Azthia Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs... |
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| [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) | |
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MJ
Nombre de messages : 1208 Race et âge : Dominateur immortel Métier : Enquiquineur Feuille de personnageCompétences: Compétences bonus: Réputation : (10/10) | |
| Sujet: [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) Ven 8 Juin - 7:58 | |
| Il faisait chaud en cette fin d'été et la Lumineuse n'échappait à la règle malheureusement. En cette fin de journée, alors que le soleil, d'ici deux ou trois heures tout au plus, aurait bientôt fini sa course, une jeune femme aux cheveux blonds venait d'entrer dans la cité neutre. Comme de coutume, elle avait laissé son arme à l'entrée, entre les précieuses mains des gardes. Que faisait-elle ici ? La pauvre enfant avait été choisie et, pour obéir et plaire à sa chère déesse qui l'avait menée tout droit ici, Siobhan n'avait eu d'autre choix que de se plier à sa volonté et d'accepter son adversaire.
« Tu affronteras le Champion du Bénu dans la Lumineuse », tels étaient les ordres laissés par Esra. Le ton qu'elle avait employé, ni patient ni doux, ne laissait présager rien de bon, d'autant plus quand tu avais entendu son petit rire moqueur qui ne pouvait signifier qu'une seule chose : si tu perdais, tu perdais tout. Tu ne connaissais que deux Almers dans cette cité, l'étrange femme qui vivait avec Thétis et le Tribun lui même. Il n'y avait plus qu'à prier pour que ce soit ni l'un ni l'autre.
D'instinct, tu avais suivi ce qui te semblait être le chemin tracé par la déesse elle-même. Une impression, voilà tout ce qui te guidait et voilà ce qui te conduisit devant le Tribunat puis, plus inquiétant encore, devant les appartements du Tribun. Personne ne t'avait arrêtée sur ton chemin, comme si les dieux eux-mêmes te guidaient. Qui se trouvait derrière la porte ?
Si le cœur t'en dit, pousse-là …
[ Thétis > Tu es libre de t'introduire dans ce RP comme tu veux, libre également de dire comment tu te sais Champion du Bénu. Bon courage ! ]
Règles : - interdiction de tuer, blesser un personnage (sauf si consentement) - votre adversaire décide du succès ou de l'échec de votre action / attaque (en restant logique) - le Mj peut intervenir à tout moment - interdiction de contrôler votre adversaire (sauf si consentement) - le combat prend fin avec le vote du jury ou l'abandon (3 tours minimum avant d'abandonner) - si vous avez une question, envoyez un MP au Mj ayant posté votre topic (cf "demande de mission")
Bon jeu et bon courage ! |
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Siobhan
Nombre de messages : 265 Âge : 35 Race et âge : Astorg, 19 ans. Cité : Temple d'Ankdor Métier : Templier de l'Aube Feuille de personnageCompétences: Esprit // Invocation // Faveur divine : HilinaCompétences bonus: Spécialisation dans le Katana à deux lames // SoinRéputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) Mar 12 Juin - 14:51 | |
| Ce n'était pas en tant qu'apprentie Templière porteuse d'un quelconque message que Siobhan entra dans la cité, mais entant que Championne choisie par Hillina. Sa déesse avait placé sa confiance et ses espoirs en elle une nouvelle fois, et cette fois-ci la jeune fille n'avait pas le droit à l'échec. Déjà qu'Esra avait une sacrée dent contre elle, fallait vraiment que Sio évite d'aggraver son cas en perdant contre le Champion de Bénu. Il fallait qu'elle ait confiance en elle et tout irait bien, c'est ce que la blondinette se disait tandis que ses pas la guidaient à travers la Lumineuse.
Sa démarche semblait certes assurée, mais en réalité Siobhan n'en menait pas large. Non seulement elle avait dû laisser son katana à l'entrée, se retrouvant sans arme, mais en plus, la direction qu'elle suivait ne lui disait rien qui vaille. A Erathia, la jeune fille ne connaissait que deux almers, et n'avait envie d'affronter aucun des deux, mais lui laissait-on réellement le choix ?
Embarquée dans un conflit entre Dieux, Sio n'était qu'un pantin parmi tant d'autres, mais sa croyance en Hillina l'empêchait de faire demi-tour et renoncer. La jeune fille était certaine que sa Déesse ne voulait que le meilleur pour les hommes et c'est pour ce meilleur qu'elle demandait à la jeune apprentie de se battre. Les ennemis d'Esra étaient ses ennemis, c'est ainsi qu'elle voyait les choses ; c'est ainsi qu'elle se forçait à les voir, essayant de se faciliter la tâche.
A dire vrai, Siobhan avait peur. Peur d'échouer, peur de blesser un homme. Ce n'était pas dans sa nature de provoquer un combat et naïvement elle espérait qu'il pourrait être évité. Surement en vain. D'une certaine manière, il lui était difficile d'accepter que la paix que les hommes s'étaient efforcés à construire durant quatre ans prenne ainsi fin et tout cela à cause de ceux qui étaient sensés les guider, auxquels les peuples d'Azthia croyaient.
Ces effusions de violence n'allaient-elles donc jamais prendre fin ? N'y avait-il pas un autre moyen d'arranger les choses ? Sio n'était pas prête de voir son monde idéal, tout rose et tout beau, se mettre en place. Pour le moment, tout ce qu'elle pouvait faire c'était avancer, laissant Hillina la guider vers son destin. Les yeux rivés vers le sol, la jeune fille se refusait à voir la vérité en face. Cette route, elle la connaissait et ça n'avait rien de rassurant. Elle ne voulait pas envisager l'éventualité qu'elle puisse l'affronter lui. Ce serait tout de même un cruel coup du destin. Non, cela ne se pouvait pas.
Et pourtant... Le mauvais pressentiment l'accompagna tout le long de chemin, gagnant en intensité lorsque le Tribunat se présenta à sa vue. La cœur de la jeune fille se serra, mais elle refusait toujours d'y croire. Sio aurait voulu s'arrêter, souffler un peu et se préparer mentalement, mais son corps ne lui accorda pas ce privilège, comme mu par une force invisible. Les quartiers du P'yra, et personne pour lui barrer le passage. Il y avait-il encore un espoir ? Hillina lui en voulait-elle à ce point pour la faire combattre cet homme ? Si Sio n'avait pas si peur de sa Déesse, elle ne se serait certainement pas gênée pour la qualifier de « sale peste », mais comme dit plus haut, valait mieux éviter d'aggraver son cas, déjà pas glorieux.
