Azthia Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs... |
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| [Flashback DE] Au bord du lit [Kiera][Terminé] | |
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Ashrand
Nombre de messages : 854 Âge : 29 Race et âge : Cydien de 33 ans Cité : Silmarie Métier : Gladiateur Feuille de personnageCompétences: Esprit - Spécialisation à l'épée - Manipulation du feuCompétences bonus: Acrobatie - Combat à mains nues - Manipulation du ventRéputation : (10/10) | |
| Sujet: [Flashback DE] Au bord du lit [Kiera][Terminé] Dim 22 Juil - 19:29 | |
| La nuit était déjà bien avancée quand les deux jeunes gens se décidèrent à quitter leurs hôtes. Si Kilic s'était montré un peu sceptique à l'idée d'accueillir chez lui une Amazone qui, d'après lui n'étaient autre que les geôlières de son jeune cousin, l'hybride s'était détendu et la soirée s'était plutôt bien passée. Tout avait commencé quand Ashrand fut invité à dîner chez eux, avec toute sa petite famille. Seulement, il s'avérait que le jeune homme n'était pas seul le soir du dîner et ne désirait pas profiter de la soirée de son côté en laissant son amante se débrouiller dans son coin. Aussi avait-il demandé à ce que l'on prépare un couvert supplémentaire pour ce soir, sans quoi il ne viendrait pas. Kilic, peu emballé par la présence de l'archère, accepta suite à la demande de sa femme, à qui ce dîner tenait à cœur.
La soirée avait débuté ainsi, avec Kilic, Lisandre, Rowan, Kareen, Kiera et Ashrand autour de la table, le tout dans une atmosphère relativement tendue. Les enfants, eux, étaient bavards comme jamais et Lisandre essayait tant bien que mal de détendre son mari. De son côté, Ashrand préféra ne pas prêter attention à la situation et essaya plutôt de profiter de la soirée ; il ne se retrouvait pas ainsi avec sa famille tous les jours, il préférait donc savourer ces moment plutôt que de se focaliser sur l'attitude butée de son cousin, tant qu'il ne se montrait pas irrespectueux. Fort heureusement, l'ancien soldat n'était pas aussi étroit d'esprit qu'il le paraissait et force fut de constater que l'Amazone n'était pas aussi terrible qu'il s'y attendait et que, somme toute, il s'agissait d'une femme comme une autre. Désireux de ne pas plomber l'ambiance du dîner, le demi-sang se dérida et finit par s'adresser à elle comme il le faisait avec tout le monde : amicalement, au plus grand bonheur du Cydien qui craignait que la Sentinelle ne passe une mauvaise soirée alors qu'il l'avait lui-même invitée. Le reste du repas se termina dans une ambiance bon enfant, comme Rowan contait à cette inconnue ses extraordinaires aventures contre les dragons vivants au fond du jardin tandis que son aînée pouffait de rire à l'entente de ces histoires imaginaires. Débordant d'imagination, il lui raconta tout dans les moindres détails, persuadé qu'il s'agissait de vrais récits tandis que le cousin de son père souriait, amusé par tant de conviction de la part du petit. Une scène touchante aux yeux du gladiateur. Il rêvait lui aussi de fonder un jour une telle famille où, cela se voyait, chacun était heureux et s'entendait à merveille. Il savait toutefois que cela ne serait guère possible avant un moment, le couple qu'ils formaient était encore trop instable tout autant que la décision d'avoir ou non un enfant revenait davantage à Kiera qu'à lui : ce serait elle qui le porterait neuf mois durant, qui devrait mettre sa carrière entre parenthèses pendant un certain temps et assumer un tas d'autres désagréments connus par bien des mères mais malgré tout cela, Ashrand ne pouvait imaginer meilleur projet que de fonder une famille. Oh, cela pouvait attendre, il avait encore toute la vie devant lui !
Une fois l'heure bien avancée, les enfants furent envoyés au lit et les adultes demeurèrent à quatre dans la salle à manger, à boire un dernier verre de vin en discutant de choses et d'autres – Kilic et Lisandre évitant soigneusement d'évoquer Muria, par respect pour l'Amazone qui devait connaître cette désagréable situation à chaque fois que ses origines étaient découvertes. La Cité Forestière était sujette à bien des curiosités de la part des gens extérieurs car l'on en savait peu sur elle mais en bonnes personnes éduquées, les époux préférèrent ne pas indisposer leur invitée, ce dont les remerciait Ashrand. Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, l'heure de se dire au revoir vint rapidement et après les chaleureuses embrassades de Lisandre – auxquelles Kiera ne put échapper – les deux jeunes gens quittèrent la maison, invités à revenir la prochaine fois que l'archère reviendrait à Silmarie. Une bien agréable soirée au goût du jeune homme, si ce n'est qu'il eût l'impression que quelque chose préoccupait la blonde.
« Tu as passé une bonne soirée quand même ? » lui demanda-t-il un peu inquiet, une fois seuls dehors, « Excuse Kilic pour son comportement, il était persuadé que les Amazones étaient des espèces de mangeuses d'hommes ou quelque chose dans ce genre-là »
Il étouffa un rire, comme cette vision l'amusait beaucoup. Certes, l'hybride n'avait pas dû voir beaucoup d'Amazones de sa vie mais qu'il fasse preuve de tant de méfiance à leur égard prêtait à rire, si ce n'est que l'Ancien Soumis craignait que l'attitude de son cousin n'ait froissé Kiera et visiblement, cela semblait être le cas.
« Enfin, je pense qu'il t'apprécie quand même »
Sans parvenir à déterminer si la façon dont s'était comporté Kilic en début de soirée était à l'origine de ces troubles chez la jeune femme, le reste de la route se déroula dans une ambiance relativement calme. Une fois le soleil couché, la Cité des Brumes devenait bien silencieuse tant et si bien qu'ils ne croisèrent personne sur tout le chemin reliant le domicile du demi-sang à celui de son jeune cousin. Une fois arrivé chez lui, le jeune homme se débarrassa de sa cape et dit à sa compagne qu'il la rejoindrait au lit d'ici peu, le temps de s'assurer que toutes les fenêtres du rez-de-chaussée étaient fermées. C'est d'ailleurs en fermant celle de la cuisine qu'il se rendit compte d'un bien malencontreux oubli de sa part, lorsque la lumière d'une chandelle allumée lui révéla un drap blanc ondulant au vent, dehors. Le linge ! Ashrand l'avait pendu sur les cordes en début d'après-midi afin de le faire sécher et avait oublié de le rentrer avant de partir chez Kilic. Tête en l'air, pensa-t-il à propos de lui-même, comment avait-il pu ne pas y penser ? Fort heureusement, les températures avaient été agréables toutes la soirées et l'air – chose rare – sec, aussi le linge, s'il était frais, n'était néanmoins pas humide. Toutefois, le Cydien ne voulu pas tenter le diable en le laissant à l'extérieur jusqu'au lendemain et préféra tout rentrer et plier immédiatement, ce qu'il fit. Ceci fait, il s'était écoulé une bonne demi-heure depuis que Kiera était montée, sans doute dormait-elle déjà.
Soucieux de ne pas la réveiller, le gladiateur monta les marches le plus doucement possible, de façon à ne pas les faire craquer sous ses pieds et une fois à l'étage, il fut surpris de trouver de la lumière dans la chambre.
« Tu ne dors pas ? »
Il semblait bien que non. Vraisemblablement turlupinée par il ne savait quoi, la jeune femme ne parvenait pas à trouver le sommeil, ce qui n'était pas pour rassurer Ashrand. Ce dernier ne tarda pas à se déshabiller avant de se glisser sous les couvertures aux côtés de son amante. Il savait que quelque chose la tracassait et c'était mal le connaître de croire qu'il allait juste se retourner pour essayer de dormir. Non, il s'inquiétait et voulait savoir quelle était la source de cette préoccupation.
« Tu es bizarre, ce soir... il s'est passé quelque chose ? » finit-il par lui demander.
