Cydonia en compagnie de la fille du Consul et de l'ancien Princeps qu'il ne fallait pas chercher des noises aux gens et surtout pas aux Zélotes aussi prit-il le partie de ne pas tenir rigueur de son comportement au vieillard. S'il lui paraissait impossible qu'il soit un Zélote, sa présence dans le Monastère indiquait forcément qu'il devait en être sans quoi, rien ne justifiait qu'il soit là. De plus, sa maîtrise de la glace semblait également indiquer qu'il faisait partie de la joyeuse bande des Zélotes, les ennemis héréditaires de sa mère. Conscient que mieux valait éviter les ennuis, le jeune adolescent préféra faire cesser son don. Il se contenta ensuite de demander d'un ton neutre :

« Excusez-moi, vous aviez réservé cette salle peut-être ? Si tel est le cas, je l'ignorais. »

Il hésita une seconde avant de reprendre, d'un ton toujours aussi neutre bien qu'il ne soit pas capable de comprendre ce qu'il se passait :

« Vous êtes très doué, je ne pensais pas qu'il existait des gens aussi doués que Thémis ! »

Cela pouvait être interprété comme une simple réaction enfantine devant le talent de ses paires mais bien au contraire, il s'agissait d'une petite mise en garde, histoire de lui faire comprendre, si jamais il avait de mauvaises intentions, qu'il ne valait mieux pas toucher à lui sous peine d'avoir de gros ennuis.

« Je m'appelle Aerin, et vous ? »

Mieux valait connaître un peu mieux cet étrange vieillard car il ne semblait pas décidé à le laisser sortir. Aerin n'avait étrangement pas peur, des années durant certainement à vivre dans cette cage dorée à l'image de celle de glace qui avait emprisonné l'espace d'un instant sa petite Erys lui avait appris à rester maître de lui et surtout, à ne plus avoir peur des gens qui tentaient de l'intimider ou de se venger bêtement. La peur, il la ressentait, mais avec le temps, il avait appris à la brimer.

*Si, j'ai réservé ? Bien sur que non … Mais je vais lui faire croire hors de question qu'il se crois dans ces droits alors qu'il de cette vermine et qu'il en les pouvoirs ! Au fait c'est qui cette Thémis ? Cela me dit quelque chose, où ai-je entendus ce nom ?
Non, ce n'est pas à la bibliothèque, je m'en souviendrais ou alors ce n'est plus la peine que j'y aille … Oh, cela y'est, je sais où je lai entendus, c'est parmi les informations incomplètes que m'a donné ce fichue chasseur. Il avait dis que cette dernière était le fille du consul et qu'elle se serait marié avec un certain Soren …
Lui, il mérite une bonne leçon, si il crois que cela vas le protéger, il se trompe lourdement ! *

« Oui, j'avais réservé. » articulais-je clairement.


« C'est une salle d’entraînement ici, pas un jardin pour enfant en manque de pâte a modeler. Mais puisque maintenant vous vous trouvez ici, tu va enfin pouvoir servir a quelque chose. J'ai besoin d'un adversaire, ramassez ton épée et lancez moi en une ! » Si le ton précédent était encore neutre, celui-ci ne laisse aucun doute sur le fait qu'il n'avais pas vraiment le choix si il voulais pouvoir sortir un jour.

« Quant aux salutations, mon nom est Silésas. »

À quoi bon lui cacher mon nom ? Le simple fait qu'il évoque un vieux avec des cheveux blanc qui manie la glace parmi les zélotes suffirait a n'importe qui pour me reconnaître aussitôt. L'âge que j'ai a surpris tout les zélotes lors de mon arrivé et a fait se répandre mon patronyme comme de la poudre. C'est malheureusement dans la nature humaine, dés qu'un individus se détache du lot de par son physique ou son attitude, cela fait parler de lui. Je n'ai pas échappé a la règle...