Ses pas s'arrêtèrent face à la porte qui conduisait aux appartements de Thétis. La jeune fille inspira un grand coup, se disant que ça ne voulait rien dire. Que le Champion pouvait être un Almer travaillant simplement ici, qu'elle n'allait pas obligatoirement se battre contre le Tribun. Il fallut quelques instants avant que Sio ne trouve le courage de lever sa main et pousser sur la poignée, retenant son souffle.
Une pointe de tristesse voila pour un instant le regard clair de la jeune fille. Ses prières n'avaient pas été entendues. |
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ExThetis
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| Sujet: Re: [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) Jeu 28 Juin - 10:53 | |
| Les princes de ce monde s'étaient durant longtemps fait la guerre pour obtenir l'hégémonie de ces terres et qu'en restait-il aujourd'hui si ce n'étaient cendres et poussières ? Du temps des princes ne restaient que des souvenirs, de vagues contes et de belles chimères que les époques avaient rapportées jusqu'aux oreilles du Tribun aussi ne serait-il pas comme ces princes d'un temps lointain, car, se l'était-il promis, il serait celui qui redonnerait à son peuple sa gloire d'antan et son hégémonie. Nul sang n'avait besoin de couler pour se faire, il était évident que la guerre se gagnait avec le poids des mots et non à la pointe de l'épée.
Il existait une rumeur encore naissante qui annonçait une guerre et de toute évidence, Thétis avait entrepris des recherches à ce sujet pour ne jamais être pris au dépourvu. Ainsi, il avait appris que les dieux, dans leur folie, souhaitaient la mort des êtres vivants de ce monde et que, en ce sens, ils avaient choisi leurs champions qui se battaient en leur nom pour un monde nouveau. Ni meilleur ni pire, à l'image du divin. Le P'yra s'était de prime abord peu inquiété de cette rumeur et de ces fables mais l'écho d'un combat lui était parvenu si bien qu'il n'eut d'autre choix que de se rendre à l'évidence : les dieux déclaraient une guerre à laquelle personne ne l'avait convié. Non que le prince fut séduit par l'idée de se battre arme au poing, il se sentait toutefois vexé de ne pas avoir été convié à la fête. L'Almer n'avait en aucun cas l'intention de participer à un conflit, quel qu'il soit, cependant, force était de constater que celui qui se jouait dans les ruelles de Cydonia ou de Silmarie frapperait bientôt à sa porte si bien qu'il n'aurait pas d'autre choix que de recourir aux armes. N'était-il pas en effet la réincarnation vivante du plus puissant dieu qu'Azthia eu jamais porté en son sein ? Le croyait-il en tout cas. Le jeune homme fut néanmoins blessé dans son amour propre de n'avoir aucune vision, rien qui puisse l'avertir qu'il entrerait à son tour dans la danse. Le Bénu avait-il décidé de l'éloigner et d'offrir ses faveurs au prince déchu ? Thétis avait écarté cette possibilité d'un revers de main, estimant que Tutnesi n'était, et depuis bien longtemps déjà, plus digne du Bénu. Les prêtres n'avaient eu de cesse de lui confier qu'il était le Bénu lui-même et le jeune homme n'avait foi qu'en cela. Son tour viendrait prochainement, il n'en doutait point.
La chaleur était quelque peu accablante malgré le levé du jour si bien que le Tribun préféra la fraicheur de sa chapelle personnelle à l'étouffante chaleur de ses appartements. Il passa la matinée en silence à prier, son esprit divaguant parfois d'un problème à un autre. Erathia était une cité de lumière mais sans cesse, les ténèbres tentaient de prendre le dessus si bien qu'au final, la lutte en demeurait permanente. Thétis s'assoupit une heure environ avant d'émerger péniblement. Les insomnies devenaient de plus en plus violentes proportionnellement aux nombres de problèmes qui s'accumulaient et en l'occurrence, son problème principal en ce moment était cette sensation désagréable que quelque chose allait arriver sans qu'il ne parvienne à mettre le doigt dessus ou encore, plus simplement, à savoir quand elle se produirait.
Il ne comprit ce qui allait se passer que le lendemain, alors qu'il sortait de la chapelle, vers le milieu de la matinée. Ce sentiment étrange qui l'habitait ne pouvait signifier qu'une chose aux yeux de celui qui se croyait dieu descendu parmi les hommes : il était l'élu. Un élu que le Bénu tentait de rassurer, lui offrant des rêves de triomphe et de gloire, là où à vrai dire, Thétis ne cherchait que calme et patience. L'homme se sentait investi d'une mission divine, celle d'affronter celui qui se présenterait à lui au nom d'un autre dieu. Seul le Bénu méritait l'hégémonie en ce monde car lui seul avait la sagesse nécessaire pour le gouverner aux yeux du jeune P'yra.
Ne sachant pas quand cela arriverait, le jeune homme ne se formalisa pas le moins du monde et se consacra à ses occupations habituelles. Lorsque la jeune femme ouvrit la porte de ses appartements, tombant dans le salon privé de ce dernier où il l'avait reçu peu de temps auparavant, il se trouvait dans la pièce d'à côté, cherchant désespérément un livre qu'il ne parvenait guère à retrouver. Entendant le grincement de la porte, il fit signe à Talia de ne pas bouger et se dirigea vers le salon. Un sourire étira les lèvres du jeune Almer en reconnaissant son invitée tandis qu'il refermait la porte de ses appartements derrière lui.
« Je ne vous attendez guère aujourd'hui ma chère amie mais vos visites sont toujours un plaisir ! »
Avec douceur, il saisit la main de la belle et y déposa un baiser. Le regard doux, il ajouta à son attention :
« Que me vaut l'honneur de votre visite ? Vous semblez bien inquiète ma chère ... » |
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Siobhan
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| Sujet: Re: [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) Mar 18 Sep - 17:06 | |
| Il était là, souriant et confiant. Il ne devait certainement pas se douter de la raison pour laquelle Siobhan était venue le voir aujourd'hui. Après tout, comment aurait-il pu le savoir. Une gamine aussi insignifiante Championne d'une déesse, c'était risible, non ? Sans compter ses veux de paix et tutti cuantti... Franchement qui aurait choisi quelqu'un comme elle, qui, si elle le pouvait, esquivait les conflits, et les bagarres encore plus, hein ? Fallait croire qu'Hilina avait confiance en la foi de la demoiselle et en son envie de retrouver grâce à ses yeux. C'est ce que voulait vraiment Siobhan, pouvoir prier la Divinité sans avoir honte, sans rien à se reprocher. C'est pour cette raison que la demoiselle avait accepté la mission qui lui avait été confiée, celle d'affronter les champions des autres Tout-Puissants.