Dernière édition par Ashrand le Ven 7 Déc - 15:49, édité 3 fois |
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Kiera
Nombre de messages : 106 Race et âge : Amazone, 24 ans Cité : Muria Métier : Chef des Sentinelles Feuille de personnageCompétences: Archer, Mysticisme, Faveur divine (Diane)Compétences bonus: Grande vue, Vol de compétences, Combat à mains nuesRéputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Flashback DE] Au bord du lit [Kiera][Terminé] Lun 27 Aoû - 14:56 | |
| [ J'ai tenté le mode « émotion » de Kiera, ça promets XD ]
J'avais l'impression que c'était hier la dernière fois que j'étais venue à Silmarie, hésitant à le rencontrer et rebroussant chemin, pour la deuxième ou troisième fois. Au début, ce n'avait pas été bien difficile de me dire que je n'étais là que par hasard mais le temps passant, je m'étais décidée à aller de l'avant. J'avais besoin de son pardon tout comme au fond de moi-même, j'avais besoin de lui, tout simplement. Il m'avait fallu du temps pour l'accepter et d'autant plus pour esquisser le premier pas … J'avais eu la peur de ma vie. Plus que tout, je craignais qu'il me rejette comme je l'avais si bien fait ce fameux jour où il m'avait annoncé son départ de la cité. Beaucoup croyaient en nous, voyant dans notre couple l'espoir d'un lendemain nouveau entre Amazones et Soumis mais lorsque l'heure de la séparation était venue, nombre furent les Sentinelles qui ne me jugèrent pas et qui, bien au contraire, tentèrent de me réconforter, prenant instantanément ma défense, sans même chercher à comprendre la raison de notre séparation. Elle était pourtant évidente, même si j'avais mis beaucoup de temps à l'admettre, je ne souhaitais pas devenir une entrave à sa liberté retrouvée. Comme la plupart des Amazones, je chérissais ce mot et sa valeur. « Liberté ». J'avais eu peur qu'en conservant cette relation à distance, je ne devienne un boulet à son pied et c'était pour cette raison que j'avais réfuté notre relation. Je souhaitais qu'il recouvre sa liberté, qu'il soit enfin libérée de ce lourd passé, de son lourd tribu dans notre cité … J'avais eu beaucoup de mal à lui mentir, à rompre tout en gardant mon visage implacable et dénué de sentiments mais plus encore, j'avais eu du mal à accepter le fait que j'avais commis une erreur. En mentant, j'avais tenté de protéger celui que mon cœur réclamait depuis trop longtemps déjà et je ne m'étais que trop tard rendue compte de mon erreur et de l'engrenage dans lequel je m'étais plongée. Il m'avait fallu du temps pour accepter tout cela et plus encore, il m'avait fallu du temps pour aller de l'avant. Aujourd'hui, je ne regrettais pas le moins du monde d'être revenue à Silmarie.
Ce jour là, alors qu'il m'avait offert son pardon et que nous avions réitéré nos vœux l'un envers l'autre, je m'étais sentie pardonnée, heureuse et soulagée. C'était sans compter sur la suite car plus le temps passait, plus je me sentais coupable des nouveaux mensonges que j'avais tissé et pourtant, ce n'était pas faute d'essayer de tout lui avouer. Nombreuses furent les fois où j'aurais pu avoir l'occasion de lui dire la vérité mais je m'en sentais alors incapable, au dernier moment, quelque chose me retenait. J'étais totalement incapable de lui avouer qui résidait, chaque fois que je lui rendais visite, à l'auberge de la cité des brumes. Qui attendait patiemment en compagnie d'une petite fille aux yeux et aux cheveux clairs parsemés de bouclettes. Depuis tout ce temps, je me sentais toujours incapable de lui avouer qu'une petite Kayla attendait sagement son papa à l'auberge, en compagnie de sa grand-mère et que, bientôt, elle aurait deux ans. Ses grands yeux d'un bleu profond ne cessait de la culpabiliser …
J'étais venue à Silmarie pour tout lui avouer, mais une fois encore, après quelques jours seulement et à moins de deux jours de mon départ, je n'étais toujours pas assez courageuse pour lui avouer. La journée avait débuté calmement et, tandis que je pesais une nouvelle fois le pour et le contre, Ashrand était venu à ma rencontre et m'avait proposé timidement un dîner en compagnie des siens. J'avais redouté cet instant de nombreuses fois mais, devant sa mine visiblement enjouée, j'y avais consenti. Je savais que son cousin, Kilic, ne me porterait certainement pas dans son cœur, moi qui appartenait au peuple qui l'avait emprisonné des années durant cependant, j'étais tout à fait à même de lui pardonner de telles pensées à mon égard. N'importe qui à sa place nous aurait détesté … J'étais tellement hésitante à y aller que je me demandais au fond si tout cela était une bonne idée mais je tenais particulièrement à faire plaisir au Cydien et, peut-être aussi, je tenais à me faire pardonner mes erreurs et mes mensonges. Kilic était aussi froid envers moi que je l'avais prévu mais cela ne me perturbais pas. Je m'y attendais et je préférais au contraire détendre l'atmosphère en lui souriant. Timide, je l'étais, discrète tout autant. J'observais plus que je ne participais au repas. Lisandre était quelqu'un de relativement doux à mes yeux et une mère telle que jamais je ne le serais. Les petis, Rowan et Kareen, ressemblaient physiquement à leurs parents et m'amusaient de leurs blagues et de leurs questions. Je jalousais inconsciemment cette famille « parfaite » à mes yeux … j'avais gâché ma chance de vivre à leur image et j'en étais plus que consciente, ce qui ne manquait pas de me miner le moral même si je faisais bonne figure. Il fallut quelques temps au cousin du Soumis pour se détendre et accepter ma présence et la soirée ne s'en passa que mieux. Rassurée et presque à l'aise en leur compagnie, je passais une bonne soirée, loin de mes tracas et de mes questions. J'étais heureuse de me sentir acceptée par sa famille, moi qui craignais de tout détruire une nouvelle fois si bien que je répondais avec une douceur jusque là inconnue ou presque et un sourire timide mais néanmoins constant parsemait mes traits lorsque je parlais à Lisandre.
Rowan prit alors la parole, s'adressant directement à moi, ce qui m'étonna agréablement. Je craignais n'être qu'un monstre à leurs yeux et j'ignorais ce que leurs parents avaient pu leur raconter à mon sujet mais les deux marmots semblaient m'apprécier sans à priori. Les enfants avaient ce don que je chérissais sincèrement, à savoir celui de ne jamais juger qui que ce soit. Il me raconta ses aventures en compagnie du dragon qui habitait le fond de son jardin et je ne pus m'empêcher de sourire à nouveau à l'entendre. Kayla serait-elle aussi vive une fois enfant ou adolescente ? Serait-elle aussi bavarde que ces chenapans ou serait-elle plutôt réservée comme sa mère pouvait l'être ? Plus elle l'écoutait l'enfant parler, plus elle se sentait coupable, se posant de nombreuses questions, se sentant de plus en plus responsable de la situation dans laquelle elle s'était plongée.
L'heure de se dire au revoir avança et bientôt, nous dûment nous rendre à l'évidence qu'il fallait rentrer. J'avais passé une très bonne soirée, même si le coucher des enfants m'avait un peu effrayée. J'avais eu peur qu'on me questionne sur mes origines mais c'était sans compter sur la discrétion de Kilic et sa femme. J'avais énormément apprécié cette attention qui, à mes yeux, valait tous les pardons du monde ou encore, toutes les attentions. Je n'échappais pas à l’embrassade de Lisandre mais étrangement, cela ne me dérangea pas. Depuis que notre aventure avait repris son court avec le Cydien, je me sentais plus en sécurité, comme protégée à ses côtés. Je voyais désormais la possibilité de fonder une famille, et peut-être, de vivre normalement … Vivre normalement, je ne pensais qu'à cela sur le chemin du retour. Lisandre et Kilic avaient l'air tellement heureux et épanouis aux côtés de leurs enfants que j'en étais presque jalouse … Vivre normalement, tout cela sonnait comme un si beau rêve !
