Azthia Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs... |
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| [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) | |
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| Sujet: [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) Sam 13 Avr - 15:11 | |
| Face à face, nous nous regardons. Elle a quasiment fini son assiette, malgré la grimace qu’elle a fait en gouttant le bouillon préparé par mon père. J’y suis habitué depuis des années... puis il faut dire qu’en Terres Jinmen, le bouillon n’est pas cuisiné comme ça du tout. Elle me regarde, de son regard insondable. Comment une si petite fille peut être aussi mystérieuse et réservée ? Voilà quelques temps que nous sommes rentrés à Cydonia : vengeance a été faite, Kaïlla est morte, Sombre Présage est démantelé et, même si la route a été longue, nous sommes rentrés pour un moment. Nous Elyncia et moi avons trouvé Asuka à Oyashima, alors que la cousine de mon aimée venait de tuer ses parents de sang-froid, devant elle. Je me suis dépêché de la prendre dans mes bras pour l’éloigner du sinistre mais le mal était déjà fait, la petite avait tout vu. Peu de temps après, nous avons pris le chemin du retour, avec le reste du groupe, bien silencieusement. Cette traque était bel et bien terminée à présent et une autre vie nous attendait. J’ignorais ce qui attendait exactement mes camarades mais la vie de couple tranquille que j’imaginais avec Elyncia attendrait.
Moi qui ne m’imaginais déjà pas pouvoir vivre cet amour avec elle, voilà qu’elle me propose que nous nous occupions d’Asuka comme de notre propre fille. « Dix ans, c’est déjà grand... » avais-je dit, sur un ton peu convaincu. Pourtant, en regardant l’enfant, je n’avais pas pu résister et c’est à cause de mon énorme coup de cœur pour cette pauvre gamine que j’ai accepté. Elle n’avait pas dit grand-chose pendant le voyage, malgré le fait que je lui parle en jinmen pour la mettre à l’aise. Le traumatisme avait laissé des marques et, n’étant pas des plus ouverts non plus, c’est un certain malaise qui restait présent constamment pendant le trajet. Cependant, certaines approches réconfortantes d’Elyncia et moi-même lui permettent d’être moins sur la défensive, sans pour autant faire des miracles.
Une fois arrivés, chacun était parti dans sa direction. Les au revoir étaient déchirants et émouvants mais nous habitions, pour le moment, tous dans la même ville... nous nous sommes alors promis de nous revoir pour fêter le dénouement de l’affaire. Je câlinais alors brièvement mais intensément Elyncia et la laissais rejoindre sa famille : nous décidons rapidement que la petite resterait avec moi car elle serait moins intimidée par le monde... c’est-à-dire l’unique membre de ma famille, mon père. Habiter avec la femme de ma vie et fonder une famille se révèlerait plus compliqué que je ne le pensais... la petite vie tranquille sur laquelle je fantasmais ne prendrait pas naissance immédiatement. Les retrouvailles sont chaleureuses mais, bientôt, des milliers de questions fusent et, malgré l’attention que j’essaye de porter à la petite, j’ai peur qu’elle n’en ai pas assez à force de passer des heures à expliquer toute l’aventure à mon paternel. Après deux jours, je finis par lui parler d’Elyncia, par lui présenter et, pour mon plus grand plaisir, tout se passe bien.
Il n’a pas semblé tout de suite comprendre pourquoi nous avions pris la petite à notre charge plutôt que la placer à l’orphelinat mais je lui ai rapidement expliqué qu’elle était le dénouement logique de notre histoire et qu’il s’agissait de notre choix. Une troisième chambre était disponible à l’étage de la maison et je passe une bonne journée à la nettoyer et à l’aménager pour Asuka. En attendant notre nouveau et doux foyer, elle habiterait ici. C’est donc après quelques jours que nous nous retrouvons exceptionnellement seuls tous les deux, face à face, à table – mon père étant parti faire visiter la ville. Relativement fatiguée, je sais qu’elle n’apprécie pas forcément tous ces changements et encore moins la nourriture azthienne. Asuka est cependant curieuse et goûte de tout et je la sens, depuis peu, prête à explorer un peu plus la ville et ses environs. Toujours légèrement gêné, j’essaye moi aussi d’être le plus à l’aise possible, de m’adapter à ses envies pour qu’elle finisse par nous apprécier et que nous puissions l’aider à grandir dans de bonnes conditions. Je ne m’attendais tout de même pas à être père aussi tôt... peut-être que je ne me sens pas comme ça pour le moment, d’ailleurs.
- Alors, que veux-tu aller voir aujourd’hui, ma puce ? demande-je, en débarrassant la table. Elyncia nous rejoindra probablement tout à l’heure mais je n’ai pas de visiteurs à orienter dans la journée alors j’aimerais qu’on puisse en profiter pour te faire voir plein de choses. Tu as une idée ?
Je souris, ne pouvant pas nier le fait que je m’attache quand même à la gamine, si fragile et si jolie, comme une petite fleur à peine ouverte au monde. |
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Asuka
Nombre de messages : 11 Race et âge : Jinmen, 10 ans. Cité : Cydonia Métier : - Feuille de personnageCompétences: Catalyseur- Esprit - SurvieCompétences bonus: Réputation : (2/10) | |
| Sujet: Re: [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) Sam 20 Avr - 5:48 | |
| Tant de changements en si peu de temps. A se demander si le tout n'était pas un rêve, ou un cauchemar. Mais il fut bien trop long, trop réaliste, et trop douloureux pour n'être qu'une illusion. Avec tout ce chamboulement, elle n'avait même pas pris conscience d'où elle était, qu'elle montait déjà un cheval, cramponnée contre l'homme qui parlait que rarement. D'ailleurs, durant la longue chevauchée, personne ne parla beaucoup, en fait. Et Asuka n'en avait pas envie. Sans qu'elle ne comprenne pourquoi, sa vie avait changé du tout au tout. Ce qu'elle savait surtout, c'était qu'elle avait failli mourir, et que les deux personnes qui s'occupaient d'elle à présent l'avaient sauvée de la folle qui avait massacré ses parents. Ce souvenir macabre en tête, il était naturellement compliqué de s'ouvrir au monde. Surtout quand on change d'univers. Pour Asuka, seules les personnes d'une caste supérieure à la sienne pouvait monter sur de telles bêtes. Si au départ, la jeune fille fut fascinée par ces animaux qu'elle n'avait finalement jamais vu d'aussi près, elle regretta rapidement ce moyen de transport. Mal de dos, pas confortable, c'était pas vraiment le moyen qu'elle aurait choisi, elle, pour voyager. Mais elle ne dit pas un mot à ce propos. Silencieuse et gardant tout pour elle. Si avant elle parlait beaucoup, maintenant, c'était un peu le contraire. Même si sa curiosité s'éveillait peu à peu pour questionner Zihark sur tel ou tel animal, ou paysage, elle restait une bien pâle figure de sa curiosité originelle.
