[FA] A trop chercher les ennuis on fini toujours par en avoir ! (Pv Kahau)

La fin de l'automne s'annonçait déjà et pourtant, la petite Caelan avait l'impression que l'été venait à peine d'arriver. Il faisait en effet particulièrement bon ce jour-là dans le Joyau et le soleil offrait par chance ses plus beaux rayons aux alentours. La température ne devait pas dépasser les 18 ou 20°C mais pourtant, la jeune fille trouvait que la ville avait pris des airs estivaux, d'autant plus depuis l'ouverture de la foire aux vins dans les quartiers populaires de la cité où vivait la jeune fille, non loin du port. D'ordinaire, ce genre de rassemblement ne l'intéressaient que peu, Sonja était un peu trop jeune pour se préoccuper des questions d'alcool et elle n'aimait pas particulièrement non plus la foule. Voir tous ces adultes avinés se toiser les uns et les autres, parler fort et faire les idiots, ce n'était pas pour elle. Pourtant, elle avait du s'y rendre, non par envie, mais parce qu'il fallait à sa sœur aînée une bouteille de vin pour la soirée qu'elle entreprenait. Agacée par le fait qu'elle l'ait encore envoyé chercher quelque chose pour elle sans même lui demander son avis, l'apprentie s'était tout de même dépêcher d'obéir, n'ayant pas envie de décevoir sa grande sœur ou encore, de se faire gronder. Elle pourrait ainsi en profiter pour flâner un peu dans les rues ou encore, pour acheter un petit dessert pour le repas familial du soir.

Les rues étaient bondées de monde. Sonja fut d'ailleurs quelque peu étonnée de voir à quel point cette foire pouvait attirer les gens des villages alentours comme des cités plus lointaines. C'était plutôt bon signe quelque part que la cité se porte aussi bien et qu'elle prospère mais c'était un peu effrayant de voir tout ce monde envahir les rues et les ruelles. Certains étaient avinés malgré l'heure, il n'était au final que trois heures de l'après-midi … D'autres encore étaient en pleine négociation et Sonja trouva très amusant de les voir gesticuler en tout sens et de les entendre râler quand quelque chose ne leur allait pas ou quand ils n'étaient pas d'accord sur le même prix. Des dames de la haute société accompagnaient leurs époux et goûtaient du bout des lèvres les verres tendus par les marchands, comme si boire de l'alcool était malsain ou interdit par leur religion. Par pudeur ou par bêtise, elles agissaient comme des adolescentes timorées et gloussaient comme des cailles. La jeunette n'aimait pas spécialement ce genre de personnes aussi détourna-t-elle le regard. Elle chercha le nom de la rue que lui avait indiqué sa sœur, s'amusant de voir les adolescents des rues vider les poches des quelques malheureux riches qui croisaient leur chemin. Pour sa part, elle prenait bien garde à cacher les pièces de monnaie qui lui avaient été confiées.

Il lui fallut dix bonnes minutes pour se faufiler dans la foule et atteindre le stand qui l'intéressait. Lorsqu'enfin elle put y arriver, l'homme qui le tenait la prit d'abord pour une gamine des rues insolente et voleuse jusqu'à ce qu'elle lui passe commande et surtout, qu'elle lui tende les précieuses pièces pour le payer. Il la toisa une seconde et accepta, lui tendant la bouteille tant désirée. Sonja était contente de pouvoir rentrer, non qu'elle n'aimait pas les ambiances un peu festives, mais elle trouvait cependant que cette partie du quartier était particulièrement mal famée. Elle avait hâte de rentrer réviser ses exercices d'élémentaires pour ensuite pourquoi pas filer chez Lunielle et en apprendre un peu plus sur la maîtrise du feu. Cependant, le destin ne semblait pas d'accord avec elle … Tandis qu'elle pénétrait dans une rue transversale, deux hommes vinrent la percuter. Elle perdit l'équilibre et la bouteille lui échappa des mains, se brisant sur le sol dans un écho sordide.

