[DA]Une bonne douche, ça crée des liens ![PV Lunielle]

Une belle cité, indéniablement. Oui, Cydonia était magnifique et regorgeait de diverses surprises. On avait raison de l'appeler ''Cité de l'Art''. Beaucoup de bâtiments étaient créés avec une telle minutie qu'on ne pouvait s'empêcher de rester immobile pendant plusieurs minutes pour le contempler et le détailler. L'Agora elle-même était une œuvre d'art à elle seule.
Une cité que l'on ne pouvait s'empêcher de vouloir visiter dans les moindres recoins, malgré l'air frais qui soufflait et qui s'infiltrait sous les manteaux en fourrure les plus chauds.

Flowène but une gorgée de son thé bouillant avec un demi-sourire. Une bien belle cité, oui, qu'elle avait hâte de visiter. Elle avait laissée Destinée dans une écurie et avait payé l'écuyer pour s'occuper d'elle. Avalanche était repue et prête à marcher toute la journée s'il le fallait, comme Perce-Neige.
La belle venait de finir son repas, qu'elle n'avait pas payé trop cher en plus. Dès qu'elle aurait fini son thé, elle partirait à l'assaut de Cydonia.
Elle ne venait pas directement de Muria, mais de Tamawa, où elle avait passé quelques jours. Elle voulait faire une pause avec Muria et satisfaire ses désirs d'exploration. A présent qu'elle supportait quelque peu la présence masculine (tant qu'ils ne l'approchaient pas à moins d'un mètre), elle souhaitait parcourir Azthia, peut-être même le territoire Jinmens pourquoi pas ? Enfin, hors de question bien sûr d'aller à Storghein. Silmarie... Pourquoi pas, même si Flowène n'était pas trop pour. Quant à la cité Astorg, ce n'était même pas envisageable ! La belle ne connaissait que trop sa réputation et le nombre astronomique d'hommes (et surtout de tavernes) que la cité des neiges abritait. Et elle ne souhaitait pas vraiment le constater de ses propres yeux, même pour revoir sa petite sœur...
En gros, elle visitait ce qu'elle pouvait. Et pour l'instant, cela lui réussissait plutôt bien ! Elle se sentait bien, parfois un peu inquiète quand elle se retrouvait dans un lieu clôt avec des hommes (comme à cet instant), mais la panique qu'elle éprouvait jadis au contact du sexe opposé s'était évanoui. Elle ne se séparait évidemment jamais de Saphir et de son arc (question de sûreté), mais Flowène ne connaissait pas beaucoup de femmes qui se baladaient sans défense... Même Laïssia, pas vraiment dans le genre timoré, ne sortait jamais de chez elle sans une lame.
L'Elfe caressa distraitement le sommet du crâne d'Avalanche, pensive. Elle ne portait toujours qu'une tenue moulante bleue foncée, très discrète. Malheureusement, le décolleté était un peu trop plongeant, et la tenue lui moulait un peu trop les seins. Evidemment, elle aurait dû retourner à Muria pour prendre quelque chose de moins... choquant. En réalité, ce qu'elle portait était parfaitement potable, mais pour elle, habituée à être bien couverte et protégée du regard des hommes, c'était autre chose... Au moins en tirerait-elle une leçon : ne jamais laisser Laïsser, aux goûts prononcés pour l'extravagance, toucher à sa garde-robe.
Flowène se leva : il était temps de payer le barman pour pouvoir sortir et découvrir cette belle cité qu'était Cydonia. La belle voulut se diriger vers le comptoir, mais, pour une raison inconnue, Avalanche se mit en travers de son chemin et se frotta contre ses mollets. Elle fronça les sourcils et voulut s'éloigner pour l'esquiver, mais à nouveau la louve se mit en travers de son chemin.

''Mais qu'est-ce qui te prend ?''

La belle voulut reculer, mais Avalanche se mit aussitôt derrière elle. Elle n'eut pas le temps de se redresser que la louve lui donna un petit coup de museau. Elle trébucha et tomba à la renverse... et lâcha sa tasse de thé. L'Elfe atterrit lourdement sur le dos et le contenu de la tasse (c'est-à-dire le thé assez chaud) se déversa sur elle. La belle se mordit les lèvres pour ne pas crier sa douleur.
Elle se contenta de se relever, rouge de honte, tandis que tous alentours la couvaient d'un regard mi-étonné mi-moqueur. Même le barman semblait au bord de la crise de rire.
Flowène jeta un regard furieux vers Avalanche, qui baissa la tête en gémissant. L'Elfe se retourna... Une jeune femme était attablée, juste à côté de l'endroit où elle était tombée. Mortifiée, Flowène lui demanda:

''Je suis désolée, vous n'avez pas été touchée j'espère ?''

Cela faisait quelques jours que Lunielle était rentré. Après son arrêt dans ce petit village de Tamawa ou les émotions avaient été à leur comble, elle avait décidé de rentrer pour pouvoir se ravitailler et qui sais peut être repartir par la suite. A peine arrivé, on lui avait confié quelques commande, à croire que les gens n’attendait que son retour pour la faire travailler. Pourtant, elle n’avait pas réellement envie de s’y mettre à ce jour, les évènements passés l’avaient tout de même chamboulé un peu, même si cela ne se voyait pas réellement.

Elle sortit de sa douche et commença à s’habiller. La récente ouverture de son esprit lui permettait de bien mieux appréhender le monde et même si lorsque la foule était très dense elle avait encore des maux de tête, ils semblaient modéré et bien plus supportable. Elle devait remercier grandement Ethiann qui avait commencé à l’aider, mais aussi ce qu’il s’était passé au village qui l’avait obligé à s’ouvrir aux autres. S’ouvrir aux autres. Ethiann lui avait dit quelque chose de ce genre, cependant cela ne lui avait pas tout à fait réussit. La seule personne qu’elle avait eu envie de connaitre mieux avait quitté ce monde sans qu’elle puisse en apprendre plus de plus. Elle pensa d’ailleurs aux deux amis qu’elle s’était fait durant cette bataille. Phendrian et Valgor, elle se demandait comment ils allaient après ces quelques jours.

Elle s’habilla en noir, comme à son habitude, mais cette fois ci il y avait quelque chose ne plus. Même si elle ne l’avait pas connu longtemps, elle portait tout de même le deuil d’un ami et elle avait décidé de le porter durant toute une semaine comme il se faisait. Elle descendit dans l’atelier et remarqua le pommeau de l’épée qu’elle avait fait fondre. Elle était tellement énervé cette fois là qu’elle avait fait fondre une partie du pommeau avec. Un travail de longue haleine réduit en métal en peu de temps. Elle n’avait jamais pensé utiliser le feu au combat, mais c’était une force des plus destructrices en réalité.

Elle avisa l’épée qui trônait non loin de là. C’était avec celle-ci qu’elle se battait maintenant. L’épée qui lui avait donné ses deux hommes. L’épée de son chevalier servant comme ils l’avaient nommé à un moment. Elle n’oublierait jamais ce qu’ils avaient tous endurés durant cette période et cette épée était le symbole de sa mémoire. Plus jamais elle ne voulait oublier quelque chose. Elle soupira un instant, la nostalgie la prenait un peu trop ces derniers, peut être devrait-elle aller faire un tour chez Ahina. Après tout la Cydienne était peut être rentré depuis. Décidé, elle se dirigea vers la boutique de la jeune femme et la trouva fermée.

*Tant pis*. Il fallait qu’elle trouve autre chose à faire. Aussi se dirigea-t-elle vers la terrasse d’un aubergiste qui bordait le coin de la rue. Le temps était assez beau, ensoleillé mais pas de trop. Lunielle s’assit à une table et commanda un café. Elle remarqua la jeune femme devant elle. Celle-ci se promenait avec un loup et une chouette. Lunielle regarda la louve. Elle était magnifique. Son pelage était aussi blanc que le sien était noir lorsqu’elle se transformait. Son chocolat mis peu de temps à arrivé et elle le dégusta tranquillement. Elle vit par la suite la jeune femme se lever et la louve lui barrer la route, une fois, deux fois. La jeune femme ne comprenait pas la louve sur le coup et au moment ou elle voulut reculer, la louve se mit derrière elle et fit trébucher la jeune femme.

Lunielle n’eut pas le temps de la rattraper qu’elle était déjà à terre, la tasse renversé sur elle et les éclaboussures dans la figure de Lunielle. Celle-ci regarda le barman au bord de la crise de rire et la jeune femme rouge de honte. Les badauds aux alentours la regardaient comme un animal de foire, comme s’il ne leur arrivait pas de trébucher. Lunielle vit la jeune femme se retourner vers elle mortifié.

''Je suis désolée, vous n'avez pas été touchée j'espère ?''

La forgeronne se leva et aida la jeune femme à se remettre debout en donnant la tasse au barman qui en regardant Lunielle perdit son envie de rire. Evidement, ses yeux gris avaient encore fait des ravages. Elle regarda la jeune elfe complètement trempé.

« Ne vous en faites pas j’ai connu pire ces derniers jours. Si vous voulez vous sécher, mon échoppe n’est pas loin je vous y emmène. Je suppose que vous n’allez pas rester avec des vêtements trempés. Vos animaux sont les bienvenus aussi. »

Elle jeta un coup d’œil à la jeune femme attendant une réponse de sa part.

Flowène s'était attendue à une belle panoplie d'émotions et de paroles. Colère, rage, tristesse... La plupart des personnes ne connaissent pas le sens du mot ''gentillesse'', elle en savait quelque chose. Elle s'attendait donc que la jeune femme en face d'elle ricane méchamment si elle ne l'avait pas touchée. Ou alors qu'elle se lève d'un bond et lui hurle des insultes bien choisies pour lui avoir renversé du thé dessus. Ou alors elle se lèverait carrément et la laisserait dans cet état.
Mais qu'elle l'aide à se relever avec gentillesse, ça, c'était vraiment du jamais vu.
Flowène se laissa faire, une mine un peu déconfite sur le visage. Mine qui ne s'arrangea pas quand elle vit le barman cesser subitement de rire après avoir croisé le regard de l'inconnue.
La belle en profita pour détailler l'inconnue : c'était une elfe, comme elle. Pas très grande pour cette race, ses longs cheveux noirs brillants auraient pu faire la jalousie de nombre de jeunes filles. Pas que ses cheveux d'ailleurs. Les traits de son visage étaient harmonieux, ses lèvres pulpeuses à souhait avait dû attiser le désir de nombre de membre du sexe opposé – la pauvre ! -, sa silhouette très bien proportionnée... Mais malgré sa beauté, le regard de l'Elfe s'attarda sur le seul détail qui clochait : ses yeux. Quand elle les reposa sur elle, elle comprit pourquoi ce simple regard avait fait taire ce stupide barman ! Un regard gris qui possédait la dureté de l'acier et qui brillait d'une lueur que Flowène ne comprenait pas. Un regard qui aurait pu faire des ravages chez le gente masculine s'il était plus... doux.

« Ne vous en faites pas j’ai connu pire ces derniers jours. Si vous voulez vous sécher, mon échoppe n’est pas loin je vous y emmène. Je suppose que vous n’allez pas rester avec des vêtements trempés. Vos animaux sont les bienvenus aussi. »

Encore quelque chose d'incompréhensible : qu'elle invite ses animaux. Quand on voit une femme accompagnée d'une louve (qui l'a un peu ridiculisée) et d'une drôle de chouette, on ne l'invite pas dans son échoppe. Normalement. Qui sait ce qu'une grosse bestiole volante surexcitée pouvait faire comme dégâts dans un espace clôt ? Surtout s'il y avait des trucs en verre...
Tiens, mais quel genre d'échoppe pouvait posséder l'inconnue ? Vue sa carrure musclée, Flowène ne la voyait pas vraiment fleuriste...

