Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [FlashBack FHsaison1] une partie d'échec bien dangereuse.....(pv Thémis&aerin&Soren) [Terminé]

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Ithilion
Ithilion
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   [FlashBack FHsaison1] une partie d'échec bien dangereuse.....(pv Thémis&aerin&Soren) [Terminé] EmptySam 31 Mar - 7:06

La sortie de Cydonia s'était déroulée sans encombre. La monture qu'avait attaché Ithilion à quelques pas de l'entrée les attendait toujours, piaffantd'impatience à l'idée de ne plus être retenu par cette maudite longe. L'illusionniste laissa monter Thémis en première sans prendre la peine de l'aider, se doutant de la réaction de saprisonnière. Puis, il se mit en selle derrière elle. Collé contre son dos, il sentit d'avantage toute la colère et l'animosité qui émanaient de la fille du consule. Qu'il se le tenait pour dit, la moindre erreur lui serait automatiquement fatale.
Sans piper mot, Ithilion talonna délicatement les flancs de l'animal qui se lança au galop, éloignant rapidement le ravisseur et sa prise loin des portes de la cité cydienne.


*****

La course dura une bonne demi journée à vive allure. A mi-parcours, Indy prit soin de bander les yeux de Thémis par simple précaution. Il ne lui retira le bandeau qu'une fois à l'intérieur du bâtiment dans lequel aura lieu l'échange.
Une immense pièce les entourait, dû à une absence de fenêtre, la luminosité provenait de bougies disposées un peu partout. Elle se découpait en deux parties : La moitié dans laquelle ils se trouvaient avec un ameublement plutot confortable
composé d'un canapé, d'une imposante table, de commodes et d'un établi de cuisine. Et la deuxieme partie qui n'était qu'un amas de coussins recouvrant le sol, seuls étaient notables la petite bibliothèque à moitié rempli et la porte encastrée dans le mur du fond. Le détail vraiment troublant et intéressant de ce lieu était l'épaisse grille séparant distinctement les deux côtés. A la fois imposante et aux mailles fines, on devinait rapidement que l'unique moyen de la traverser était d'écrouler l'édifice entier ou l'étrange système se trouvant à droite. En effet, incorporée dans la structure d'acier se trouvait une drole de mécanique de la taille d'une homme . Au niveau du parquet, une grande plaque grise circulaire d'un diamètre environnant le mètre, et dessus deux plaques rectangulaires étaient encastrés l'une dans l'autre perpendiculairement. Le même modèle était reproduit en beaucoup plus petit au centre de la grille à mi hauteur du sol.
Devant le regard intrigué de la femme, Ithilion sourit et s'avança vers le système pour lui expliquer le principe :


-Ce lieu est inspiré des points d'échanges entre différentes organisations ou groupes criminelles. Comme tu peux le constater, la pièce se divise en deux. Chacun de leur côté, l'échange se résout à l'aide de ce petit moulin. Par exemple pour une demande de rançon, lors de procédure, on place l'otage sur la plaque ici. Du coup les parois empêchent
toutes confrontations ou tentatives de triche. Regardes pourquoi !

Du doigt, il designa un levier incrusté par terre juste à coté de la plaque tournante.

-Un identique se trouve également derrière. En l'enfonçant, on bloque la roue dentée en-dessous et ainsi on bloque l'échange. Mais si les deux sont relevés...

Sa main s'appuya contre la paroi qui lui faisait face. Un déclic retentit et les deux moulins pivotèrent d'un quart de tour dans un même ensemble de crissements métalliques.

-Une fois lancée, on ne peut arrêter la rotation. La transaction terminée, les deux groupes peuvent finalement sortir en prenant la direction opposée. Ingénieux non ?

Devant le manque de réaction de Thémis, Ithilion ne quitta pas son masque souriant et lui pointa quelquechose dans la deuxième partie à travers les mailles. Au milieu des oreillers, un petit nourrisson dormait paisiblement, replié sur lui même. Complètement insouciant de la situation dans laquelle il a été entrainé de force.
Voyant l'instinct maternel resurgir, le geôlier anticipa le geste de la mère pour rejoindre son enfant en se plaçant entre elle et la plaque. A ce moment précis, le cydien sentit comme un gros danger, comme si il voyait deja Thémis se jeter sur lui et l'écraser pour rejoindre son petit. L'illusionniste ne broncha pas pour autant et ne perdit pas son sang froid:



-Je vais te laissez rentrer dans la pièce pour retrouver ton petit, ne t’inquiètes pas. lui
expliqua t-il pour calmer le jeu au plus vite. Je vais juste t'expliquer les règles. Évidemment, la porte au fond est condamnée, inutile de tenter de l'ouvrir ou de l'enfoncer. Je te laisserai juger par toi même si tu le souhaites. Deuxième détail, sous tout les coussins se trouvent un parchemin du même style que tu l'auras vu tout à l heure, la moindre bêtise serait fatale à tout ceux qui se trouve dans cette deuxieme partie. Suis-je bien clair ? Cela veux entre autre dire que si je te vois fouiller pour désamorcer le piège, je n'aurais aucun scrupule. Vos vies ne m’intéressent plus, quoi qu'il arrive Soren viendra maintenant.

Sans attendre de réponse clair, il s'écarta d'un pas sur le côté et déverrouilla le levier pour que Thémis puisse enfin retrouver son trésor.

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Fille Clari, Prof
Thémis
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   [FlashBack FHsaison1] une partie d'échec bien dangereuse.....(pv Thémis&aerin&Soren) [Terminé] EmptySam 31 Mar - 12:22

[ J'espère que ma réponse te conviendra car j'ai cherché à jouer Thémis d'une toute autre manière par rapport à ce que je fais d'habitude Embarassed ]