Puis vint la ville. Et quelle ville ! Elle qui n'avait jamais quitté le village pour aller voir les grandes villes Jinmens, elle était complètement impressionnée par le théâtre qui se déroulait sous ses yeux. Grouillant de vie, le sol était complètement dallé. Elle n'imaginait même pas le nombre de dalles qui étaient posées ici. D'ailleurs, elle ne savait pas compter jusque là. Pour elle, ça restait... beaucoup. Descendant de cheval, ils continuèrent à pieds. Et Elyncia partie après une brève étreinte avec Zihark, laissant la jeune Jinmen avec ce dernier. Asuka observait tout avec de grands yeux insondables. Toujours renfermée, elle ne laissait pas vraiment sortir ses émotions, les souvenirs "mauvais" restant trop présents, encore. Finalement, après un périple -périple pour Asuka- à travers les rues de Cydonia, les deux voyageurs arrivèrent à leur destination finale du moment, la maison du Guide. Et quelle maison ! Tout en pierre, avec un toit bien solide, et même un étage. Pour la petite, c'était un véritable palais. Quand elle vit le père de Zihark, par habitude, elle fit son habituelle révérence, pliant son corps en deux, les mains liées devant elle. Souvent, le Cydien lui avait dit qu'elle n'avait pas besoin de se jeter à terre, ou de casser en deux son buste à chaque personne qu'ils rencontreraient... Mais le tout était bien trop ancré dans la jeune fille pour que tout rentre dans sa tête, et y reste.
Intimidée, elle resta collée au guide, le jeune, attrapant une des manches de ce dernier dans une de ses mains pour ne plus la lacher. Se mettant un peu en retrait, derrière lui, elle observait tout à la dérobée, le Père, la maison, et les objets qui la composait. Beaucoup lui étaient inconnus, et elle comprenait encore plus maintenant la différence entre le monde qu'elle avait quitté, et celui dans lequel elle faisait ses premiers pas. Patiente, elle avait laissé parlé les deux grandes personnes, sans bouger ni dire un mot, se contentant d'observer. Même si elle comprenait qu'on parlait d'elle, ayant intégré quelques mots de vocabulaire cydien, elle restait incapable de le parler, et n'essayait même pas. Elle avait son traducteur personnel et comptait bien en profiter !
Quand Zihark lui montra sa chambre, elle ne sut comment réagir. Habituée à dormir à même le sol sur une natte de laine durant toute sa vie, elle voyait maintenant un lit. Tout en bois, avec une sorte de ... Elle ne connaissait pas le mot en Jinmen pour le «matelas», mais elle l'appréciait déjà. Confortable, contre toute attente, elle s'étendit la première fois dessus et s'y endormit sans attendre. Cette découverte lui fit très plaisir, et elle remercia à de nombreuses reprises Zihark. Traitée comme une princesse, alors qu'elle n'était que paysanne... Elle ne saisissait pas tout. Mais bon. Pour le reste, si pour l'architecture, les cydiens étaient plutôt doués, Asuka ne pouvait en dire autant pour leurs capacités culinaires. Les plats, trop différents, ne semblaient jamais être équilibrés comme il fallait, et même si les mauvaises surprises en la matière étaient nombreuses, elle ne se laissait pas démonter par ces découvertes décevantes, goûtant tout ce qui passait devant elle. Au bout de quelques jours, on pouvait sentir qu'elle se laissait un peu plus aller, s'habituant contre son gré à cette vie de pacha. Zihark finit par prendre parole pour lui faire une proposition.
- Alors, que veux-tu aller voir aujourd’hui, ma puce ? demanda-t-il, en débarrassant la table. Elyncia nous rejoindra probablement tout à l’heure mais je n’ai pas de visiteurs à orienter dans la journée alors j’aimerais qu’on puisse en profiter pour te faire voir plein de choses. Tu as une idée ?
Un peu prise au dépourvue, elle regarda Zihark, la peur et l'inquiétude reprenant le dessus un instant. Se renfermant comme une huître, elle rentra la tête dans les épaules, le laissant débarrasser la table en silence. Bien sûr, elle avait envie de courir dans les bois. Mais ici, ils semblaient si loin, avec ce dédale de rues de pierres, et tout ces gens. Et même les bois qu'elle avait pu observer de près ou de loin en chemin semblaient différents de tous ceux qu'elle avait pus voir. Que voir, ainsi, quand on ne sait même pas ce qu'il y a, ou comment nommer les parties de la ville. Prise d'une idée, elle finit parler d'une petite voix.
- Il y avait un port, non ? On peut aller voir là bas ?
Même si elle tentait de rester le plus calme possible, en pouvait sentir dans sa voix qui tremblait un peu l'excitation de découvrir cette si vaste étendue d'eau qu'on en voyait même pas l'autre coté. Attrapant déjà la manche de Zihark, éternel point de repère pour la jeune Jinmen, elle s'avançait vers la porte pour le tirer, et le faire passer devant elle.