[J'ai honte de ce post ******** ]

Le temps avait appris au jeune homme que mieux valait se montrer calme et impassible en toutes circonstances plutôt que de dévoiler inutilement ses faiblesses. Cydonia était un nid à problèmes pour lui et mieux valait ainsi éviter de s'en créer inutilement aussi, prudence était-elle mère de survie pour Aerin plus que pour quiconque dans le Joyau. Calme, patient, l'enfant agissait selon les ordres qu'on lui donnait, ne cherchant ni à les discuter, ni à les enfreindre sauf bien entendu lorsque cela le mettait en danger directement ou indirectement car, bien entendu, il avait fallu apprendre à défaire le vrai du faux, les ordres des mensonges. Avec le temps, l'Almer était devenu un expert dans cet art si bien qu'au final, peu cherchaient désormais à l'embêter. Outre le nom de celle qui le protégeait, outre sa valeur vivant plutôt que mort, il n'était pas spécialement intéressant de s'attaquer à lui qui, quoi qu'il advienne, ne s'énervait jamais. En réalité, l'adolescent bouillait de l'intérieur mais il préférait ne pas le montrer et, une fois le danger écarté, il laissait éclater sa colère sous diverses formes. De l'entrainement physique à l'entrainement magique, il parvenait à exulter la haine et la peur sans trop de problèmes.

L'homme qui avait pénétré dans la salle ne semblait pas spécialement animé de bonnes intentions. S'il s'interdisait d'utiliser l'Esprit à Cydonia autant que possible, car bien entendu, l'enfant n'aurait pour rien au monde manqué une cession avec Eloween ou Jelenna, il lui apparu évident qu'il valait mieux l'utiliser à cet instant précis pour mettre les choses au clair. S'il y avait bien une chose à laquelle Aerin était habitué dans cette ville, c'était la haine des Zélotes envers l'enfant de celle qui avait porté la main sur leur précieux Directeur. Lymion avait péri sous la lame de sa propre mère mais en était-il pour autant responsable ? Si fort heureusement, la plupart estimaient que non, force était de constater qu'il existait des irréductibles ... Cet homme en était un. Les ondes qui émanaient de lui avaient sans mal atteint le gamin de sorte qu'il le considère aussitôt comme un danger.

« Je suis désolé, maitre Thémis a du se tromper en m'indiquant cette salle. » répondit le jeune homme d'un ton neutre.

Vivre aux côtés de Cydiens et plus particulièrement de Zélotes lui avait appris à maitriser le ton de sa voix, à faire attention à ne jamais paraitre arrogant ou encore, agressif si bien qu'il maitrisait aujourd'hui parfaitement ce ton calme et serein qu'il employait pour défaire les offensives envers sa personne, quelles qu'elles soient. Mais le vieillard en face de lui n'en avait pas décidé de la sorte. Un jardin pour enfant en manque de pâte à modeler ? L'allusion était grotesque mais risible quand on voyait qui la prononçait. Un vieillard dont les dents devaient à peine tenir qui se permettait de juger un jeune ? C'était le monde à l'envers, sans doutes ignorait-il que l'avenir appartenait aux plus jeunes et non aux vieux croulants mais là encore, Aerin se contenta de sourire poliment, de retrouver ses affaires pour les plier avec calme avant de rétorquer :

« Je suis désolé, mais je me dois de décliner. Il est évident que votre agressivité envers moi n'est motivée que par votre envie d'en découdre avec un Templier. Je préfère en conséquence vous éviter la prison pour avoir porté la main sur une pupille de la cité. »,il n'avait peut-être pas choisi les meilleurs mots, aussi réfléchit-il tandis que son interlocuteur lui donnait son prénom avant d'ajouter d'un ton toujours aussi neutre, « Je ne vous serais d'aucune utilité, ne sachant pas manier l'épée maintenant, si vous le permettez, je souhaiterais sortir. »

