Le soleil s'était levé depuis quelques heures sur le port d'Erathia, et l'on pouvait entendre les cris des marins et pirates qui s'affairaient sur le quai, chargeant les bateaux, ou déversant leur cargaison sans aucun ordre apparent. L'air était frais et un petit vent léger faisait se dresser les pavillons des bâtiments encore ancrés au port. l'odeur de l'eau salée emplissait l'endroit et le nez des passants et des équipages. Derrière la ligne de bateau, l'eau s'étendait à perte de vue jusqu'à l'horizon, noyant le regard de celui qui s'aventurait à la contempler, dans un océan de bleu limpide et lisse dont la seule limite était le ciel.
Ciel qui d'ailleurs avait décidé d'être clément et offrait lui aussi un dégradé de bleus qui valait la peine qu'on s'y intéresse. Aucun nuage ne venait obscurcir cette matinée d'automne. Le cri des oiseaux de mer résonnait par dessus la cacophonie régnante sur le port de la ville. Mais on finissait par oublier tout ces bruits dérangeant et par ne voir plus que la beauté du lieu. C'était tout du moins l'avis de l'homme qui se trouvait là, assis sur un muret de pierres sèches et qui contemplait ce paysage insolite qui s'offrait à lui.

Il inspira un long moment et ferma les yeux en souriant. Il était assez grand, mais sa carrure longiligne laissait deviner qu'il ne faisait partie d'aucun équipage. Ses longs cheveux tombaient en cascade sur ses épaules, recouvrant le col de son manteau d'un brun lisse et uniforme. On pouvait apercevoir la chemise blanche qui lui couvrait le torse, mais dont seule la partie droite tenait encore honorablement dans le pantalon, retenue par une ceinture de cuir qui paraissait aussi vieille que les pierres sur lesquelles il se trouvait assis.
Son nom était Haniel, il habitait le centre de la cité depuis près de trois ans. Il lui arrivait souvent de venir passer quelques heures à contempler la mer sans adresser la parole à quiconque. Il faut dire que peu de gens osaient s'approcher de lui. Était-ce de par son allure un peu débraillée? ou simplement le fait que la confiance, ces derniers temps, n'était pas très rependue sur le continent? L'homme n'en savait rien, et ce n'était pas vraiment une question dont la réponse l'intéressait réellement. Et puis il n'avait aucun droit d'en vouloir aux gens qui ne lui accordait pas leur confiance compte-tenu des circonstances.

Car Haniel était en réalité un voleur. Cela faisait maintenant près de dix ans qu'il vivait de ce mode de vie sans attaches et il était passé maître dans la tromperie, l'escroquerie et le vole. Il vivait d'ailleurs très bien de ses gains et s'en satisfaisait pour le moment. Il avait cependant une ambition bien plus grande que de rester un simple voleur des villes. Mais cela, c'est une autre histoire.
Aujourd'hui, notre voleur n'avait pas l'intention de s'en prendre à qui que ce soit. Non, il comptait profiter de sa journée pour faire un peu de repérage. Le port était l'endroit idéal pour cela car on y voyait souvent débarquer des étrangers ou passer des passants, visiteur d'un jour ou d'une semaine. Le genre de cible favorite d'Haniel car en général, il n'avait pas le temps de faire esclandre lorsqu'ils se rendaient compte du piège dont ils avaient été victime. Et généralement, le butin était plus conséquent que lorsqu'il s'en prenait aux bourses des citadins qui avaient bien souvent la présence d'esprit de laisser leur trésor bien caché sous leur matelas.

Le jeune homme rouvrit les yeux et commença donc à observer ce qu'il se passait autour de lui. Il balaya une première fois le quai et s'attarda un instant sur une cargaison dont les couleurs ravissaient les passants. Il s'agissait simplement d'une cargaison de fruits. Notre voleur haussa les épaules, il n'avait pas encore faim, mais au moins, il savait déjà ce qui lui servirait de dessert.
Il reprit donc son inspection des passants qui animait le port de plus en plus bruyant au fur et à mesure que le soleil montait dans le ciel. D'ici deux heures, d'après ses estimations, il atteindrait son zénith. Aucune proie très attirante ne s'offrit à son regard. Il ferma de nouveau les yeux, il avait le temps, c'était un des point fort de son métier, il n'avait absolument aucune obligation. De plus, il ne craignait pas qu'on lui vole quoi que ce soit, car il ne possédait rien sur lui. Il décida d'attendre ainsi les yeux clos, assis sur son muret, tout en écoutant attentivement les bruits alentours. Si quelque chose digne d'attention survenait, il le sentirait, il l'entendrait avant de le voir...