Pourtant... Pourtant, aujourd'hui, Sio doutait. Elle doutait de l'utilité de tout ceci, de ces combats, de son besoin de reconnaissance de la part d'Hilina. Si seulement ça avait été un autre, mais nous n'obtenons jamais ce que l'on veut dans la vie, hein ? Ce serait bien trop simple, sinon, n'est-ce pas ?
Sio abandonna sa ma à Thétis sans rien dire, crispée, le visage grave. En fait, la jeune fille ne savait comment aborder la chose. Devait-elle lui en coller une tout de suite, par surprise et se proclamer gagnante ? Non. L'idée était ridicule, sans compter que Siobhan n'avait aucune preuve que c'est bien le P'yra qui était le Champion de Bénu. Inspirant doucement, elle retira sa main, les lèvres toujours pincées. La jeune fille avait beau tenter, elle n'arrivait pas à s'imaginer affronter cet homme là. Il était P'yra, il était Tribun ! Hilina avait perdu la tête ou lui en voulait vraiment beaucoup. Franchement, esquisser ne serait-ce qu'un mouvement pour frapper l'Almer pourrait lui coûter quelques temps d'emprisonnement, dans le meilleur des cas. Et même, elle ne pouvait pas.
Elle ne pouvait tout simplement pas.
Siobhan fit quelques pas dans la pièce, sans rien dire, sans même saluer le jeune homme. La demoiselle se souvenait de l'endroit, de ce qui y avait eu lieu. Le rouge lui monta au joues et elle sourit doucement. C'était l'une des plus dures épreuves auxquelles elle avait été confrontée. Non, non ! Elle n'avait pas de preuves ! Ce n'était pas lui ! Faisant enfin face au garçon, Sio prit la parole.
« Vous êtes vous déjà retrouvé confronté à une situation où l'on ne vous laissait guère le choix d'action ; où vous risquez la disgrâce aux yeux d'une personne importante pour vous en n'agissant pas et la perte de l'estime de soi en agissant contre vos conviction en passant à l'acte ? »
Une sincère détresse se lisait dans les yeux clairs de la jeune femme. C'était idiot. Elle était idiote. Thétis devait la prendre pour une dingue pour venir lui rendre visite afin de lui parler de ses problèmes. Ce n'était pas son rôle, il était P'yra ! Sio inspira profondément, comme pour se donner du courage. Il fallait qu'elle lui pose la question, qu'elle sache. Le doute qui l'habitait était insupportable.
« Êtes-vous le Champion de Bénu ? … Surement, puisque vous êtes sa réincarnation terrestre, ma question doit vous sembler bête. »
Un sourire penaud et incertain. Au fond, Sio sentait qu'elle était en présence de la bonne personne.
« Le destin est parfois cruel... J'aimerais tant vous voir renoncer à la victoire. » |
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ExThetis
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| Sujet: Re: [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) Sam 22 Sep - 7:29 | |
| Le prince avait un mince sourire sur les lèvres, comme si revoir la jeune femme lui faisait plaisir, ce qui était en l'occurrence le cas bien évidemment, mais l'air attristé ou dans tous les cas miné de l'Astorg ne lui plaisait guère. Le jeune homme était quelqu'un de doux, conciliant et nettement plus tolérant que la plupart des membres de son peuple cependant, il était tout à fait à même de se montrer imperturbable vis à vis de la faiblesse, la maladie ou même la mort, son rôle l'exigeait tout autant que ses fonctions et diverses responsabilités. Il dirigeait le fier peuple du désert et, en ce sens, ne pouvait se permettre de témoigner de ses propres faiblesses. Néanmoins, si l'homme semblait imperturbable, il se révélait en présence d'une personne chère beaucoup plus affecté par ce qui l'entourait que d'ordinaire et Siobhan faisait partie de ceux chers au cœur du jeune P'yra. Il se sentait bien incapable de faire le sourd devant la jeune femme si bien qu'il craignait sa réponse. Le cœur de l'Almer lui soufflait que la jeune femme n'était pas revenue au Tribunat pour lui mais avait en son sein un lourd secret qu'il ne pouvait que partager. Il avait compris quelques temps auparavant qu'il était « l'élu », celui que le Bénu dans toute sa splendeur, avait choisi pour défendre ses intérêts et devenir son bras armé mais le dieu s'était ensuite montré bien silencieux, ne révélant en rien au jeune homme ses intentions et surtout, ne lui offrant que peu d'indices sur ce que serait son avenir auprès du majestueux qui gouvernait leurs cieux. Le Bénu s'était fait silencieux à toute forme de prière si bien que le jeune prince s'était contenté d'attendre un signe, peu importe ce qu'il fut. En prêtre dévoué, Thétis savait que son dieu lui demanderait bientôt d'agir et, en homme de foi, il était prêt à obéir pour offrir l'hégémonie tant méritée à celui qui gouvernait ce monde. Se seule crainte résidait en ce que le dieu Almer lui demande d'affronter ou de tuer Talia, qui chérissait pour sa part la jumelle de ce dernier, dans une telle situation, l'homme se savait dors et déjà hésitant entre son amour impossible et son dieu. Il y avait fort à parier qu'il choisirait la préséance du Bénu à la vie de Talia mais son cœur lui criait de ne pas en être aussi certain.