« Vous ne pouvez pas faire attention ? » tonna-t-elle en constatant les dégâts.

Cette bouteille coûtait relativement cher pour les modestes revenus de sa famille, quelle bande d'idiots !! Les deux hommes la toisèrent avant de s'approcher dangereusement en arguant quelque chose qu'elle ne comprit pas le moins du monde. Bien vite, Sonja se rendit compte qu'ils étaient plus qu'avinés et qu'elle avait sans doutes eu tord de réagir ainsi. Elle fit un pas en arrière suivit d'un deuxième et constata avec effroi qu'elle était adossée contre un mur. Tentant de faire bonne figure, elle continua sur sa lancée :

« Je vais devoir en racheter une, si vous voulez bien me laisser passer »

Ils la regardèrent d'un air mauvais et avancèrent à nouveau dans sa direction. La gamine chercha un moyen de fuir sans parvenir à en trouver. Elle avait peur qu'en se changeant en corbeau, ils ne parviennent quand même à l'attraper et il était impensable de se changer en loup en pleine rue … Elle ne maîtrisait pas suffisamment bien ses dons pour se permettre de mettre en danger les autres comme elle-même.

« Vous voulez bien me laisser passer ? » demanda-t-elle à nouveau, plus fermement.

Son cœur battait la chamade lorsque le premier homme l'attrapa par le bras gauche, prêt visiblement à la frapper ou en tout cas, à lui faire du mal. Si seulement quelqu'un avait pu voir la scène et l'aider ! Elle douta néanmoins de ce fait, la rue était dans la pénombre et visiblement, elle aurait mieux fait de ne pas prendre ce raccourci … Quoi qu'il en soit, elle ferma les yeux et se concentra lorsque lui vint l'idée de génie ! Elle mordit un grand coup le bras de celui qui la maintenait. Surpris, il cria de douleur et elle en profita pour filer sans demander son reste. Le problème était sans doutes que les deux lascars la poursuivaient, furieux. Apeurée, l'adolescente trébucha et s'étala sur le sol. Elle tourna la tête en direction des deux poursuivants et vit avec horreur qu'ils étaient à quelques mètres à peine. Cependant, lorsqu'elle voulut se relever, elle trébucha de nouveau, affolée qu'elle était.

Spoiler:

Ah la ville et ses merveilles ! Le doux ronron de la foule par ce jour de foire aux vins ! Les femmes de Cydonia! L’abondance de parfums divers et variés ! Les miles saveurs concentrées ici à découvrir sans modérations ! Les femmes du monde entier! Comment avait-il fait pour s’en passer aussi longtemps ?

Les voyages en mer, les îles nuas, l’île Alua, les petits ports cotiers, les criques désertiques, c’était bien gentil, mais Tamaru était un homme de la ville. Ce n’était pas pour rien qu’il avait déserté ses îles maternelles pour courir le continent. Contrairement à sa sœur, notre héros aimait fréquenter les foules, il aimait voir se cotoyer en un point précis les riches, les pauvres, les crapules et les honnêtes gens, les bourreaux et les victimes. La cité de Cydonia était la ville de tout les possibles. Hélas leur statut, d’ennemis publics numéro un, avait privé le maître d’équipage de ce joyaux de civilisation. Mais fort heureusement pour lui, le capitaine, suite à la prise d’un important chargement vinicole, avait décidé de faire une exception pour faire du négoce.
Tamaru n’était pas spécialement solitaire, d’ordinaire, il adorait la compagnie des autres membres de l’équipage, mais en cet instant il attendait savourer chaque instant de liberté qui lui serait donné dans cette grande ville. Nul doute que ses compatriotes, se baladeraient un peu de ci de là. Mais il savait qu’ils finiraient dans une taverne, ivres morts à maudire la ville et pisser sur ses habitants. Or leur cher bosco comptait pleinement profiter de cette escale. Et la journée avait fort bien commencé, il était sorti du bateau les poches vides, quelques larcins et un petit spectacle de rue plus loin et il était assez fortuné pour se payer une semaine de loyer à l’auberge. Il avait pris le temps de goûter un délicieux cabernet de Vara, un vin de framboises de Muria, avant de jeter son dévolu sur un pinot noir d’Avalon qu’on lui conseille de déguster avec du melon. Une très grande idée, il commençait à avoir faim et il y avait fort longtemps qu’il n’en avait pas dégusté ! C’est donc muni de l’un et de l’autre qu’il était grimpé sur un toit d’où il avait une vue des plus sympathique et entamait son premier melon.
Ses projets étaient des plus simples pour la suite, il savait que quelque part, ici, l’amour l’attendait et il entendait bien le cueillir avant qu’il ne vienne à faner. C’est donc à dessein qu’il n’avait pas abusé de la boisson, il fallait savoir faire durer le plaisir. Bon après, s’il ne pouvait trouver de belles ne se donnant sans moyenner finances, cela ne le dérangeait pas. Et même dans ces cas-là, il adorait simuler le jeu de la séduction et traiter ces dames charitables comme on l’eu fait d’une princesse amazone. Ah les délices de la ville ! Le bonheur avait un nom et ce vin était effectivement un délice dont le melon venait subtilement renforcer le côté fruité. Des notes de cerises et de mûres venaient chatouiller son palais alors qu’il entendit le bruit d’une bouteille que l’on brise, puis des cris en contrebas.