« Je comprends oui ... » commençais-je, « J'ai passé une excellente soirée, je n'avais pas ressenti cela depuis longtemps… l'impression d'appartenir à une famille. »
Je rougissais bien malgré moi et préférais me taire. Ashrand avait toujours eu le don de dévoiler au grand jour mes sentiments alors même que je ne le souhaitais pas. Oh il ne le faisait pas exprès mais quoi qu'il en soit, cela me mettait mal à l'aise qu'il parvienne à me changer ainsi inconsciemment ... J'avais remarqué la façon méfiante avec laquelle Kilic s'était adressé à moi au début du repas mais la soirée avait été riches, un peu trop même à mon goût, en émotion et le jeune homme avait vite changé d'avis à mon égard, du moins était-ce ainsi que je l'avais ressenti. J'avais pour la première fois depuis bien longtemps, eu l'impression d'appartenir à une famille. Solide et protectrice, l'espace d'un instant, j'avais l'impression d'avoir été un membre à part entière des leurs même si au fond, je devais me faire des idées vu la méfiance de son cousin … Une fois arrivés à la maison, je ne me sentais pas d'affronter Ashrand et décidais d'aller me coucher, rassurée qu'il veuille me rejoindre un peu plus tard. Cela me laisserait le temps de me calmer et de faire le point sur …
Je m'étais déshabillée, avais enfilé une chemise de nuit légère couleur de nuit et m'étais glissée dans les draps de notre lit. J'avais essayé de dormir, mais je ne cessais de tourner et virer dans les draps, sans parvenir à trouver le sommeil. Une seule et unique chose hantait mes pensées après ce repas. Cette famille idyllique … je l'enviais sans doutes pour avoir la même … tout cela ne tenait qu'à moi mais je me sentais incapable, totalement incapable de tout avouer comme d'être une bonne mère et une bonne … femme ? Ashrand rêvait de fonder une famille, bien qu'il ne m'en ai jamais parlé, je le savais, je le sentais et pourtant, je mentais ouvertement, n'hésitant pas à lui cacher que, tout près de lui, son sang coulait dans les veines d'une petite fille aux cheveux roux et aux yeux bleus.
J'entendis Ashrand monter les marches le plus discrètement possible mais je ne dormais pas, au contraire, chacun de ses pas serrait mon cœur et m'angoissait.
« Je n'avais pas sommeil » répondis-je du tac au tac.
Je posais mes yeux sur lui, épiant chacune de ses réactions, cherchant le courage qui m'avait tant manqué jusque là. Et, lorsque j'y vis la tristesse et l'inquiétude, je compris que c'était le moment où jamais de dire la vérité. Il était temps d'avouer mes pêchés et, s'il ne pouvait les accepter, au moins ma petite fille ne connaîtrait-elle pas le même sort que le mien, loin de mon père.
« N'as-tu jamais songé à avoir ta propre famille ? A engendrer fils … ou fille ? »
[ J'hésitais sur la façon d'amener les choses sans tout précipiter, si ça ne te va pas, n'hésite pas à me le dire, j'éditerai ! ] |
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Ashrand
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| Sujet: Re: [Flashback DE] Au bord du lit [Kiera][Terminé] Dim 2 Sep - 6:23 | |
| Kiera avait beau lui dire avoir passé une excellente soirée, Ashrand avait tendance à n'y croire qu'à moitié car son comportement ne coïncidait pas. Quelque chose semblait la turlupiner et quand bien même l'attitude limite insultante de Kilic au début du repas n'en était pas la cause, il importait au gladiateur de savoir ce qui la tourmentait. Outre sa timidité, l'Amazone ne parlait pas facilement d'elle et encore moins de ses problèmes, même lorsqu'elle se trouvait face à une personne de confiance. Cela, il l'avait compris depuis longtemps et sans doute était-ce pour cette raison qu'il lui arrivait d'insister afin de savoir ce que pensait la Sentinelle.
« Pourquoi cette question ? » demanda-t-il, visiblement surpris.
Il ne voyait pas vraiment pourquoi elle lui posait cette question maintenant, quand lui s'inquiétait de ce qui pouvait bien lui arriver. Aussi avait-il levé un sourcil en parlant, signe de son incompréhension. Plantant ses yeux dans les siens, il la dévisagea quelques secondes avant qu'un sourire ne vienne trahir tout le sérieux du jeune homme.
« C'est ça qui te tracasse tant ? » Il s'empêcha de rire, ne souhaitant pas la vexer, « On n'en a jamais discuté mais il est vrai que je serais heureux de fonder ma propre famille, avec toi »
Il avait répondu en toute sincérité car après tout, ce n'était là que la vérité. Ayant retrouvé son calme, l'Ancien Soumis chercha la façon dont il allait formuler le reste de sa réponse. S'il aurait aimé devenir père, il savait que cela restait difficilement envisageable pour le moment, tant pour elle que pour lui et ce pour de nombreuses raisons. Pour l'instant, leur situation à tous les deux était bien trop complexe et si jamais le couple venait à accueillir un enfant, cela ne se ferait pas dans des conditions optimales. Connaître la paternité était un de ces souhait, oui, mais il savait ce que cela impliquait car il avait déjà beaucoup réfléchi à ce sujet. Cette envie n'était pas un simple caprice sorti de son esprit insouciant, loin de là !
« Je ne t'en ai pas parlé parce que je sais que c'est impossible pour le moment. Tu comprends, on ne s'est remis ensemble que depuis quelques mois et je ne voulais pas tout précipiter en soulevant ce sujet-là... »
Le couple était encore instable et, de plus, les deux jeunes gens ne se voyaient qu'une fois de temps en temps. Ils passaient tout au plus quelques jours ensemble avant que chacun ne doive retourner à ses occupations. D'aucuns penseraient que leur histoire était voué à l'échec et pourtant, le Cydien avait grand espoir en leur avenir et jamais il n'avait regretté sa décision de se remettre avec Kiera. Il savait certes que tout ne serait pas facile, mais il voyait bien les choses continuer.
« Et puis, avec ton poste de Chef des Sentinelles, j'imagine qu'en ça en serait d'autant moins aisé »
Elle dirigeait à elle seule toute l'armée Amazone, était-ce nécessaire de préciser que sa présence était indispensable ? Quand bien même elle pouvait s'absenter quelques jours, il lui faudrait de toute façon prendre du repos durant ses derniers mois de grossesse. D'un autre côté, Ashrand savait qu'elle aimait son poste et il n'était pas dit qu'elle accepte de le quitter momentanément pour enfanter. Cependant, elle n'aurait plus vraiment le choix si elle venait à être enceinte « par accident » Le garçon cala son coussin contre le montant du lit et s'y adossa avant de poursuivre :
« Enfin, tout ça pour te dire que je suis disposé à attendre et qu'avant tout, la décision d'avoir un fils ou une fille t'appartient. Sache seulement que ça ne me déplairait pas du tout » Il lui offrit un sourire entendu, « Et de ton côté, qu'est-ce que tu penses de la question d'avoir un enfant ? »
Ashrand avait exprimé son point de vue avec une honnêteté qui lui était coutumière, il avait donné son avis à ce sujet sans cacher quoi que ce soit à l'archère. Il fallait avouer qu'ils n'avaient jamais abordé le sujet, le gladiateur ayant même donné ses raison. Aussi, maintenant que la Sentinelle avait posé la question, autant qu'ils se disent tout ce qu'ils avaient tu jusque là. L'opinion de la demoiselle l'intéressait beaucoup : qui sait, peut-être n'aurait-elle pas un avis si différent du sien.
[Désolé, c'est vraiment court mais je n'avais pas beaucoup à répondre x: ] |
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Kiera
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| Sujet: Re: [Flashback DE] Au bord du lit [Kiera][Terminé] Sam 22 Sep - 10:04 | |
| Je me sentais honteuse et totalement déboussolée, incapable que j'étais de savoir si je faisais le bon choix en lui avouant tout cela ou si, au contraire, j'aurais du attendre encore un peu. Le mensonge me pesait énormément et je n'étais que trop consciente du fait qu'il risquait de détruire une nouvelle fois sa confiance en moi voire même notre relation … et pourtant, d'un autre côté, je ne me sentais plus capable de mentir. Je me rendais compte à cet instant qu'il était bien plus simple de tuer un homme que de lui mentir aussi longtemps, surtout lorsque la vérité qu'on cherchait à lui cacher était aussi importante et douloureuse. Si je parvenais encore à faire bonne figure, je sentais néanmoins que la conversation me forcerait à dire la vérité mais après tout, je l'avais bien cherché … Je ne pouvais pas cacher plus longtemps la vérité à l'homme que j'aimais sans me sentir coupable davantage. De plus, je voulais plus que tout épargner à ma précieuse fille ce que j'avais du subir moi-même dans mon enfance. Un père était important pour l'équilibre d'un enfant et encore plus lorsque l'enfant en question était une Amazone car il était évidemment hors de question que ma fille ne devienne un être sanguinaire pour qui les hommes n'avaient pas la moindre valeur. Je voulais qu'elle grandisse sainement, autant que possible.