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| Sujet: Re: [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) Dim 21 Avr - 7:50 | |
| Asuka ne répond pas tout de suite et j'ai le temps de finir la vaisselle avant qu'elle n'ose me demander timidement si on pouvait aller au port. Je souris alors et lui répond d'un hochement de tête pour finir par lui tendre la main ; comme depuis le début, elle attrape ma manche et s'y accroche pour me tirer vers la porte et me faire passer en premier. Elle est encore très timide et j'ai bien peur, qu'à cause de ma réserve, je doive me faire violence pour parler et la rassurer... je n'ai jamais été très doué pour ça mais je me forcerai avec plaisir car j'ai réellement envie de la voir sourire et s'épanouir. J'ai pu voir, dans les yeux de mon père, le même amour qu'il me portait lorsque j'étais enfant, peut-être même encore plus d'affection puisqu'il s'agit d'une petite fille. Je sais qu'ils s'entendront bien.
Passant devant des dizaines de boutiques, je lui explique à quoi sert chaque artisan, chaque maison, chaque étal. J'ai cru comprendre que ses parents étaient relativement pauvres et les gens des rues chez les jinmen n'ont pas accès à grand-chose, si ce n'est aux restes et aux crachats. De fait, la petite n'a peut-être jamais eu l'occasion d'entrer chez un forgeron ou de parler à un marchand itinérant. Cependant, je ne prends pas la peine d'aller à la rencontre de chacun, je lui détaille simplement certaines choses, m'arrêtant tantôt devant un bijoutier, tantôt devant un tailleur... Je lui explique les valeurs du Monastère et profite de lui parler des différents dieux que les cydiens vénèrent, la plupart du temps.
Nous croisons quelques unes de mes connaissances mais, heureusement, pas de Stamina à l'horizon ; Asuka se prosterne et je lui explique pour la énième fois qu'ils sont de simples citoyens etque tant d'égards ne sont pas nécessaires. J'ai une petite pensée pour Gabrielle, je me demande ce qu'elle peut bien faire, en ce moment. La température est vraiment fraîche, le ciel se couvre légèrement mais le soleil permet encore à Asuka se rester en robe et sandales, surtout à Cydonia. Nous finissions par arriver au port et la petite semble émerveillée par tous les bateau amarrés. Des barques en passant par de véritables vaisseaux, il y en a de toutes les sortes ; le temps ne doit pas être idéal pour naviguer.
Malgré les vagues, j'emmène Asuka près de l'eau et l'invite à s'asseoir sur le rebord de pierre. Elle semble inquiète au départ mais son attention est retenue par le bruit et la violence des vagues contre les rochers légèrement plus bas. Quelques minutes de silence passent, des minutes pendant lesquelles je regarde le ciel, sans penser à grand chose. Le vent se lève, plus qu'avant et la petite semble avoir maintenant bien froid. Sans réfléchir, je retire ma veste pour la lui mettre sur les épaules en souriant. J'ignore ce qui s'éveille en moi lorsque je croise ses beaux yeux clairs, si rares pour une jinmen. Si elle me demandait la terre, peut-être tenterais-je lui donner, tellement elle est craquante. Je me demande si je n'essaye pas de la combler parce que j'imagine légèrement ce qu'elle ressent : l'absence d'un parent est douloureuse. Même si je n'ai jamais connu ma mère, elle m'a beaucoup manqué, pendant longtemps. J'ose à peine compatir à la douleur qu'elle doit ressentir lorsqu'elle revoit leurs corps ensanglantés et déchiquetés par la violence de Kaïlla.
Mes yeux se perdent au loin, fixant un bateau relativement visible, je me met alors à faire un discours assez long... comme je n'en avais pas fait depuis longtemps.
- Elyncia et moi, on pourra t'aider. Mais on ne pourra jamais comprendre ce que c'est de perdre ses parents à dix ans, seulement, d'être ramené dans une ville qu'on ne connaît pas, avec une langue qu'on ne maîtrise pas, d'être retiré de chez soi sans qu'on nous en laisse le choix. On a fait de notre mieux, ce qui nous semblait être la meilleure solution pour toi mais... Asuka, si jamais tu nous en veux, si jamais tu penses qu'une autre vie t'aurais convenue, n'hésites pas à nous le dire. Nous ne serons jamais tes parents et je n'ai, personnellement, pas envie de remplacer ton père. Tu n'en as eu qu'un seul et c'est celui-ci qui t'auras vu naître et qui t'aura aimée en premier. Sache cependant que je suis prêt à te donner tout ce dont tu as besoin, à te protéger de ce que j'estime être dangereux pour toi et à t'aimer comme ma fille. Nous avons choisis de t'emmener, de t'éloigner du sang et j'imagine que c'est un véritable traumatisme pour toi. Mais Cydonia est une belle ville, relativement saine malgré certains événements récents plutôt étranges... J'aimerais que tu saches que je ne suis pas toujours très démonstratif mais que ce n'est pas pour ça que je ne veux pas de toi, au contraire. J'ai, moi aussi, vécu des choses difficiles au cours de ces derniers mois et j'ai beaucoup changé... ma vie aussi. Tu es l'un de ces changements mais je crois bien que tu es l'un des plus beaux. Je te laisserai le temps que tu voudras pour t'adapter à cette nouvelle vie et, si tu désires en changer, je t'accompagnerai dans ce choix. Tu es encore jeune mais tu as vécu tellement plus de choses que bien des gens...
Je m'arrête sur ça et finit par la regarder timidement. C'est un petit trésor que j'ai entre mes mains, maintenant. Et je le protégerai coûte que coûte. |
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Asuka
Nombre de messages : 11 Race et âge : Jinmen, 10 ans. Cité : Cydonia Métier : - Feuille de personnageCompétences: Catalyseur- Esprit - SurvieCompétences bonus: Réputation : (2/10) | |
| Sujet: Re: [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) Dim 21 Avr - 14:20 | |
| Et ils sortirent enfin A nouveau, le spectacle de la vie d'une ville s'offrait à Asuka. Ne s'attendant pas à une si forte activité, elle se cacha d'instinct derrière le dos protecteur de son guide personnel. Pour un début, elle resta collée à son dos, ne regardant que le tissu de ses habits. Puis, peu à peu, elle réussit à s'en détacher pour observer autour d'elle. Même si ses coups d'œil restaient timide et discrets, ils devenaient de plus en plus nombreux au fur et à mesure que les pas l'éloignaient de la maison. Elle se prit même à un jeu enfantin. Ne marcher que sur les dalles en évitant les "fissures" entre elles, portant son attention principale sur les paroles du Cydien.