-Je m’ennuis! Cria un homme avec rage dans le port en cette belle matinée d’automne.

Oui, Clovis s'ennuyait atrocement. Cela durait déjà depuis trop longtemps, une année c'était passée depuis son arrivé à Érathia. Une année sans armes, pire que ça! Une année à ne pouvoir ne tuer personne. Il ne pouvait cependant que s'en prendre qu'à lui-même. Après tout, il n'avait pas le choix de se faire oublier quelque temps, à tuer au point où il le faisait, notre héro aurait bien fini par se faire prendre et là, c'était la mort assurée.

Toutefois, c'est avec un sourire que le jeune Cydien fini sa phrase. Après tout, il était maintenant temps pour lui de repartir pour sa citée natale, Cydonia. Normalement, un jeune homme d'environ dix-sept ans devait l'y attendre. Mais cela est une autre histoire...

-Que vais-je faire, j’ai tout de même la journée a passée avant de partir. Se dit pour lui-même l’orphelin avant de se remettre a marché.

Tout le monde le regarda s'éloigner dans le port, le cri n'était pas passé inaperçu, mais ce n'est pas ça qui faisait que les gens continuaient à le regarder. Et non, le cri n'était que l'amorce, c'était plutôt le style du beau et grand Cydien aux cheveux de neige qui continuait d'attirer les regards. Clovis était habillé de la manière qui suit : de longues bottes de cuire blanches avec pour attache un lacet doré entrecroisé a quatorze endroits différant. Les bottes s'arrêtaient là où un pantalon en lin commençais, le tout cette fois si noir avec des motifs blancs qui partaient dans tous les sens. Une ceinture argenté tenait le pantalon à sa taille avec pour boucle un dragon métallique. Mais ceci était encore plutôt normale, ce qui attirait vraiment le regard des passants du port était sa veste blanche pourvut d'un capuchon et plusieurs boutons en or. Oui, vous l'aurez deviné, c'est habit lui donnait un aire noble et riche, ce qu'il était loin d'être, il n'avait pas un Talent sur lui.

Continuant a marché dans le port, notre protagoniste ce foutait royalement des regards que les gens portaient sur lui. Il avait bien mieux à faire, imaginer comment il aurait pu tuer telle ou telle personne par exemple, ceci dit, il n'aimait pas torturer son cerveau avec des choses aussi plaisante que ça sans pouvoir passer à l'action. Donc notre Cydien passa plutôt le plus clair de son temps à tout regarder : marin, voyageur ou simple passant, navire de pêche et de transport. Son regard ce porta même sur une cargaison de fruits colorés venant sans doute des quatre coins d'Azthia.

Mais ce qui ne manqua pas d'attirer réellement son regard était un homme assis sur un muret les yeux fermé.

*Surement un clochard.*Pensa Clovis avant de vraiment le détaillé de son oeil valide.

L'homme avait de longs cheveux brun, ce qui avec son style vestimentaire actuel lui donnait une allure des plus négliger. Clovis fini par se dire qu'il ne servait à rien de s'en préoccuper davantage. Bien que l'homme se distingue par son manque de gout vestimentaire à comparer aux autres personnes présentes dans le port, l'homme n'était pas digne d'intérêt.

Donc Clovis vint pour continuer sa route, mais en passant face à celui qu'il pensait être un simple clochard, notre Cydien se fit légèrement bousculer par un gros marin qui sentait le poisson pas frais. Clovis mit rapidement la main sur l'épaule du marin vêtu de vert pour l'arrêter dans son allé, notre meurtrier avait deux ou trois choses à dire à ce pêcheur. Quelle erreur, Clovis découvrit rapidement quand l'homme se retourna vers lui qu'il était un Astorg et que si une bagarre se déclarait entre eux deux, sans aucune arme sur lui, le marin aurait tôt fait de le maitriser.

-J'ai vraiment été bête sur ce coup-là. Dit Clovis.