La jeune femme se sentait quelque peu étrange, son sang bouillonnait en elle comme jamais auparavant et si la peur entamait ses réserves, elle se sentait tout aussi contradictoirement envahie par une force nouvelle. Consciente que pour récupérer son fils et protéger les siens, elle se devait de se sacrifier, Thémis avait finalement consenti à suivre son agresseur mais il était certain que si pour l'instant, elle tentait de calmer son cœur affolé par la succession d'évènements, elle était également en train de réfléchir à la solution la plus sure pour son jeune fils d'échapper à cet homme bien trop déséquilibré à son goût. Pour l'heure, il lui fallait suivre en silence l'homme dont elle ignorait encore tout mais avec lequel elle comptait bien s'entretenir. Fille de Consul, la jeune femme avait eut l'habitude dans son enfance de se voir formée à toutes sortes de choses désagréables et la politique en faisait partie. Si cet apprentissage s'était révélé désastreux car l'adolescente rebelle qu'elle était n'y prêtait que bien peu d'attention, la jeune Clari en avait en revanche retenu une chose, il fallait savoir amadouer son prochain pour obtenir ce que l'on souhaitait. Aussi tenterait-elle de faire baisser sa garde à ce malotru pour mieux le trahir lorsque Soren arriverait. De cela, l'élémentaire en était sure, son mari ne la laisserait jamais aux mains de ce fou. Trop de vies dépendaient de celle de Thémis et celle de Soren la première bien que l'homme ne veuille pas l'admettre. Combien de fois l'avait-elle vu plier devant elle malgré sa fierté ? Combien de risques avait-il pris par le passé et aujourd'hui encore pour la soutenir et l'aimer ? Aux yeux de la belle, beaucoup trop certes mais cela ne tendait à prouver qu'une seule et unique chose, il l'aimait et était, à son image, prêt à tout pour elle. Y compris à tuer.
Ce fut le cœur battant que la jeune femme quitta la maison. Avant de passer la porte, elle insista pour dire au revoir à sa fille et au petit garçon que le directeur de Tamawa lui avait confié. Elle embrassa la petite Erys tendrement, la rassurant de sa voix la plus douce et embrassa à son tour Aerin en lui glissant à l'oreille d'aller trouver Soren et de tout lui raconter. L'enfant était intelligent, Thémis le savait, aussi était-elle certaine qu'il obéirait et ne chercherait pas à le suivre. De toutes les vies dont elle redoutait la perte, celle d'Aerin arrivait en tête car sa mort serait le signe d'une guerre ouverte entre Zélotes et Templiers. En l'obligeant à affronter l'ancien Princeps, la métisse savait qu'il ne pourrait refuser et qu'il ne pourrait ainsi pas mettre sa vie en danger en les suivant.
La jeune femme ne souhaitait pas monter devant. Pour une dame de son rang, même si d'ordinaire elle ne tenait guère rigueur de son rang, c'était un signe de faiblesse. De plus, monter de la sorte n'était permis qu'en présence de son âme sœur et force était de constater que le jeune brigand qui la kidnappait n'était pas de cette catégorie. Se tournant vers son geôlier, la demoiselle fut surprise qu'il ne cherche pas à l'aider à monter à cheval. Certes il se permettait de l'arracher à sa demeure mais tout de même, un peu de politesse et de bon sens auraient dus l'aiguiller sur l'attitude à avoir envers une dame de la haute noblesse. Ne voyant aucune réaction dans le regard de l'homme, la jeune femme monta seule en scelle, non sans ajouter froidement une fois juchée sur la monture :


« Votre impolitesse et votre inculture n'ont d'égales que votre cruauté »

L'homme monta derrière elle et prit un malin plaisir à se coller à elle. La peur céda au rythme des pas de l'animal la place à la colère mais la jeune femme se tut. L'heure n'était pas encore à la vengeance, il lui fallait d'abord mettre la main sur son fils et éloigner ce malotru de sa demeure … Une chose était certaine, maintenant que la Cydienne était libérée de ses peurs, elle avait toute l'occasion de fomenter un plan pour se sortir seule de ce mauvais pas ou tout du moins, pour aider Soren du mieux qu'elle le pourrait de l'intérieur.
Lorsqu'elle ouvrit à nouveau les yeux, la jeune femme se trouvait dans une pièce aux dimensions démesurées. Un rapide coup d'œil sur les lieux lui indiqua qu'il n'y avait pas d'issues autre que la porte par laquelle ils étaient entrés. L'absence de fenêtre empêchait de surcroit la lumière du jour de pénétrer de sorte qu'elle fut bien incapable de savoir combien de temps ils avaient chevauchés. Assez du moins pour que ses jambes et ses cuisses la fassent souffrir, à en croire son horloge interne et la faim qui tenaillait ses entrailles, ils avaient du voyager au moins une demie-journée, peut-être plus, quoi qu'il en soit, le déjeuner était passé et vu l'ampleur de la faim, le diner sans doutes également. Inquiète pour son nourrisson qu'ils n'avaient pas du pouvoir nourrir sans elle, Thémis pria pour que ce petit manège cesse immédiatement et qu'on lui rende sa chair et son sang. Son regard parcourut la pièce en désespoir de cause, cherchant son fils dans chaque recoin mais incapable de le trouver. Ni l'étrange grillage ni le manque de meubles apparent ne parurent perturber la jeune femme, seulement l'absence de son précieux Elios.

Lorsque son interlocuteur reprit la parole, après tout ce temps plongé dans le mutisme, le cœur de Thémis manqua un battement. En réalité, elle ne s'attendait plus vraiment à pouvoir devenir son amie le temps que son amant ne vienne la délivrer tant il s'était obstiné au silence. Pour l'heure, la jeune femme n'avait cure de ce qu'il pouvait lui dire. L'Astorg écouta néanmoins ce que l'homme avait à lui dire. Le système était en effet ingénieux mais s'il pensait qu'elle se laisserait prendre au piège, il se trompait lourdement. Elle garda néanmoins le silence, dubitative, ne cherchant que l'instant où il lui offrirait son fils. Tant qu'elle ne le savait pas vivant, elle ne pouvait pas décider de la suite des évènements. Ce ne fut que lorsqu'il pointa du doigts les oreillers que l'élémentaire comprit ce qu'il lui désignait. Elios était étendu là, endormi par miracle, inconscient du danger qui le menaçait. La jeune femme n'eut aucun geste dans sa direction, se retenant de toutes ses forces de courir vers lui car cela mettrait à mal l'image de femme forte qu'elle s'époumonait à conserver depuis leur rencontre. Son regard se posa alors sur l'homme qui lui barrait la route, ridiculement petit et faible par rapport à l'ampleur de sa propre colère. Sans ciller, elle l'écouta, ses yeux braqués sur lui.