Nonchalamment vautré sur le bord de son toit, il dû faire l’insigne effort de se pencher pour regarder ce qui se passait dans la ruelle obscure à ses pieds. Un petit garçon se faisait embêter par deux rustres, rien de bien intéressant. Ah non, il s’agissait d’une fille, une jeune adolescente visiblement. Et la chamaillerie était en train de virer à l’agression. Tamaru étira les bras avec un sourire, il aimait vraiment cet endroit ! Il attendit que la situation devienne désespérée pour la damoiselle en détresse, ajusta son tir. Alors qu’il venait d’agripper le col de la cydienne, le plus lourdaud des deux reçut un melon en pleine face qui lui fit lâcher prise sur le champ. Le temps que son compère, un gars fluet entre deux âge, ne comprenne que la menace venait d’en haut, que le pied du jeune homme s’abattait sur lui. Le jeune voleur se servit de son visage comme appuie, il effectua une vrille de côté et atterrit sur le sol à côté de lui.
« Messieurs, voyons… Votre comportement me semble tout à fait innaproprié. Si vous voulez bien entendre raison, je peux opposer à votre attitude quelques arguments frappants.»

Il ponctua sa phrase en décochant un direct du droit au maigrichon, toujours sonné par le premier coup. Son nez céda sous l’impact en un craquement sourd. Le poid lourd était en train de reprendre ses esprits quand Tamaru utilisa une technique étrange, prenant appui sur ses mains il se mit en équilibre envoyant ses pieds dans le torse de son ennemi, puis décrivant un arc de cercle de ses jambes, il vint le faucher de ses jambes écartées, ses mains se soulevant tour à tour pour ne pas gêner le mouvement. Nul à Azthia ne connaissait ce style de combat, mélange de danse et d’art martial, purement nua, aussi l’effet de surprise demeura intact. Les deux hommes choisirent rapidement la fuite face à cette déferlante et filèrent sans demander leur reste.
Alors qu’il se relevait, il fit mine d’apercevoir Sonja pour la première fois, son regard se faisant ténébreux. D’une manière théâtrale, il lui fit une révérence exagérée avant de lui proposer sa main pour qu-elle puisse reprendre pied à son tour :
« Mademoiselle, j’espère que ces brutes ne vous ont pas trop malmenées, les femmes ne devraient n’avoir à être assaillis que de fleurs et de présents ».