Je me sentais mal, mais d'autant plus lorsque j'imaginais sa réaction. J'avais eu maintes occasion de tout lui avouer et je n'avais rien fait, repoussant l'échéance pour finalement me dire que ce serait pour la prochaine fois. Je n'avais pas d'excuses, j'étais totalement coupable d'agir de la sorte … Je me sentais d'autant plus coupable lorsqu'il me demanda pourquoi je lui posais de telles questions. Il était évident que cela devait être étrange d'entendre tout ça car après tout … je n'avais jamais émis l'envie d'avoir des enfants pour ainsi dire même j'y étais parfois opposée les rares fois où il avait sous entendu la chose car bien entendu, nous n'en avions jamais parlé ensemble de vive voix. Ce lourd secret pesait bien trop lourd sur mes épaules et pourtant, à l'entendre parler, si je n'avais qu'une envie, c'était me confier, je m'en sentais incapable.
Oui, c'était bien cela qui la tracassait tant, ce fichu secret qu'elle n'avait jamais osé révéler ou tout du moins que seules les personnes de son entourage proche connaissait. L'identité d'un père n'était jamais le problème à Muria, il y avait suffisamment de Soumis pour prétendant mais s'il était facile de mentir à ce sujet quand les Amazones ne se faisaient pas vraiment cure de la réponse, il était plus difficile toutefois de mentir au principal intéressé. Je n'étais que trop consciente de son désir d'être père, il n'y avait qu'à voir à quel point il aimait passer du temps avec les enfants de son cousin … à quel point il appréciait de les voir se chamailler et riait de leurs bêtises. Comme tout homme, le Cydien arrivait à un âge où être père semblait la conclusion la plus logique dans le cadre d'une relation. Je me sentais d'autant plus égoïste qu'il formule ce vœu à voix haute pour la première fois sachant pertinemment qu'il avait cette fameuse famille à laquelle il aspirait. Oui, je comprenais parfaitement la situation, je la subissais de plein fouet pour ainsi dire …
Il parlait avec tant de sincérité et d’honnêteté que je sentais mon cœur se serrer à chaque mot, à chacun de ses propos. Plus il exprimait ses craintes et ses espoirs plus je me sentais coupable d'avoir si longtemps gardé le secret. Lorsqu'enfin il me demanda ce que j'en pensais, je prenais le temps de réfléchir réellement à la question. Je savais que l'heure était venue de tout avouer, que je ne pouvais plus reculer mais il y avait une différence entre le savoir et l'admettre. Je pesais encore le pour et le contre lorsque, devant son air si sincère, je ne pus m'empêcher de sentir mon cœur s'emballer.
« Quand j'étais petite fille, je me plaisais à dire que jamais je n'aurais d'enfant, que c'était quelque chose d'inutile et cela faisait rire ma mère aux éclats. »
Sans doutes ne comprendrait-il pas où je voulais en venir, je crois que moi-même, je n'en avais aucune idée … Mais peu importait n'est-ce-pas ? Tout ce qui comptait au fond c'était de tout lui avouer et si je prenais des chemins détournés, outre pour gagner du temps, c'était peut-être aussi pour me rassurer.
« En grandissant, je pensais toujours la même chose, mais en travaillant au service de Philéa, j'ai été obligée de côtoyer ses filles et en la voyant choyer la plus petite, en voyant l'amour qu'elle dégageait je me suis demandais si ce n'était pas mauvais pour une si grande reine que d'avoir une descendance. Elle paraissait si fragile avec ses filles, si … normale, que j'étais contente de ne pas en vouloir. C'était avant de veiller sur Jelenna, je n'ai jamais plus senti le besoin d'avoir un enfant que depuis ce jour. J'ai compris qu'ils n'étaient pas une faiblesse mais une source inépuisable de force, de fierté et de bonheur. »
Je marquais une pause, me sentant totalement perdue.
« A partir de ce jour, je me suis dit que je pourrais peut être devenir mère à mon tour mais je ne m'en sentais pas encore capable … Je me disais que je serais sans doutes la pire des mères avec mon caractère et ce n'est qu'en te ... », nouvelle pause, « Ce n'est qu'en te rencontrant que je me suis dit que c'était avec toi que je voulais fonder cette famille. »
Je me sentais rougir sans comprendre pourquoi, je fuyais son regard désespérément de peur qu'il me trouve stupide ou pire, qu'il cherche à me consoler et me rassurer. Avec ce que j'avais fait, je n'avais pas besoin, non, pas le droit à tant de considération. Alors je me décidais à tout avouer, à tout lui dire mais ce furent les larmes qui montèrent, ces fichues larmes qui brouillaient ma vision sans que je sois incapable de les refouler.
« Je suis désolée Ashrand … Je t'ai menti … J'avais peur que ça t'oblige à rester, que tu ne puisses pas briser tes chaînes si jamais tu l'apprenais … Je voulais que tu vives libre c'est … j'ai pris peur et j'ai préféré te laisser partir. »
Il ne devait rien comprendre, c'était même sur vu que moi même je me perdais dans mes propos.
« J'étais enceinte quand tu es parti »
La phrase était sortie toute seule, enfin. J'avais enfin avouer et je n'en étais que plus terrorisée, plus malade encore. Je savais qu'il m'en voudrait, qu'il serait certainement déçu et en colère contre moi mais je ne pouvais pas garder ce secret pour moi plus longtemps … |
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Ashrand
Nombre de messages : 854 Âge : 29 Race et âge : Cydien de 33 ans Cité : Silmarie Métier : Gladiateur Feuille de personnageCompétences: Esprit - Spécialisation à l'épée - Manipulation du feuCompétences bonus: Acrobatie - Combat à mains nues - Manipulation du ventRéputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Flashback DE] Au bord du lit [Kiera][Terminé] Lun 1 Oct - 23:25 | |
| Le garçon écouta patiemment l'histoire de Kiera, à mesure qu'elle lui expliquait son point de vue au fil du temps quant à si elle voulait ou non avoir des enfants. S'il ne voyait pas vraiment où elle souhaitait en venir, Ashrand ne l'interrompit pas et lui prêta une oreille attentive jusqu'au bout. En effet, il avait beau ne pas savoir quelle serait au final la réponse de la Sentinelle, cela ne l'empêchait pas de deviner qu'à l'instant, elle essayait de gagner du temps afin d'amener la conclusion avec un peu de tact. Pourtant, elle n'avait pas à se sentir obligée d'agir de la sorte... Même si elle ne désirait toujours pas avoir de descendance, elle pouvait le lui dire sans détours, il aurait compris sa position et ne lui en aurait pas voulu. Lui-même aurait aimé goûter à la paternité mais il ne l'aurait cependant jamais imposé à l'Amazone, par respect pour elle. Certes, si un accident venait à arriver, aucun des deux n'aurait le choix mais il ne la forcerait jamais à adhérer à sa position ni plus qu'il n'agirait de sorte à précipiter sa grossesse.
Il ne put que sourire aux premières phrases de l'archère tant cela l'amusait. Imaginer comment devait être Kiera lorsqu'elle était enfant avait quelque chose de drôle. Il la voyait plus petite, avec le même comportement mais avec une touche d'espièglerie en plus. Une enfant calme mais – il n'en doutait pas – adorable. Il sourit doucement à cette tendre vision sans pour autant détourner son attention ailleurs. Le garçon acquiesça ensuite quand elle dit que les enfant étaient loin d'être une faiblesse mais une source de bonheur. Certains appréhendaient l'idée d'engendrer fils ou fille par peur de voir un boulet être attaché à leur pied. Certes, un nouvel arrivant dans la famille demandait beaucoup de soin et d'attention, il fallait veiller à lui donner une éducation correcte et tout un tas d'autres choses car ces années détermineraient qui ils serait vraiment mais qu'est-ce qui pouvait rendre plus fier encore que de transmettre son savoir et son expérience à sa descendance ? Pouvait-il y avoir plus heureux qu'un parent serrant son enfant dans ses bras ? C'était là une vision des choses plutôt naïve de la part du jeune homme dans le sens où tous n'avaient pas vécu de jeunes années aussi paisibles que les siennes, quand bien même il aimait à l'époque s'en plaindre. Il râlait beaucoup d'avoir une mère qui cherchait constamment à ce qu'il suive ses traces alors que lui-même n'avait aucun intérêt pour l'alchimie. Il déplorait aussi avoir à supporter cette mère poule qui ne le laissait jamais rien faire de dangereux, pas même toucher une arme quand lui souhaitait faire partie de l'armée Cydienne. Il avait toujours préféré son père, qu'ils voyait certes moins souvent, mais avec lequel il avait une relation plus spontanée. Enfin, Ashrand aimait autrefois à se plaindre de sa famille mais il lui avait suffit d'un peu de recul pour se rendre compte qu'il avait probablement vécu une enfance plus heureuse que nombre de gens, le simple fait d'avoir été arraché à sa petite vie confortable au sein du Joyau le lui avait fait réaliser. Tout cela pour dire qu'un jour, lui aussi aimerait transmettre à un petit Cahen tout l'amour qu'il avait lui-même reçu de ses parents et le savoir que ceux-ci lui avaient donné afin que cet enfant puisse lui aussi devenir quelqu'un de bien – pour peu qu'Ashrand ait la prétention de se qualifier ainsi.