Sa voix était étrangement calme certes mais pour autant, elle trahissait quelque chose que la jeune Clari n'arrivait pas à comprendre. Était-ce de la peur qui animait soudain son ennemi ? En tout cas, force était de constater qu'il ne la prenait pas au sérieux, pas assez du moins pour la considérer comme autre chose que son otage. Après quelques considérations toutes aussi futiles que agaçantes, qui firent comprendre à la belle qu'il n'avait aucun scrupule et, pire encore, qu'il ne la considérait que comme un pion, il s'écarta pour la laisser passer. Ce qu'elle se refusa à faire. D'un geste sur, ce ne fut pas de l'enfant qu'elle s'approcha mais bien de lui, posant à son tour la main sur le levier sans oser l'actionner pour autant. Plantant son regard dans le sien, elle ajouta simplement :


« Force est de constater que vous êtes plus bête que je ne le pensais. Si nos vies ne vous intéressent plus et que vous êtes prêts à nous sacrifier, cela me prouve deux choses, votre parole n'est que du vent, à l'image de votre courage et votre intelligence, la flamme d'une bougie tentant désespérément de percer le brouillard de votre couardise et de votre stupidité. »

Parler ainsi comportait des risques certes, mais la jeune femme savait que Soren allait risquait d'autant plus sa vie en venant la chercher. Elle n'était pas parvenue à le préserver au sein même de leur demeure mais en ces lieux où seule sa vie était engagée, elle avait l'avantage. Son cerveau se mit à bouillonner, cherchant la solution lorsqu'enfin elle comprit ce qu'il lui restait à faire.

« Attentez à nos vies, et vous n'aurez plus à craindre Soren mais Cydonia toute entière. Pensez-vous une seule seconde que mon père laissera ma mort et celle de son seul héritier impunies ? Sombre sot, nous tuer signerait votre arrêt de mort car dites-vous bien une chose, Anatoli Clari n'est pas homme à pardonner en revanche, il est homme à s'octroyer vengeance aussi surement que le soleil se lève à l'Ouest. Aucune armée, pas même Astorg, ne pourra vous protéger de sa colère. »

Tandis qu'elle parlait, la jeune femme se permit de regarder les coussins où dormaient son fils. L'homme lui avait appris que des parchemins explosifs se trouvaient sous les coussins et la belle ne pouvait pas se permettre de les chercher de peur qu'il ne tue son précieux fils aussi avait-elle décidé de ne pas entrer dans la pièce, de gagner du temps et surtout, de déjouer son plan. Elle était l'une des meilleures élémentaires de l'école, Naly en personne le lui avait affirmé et si elle manquait cruellement de confiance en soi d'ordinaire, la colère et son instinct maternel palliaient pour l'heure à ce défaut.

« Je ne suis ni votre amie, ni votre alliée, je vous prierais donc de ne pas me considérer comme telle. Je vous conseillerais donc de me vouvoyer. »

Elle prenait à chaque fois le ton le plus menaçant qu'elle avait en sa possession, cherchant à l'impressionner comme à lui montrer qu'elle ne comptait pas se laisser faire. L'idée lui traversa l'esprit de lui sauter dessus immédiatement, de se transformer en tigre et de lui déchiqueter la gorge pourtant, elle se retint, consciente que son stratagème, s'il se mettait doucement en place, n'était pas encore suffisant pour lui assurer la survie d'Elios.

« Je n'ai accepté de vous suivre que pour préserver mon époux et ma fille. A présent, je souhaiterais connaître vos véritables motivations puisqu'il est évident que nous allons passer quelques heures en compagnie l'un de l'autre. »

Tandis qu'elle lui parlait, la jeune femme se focalisait sur son objectif. Il lui était difficile de tenir un discours en même temps qu'elle usait de son don mais fort heureusement, elle n'avait pas à créer une grande quantité d'eau, simplement à utiliser son pouvoir de manière diffuse, le plus difficile étant de le focaliser sous les coussins sans que cela ne se voit. Fort heureusement pour elle, l'amoncellement de coussins cachait sa technique et son expérience comme ses entrainements quotidiens lui étaient salvateurs en ce moment même.

La belle recula de quelques pas pour mieux observer son interlocuteur avant d'ajouter :


« Vous disiez agir pour quelqu'un, je finis par en douter. Soyez honnête, vous me devez bien ça non pour m'avoir menti sur ma propre sécurité. Que voulez-vous à mon mari ? »

Il ne parlait pas, et son monologue l'épuiserait avant d'avoir pu faire quoi que ce soit. Lentement, telle une fourmi, Thémis était en train de créer des gouttelettes à même le sol. L'opération était difficile car elle devait maintenir l'eau sous cette forme sans que cette dernière ne soit absorbée par les coussins mais si cela demandait quelques efforts, le jeu en valait la chandelle.

« Permettez-moi de vous donner mes règles du jeu. » reprit-elle de plus belle pour le faire réagir, plongeant son regard dans le sien, « Soit vous répondez à mes questions et j'accepterais éventuellement de me plier à vos désirs, soit vous aurez à supporter mon fils lorsqu'il sera éveillé par la faim car si je calcule bien, voilà près d'une demie journée qu'il n'a rien mangé. Je vous laisse deviner l'état dans lequel il sera à son réveil et si j'y suis habituée, je doutes que ce soit votre cas. »

Elle jouait très gros, la jeune femme en était bien consciente, mais c'était la seule solution pour elle de sauver son fils et de gagner du temps. Il n'était pas question de passer dans l'autre partie de la salle pour en devenir sa prisonnière et n'assister à la scène qu'en tant que telle. Or de question de n'être qu'un boulet au pied de Soren.

« D'ailleurs, il se trouve que j'ai moi-même quelque peu faim, m'est avis qu'on ne fait pas attendre une dame. Si vous voulez bien me donner quelque chose à manger je vous prie. »

Le ton s'était quelque peu adoucie, la jeune femme n'ayant que peu l'habitude de jouer les marâtres. Pour autant, elle n'avait pas quitté des yeux le jeune homme et si pour le moment, il ne disait rien, elle savait qu'il finirait par réagir. Le temps lui était tout aussi précieux qu'elle. Les gouttelettes qu'elle avait formé se rejoignaient à présent sous la masse des coussins, seule composante qui gênait particulièrement la demoiselle. Incapable de savoir où se trouvaient les pièges, elle savait que cela permettrait de les désamorcer puisque ce malin s'était permis de lui en révéler la présence. Quelques minutes encore et les gouttes formeraient un ensemble uniforme sur la surface du sol si bien que tout ce qui se trouverait entre ce dernier et l'amoncellement de coussins serait imbibé et inutile à l'usage. Alors qu'elle s'échinait en silence à déjouer le plan de son agresseur, Thémis pensa à Général et à son père. Si elle ne s'en sortait pas vivante, elle espérait seulement qu'Elios survivrait et que Soren en finirait de cet homme. Elle priait également pour son père ne sache jamais rien de cette histoire ...
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Soren
Soren
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   [FlashBack FHsaison1] une partie d'échec bien dangereuse.....(pv Thémis&aerin&Soren) [Terminé] EmptyMer 2 Mai - 15:40