''Vous êtes vraiment gentille, je vous remercie. Mais je ne voudrais surtout pas vous déranger ou encombrer votre boutique avec mes... compagnons de route. Quel genre d'échoppe tenez-vous ?''

Flowène se redressa et passa une main pour lisser sa tenue (ce qui n'avait rien d'utile parce que, à part le fait qu'elle soit trempée, elle était parfaite). Elle n'avait pas vraiment chaud, malgré le fait que la boisson était bouillante, grâce à son pouvoir sur la glace. Peut-être sa sauveuse ne le remarquerait-elle pas, mais les mains de la jeune femme commençaient à virer bleues, de la même couleur que ses cheveux. Elle utilisait à présent ce pouvoir presque inconsciemment pour rafraîchir les boissons, mais surtout pour se rafraîchir elle-même. Parfois, cela échouait, mais heureusement, là, ce n'était pas le cas, et son corps était parcourus de petits frissons.

''Au fait, je me nomme Flowène. Et l'imbécile qui vient de me ridiculiser, c'est Avalanche.''

Bien sûr, présenter sa louve comme si elle était humaine n'était pas vraiment malin et pouvait la faire passer pour une folle. Mais l'Elfe avait peu à peu perdu la notion de différence entre race inférieure et supérieur en compagnie de ses deux amies. Après tout, n'étant pas très sociale et préférant la solitude, elle n'avait pas un paquet d'amies humaines (quant aux hommes, n'en parlons pas !). Les animaux, eux, ne demandaient pas de faux-semblants, de politesse...
Flowène considérait ses deux bêtes comme ses plus proches confidentes, alors, pourquoi ne pas les présenter au même rang que les humains ?

Lunielle regarda la jeune femme qui semblait étonné de son comportement. Evidemment, la plupart du temps les gens se contenter soit d’insulter, soit d’ignorer les autres, mais ce n’était pas le cas de Lunielle. Malgré son regard glacial, elle était prête à aider n’importe qui du moment que les sentiments qu’elle sentait n’était pas hostile envers elle. Elle sourit à le jeune femme et finalement répondit à la question qu’elle avait posé.

« Oh ne vous en faites. Mon échoppe est plutôt grande, assez grande pour qu’elle déploie ses ailes. De plus à part beaucoup de métal et un peu de feu, il n’y a rien qui craint dans ma boutique. Je suis forgeronne. »

Elle regarda la jeune femme et se permit de rajouter.

« De plus si je vous l’ai proposé c’est que cela ne me dérangeais pas. »

Lunielle vit la jeune fille se redresser et lisser sa tenue qui n’en avait guère besoin de toute évidence. Elle se demandait si elle allait bien, elle venait tout de même de se renversé une boisson plutôt chaude sur elle, cependant elle ne semblait pas souffrir de la chaleur. Maitrisait-elle le feu comme elle ? Non, elle ressentait du froid, elle sentait que la jeune femme utiliser un pouvoir de glace. Ses sentiments affluaient jusqu'à ce qu’elle ressente les frissons de la jeune femme. Elle sourit, elle n’avait encore jamais rencontré quelqu’un capable de manipuler l’opposer de son pouvoir. Elle entendit ensuite la jeune fille se présenté et présenté sa louve. Flowène, c’était un joli nom. Lunielle s’accroupit un instant devant la louve qui avait toujours un air penaud. Elle ne tenta pas de la caresser ou quoi, elle savait que les bêtes apprivoisé n’aimait pas forcément être touché par des autres, aussi se contenta t’elle de la regarder et la louve la regarda droit dans les yeux sans reculer ou changer de comportement contrairement à ceux qui l’entourait.

« Ravie de te rencontrer Avalanche. »

Elle se releva et tourna son regard vers la chouette qui n’avait pas bougé d’un pouce.

« Et votre autre compagne comment se nomme t’elle ? »

Lunielle était avide de savoir. Elle ne connaissait pas beaucoup les animaux, enfin elle n’avait pas vraiment vécu avec donc elle ne savait pas trop se comporter, cependant elle adorait ce que l’elfe faisait. Elle n’avait pas mit les animaux à un rang inférieur. Lunielle connaissait certaine personne qui aurait juste frappé la louve et ce serait à peine excuser. Elle n’aimait pas ce genre de personne. S’il ne respectait pas les animaux alors cela signifiait qu’il ne respectait pas la vie elle-même. Elle comprenait mieux ses choses depuis qu’elle se transformait et qu’elle apprenait à comprendre les animaux en lesquels elle se transformait.

« Bien nous devrions y aller avait que les badauds ne recommence leur cirque. Je fais un peu peur comme vous avez pu le remarquer. Les gens m’évite sauf lorsqu’ils ont quelque chose à faire forger. On ne sera dérangé que par leur regard durant le voyage. Je vous en prie, suivez moi, ce n’est pas loin. »

Lunielle prit le chemin de la forge en espérant que la jeune femme la suivrait. Elle détestait que les autres la regardent de la sorte, aussi voulait-elle rentrer au plus vite et de toute façon elle avait tout ce qu’il fallait chez elle. Une fois devant la porte, elle l’ouvrit et attendit que la jeune rentre dans son atelier plutôt grand et correctement décoré. Un vrai atelier de forgeron finalement.

« Oh ne vous en faites. Mon échoppe est plutôt grande, assez grande pour qu’elle déploie ses ailes. De plus à part beaucoup de métal et un peu de feu, il n’y a rien qui craint dans ma boutique. Je suis forgeronne. »

Ah, en effet, il ne devait pas avoir beaucoup de choses à briser dans ce genre d'endroit. Flowène n'était pas vraiment une adepte des forges... En réalité, elle n'y avait pénétré qu'une seule fois, lorsqu'il lui avait fallu Saphir pour avoir l'esprit tranquille. Et on ne pouvait pas dire qu'elle avait adoré. Elle trouvait l'air chaud et étouffant, le bruit assourdissant. La belle n'aimait pas vraiment avoir trop chaud, ce qui pouvait être un peu délicat quand on travaillait dans un lieu où l'on travaillait le fer !
Vraiment, comment pouvait-on accepter de son plein grès d'être forgeronne ?
…
Quoique, peut-être pouvait-on aussi se demander comment trouver du plaisir en travaillant dans un bar.
En tous cas, Flowène préférait éviter de se retrouver dans l'échoppe de l'inconnue. Déjà, elle avait peur pour ses compagnes de route. Perce-Neige comme Avalanche pouvait se montrer inconsciente, une telle boutique serait sûrement dangereuse. Elles risquaient de se brûler, de s'abîmer une patte ou une aile... Un accident était si vite arrivé.
Puis, l'Elfe n'aimait pas l'idée de se retrouver confinée dans un air lourd et brûlant.
Aussi ne répondit-elle pas à cette phrase (d'ailleurs, l'Elfe attendait-elle vraiment une réponse de sa part ?) et se contenta de hocher la tête.

« De plus si je vous l’ai proposé c’est que cela ne me dérangeais pas. »

Evidemment, il la fallait cette petit phrase en plus.
Mais Flowène était vraiment gênée à l'idée de passer dans une boutique qui la rendrait aussi mal à l'aise. Depuis qu'elle manipulait la glace, les lieux chauds la répugnait, la chaleur de l'été l'exaspérait.
La seule manière de décliner l'autorisation avec un maximum de politesse et de délicatesse, c'était d'être honnête.
Mais l'inconnue ne lui laissa pas le temps d'en placer une.

« Ravie de te rencontrer Avalanche. »

L'Elfe s'adressa ainsi à la louve, sans aucun gêne. Elle alla même jusqu'à s'accroupirent face à la louve. Elle ne se hasarda même pas à la toucher, ou à la caresser, se contentant de la regarder dans les yeux. Avalanche soutint son regard sans ciller, et hocha la tête (Flowène ne sut pas si c'était parce qu'elle avait compris les paroles de l'inconnue ou pas).
La belle aux cheveux azurés fut un peu étonnée que son interlocutrice ne réagisse pas à son attitude pour le moins étonnante envers ses animaux. Elle avait carrément adopté les mêmes tics à l'intentions d'Avalanche !
Décidément, cette brune n'était pas comme les autres...

« Et votre autre compagne comment se nomme-t-elle ? »

Flowène se retourna vers la chouette, qui n'avait pas bougé d'une plume. Elle se tenait toujours perchée sur sa chaise, parfaitement immobile, ses ailes blanches sagement repliées sur son dos. Elle observait avec attention les deux jeunes femmes. Ou plutôt, elle les observait. L'Elfe eut un demi-sourire devant l'obstination que témoignaient ses deux amies à veiller sur elle. Oui, elle était en sécurité avec ses deux gardes du corps!

''Perce-Neige.''

Oh, il n'y avait pas besoin d'en dire plus.
Flowène eut la curiosité de détailler les émotions de l'inconnue qui se reflétaient sur son visage. Elle semblait sincèrement curieuse, et n'avait apparemment pas posé la question par simple politesse. L'Elfe se demanda alors quel intérêt cette inconnue avait-elle à lier amitié avec une femme qui se baladait avec deux bestioles, s'était assises à l'écart pour éviter le contact humain, et qui en plus avait réussi à se retrouver trempée. Et pourquoi s'intéressait-elle autant à ses amies ? Après tout, ce genre d'animaux faisaient partie du décor, les humains n'accordaient pas souvent d'attention aux animaux.
D'ailleurs, l'attitude de Flowène avait les deux femelles lui avait souvent valu des remarques désagréables, surtout de Laïssia. Souvent, celle-ci levait les yeux au ciel, agacée, et lui disait de but en blanc : ''T'es vraiment neuneu avec tes bestioles !''. L'Elfe avait appris à ne pas s'en vexer. Laïssia était une femme extravertie, sociale et nullement gênée par le contact humain. Par contre, avec les bêtes, elle se débrouillait comme un pied. Pour Flowène, c'était le contraire. A chacun sa spécialité.
Après tout, la belle n'avait jamais été trahie par les animaux.
Et les hommes... lui avaient laissé une marque qui ne s'effacerait probablement jamais.
Donc, à quitte choisir...

« Bien nous devrions y aller avant que les badauds ne recommencent leur cirque. Je fais un peu peur comme vous avez pu le remarquer. Les gens m’évitent sauf lorsqu’ils ont quelque chose à faire forger. On ne sera dérangé que par leur regard durant le voyage. Je vous en prie, suivez moi, ce n’est pas loin. »

Flowène fronça les sourcils. Faire un peu peur ? Les deux jeunes femmes avaient-elles un point commun ? L'inconnue avait-elle aussi un problème au niveau des relations humaines ?
Pendant le voyage ? … Eh mince, la belle savait qu'elle aurait dû refuser net. Mais maintenant, il était trop tard. Décliner l'invitation de l'inconnue, qui avait pour ainsi dire pris les devants, se révélerait à présent très impoli. Surtout avec une personne qui s'était montrée aussi gentille et attentionnée envers elle ! Flowène pouvait déjà compter ceux qui l'appréciait sur les doigts d'une seule main, réduire ce nombre juste par caprice n'était pas très intelligent.

''Je vous suis.''