Toujours accrochée à la manche de son gardien, elle l'écoutait parler à propos des boutiques qui parsemaient leur chemin. Même si elle restait silencieuse, on sentait facilement sa curiosité. Parfois, elle s'arrêtait même devant une échoppe ou une autre pour observer de plus près les produits d'un artisan. La forge l'intéressa particulièrement, et, de loin, elle compara les outils qu'elle pouvait reconnaître, par rapport à ceux qu'utilisaient ses parents, et les amis de ces derniers, dans les champs. Les formes restaient fondamentalement les mêmes, mais elle pouvait noter quelques différences. Pour le reste, les armes ne lui inspirèrent rien du tout, sinon de la peur. Une fois celles-ci remarquées, elle se détourna directement, poussant Zihark en avant. Elle s'arrêta aussi devant une boutique de tissus et de vêtements, s'étonnant de la coupe étrange de ces derniers. Elle observa ceux qu'elle portait avec un air de dépit. Par rapport à ceux qui étaient exposés, vifs en couleurs, et propres, les siens étaient ternes et sales. Soufflant un peu et secouant la tête, elle reprit son chemin, toujours accrochée. Même si les odeurs de divers boutiques de nourriture l'intéressaient particulièrement, celle, lointaine, de la mer attira son attention, et elle se promit de demander à Zihark d'y retourner plus tard.
Sujet un peu moins intéressant, les valeurs du Monastère. Savoir qu'il fallait se battre n'était pas vraiment pour lui plaire, mais vu que cela ne la concernait pas directement, elle n'y porta que peu d'attention. Surtout qu'un homme plutôt bien habillé, encore mieux que le guide, vint les accoster. Lachant une des manches qui lui servait d'ancre, pensant à un Seigneur, ou un être du même acabit, elle se prosterne devant elle, laissant ses genoux fouler le sol. Mais rapidement, elle se fait relever, et expliquer par quelques murmures qu'il ne faut pas faire cela ici. Que ces gens, si bien habillés qu'ils fussent, n'étaient "que" des citoyens. Doutant quand même de ces dernières paroles, elle se releva néanmoins, gênée de s'être affichée cette rue, certains passant s'étant retournés pour les fixer à ce spectacle pour le moins incongru. Restant cachée, collée à nouveau au dos de l'homme, elle n'écouta même pas la brève conversation qu'avaient eu les deux personnes.
Leur chemin reprit à nouveau alors que le ciel se couvrait de quelques nuages. Frissonnant un peu, elle fit néanmoins abstraction de la fraîcheur qui s'installait, toute excitée de voir cette mer. Et quel spectacle. Depuis qu'elle était arrivée, elle avait l'impression que les Cydiens ne savaient pas faire dans la demi-mesure : leurs vêtements paraissaient tous magnifiques, leurs maisons étaient en pierre et à étages, leurs rues étaient dallées, l'activité des rues était impressionnante, et leur mer était... immense. Des bateaux, alors qu'elle n'en avait jamais vu, il n'y en avait de toutes sortes. Elle en avait, bien sûr, entendu parlé, mais de là à s'imaginer toute cette panoplie d'embarcations... Elle était très loin de s'imaginer tout cela. Le vent commença à faire son apparition, arrachant à la mer quelques vagues qui venaient s'écraser sur les rochers. Mais malgré tout, ils s'avancèrent un peu plus.
Acceptant avec plaisir l'invitation de Zihark, Asuka s'assit sur le rebord de pierre. L'eau, sous ses pieds paraissait ne pas avoir de fond, et pour cela, une inquiétude voila un instant son regard clair, mais la fascination pour cette chose nouvelle eut vite raison de tout autre sentiment. Balançant ses pieds dans le vide, elle observe tout autour d'elle, ne cachant plus du tout sa curiosité, même si son visage reste tout de même fermé, de même que ses lèvres. Ce qu'elle n'avait pas tout de suite prévu, ce fut la froideur qui s'installait très rapidement, proche de cette étendue d'eau. Le vent charriait avec lui des embruns qui s'écrasaient sur Asuka. Frissonnant une nouvelle fois, elle se rapprocha de Zihark, se frottant machinalement pour retrouver un semblant de chaleur. Le guide, attentif, retira sa veste pour la poser sur les épaules d'Asuka. Surprise de ce geste d'affection soudain, la jeune Jinmen le regarda de ses grands yeux bleus. Murmurant un remerciement, elle s'emmitoufla un peu mieux dans cette grande veste qui avait encore l'odeur de son protecteur. Étrangement, elle se sentait de mieux en mieux avec lui, et commençait à comprendre qu'elle passerait un certain temps avec le couple qui l'avait tiré de son village, où planait les souvenirs macabres. Reniflant de tristesse -et à cause du froid- à ce souvenir, elle secoua la tête, reportant son attention sur les bateaux qui se balançaient de manière un peu inquiétante.
Et il prit parole. Des paroles rassurantes, mais qui en même temps, lui rappelaient sa situation actuelle. Désormais, elle était réellement sans famille. Et personne n'avait l'intention de le devenir. Interprétant mal les premières paroles de Zihark, elle étouffa un sanglot dans la veste de ce dernier. Rentrant la tête dans les épaules, la vue brouillée par des larmes naissantes, elle l'écouta continuer à discourir. Et elle comprit ce que Zihark tentait maladroitement d'expliquer. Frottant ses yeux contre une des manches de l'habit chaud, elle se tourna vers son kidnappeur bienveillant. Ils l'avaient pris pour la protéger, et la voulaient vraiment près d'eux. C'était une chose assez étrange, et les sentiments, chez la jeune fille étaient mitigés, mais cela lui faisait réellement plaisir. La fin l'étonna un peu, cependant. Comment changer de vie ? Généralement, un paysan restait paysan, et ... les autres castes supérieures, à moins d'un fait inhabituel, restaient des castes supérieures.