Soren venait de défoncer la porte de chez lui plus qu'il ne l'ouvrit. Après tout on entrait chez lui comme dans un moulin à ce qu'il semblait, alors quelle utilité d'y mettre une porte. Elle céda dans un fracas sonore semblable au tonnerre, répandant des copeaux de bois sur le palier de sa demeure et faisant pendre la serrure dans un cliquetis métalique obsédant. Un autre bruit assourdissant commençait également à lui prendre la tête : son propre beau-père avait décidé de lui faire payer le rapt de sa fille bien aimée, semblant penser assez naïvement qu'il ne se sentait pas assez responsable et qu'une petite couche de reproche supplémentaire ne pouvait pas faire de mal. C'était prévisible, terriblement et tristement sans surprise qu'Anatoli Clari réagisse ainsi. Après tout, n'avait-il pas dès le début refuser de voir les aspects profitables de leurs unions ? Erys, sa fille, avait été la fondation et la seule raison qui a fait que ce mariage put être accepté. Alors maintenant, il pouvait libérer les serpents et cracher son venin librement. Soren ne l'écoutait même pas, il ne l'entendait même plus. Clari ne faisait en rien avancer les choses, seul le tribun en avait véritablement la force et les capacités. * C'est moi qu'il veut, c'est totalement dirigé vers moi ce qu'il fait. Il a cherché à m'atteindre moi, pas vous et votre position de politicien.* Le temps futile de la pensée, il était déjà dans son vestibule à récupérer les affaires dont il aurait besoin dans la grande bataille de sa vie, celle qui pourrait être la dernière de son adversaire par ailleurs. La fureur froide de l'homme alimentait le sang dans ses veines et les battements de son coeur, ses pensées étaient toutes concentrées sur son seul objectif. Il ne savait pas comment il allait s'y prendre, et cela n'avait pour l'instant aucune importance, mais il allait remettre la main sur ce type, lui passer l'envie de faire des jeux de ce type, lui écraser le cerveau dont il était si fier et éparpiller ses morceaux dans les fermes alentours. Pour cela, Soren pouvait compter sur sa force, son expérience et Requiem, son arme fétiche qui l'accompagnait depuis plusieurs années, depuis qu'il l'avait acheté avec Thémis. Depuis ce jour, il l'avait aiguisé pour un tel événement, celui où il prendrait la vie d'un homme qui a cherché à briser sa famille.
Soren saisit sa ceinture et son gilet en cuir, les cingla vigoureusement à sa taille avant de passer à nouveau devant Anatoli, se dirigeant vers Aerin. Le gamin suivait Thémis comme son ombre depuis quelques années déjà, et Soren, bien que sa présence l'ennuie au plus au point, connaissait les valeurs militaires de ce garçon. Comme il avait d'abord jugé Thémis sur ces mêmes valeurs.


"Aerin Estal, est-ce-que tes animaux ont pisté cet homme ?"
[Message d'Eléa]"Depuis le temps que je vis avec vous, vous pourriez m'appeler Aerin. Pour vous répondre, oui, mais je suis le seul à les comprendre."
"Tes capacités seules m'intéressent, tu disposes de ta vie comme bon te semble. Nous partons."

Soren s'arrêta alors, Erys étant restée au milieu de la pièce avec son Aerin, hagard et perdue comme une fillette de trois ans pouvait l'être. Avait-elle compris la gravité du moment ? Avait-elle peur pour sa mère, pour son frère.
Pour son père.


"Sire Clari, si vous souhaitez faire enfin partie de cette famille, c'est le moment où jamais. Je vais récupérer ma femme, je vais récupérer mon fils, votre héritier, et je vais tuer cet homme et tous ces complices. Prenez soin de votre petite-fille et attendez mon retour. Si vous n'avez pas de nouvelles d'ici deux jours, vous pouvez déchainer notre armée contre lui. Mais il a fait de ceci une affaire personnelle et je ne déçois jamais mes hommes, même les anciens, même les criminels."

Soren surplomba sa fille de toute sa hauteur, la bouche ouverte dans une discours qu'il ne parvenait pas à formuler, sa barbe rousse le grattant soudain.

"Erys, ma fille, tu vas rester avec ton grand-père quelques heures. Quand je reviendrai, nous irons manger avec ta mère et ton frère dans le jardin que vous aimez tant. Je t'en fais la promesse."

Soren avait une boule dans sa gorge, comme si regarder son enfant lui faisait soudain réaliser de tout ce dont il pouvait perdre. Les mots lui manquaient à présent, son regard devenait fuyant. Il fallait partir, vite, avant que ces sentiments ne l'emparent, à cause de cette maison, à cause de sa fille.

"Nous partons, Aerin."

Guidés par l'oiseau du garçon, ils s'engagèrent tous deux dans la campagne, les vallons, les bosquets et les rivières. Arrivés près d'une masure en contre-bas, l'oiseau revint près de son maître, montrant qu'ils étaient arrivés à destination.
Soren fit signe au garçon d'encocher une flèche de protection, saisit son arme, attacha son cheval et s'avança vers la vie qu'il allait prendre.
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Fille Clari, Prof
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   [FlashBack FHsaison1] une partie d'échec bien dangereuse.....(pv Thémis&aerin&Soren) [Terminé] EmptyVen 8 Juin - 3:56

La jeune femme cherchait à gagner du temps et force était de constater que l'homme en face d'elle n'était pas dupe, bien au contraire, mais qu'il se prêtait au jeu faute de mieux, réfléchissant sans doutes à la meilleure manière de la faire plier. Thémis savait que ce petit manège ne durerait qu'un temps mais pour autant, elle ne pouvait s'empêcher de penser que chaque seconde, chaque minute qu'elle pouvait offrir à son époux pour venir à leur secours était précieuse si bien qu'elle s'entêtait à jouer les enfants gâtées et les femmes assurées là où son estomac se nouait de peur.
L'homme qui lui faisait face sembla hésiter une ultime seconde avant de se résoudre, faute de mieux pour le moment, à se plier à ses désirs. Il réfléchit un instant encore avant d'entamer ses réponses et de révéler ce qui semblait être son plan de bataille d'origine à la jeune femme qui n'en avait cure. Faisant semblant de s'y intéresser, l'élémentaire gagnait tout juste le temps d'échafauder un plan pour sauver son précieux fils. Observant discrètement la pièce qui les entouraient, elle se contentait d'essayer de trouver un point, n'importe lequel, qui lui offrirait une faille dans la cuirasse mais force était de constater qu'il n'y en avait pas, ou si peu. La seule solution résidait peut-être à se résoudre à rejoindre Elios mais dans ce cas, Thémis offrait non pas une mais deux proies à cet étrange ravisseur pour faire pression sur Soren et cela, la jeune femme ne pouvait pas se le permettre aussi exclua-t-elle immédiatement cette proposition.