Flowène suivit donc son interlocutrice hors de la taverne, tandis que tous les ''badauds'' comme elle les appelait, les suivaient du regard avec curiosité.
La belle continua de marcher derrière sa nouvelle connaissance en observant discrètement le décor autour d'elle. Son regard se posa d'abord sur un marchand de bijoux, puis sur une jolie vendeuse proposant des fleurs... Les couleurs chatoyantes des diverses marchandises éclataient sous le regard de la belle, émerveillée. Mais la balade fut, comme promis, de courte durée ! Bientôt, l'Elfe s'arrêta devant une porte qu'elle ouvrit. Comme elle s'écartait, Flowène entra la première pour observer les lieux. Plutôt grand, bien rangé, il régnait évidemment un air confiné et renfermé et une grande chaleur. Pourtant, l'Elfe n'étouffa pas, ne se sentit pas aussi mal qu'elle l'aurait pensé. Evidemment, l'air ambiant l'étourdissait et rendait sa respiration un peu difficile, mais elle ne se sentait pas enfermée.
Ça aurait pu aller mieux, et ça aurait pu aller plus mal...
Avalanche et Perce-Neige ne tardèrent pas à la suivre à l'intérieur. La louve ne jeta pas même une regard autour d'elle et s'assit près de sa maîtresse en haletant doucement à cause de la chaleur. La chouette, elle, se posa doucement sur une de ses épaules et, au contraire du canidé, détailla l'endroit de son regard perçant, les plumes légèrement ébouriffées, pas vraiment rassurée de se retrouver dans un espace où clôt où les cieux lui étaient interdits.
Flowène se tourna vers sa connaissance, et la questionna :

''Vous m'avez invitée dans votre échoppe mais je ne connais même pas votre prénom.''

La chaleur résiduelle de la forge la fit un peu étouffer. Elle avait travaillé une bonne partie de la nuit et elle avait espéré que la chaleur serait partit à son retour, cependant il n’en était rien. Elle laissa la jeune femme se poser un peu et ressentit qu’elle n’aimait pas vraiment la chaleur. Une idée lui vint alors mais d’abord, il fallait qu’elle ouvre un peu. Elle se dirigea vers les fenêtres et les ouvrit en grand. Le côté de la maison n’étant pas sur la rue était constamment frais et cela permettait de garder l’intérieur de la forge à température supportable sinon ce ne serait pas drôle pour ses clients. Elle entendit ensuite la jeune fille lui demander quelque chose et se retint de se frapper. Quelle idiote elle faisait décidément.

« Excusez moi, il est vrai que je ne me suis pas présentée. Je me nomme Lunielle. »

Lunielle finit d’ouvrir les volets et une petite brise vint chasser l’air encore chaud de la forge, cependant elle se dit que ce n’était pas forcément une bonne idée de rester ici. Après tout, il y avait beaucoup d’objet tranchant et la chouette ne se sentirait surement pas à l’aise dans un univers confiné, d’ailleurs Flowène n’avait pas l’air de se sentir mieux. Elle mit alors son idée à exécution.

« Venez, on ne va pas rester dans la forge c’est assez invivable pour le moment. J’ai travaillé toute la nuit donc la chaleur résiduelle rend l’espace plutôt lourd. Il y a un endroit là haut qui vous permettra d’être plus à l’aise je pense. »

Elle conduisit ses invités dans son appartement. Comme dans la forge, tout était bien rangé. Un salon tout ce qu’il y avait de plus ordinaire avec une immense bibliothèque. Elle adorait lire lorsqu’elle ne forgeait pas ou qu’elle n’était pas sur les routes. Elle ouvrit ensuite en grand un rideau et finit par ouvrir l’immense porte fenêtre caché derrière ce rideau. Là, tout le petit monde débarqua sur une immense terrasse qui faisait à peut près la superficie de la forge. Elle avait bien fait d’acheté cette maison, non seulement cela lui permettait d’avoir la forge et son appartement dans le même endroit, mais en plus, elle bénéficiait de la terrasse adjacente qui enfaite s’étendait sur son local de rangement qui était de la même superficie que la maison en elle-même.

Lunielle y avait installé une table ainsi qu’un immense parasol en quelque sorte, il s’agissait un peu plus d’une toile de tente finalement. Cela recouvrait les trois quart de la terrasse et permettait de la garder au frais quoi qu’il arrive. De plus il était toujours possible d’y être l’hiver car elle avait disposé des poêles ça et là qui permettait de mettre de la chaleur lorsqu’on en avait besoin. Et puis la terrasse était ainsi à l’abri des intempéries. Elle espérait que la jeune femme et ses animaux seraient plus à l’aise.

« Je vous laisse vous assoir, je vais cherche de quoi vous sécher pendant ce temps.»

Elle rentra dans la maison, se dirigea vers la salle de bain et récupéra des serviettes. Elle récupéra aussi au passage quelques affaires si jamais la jeune femme voulait se changer et finalement elle revint sur la terrasse avec toutes ses trouvailles.

« Tenez, quelques serviettes pour vous sécher et aussi des affaires si vous voulez vous changer le temps que je fasse sécher les vôtres. La salle de bain est en entrant sur la gauche. »

Elle posa le tout sur la table et puis se demanda ce qu’elle pouvait faire encore lorsqu’elle se sentit complètement gauche, elle avait oublié de proposer à boire et à manger quelle gourde.

« Vous voulez boire quelque chose ou mangez quelque chose ? Je sais cuisiner pas mal de truc, mais ma spécialité c’est les gâteaux. Ma mère adoptive m’en a montrée plein étant petite. »

Elle se sentait un peu trop enthousiaste et peut être cela dérangeait-il son invitée. Après tout, elle ne se connaissait pas et Lunielle arrivait comme ça, la conduisait chez elle et tout et ne lui laissait même pas le temps d’en placer une. Elle n’était vraiment pas doué avec les relations sérieusement. Elle secoua la tête, se remit les idées en place et tourna son regard vers la jeune femme.

« Excusez moi, je ne vous demande même pas votre avis et je vous embarque comme ça. Je ne suis pas très doué avec les gens en réalité. Si je vous gêne, il ne faut pas hésité à le dire. Je voulais seulement vous être utile. J’ai remarqué comment vous regardez les gens et ça m’a fait pensé à la fois ou je suis arrivé. Enfin bref si je vous ennuie n’hésitez pas à me le dire. J’ai tendance à m’emballer quand je veux aider quelqu’un. »

Elle attendit debout sans plus rien dire. Il allait falloir qu’elle parle avec Ina pour qu’elle lui apprenne comment se comporter suivant certaine situation, parce que depuis le voyage dans le désert et la récente ouverture de son esprit, elle avait tendance à faire pas mal de bourde.

L'inconnue dépassa Flowène pour ouvrir les fenêtres. L'Elfe se retint de pousser un profond soupir de soulagement.

« Excusez moi, il est vrai que je ne me suis pas présentée. Je me nomme Lunielle. »

Un bien joli nom, quoique peu commun. Enfin, l'Elfe était plutôt mal positionnée pour critiquer !

''Enchantée.

Son interlocutrice venait d'ouvrir les volets et une petite brise légère vint soulever sa chevelure azurée et rafraîchir quelque peu son visage et la belle la respira avec bonheur. Voilà qui était beaucoup mieux !
L'air était toujours chaud, certes, mais au moins Flowène sentit le poids qui oppressait ses poumons s'alléger.

« Venez, on ne va pas rester dans la forge c’est assez invivable pour le moment. J’ai travaillé toute la nuit donc la chaleur résiduelle rend l’espace plutôt lourd. Il y a un endroit là haut qui vous permettra d’être plus à l’aise je pense. »

Une personne polie ne répliquerai sûrement pas ''Oui, en effet, ça pue !''. Et justement, Flowène était quelqu'un de très à cheval sur la politesse, résidus de son éducation. Même si elle avait quitté la maison à treize ans, ses parents avaient été suffisamment sévères pour qu'elle se souvienne de tout ce qu'ils lui avaient enseigné. Or, une telle réplique n'avait rien d'avisé, surtout que Lunielle lui avait témoigné une gentillesse et une compassion à toutes épreuves.
Mais elle ne put s'empêcher d'acquiescer discrètement, tout à fait d'accord.
Plus à l'aise ? C'est-à-dire ? Une chambre froide ?... Non, une forgeronne ne devait pas avoir un endroit comme cela chez elle... Après tout, elle, en tant que barmaid, n'avait pas grand chose de chaud (à part une cheminée qu'elle utilisait pour les clientes en hiver).
Lunielle prit les devants et à nouveau, Flowène et sa louve la suivirent. Perce-Neige ne bougea pas de son perchoir. L'Elfe lui caressa le sommet du crâne pour la rassurer. Elle la sentait nerveuse. Au contraire du canidé, Perce-Neige adorait voler et pouvoir déployer ses ailes. Or, avec tous ces objets tranchants et sous ce plafond bas, ce n'était pas l'idéal pour faire des acrobaties aériennes ! Avalanche, elle, tant qu'elle avait de la place pour s'allonger...
C'était une des raisons pour lesquelles la belle adorait le Bar Bu : sa chouette s'y sentait bien, à l'aise.
La chouette lui pinça gentiment l'oreille.
La troupe arriva dans un petit salon. Flowène ne fut pas surprise de le voir parfaitement rangé, tout comme la forge. Et un immense sourire éclaira son visage quand elle aperçut la grande bibliothèque. Lunielle adorait-elle autant lire qu'elle ? Apparemment oui ! Une personne qui vouerait une haine viscérale aux livres n'auraient pas une aussi grande bibliothèque. Mais Lunielle ne lui laissa pas le temps de détailler chaque ouvrage comme elle l'aurait souhaité et la guida sur une petite terrasse cachée derrière une rideau.
La température était parfaite, ni trop chaude, ni trop froide. Avalanche s'allongea près de sa maîtresse et posa son museau sur ses pattes avant. Quant à Perce-Neige, elle tendit son bec et poussa un petit cri satisfait.

« Je vous laisse vous assoir, je vais chercher de quoi vous sécher pendant ce temps.»

Flowène regarda Lunielle disparaître à l'intérieur et s'adossa au mur, préférant rester debout. Perce-Neige préféra se percher sur la tête d'Avalanche plus droite. L'Elfe regarda avec amusement la louve relever la tête en arrière, gênée par les serres de la chouette. Celle-ci abandonna et se blottit contre son ventre, déterminée à ne pas la lâcher. La louve grogna, mécontente, mais ne bougea pas.
Lunielle revint très vite, les bras chargés de serviettes et d'affaires sèches et propres.

« Tenez, quelques serviettes pour vous sécher et aussi des affaires si vous voulez vous changer le temps que je fasse sécher les vôtres. La salle de bain est en entrant sur la gauche. »

L'Elfe posa le tout sur la table. Flowène observa le tout avec un air étonné.

''Euh...