Le compliment de Kiera lui fit chaud au cœur. Bon d'accord, ce n'en était peu être pas un mais cela lui fit néanmoins plaisir d'entendre de sa bouche que si un jour elle devait fonder une famille, c'était avec lui qu'elle voulait le faire. Si le Cydien pensait pouvoir être un bon parent, elle ne semblait pour sa part pas voir les choses sous cet angle, dans le sens où elle-même ne se voyait pas être une mère convenable. C'était faux, du moins le pensait-il : pour lui, elle pourrait parfaitement être une mère de famille convenable. Il n'y avait pas de schéma-type du parent parfait mais l'archère avait une rigueur et une discipline qui ne seraient jamais de trop dans l'éducation d'un enfant. Quant à son caractère, il avait très bien su s'y faire, il ne voyait pas en quoi cela sera mauvais à un éventuel bambin. Il y avait certes un fossé de différences entre les deux mais dans ses souvenirs, l'expérience de Kiera avec Jelenna n'avait pas été désastreuse du tout, en quoi le serait-ce avec son enfant alors ? Il n'eut cependant pas le temps de lui fait part de son avis, comme les larmes commencèrent à couler sur le visage de l'Amazone avant qu'elle ne poursuive pour enfin lui faire part de son lourd secret...
« Tu veux dire que... ? »
La révélation eut l'effet d'un grand coup en plein visage. Abasourdi par ce qu'il venait d'entendre, le gladiateur peinait à y croire. Peut importait dans quel ordre il assemblait ces mots, Kiera n'avait pu vouloir dire autre chose. Un peu hagard, il se laissa de nouveau glisser sur le dos et et fixa le plafond en essayant de faire un tri dans sa tête. Tout se mélangeait, tant et si bien qu'il éprouvait des difficultés à différencier le torrent d'émotions qui le traversaient. Il était surpris d'apprendre la grossesse de son amante, curieux de savoir ce qu'il était ensuite advenu tout en étant à la fois déçu de voir qu'elle lui taisait tant de choses, un petit peu en colère aussi, mais profondément heureux également – encore qu'il ne réalisait pas tout à fait l'ampleur de la chose.
« Wouaw, je ne sais pas quoi dire... » répondit-il enfin, brisant un mutisme de plusieurs minutes, « Ça fait beaucoup en une fois »
Il était un peu perdu, c'était le cas de le dire. Ashrand pouvait s'attendre à tout un tas de révélation de sa part mais là... c'était quelque chose ! Qu'elle ait eu un enfant de lui durant les deux ans où ils avaient été séparés était probablement la dernière chose qu'il s'attendait à entendre... Il ne s'était même pas rendu compte de cela à l'époque où il vivait à Muria, sans doute n'en était-elle qu'aux premiers mois. Si cela lui permettait de mieux comprendre le comportement de l'Amazone à son égard et pourquoi elle l'avait juste jeté comme du linge sale, il se sentait aussi un peu plus trahi qu'avant. Le Cydien concevait bien qu'elle avait fait cela pour le protéger, pour ne pas l'enchaîner à Muria mais il ne pouvait s'empêcher de trouver son attitude un peu égoïste... Elle lui avait caché sa grossesse puis l'existence de leur enfant durant des mois, n'aurait-ce pas été la moindre des choses que de le lui annoncer avant son départ ?
« Combien de temps m'aurais-tu encore menti si je n'avais rien remarqué ce soir ? Est-ce que je peux seulement avoir encore confiance en toi ? »
Il y avait une pointe de reproche dans sa voix. Il avait pardonné les fautes de Kiera car lui non plus n'était pas parfait, il lui avait accordé une seconde fois sa confiance et voilà que maintenant elle lui annonçait cela... Qui sait combien d'autres choses elle lui taisait. Peut-être lui faudrait-il réfléchir sur l'être et le devenir de leur couple, il n'en savait rien. Il aimait l'Amazone plus que n'importe qui et sans doute était-ce parce qu'il lui vouait de tels sentiments qu'il s'en sentait d'autant plus trahi. C'était comme si quelque chose entre eux ne fonctionnait que dans un sens... De nature trop sensible, ce comportement l'avait vraiment blessé. Il demeura silencieux un moment, cherchant à mettre de l'ordre dans ses idées et ce qu'il allait dire, avant de reprendre la parole sur un ton moins blâmant :
« Kiera... Je sais que tu as du mal à te confier et à parler de certaines choses, que tu as fais ça pour mon bien mais essaie de comprendre ce que je ressens... Dans l'absolu, je peux comprendre que tu ne me l'aies pas dit à l'époque où j'étais Soumis mais cela fait trois mois que tu as l'occasion de me le dire, pourquoi ne pas m'avoir tout révélé plus tôt ? » Il marqua une pause, « Je ne cherche pas à te faire culpabiliser, je souhaite juste que tu comprennes mon point de vue... »
Il aurait certes préféré être au courant dès que Kiera l'aurait su, à savoir il y a longtemps de cela mais il pouvait à la limite concevoir que l'Amazone n'ait pas pensé à mal cette fois-là. Peut-être serait-il resté à Muria s'ils étaient restés ensemble et qu'elle lui avait annoncé la vérité, oui, mais ce n'aurait pas été une contrainte pour lui. Vivre avec la femme qu'il aimait et son enfant l'aurait entièrement satisfait, quand bien même la liberté lui aurait manqué. Enfin, il ne pouvait pas tout avoir dans la vie... Qu'il soit resté ou ait quitté la Cité Forestière, un manque aurait subsisté quand même. Le garçon accrocha le regard de l'archère et alla chercher sa main sous les couvertures. Sentir le contact de sa peau le rassurait, le persuadait que mis à part des mensonges, il y avait avait aussi des sentiments sincères entre eux.
« Je ne t'ai jamais fait de secret. Quand bien même la vérité devait être difficile à entendre, j'ai toujours pensé que te l'annoncer était la moindre des choses, par respect pour toi. Je comprends que tu ne partages pas entièrement mon point de vue mais ce genre de chose... À quelques soucis près, tout à toujours bien fonctionné dans notre couple et je tiens à ce que cela reste ainsi, qu'il n'y ait pas de tels secrets entre nous... Alors, s'il te plaît, s'il y a d'autres choses importantes que tu me caches, j'aimerais que tu me les dises maintenant. Je suis prêt à tout entendre et je ne t'en voudrais pas mais à présent que nous y sommes, dis-moi tout... »
... avant qu'il ne soit trop tard, mais ces derniers mots lui restèrent en travers de la gorge...