Le marin répliqua quelque chose que l'orphelin ne comprit pas.


(hj: je suis sûr qu'il dois rester plein de faute encore et je m'en excuse... mais l'homme fatigué que je suis en ce moment ne vois pas autre chose. J'éditerai si j'en revois d'autre demain.)

Haniel était toujours aussi stoïque sur son muret de pierres grises qui semblait près à s'effondrer. Les yeux clos, il lui sembla que quelqu'un l'observait. Mais il n'y prêta aucune attention particulière,cela arrivait souvent dans l'enceinte de la cité. Sa tenue négligée et sa tendance à se balader en solitaire n'inspirait pas confiance et les gens méfiants avaient tendance à le surveiller du coin de l'oeil. Il s'y était habitué, même si cela rendait ses pratiques pour le moins illégales un peu compliquées à exécuter à l'intérieur de la cité d'Erathia.
Mais notre voleur s'en était accommodé comme il le pouvait et suivait ses cibles pendant plusieurs jours, attendant que celles-ci mettent le pied hors de la cité. Sa discrétion lui avait permis d'éviter sans problème la potence. Il lui arrivait même parfois de dormir dehors lorsqu'il était en "mission" afin de ne pas perdre une seconde de la vie de sa proie. Il faut dire qu'Haniel était un voleur des plus méticuleux. Lorsque l'on gagne sa vie grâce au labeur des autres, il ne faut jamais rien laissé au hasard, et ça, il l'avait appris et mis en oeuvre depuis des années.

L'immobile statue qu'il était devenu restait cependant toujours attentive à ce qu'il se passait autour d'elle. Il ne perdait pas une miette des allées et venues des passants et de leurs conversations lorsque ces derniers passaient assez près pour que leurs voix lui parviennent. Quelque chose d'intéressant venait de se produire. Si il se fiait à son ouïe, deux personnes venaient de se percuter à quelques pas de lui. Intrigué, l'homme finit par ouvrir les yeux, cédant à sa curiosité, l'un de ses péchés les plus prononcés.
Haniel cligna plusieurs fois des yeux pour s'habituer à la luminosité ambiante. Plus de temps avait passé qu'il ne le supposait. Le soleil avait atteint son zénith et chauffait la terre de ses rayons. Le voleur observa ce qu'il se passait juste devant lui. Un drôle de personnage qui ne devait pas être là depuis longtemps s'était apparemment trouvé sur le chemin d'un marin fort musclé et à l'allure peu avenante.

Haniel ne put s'empêché de sourire à la réplique de l'homme. Bête, oui, ça résumait plutôt bien la situation. L'homme était assez étonnant. il possédait une chevelure aussi blanche que la neige et était vêtu majoritairement de blanc. *Chacun ses goûts après tout...* Ses habits lui donnait l'air d'appartenir à une famille de notables aisés. Le genre de personne qui représentait un certain intérêt au yeux d'Haniel.
Le marin insulta le mage blanc. Ce dernier ne sembla pas vraiment comprendre ce qu'on venait de lui dire. D'après ce qu'Haniel pouvait voir il devait s'agir d'un Cydien. Si personne n'intervenait, il y avait de forte chance que ce petit bourgeois se fasse lyncher par le colosse qui lui faisait face. Et là, ce serait adieu la jolie bourse pour notre voleur. Décidant donc d'agir pour son propre intérêt, Haniel se leva et observa longuement le muret sur lequel il était assis. Il se baissa lentement et tira l'une des pierres centrales qui le constituait. Il s'écarta alors vivement du muret qui ne tarda pas à s'affaisser sur lui même avant de répandre ses pierres sur le quai.

-Attention!!!!

Haniel avait crié cela à l'attention des deux protagonistes. Mais les pierres ne firent que rouler avant de s'arrêter aux pieds du marin et du Cydien sans causer plus de dégâts. Haniel s'excusa dans la langue du marin puis en Cydien, un léger sourire ironique flottant sur ses lèvres. Le marin contempla le voleur un instant puis reporta son attention sur le mage tout de blanc vêtu. Il finit par hausser les épaules et laisser échapper quelques nouveaux jurons avant de passer son chemin.
Bien, voilà qui était parfait. Exactement ce qu'avait prévu Haniel. Il s'approcha de quelques pas de l'étranger, évitant les pierres qui encombraient le passage. Son intervention paraissait être le fruit du hasard, et pourtant, le voleur avait tout préparé et un plan était déjà entrain de se former dans son esprit, qui avait pour but de détrousser ce pauvre Cydien de tout ce qu'il possédait. Haniel s'adressa donc directement à sa future victime, dans un Cydien parfait. A force de voyager, il avait finit par maîtriser parfaitement quasi toutes les langues d'Azthia.