- Tenez, quelques serviettes pour vous sécher et aussi des affaires si vous voulez vous changer le temps que je fasse sécher les vôtres. La salle de bain est en entrant sur la gauche. »

Flowène s'approcha, analysa le visage de Lunielle comme pour vérifier qu'elle pouvait prendre ces affaires et, comme la belle ne bougeait pas, elle les prit d'un bras un peu gauche et maladroit, mise mal à l'aise par tant de gentillesse. Elle se dirigeait vers la porte de la terrasse quand son interlocutrice l'arrêta :

« Vous voulez boire quelque chose ou mangez quelque chose ? Je sais cuisiner pas mal de truc, mais ma spécialité c’est les gâteaux. Ma mère adoptive m’en a montrée plein étant petite. »

L'Elfe s'arrêta, ne sachant que répondre. Elle ne voulait pas vexer la dame en lui disant qu'elle ne voulait pas manger, elle savait par expérience qu'elle risquait de le prendre mal. Sauf si elle n'était pas comme Laïssia...
Sa co-gérente était nulle en cuisine, ses plats étaient vraiment horribles (vue que Flo jouait le cobaye à chaque fois, elle en savait quelque chose). Et quand la belle avait le malheur de refuser de manger avec un simple ''Merci, mais non merci'', Laïssia lui faisait un long monologue sur sa méchanceté et son manque de reconnaissance.
Mais Flo venait de manger :

''Non merci, vous êtes adorable, mais niveau boisson, j'ai été servie ! fit-elle en désignant avec un sourire ses vêtements trempés. Et j'ai déjà mangé, mais je vous remercie infiniment.''

Flowène secoua la tête avec un large sourire.

« Excusez moi, je ne vous demande même pas votre avis et je vous embarque comme ça. Je ne suis pas très doué avec les gens en réalité. Si je vous gêne, il ne faut pas hésité à le dire. Je voulais seulement vous être utile. J’ai remarqué comment vous regardez les gens et ça m’a fait pensé à la fois ou je suis arrivé. Enfin bref si je vous ennuie n’hésitez pas à me le dire. J’ai tendance à m’emballer quand je veux aider quelqu’un. »

Flowène faillit s'étouffer (et elle l'aurait fait si elle avait quelque chose dans la bouche !). S'excuser ? Pour lui avoir sauvé la mise ? Pour l'avoir invitée chez elle et offert la possibilité d'éviter l'humiliation ? Pour être aussi gentille alors qu'elles ne se connaissaient pas ? Mais qui était donc cette femme ?
La belle n'avait pas rencontré de personnes aussi gentille hors de Muria depuis un long moment ! En réalité, elle commençait à se demander si elle ne pourrait pas lier une amitié sincère avec Lunielle. Elle aimait lire, elle était gentille, polie, aimait les animaux... Pleine de qualités à première vue.

'' Vous excusez pour m'avoir aidée, ne soyez pas ridicule ! Vous n'avez pas à le faire. Vous ne me gênez pas le moins du monde, ni ne m'ennuyez. Et si je regarde les gens ainsi, c'est parce que je ne fais pas confiance à la race humaine, sauf ceux qui se montrent aussi gentilles que vous !''

Flowène lui adressa un clin d'oeil et se dirigea vers la salle de bains. Elle se déshabilla lentement et étendit ses habits là où elle put avant de se sécher avec les serviettes données par Lunielle. Enfin, elle se vêtit des habits de sa compagne. Evidemment, moulants. Mais elle ne pouvait lui en vouloir, l'Elfe avait dû voir qu'elle portait ce genre de tenues et avait choisi en conséquences. La belle aurait bien sûr préféré une tunique, mais elle ne pouvait pas faire la fine bouche aussi s'habilla-t-elle sans manières.
Enfin, elle revint sur la terrasse après un petit regard en coin vers la bibliothèque et s'assit face à Lunielle, vêtue de ses habits.

''Merci encore pour votre aide. Je vous promets de vous rendre votre tenue dès que la mienne sera sèche.''

Avalanche s'approcha, s'assit à ses pieds et posa le museau sur ses genoux. Flowène sourit et lui caressa le dessus du crâne avec affection. Perce-Neige, délogée, se percha sur la table, attendant son tour.
L'Elfe reporta son attention sur son interlocutrice et déclara de but en blanc :

''Vous avez une magnifique bibliothèque. Vous aimez lire ?''

Lunielle regarda la jeune femme récupéré les affaires petits à petit, comme si le fait de lui proposer était une farce. Elle se prépara ensuite pour aller faire quelques gâteaux ou autres mais lorsqu’elle entendit la jeune femme dire qu’il n’y en avait pas besoin et qu’elle avait déjà mangé, Lunielle fut déçu. Elle adorait montrer les recettes de gâteaux de sa mère. Ils étaient tellement délicieux, tant pis ce sera peut être pour une autre fois, après tout on ne faisait pas que se rencontrer une seule fois dans la vie.

Elle attendait un peu penaude quand même suite à son excitation du moment, lorsque la jeune femme la rassura. Au moins, elle n’allait pas lui dire des choses blessantes. Ces derniers temps, elle tombait toujours sur des gens qui lui envoyer des vacheries à la tête. Allez savoir pourquoi ! Elle en s’en formalisait pas au départ, cependant c’était réellement pénible quand c’était presque tous les jours. Elle avait limite envie de voyager maintenant.

Flowène revint vite de la salle de bain avec les affaires que Lunielle lui avait prêté. Celle-ci regarda la jeune elfe, tout comme les autres elfes elle était vraiment belle. Toujours bien proportionnée. Lunielle eut un sourire. A Silmarie, elle n’avait jamais rencontré beaucoup de monde, se contentant de rester dans la forge, de forger toute la journée et ensuite de manger puis d’aller se coucher. Elle ne rencontrait que les gens venant à la forge et encore s’en tenait loin. Et puis à Silmarie il n’y avait pas que des elfes. Elle sortit de sa rêverie lorsqu’elle entendit la question de Flowène.

''Vous avez une magnifique bibliothèque. Vous aimez lire ?''

La bibliothèque. Oui, c’était son petit trésor à elle. Elle avait réussit à glaner des livres ça et là espérant toujours en apprendre plus sur tous les domaines et même si parfois elle n’avait pas retenu grand-chose, elle adorait relire encore et toujours les livres pour trouver d’autre détails.

« La bibliothèque est une de mes grande fierté. Je cherche tout le temps à l’agrémenté de divers livre et autre. Et pour répondre à votre question, oui j’adore lire. »

Lunielle regarda la jeune femme celle-ci semblait être intéressé par la bibliothèque. Elle se leva et emmena l’elfe devant la bibliothèque.

« Si vous voulez regarder, allez-y. J’ai comme l’impression que je ne suis pas la seule à aimer lire. »

Elle s’arrêta un instant puis reprit.

« Y’a-t-il des domaines qui vous intéresse plus que d’autre ? J’ai rangé par domaine. Il y a forcément beaucoup de livre sur la forge car mon père m’en offrait beaucoup et dés que j’avais l’occasion j’en achetais aussi. Ensuite il y a des livres sur beaucoup de chose. Au pire je vous laisse farfouiller dedans. »

Elle regarda la jeune femme avec un immense sourire. Les livres étaient une passion qu’elle avait acquise une fois arrivé chez Azma. Elle ne parlait pas et ne voulait avoir aucun contact à cette époque. Aussi s’était-elle plongé dedans et depuis elle n’en était pas sortit. Elle ne regrettait en rien cette passion, au contraire, cela lui avait permit de découvrir tant de chose. Elle regarda alors l’elfe elle se demandait quel livre allait attirer son attention.

« La bibliothèque est une de mes grande fierté. Je cherche tout le temps à l’agrémenter de divers livres et autre. Et pour répondre à votre question, oui j’adore lire. »

Flowène hocha la tête, très intéressée. Mais elle ne répliqua pas, sentant que Lunielle n'avait pas fini.

« Si vous voulez regarder, allez-y. J’ai comme l’impression que je ne suis pas la seule à aimer lire. »

L'Elfe n'attendait et n'espérait pas vraiment avoir cette autorisation. Pour avoir sa propre bibliothèque, elle savait que certains, ceux en tous cas qui étaient comme elle maniaque sur les bords, n'appréciaient pas qu'on touche à leurs livres. Elle en première. Elle avait constamment peur qu'on les abîme. Enfin, ce n'était pas comme si beaucoup de femmes étaient venues dans son appartement (quant aux hommes, pas besoin de préciser qu'ils n'en n'avaient pas le droit, n'est-ce pas?) !
En fait, à part Laïssia et Livena, personne n'était entrée dans sa chambre, enfin, à sa connaissance. Et elle avait été terrorisé à l'idée que l'une d'elle abîme ses trésors.
Et Lunielle lui proposait, comme ça, sans la connaître!

''Euh... Pourquoi pas...''

Elle ne savait s'il fallait se montrer enthousiaste ou non...

« Y’a-t-il des domaines qui vous intéresse plus que d’autre ? J’ai rangé par domaine. Il y a forcément beaucoup de livre sur la forge car mon père m’en offrait beaucoup et dés que j’avais l’occasion j’en achetais aussi. Ensuite il y a des livres sur beaucoup de chose. Au pire je vous laisse farfouiller dedans. »

Flowène ne répondit pas immédiatement, prenant d'abord le temps de réfléchir. Vers quelles catégories allait-elle en premier lorsqu'elle se trouvait dans une bibliothèque ? Elle aimait lire les contes et légendes de toutes les races, se documenter sur la faune et la flore, mais elle appréciait aussi laisser son esprit divaguer vers des horizons plus fantastiques avec des histoires plus improbables. En réalité, elle aimait à croire qu'elle adorait toutes sortes de livres.
Enfin, même si elle ne voulait pas lui avouer, les documentations sur les forges ne risquaient sûrement pas d'attirer son regard !

''J'aime beaucoup de choses différentes, de ce côté-là, je ne suis pas bien difficile ! Même si j'ai un faible pour les livres de légendes et de contes. J'en ai lu tellement...''

Flowène se tut et eut un sourire songeur en pensant que c'était grâce à ses parents qu'elle s'était intéressée à la lecture, et plus précisément à ce thème. Son père leur lisait, à Annabeth et elle, un conte chaque soir. Même si c'était souvent les mêmes, la belle ne se lassait jamais et se laissait enchanter par la voix douce et mélodique de son père. Dans sa bouche, les mots prenaient vie, les phrases prenaient formes, les chapitres devenaient haletants. Flowène se retrouvait transportée dans l'histoire, et plusieurs fois, elle s'était surprise à retenir son souffle quand son père parlait plus vite, signe que quelque chose d'important allait se produire. Souvent, elle se penchait alors vers Annabeth et la questionnait : ''Tu crois qu'il va mourir, dis ?''. Seul un ronflement lui répondait. Sa petite sœur ne mettait pas longtemps à s'endormir, contrairement à elle, qui était pendue aux lèvres du narrateur. A ce moment-là, il souriait, l'observait et murmurait : ''Les contes que je t'ai choisis finissent toujours bien ma chérie.''. Et il repartait.

'' J'imagine que nous avons toutes deux encore des traces de nos pères sur nous. Vous, le goût de la forge, moi, celui des contes.''

Flowène sourit et ajouta :

''Nous ne sommes pas si différentes en fin de compte.''

Son sourire se fit joyeux quand elle ajouta avec un entrain qui ne lui ressemblait pas :

''Alors, on va les voir ces livres ?''

''Alors, on va les voir ces livres ?''

Lunielle regarda la jeune fille s’approcher de la bibliothèque. Elle semblait aussi fasciné qu’elle part les livres. Un énorme sourire illumina le visage de la forgeronne. Elle regarda la bibliothèque et réfléchit à ce que la jeune elfe lui avait dit. Ainsi, son père lui avait raconté des contes et légendes. Lunielle farfouilla tranquillement dans la bibliothèque, elle se souvenait d’un livre qui allait surement plaire à sa visiteuse. Elle chercha et ne le trouva pas et zut ou était-il passé. Elle regarda une nouvelle fois et se rendit compte qu’elle était dans les livres fantastiques, pas du tout dans ceux des comptes et légendes.