Préférant mettre cette réflexion de coté, elle allait répondre alors qu'un mal de tête la prit. Un flot de sentiments vint la submerger pendant un instant. Résultat d'un don qui s'éveillait, elle ne comprit bien évidemment pas ce qui se passait, ni le pourquoi de cette soudaine douleur. Prenant la décision totalement inutile de se boucher les oreilles, et de fermer les yeux très fort, cela ne fit rien. Pendant de longues secondes, ce fut la guerre dans la tête d'Asuka, ou des flots d'émotions différentes se bousculèrent pendant un temps. Et d'un coup tout se ferma. Encore sous le choc, elle s'agrippa à Zihark, tentant de lui expliquer ce qui venait de se passer par un discours complètement décousu. Peut-être était-ce un mal qu'elle avait attrapé en venant ici, après tout... Un peu tremblante sur le bord de la jetée, elle se retint à son gardien, un peu désespérée. Elle ne comprenait pas.
- Spoiler:
Je savais pas comment l'exprimer, mais, en plus, Zihark pourra "ressentir" la détresse d'Asuka -transmission de sentiments, tout ça
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| Sujet: Re: [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) Lun 22 Avr - 5:05 | |
| Les yeux humides, elle me regarde et semble rassurée. C’est probablement ma maladresse qui l’a fait pleurer ou peut-être les souvenirs de l’instant traumatisant qui la poursuivra toute sa vie. Je suis à mon tour content d’avoir pu lui dire tout ça. J’ai envie qu’elle soit heureuse et je mettrai tout en œuvre pour qu’elle le soit, même si cela implique d’accepter des choix qui seront contre mes propres valeurs. La culture jinmen me plaît et je suis prêt à continuer de lui inculquer mais peut-être voudra-t-elle repartir un jour vivre chez elle. Me connaissant, je sais que je vivrai mal ce départ puisque je suis déjà très attaché à la petite, même si je ne le montre pas. Mais s’il faut qu’elle s’en aille pour être heureuse, alors j’en subirai les conséquences. Pour le moment, elle n’a que dix ans, je ne pense pas qu’elle veuille s’en aller... elle doit se reconstruire et trouver sa voie, comme j’ai trouvé la mienne aux côtés de mon père. A cet instant, je me sais prêt à prendre ce rôle au sérieux et mes craintes d’évaporent.
Alors qu’elle s’apprête à me répondre, quelque chose d’assez inattendu se passe. Elle semble souffrir et ne pas comprendre ce qui se passe. Elle se bouche les oreilles et ferme les yeux et je suis tellement surpris que je ne peux que murmurer son nom, sans oser la toucher. Je suis d’autant plus pris au dépourvu que l’angoisse me prend au tripes, sans vraiment savoir d’où sort un tel sentiment. La tristesse, la confusion mais aussi un profond bonheur passent alors par là et m’envahissent chacun leur tour... Je comprends rapidement, grâce à la description qui m’avait été faite de l’Esprit, qu’il ne s’agit pas de mes propres ressentis mais de ceux d’Asuka. La douleur semble être un violent mal de tête et il est bien normal qu’il se déclenche car elle a dû percevoir tout ce que je ressentais moi aussi, recevant contre son gré un flot d’émotions fortes. Puis, tout s’arrête d’un seul coup... pour elle comme pour moi.
Instinctivement, elle s’agrippe à moi et son air désespéré me fait réaliser qu’elle n’a absolument pas compris ce qui lui arrivait. Asuka tente de m’expliquer ce qui s’est passé, sa voix et son corps d’enfant tremblant de peur. Je pensais que tout s’était arrêté mais une autre claque m’arrive dans la figure et je ressens toute sa détresse et son stress parcourir mon être. Passant une main sur sa joue, je la serre alors contre moi, essayant de me calmer et de retrouver un certain sang froid, pensant qu’une étreinte réconfortante pourra l’aider à faire le vide. Progressivement, cette fois, tout se calme et, bientôt, je ne ressens plus que mes propres émotions, qui ne sont finalement pas très éloignées des siennes. Une fois qu’elle est calmée, je desserre mon étreinte et garde ses mains dans les miennes en lui demandant si ça va mieux. Je prends alors mon courage à deux mains pour tenter de lui expliquer le plus distinctement possible ce qui a pu lui arriver.
- Partout dans le monde se trouvent des personnes capables de ressentir et de transmettre leurs émotions par un don particulier que les Templiers de l’Aube appellent l’Esprit. Ces derniers habitent Tamawa et un Temple appelé Ankdor, dans lequel ils regroupent des Maîtres et des Apprentis, prônant la neutralité et la paix sans violence. J’ai entendu que l’Esprit se révèle sans prévenir, vers l’âge de dix ans. A partir de là, les enfants repérés par les Templiers et catégorisés comme Sensibles peuvent décider de suivre une formation spécifique pour faire partie de l’Ordre et donc séjourner à Ankdor pour une longue durée...
J’ai récité mon discours de façon neutre, jusqu’à parler du séjour... la séparation aura peut-être lieu plus rapidement que je ne le pense. Peut-être est-ce son destin d’apprendre à maîtriser l’Esprit pour venir en aide à Azthia ? Je me rends compte à quel point il doit être difficile de prendre une telle décision aussi tôt dans sa vie et ce que ces séparations impliquent comme investissement personnel. Je pense aller voir Elyncia qui, connaissant Iréa mieux que moi, pourra répondre à la petite si elle souhaite s’engager. Mais, à l’instant, j’ai envie de savoir ce qu’Asuka aimerait dire sur ce qu’elle vient d’apprendre ; elle aura le temps de décider par la suite.