-Vous devriez faire attention à l'endroit où vous mettez les pieds cher monsieur, les marins sont tout ce qu'il y a de plus féroce à Erathia...

Il lui adressa un sourire franc et inclina légèrement la tête comme une salutation polie.

[ Modération par Eléa : Le Cydien est la première langue apprise dans toutes les cités d'Azthia (Storghein exclue) ]

Clovis sentait la pression monter, le regard du marin était menaçant. Mais dans la citée lumineuse il se faisait un devoir de ne pas exposer ses dons caché. Après tout, se transformer en animaux pour attaquer qui que ce soit n'était clairement une mauvaise idée de toute manière, il se devait de garder sa couverture de gentil homme à Érathia. Le Cydien s'était donc résigné à subir le courroux d'un marin sans réagir, certes, son honneur en prendrait un coup, mais il pourrait continuer à se cacher dans cette citée.

Toutefois, sans s'y attendre, Clovis fut sauvé par un coup du sort. Du coin de son oeil valide il vit le clochard tirer l'une des pierres du muret et quelque seconde plus tard leur crier de faire attention.

*Folie veille toujours sur moi.*Pensa Clovis.

Oui, quand une personne ou un animal intervenait en la faveur de Clovis, il l’attribuait toujours à celui qu’il pensait être un dieu, pauvre fou de Clovis, si seulement il saurait que tout est dans sa tête. Donc le muret s’effondra jusqu’au pied des deux hommes, le Cydien en profita pour lâcher l’épaule de l’Astorg face à lui. Le marin fini suite à quelques regards haineux par se retourner et partir. L’orphelin regarda son *sauveur* approché pour lui parler.

-Vous devriez faire attention à l'endroit où vous mettez les pieds cher monsieur, les marins sont tout ce qu'il y a de plus féroce à Erathia...

Féroce, oui, cela aurait sans-doute été vrai si Clovis n'aurait pas été l'un des pires meurtriers d'Azthia, mais ceci, tout le monde l'ignorait dans la citée lumineuse. Clovis tarda à répondre, que répondre de toute manière, un merci serait-il assez, jusqu'à aujourd'hui, le seul homme que Clovis remerciait était Miel, son amant. Il s'y refusait complètement, le dragon blanc du dieu Folie ne devait pas s'abaisser à remercier toutes les personnes qui pouvaient l'aider dans la vie.

-Qui vous dit que je n'avais pas un tour ou deux dans ma manche pour le battre en cas de problème? De plus, vous venez de détruire un mur de notre belle citée monsieur. Ce n'est pas car vous êtes à la rue que vous devez vous croire tout permit.

Clovis se mit à sourire, montrant toutes ses dents scintillantes par leur blancheur. Ce sourire était d'ailleurs assez malsain, de quoi faire partir un peu n'importe qui, si bien sûr son courage ne dépassait pas celui d'un enfant. Le Cydien débouta par la suite sa veste pour l'enlever et la jeter au sol, le jeune adulte avait un coter superficiel assez grand et ne remettrait jamais la veste souillée par le marin lors de la légère bousculade, non seulement elle sentait d'après lui le poisson, odeur qu'il imaginait bien sûr, mais le pire était qu'un Astorg lui avait touché.

Après cela, notre héros leva la tête comme s'il se mettait soudainement a snobé l'itinérant. Mais bien au contraire, il voulait maintenant en savoir plus sur l'homme, qui sait, si Folie l'avait placé sur sa route, peut-être était-ce car il devait jouer un rôle important dans le projet divin du dieu. C'est alors que Clovis décida de s'asseoir sur une grosse pierre du muret à ses pieds.

-La bonté d'âme des gens m'étonnera toujours, pourquoi mettre venu en aide Monsieur l'inconnu. Dit Clovis d'un ton amer avant de fermé les yeux.