[Culpabilise bien ♥]
Dernière édition par Ashrand le Dim 11 Nov - 23:10, édité 1 fois |
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Kiera
Nombre de messages : 106 Race et âge : Amazone, 24 ans Cité : Muria Métier : Chef des Sentinelles Feuille de personnageCompétences: Archer, Mysticisme, Faveur divine (Diane)Compétences bonus: Grande vue, Vol de compétences, Combat à mains nuesRéputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Flashback DE] Au bord du lit [Kiera][Terminé] Dim 11 Nov - 14:33 | |
| [ Désolée du retard, j'ai trooop de mal à la jouer en mode émotion, c'est un vrai challenge ! XD ]
J'avais lâché cette vérité avec tellement de difficultés que je me sentais d'autant plus coupable de la lui avoir caché. J'étais persuadée qu'elle mettrait un terme à notre relation, qu'elle nuirait fortement à notre devenir mais je ne pouvais plus la garder pour moi. Persuadée qu'il avait le droit de savoir la vérité, j'avais même amené l'enfant plusieurs fois depuis nos retrouvailles mais j'étais incapable de la lui présenter, de faire face à lui avec cette adorable petite fille. Son regard, chaque jour plus persuasif, m'avait fait comprendre que viendrait un temps où je ne pourrais plus lui mentir à elle non plus. Kayla serait bientôt en âge de poser des questions auxquelles je ne voulais plus mentir. J'avais grandi dans le mensonge d'une famille aimante et lorsque mon père était parti, je m'étais sentie seule, trahie et tellement impuissante. Je pensais qu'il nous aimait jusque là mais je m'étais lourdement trompée. Alors pour Kayla dont le père vivait si proche d'elle et ne désirait que la serrer dans ses bras, je savait que je ne pouvais plus mentir ainsi … Je cherchais son regard sans oser le croiser. Je savais que j'y lirais l'incompréhension mais plus encore, je craignais d'y lire la haine, le dégoût et peut-être même ce que j'avais vu dans le miroir ce jour-là, la trahison. J'en avais tellement voulu à mon père de nous avoir quitté que j'avais promis vengeance mais les années passant, mon corps et mon esprit grandissant, j'avais compris sans mal que mon père n'avait rien fait d'autre que de retrouver sa chère liberté, même si cela signifiait qu'il devait être privé de ce qui lui était le plus cher pour redevenir un homme … Ashrand avait agi de la même façon et c'était pour lui éviter de ressentir ce doute et cette horrible sentiment d'abandon que j'avais caché ma grossesse mais je me rendais compte aujourd'hui à quel point j'avais eu tord, à quel point le poids de ce mensonge s'était révélé trop lourd les années passant. Je savais qu'il voulait des enfants, je l'avais toujours senti au fond de moi bien que nous n'en ayons jamais réellement parlé avant ce soir. La lueur vibrante que j'avais lu dans ses yeux quand il parlait de l'expectative d'avoir un enfant avec moi m'avait donné le tournis, plus encore cette émotion qui transpirait de lui. Concevoir la vie semblait aux yeux du Cydien comme une preuve sans faille d'un amour nous unissant. En somme, je venais de détruire le peu de confiance qu'il y avait entre nous deux …
Des émotions nouvelles s'emparaient de moi tandis que j'appréhendais sa réaction. Sans doutes cela n'avait-il duré que quelques minutes entre le moment où j'avais débuté mon récit et celui où, faiblement, j'avais avoué ma trahison et ma fourberie. Sans doutes également que lui-même n'avait mis que quelques minutes à réagir, quelques poignées de secondes tout au plus mais j'avais l'impression que le temps s'était arrêté. J'avais l'impression que les secondes étaient devenues des heures, des mois, des années … je voyais son regard figé par le temps qui semblait s'opposer à moi. Mes émotions me donnaient le tournis, pour la première fois de ma vie, je me sentais totalement dépourvue de mon flegme naturel, de ma capacité hors norme à me départir de mes propres sentiments. C'était comme si la barrière que j'avais dressé naturellement face à eux venait de sombrer et qu'ils se vengeaient de ces années de captivité … Pourtant, je faisais face de mon mieux, sans oser trouver la force de croiser son regard. Ce que je pourrais y lire me terrifiait totalement … J'étais tellement certaine d'y revoir ce sentiment que j'avais si longtemps refoulé.
Quelques bribes de mots échappèrent des lèvres de l'ancien Soumis qui ne firent qu'aggraver la situation à mon égard. Le temps à nouveau sembla ralentir, comme si une épée de Damoclès se trouvait au dessus de ma tête prête à m’anéantir. Il n'avait pas osé dire quoi que ce soit, sans doutes parce que ce que je venais de lui annoncer était bien trop important pour parvenir à l'assimiler aussi vite … Quoi qu'il en soit, je préférais éviter d'y penser. Je me disais que ce silence était peut-être bon signe, qu'il comprenait mon choix et qu'il accepterait … je savais que c'était stupide de penser de la sorte, je m'en voulais de lui avoir menti aussi longtemps mais plus encore, je savais qu'il allait se sentir blessé. Plus que jamais je n'avais pu le blesser. J'appréhendais. Plus que tout, j'étais pour la première fois incapable de me contrôler tellement je craignais sa réaction. Et je me sentais tellement stupide … stupide de ressentir ce genre de sentiments pour un homme tandis que j'avais forgé mon caractère pour m'en prémunir.
« Je ... »
Je ne savais pas quoi dire. J'avais imaginé tant de choses, j'avais pensé qu'il me détesterait et au lieu de cela, il semblait prendre la nouvelle aussi bien que si je venais de lui demander sa main. J'étais perplexe, en proie avec mes émotions et totalement à nue face à sa réaction. Incapable de savoir comment réagir, je tentais de reprendre le dessus sur mon subconscient sans que ce ne soit réellement probant … Je ne me rendais pas compte combien il était difficile pour un homme de concevoir l'espace d'une seconde qu'il était le père d'une enfant, merveilleuse de surcroît même s'il n'avait pas encore eu la chance de la rencontrer. Par ma faute … je ne cessais d'entendre cette petite voix au fond de moi qui me dictait que tout était de ma faute, que j'avais privé l'homme que j'aimais de son vœu visiblement le plus cher par pur égoïsme, par pure volonté de le protéger. Je m'attendais à la réplique suivante mais j'étais tellement sous le choc qu'elle me fit l'effet d'une coup de poignard en plein cœur. Ma gorge se serra et, incapable de répondre, je le regardais, les yeux perdus dans le vague, l'esprit torturé par ma culpabilité.
« Je ne voulais pas que tu sois obligé de choisir entre ta liberté et cette enfant. J'ai menti parce que je pensais que ça te protégerait et parce que je refusais qu'elle ressente la même chose que moi lorsque j'ai compris que mon père avait préféré la liberté à ma vie ! »
J'avais parlé avec tellement de franchise que s'en était inhabituel. Si je m'étais préparée à ses reproches, à sa haine, je n'étais pas en mesure d'y faire face comme je l'entendais, comme je l'espérais. J'avais pensé qu'il me détesterait certes, mais que je serais en mesure ne serait-ce que de tout lui avouer et de lui présenter Kayla, peu important ensuite ce qu'il adviendrait de nous. Je savais que les yeux de la petite sang mêlée suffiraient à ce qu'il l'aime au premier regard. Dans tout cela, je n'apparaissais pas, j'étais simplement l’œuvre de la vérité, celle qui n'aurait jamais du s'immiscer entre nous. En réalité, ses reproches me faisaient mal, me rappelaient à quel point j'avais eu tord mais je n'étais pas prête non plus à les accepter. Je n'avais pas agi à mal, j'avais simplement pensé à lui, à son avenir et je ne voulais pas qu'il me le reproche. Finalement, je m'étais préparée pour rien, j'étais incapable d'agir à ma guise.
« Je t'aurais menti des années encore si cela vous avez protégés tous les deux. » répondis-je sur un nouveau ton de reproche bien que ce ne soit pas ma volonté première.
Je savais que j'avais commis une erreur, pour autant, j'estimais l'avoir fait pour des raisons légitimes et pour les protéger, autant elle que lui. Certes tout cela était une erreur et je le reconnaissais mais je n'avais pas besoin de ses reproches, je voulais juste … juste. Quoi ? Qu'il me pardonne ? C'était là encore totalement stupide de ma part. Comment un homme, un amant, un père pouvait-il pardonné telle trahison de la personne qu'il aimait et qui était censée l'aimer en retour plus que tout ? Si j'avais été à sa place, aurais-je pu pardonner ? Ce sentiment m'était plus ou moins inconnu avant de le rencontrer, pour ainsi dire, j'avais dressé un mur entre les sentiments des autres, les miens et moi-même car j'avais depuis longtemps compris que cela me permettait d'être beaucoup plus utile si je me montrais froide et distante. Aujourd'hui, j'essayais de comprendre, de me mettre à sa place, et c'était pour cela que j'étais parvenue à tout avouer.