Avec une inquiétude mesurée qu'il ne souhaitait pas laisser paraître, le Tribun attendit une réponse de sa compagne d'un soir. Il se souvenait encore avec humour des teintes rosées qui avaient trouvé leur chemin sur les joues de la jeune Astorg lorsqu'elle l'avait quitté et son sourire n'en fut que plus doux. Siobhan était une fleur fragile bien qu'indélicate qu'il fallait apprendre à cueillir sans risquer de la flétrir. Le jeune homme était à même de lire la détresse dans les yeux de la jeune femme bien que cette dernière n'émette aucun son et, tandis que les minutes passaient, ce dernier commença à comprendre petit à petit ce qui troublait la belle demoiselle. Il se dit dans un premier temps que son esprit tortueux cherchait des excuses là où seul le hasard avait foi mais à bien la regarder agir, elle qui d'ordinaire était une vraie pipelette et se faisait totalement fi de la hiérarchie semblait bouleversée, comme terrorisée à l'idée de réagir et ce fut cela qui mit le jeune Almer sur la piste de la vérité. Il n'y avait pas de coïncidences dans ce vaste monde, seulement des faits, scientifiquement explicables, et aujourd'hui encore, sa mésaventure ne faisait pas exception. Tout cela semblait irréel, totalement incongru aux yeux du P'yra et pourtant, les preuves semblaient s'accumuler et tendre vers la conclusion la plus logique qui soit, la jeune femme était là pour lui, non en tant qu'homme, mais en tant « qu'élu ». Comment expliquer le hasard du calendrier autrement ainsi que ce comportement étrange dont elle faisait preuve depuis plusieurs minutes, depuis son entrée dans la pièce ? Comment expliquer également que nul garde ne fusse en mesure de l'arrêter ?
Sans mot dire, il l'observa faire le tour de la pièce en silence, ne s'offusquant que peu de son manque d'enthousiasme ou encore, de sa tendance à ne point le saluer. Lorsqu'elle lui fit face, l'érudit était en passe de tenter de répondre à ses propres tourments bien qu'il en fut incapable. Il cherchait des réponses à des questions que trop évidentes. Thétis remarqua le doux sourire de la belle et ne put s'empêcher d'y répondre avec calme tout comme de rire intérieurement de la voir piquer un far. La question de la demoiselle le surprit dans un premier temps avant qu'il ne comprenne enfin. La dernière pièce de l'engrenage, elle venait de lui offrir la clé vers une réponse dont il se serait volontiers passé.
« Oui » répondit-il, ce simple mot résonnant lourdement à ses oreilles.
Bien sur que cela lui était déjà arrivé, de nombreuses fois auparavant, notamment en ce qui concernait Nalween par exemple, dont il élevait le fils en secret ou encore, lorsqu'il devait mentir aux siens pour les protéger et enfin, aujourd'hui, lorsqu'il venait de comprendre qui elle était et ce qu'elle venait réclamer. Les dieux se jouaient bien souvent du destin humain mais Thétis les trouvait à cet instant profondément cruels. La question fusa, claire, directe et distincte. Il tenait la réponse à ses tourments et pourtant, pour la première fois de sa vie, il se sentait mal d'avoir déchiffré cette énigme. Avec lenteur, il s'assit sur le fauteuil qui faisait face à la jeune femme et répondit simplement :
« Il n'y a rien de plus bête que de chercher la vérité n'est-ce-pas ? Car elles ne sont guère satisfaisantes la plupart du temps » il marqua une pause avant de reprendre, plongeant son regard dans celui de la jeune Astorg, « Je fus désigné par le Bénu pour le représenter sur cette terre c'est exact »
Il avait le cœur lourd d'avoir du lui avouer cela et tout autant d'avoir compris l'origine de sa visite. Thétis avait espéré que ce jour n'arriva jamais, que jamais les dieux ne l'obligent à choisir si cruellement entre son devoir et ses sentiments mais ces derniers se plaisaient visiblement à le mettre à l'épreuve, comme s'il devait prouver encore une fois sa bonne foi.
« La défaite n'est guère envisageable » décida-t-il derechef, « Mais sommes nous réellement condamnés à nous combattre ma chère amie ? »
Il n'avait reçu aucune visite rien qui lui inspirait qu'il doive se battre contre elle. Pas plus qu'une indication qui lui prouvait qu'ils étaient ennemis. En somme, le P'yra ne savait même pas pourquoi elle était aussi sure d'elle sur son identité quand lui-même n'avait pas eu vent de quoi que ce soit. Ce fut donc d'un ton relativement calme mais quelque peu angoissé qu'il répondit enfin :
« Etes-vous certaine de vous trouver devant la bonne personne ? Je n'ai guère eu connaissance de votre visite or il me paraît peu opportun pour un dieu que de ne pas armé son bras fidèle. Pourquoi devrions-nous nous battre si ni vous ni moi n'en avons l'envie ? De plus, puis-je émettre l'hypothèse que vous semblez tous sauf sure de vous ? Il me semble si peu opportun de nous combattre, qu'en pensez-vous ma chère ? » puis, après une courte pause, il reprit de plus belle, « Quel dieu honorez-vous ma chère Siobhan ? Pensez-vous seulement qu'il aurez pu vous mettre sur ma route ? »
Il était somme toute impossible que le Bénu se soit montré silencieux, tout comme il semblait improbable qu'il eut décidé de mettre cette jeune femme précisément sur son chemin. De tout temps, il avait prouvé sa valeur et son honnêteté alors pourquoi vouloir le punir ?
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Siobhan
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| Sujet: Re: [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) Mer 26 Sep - 15:14 | |
| Etaient-ils réellement condamnés à se combattre ? La question à mille Talents. Siobhan aurait donné cher pour pouvoir lui répondre « Non », mais c'était impossible. Alors elle gardait le silence, incapable de formuler le contraire à voix haute. La jeune fille aurait voulu disparaître sur le champs, plutôt qu'affronter ce cruel destin. Hilina se jouait d'elle. Encore. N'en avait-elle pas assez ? Ne pouvait elle pas se manifester sur le champ et lui dire « C'était une blaaaague ! Fais pas cette tête, gamine ! ».
Non, vraiment, c'était trop dur. Parce que c'était elle. Parce que c'était Thétis. Sio appréciait le garçon et l'avait en grande estime. Le jeune P'yra était quelqu'un de bien, la demoiselle en avait l'intime conviction. Elle ne pouvait se faire son ennemi, à cause de ces moments intimes passés avec lui, à cause de cette aura de bienveillance qui l'enveloppait à chaque fois qu'il posait son regard sur elle. Siobhan ne voulait pas le perdre. Il comptait dans sa vie, un peu comme un mentor, un exemple à suivre. L'Almer, malgré son jeune âge, était si mature. Pas comme elle. L'apprentie Templière aurait voulu avoir son sens de la diplomatie, ses bonnes manières, susciter la respect comme il le faisait, mas non. Sio était une gamine des rues, sauvage à sa façon, enfantine et naïve de celle qui n'a que peu connu la vie en société.