Une heure sans doutes avait du passer sans que la métisse ne se résolve à rejoindre son fils qui, depuis près de vingt bonnes minutes, pleurait à corps et à cris sa faim et sa peur. Si la jeune Clari n'avait qu'une envie, courir le rejoindre pour le consoler, elle se forçait à réfréner cette envie « pour le bien de tous ». Elle se savait capable de secourir le bambin si jamais on tentait quoi que ce soit à son encontre mais elle sentait également son cœur se nouer au rythme de ses pleurs. Une mère indigne, voilà ce qu'elle devait être à l'heure actuelle mais peu importait, il fallait qu'Elios comprenne qu'elle n'avait pas le choix, que si elle le rejoignait pour lui donner à manger, elle ne serait plus libre de ses mouvements et en deviendrait par là même un poids pour son père. Une colère sourde gronda en elle à l'encontre du kidnappeur qui, agacé par les cris, attendait désespérément qu'elle intervienne. Le regard distant, Thémis faisait fi de la situation en apparence, posant de temps à autre son regard dans l'espèce de cage où se trouvait l'enfant pour s'assurer qu'aucun mal ne lui serait fait par l'affreuse femme qui s'était permis de poser les mains sur lui dans sa propre demeure. Tandis que sa peur grandissait de voir l'homme en face d'elle réagir violemment face à ces cris, elle se rassurait en se disant qu'il aurait depuis bien longtemps déclenché les pièges dont il lui avait parlé – à moins qu'il ne l'ai fait et dans ce cas, sa petite technique avait fonctionné à merveille ce qui ne manquerait pas de l'agacer au plus haut point et de briser son plan une bonne fois pour toute – ou demandé à la femme de faire taire l'enfant. Etant donné que ni l'un ni l'autre ne s'était produit, la jeune Clari en déduisait qu'il attendait qu'elle craque la première. Et son cœur de mère était sur le point de le faire.

Une heure plus tard, tandis que l'enfant semblait plus déchainé que jamais, la jeune femme prit sur elle-même pour sourire et afficher un visage sur d'elle avant d'ajouter d'un ton faussement calme :


« Je suis prête à faire l'effort de vous satisfaire en le faisant taire » , elle marqua une pause avant d'ajouter, « Mais ici »

Il était peut-être très risqué au final de jouer avec les nerfs de ce jeune homme mais l'élémentaire n'avait d'autre choix que de tenter le tout pour le tout et elle s'interdisait, quoi qu'il arrive, de devenir un poids pour son époux. Contre toute attente, sans doutes fatigué par les cris incessants du petit garçon, l'homme enjoignit à sa compagne d'amener l'enfant et permit à Thémis de lui donner le sein, non sans qu'elle lui ai intimé de se retourner. Rassasié, Elios ne mit que quelques minutes, après une tétée de près d'une demie-heure, à se rendormir et ce fut à contre-cœur mais déterminée que la mère laissa cette Elionne prendre son enfant pour le reposer sur les coussins. Thémis n'avait pas spécialement d'esprit vindicatif mais elle se promit de se venger d'elle et de lui faire payer cette situation ainsi que son manque de délicatesse envers sa progéniture … Le manège dura longtemps si bien qu'elle finissait par se demander si quelqu'un viendrait la chercher un jour jusqu'à ce qu'une voix ne pénètre son esprit, ne manquant pas de la faire sursauter mais vu la fatigue sur ses traits, son ravisseur prit cela pour un sursaut bénin. Si elle avait toujours craint ce don étrange qu'était l'Esprit, elle aurait loué le ciel que son apprenti en soit doté à cet instant précis. Il venait de lui dire qu'ils arrivaient.

Le cœur battant, le cerveau en ébullition, la jeune femme se mit à réfléchir à la solution la plus intéressante pour son époux. S'il était venu jusque là et que le petit adolescent avait prit la peine de la prévenir, sans doutes était-ce pour l'informer de l'éventuelle colère qui devait trôner dans l'esprit de Soren Henrick. Si Aerin était là, c'est donc que logiquement, il avait du emmener sa louve avec lui en d'autres termes, ils seraient trois contre un ce qui rassurait quelque peu la demoiselle bien qu'elle regrette que le Zélote ai emmené un enfant avec lui, surtout Aerin ! Il était jeune, inexpérimenté et surtout, elle tenait beaucoup trop à lui pour le voir être blessé … mais puisque Soren avait estimé qu'il devait l'accompagner – et elle connaissait suffisamment bien le garçon pour savoir qu'il avait du insister pour venir – elle se plierait à ce choix même si elle n'en pensait pas moins.

Sans crier gare, la jeune femme se leva de sa chaise et, d'un pas décidé, se dirigea vers la cellule où dormait encore paisiblement son fils. Elle s'arrêta néanmoins avant de passer le seuil, une main sur l'armature, et, plongeant un regard assuré et froid dans celui de son interlocuteur, elle ajouta simplement d'un ton distant qui n'augurait rien de bon :


« Les règles ont changées désormais »

Tandis qu'elle prononçait ces mots, la porte s'ouvrit à grand bruit mais elle n'y fit pas attention car à peine avait-elle prononcé ces mots, à peine avait-elle esquissé un mouvement qu'Elionne était apparue et, arme au poing, s'était ruée vers l'enfant qui, éveillé en sursaut, se mit à pleurer. Il n'en fallait pas plus à la jeune femme pour comprendre où était son rôle. En l'espace d'une poignée de secondes, Thémis n'était plus, son corps humain ayant laissé place à celui d'un tigre à la musculature puissante et à la fourrure immaculée. D'un bond, l'animal sauta à la gorge de la jeune femme avant qu'elle n'ai atteint son but et si l'arme blanche zébra d'une profonde cicatrice l'épaule du fauve, les crocs de ce dernier s'enfoncèrent sans mal dans la chair tandis que les deux corps tombaient au sol. Ecrasée par le poids du félin, la victime ne put pas grand chose lorsque, d'un mouvement de tête, ce dernier arracha la jugulaire. Le sang éclaboussa le museau de la bête qui s'écarta vivement de la scène pour ne pas être aveuglée et tandis que la pauvre âme se vidait de son sang, la fille du Consul reprenait vie. Fatiguée par l'effort et le manque de sommeil, elle n'avait repris forme humaine qu'en sous vêtements mais peu importait, seuls les cris affolés de l'enfant comptaient. Invoquant rapidement son élément, elle nettoya son visage avant de présenter un doux sourire à Elios qui se calma lorsqu'elle le prit dans ses bras. Son épaule droite la faisait souffrir le martyr, ouverte de la base du cou jusqu'à l'épaule, mais elle se devait de calmer l'enfant avant de penser à se soigner. La douleur l'aurait sans doutes rendue folle en d'autres lieux mais le soulagement d'avoir sauvé la vie de son fils, l'héritier de Soren, suffisait à la faire penser à autre chose.