« J'ai essayé » et c'était la vérité là encore, « Chaque fois que je suis venue ici, j'ai l'ai emmenée avec moi, chaque fois que j'ai croisé son regard, j'ai songé à te l'avouer mais je craignais que la vérité ne s'immisce entre nous. J'avais peut-être peur que tu la choisisses à moi ou, au contraire, qu'elle vive la même chose que moi, cet abandon dont j'avais essayé de la protéger en te cachant la vérité. Je ... » j'avais du mal à faire la part des choses, à faire le point et à me livrer à lui et pourtant, je le lui devais, c'était important, « J'ai compris en te voyant ce soir que j'avais agi égoïstement, pour la protéger de ce que j'avais moi-même vécu mais tu n'es pas mon père. Tu es quelqu'un de bon et tu méritais de savoir la vérité et cela, même si tu devais me détester ensuite »
C'était ce qui m'avait poussé à parler, à lui avouer ce lourd secret et désormais, je ne regrettais qu'une seule chose, de ne pas l'avoir fait avant. Il avait parfaitement compris mon point de vue et j'étais consciente du sien mais j'avais encore du mal à formuler les choses, à exprimer ce qu'il y avait là, à la place de ce cœur si longtemps gelé sans lui … Le contact me fit frémir, comme si je craignais quelque chose sans savoir quoi. J'avais si longtemps craint le rejet que je doutais de ce geste par instinct. Pourtant, je m'y abandonnais, j'aurais tout abandonné sans doutes pour ce simple geste de complicité même si mon cœur se serrait.
« J'avais peur que nous t'obligions à rester dans une cité où tu ne pourrais jamais être un homme accompli, c'est pour ça que je t'ai caché la grossesse. Kayla est une petite fille merveilleuse qui mérite d'avoir un père aussi bon que toi. Je n'ai jamais été une bonne mère, je ne le serais sans doutes jamais mais tu as le droit d'être le père de ton enfant. Elle … elle est à l'auberge avec ma mère. Comme à chaque fois que je suis venue. Tu sais, je ne voulais pas te mentir, je pensais juste que ... je suis désolée. Je pensais juste que cela serait plus facile pour toi. » |
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Ashrand
Nombre de messages : 854 Âge : 29 Race et âge : Cydien de 33 ans Cité : Silmarie Métier : Gladiateur Feuille de personnageCompétences: Esprit - Spécialisation à l'épée - Manipulation du feuCompétences bonus: Acrobatie - Combat à mains nues - Manipulation du ventRéputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Flashback DE] Au bord du lit [Kiera][Terminé] Mar 4 Déc - 23:01 | |
| [Toutes mes excuses pour ce retard, d'autant que je ne suis vraiment pas satisfait du tout de mon post...]
La nouvelle avait été difficile à entendre et il faudrait sans doute du temps avant qu'Ashrand ne se rende compte de son ampleur. S'il semblait réagir aussi bien, c'est parce qu'il n'avait pas encore mesuré toute l'envergure de l'annonce. D'autre part, le mensonge dans lequel l'avait baigné Kiera tout ce temps le sidérait et sa réaction le montrait bien. Son but n'était pas de lui nuire, il le savait très bien, seulement il avait un peu de mal à saisir ce qui justifiait une telle trahison de sa part. Il aurait pu comprendre si l'enfant n'était pas de lui, si ce petit bout de chou était le fruit d'une relation qu'elle aurait eu au cours des deux dernières années. Quand bien même, le Cydien n'aurait pas renié l'enfant – là se seraient sûrement trouvées les craintes de l'archère. Leurs chemins s'étaient séparés et chacun avait tenté de refaire sa vie comme il le pouvait. Pour cela, il ne lui en aurait jamais voulu si elle était revenue vers lui avec un enfant dans les bras. La réalité était cependant bien différente : cette petite fille était sienne et l'Amazone lui avait caché la vérité pour le protéger, pour les protéger. Elle n'avait pas voulu l'obliger à devoir choisir entre Muria, où se trouvaient la personne qu'il aimait le plus, et cette chère liberté convoitée depuis six longues années. Peu importe quel aurait été ce choix, un goût amer lui serait resté en bouche. L'amour ou la liberté, y avait-il décision plus horrible à prendre ? Le garçon en doutait. À choisir, il aurait voulu les deux, Kiera qui vienne vivre avec lui en dehors de Muria, par exemple. Mais ce n'était là qu'un espoir naïf de sa part, il savait très bien que ça n'arriverait pas. La Sentinelle avait vécu toute sa vie à Muria et était attaché à sa patrie plus que n'importe qui. Lui demander cela aurait été égoïste, cruel et rien de bon n'en serait ressorti. La situation actuelle lui convenait fort bien, à vrai dire, c'était une bonne manière de concilier ses désirs personnels tout en ne mettant pas la bride à qui que ce soit. Il aurait certes aimé la voir plus souvent mais il savait aussi qu'il aurait été difficile de faire mieux.
« Je t'avoue que je ne saurais pas ce que j'aurais choisi, à l'époque. Ça t'aurait tellement dérangé que je reste avec vous à Muria ? » demanda-t-il non sans un demi-sourire, sa manière à lui de détendre un peu l'atmosphère, « Si j'étais resté, ça aurait été de mon plein gré. Je ne me serais pas senti obligé, crois-moi. En tout cas, merci de me l'avoir dit »
Difficile à accepter, le choix de Kiera l'était, mais les raisons qu'elle avait avancées l'empêchaient de lui en vouloir. Sa décision était justifiée pour ainsi dire et puis, de toute façon, il était inutile de s'attarder sur cela. L'important était qu'elle lui ait enfin avoué toute la vérité et il l'en remerciait. Ashrand n'était pas du genre rancunier, aussi ne persisterait-il pas à lui rappeler sa faute. Elle s'était excusée et avait compris son erreur, c'était suffisant à ses yeux. Il espérait juste qu'elle ne laisse plus jamais de tels mensonges s'installer entre eux. De toute façon, après une soirée aussi agréable et ce genre de révélations surprenantes, la dernier souhait du Cydien était de se chamailler avec sa bien aimée.
« Ne dis pas ça... Tu t'occupes bien d'elle depuis sa naissance, non ? Tu ne dois pas être une aussi mauvaise mère que tu le prétends, alors »
D'autant qu'il doutait faire un meilleur parent lui-même. Il avait beau adorer les enfants, le gladiateur n'en était pas moins dépourvu de la moindre expérience les concernant. Certes, il ne voyait pas Kiera en mère poule, loin de là, mais cela ne voulait pas dire qu'elle était une mère incapable pour autant. Le jeune homme avait confiance en elle et savait très bien que si l'Amazone était loin de se perdre en marques d'affection, la petite était néanmoins assurée de recevoir une éducation décente. Sa mère était une femme tolérante et responsable, c'étaient là deux aspects important pour une enfant qui grandirait à Muria. Que celle-ci devienne l'une de ces femmes tenant les hommes en sainte horreur était l'une des dernière choses qu'il souhaitait. Il passa alors un bras autour de la taille de l'archère et se blottit doucement contre son dos, lui montrant ainsi qu'il ne lui en voulait définitivement pas. Le coup de gueule était passé, il fallait à présent avancer.
« Kayla, c'est ça ? » lui demanda-t-il tout bas, « C'est un joli prénom. Tu... tu penses que je pourrais la voir, puisqu'elle est ici ? »
Rien ne lui aurait fait plus plaisir. Il ne réalisait pas encore tout à fait l'ampleur de ce que lui avait annoncé Kiera et nul doute à ce qu'il n'ait pas mesuré les responsabilités en découlant, mais y avait-il un souhait plus légitime pour un père que de demander à voir sa fille, jusqu'à présent inconnue de lui ? S'il ne s'en rendait pas encore compte, force était d'admettre que la vie du garçon allait changer. Il ne savait ni comment la petite allait réagir ni si les choses allaient se passer aussi bien qu'il l'espérait mais il y avait une chose dont il était sûr : il voulait la voir. Kiera avait gardé des traces de l'absence de son père alors pour cela, Kayla méritait de connaître le sien, de savoir qu'il tient à elle et qu'il ne l'a jamais abandonnée.