La question de Thétis était le fond de toutes ses incertitudes. Etait-elle en présence de la bonne personne ? Siobhan ne savait pas. Ne savait plus. La sensation de tout à l'heure avait fait place aux doutes et aux espoirs, certainement faux. Et si ce qu'il disait était vrai ? Et si, la jeune femme s'était trompée ? Et si Hilina n'avait pas dit Bénu, mais Gnou ? Sio s'accrochait aux mots du garçon, comme à une bouée, pour ne pas sombrer, pour ne pas voir son cœur se déchirer. Après tout, elle n'était encore qu'une petite fille, qui entrait doucement dans l'âge adulte, encore bien enfantine. S'il lui disait qu'il n'était pas la bonne personne, alors ce devait être vrai, non ?
La joie ne fut que de courte durée, tandis que les mots de sa Déesse lui revenaient en tête : « Tu affronteras le Champion du Bénu dans la Lumineuse. » Il n'y avait que peu d'ambiguïté. Elle n'avait pu se tromper. La déesse l'avait guidée en ces lieux, et ce n'était pas pour le plaisir de la regarder faire causette avec le P'yra. Le regard que posa la jeune fille sur le garçon en disait long. Vacillant, révolté. Révoltée, elle l'était, contre ce destin qui ne cessait de se jouer d'elle. Sio était si lasse, si perdue.
Thétis avait raison sur un point, la Templière ne voulait en aucun cas le combatte, mais avait-elle réellement le choix ? Un sourire amer se dessina sur les lèvres de Sio en entendant la dernière question de l'Almer et hocha la tête.
« Vous ne connaissez pas Hilina sous la forme d'Esra. J'ai commit une erreur il y a quatre de cela et la paye aujourd'hui. Je me dois d'accepter ses caprices pour avoir fauté une fois. Elle est capable de me faire vivre cette épreuve pour me donner une leçon. »
La menace d'être reniée par Hilina planait au dessus de sa tête, telle une épée de Damoclès. Le moindre faux pas et ses prières ne seraient plus jamais entendues. Sio se devait de vivre avec ça. En d'autres circonstances, en présence d'un inconnu, la jeune fille n'aurait hésité qu'à peine. Pour retrouver l'amour de sa Déesse, l'Astorg se serait battue. Pourquoi cela se devait être Thétis, hein ?
« Je ne veux pas vous combattre. Vous avez raison, je dois me tromper. Vous n'êtes pas la bonne personne. »
Sa décision était prise. Sio commettait peut être une grande erreur, mais après tout, rien ne lui certifiait que Thétis était la personne qu'elle devait battre. Le Champion de Bénu pouvait être quelqu'un d'autre, comme pour Hilina, qui en avait deux, sinon plus. La jeune fille n'allait tout de même pas attaquer un innocent sans aucune preuve. C'est ainsi qu'elle excusait ses réticences, en brandissant en avant les incertitudes, le manque de preuves. La jeune apprentie tenta un sourire, semblant s'excuser.
« Je vous ai dérangé sans bonne raison, je suis désolée. Peut être... Peut être que mes pas m'ont guidé jusqu'à vous, car vous arriveriez à m'éclairer sur ce qui trouble le monde des Dieux. »
C'était l'un des grands mystères qu'elle n'avait réussi à résoudre. Hilina lui avait expliqué un peu, mais tout cela lui semblait si compliqué, si absurde.
« Pourquoi impliquer les hommes dans un conflit entre Dieux ? Pourquoi devons-nous nous battre ?J'aime Hilina, je sais qu'elle a ses raisons et qu'elle le fait pour le bien, mais... Mais ces affrontements ? Je n'arrive pas à croire qu'elle puisse me pousser à aller à l'encontre de mes convictions. De mes sentiments. »
La jeune fille regardait Thétis avec espoir, comme s'il possédait toutes les réponses. |
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ExThetis
Nombre de messages : 40 Race et âge : Almer, 18 ans Cité : Erathia Métier : p'yra, tribun Feuille de personnageCompétences: charisme, faveure divine (Benu), connaissance des languesCompétences bonus: maîtrise de l'espadaRéputation : (5/10) | |
| Sujet: Re: [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) Mer 3 Oct - 14:58 | |
| Les dieux ne l'avaient en rien prévenu du destin qui l'attendait, le Bénu était-il si fâché contre lui qu'il se refusait à lui donner des détails sur la mission qui l'attendait en tant qu'élu ? Thétis était un prince, il était l'élu de tout un peuple et ce sentiment qui l'étreignait soudain le mettait mal à l'aise. Et si en effet son protecteur, son guide personnel avait décidé de s'éloigner de lui et de l'abandonner à son triste sort ? Le jeune homme le savait, sans la foi et sans la protection du Bénu, jamais il ne parviendrait à maintenir son peuple à flot et jamais il ne pourrait lui offrir la gloire d'antan. Aussi cruels que pouvaient parfois se montrer les toutes puissances de cet univers, il se demandait sincèrement ce qui avait pu pousser son propre dieu à se détourner de lui. Plus le tribun fixait la jeune femme moins il se sentait prêt à lui faire le moindre mal. Que son dieu le lui ordonne et il consentirait éventuellement à s'y contraindre mais en l'occurrence, nul ne lui avait suggéré ne serait-ce que de toucher à elle ou à qui que ce soit. De plus, Thétis voyait dans son guide bien plus qu'un dieu bénéfique, il le croyait incapable de punir injustement quelqu'un et d'agir aussi sottement que le reste de ses paires. Il était le dieu le plus sage du panthéon aux yeux du jeune Almer et, selon lui, jamais Bénu n'aurait consenti à s'abaisser à tant de violences inutiles à moins qu'elles ne se révèlent fructueuses pour son propre peuple mais pour l'heure, en l'absence de la moindre information sur le désir de son créateur, le prince se demandait ce qu'il allait advenir de lui.