Tandis que l'enfant commençait à sécher ses pleurs et mimait quelques sourires, Thémis posait son regard sur l'autre pièce. Si l'horreur régnait de son côté, le corps de la pauvre Elione déchiqueté, qu'en était-il de l'autre ?
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Soren
Soren
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Âge : 34
Race et âge : Cydien-44 ans.
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Métier : Zélote

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Compétences bonus: Maîtrise de la Hache, Grande Force
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   [FlashBack FHsaison1] une partie d'échec bien dangereuse.....(pv Thémis&aerin&Soren) [Terminé] EmptyVen 15 Juin - 6:58

La discrétion n'était pas son fort, pas son domaine de compétence et encore moins sa manière de procéder. Le souffle rauque, la lame dans le corps, le sang qui perle comme les larmes, le cri des compagnons et le dernier moment, le dernier mouvement, en libérateur des douleurs affligées à ses adversaires. Là se trouvait Soren, là se trouvait son heure, ses blessures, jouissances et peines, sans heurt. Les intrigues, les entremêlements d’araignées et de serpents paradant dans leurs venins l’emprisonnaient plus que de raison. A voguer contre un ennemi, aussi mystérieux soit-il, Soren ressentait l’excitation prenante, la fièvre ardente de chaque minute comme la dernière de sa vie. Mais il ignorait tout du champ de bataille, du terrain inconnu dans lequel il s'enfonçait, des lices dans lesquelles il poserait les pieds et abattrait sa hache. Il ne savait rien de la santé de sa famille, de l'état physique et moral dans lesquels il les trouverait. Jamais, de sa vie de capitaine, il n'aurait accepté de prendre une bataille sans en planifier le moindre détail, connaitre la position de la moindre caillasse capable de le déséquilibrer. Et, pour la première fois, le voilà dépendant d'un gamin fils de l'esprit et de sa ménagerie de cirque tournicotant comme un manège de bois, rappelant à chaque passage son impuissance et sa dépendance enrageante. Sa fureur n'avait d'égale que les lieues parcourus, à chaque pas sa peine et sa colère grandissante. Il pouvait se perdre dans la colère, disparaitre dans l'instant, devenir à lui et le laisser diriger ses muscles, mais il ne serait pas seul, il ne l'était plus, sa mort seule n'était pas en jeu.

La petite masure ne payait pas de mine, vue de l'extérieur, il lui avait même paru surprenant tellement elle ressemblait aux premiers coups d'oeil à un grenier au milieu des champs et des collines. Et pourtant, ce n'était pas illogique de trouver des rats dans une réserve de grains, et cet Ithilion en faisait un beau de rongeur. Arrivés suffisamment près, Soren commanda de poser le pied au sol : l'intrigant semblait tellement apeuré à l'idée de voir débarquer plus d'un adversaire qu'il avait menacé de trancher des gorges. Le gamin ne devait pas se faire voir, de toute manière toute l'aide qu'il pouvait apporter était épuisée à présent. Le traitre désirait un tête à tête, il sera servi, d'autant que la sienne allait trôner un certain moment sur le toit de la maison de Soren.

Le zélote descendit de sa monture, faisant crisser le cuir l'habillant par le même mouvement, agrippa sa lourde hache à deux mains effilée comme si elle sortait des flammes et avança vers la maison de briques, trainant son cheval derrière lui. Un peu avant l'entrée, il noua les rennes de l'animal à une clôture puis avala goulûment le reste d'une gourde accrochée à la selle. De quand datait-elle ? Aucune importance. Sans même chercher à savoir si le guerrier était à la bonne adresse, il ouvrit la porte qui céda sans artifices.

La pièce n'était pas des plus austères, le crime avait la belle vie. Des coussins bien bedonnants, des canapés moelleux, des tables en bois et de gros conteneurs. Autant de choses avec laquelle Soren était capable de tuer l'homme qui avait touché sa femme. Lui l'attendait, comme s'il l'avait senti venir plus tôt. Les présentations étaient inutiles, il n'en avait d'ailleurs pas le moins envie du monde : qu'Ithilion approche sa main, il la trancherait. Qu'il osait lui dire bonjour, il lui couperait la langue.

Bah, de toute manière, il finirait quand même par le faire.

"Ma femme."

Quelque chose bougea à sa droite, dans l'autre pièce, et il eut la réponse à sa question : Thémis était là, mais n'était pas seule. Le bébé n'était pas dans sa ligne de vue, mais cela importait peu au moment actuel : si lui s'occupait d'Ithilion, il ne pouvait gérer cette femme cachée derrière la grille. S'il ne doutait pas des capacités de défense de sa femme, il devait veiller à sa protection. Il inséra deux de ses doigts dans sa bouche et siffla fort, espérant que le môme comprenne que son tour venait aussi d'entrer dans la pièce. Thémis allait bien, elle semblait entière, les questions viendraient plus tard.

"Je ne sais pas de quoi tu veux te venger, ou ce que tu cherches à prouver, et franchement je m'en fiche. Tu as pris ma femme, je vais te prendre la vie".

La bébé se mit à hurler, ce qui surprit son père. Tout alla très vite, sa femme se changeant en un animal féroce sans attendre une minute. Soren voulut exploser les murs à coup de poings pour la rejoindre et tordre le coup de la femme, mais ce n'était pas là son objectif. Il devait profiter de l'effet initié par Thémis pour empêcher toute action de la part de l'ancien zélote. Saisissant son arme à deux mains, il l'abattit lourdement devant lui pour, simplement, couper en deux son adversaire.

Son premier coup avait la puissance de la charge d'un taureau, capable de briser en deux le sol sous ses pieds. La violence de l'impact se répercuta dans les muscles du guerrier cydien, brûlant ses bras, remplaçant chaque goutte dans ses veines par du sang bouillonnant de rage. Le bruit du choc fut assourdissant, à réveiller les fondations même de la terre, comme si un gouffre s'apprêtait à se rompre et les emporter tous, Ithilion, sa chose, Thémis et leur fils. L'ancien Zélote, qui n'avait à présent rien d'un compagnon d'armes, eut la bonne idée d'éviter le coup, voltigeant, fuyant à travers la pièce comme une chauve-souris qui croisait le jour.