« Parle moi d'elle » |
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Kiera
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| Sujet: Re: [Flashback DE] Au bord du lit [Kiera][Terminé] Ven 7 Déc - 13:26 | |
| J'appréhendais sincèrement sa réponse, sa réaction et j'entrevoyais difficilement notre avenir après le lourd secret que je venais de partager avec lui. Je me doutais qu'il serait certainement blessé et, pire encore, qu'il m'en voudrait d'avoir tut si longtemps la naissance de son unique héritière. J'étais clairement mal à l'aise malgré sa tentative de me rassurer et je me demandais également comment faire pour réparer les choses. Si je lui avais tout avouer, ce n'était pas seulement pour apaiser ma conscience si longtemps malmenée, mais aussi pour le rassurer et lui prouver à quel point je l'aimais. En réalité, il ne me semblait pas me souvenir lui avoir dit un jour que je l'aimais, pas même que je l'appréciais ou d'avoir énoncer une fois une once de sentiment. La sensibilité n'avait qu'une infime part dans mon travail et je ne pouvais pas me permettre de paraître faible aussi avais-je pris le parti bien tôt de réduire à néant les sentiments qui m'habitaient. Ils se devaient de demeurer silencieux et si j'essayais parfois de les dévoiler au grand jour, cela se révélait être un échec lamentable à chaque tentative … Dans mes souvenirs, Kayla était sans doutes la seule preuve de notre amour et de notre union, la seule réalité tangible qui prouvait à quel point je tenais à lui. Et je lui avais caché égoïstement, de peur sans doutes qu'il ne me rejette. J'avais tenu à épargner à ma fille le lourd tribu des femmes de Muria qui grandissaient bien trop souvent sans père, ces derniers prenant le parti de quitter la cité qui les avaient privé trop longtemps de leurs libertés.
J'étais pleinement consciente de l'avoir trahi, de lui avoir fait ce que j'avais toujours jusque là dénoncé. Enfant, j'avais maudit mon père d'être parti sans un regard, sans un au revoir, de n'être jamais revenu vers celles qu'il était censé aimer mais j'avais appris plus tard la réalité de sa condition et j'avais été bien obligée de comprendre et d'accepter son choix. Je m'étais promis alors deux choses, de ne jamais avoir d'enfant pour lui éviter de souffrir et de ne jamais mentir ou cacher quoi que ce soit à ceux qui le méritaient. Ashrand était quelqu'un que j'aimais énormément, même si j'étais incapable de le lui dire. J'avais vécu pendant ces mois dans les souvenirs agréables en sa compagnie pour oublier ma solitude et pourtant, si j'avais le plus grand respect pour lui, je n'avais pas hésité à lui mentir. Etait-ce réellement pour le protéger lui ? Peut-être qu'au fond, je n'avais fait que me protéger. Moi. Égoïstement. Peut-être qu'au fond, je n'avais pas cherché à le protéger mais plutôt, à me voiler la face. J'avais pris peur, peur qu'il doive choisir entre le monde et nous … non pas parce que je craignais de ne devenir une charge pour lui, mais plus parce que je craignais qu'il ne choisisse la liberté à nous, à moi. Je l'aurais compris avec le temps certes, mais je savais au fond de moi que c'était cette peur qui m'avait guidée. Je le sentais et je le regrettais tellement … Ne pas lui avoir fait confiance était sans doutes la plus grande erreur de mon existence et je regrettais tant que je n'étais pas encore prête à lui avouer. Il allait falloir du temps pour réparer les choses, peut-être même que le temps ne suffirait pas et qu'il ne me pardonnerait pas. Je le comprendrais, je n'avais pas le choix de toute façon. Mes erreurs m'avaient conduites dans cette impasse où je ne maîtrisais plus rien.
Kayla était une enfant merveilleuse. Si je n'avais pas eu peur qu'il choisisse le monde à ma personne, qu'il se sente obligé de rester pour nous alors que la liberté l'appelait si ardemment, sans doutes ma fille n'aurait-elle jamais eu à connaître les questions difficiles de l'enfance. Pourquoi moi je n'ai pas de père ? Elle était encore jeune certes, mais je savais que la question devait la travailler parfois, lorsqu'elle voyait les familles des autres dans la cité. Je me devais de réparer les choses, de combler les absences que j'avais injustement créées. Mais ce n'était pas seulement un devoir pour moi, en réalité, je comprenais désormais dans le méli-mélo de mes sentiments que j'avais toujours eu envie de fonder ma propre famille. Depuis ce jour où j'avais pris conscience que je voulais protéger la petite princesse bis, depuis cette discussion en sa compagnie, j'avais compris que j'aspirais à donner la vie et à transmettre mon savoir. Ashrand était apparu peu de temps après dans ma vie et je me rendais compte aujourd'hui que c'était avec lui que je voulais voir naître ce futur. C'était sans doutes cela au fond qui m'avait motivée à revenir tout avouer mais il était encore trop tôt pour que je parvienne à l'exprimer à voix haute.
J'appréhendais le silence plus que la colère. Le Cydien n'avait pas ouvert la bouche depuis plusieurs minutes déjà et je me demandais si cela était positif ou non. J'aurais aimé avoir de ces dons comme la petite princesse ou l'héritière de ma cité natale, de ces dons qui permettaient de lire dans les cœurs et de deviner les émotions et les pensées les plus intimes … J'aurais tellement aimé pouvoir être suffisamment forte pour que ce mensonge ne se soit pas installé entre nous. Pour la première fois de ma vie, je me sentais totalement démunie, comme mise à nue par des émotions aux quelles je n'avais accordé jusque là que peu de choses. Il reprit enfin la parole et, si je dénotais le demi-sourire qu'il arborait, je ne m'en sentais pas moins plus mal à l'aise.
« J'aurais préféré être assez forte pour tout t'avouer parce qu'au fond de moi, j'aurais voulu que tu me choisisses mais je savais que tu chérissais ta liberté … » avouais-je, honteuse.
J'avais eu peur, tant pour lui que pour moi.
« Je craignais que tu ne doives choisir entre deux impossibles et je préférais te savoir heureux ... »
C'était certainement idiot d'avouer une telle chose … encore plus de l'avoir cru. Pourtant, je m'étais accrochée à cette idée en me disant qu'il serait plus heureux sans moi et que, s'il ne connaissait pas l'existence de cette enfant, il n'aurait pas à en souffrir. Pour moi, c'était le principal et je me disais que tout irait bien. Je n'avais pas un seul instant imaginer que son absence me pousserait à le revoir, pas une seule seconde, je n'avais pensé que mes sentiments me pousseraient à agir différemment et que, un jour, je sois dans l'impasse comme ce soir.
Il était tellement doux et prévenant que je n'en revenais pas. Je me rendais compte que je l'aimais, sincèrement, comme je n'avais jamais aimé qui que ce soit auparavant. Je tentais de lui sourire mais je crois que ce furent les larmes qui roulèrent sur mes joues à la place. J'étais tellement soulagée qu'il se montre si prévenant et si gentil … tellement heureuse qu'il me « pardonne » même si au fond, je savais que le temps devrait faire son œuvre.
« Je fais de mon mieux » fut ma seule réponse.
J'ignorais si j'étais une bonne mère pour Kayla. J'essayais de l'être en tout cas. Je tentais de la protéger du mieux que je pouvais, je lui avais assuré une place au sein de ma société et de ma cité et je savais que ma mère veillait sur elle quand je partais en mission. Je l'aimais, bien entendu, mais peut-être étais-je encore trop peu douée dans l'expression de mes sentiments pour qu'elle le comprenne. Kayla était une petite fille tellement éveillée malgré son jeune âge que je perdais parfois la notion des choses et que j'oubliais de lui dire que je tenais à elle. Je sentis son corps dans mon dos et son bras autour de ma taille et mon cœur s'emballa de lui-même. Son pardon était le plus précieux des présents …
« Je suis sure qu'elle t'aimera, je … je ne lui ai jamais menti, je lui ai toujours dit que tu l'aimais, que tu veillais sur elle. Je ne sais pas si elle comprends … mais je sais qu'elle n'a jamais cessé d'espérer. J'ai choisi Kayla car ça signifie Évasion en Astorg, tu le savais ? » je parlais doucement, avec hésitation, « Elle est tellement mignonne, rousse, éveillée, elle a tes prunelles tu sais. C'est une petite chipie d'après ma mère .. »
J'avais du mal à parler d'elle, comme si la décrire la rendait réelle, comme si jusque là, tout ce que j'avais vécu avec elle n'était qu'un simple rêve. En parler la rendait réelle, à portée de doigts. Je me tournais vers lui pour blottir mon visage dans son cou avant de murmurer :
« Cette enfant, je l'ai élevée en pensant chaque jour à toi »
C'était la vérité.
« Elle t'attends à l'auberge, lorsque tu seras prêt, je t'y mènerais. »
Sans plus rien ajouter, je déposais un baiser sur ses lèvres. Lorsqu'il émettrait l'envie de la voir, peu importe l'heure ou le jour, je la lui présenterais.
[ Désengagés ] [ Sincèrement désolée de mes retards successifs, je ne suis pas satisfaite non plus de cette réponse mais bon. ] |
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