[ Modération Eléa : Je me permets de préciser que tu es gladiateur, pas assassin. Que tu veuilles assassiner de temps à autre d'accord, mais il est hors de question que tu sois l'un des pires meutriers d'Azthia. ]

Le marin n'était plus visible, et seul le cydien restait face à notre voleur. Ce dernier se redressa un peu sans se départir de son sourire, attendant une réponse qui tardait à venir de la part de l'étranger. Mais lorsqu'il répondit enfin, ce ne fut pas pour en déplaire à Haniel. Son sourire s'élargie alors qu'il tentait tant bien que mal de refouler le fou rire qui arrivait. Non seulement cet imbécile n'avait même pas eu la politesse de le remercier, mais il en avait même profité pour le traité de mendiant. Si beaucoup de gens devait très certainement penser la même chose de lui, aucun, jusque là n'avait eu l'idée de le lui dire en face.
Mais le grand brun n'était pas du genre à s'offusquer pour si peu. Ce qui le faisait rire, c'était plutôt la naïveté dont faisait preuve l'étranger en s'adressant ainsi à quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Après tout, Haniel aurait très bien pu être dépourvu du moindre sentiment et aller égorger ce nigaud dès qu'il aurait le dos tourné. Si l'idée paraissait alléchante, tuer n'était pas dans les habitudes de notre voyou. De plus, les murs de la cité qui l'entouraient n'étaient pas très accueillants pour les assassins et autres bandits de ce genre, ni pour les voleurs d'ailleurs.

Haniel inspira profondément afin de complètement faire disparaître son fou rire. Il y avait tout de même une chose dans ce qu'avait dit son interlocuteur qui avait éveillé son attention. Il pensait être capable de battre le colosse qu'Haniel venait de faire fuir... Qui était-il pour se vanter ainsi? La question intriguait énormément notre voleur d'un naturel curieux, mais aussi car si il était un brigand, Haniel était un brigand prudent.
Notre voleur faisait toujours en sorte de se renseigner sur les habitudes de ses victimes, notamment en matière de self-défense, avant de les dépouiller. L'argent était la chose qu'il aimait le plus au monde, mais il y avait quelque chose pourtant que le jeune homme estimait sans prix et sur laquelle il veillait précieusement, cette chose, c'était sa propre vie. Un peu mégalomane sur les bords, notre voleur n'était pas du genre à chercher le danger malgré ce que laissait supposer son actuel mode de vie.
Alors qu'Haniel s'apprêtait à répondre, le Cydien fit quelque chose d'assez étonnant. il enleva sa veste et la jeta à terre. La détermination mélangée au dégoût qui se peignait sur son visage laissait penser qu'il ne comptait pas la récupérer. Etait-ce du fait que le marin l'ai touché? Non...c'était bien trop absurde... et pourtant, à moins de plaider la folie, c'était la seule raison qui expliquait ce geste.

Haniel contempla un moment la veste qui gisait à terre puis revint à son propriétaire qui venait de s'asseoir. Ce dernier reprit la parole et dit quelque chose que le voleur décida de prendre comme un remerciement. La bonté d'âme...*Hahaha, c'est mignon....*. Le brun sourit à l'homme au cheveux de neige et fit mine de s'asseoir à son tour tout en lui répondant.

-Oh, vous savez, je m'ennu.....

Haniel se trouva déséquilibré alors qu'il allait s’asseoir sur la pierre en face de son interlocuteur. Il battit ridiculement des bras comme si il souhaitait s'envoler avant de s'effondrer de tout son long sur l'étranger qui lui faisait face. Notre voleur se redressa tant bien que mal et se confondit en excuses d'un air tout à fait gêné. une fois debout, il épousseta son manteau puis tendit une main à l'étranger afin de l'aider à se relever, pas tout à fait sur que ce dernier l'accepte. * Qui sait si il ne va pas décidé de se balader tout nu, simplement car un 'mendiant' vient de toucher ses habits...* Un léger sourire bien vite effacé trahie sa pensée.
Mais Haniel se reprit vite, et afficha un air bêtement étonné, histoire de passer pour un sans abris illuminé. En réalité, ce qui étonnait notre voleur, c'était que si il avait pu s'assurer que le voyageur n'était pas armé, rien cependant n'avait trahi l'emplacement de sa bourse, pas un tintement de pièces de monnaie s'entrechoquant pendant la chute, non, rien du tout... Soit cet homme cachait très bien son argent, soit il était encore plus fauché que notre voleur lui-même. Voilà qui était très fâcheux....