- Qu’en penses-tu ?
La question est simple et pourtant tellement compliquée... je ne sais même pas si elle a saisi que je lui demande son avis sur mes explications. Et je me demande si ce n’est pas trop tôt pour lui demander. |
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Asuka
Nombre de messages : 11 Race et âge : Jinmen, 10 ans. Cité : Cydonia Métier : - Feuille de personnageCompétences: Catalyseur- Esprit - SurvieCompétences bonus: Réputation : (2/10) | |
| Sujet: Re: [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) Sam 27 Avr - 10:32 | |
| Elle restait près de Lui. Dernier rempart entre la folie et la raison, elle s'accrochait à son ancre, ne voulant plus la lâcher. En l'occurrence, l'ancre était le Cydien Zihark. La tête d'Asuka était enfouie dans la chemise de se dernier, et son corps encore animé de sanglots mêlant rage et détresse. A un moment, alors que sa tête paraissait encore sur le point d'exploser, une main, froide, vint s'égarer sur sa joue, avant de partir dans le dos de la jeune Jinmen, pour la serrer un peu plus contre ce grand mouchoir qu'était devenu le vêtement du Gardien. Peu à peu, tout se calma. Les voix, ou quoi qu'elles fussent, se turent les unes après les autres, laissant pour finir une seule pensée : Celle d'Asuka. Restant encore plongée contre Zihark, la fillette ne bougea pas jusqu'à ce qu'elle se sente un peu mieux, gardant ses mains accrochées à celle de l'homme. Levant ses deux yeux clairs vers lui, un air désespérément interrogatif sur le visage, elle l'observait. Et il parla.
De ce qu'elle comprit, et qu'elle retint, elle n'était pas la seule dans ce cas, même si tous ne l'étaient pas... Le hasard faisant mal les choses, cela tombait sur elle. Ne connaissant rien à la géographie d'Azthia, et n'étant pas encore habitué à la sonorité de leur mots, elle zappa complètement la suite d'information pour ne reprendre le flux que plus tard. Et la suite qu'elle réussit à reprendre n'était pas pour lui faire plaisir. Bien au contraire. Elle devrait donc se séparer des seules personnes qui lui restait dans ce monde ? Maintenant qu'elle les avait suivit dans ces contrées ou rien n'était comme ce qu'elle avait connu.. Elle devait déjà aller ailleurs ?! Elle secoua la tête avec force, plissant les lèvres pour ne laisser qu'un fin traits, avant de parler d'une voix mi boudeuse, mi colérique.
- Veut pas ! (Elle s'interrompit un instant avant de reprendre : ) Pourquoi je devrais vous quitter ? Je veux pas me faire emmener par des... des gens ! Je ... ( Elle commençait à sangloter à nouveau, ses petites mains serrant celles de Zihark. ) je ne veux pas partir loin d'Elyncia ou de toi Zihark...
Et elle fondit réellement en sanglot, avant de plonger la tête à nouveau vers le cydien. Pour elle, son nouveau don était tout sauf bienvenu. Il lui donnait mal à la tête et surtout, il allait sûrement l'emmener loin de ceux auxquels elle tenait. Et à quoi servait-il, en plus ? Voir ce que ressentait les autres. Autrement dit, selon Asuka, à rien. Elle se calma une seconde fois alors que ses larmes se tarissaient, pour reprendre une nouvelle fois parole. Sa voix, tremblante n'était plus interrompue par des sanglots, cette fois.
- On peut enlever ça de la tête ? Je veux vraiment pas vous quitter. Et à quoi ça sert de voir ce que les autres ressentent ? Pourquoi ça arrive à moi ? On peut arrêter le mal de tête quand il vient ? Il vient souvent aussi ? Et si je dois vraiment aller loin, tu pourras venir avec moi ? Et Elyncia ?
Fidèle à elle-même, même si elle ne s'était pas complètement remise, sa curiosité s'éveillait à chaque fois qu'une nouvelle entité se présentait à elle. La jeune Jinmen malgré son désarroi ne pouvait s'empêcher de poser quantité de questions sur ce qui lui arrivait. Essuyant de sa manche sale les dernières larmes qui n'avait pas encore atteint le sol, elle ne réussit pourtant qu'à faire des traces d'une couleur douteuse sur son visage. Tentant de sourire un peu, ayant toujours une main accrochée à l'une de Zihark, elle le regardait de ses grands yeux clairs.
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| Sujet: Re: [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) Dim 28 Avr - 8:36 | |
| La voir renfrogner son visage m'attendrit mais pas si longtemps que ça. Je me retrouve rapidement démuni devant la colère et les reproches de la petite, puis bientôt devant d'autres larmes qui me brisent littéralement le cœur. Bien sûr qu'elle n'a pas à partir... mais je voulais qu'elle me le dise pour que j'aie encore une raison de vouloir la garder avec nous et de la protéger avec tout ce que je peux avoir comme courage. Je suis déboussolé devant tant de tristesse mais en même temps flatté : Asuka s'est-elle autant attachée à Elyncia et moi pour qu'elle ne veuille à ce point plus partir ? Elle continue de pleurer pendant un moment et je me sens impuissant devant sa tristesse, me contentant de la serrer dans mes bras.
Elle finit par arrêter de pleurer et c'est un flot de questions qui me tombent dessus. Essayant de tout mémoriser, reprenant mes esprits, je soupire avant de répondre enfin à ses angoisses par une attitude calme et posée. Je reprends alors tout ce qu'elle a dit, dans le meilleur ordre possible, afin que les choses soient dites le plus clairement possible.
- On peut enlever ça de la tête ? Je veux vraiment pas vous quitter. Et à quoi ça sert de voir ce que les autres ressentent ? Pourquoi ça arrive à moi ? On peut arrêter le mal de tête quand il vient ? Il vient souvent aussi ? Et si je dois vraiment aller loin, tu pourras venir avec moi ? Et Elyncia ?