Cédant à la perfection du tableau, il sortit la pivoine, qu’il gardait pour plus tard, et l’épingla à la chemise de la jeune fille. Il n’avait nullement l’intention d’entreprendre quoique ce soit avec cette jeune fille qui paraissait plus jeune que sa petite sœur, seulement il était comme ça le Tamaru, un artiste dans l’âme ne pouvant s’empêcher de mettre en scène sa propre vie comme s’il eut s’agit de quelque récit héroïque destiné à émouvoir les jeunes jouvencelles. Un rapide examen de la scène et un coup d’œil circulaire lui permirent d’établir la chronologie des faits, avec un air faussement contrit, il prononça peiné :
« Cependant, je vois que vous avez perdu votre bien dans l’histoire… J’imagine que vos maîtres vont vous malmener pour pareille mégarde… Je peux peut-être vous aider à réparer le tort qui vous a été infligé… »

C'est l'accoutrement de la jeune fille qui lui avait fait penser qu'elle devait être apprentie ou servante, les gamines de la haute aimaient, généralement se parer de beaux atours pour se faire passer pour des femmes. Comme nous l’avons vu, l’argent n’était pas un problème pour cet aventurier et il était beaucoup plus facile de distribuer ce que l’on avait fauché que ce que l’on avait gagné honnêtement. Difficile de deviner d’où sortait ce jeune homme, il portait des bottes de cuir brunes à revers, un pantalon noir des plus ordinaires, une chemise ample surmontée d’un gilet sans manche bordeaux, brodé d’argent, un bandana rouge venait ceindre son biceps gauche. A sa ceinture pendait sa bourse et une courte dague, à son dos était suspendu un petit instrument de musique à cordes…. Sonja était-elle tombée sur un saltimbanque ? Il reprit la parole et elle put se rendre compte qu'il avait un accent, discret, mais qui dénotait une origine étrangère:
" Mais, je manque à tous les usages, permettez-moi de me présenter, messire Tamaru, maître d'équipage à bord de l Alambic, pour vous servir."

Un marin, au moins était-elle renseignée. Bien évidemment il n'allait pas révéler à la première venue le véritable nom de son appareil quand celui-ci était recherché assidument par les autorités. D'ailleurs l'"Alambic" était le nom qui figurait sur les registres du port de Cydonia, aux yeux de tous ici, c'était sa réelle identité. Cisse était particulièrement fier d'avoir trouvé ce pseudonyme, personne n'avait jugé opportun de lui signifier le contraire.

Le cœur de la petite fille battait la chamade et son esprit battait la mesure pour trouver une solution rapidement. Elle avait peur, c'était évident et pourtant, elle cherchait le moyen de s'en sortir sans heurt. De prime abord, la Cydienne avait pensé hurler pour avertir la foule mais elle réprima bien vite cette idée pensant que cela attiserait la colère des hommes et que personne parmi la foule trop avinée ne pourrait l'aider. Qui se préoccupait d'ordinaire du sort d'une adolescente étrange dans les rues du Joyau ? Personne ne s'en souciait en temps normal et le bruit de la foule couvrirait de toute façon sa propre voix. Sans doutes ne l'admettrait-elle pas facilement mais Sonja avait peur de finir sa vie dans une rue sombre de Cydonia sans que personne ne se souvienne de sa misérable existence. Lorsque l'homme agrippa son col, la petite demoiselle chercha avec désespoir le moyen de lui faire entendre raison.

« Je … je dois rentrer à l'école vous savez, je suis étu ... »