Elle avait rangé cette bibliothèque de nouveau il n’y avait pas longtemps pour que cela soit plus simple. Elle n’avait pas eu le temps de s’y faire avec le voyage qu’elle avait effectué, l’arrêt dans ce village de sauvage avec cette fille complètement glauque et puis depuis son retour elle n’avait pas eu trop le temps à peine arrivé on lui avait refilé des commandes. Elle secoua la tête et s’accroupit, se rappelant qu’elle l’avait rangé en bas car la hauteur était plus grande et que les livres de conte étaient généralement assez imposant. Elle trouva rapidement ce qu’elle cherchait.

Elle se releva avec dans les mains un énorme livre, assez grand et surtout plutôt lourd. Elle proposa à sa visiteuse de s’assoir dans le petit salon juste en face de la bibliothèque. Des chaises moelleuses et confortables qu’elle avait acquises à Silmarie. Son père trouvait toujours tellement de chose. Elle posa le livre sur la petite table de la salle et finalement rapprocha la table de Flowène.

« Je vous présente le livre de conte de ma famille. »

Elle regarda la jeune femme qui semblait interloqué. Lunielle s’empressa d’expliquer.

« Mon père adora aussi les contes surtout lorsqu’il s’agissait de ceux des autre peuples. Il a récupéré énormément de livres sur eux et avant que je parte, comme j’adorais aussi ces contes et que je ne voulais pas emmener les livres pour lui laisser au cas ou il se décide à me donner une petite sœur ou un petit frère, on a décidé de compilé les histoires qu’on aimait le mieux. Il y en a beaucoup et je pense qu’il pourrait vous intéressé. »

Elle s’arrêta un instant, pensant aux journées successives où ils avaient tous les deux chercher ceux qu’ils aimaient énormément et qu’ils les avaient réécrit. Lunielle avait adoré. Elle se rappela l saveur du thé qu’ils avaient bus, le goût des gâteaux qu’ils avaient mangés. Une note de nostalgie l’emplit, mais elle se sentait revigoré, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas ouvert ce livre et elle était heureuse de pouvoir le partager avec quelqu’un qui appréciait les livres et surtout les contes.

« Il y a vraiment de tout, Almer, Astorg, Nùa et autre. Je ne sais pas comment il a fait pour recueillir autant de livre de conte, je crois qu’il avait un ami antiquaire qui le fournissait car il savait que mon père était fan. D’ailleurs c’est aussi et surtout grâce à cet ami que j’ai pu faire une aussi belle collection. »

Lunielle se replongea un instant dans ses souvenirs, se rappelant du moment où elle avait vu l’antiquaire pour la première fois. Elle lui avait presque brulé le bras sans faire attention parce qu’il avait avancé trop sur elle. Il lui avait finalement donné un livre, le début de sa passion et depuis ce jour elle n’avait de cesse d’aller le voir pour en récupéré encore et encore. D’ailleurs dans peu de temps, elle ferait surement un court voyage jusque Silmarie pour profiter de son père de sa mère et aussi pour aller voir l’antiquaire et qui sais, peut être recouvrirait-elle un peu de mémoire. Elle sortit de ses pensées et se tourna vers la jeune fille.

« Je t’en prie, tu peux le consulter, pendant ce temps je vais me faire un chocolat. Tes animaux veulent manger quelque chose ou alors ils ont déjà mangé eux aussi ? »

Elle partit vers la cuisine qui était non loin, attendant une réponse et espérant que le livre ferait plaisir à le jeune femme.

Flowène laissa la forgeronne farfouiller dans sa bibliothèque. Pour sa part, elle préféra s'en abstenir. Elle ressentait presque des fourmis dans les doigts et, si elle avait la certitude qu'elle resterait un moment à Cydonia, et si elle avait le courage, peut-être lui demanderait-elle de lui prêter quelques uns de ces ouvrages. Mais elle ignorait encore quand elle serait de retour à Muria, et les emporter avec elle était hors de question, évidemment.
La forgeronne sembla agacée, comme si elle ne trouvait pas ce qu'elle cherchait. Jusqu'à ce qu'elle se penche et prenne un énorme livre qui sembla bien lourd à Flowène. Puis, elle lui proposa de s'assoir dans le salon et elle obéit. Les coussins étaient agréablement moelleux.

« Je vous présente le livre de compte de ma famille. »

Flowène afficha une mine interloquée. Un si gros livres juste pour des contes ?! Impossible ! La belle en avait lu des livres de contes, énormément même. Mais jamais de si gros!

« Mon père adora aussi les contes surtout lorsqu’il s’agissait de ceux des autre peuples. Il a récupéré énormément de livres sur eux et avant que je parte, comme j’adorais aussi ces contes et que je ne voulais pas emmener les livres pour lui laisser au cas où il se décide à me donner une petite sœur ou un petit frère, on a décidé de compilé les histoires qu’on aimait le mieux. Il y en a beaucoup et je pense qu’il pourrait vous intéresser. »

L'Elfe jeta un regard vers l'énorme livre posé sur la table, juste en face d'elle. D'un doigt pensif, elle effleura la couverture, le titre, les lettres, les dessins, la reliure. Tout dans ce livre lui plaisait. Mais le fait qu'il soit personnel la gênait. Ce recueil représentait quelque chose de familial, d'intime. Il avait été fait selon les goûts familiaux, non pas par un grand écrivain. Flowène avait l'impression d'avoir accès à quelque chose de sacré, d'intime qui n'aurait jamais dû lui être dévoilé. Et elle était honorée que Lunielle lui ouvre les portes.

''Bien sûr que ça m'intéresse !''

Malgré son ton enthousiaste, Flowène continua de tripoter la couverture sans oser l'ouvrir. Quels genres de contes y avait-il à l'intérieur ?

« Il y a vraiment de tout, Almer, Astorg, Nùa et autre. Je ne sais pas comment il a fait pour recueillir autant de livre de conte, je crois qu’il avait un ami antiquaire qui le fournissait car il savait que mon père était fan. D’ailleurs c’est aussi et surtout grâce à cet ami que j’ai pu faire une aussi belle collection. »

Au moins cela répondait-il à sa question... Un ami antiquaire ? Alors ce n'était qu'une histoire de relations ? Flowène était sûre, à cette condition, de perdre ! Elle qui n'avait que de rares amis !
Elle était persuadée que ce ne pouvait pas qu'être qu'une histoire de relations. Après tout, elle-même en avait lu pas mal rien qu'en voyageant, et sans amitiés !

« Je t’en prie, tu peux le consulter, pendant ce temps je vais me faire un chocolat. Tes animaux veulent manger quelque chose ou alors ils ont déjà mangé eux aussi ? »

Flowène lui assura que ses bestioles avaient mangé et Lunielle fila à la cuisine. L'Elfe en profita pour ouvrir le livre sur une page au hasard. Coup de chance, c'était le début d'un conte : un conte Nùa que la belle connaissait déjà. Alors, elle passa à un autre qu'elle lut en entier. Elle se laissa transporter par les écrits et les sublimes images, elle se surprit même à avoir une larme au coin de l'oeil. L'histoire était vraiment triste, quoique très courte.
La belle chercha le sommaire et le trouva : elle connaissait quelques uns des contes répertoriés, et c'était aussi ses préférés...

''J'ai l'impression qu'on a les même goûts en matière de conte...''

[Désolée du post trèèèèèès pourri, panne d'inspiration ^^]

[Hrp]T'inquiète pas grave ça arrive ^^[/Hrp]

Lunielle revint après quelques instants avec une grande tasse de chocolat. Elle se posa dans le fauteuil adjacent à celui de la jeune femme et la regarda feuilleté le livre. Avec son père, ils avaient mis tellement de temps à le faire que c’était limite devenue un trésor national. Elle adorait de temps en temps replongé son nez dedans et relire ces contes qui lui avaient permit de sortir un peu de sa léthargie. Elle sortit de ses pensées et remarqua que le livre avait le même effet sur Flowène qu’il avait sur elle. Il faisait toujours remonter des tas de souvenirs. D’ailleurs l’elfe lui confirma.

''J'ai l'impression qu'on a les même goûts en matière de conte...''

Oui, cela était peut être vrai, même si Lunielle doutait qu’elle aime les contes pour la même raison. Elle décida de l’expliqua à son hôte.

« Vous savez, en réalité je ne sais pas si j’aime les contes depuis que je suis enfants. Et je ne sais pas non plus si on m’en a raconté lorsque j’étais petite. Je suis arrivée chez mon père j’avais déjà une dizaine d’année, il m’avait trouvé dans les bois près de Silmarie lors d’une de ses balades nocturne. »

Elle s’arrêta un instant, se rappelant le moment ou elle s’était réveillé dans un univers qu’elle ne connaissait pas sans souvenir.

« Je me suis réveillé chez lui, sans souvenir. Je ne savais même pas qui j’étais. La seule chose que mon père à trouvé c’était un petit mot avec écrit dessus « Je me nomme Lunielle ». J’étais totalement pétrifiée et je ne savais pas comment régir alors je me suis enfermée dans un mutisme constant. Je refusais que les gens m’approche, je n’aimais pas qu’on me parle. »

Elle baissa la tête. Se rappeler de cette époque était assez douloureux. Ses souvenirs, elle ne savait pas ce qu’on lui avait fait oublier, mais cela devait être important pour qu’on laisse une petite fille dans une forêt avec un nom pour seule explication. Elle avait eu de la chance qu’Azma l’ait trouvé en vérité. Elle ne le remercierait jamais assez. La forgeronne se demandait ce qu’il serait advenue d’elle si Azma ne faisait pas de promenade ainsi. Peut être serait-elle morte à l’heure qu’il était. Comment pouvait-on abandonner un enfant sans protection et surtout pourquoi. Voilà la réelle question qu’elle se posait. Pourquoi l’avoir abandonner sans souvenirs. Elle revint rapidement sur terre et recommença son récit.

« Un soir alors que je faisais une énième fois le même rêve et que je réveillais encore mon père parce que je hurlais, il est arrivé avec un livre de conte. Il s’agissait d’histoire elfique et il a commencé à m’en lire. Je me souviendrais toujours ce jour là. J’avais l’impression d’être autre part, dans un monde ou personne ne pourrait plus jamais me faire oublier qui j’étais et j’ai commencée à m’ouvrir doucement à mon père. »

Elle sourit à cette pensée. Ce jour là après qu’Azma lui avait lu une bonne partie du livre de conte, Lunielle l’avait regardée et pour la première fois depuis des semaines lui avaient parlée. La première chose qu’elle lui avait dite était un « Merci, Papa ». Azma en avait pleuré. La petite fille qu’elle était à l’époque n’avait pas compris, aujourd’hui elle pouvait le comprendre. Elle se doutait que les premiers temps où il l’avait recueilli n’avaient pas du être tendre avec le jeune homme. Elle sourit, elle ne lui avait vraiment pas facilité la vie.