Il était évident que l'homme ne le laisserait pas passer mais l'argument qu'il venait d'avancer, à savoir que sa vie maintenait un équilibre entre les cités, en dehors même de maintenir l'équilibre fragile dans les relations Zélotes/Templiers, suffirait sans doutes à le calmer et à le faire reconsidérer la situation. S'attaquer à une pupille aussi visiblement était dangereux, d'autant plus lorsque la pupille en question vivait sous le toit de la fille du Consul en personne et de l'un des plus prometteurs sénateurs de la cité. Mieux aurait-il valu souligner ce point plus fortement mais l'Elfe n'y avait pas pensé et savait qu'ajouter ce point maintenant ne ferait qu'alimenter la haine qui émanait déjà du vieil homme envers lui. Pourquoi le détestait-il alors que visiblement, ils n'avaient rien en commun et surtout, le gamin ne l'avait jamais vu ? Aucune idée. Après tout, Aerin s'en moquait car il en avait l'habitude et si les mots étaient devenus ses plus fidèles atouts, peut-être ne suffiraient-ils pas aujourd'hui. L'avenir le dirait.

L'avenir n'avait visiblement pas envie de se montrer clément envers l'enfant. S'il avait parlé avec calme et avec autant de courage que son jeune âge le lui permettait, cela ne suffit pas à calmer le vieillard qui n'hésita pas une seule seconde à lui faire face. Sans même hésiter, l'homme se plaça entre la porte de sortie et le gamin et lui demanda une nouvelle fois de l'affronter en duel. Aerin hésita une seconde mais dut finalement se rendre à l'évidence qu'il ne pourrait pas éviter le combat. Quand bien même ne souhaitait-il en rien l'affronter, l'autre ne le laisserait pas passer et n'hésiterait pas à employer la force pour le contraindre à lui obéir aussi, mieux valait en finir au plus vite, le laisser prendre rapidement le dessus et partir, ce que décida le métisse.
L'enfant n'avait jamais été à l'aise avec les armes autre que son arc mais peu importait, le tout était d'en finir au plus vite et c'est pour cela qu'il ne broncha pas quand le vieil homme lui tendit un bâton de bois. Aerin mit quelques secondes à s'habituer au poids de l'arme et la fit aller de la main droite à la main gauche pour réellement soupeser la chose et savoir comment il serait le plus à l'aise. Il ne fallait pas croire qu'il ne connaissait rien au combat de corps à corps, il était tout à fait à même de se battre plus ou moins correctement mais contre un apprenti de son âge, non contre un adulte plus grand et plus costaud que lui. Quoi que Silésas était âgé, ce qui jouerait peut-être en sa faveur …

Le combat débuta calmement, l'homme en face de lui semblait retenir ses coups, faisant attention à la présence de l'enfant et considérant qu'il n'était pas aussi fort et corpulent qu'un adulte. Ainsi, si Aerin se prit quelques coups, il put en asséner tout autant mais peu importait car de toute façon il ne souhaitait qu'une chose, quitter au plus vite les lieux pour s'éviter des ennuis. L'entraînement dura en longueur si bien qu'au bout de vingt minutes à courir partout, parader, se prendre des coups et en donner, l'Almer était en âge et hésitait à se plaindre. Il s'était tut tout du long et n'avait jamais réagi aux réactions déplacées et hargneuses de son compagnon de combat. Cependant, il était fatigué après son propre entraînement et ne voulait pas être blessé inutilement aussi décida-t-il d'exécuter une parade, se mettant hors de portée et, baissant son arme, il demanda simplement :

« Excusez-moi, mon maître risque de s'impatienter si je reviens en retard, pourrais-je ... »

L'homme n'avait visiblement pas l'intention de l'écouter et plus encore, de le laisser parler. Il lui asséna un violent coup sur l'épaule si bien que l'Elfe cru qu'elle était démise et ne put retenir un cri de douleur avant de poser un genou à terre, sa main droite lâchant l'arme et se posant sur son épaule meurtrie.