Non, ne pensez pas que notre jeune homme était un voleur des plus maladroit non... Bien au contraire. Tout comme la destruction du muret était prévue, la chute faisait elle aussi partie de son plan. Cela lui permettait de vérifier les armes que possédait sa victime et l'emplacement de son futur butin. Mais en l’occurrence, le butin restait cette fois, bien caché. L'homme au cheveux de neige était toujours parterre, et Haniel avait toujours la main tendue.

-Acceptez une nouvelle fois mon aide Monseigneur, surtout que cela est cette fois bel et bien ma faute... Je m'en excuse sincèrement, il faut croire qu'à force de regarder l'eau, j'ai attrapé le mal de mer....

-Oh, vous savez, je m'ennu.....

Clovis releva les yeux quand l'homme aux cheveux bruns commença à parler, mais au final, ce ne fut que pour le voir tomber sur lui. Le gladiateur ne put rien faire mis à part se raidir quand le choc arriva, il était dégouté de lui-même, pourquoi n'avait-il pas eu de réflexe. À vrai dire, ce n'est qu'une fois au sol que notre jeune tueur réalisa que ce manque de réflexe venait de le couvrir au maximum. Après tout, en temps normal, à l'extérieur de la citée lumineuse, Clovis était toujours sur le qui-vive, mais à Érathia, il pouvait se détendre vraiment, relâcher sa vigilance. Dans cette citée, toutes les habitudes de survie qu'il avait dans le reste d'Azthia devait rester aux portes avec ses armes, c'était cela que notre orphelin venait de comprendre.

Clovis leva de nouveau ses yeux vers son interlocuteur qui venait de se relever, ce dernier lui tendait la main tout en s'excusant de sa maladresse.

*Trop aimable pour être vrai ce type.* Pensa aussitôt l'homme aux cheveux blanc et nouvelle poussiéreux dû au sol en prenant la main de l'autre homme.

Vraiment, que ne fallait-il pas faire pour sembler le plus normale possible. Clovis ne prononça de nouveau nul remercîment, après tout, la méfiance venait de gagné Clovis et il voulait en finir le plus vite possible avec ce mendient. De quels droits venait-il gâcher le futur voyage de notre protagoniste. Et oui, l'humeur de Clovis commençait à s'assombrir, cela devait sans doute paraitre sur son si beau visage, un sourire de mort ne venait-il pas le défigurer après tout.

-Je pense que nous devrions en rester là Mon seigneur le sans abri. Dit lugubrement Clovis sans toutefois lâcher la main de l'homme face à lui. Si jamais cela vous plairait par-contre, il me ferait grand plaisir de vous montrer ce que je fais à ceux qui me tombent dessus. Il vous suffit de me suivre à l'extérieur de la ville mon brave.

Tout au long de ces paroles, Clovis mit de plus en plus de force sur sa poigne de main et finalement relâcha tout en éclatant de rire. Rien n'était réellement prévu, mais le gladiateur ne voulait pas perdre son seul refuge en Azthia, faire un meurtre face au mur n'était donc pas possible.

-Je suis sûr que vous y avez cru pas vrai. Prononça le catalyseur avec un nouvel entrain. Malheureusement, je ne peux pas vraiment resté plus longtemps à discuter avec vous sinon mon partenaire va s'inquiéter pour moi. Il doit déjà m'attendre sur le navire avec tous nos biens, un long voyage qui s'annonce pour Cydonia.

Clovis se tourna vers le large pour éviter de croiser le regard de l'homme une seconde de plus. Mais il voulait tout de même s'amuser un peu plus avec peut-être un jour sa nouvelle victime, donc de nouveau il se retourna vers l'homme et se mit à marcher pour se retrouver derrière le mendiant. L'homme aux cheveux de neige posa son menton sur l'épaule de ce qu'il voyait maintenant comme étant son jouet et dans un murmure il dit.