« Vous voyez, le contexte est différent. Je ne sais pas si je les aime, mais je leur voue un remerciement sans fin. Je ne sais pas ce qu’il se serait passé si mon père qui avait et a toujours la passion des contes n’avait pas décidé de me lire ce livre. C’est pour ça qu’on a décidé de créer ce livre. Pour se rappeler notre première rencontre. Pour ce rappeler nos premières émotions. Pour moi il n’y a rien de plus beau que ce livre dans le monde entier. Car c’est grâce à ce livre et à la générosité d’un homme que je suis aujourd’hui devant vous, capable de m’exprimer sans haine. »

Lunielle le pensait. Sans son père, et sans ces contes, elle ne s’en serait pas sortit. Elle en était certaine. Elle regarda un instant par la fenêtre et se souvint de la suite de son histoire. Azma, il avait tout fait pour elle sans s’occuper de lui. Parfois elle se demandait si elle n’avait pas été un trop lourd fardeau pour ce jeune homme, mais à chaque fois qu’elle avait posé cette question, le regard froid qu’il lui avait lancé et ses explications par la suite l’avaient dissuadé de dire qu’elle n’avait été qu’une gêne. Il lui avait dit un jour que pour lui elle était un cadeau du ciel. La petite fille qu’il avait toujours voulu sans pour autant l’avoir demandé. Elle était son trésor.

La forgeronne sourit et une larme solitaire perla au coin de son œil. Première larme, depuis ce voyage dans le désert beaucoup de chose changeait en elle, elle en était consciente e telle s’en rendait beaucoup plus compte lorsqu’elle se souvenait de quelque chose. Son enfance avait certes commencé à l’âge de dix ans, mais elle n’en demeurait pas moins l’enfance la plus chouette qu’elle aurait pu souhaiter. Elle essuya la larme qui s’attardait et commença à boire son chocolat, regardant la jeune femme assise devant ce livre qui avait en quelque sorte réécrit sa vie.

« Vous savez, en réalité je ne sais pas si j’aime les contes depuis que je suis enfants. Et je ne sais pas non plus si on m’en a raconté lorsque j’étais petite. Je suis arrivée chez mon père j’avais déjà une dizaine d’année, il m’avait trouvé dans les bois près de Silmarie lors d’une de ses balades nocturne. Un soir alors que je faisais une énième fois le même rêve et que je réveillais encore mon père parce que je hurlais, il est arrivé avec un livre de conte. Il s’agissait d’histoire elfique et il a commencé à m’en lire. Je me souviendrais toujours ce jour là. J’avais l’impression d’être autre part, dans un monde ou personne ne pourrait plus jamais me faire oublier qui j’étais et j’ai commencé à m’ouvrir doucement à mon père. »

Flowène grimaça, songeuse. Elle ne pouvait pas s'imaginer ne pas être ouverte à son père. Et elle savait qu'elle n'était pas adoptée de sources sûres (combien de fois lui avait-on dit ''Tu as les yeux de ta mère'' et ''Tu as le sourire de ta mère'' !). Elle ignorait ce que l'on pouvait ressentir, et surtout, elle se sentait mal pour le père de Lunielle. Après tout, il avait fait l'effort d'adopter une petit qu'il avait trouvé dans les bois. Il aurait très bien pu la laisser là ou l'amener ailleurs, à une personne qui voudrait de cette enfant. Mais il l'avait recueillie et lui avait apparemment donné tout l'amour dont elle avait besoin. Et qu'avait-il eu comme remerciement ? Une fille peu ouverte.
Que pouvait-on donc ressentir en trouvant un enfant dans la forêt ? Comment aurait réagi Flowène ? Encore un des grands mystères de la race humaine... Si ça avait été un animal, la question ne se serait même pas posée. Après tout, elle avait trouvé Avalanche, blessée dans la forêt ! Et elle n'avait pas hésité une seconde avant de la prendre sous son aile ! Mais c'était la louve qui avait choisi de rester. Un enfant, cela pouvait être plus contraignant. Si elle en prenait soin, il la collerait et la handicaperait.
Puis, un petit garçon avait-il réellement un avenir à Muria ? Et surtout, souhaitait-elle et aurait-elle le courage d'en élever un ?

''Votre père doit être un homme remarquable...''

Un sourire se dessina sur ses lèvres avant qu'elle ajoute :

''...Et très courageux !''

Flowène ne put retenir cette petite remarque, un peu déplacée.
Lunielle sourit vaguement, sûrement plongée dans ses souvenirs. Elle devait en avoir quelques uns...

« Vous voyez, le contexte est différent. Je ne sais pas si je les aime, mais je leur voue un remerciement sans fin. Je ne sais pas ce qu’il se serait passé si mon père qui avait et a toujours la passion des contes n’avait pas décidé de me lire ce livre. C’est pour ça qu’on a décidé de créer ce livre. Pour se rappeler notre première rencontre. Pour ce rappeler nos premières émotions. Pour moi il n’y a rien de plus beau que ce livre dans le monde entier. Car c’est grâce à ce livre et à la générosité d’un homme que je suis aujourd’hui devant vous, capable de m’exprimer sans haine. »

Flowène hocha la tête pour lui montrer qu'elle comprenait parfaitement. Elle aussi avait été une enfant quelque peu renfermée après sa rencontre désastreuse avec ces Astorgs à Silmarie, au grand dam de sa famille. La petite fille généreuse, gentille et douce (quoique très proche de ses livres !) était subitement devenue craintive, peu sûre d'elle et asociale. Annabeth, qui adorait que sa sœur l'accompagne dans ses équipées rocambolesques (qui leur attiraient des ennuis à toutes les deux) fut vite déçue de voir que son aînée refusait catégoriquement. Ce n'est qu'en quittant Silmarie qu'elle avait dû s'ouvrir pour son voyage, à treize ans. On peut donc dire qu'elle comprenait tout à fait Lunielle.
Quoique, ce n'était ni un homme ni un livre qui l'avait sortie de sa prison mentale...

''Vous parlez de votre passé comme s'il n'avait débuté que lorsque votre père vous a trouvée. N'avez-vous aucun souvenir d'avant cette période ?''

Flowène était certes une femme pleine de jugeote qui évitait de se mêler de ce qui ne la regardait pas, une femme compréhensive, qui ne souhaitait pas mettre les autres dans l'embarras, elle n'en n'avait pas moins un énorme défaut : la curiosité. Souvent mal placée, à vrai dire.
Mais tant pis, c'était dit.

''Je suis désolée, si vous ne souhaitez pas répondre...''

Lunielle était encore plongé dans ses pensées lorsqu’elle entendit la remarqua de la jeune femme. Son père était remarquable oui et très courageux aussi. Elle avait comprit en quelques sorte pourquoi Flowène avait dit. Cependant lorsqu’on n’avait pas vécu cela, on ne pouvait pas réellement comprendre. L’elfe avait surement vécu avec sa famille, elle avait été élevée par elle. Lunielle s’était retrouvé du jour au lendemain avec une personne qu’elle ne connaissait pas, dans un monde qu’elle ne reconnaissait pas et surtout avec un trou à la place de sa mémoire.

Elle tenta de se souvenir de quelque chose, mais comme d’habitude elle ne pu rien se rappeler. Son seul souvenir était ce rêve. Celui qu’elle faisait depuis déjà 22 ans. Elle soupira. Les souvenirs c’est ce qu’elle chérissait le plus. La mémoire était son plus cadeau et pour rien au monde elle ne voulait perdre les souvenirs qu’elle avait vécu depuis l’incident jusqu’à aujourd’hui, mais elle aurait tant aimé retrouver ceux qu’elle avait perdu. Pour le moment, elle devait revenir au présent et c’est ce qu’elle fit lorsqu’elle entendit une nouvelle fois Flowène parler.

''Vous parlez de votre passé comme s'il n'avait débuté que lorsque votre père vous a trouvée. N'avez-vous aucun souvenir d'avant cette période ?''

Lunielle releva la tête et la regarda droit dans les yeux. Comment expliquer correctement. Elle chercha ses mots et au moment de les dire, la jeune femme reprit la parole.

''Je suis désolée, si vous ne souhaitez pas répondre...''

Lunielle sourit. Elle était comme ça parfois elle aussi. La curiosité était ce qui l’emportait, pourtant depuis qu’elle avait ouvert son esprit, les choses étaient différentes. Elle voyait ce qui l’entourait d’une manière totalement différente comme une sorte d’extension. Elle finit par parler.

« Ne vous excusez pas ce n’est pas grave. Il m’arrive aussi de demander des choses du tac o tac parce que je suis curieuse. Il n’y a pas de mal. Après tout c’est moi qui ai commencée à parler de ça. Je vais tenter de vous expliquer cela du mieux que je le peux. »

La forgeronne s’assit en tailleur dans le fauteuil et but un peu de son chocolat. Elle se concentra sur les sensations de cette journée. Puis se lança dans l’explication.

« En réalité, je ne me rappelle de rien avant mes dix ans. Le seul souvenir qui subsiste dans ma mémoire est sous forme de rêve. Je suis dans la forêt près de Silmarie, je me promène et après quelques instants quelqu’un me poursuit. Je cours, encore et toujours, je cours le plus vite que je peux, mais il arrive à me rattraper. L’homme me dit que je dois tout oublier, que c’est mieux ainsi. Il plaque sa main sur mon visage et c’est le noir complet. »

Elle s’arrêta un instant. Un frisson glacial parcourait son corps. Elle détestait ce rêve surtout qu’elle ne savait pas ce que cela voulait dire.

« Je ne sais pas ce que je devais oublier, mais je l’ai oubliée. C’était surement important pour enlever tous les souvenirs d’une petite fille, mais je n’ai à ce jour jamais retrouvée une seule bribe de mémoire. A chaque fois que je rends visite à mon père, je vais là ou il m’a trouvé. J’essaie de me souvenir, de ressentir des sensations ou autre mais rien. J’ai toujours ce trou noir d’avant mes dix ans. »

Elle s’arrêta une nouvelle fois. Elle s’était laissé torturer par ce vide durant trop longtemps et son caractère avait dés lors changé, devenant froid et glacial. Grâce a Ahina et Ethiann, ça allait beaucoup mieux maintenant. Elle arrivait à s’ouvrir un peu plus aux autres, même si elle n’était pas quelqu’un d’enjoué qui sautait sur tout le monde et qui pouvait charmer les gens seulement par son physique. Elle apprenait au fur à mesure, elle avait tant à apprendre encore. Elle soupira et repensa à ce que l’elfe avait dit de son père tout à l’heure.

« Vous savez, lorsque vous avez dit que mon père était courageux vous aviez raison. Elevé une petite fille trouvé quelque part ce n’était pas facile pour lui surtout que je ne lui ai pas facilité la tâche. Cependant ça a été beaucoup plus dur pour moi que pour lui. Vous, vous avez été élevé avec vos parents. Vous vous rappelez de chose lorsque vous étiez petite. Moi, je me suis réveillé à l’âge de dix ans et dans ma chambre il y avait une personne que je ne connaissais pas. J’étais dans un monde que je ne reconnaissais pas. J’essayais en vain de me souvenir. Tout ce qu’on m’avait laissé c’était un vide de dix années. J’ai du tout réapprendre, tout comprendre à nouveau. C’était une période assez compliqué et je souhaite que personne n’ai à vivre cela. »

Elle se tut et recommença à boire son chocolat. Elle n’avait pas voulu remettre la jeune femme à sa place, même si ça y ressemblait fortement. Elle avait seulement voulu lui expliquer. Lui expliquer comment cela c’était passé. Ce vide qu’elle avait ressentit et qu’elle ressentait encore aujourd’hui, son père en avait comblé une partie avec de nouveau souvenirs, de nouvelle choses. Il lui avait appris énormément, mais il lui manquerait toujours quelque chose. Un coin de sa mémoire serait à jamais vide et rien ne pourrais remplacer cela, même pas l’amour incommensurable d’un père tel qu’elle avait.