Dans ses souvenirs, Bénu avait un jour condamné sa jumelle, Ilith, a la prison éternelle mais force était de constater que cette prison n'était que spirituelle et que la belle Almer, une fois libérée de ses pêchés, serait libre de ses mouvements et de la liberté dans son ensemble. Jamais le dieu Almer n'avait condamné femme ou enfant, innocents qu'ils étaient et si au grand damne il aurait eut à souffrir de le faire, Thétis était convaincu que la décision serait juste. En l'occurrence, la présence de l'Astorg et ses dires ne supposaient pas selon lui une justice, quelle qu'elle soit. Au contraire, n'était-elle pas là pour réclamer le sang ? Comment, au nom d'un dieu, pouvait-on vouloir prendre la vie d'autrui sans même savoir les desseins de son protecteur ? Plus encore, pourquoi les dieux voulaient-ils de ces affrontements ? Quels intérêts pouvaient-ils bien trouver dans ces batailles stériles où leurs fidèles s’entre-tuaient sans comprendre pourquoi …
Détaillant la jeune femme, Thétis la trouva plus superbe que jamais. Leur dernière rencontre commençait à dater sans pour autant remonter à l'aube des temps mais dans ses souvenirs, si la Templier était magnifiquement délicieuse, elle se révélait aujourd'hui subtilement dangereuse. Ce nouveau mélange suscitait chez le p'yra des sentiments nouveaux qu'il se contenta de refouler avec un sourire. Son sang était pur, il était le fruit d'une union certes consentie mais surtout, d'une union royale. Dans les veines de sa mère coulaient toute la pureté de la noblesse et des plus vieilles familles de Ptot Tàh et dans celui de son père brûlait celui des P'yra du passé. Il était tout à fait conscient de ne jamais pouvoir souiller ce sang tel que l'avait justement fait Tutnesi. Pour autant, cela ne l'empêchait pas d'apprécier les plaisirs charnels avec des femmes de cultures différentes et il se devait bien d'avouer que l'Astorg était sa préférée. Avec calme, le jeune homme s'assit, n'osant nullement déranger les pensées de sa compagne, lui même pris par ses propres tourments.
Tandis qu'il ne l'avait pas quitté des yeux, son esprit voguait de questions en réponses, dans un cercle sans fin. Chaque nouvelle satisfaction amenait ses questions, toujours plus nombreuses et ses doutes. Sans preuve, sans conviction, Thétis ne pouvait pas trancher et choisir la bonne option. Il se sentait troublé, perplexe et, pour la première fois de son existence sans doutes depuis sa plus tendre enfance, il se sentait totalement perdu, incapable de prendre la moindre décision. Le Bénu se pouvait-il si cruel qu'il lui demanda la vie de la jeune femme ? Qu'il demanda une existence peu importe laquelle ? En tant qu'élu, il était convaincu qu'il aurait du « sentir » quelque chose. N'aurait-il pas du, à l'image de la belle, se rendre compte au premier coup d’œil qu'ils étaient liés par le destin funeste de leurs croyances ? Tandis qu'il sombrait presque dans le cours de sa pensée, le jeune homme croisa le regard de son interlocutrice et put y lire la même détresse qui résidait dans le sien et ce même sentiment de solitude et d'incompréhension. Les dieux perdaient-ils la raison ?
La demoiselle reprit enfin la parole, rompant de même le lourd silence qui s'était imposé entre eux. Etrangement, le cœur de Thétis manqua un battement au son de sa voix, comme si cela ne pouvait signifier qu'une seule et unique chose, leur fin à tous les deux. Quelque chose se devait d'être brisé entre eux n'est-ce-pas ? Il se mordit la lèvre d'avoir pu oublier un détail si important. Hilina était la déesse Astorg représentative d'Esra mais dans ses souvenirs, cette dernière vénérait les arts et la littérature. Il n'était pas spécialement à même sur la connaissance des dieux Elfes mais sa mère avait souvent insisté sur ce point si bien qu'il avait l'intime conviction de ne pas être dans le faux.
« Mère m'a toujours appris que nous avons le choix Siobhan » se contenta-t-il comme toute réponse avant de reprendre, « Les hommes ne sont des hommes que pour leur failles toujours plus nombreuses, les dieux appartiennent au panthéon pour nous guider et nous pardonner nos erreurs sans quoi, pourquoi seraient-ils des dieux et nous des hommes ? »
L'excuse de la jeune apprentie semblait pourtant des plus plausibles. Il n'était pas rare d'entendre parfois murmurer au coin d'un temple que untel avait été puni pour ne pas avoir honoré son dieu ou sa déesse mais Thétis n'y prêtait en règle générale que peu d'attention, estimant que les dieux étaient l'inverse des hommes, loin d'être faillibles, ils se devaient d'être neutres et à même de mener leur peuple vers la gloire et la prospérité.
« Il n'y a dans la mort nul salut, nulle victoire et nulle gloire. » poursuivit-il avec calme, réfléchissant en réalité à voix haute. « Il est vrai que j'ignore tout de votre déesse mais le Bénu n'est pas dieu de guerre, il incarne la justice, la paix et la prospérité. J'en suis son élu certes mais nulle épée ne demeure ici pour pourfendre le cœur pur. Vos erreurs sont sans doutes regrettables mais vous n'êtes qu'humaine, votre déesse comprendra sans quoi, elle n'est pas une déesse digne de vos prières. »
Il était pleinement conscient d'aller un peu loin cependant, il pensait chacun de ses mots et les avaient sélectionnés avec calme et parcimonie. Il était des hommes qui gouvernaient par la terreur, seule la logique et la justice animaient Thétis sur cette terre. Il n'avait cure des mensonges et des rumeurs, il ne se fiait qu'aux actes et aux paroles pleinement entendues par ses propres oreilles. Sans estimer être un homme juste, il espérait cependant que chacun de ses choix suffirait à épargner la douleur aux siens et leur rendre la gloire perdue.