- Non, ma puce, on ne peut pas l'enlever... mais rien ne t'oblige à nous quitter, il y a des tas de moyens d'apprendre à maîtriser ça, nous verrons avec Elyncia. Malheureusement, je ne peux pas t'aider sur l'utilité de ce don et moi-même je n'en voudrais pas. Je comprends que tu sois chamboulée par tout ça. Je ne sais pas non plus pourquoi c'est à toi que ça arrive, pourquoi maintenant mais c'est là et il va falloir qu'on apprenne tous les trois à vivre avec, à présent. Une amie m'a appris que le mal de tête s'arrêtait quand on apprenait à maîtriser le flot d'émotions ressenties et transmises... il va te poursuivre encore un moment, à chaque épisode, je pense. Mais j'irai voir un herboriste qui te préparera quelque chose pour éviter ça, le temps que tu puisses agir toi-même, comme ça tu n'en souffrira pas trop.
J'ai un trou de mémoire concernant la dernière question et j'en profite pour me relever, aider Asuka à faire de même, saisir un mouchoir en tissu dans ma poche et passer un peu d'eau de ma gourde dessus. Je nettoie alors son visage, soigneusement, et me rappelle de la dernière précision qu'elle attend.
- Si tu choisis d'aller au Temple, nous pourrons venir te rendre visite mais pas habiter avec toi. Les Apprentis ont un chambre et vivent en dortoirs donc leurs parents ne peuvent pas rester tout le temps avec eux.
Son visage légèrement souriant s'éteint et je me dépêche de la soulever pour la prendre dans mes bras. Mon visage plus proche du sien, je parle plus doucement, me dirigeant maintenant vers le centre de la ville.
- Mais ne t'en fais pas. Elyncia connaît énormément de gens, elle va pouvoir nous conseiller et peut-être même trouver quelqu'un pour t'apprendre à utiliser l'Esprit. En attendant, ne panique pas quand cela t'arrive... je sais que c'est facile à dire mais j'ai la conviction que, plus tu seras calme, et mieux ça ira.
Nous passons devant des dizaines d'échoppes mais l'une d'entre elles retient mon attention.
- Elyncia n'est pas encore rentrée pour le moment mais... je pense qu'elle sera contente de te voir habillée avec autre chose que cela. Est-ce que tu veux qu'on aille choisir d'autres habits ?
Je sais que le mieux aurait été de rentrer mais j'ai envie de la rassurer et de lui faire connaître Cydonia. Après tout, c'est là qu'elle habitera le restant de ses jours, si tout va bien. |
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Asuka
Nombre de messages : 11 Race et âge : Jinmen, 10 ans. Cité : Cydonia Métier : - Feuille de personnageCompétences: Catalyseur- Esprit - SurvieCompétences bonus: Réputation : (2/10) | |
| Sujet: Re: [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) Dim 5 Mai - 17:52 | |
| Pour elle, ce monde était nouveau. La ville, la nature et les gens. Tout l'était sauf.... deux personnes, celles qui l'avaient sauvée. Le plus dur dans tout cela était sûrement les différences de culture. La hiérarchisation de la société dans laquelle la jeune Jinmen avait été éduquée n'avait plus cours, ici. Du moins, pas avec autant de force. Du coup, elle s'accrochait comme elle le pouvait à ses ancres. Et même si Asuka n'était que peu démonstrative, généralement, elle avait réussi pour la première fois depuis leur voyage à se lâcher avec Zihark. Et les bras de ce denier qui l'entouraient la calmait.
Et la voix de son protecteur l'apaisait aussi, lui prodiguant les réponses qu'elle attendait. Enfin, pour la plupart, puisque sur certains points, il était presque aussi ignorant qu'elle. Néanmoins, il lui parlait. Et c'était le principal. Elle fut soulagée d'apprendre qu'elle n'était pas obligé d'aller dans un temple lointain, quittant Zihark et Elyncia, et son sourire revint à ce moment là. Et même s'il n'avait pas été touché par ce don, il connaissait des personnes qui l'avaient été apparemment. Ou du moins qui savaient s'y prendre avec les problèmes que cette Sensibilité engendrait.
Puis après avoir promis d'aller voir un herboriste pour au moins la soulager, il se mit à vouloir lui nettoyer le visage. Chose qui n'est jamais agréable quand c'est quelqu'un qui le fait. Plissant le nez et fermant les yeux avec une moue de protestation, elle se laissa faire malgré tout. Et une fois le mouchoir éloigné de son visage, elle secoua la tête comme si elle voulait oublié la sensation déplaisante du mouchoir humide sur son visage. Et il répondit enfin à sa dernière question... Par une réponse qui finit d'achever sa décision dans sa petite tête.
- Veut pas, alors.
Sa voix, pour le coup, était bien assurée, et sa décision prise, semblant être irrévocable. Puis elle se fit enlever de terre, avec une exclamation de surprise de sa part. S'accrochant à l'épaule de Zihark, Asuka posa sa tête contre l'épaule de son porteur. Et alors qu'il parle elle observe à nouveau avec attention les rues de Cydonia avec ses yeux emplis de cette curiosité qui ne la quittait finalement jamais bien longtemps. Et à nouveau, elle revit les échoppes qu'elle avait brièvement pu voir à l'aller. Et si ce n'étaient pas les mêmes, elles s'y ressemblaient beaucoup aux yeux de la fillette. Cette fois-ci, par contre, plutôt que de détailler les boutiques, elle préféra, depuis les bras de son protecteur, observer les gens qui passaient. C'était le début de soirée, et il ne faisait pas si chaud, mais pourtant, il y avait encore pas mal de passants qui flemmardaient. Certains clients marchandaient assez fort avec les marchands, et Asuka se demandait si tout était aussi si bruyant, si vivant, en ville. D'autres discutaient simplement, et la jeune Jinmen, qui arrivait parfois à saisir un mot ou deux par ici n'était pas suffisemment douée pour comprendre de quoi les gens parlaient. Du coup, elle s'en désintéressa pour observer les bâtiments eux-même. Tous, ou presque, étaient plus imposants que les bâtiments de son village, si l'on ne comptait pas le grenier qui servait à entreposer les récoltes, avant que les envoyés des Seigneurs ne viennent les chercher.