C'était quelque peu pitoyable comme excuse, si seulement Naly avait été encore là, sans doutes aurait-elle pu trouver meilleur argument en leur annonçant qu'elle était la fille ou plutôt la sœur de la célèbre Naly Caelan. En l'occurrence, personne ne connaissait son existence, comme la plupart de ses sœurs, et de toute façon, l'ancienne directrice n'était plus. C'était donc clairement stupide de tenter de raisonner ces hommes, mieux valait attendre les coups et s'enfuirent dès qu'elle en aurait l'occasion. Se préparant à la douleur de son mieux, Sonja fut surprise de voir un melon atterrir en pleine figure de son agresseur. Si la situation n'avait pas été aussi désespérée, sans doutes aurait-elle ri à gorge déployée. En l'occurrence, la situation n'avait rien de drôle et mieux valait attendre la suite. Elle tomba sur les fesses sous le choc et regarda le balais silencieux de son sauveur. La réplique de l'homme était tout aussi amusante et pourtant, la gamine regarda la scène comme si elle y était étrangère. Sans vraiment comprendre ce qu'il se passait, mais juste en ayant l'intime conviction qu'il venait de la sauver, elle l'observa et le vit mettre une dérouillée à ses adversaires. L'inconnu se battait avec une certaine élégance songea l'enfant mais surtout, avec une souplesse hors norme. Sonja n'avait jamais vraiment étudié les styles de combat mais elle trouvait celui-là tellement « beau » et tellement puissant qu'elle ne parvenait pas à en décrocher. Ses deux agresseurs ne tardèrent pas à rebrousser chemin. Si son cœur s'était jusque là calmé, il repartir de plus belle lorsque le jeune homme s'adresse à elle.

Sonja ne comprit pas toute l'ampleur de la scène. Elle le laissa parler, épingler une fleur sur sa chemise sans même esquisser un mouvement. Ce jeune homme avait quelque chose d'attirant, une aura charismatique qu'elle n'avait vu qu'une fois et encore, un peu différente, en la personne de sa grande sœur. Elle mit quelques secondes encore à sortir de sa torpeur, pour ainsi dire, ce fut le fait qu'il la confonde avec une servante qui la titilla.

« Me..merci » parvint-elle finalement à prononcer, « Merci de m'avoir sauvée, je crois que ces deux hommes ne m'auraient pas laissé rentrer chez moi saine et sauve. »

C'était une évidence bien entendu mais le dire à voix haute avait quelque chose de « magique », comme si tout d'un coup, les faits prenaient une réelle valeur. C'était un peu le défaut de la gamine, il fallait qu'elle s'entende dire les choses pour qu'elles deviennent réalité dans sa tête. Le déni de la mort de Naly l'avait poussé à ce genre de retranchements. Ce qu'elle venait de vivre n'était pas un rêve mais belle et bien la réalité.

« Ne vous inquiétez pas, ma sœur râlera sans doutes mais elle comprendra. » offrit-elle pour toute réponse, un peu vexée tout de même qu'il l'ai prise pour une vulgaire servante.

Sa famille n'était certes pas riche, bien au contraire d'ailleurs mais elle vivait dignement. Honnêtes et bienfaisantes, ses sœurs veillaient à ce que tout se passe bien. Sonja se mit à détailler son interlocuteur avec un peu plus d'insistance et ce ne fut que lorsqu'il se présenta qu'elle parvint à mettre un métier sur son visage. « Marin », cela collait plutôt bien avec son accoutrement étrange en effet même si elle aurait plutôt vu un saltimbanque en sa personne. Quoi qu'il puisse être, il venait de lui sauver la vie et elle se devait de lui en être reconnaissante.

« Enchantée de vous connaître messire Tamaru » répondit-elle, amusée, « Je m'appelle Sonja Caelan, peut-être connaissez-vous ma grande sœur, Lara, elle travaille dans la marine »

L'enfant avait prononcé le prénom et le métier de son aînée avec une petite pointe de fierté, comme toujours, Sonja était très fière de ses grandes sœurs qu'elle aimait tout particulièrement. Il aurait pu être très drôle que les deux jeunes gens se connaissent ! Tandis qu'ils discutaient, elle remarqua que les gardes de la cité approchaient dans le dos du marin, accompagnés des deux hommes qui avaient voulu l'agresser. Elle les héla donc :

« Messieurs les gardes, ces hommes ont tenté de m'agresser et messire Tamaru est venu à mon aide, vous devez les arrêter ! »

La justice était quelque chose qui tenait à cœur à l'adolescente. Depuis toute petite, elle avait été élevée en ce sens, à toujours rendre justice et surtout, à toujours dire la vérité – ou presque – aussi estimait-elle que tout le monde devait en faire de même.

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