« Vous êtes fou ou quoi ? »

** Thémis … Thémis ! ** chercha son Esprit instinctivement tandis qu'il tentait de faire face à son attaquant, lorsqu'il sentit un frémissement dans les pensées de sa protectrice il se précipita pour lui dire où il se trouvait, ne sachant que faire de mieux.

L'homme qui lui faisait face semblait comme fou, non qu'il criait, mais il débitait des insanités sur lui tout en le menaçant de son bâton sans pour autant oser le frapper visiblement. Si Aerin n'écouta rien et tenta de calmer mentalement sa douleur, le mot « Celyween » attira bien malgré lui son attention. L'homme, s'étant rendu compte qu'il avait capté l'attention du gamin, n'hésita plus une seule seconde, il insulta la mère du gamin mais pire encore, il lui avoua une vérité que peu savaient sur elle. « Tu veux savoir pourquoi cette pute ne nous aimait pas ? Hein gamin, tu veux ? », Aerin tentait de ne pas l'écouter mais il fut contraint de le faire. Il s'était toujours demandé ce qui avait poussé sa mère à agir de la sorte, à combattre les Zélotes avec autant de hargne. « Violée, encore et encore », voilà tout ce que l'esprit torturé du gamin retint des mots du Zélote et, sans hésiter, il lui sauta dessus de colère et de rage.

La suite, Aerin ne s'en souvenait pas. Il se souvenait vaguement de la voix de Thémis mais pas de ce qu'elle disait ni de comment s'était terminé leur combat. A présent, il ouvrait les yeux sur le chemin du retour, peiné et incapable de s'exprimer. Il avait dormi plusieurs jours d'après la jeune femme et il avait fallu beaucoup d'énergie à la fille du Consul pour recoller les morceaux. Son épaule était désormais comme neuve et une semaine s'était écoulée depuis le regrettable incident. Il avait eu beau supplier, implorer, la jeune femme avait pris la décision de le ramener à son père, Cydonia étant à ses yeux trop risquée pour le petit garçon … Elle ne pouvait plus le protéger et s'en voulait plus que visiblement, nul besoin de l'Esprit pour le constater.

« Thémis je... »
« Je sais Aerin, mais c'est la seule chose que je puisse faire pour te protéger. »

Ces quelques mots avaient glacés le sang du gamin. Il aimait cette femme, il l'aimait comme une mère qu'elle avait toujours été depuis qu'il était arrivé chez elle alors pourquoi ? La réponse, il la connaissait, Thémis ne pouvait plus le protéger des gens comme ce Silésas quand son statut lui même ne parvenait pas à préserver le petit élémentaire alors elle avait pris une décision qu'elle regrettait déjà mais elle avait décidé de le ramener au Temple et de s'entretenir avec son père … Aerin savait que la jeune femme insisterait sur la nécessité de le reprendre mais aussi, sur la nécessité d'établir un dialogue avec Liam ou plutôt Naly d'ailleurs, beaucoup plus souple que l'autre idiot dans son Monastère. Oui, le gamin savait tout cela mais il aurait préféré que rien ne se soit passé …

« Aerin, tu sais, à propos de ta mère ... »
« Maman me l'aurait dit, je sais qu'il mentait »

Il disait la vérité, mais ça, le gamin était encore incapable de le concevoir et la jeune femme renonça. La vérité avait toujours fait mal. Aujourd'hui, la vérité était que les tensions entre le Temple et le Monastère étaient plus vives que jamais et que, connaissant Jiven, il n'aurait de cesse que de vouloir les apaiser, se sentant tout aussi coupable que la Clari que de l'avoir mener dans ce piège.

[ Désengagés ]

Attention, à la suite de ce sujet, des tensions évidentes naissent entre le Monastère et le Temple. En effet, si Jiven tente d'apaiser les tensions, Liam Clari, en ne punissant pas Silésas, démontre très clairement sa volonté de ne pas faire d'efforts et d'encourager la situation indirectement.