"Approche, lâche !"

Le tonnerre puissant de sa voix se déchaina sans prévenir en écho cataclysmique de son coup précédent.

"Notre armée n'a jamais enseigné la couardise, tu es notre honte".

La rage, oui, il avait réussi à le mettre complétement en rogne. Utiliser ainsi des personnes innocentes, des gens de sa race propre pour atteindre ses buts si futiles ... L'espoir d'une vie pouvait-il se résumer, s'emprunter sur un tel chemin, dans un engagement personnel et manipulateur ? Ithilion était passé du lion de Cydonia à l’araignée intrigante, tissant sa toile perfide dans les recoins sombres du pouvoir, à l'ombre de l'honneur et de la cause qu'il avait embrassé.

Ithilion tenta une approche sur le côté, se mouvant rapidement et de manière désordonnée comme une guêpe prête à piquer. Soren tenta un coup latéral mais s'épuisa plus qu'il ne fit peur à son adversaire. Ce dernier répliqua immédiatement en profitant de l'ouverture pour lui assigner un coup puissant du pointu dans le tibia.

Un peu déséquilibré, Soren chercha à reculer pour ne pas se mettre en position délicate face à son adversaire qui, sans arme, devait attendre patiemment une ouverture. Avec un coup circulaire maladroit, il évita à Ithilion de choisir de continuer sa vague de coup. Soren ne devait pas se mettre en danger, ne faire aucun mouvement qu'il pourrait punir d'un assaut dévastateur. Tant qu'il portait son arme, il avait l'avantage de la distance contre le traitre : c'était là la clé de l'affrontement, garder une distance suffisante pour l'obliger à s'exposer plus près et le cueillir à la hache d'un mouvement propre sans s'exposer. Soren ne pouvait utiliser sa magie du feu, c'était prendre le risque d'incendier l'habitation avec sa femme piégée à l'intérieur.

L'affrontement se poursuivit de longue minutes, les coups se faisant au fur et à mesure de plus en plus rare. Très vite, Soren avait compris qu'il devait économiser chaque mouvement car chaque erreur se payait par un coup visant les articulations. Pour faire reposer ses bras, il posait la lame de son arme sur le sol, jouant plus sur la prise d'espace pour empêcher son adversaire d'utiliser son agilité. Déjà assez imposant de par sa stature, le cydien essayait de bouger le "terrain" à son avantage, jouant de la hache du côté gauche pour inciter son adversaire à partir sur le droite. Par son déplacement, Soren invita Ithilion à passer derrière une table. Puis, d'un mouvement brusque et imprécis, il décora le meuble d'un puissant coup de pied qui l'envoya valser vers la valseuse dans un fracas sec et sourd. D'un coup vertical, il obligea Ithilion à esquiver par la gauche la table et la hache, mais Soren mit en opposition immédiatement la longue garde de son arme au niveau de sa hanche. Ithilion avait essayé, une fois encore, de le frapper pendant son esquive, mais son mouvement était maintenant trop évident pour le zélote. Lorsque la garde contra la jambe du kidnappeur, Soren le chargea avec son épaule gauche en avant. Une fois son adversaire exposé contre le mur, il confia toute sa rage et sa fureur dans Requiem qui chanta l'éloge funèbre d'Ithilion. Tout autre son se cacha, apeuré par la terreur de l'acier mordant l'air. Une note unie, claire et mélodieuse, était tout ce qui s'offrait en spectacle en cette heure. Puis le crescendo aboutit dans un final rouge-sang mêlé aux pierres du mur qui explosa dans un torrent de poussière écarlate. La hache, soliste final de la symphonie, en resta même plantée dans la cloison. Soren ne voyait pas encore ce qui restait de son affrontement, mais il savait que c'était maintenant terminé.

[désengage Soren et Thémis]
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Aerin
Aerin
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   [FlashBack FHsaison1] une partie d'échec bien dangereuse.....(pv Thémis&aerin&Soren) [Terminé] EmptyLun 9 Juil - 14:30

D'aussi loin qu'il se souvienne, l'enfant se demandait si quelqu'un lui avait un jour tendu la main autant qu'avait pu le faire la métisse. Était-ce leur condition relativement proche de métisses qui avait poussé la jeune femme à lui venir en aide ou avait-elle vu dans sa présence une opportunité quelconque pour parvenir à des fins personnelles ? L'enfant était incapable de croire que la belle dame ai pu agir en ce sens, elle qui faisait passer sa propre sécurité pour la vie des siens ou encore, qui n'hésitait pas à affronter son cousin pour le tirer de mauvais pas, lui, la « pupille de Cydonia », le gamin qu'on avait confié à la fille du Consul dans l'espoir d'apaiser les tensions. Sans doutes Jiven n'avait-il pas pris en compte l'état perturbé de son propre fils pour l'avoir envoyé là-bas ou plutôt, ceux qui en avaient décidé ainsi car l'Almer ne semblait pas friand de cette perspective. Quoi qu'il en soit, rien n'avait obligé Thémis Clari à prendre le gamin sous sa protection et rien non plus ne l'avait obligée à veiller sur lui, lui offrant la sécurité et l'amour d'une mère au même titre que ses propres rejetons. La dame l'avait protégé, aimé, choyé tel un fils bien qu'il n'en soit rien. Voilà pourquoi, sur ce cheval dont la selle lui brûlait littéralement les cuisses par manque d'expérience, il galopait aux côtés de l'époux de cette dernière.
Soren n'était pas un homme bavard mais cela ne gênait en rien l'enfant qui, de toute façon, était tout occupé à suivre la piste que lui représentait mentalement Namarïé. Son mentor avait sans doutes prévu qu'il userait de ses animaux pour l'aider à moins qu'elle n'ai tout simplement pensé qu'il viendrait à son secours par un quelconque moyen. Quoi qu'il en soit, il était sur la route, bien décidé à lui venir en aide, quoi qu'elle puisse en dire une fois l'heure du jugement venue. Bien sur, Aerin n'était pas idiot, il savait que la jeune femme lui en voudrait tout particulièrement d'avoir mis sa vie en danger pour sauver la sienne mais sans lui, jamais le Zélote n'aurait pu trouver la cachette de ce fou furieux qui s'en était pris à leur famille.