[Désolée de l'ENORME retard de réponse, mais j'ai vraiment pas eu le temps ou la motivation... Embarassed

]

« Ne vous excusez pas ce n’est pas grave. Il m’arrive aussi de demander des choses du tac o tac parce que je suis curieuse. Il n’y a pas de mal. Après tout c’est moi qui ai commencée à parler de ça. Je vais tenter de vous expliquer cela du mieux que je le peux. »

Lunielle fit une pause. Flowène ne s'attendait pas à ce qu'elle lui déballe sa vie privée en faisant cette remarque anodine. D'ailleurs, elle ne s'attendait pas à ce que Lunielle lui déballe sa vie privée du tout ! Les deux jeunes femmes se connaissaient à peine, et elle lui racontait sa vie. D'un côté, l'Elfe était plutôt honorée. La confiance était une chose très... étrange à ses yeux, une chose difficile à obtenir, surtout chez un inconnu. Peut-être Lunielle était-elle moins méfiante qu'elle, mais raconter ainsi sa vie à une parfaite inconnue ?... Montrer ses faiblesses, dévoiler ses défauts ?
Pourtant, elle ne se permit pas de l'interrompre, et attendit qu'elle continue, tandis que l'Elfe s'installait plus confortablement et buvait un peu de sa boisson.

« En réalité, je ne me rappelle de rien avant mes dix ans. Le seul souvenir qui subsiste dans ma mémoire est sous forme de rêve. Je suis dans la forêt près de Silmarie, je me promène et après quelques instants quelqu’un me poursuit. Je cours, encore et toujours, je cours le plus vite que je peux, mais il arrive à me rattraper. L’homme me dit que je dois tout oublier, que c’est mieux ainsi. Il plaque sa main sur mon visage et c’est le noir complet. »

Flowène ne dit rien, mais frissonna légèrement. Un homme. Encore et toujours les hommes, ces êtres étranges, certains doux et gentils, d'autres fourbes et calculateurs. Les hommes qui avait pris son enfance et son innocence et qui, visiblement, avait aussi dérobé quelque chose à Lunielle.
Il s'avérait que les deux inconnus avaient plus de points communs que de différents...

« Je ne sais pas ce que je devais oublier, mais je l’ai oubliée. C’était surement important pour enlever tous les souvenirs d’une petite fille, mais je n’ai à ce jour jamais retrouvée une seule bribe de mémoire. A chaque fois que je rends visite à mon père, je vais là ou il m’a trouvé. J’essaie de me souvenir, de ressentir des sensations ou autre mais rien. J’ai toujours ce trou noir d’avant mes dix ans. »

Flowène fronça les sourcils. Qu'est-ce qui était le pire ? Perdre son insouciance, sa liberté, ou se voir dérober ses souvenirs ?
La belle scruta le beau visage de son interlocutrice, ne sachant soudain que dire. Une idée horrible, affreuse, une idée qu'elle ne pouvait formuler à haute voix devant son interlocutrice. Cet homme... Qu'avait-il fait qu'elle doive oublier ?
Et si Lunielle et Flowène avaient toutes deux été victimes du même... crime ?

« Vous savez, lorsque vous avez dit que mon père était courageux vous aviez raison. Elever une petite fille trouvé quelque part ce n’était pas facile pour lui surtout que je ne lui ai pas facilité la tâche. Cependant ça a été beaucoup plus dur pour moi que pour lui. Vous, vous avez été élevé avec vos parents. Vous vous rappelez de chose lorsque vous étiez petite. Moi, je me suis réveillée à l’âge de dix ans et dans ma chambre il y avait une personne que je ne connaissais pas. J’étais dans un monde que je ne reconnaissais pas. J’essayais en vain de me souvenir. Tout ce qu’on m’avait laissé c’était un vide de dix années. J’ai du tout réapprendre, tout comprendre à nouveau. C’était une période assez compliqué et je souhaite que personne n’ait à vivre cela. »

Flowène observa son interlocutrice, sans répondre. Elle comprenait ce que Lunielle voulait dire, ce qu'elle essayait de lui faire comprendre. Toutefois n'était-elle pas de son avis.

''Il y a parfois des choses qu'il vaut mieux oublier.''

Un instant, la belle se dit qu'elle aurait préféré être à la place de Lunielle. Après tout, elle avait la chance d'avoir oublié. Si on lui avait fait subir des atrocités, elle n'en n'avait aucun souvenir. Peut-être était-ce mieux. Flowène aurait bien aimé, elle, ne pas se rappeler de cet horrible soir à Silmarie... Sa vie aurait été tellement plus simple... Elle aurait pu sortir sans crainte de sa maison, ne plus se retenir de crier quand une main masculine était près d'elle, même sans mauvaises intentions, ne plus fuir quand un garçon se rapprochait trop. Elle aurait pu mener une vie tellement plus joyeuse...
Mais elle n'aurait jamais pu connaître ses parents, ses parents si aimants, sa sœur si écervelée, mais si adorable. Malgré cet incident, sa famille avait été la meilleure qu'elle aurait pu avoir.
Aurait-elle supporter de vivre avec un inconnu qu'elle ne pouvait appeler ''père''?

''Si cet homme vous aviez fait voir ou subir des atrocités, peut-être vaut-il mieux que vous ne vous en souveniez pas.''

Elle attendit un instant, se remémorant sa première rencontre officielle avec Eléa. Oublier, passer à autre chose.

''Je ne sais pas ce que c'est, que ne de pas savoir, je n'ai jamais perdu mes souvenirs d'enfance. Mais... Si je puis me permettre, peut-être ne devriez-vous revenir sans cesse sur ce que vous ne retrouverez sûrement jamais. Vous avez eu une nouvelle famille, une nouvelle vie qui semble vous avoir réussi. Ces souvenirs que vous recherchez ne feront que vous replonger dans le passé, dans la souffrance et la douleur, aussi, probablement. Le jeu en vaut-il la chandelle, selon vous ?''

Flowène avait l'habitude de jouer aux femmes sages et expérimentées, surtout avec Annabeth, qui elle n'était pas vraiment un modèle de sagesse. Mais elle ne se considérait pas vraiment comme telle. Elle donnait son avis, point.
Et son avis n'était pas forcément le plus avisé...

[HRP]Y'a pas de mal t'en fais pas ^^[/HRP]

La forgeronne regarda la jeune femme devant elle. En parlant, on pouvait sentir de la tristesse en elle. Elle avait surement vécu des choses dont on ne pouvait comprendre le sens, des choses qui lui faisaient parler ainsi. Elle pouvait comprendre le besoin d’oublier et de ne plus se rappeler certaine chose. Comme elle l’avait dit, parfois il est peut être mieux d’oublier, cependant Lunielle n’avait pas été élevé avec ce genre de raisonnement, tout au contraire, on lui avait appris que la mémoire était la chose la plus importante dans la vie et elle était volontiers d’accord avec cet enseignement.

Elle se demanda si elle devait le dire à Flowène, elle semblait avoir tellement souffert. L’elfe n’oserait pas lui demander ce qui lui était arrivé, ces choses là étaient personnelles. Si elle avait parlé de son passé, c’était parce que cela ne la gênait pas et ce n’était pas non plus une faiblesse pour elle. Après tout comment utiliser contre quelqu’un le faite qu’elle est oublié une partie de sa vie ? Certes on pouvait lui promettre de lui rendre sa mémoire ou alors de lui dire ce qui c’était passé, mais qui serait assez stupide pour faire cela ? Il y avait toujours un prix à tout et si Luni voulait retrouver la mémoire, ce n’était pas non plus pour cela qu’elle ferait n’importe quoi.

« C’est vrai, j’ai eu une nouvelle famille, une nouvelle vie qui me va et c’est parfait comme ça, cependant ce n’est pas tout. J’ai été élevé dans une certaine optique par cette nouvelle famille justement. Je ne dirais pas qu’oublier n’est pas une bonne chose, je suis d’accord avec vous, parfois oublier certaines choses ne peut pas faire de mal. Il y a des moments d’une vie qu’il faut parfois oublier, seulement mon père m’a apprit quelque chose, quelque chose qui est ancré en moi et dont je ne peux me défaire. »

Elle s’arrêta un instant, cherchant les paroles exactes. Il avait fait un très long discours avant lorsqu’après quelques tentatives pour récupéré sa mémoire, elle avait décidé de laisser tomber, pourtant elle ne se rappelait que le sens et non la forme.

« Un jour, alors que j’avais abandonné l’idée de savoir ce qu’il m’était arrivé parce que je n’arrivais à rien, il m’a dit qu’une vie sans mémoire n’était une vie. Une vie ou l’ont peut oublier les mauvaises choses n’est pas une vie. Je peux parfaitement comprendre vos réticences au faite de chercher mon passé mais c’est mon père qui me pousse le plus à récupéré mes souvenirs et pour lui je ferais n’importe quoi. »

Elle se souvenait du lien qui s’était établit entre eux après avoir parlé. La forgeronne alors en apprentissage avait décidé de faire comme son père lui demandait mais pas forcément pour lui faire, elle devait savoir ce qu’il s’était passé pour autre chose.

« Si je cherche à savoir ce qui m’est arrivé, c’est aussi parce que j’ai besoin de savoir. J’ai besoin de savoir si c’est ma faute ou pas, j’ai besoin de ma mémoire. Et si c’était moi qui étais dangereuse ? Si c’était ma faute dans cette histoire ? Je ne veux pas faire de mal aux gens qui m’entoure c’est aussi pour ça que je veux retrouver ma mémoire. »

Elle s’arrêta soudainement, se souvenant d’une parole de son père. Elle ne savait pas si elle devait la dire, mais tant pis.

« Mon père m’a aussi dit une fois que c’était les évènements passés qui nous avait forgé tel que nous étions et qui si nous venions à en perdre une partie alors nous perdions une partit de nous même. Oublier ne nous mènerait que dans le mensonge et nous permettrait de refaire les mêmes erreurs. On n’évolue dans le présent et dans le futur que parce qu’on tire des enseignements du passé. C’est pour cela que je ne peux me résoudre à laisser tomber. Pour toutes les raisons que je vous ai dites. »

Lunielle replongea son nez dans sa tasse. Elle avait beaucoup appris de son père et si elle n’avait désiré retrouver sa mémoire, elle le devait, pour lui, pour elle. Pour de nouveau être entière et continuer à avancer, elle n’avait pas le choix, c’était ainsi qu’elle avait été élevé par sa nouvelle famille et c’est ainsi qu’elle voulait évoluer.