Puis ils s'arrêtèrent, ou plutôt, Zihark s'arrêta, faisant descendre la petite qu'il portait depuis le début. Se retournant, vers l'échoppe elle la regarda un instant, ne comprennant pas pourquoi il s'était arrêté là. Jusqu'à ce qu'il l'explique de vive voix. Suite à quoi elle tapa dans ses mains une fois, le regardant avec un grand sourire pour enfin le remercier.
- Merci Zihark ! Je peux choisir ce que je veux ? Tu viens avec moi, dis ?
Et en même temps qu'elle parlait elle l'entraînait dans la boutique, pour se cacher en même temps un peu du regard des potentiels clients et du tenancier de l'échoppe, qui devait quand même regarder, un peu curieux, cette jeune enfant Jinmen qui ne parlait même pas cydien investir sa boutique. Pour Asuka, c'était un paradis. Les seuls marchands du genre qu'elle avait connu, quand elle habitait dans les campagnes Jinmens, c'étaient des marchands itinérants qui vendaient leurs produits de village en village. Et il n'en passait pas beaucoup. Du coup, voir une seule boutique avec beaucoup de vêtements, et pouvoir y entrer dedans... C'était presque surréaliste pour la jeune fille. Elle touchait les tissus légèrement de crainte de les abimer pour sentir ces textures qu'elles ne connaissait pas.
Finalement au bout de nombreux tours dans la boutique, elle finit par faire un unique choix, n'étant pas vraiment du genre à vouloir beaucoup, ne sachant pas si cela coûterait beaucoup au Cydien. Ayant une certaine notion de la pauvreté, ou du moins, du coût des choses, vu qu'elle étaient née dans un milieu où il fallait compter chaque chose qui passait, pour espérer encore avoir de la nourriture à la fin (même si ce n'était bien sûr pas elle qui comptait), elle avait au moins acquis certaines notions. Son choix était resté plutôt modeste, le genre de longue tunique en laine blanche avec une sorte de grand tablier teint en bleu clair par dessus. Montrant cette tenue d'un doigt à Zihark, qu'elle avait traîné jusqu'ici, elle lui demanda d'une petite voix timide.
- J'aime bien celle-là... C'est possible de l'avoir ?
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| Sujet: Re: [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) Lun 6 Mai - 5:55 | |
| Elle me remercie en souriant. Et je crois que je réalise alors ce que veux dire être père... du moins en partie. Le sourire de cette enfant que je connais si peu fait déjà partie de mon cœur et elle me rend heureux. La voir heureuse me permet de souffler, de me dire que nous n’avons pas tué pour rien, que tous nos efforts ont payé. Je veux continuer à la protéger et à veiller sur elle, peu importe ce que ça me coûtera.
- Bien sûr, fais-toi plaisir. Je t’accompagne si tu veux, ma puce.
Un cadeau, voilà ce qu’elle était. Toute frétillante d’un seul coup, elle invertit la boutique à un rythme effréné, le regard interrogateur des gens se posant sur elle. Bientôt, ces yeux deviennent attendris et finissent pas se décrocher d’Asuka. Regardant chaque tunique, n’osant pas les prendre pour mieux les voir, elle finit par s’arrêter sur une jolie robe. Je réponds alors moi aussi attendris par sa question.
- Bien sûr que tu peux ! Choisis-en d’autres, si tu veux, nous avons encore du temps.
Voyant qu'elle est d'abord hésitante, je dois insister du regard et répéter plusieurs fois pour essayer de la convaincre. Elle finit par faire encore un tour, puis deux et choisis trois autres robes, voyant que je ne compterai pas mes Talents aujourd’hui. Après tout, j’ai tellement rarement dépensé que lui faire plaisir ne fera pas trop de mal à mon porte-monnaie. Une fois ses choix confirmés, je demande à la vendeuse de faire essayer les habits à Asuka. Très prévenante, elle l’entraîne gentiment au fond de la pièce, derrière un rideau probablement confectionné de ses mains également. Après chaque essayage, la petite défile, me montre ses beaux habits. Une seule robe demande à être retouchée et nous attendons cinq petites minutes afin qu’elle soit faite pour tout emporter à la fois. La facture n’est pas si salée et c’est toute contente que la petite sort de la boutique, pressée de rentrer pour revêtir sa préférée.
Nous nous dirigeons donc vers la maison, puis j’aperçois Storm voler au-dessus du toit. Je dépose les vêtements sur mon épaule et l’incite à venir atterrir sur mon avant bras. Je ne crois pas que pendant le voyage, Asuka ait fait attention à l’épervier, malgré le fait qu’il passe de temps en temps. Je profite de lui donner à manger (quelques morceaux de viande séchée trainant dans ma sacoche) puis me baisse au niveau d’Asuka.
- Je crois que je ne vous ai pas encore présentés, tous les deux. C’est Storm, mon épervier et compagnon de route depuis longtemps, maintenant. Il vient d’Oyashima, d’ailleurs ! Un dresseur de Koubaï me le décrivait comme un cas désespéré mais nous avons réussi à devenir amis. Il m’aide beaucoup et il est très gentil. Tu veux le caresser ? Il ne pince pas, promis.
Sans la forcer, j’approche un peu. Storm semble intrigué mais il sait que les présentations sont toujours douces avec moi. Il n’aime pas les étrangers, seuls quelques privilégiés comme Léane ont pu le toucher sans recevoir un coup de bec. Mais il sent qu’Asuka est particulière pour moi et j’ai confiance en lui. Peut-être est-ce encore un moyen de tisser un lien solide avec la petite jinmen. |
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| Sujet: Re: [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) | |
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| | | | [155][F-A] Le sang ne crée pas les liens, ce sont les liens qui créent le sang (PV Asuka) | |
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