« Leur » ? Faisait-il seulement partie de cette famille ? Lui, l'enfant de la Crépusculaire qui avait pris la vie de Lymion ? Quelque part, l'Elfe avait suivi le mouvement, n'écoutant que son courage et son cœur mais n'était-il pas en train de faire une erreur en se prenant pour l'un des leurs ? Non. Thémis lui avait fait confiance, elle l'avait protégé en le sommant de ne pas intervenir. Il n'y avait rien de mieux qu'il puisse faire pour la remercier que de venir à son secours … pour une fois que c'était en ce sens. Il n'y aurait aucune gloire dans cet acte, l'enfant n'en cherchait pas, mais plus généralement, il voulait simplement montrer à la belle Astorg qu'il tenait à elle et surtout, qu'il la remerciait de l'avoir sauvé tant de fois par le passé. Ainsi, Aerin n'avait pour ainsi dire aucune idée de l'endroit où ses pas le menaient mais peu importait, il y allait pour sauver Thémis Clari, cette femme qui, malgré ses origines et son passé, lui avait ouvert la porte de sa maison et de son cœur.

Le temps avait eu tendance à passer vite, très vite aux yeux de l'enfant qui, quelque part, ne s'était que peu préparé à l'éventualité de ce qui l'attendait sur place. Le faucon les menaient droit devant tandis que, à leur pieds, Nyméria les suivait sagement, concentrée sur son chemin et sur la perspective de meurtre. La louve était plutôt patiente et douce mais lorsqu'il s'agissait de venger l'honneur bafoué de son maitre ou le sien, ou encore, de défendre ceux qui entraient dans le cercle fermé de son compagnon à deux pattes, elle était prête à tuer, déchirer et arracher. Nul n'échappait alors à sa folie et la louve se révélait un adversaire fourbe, rapide et efficace.
Arrivé sur les lieux, le Zélote avait ordonné au gamin de rester dehors, à proximité mais sans pour autant trop s'approcher. Visiblement, il devait craindre que sa femme n'apprécie pas trop la présence du gamin … quoi qu'il en soit, peu importaient ses motivations, Soren Henrick entra seul dans l'étrange bâtisse, laissant le fils des Templiers à l'orée du bois, à cinq ou six mètres des lieux, sans autre ordre précis que celui de rester à proximité. Les minutes, plus longues les unes que les autres, s'écoulèrent sans que l'adolescent ne se décide à bouger. Il ignorait quoi faire et craignait qu'une action ou une tentative d'aide de sa part ne mette la vie de l'un ou l'autre des prisonniers en danger. Non qu'il ne fasse pas confiance à Soren, bien au contraire, mais il craignait sa propre maladresse. A vouloir trop bien faire, on en devient un boulet …


« Nym' ? »
La louve comprit aussitôt ce qu'il insinuait et, discrètement, elle se faufila sur la plaine de sa démarche souple et féline malgré ses origines canines, démarche que tous devaient lui jalouser parmi son espèce. Quoi qu'il en soit, l'animal fit le tour de la bâtisse jusqu'à revenir, de longues et interminables minutes plus tard si bien que le gamin se demandait ce qu'il pouvait bien se passer. Des crocs de la bête, rougis, écumait le sang de ce qui devait être jusque là un être humain. Sans doutes ses pattes avaient-elles rencontré un homme derrière le bâtiment de sorte que ce dernier gisait désormais, son âme flottant vers un monde meilleur. Sans même s'en effrayer, Aerin caressa le museau de la belle et entreprit de préparer son arc. Une fois l'arme sur son épaule, il lui fit signe de se tenir prête à agir s'il fallait couvrir la fuite des amants et de leur fils.

Combien de temps passa ? Il aurait été bien incapable de le dire. Quoi qu'il en soit, lorsqu'un mouvement se fit sentir non loin de la bâtisse, il fut le premier à réagir, intimant à la louve de ne pas bouger. L'homme était à cheval si bien que la bête s'en trouverait effrayée si elle sentait l'odeur de la louve au pelage crème. Fort heureusement, le vent jouait en leur faveur si bien qu'ils n'eurent qu'à se cacher. L'homme descendit de sa monture et la harnacha près de la porte principale mais il s'en détourna presque aussitôt et, arme au poing, contourna la bâtisse jusqu'à disparaître du champs de vision de l'enfant.


« Reste là, surveille le camps. » précisa le petit Almer à l'attention de son animal avant de prendre discrètement le chemin de ce qui semblerait être son adversaire.

L'homme ne lui avait pas inspiré confiance pour un sou. Aerin contourna à son tour le bâtiment et, à sa grande surprise, tomba sur une porte à la dérobée que l'homme avait laissé entre-ouverte. Il était sur le seuil, semblant hésiter à entrer, lame au poing. Le gamin quant à lui se trouvait en retrait, hésitant à son tour à avancer. La distance était sa force aussi, lorsque l'homme entra, ses pensées toutes tournées vers le meurtre, il n'hésita plus, encochant une flèche sur la corde de l'arc, suivant l'homme à l'intérieur.

L'odeur de mort était omniprésente, pourtant, ce n'est pas ce qui attira le garçon et cela ne le perturba même pas. Alors que l'homme n'était plus qu'à un mètre de sa mentor, le gamin décocha la flèche qui se ficha sans bruit dans le cou de l'inconnu. Il s'écroula dans un semblant de cri tandis que le sang éclaboussait Thémis, alors de dos.


« Thémis ! »

Le gamin avait hurlé malgré lui et s'était précipité vers la jeune Cydienne sans pour autant lâcher son arme, par réflexe plus que par précaution. Cette dernière sembla surprise de le voir et il sentit en elle le soulagement tout autant que la colère de le voir ici, dans un lieu plein de dangers.

« Tu es blessée ! » s'exclama-t-il horrifié par la blessure qui courait le long de son corps.

Elle le rassura d'un geste ou d'une parole, il n'était pas capable de s'en souvenir et se releva tant bien que mal. Son regard ne le quittait pas et Aerin comprit qu'elle était en train de réfléchir au meilleur, pour elle comme pour son fils. Lorsqu'enfin elle prit la parole, ce fut d'une voix autoritaire mais pour autant douce comme à son habitude. Elle lui demanda sans hésiter de prendre son fils et de sortir et si l'élémentaire comptait bien refuser, elle lui fit comprendre que cette option n'était pas envisageable. Obéissant bien malgré lui, l'Almer prit des bras de la médecin l'enfant et, voyant son regard insistant, fit demi-tour. Son regard se posa alors sur le corps inanimé et couvert de sang d'une femme. Réprimant son dégout, il sortit comme le lui avait ordonné Thémis. « Mettre le petit à l'abri et les attendre », tels étaient les ordres, ce fut donc ce qu'il fit.

Jamais les minutes ne lui semblèrent plus longues que celles qui suivirent …


[ Désengagé, j'espère que ça ira ! ]
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