[ENFIN je réponds ! ^^ Désolée de t'avoir fait attendre Wink

J'ai fait un peu avancer les choses, car le RP se prolonge et, personnellement, je n'ai plus trop d'inspiration, donc... ^^]

« C’est vrai, j’ai eu une nouvelle famille, une nouvelle vie qui me va et c’est parfait comme ça, cependant ce n’est pas tout. J’ai été élevé dans une certaine optique par cette nouvelle famille justement. Je ne dirais pas qu’oublier n’est pas une bonne chose, je suis d’accord avec vous, parfois oublier certaines choses ne peut pas faire de mal. Il y a des moments d’une vie qu’il faut parfois oublier, seulement mon père m’a appris quelque chose, quelque chose qui est ancré en moi et dont je ne peux me défaire. »

Flowène ne l'interrompit pas, sentant venir le discours. Ç'aurait été malpoli. La demoiselle se doutait que ni l'une ni l'autre ne pourrait tout à fait convaincre l'autre de son raisonnement. Lune qui avait été témoin de choses certainement... Pas très jolies, mais qui avait la chance de ne pas s'en souvenir et l'autre qui avait vécu des choses traumatisantes qui avaient gâché sa vie et l'avait changée à tout jamais. Des choses qu'elle aurait préféré oublier, des choses assez horribles et ignobles pour qu'elle ne se sente jamais à l'aise avec un ou plusieurs hommes (surtout les Astorgs). Ces souvenirs avaient envahi ses rêves et les avaient peuplé d'images effrayantes, de rictus déformés par le sadisme et la perversité et de sombres ciels de nuit sans étoiles. Cette situation était en tout point comparable à celle d'un guerrier qui se serait blessé au combat, et qui aurait refusé de faire soigner sa blessure. La plaie s'infecte alors peu à peu, la douleur s'installe, de plus en plus présente, et devient presque insupportable. Flowène était parvenue à trouver l'onguent qui pourrait refermer sa blessure psychologique, mais après l'avoir laissée tellement de temps ouverte, sans prendre le temps de la faire examiner ou de la montrer à un spécialiste, elle n'ignorait pas qu'elle en garderait à jamais une cicatrice.
Peut-être la situation de Lunielle était comparable à la sienne. Ce souvenir qui la fuyait depuis toute petite était peut-être sa cicatrice à elle.
A chacune ses blessures de guerre.

« Un jour, alors que j’avais abandonné l’idée de savoir ce qu’il m’était arrivé parce que je n’arrivais à rien, il m’a dit qu’une vie sans mémoire n’était une vie. Une vie ou l’ont peut oublier les mauvaises choses n’est pas une vie. Je peux parfaitement comprendre vos réticences au fait de chercher mon passé mais c’est mon père qui me pousse le plus à récupérer mes souvenirs et pour lui je ferais n’importe quoi. »

En réalité, plus Lunielle exposait ses arguments, moins Flowène la suivait. Encore, qu'elle soit menée par sa curiosité de savoir ce qui avait disparu, ça, l'Elfe pouvait le comprendre. Elle-même avait une soif de connaissances qui n'avait d'égale que sa curiosité. En réalité, à la place de son interlocutrice, elle ne doutait pas elle-même de vouloir connaître son passé. De savoir ce qui avait bien pu lui arriver, pourquoi elle ne s'en souvenait plus... Connaître ses vrais parents... Oui, cela valait la peine de traverser des épreuves et de souffrir.
Mais Flowène avait l'impression que c'était le père de sa nouvelle amie qui l'incitait depuis le début à vouloir savoir. Aux yeux de l'Elfe, c'était quasiment malsain.
Si son père à elle avait agi ainsi, si elle s'était livrée à lui et qu'il lui aurait conseillé une idée de la sorte (ne pas oublier le passé), elle l'aurait sûrement envoyé balader.
Même si les deux jeunes femmes n'avaient pas le même père, même si chacune avait un cas différent de l'autre, Flowène, après ce qu'elle avait vécu, ne pouvait s'empêcher de vouloir contredire son interlocutrice. Elle n'ignorait pourtant pas que toutes deux avaient leurs raisons et qu'il était inutile de vouloir les faire changer d'avis.

« Si je cherche à savoir ce qui m’est arrivé, c’est aussi parce que j’ai besoin de savoir. J’ai besoin de savoir si c’est ma faute ou pas, j’ai besoin de ma mémoire. Et si c’était moi qui étais dangereuse ? Si c’était ma faute dans cette histoire ? Je ne veux pas faire de mal aux gens qui m’entoure c’est aussi pour ça que je veux retrouver ma mémoire. »

Voilà qui était bien plus logique. A présent, Flowène commençait à cerner le besoin de savoir de la demoiselle. Tout cela n'était pas qu'à cause de son père.

« Mon père m’a aussi dit une fois que c’était les évènements passés qui nous avait forgé tel que nous étions et qui si nous venions à en perdre une partie alors nous perdions une partit de nous même. Oublier ne nous mènerait que dans le mensonge et nous permettrait de refaire les mêmes erreurs. On n’évolue dans le présent et dans le futur que parce qu’on tire des enseignements du passé. C’est pour cela que je ne peux me résoudre à laisser tomber. Pour toutes les raisons que je vous ai dites. »

Le père de Lunielle devait être une personne remarquablement intelligente et philosophe. Juste par curiosité, la demoiselle aurait apprécié le voir, rien qu'une fois, pour faire sa connaissance. Pourtant, elle ne pouvait se résoudre à demander une entrevue avec lui à sa fille, pour la simple et bonne raison que Flowène ne pourrait rester indéfiniment à Tamawa. Et d'ailleurs, s'il n'était pas dans cette Cité, elle ne pouvait voyager dans le seul but de rencontrer un homme. SURTOUT un homme. Même intelligent, même apparemment gentil, vu comme sa fille en parlait, Flowène ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle ne pouvait pas faire confiance à la gente masculine.

''Ainsi c'est un peu par peur que vous voulez recouvrer votre mémoire. La peur de faire du mal à ce qui vous sont chers.''

Un petit ricanement sans joie s'échappa des lèvres de l'Elfe aux cheveux azurés.

''Moi c'est la peur des autres qui m'a obligée à fuir tout au long de ma vie.''

Flowène ne prit même pas garde à ses propos et, un court instant, elle regretta de s'être ainsi dévoilée. Elle n'avait pas vraiment envie d'en parler, en réalité, et puis, ramener la conversation sur elle ne l'intéressait pas vraiment.

''Je ne peux m'empêcher de trouver des contre-arguments à vos dires, je ne peux m'empêcher de penser que vous avez tort et que vous devriez arrêter. Mais je ne suis pas à votre place, je ne vis pas dans votre corps, je n'ai pas votre esprit, ainsi je ne peux juger de ce qui est le meilleur pour vous. Je ne peux que vous souhaiter bonne chance dans votre recherche du passé et espérer qu'elle ne détruira pas votre avenir.

Flowène avait conscience que, dites comme ça, ses paroles pourraient laisser penser qu'elle allait prendre congé. D'ailleurs, cela n'était pas une bonne idée. Perce-Neige et Avalanche commençait à s'ennuyer, et la louve lui jetait d'ailleurs quelques regards impatients de temps à temps, depuis quelques minutes. La demoiselle ignorait pendant combien de temps elles avaient discuté de passé et d'avenir, de découvertes et autres, mais il n'était pas facile d'ennuyer la louve blanche à tel point qu'elle baissait sa garde et prenait moins à cœur son rôle de garde du corps. Peut-être sentait-elle que sa maîtresse était parfaitement à l'aise avec Lunielle, et qu'elle ne courait aucun danger. Quoiqu'il en soit, les deux bestioles comme leur maîtresse avaient un principal point commun : la paranoïa. Si elles faisaient assez confiance à l'Elfe pour endormir leur vigilance, alors, Flowène ne courait aucun danger.
Néanmoins, bien qu'elle-même ne s'ennuyait pas du tout et qu'elle se sentait bien avec la demoiselle, elle n'ignorait pas que le temps était précieux. De plus, abuser plus longtemps de la gentillesse de son hôte pourrait ne pas être très poli.

''Peut-être devrions-nous partir. Non pas que votre compagnie me soit désagréable, mais je ne veux pas plus longtemps abuser de votre hospitalité et de votre gentillesse à mon égard. Vous êtes réellement une personne remarquable, Lunielle. Sachez que je ne regrette pas cette rencontre.''

Lunielle comprenait parfaitement la position de la jeune femme. Personne de toute façon ne résonnait de la même façon et il n’était pas malin de toute façon d’essayer de faire changer l’opinion des gens, surtout si ceux-ci étaient diriger par leur sentiments. Elle sourit doucement à la remarque de la jeune femme. Oui, c’était surtout par peur d’être quelqu’un de peu recommandable qu’elle voulait retrouver sa mémoire. Elle était certaine que cela allait changer quelque peu sa vie, mais au final elle avait besoin de savoir. Si jamais cela devait se reproduire, elle ne le supporterait pas, car cette fois ci personne ne lui ferait perdre la mémoire, elle en était certaine et elle ne pourrait supporter de faire du mal à ceux qu’elle aimait. Elle attendit un instant et la seconde remarque qu’elle fit pénétra son esprit doucement pour y rester ancré. La peur des autres. Combien de fois avait-elle pensé à cela lorsqu’elle était sous le coup de l’esprit, pourtant maintenant elle n’était plus effrayer, elle vivait et même si elle n’avait pas encore récupéré sa mémoire défaillante, elle était certaine que cet état ne durera pas. Elle pourrait bientôt se souvenir de ce qu’elle avait fait ou de ce qu’elle avait été. Elle écouta ensuite distraitement ce que disait Flowène et décida d’y répondre.

« La même chose pour moi. Je ne pense pas qu’essayer de faire changer les autres soit une bonne idée. On a tous à l’esprit une façon de voir les choses qui nous sont arrivé et c’est grâce à cela qu’on est comme ce que l’on est. Je vous remercie aussi pour vos encouragements, mais je suis persuadé que quoi qu’il se soit passé, cela ne détruira pas la personne que je suis devenue. J’ai bien plus grandit comme je suis aujourd’hui que comme j’étais avant. Dix années ne peuvent influer énormément sur vingt deux autres années, enfin c’est ma façon de voir les choses. »

Elle s’arrêta un instant, elle se demandait si cela était juste. Et si elle avait tué quelqu’un était jeune ? Cela ne changerait pas qui elle était maintenant, elle en était persuadé, après tout elle avait tout réapprit de par son père, elle avait des valeurs aujourd’hui qui la ferait réfléchir, mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait changer de comportement ou de personnalité. Elle se laissa aller dans son fauteuil et finalement lorsque l’elfe parla de partir, elle regarda dehors et si dit qu’elle devait elle aussi reprendre le travail. Après tout elle avait quelques commandes à honoré et elle venait d’entendre la cloche d’entrée de la porte de la forge. Elle se leva alors et alla chercher les vêtements de la jeune femme. Il ne lui fallut que quelques minutes pour revenir. Elle posa alors les vêtements près de Flowène.

« Et voilà, ils sont tous sec. Ce fut réellement agréable de parler avec vous et j’espère que le reste de votre séjour se passera avec moins d’éclaboussures. »

Elle sourit doucement et continua.

« Bien je vais vous laisser vous changer, j’entends un client qui vient d’arriver. Il vous suffira de descendre les escaliers pour sortir. Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit, un de ces quatre lorsque vous venez à Cydonia, n’hésitez pas, je suis pratiquement toujours là. Et si je ne suis pas là, je ne suis jamais très loin. »

Elle fit un signe de tête et descendit les escaliers en hélant le client. Le travail l’attendait de nouveau, cependant elle était contente d’avoir rencontré cette jeune elfe peu commune. Elle commença alors à parler avec le client qui décidément demandait des choses peu communes ces derniers temps. Elle se demandait si c’était elle qui avait changé depuis son voyage à Tamawa ou si c’était les autres qui étaient différents, mais elle ne se faisait pas d’illusion, ce qui était arrivé là bas, l’avait changé en quelque sorte. Même s’il s’agissait d’un changement presque imperceptible, elle savait qu’elle n’était plus tout à fait la même et ça ne la dérangeait pas réellement. Les choses évoluaient et les hommes aussi. Elle espérait que bientôt, elle pourrait se souvenir. Se souvenir et finir de se reconstruire pour enfin redevenir elle-même. Avec un sourire commerçant, elle écouta patiemment les demandes de son client.

[Désengagé, merci pour ce rp ^^]

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