Sa réplique suivante le fit tristement sourire mais il n'eut pas l'occasion de répondre que la jeune femme continuait déjà son discours, allant jusqu'à s'excuser de l'avoir dérangé. Devant les questions qu'elle soulevait, force était de constater qu'il n'avait pas la moindre réponse …
« Je me pose les mêmes questions, pourquoi des dieux de paix souhaiteraient-ils la guerre à leurs fidèles ? Pourtant, la logique me pousse à croire qu'il y a quelque chose derrière ces agissements, pourquoi nous pousseraient-ils à nous entre tuer dans le cas contraire ? Le Bénu incarne la justice à mes yeux et jamais justice ne peut être rendue dans le sang. » il marqua une pause avant de reprendre calmement, « Je suis l'élu du Bénu Siobhan, et rien ne pourra changer cela cependant, nous sommes libres de nos choix et de nos actes. Je ne vous combattrais pas en ces lieux ma chère, mais je ne permettrais pas non plus que le sang des miens soit injustement répandu au nom d'une guerre qui ne nous concerne pas. Je n'ai reçu aucun signe, aucun présage de sa part, c'est donc qu'il ne veut pas de ce combat stérile. Vous êtes tout aussi libre que moi de choisir de suivre vos convictions, les dieux ne gouvernent pas votre foi, ni votre être. Qu'Hilina vous rejette, et c'est sous ma protection que vous tomberez. »
C'était plus ou moins une forme de déclaration d'amour mais il n'en avait cure, après tout, il aimait la jeune femme, appréciait son sourire, sa candeur et ses réactions toujours décalées aussi ne pouvait-il pas se résoudre à lui faire le moindre mal ou ne serait-ce qu'à y songer. Les dieux avaient leur bataille mais cela ne leur donnait en rien le droit d'inclure les humains ou tout du moins, pas pour des raisons aussi viles. Thétis sentait au fond de son cœur qu'il serait incapable de se battre sans l'assentiment de son protecteur et surtout, sans réponse. Cependant, il était tout aussi conscient de la situation de Siobhan, complexe et cruelle. Il se leva et, dans un même mouvement, se retrouva en face d'elle. Il n'hésita pas une seule seconde pour déposer un baiser sur la joue de cette dernière avant de répliquer :
« Je suis libre de choisir la vie, les dieux le comprendront. Bénu le comprendra, car de tout temps, il choisit la vie pour son peuple. Esra ou Hilina, peu important sa forme, le comprendra car elle est mère de la vie des Elfes. Chaque dieu incarne quelque chose mais tous au fond incarnent la vie, car sans elle, que seraient-ils de plus que des chiffons de papier ? Nous sommes la vie Siobhan et si tel est votre désir, je place la mienne entre vos mains car je sais que vous ferez le choix le plus juste à vos yeux. Nous ne sommes guère ennemis, sans doutes est-ce la raison pour laquelle le Bénu ne m'a rien dit. Si l'épreuve était de terrasser le Champion du Bénu alors vous venez de remplir cette œuvre à merveille puisque le Bénu lui-même n'a pas souhaité s'exprimer. Que votre déesse soit satisfaite, vous avez obéi bravement à ses ordres, mais m'est avis que jamais un dieu ne devrait torturer son protégé. » |
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Siobhan
Nombre de messages : 265 Âge : 35 Race et âge : Astorg, 19 ans. Cité : Temple d'Ankdor Métier : Templier de l'Aube Feuille de personnageCompétences: Esprit // Invocation // Faveur divine : HilinaCompétences bonus: Spécialisation dans le Katana à deux lames // SoinRéputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) Lun 4 Fév - 16:48 | |
| Siobhan sentit avec étonnement la colère monter par vagues. Vicieux poison venant lui titiller le nez et colorer les joues. Il y a bien longtemps que la jeune femme n'avait ressenti une émotion aussi forte, aussi douloureuse et surtout aussi destructrice. Elle qui prônait l'amour et la paix voyait ses émotions se teinter de noir. Cela fit si mal, qu'elle en resta paralysée un instant, les membres tendus, la nuque raide, cherchant à contenir ce flot puissant. Elle en voulait à Thétis de dire de telles choses sur Hilina, parce que sa Déesse valait le coup qu'on se batte pour elle, parce qu'Hilina, c'était la joie, c'était la vie, aux yeux de la Templière. Sans elle, jamais Sio n'aurait pu sortir de sa révolte et de sa haine du monde entier ; sans elle, elle aurait continué à blâmer les autres de mal l'aimer et surtout, elle n'aurait jamais connu cette envie de vivre, de se battre pour un monde meilleur. Siobhan aurait voulu expliquer tout cela au P'yra, hurler, le lui cracher à la figure, mais les mots lui manquaient, rien n'aurait pu exprimer la force de ses sentiments pour la divinité. Elle en voulait tellement à Thétis d'être si gentil, si compréhensif, si lui. Pourquoi n'était il pas un salaud prétentieux qu'on aurait envie de tabasser à coup de chaise ? Pourquoi fallait-il qu'il la regarde avec tant de bonté, d'amour ? Pourquoi ne voulait-il pas rendre les choses plus simples ? Un frisson couru le long de son dos, tandis que Sio tentait de contrôler le tremblement de ses poings serrés, et puis le premier s'abattit sans force sur la poitrine du garçon, puis le second se joignit à lui.
« Je refuse ! Je refuse de croire qu'Hilina m'ait impliqué dans tout ceci sans raison valable. Je ne comprends pas, mais ces combats doivent avoir un sens. C'est moi qui suis indigne de la représenter, pas le contraire !! Vous n'avez pas le droit de dire ça !!! PAS LE DROIT ! »
Et la colère continuait à monter, faire son bonhomme de chemin, et pointer cette fois-ci du doigt Hilina qui lui avait imposé une telle épreuve. Siobhan s'en voulait, mais n'arrivait pas à contenir ce débordement d'émotions. Lui faire subir tout cela, c'était tellement injuste. La jeune fille avait essayé de racheter sa faute, mais la Déesse devait la bouder toujours, pour lui demander de se dresser contre le P'yra, contre son ami. La demoiselle croyait le combat d'Hilina juste, elle ne doutait pas de sa bonté, mais cette épreuve là, elle était au dessus de ses force et au final, la personne contre laquelle la Templière était le plus en colère, c'était elle-même. En fin de compte, son beau discours de « Je me battrais pour vous, ma Déesse ! » ne signifiait plus grand chose, puisque Siobhan était prête à baisser les bras à la première occasion, à fuir cette guerre dont elle n'en voulait pas. La première avait été si douloureuse, il lui avait fallu tant de temps pour se remettre de tout ça et là voici qui devait repartir au combat ?! Non, c'était tout simplement impossible ! La jeune femme n'avait pas la force de dégainer son arme et l'abattre sur le P'yra. D'arme, de toute façon, elle n'en avait pas. Sio était aussi démunie qu'un chaton, incapable de faire réellement mal. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'on l'aime et qu'on l'accepte avec ses rêves d'un monde un peu meilleur ; qu'on la suive sur le chemin du bonheur. Utopie pure et simple, à croire que la paix avait une date de péremption et que pour mieux la savourer, il fallait verser au préalable quelques litres de sang. Folie meurtrière absurde. Le plus ironique dans tout ça, c'est que si les Astorgs l'avaient entendue dire de telles choses, ils l'auraient reniée à coup sûre. Les fiers guerriers du nord ne s'encombrent pas d'une lopette.