-Entends ma parole, car elle est seule vérité. Mon nom n'est que folie, Folie est mon maître, Clovis le dragon blanc, rappel toi s'en bien, va te prendre un jour la vie. (Le grand Cydien eut un léger rire). Quel manque de prudence ai-je commis, non aucun, un minable comme toi n'y peut rien. Un jour, si Folie le veut, tu me rejoindras, si Folie le veut, tu mourras de ma main.

Quand il eut fini de parler, Clovis laissa le mendiant derrière lui en prenant soin de lui crier que la veste au sol était maintenant la sienne et que les boutons étaient en or, si l'homme n'en voulait pas, il pouvait toujours la revendre. Le reste de la journée fut par-contre d'une folle banalité, Clovis pensa plusieurs fois à l'homme qui lui avait évité bien des ennuis avec le marin, qu'avait-il pensé de lui? Voilà qui serait à débattre avant la future mort de ce mendiant si maladroit. Pour l'instant, notre héros devait faire son voyage.


(hj:désolé du temps que j'ai mit et des erreurs aussi. Ce fut un réel plaisir de faire mon premier topic avec toi, donc a une prochaine fois pour un autre rp.)

[Désengagé]

Notre voleur continuait d'attendre, la main tendu vers son interlocuteur qui gisait toujours au sol. Rien ne semblait démentir l'amabilité du voleur dont le sourire restait fixe sur des lèvres rosées très légèrement gercées. Il faudrait d'ailleurs qu'il y remédie au plus vite. Mais en réalité, la déception que représentait l'homme à ses yeux faisait grandir en lui un certains mépris envers celui qui était fauché, et qui de plus, se permettait de le regarder de haut.
Mais à son grand étonnement le cydien accepta tout de même son aide et se remit debout rapidement, nettoyant ses habits avec plus ou moins de conviction. Sans aucune surprise cependant, pas un merci ne vint rompre le silence installé. Mais ce fut tout de même l'homme au cheveux de neige qui prit le premier la parole. *Monsieur le sans abri? Nan mais il est sérieux là?????* Haniel était estomaqué par les paroles du Cydien d'où semblait percer quelques menaces plus ou moins sérieuses. Après tout, dieu seul sait ce qu'il faisait subir aux gens qui lui tombaient dessus...

Mais là n'était pas la question car il y avait très peu de chance qu'un homme complètement fauché qui osait l'insulter soit autorisé à ne toucher ne serait-ce qu'un cheveux du voleur qui commençait sérieusement à se demander si son interlocuteur n'était pas complètement fou à proférer ainsi des menaces au premier venu. La seule chose sure, c'est qu'il ne devait pas avoir beaucoup d'amis vu son comportement.
Car après avoir fait croire à une blague qui n'avait pas franchement fait rire l'Almer, l'inconnu l'avait contourné et se retrouvait donc maintenant, le menton sur son épaule à lui raconter des choses que malheureusement Haniel ne comprit pas complètement, mais en résumé, il s'agissait de menaces de mort.
Lorsque la voix se tue enfin, le brun tourna sur lui même pour regarder partir le drôle d'oiseau vers les différents navires. Il lui cria qu'il pourrait récupérer la veste qui gisait au sol, salie. *Nan...la, c'est trop*
Haniel ramassa la veste qui traînait et accéléra le pas afin de doubler l'imbécile fini qui venait de lui gâcher sa bonne humeur et cette belle journée. Au moment où il lui passait devant, il roula le vêtement en boule et le jeta dans l'eau, en signifiant à haute voix que personne ne voudrait d'un truc aussi moche.

-Mais si un jour vous repassez par là, sachez que ma maison vous sera grande ouverte Monseigneur...

Haniel pivota légèrement afin de faire face au cydien et s'inclina avant de disparaître dans les ruelles de la ville. Dans cette dernière phrase, le voleur n'avait pas pris la peine de cacher son ironie et son hypocrisie, tout comme le mépris qui l'habitait maintenant. Après tout, autant faire savoir que non, il n'était pas sans abri, contrairement à ce voyageur sans le sou.
Haniel continua à arpenter les rues de la ville le reste de la journée en ruminant sa mauvaise humeur avant de pousser la porte d'un des nombreux bars à jeux de la rue marchande. Il avait décider de noyer cette journée infructueuse pour mieux l'oublier.

[Désengagé]