Des larmes coulaient maintenant sur ses joues, tandis que c'est poings continuaient doucement à s'abattre sur la poitrine du garçon. Siobhan avait la gorge nouée, incapable d'évacuer tout ce qu'elle avait sur le cœur. Il lui aurait suffit de crier un peu pour baisser la pression, de parler, encore et encore, comme lors de ses moments de contrariété, mais non... Tout était bloqué au niveau des entrailles, preuve de sa faiblesse, même dans la colère. Il n'y avait plus qu'une chose à faire et une seule.
« Non. Je renonce. »
Et d'un coup, Sio se sentit plus légère. La culpabilité était là, mais la colère avait diminué en intensité. La demoiselle accepta par ses mots sa faiblesse, en a prit conscience tout du moins. Hilina la soutiendrait malgré ça, il n'y avait pas de doute à avoir.
« Vous avez gagné, Thétis, je renonce. »
Un rire nerveux et soulagé lui échappa. Il n'y aura pas de combat. Tant mieux. |
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ExThetis
Nombre de messages : 40 Race et âge : Almer, 18 ans Cité : Erathia Métier : p'yra, tribun Feuille de personnageCompétences: charisme, faveure divine (Benu), connaissance des languesCompétences bonus: maîtrise de l'espadaRéputation : (5/10) | |
| Sujet: Re: [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) Lun 25 Fév - 14:32 | |
| Aux yeux du jeune prince, ce combat n'était rien de plus qu'une farce orchestré par quelques farceurs de mauvais goût et jamais au grand jamais, par son dieu protecteur. Il était persuadé que le Bénu en personne lui aurait envoyé un signe si sa volonté avait été de combattre qui que ce soit, d'autant plus si cela avait constitué à retirer la vie à sa chère Astorg. Il était désormais évident aux yeux du jeune homme que jamais son dieu protecteur n'aurait permis telle folie. Le dieu Almer était sage, doux, avisé et jamais ne tolérerait-il une guerre ouverte entre les siens, ni même de verser le sang des innocents. Cette foi avait toujours su guider Thétis dans ses choix et c'était en son nom qu'il avait douté un instant durant de la raison véritable de la venue de Siobhan. Pourtant, désormais, le P'yra avait la conviction intime que ce combat n'était qu'un crime aux yeux de ceux qui régnaient sur leurs cieux et leurs terres. L'adolescent observa la Templière avec sérénité, autant du moins qu'il pouvait en afficher face à la colère évidente qui émanait d'elle. Ses mots étaient plus tranchants que la plus affûtée des lames mais il tint bon, il avait l'intime conviction que ce n'était pas le chemin que les dieux leur offraient.
« Tu n'es indigne de personne ! » il avait haussé le ton sans le vouloir, incapable de savoir réagir avec tact à ce qu'elle pensait d'elle.
Il fixa alors la jeune femme avec le plus grand sérieux. De tout temps, l'Almer n'avait jamais supporté qu'une femme, aussi intelligente et belle soit-elle, puisse se dénigrer injustement tout comme il ne supportait pas non plus les femmes qui se préjugeaient de leur orgueil et qui n'hésitaient pas à s'octroyer des qualités qui n'étaient pas les leurs. Depuis sa prime enfance, le jeune noble n'avait pu supporter les apparences et ne s'était contenté que de la vérité, devinée ou avouée. Les livres étaient une source particulièrement important de vérités et le prince avait tendance à croire que l'être humain était une source sur laquelle on pouvait compter si on lui donnait sa chance. Thétis ne savait pas réellement comment réagir face à la colère de l'Astorg, en réalité, si de nombreuses femmes avaient été éconduites avec diligence par ses soins, aucune n'avait osé se montrer sous un tel jour devant lui. Il était évident que sa mère avait certainement du être en colère un jour mais pourtant, il n'avait pas souvenir qu'elle se soit ouverte à lui sur ce point. Son cœur se serrait de voir la jeune femme si perturbée et si perdue par ses propres convictions et le garçon ne comprenait pas pourquoi. Les livres ne renseignaient pas sur les sentiments et il avait du mal à démêler les siens à l'heure actuelle. Il ressentait de la colère mais plus encore, il se sentait totalement incapable de réagir. Tout lui avait semblé si clair, si évident il y avait de cela quelques minutes encore.
L'homme remarqua les larmes rouler sur ses joues et il comprit à quel point cette demoiselle était importante à ses yeux. Les dieux le puniraient-ils pour cela ? Le Bénu lui même dans sa sagesse semblait prétendre le contraire en s'opposant à leur combat. Thétis y vit le signe de ce qui devait guider son chemin. Il ne bougea pas lorsque l'Astorg déversa sa colère sur sa poitrine, se contentant de passer ses bras autour de sa taille pour tenter de la rassurer. Il la sentit rire nerveusement et cela ne manqua pas de le faire sourire à son tour.
« Il n'y a nulle victoire quand nul n'a besoin de se battre »
Il se sentait étrangement calme et en même temps, totalement déboussolé, sentant son propre cœur battre à tout rompre. C'était la première fois de sa vie qu'il se sentait aussi sur de lui et pourtant, comme un enfant qui ne sait pas comment réagir face à un cadeau dont il ne sait que faire.
« Je ne puis m'opposer à la volonté du Bénu mais je puis vous assurer que jamais je ne vous ferais aucun mal. »
Sur ce, le jeune Almer déposa un baiser sur les lèvres de la belle Astorg, quand bien même sa promesse serait-elle périlleuse, l'homme se sentait prêt. Il avait la conviction que telle était la volonté du dieu qu'il servait.
[ Désengagés ] |
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| Sujet: Re: [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) | |
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| | | | [FE] De l'amour à la haine [ INTRIGUE GENERALE - Thétis vs Siobhan ] (terminé) | |
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