Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [DA - 151 (Flashback)] Amitié dans la peine, amitié certaine [Solo - Terminé]

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[DA - 151 (Flashback)] Amitié dans la peine, amitié certaine [Solo - Terminé]
   [DA - 151 (Flashback)] Amitié dans la peine, amitié certaine [Solo - Terminé] EmptyVen 2 Nov - 17:02

Je n’arrivais pas à dormir, trouver le sommeil m’était difficile depuis que j’avais appris le décès de Ferris. Ça faisait pourtant déjà 2 ans que j’avais appris cette nouvelle mais mon deuil ne se faisait pas. Chaque année dans le début de l’automne, j’avais le plus grand mal à ne pas y penser. Me dire que ça faisait déjà deux longues années qu’elle m’avait quitté m’était insupportable. Du haut de mes dix neufs printemps il m’était particulièrement difficile, maintenant que j’avais acquis plus de sagesse qu’avant, de ne pas en vouloir à ma mère qui était responsable de son envoi au monastère et surtout aux zélotes de l’avoir laissé mourir. Ces simples sentiments de rancœur étaient suffisant pour me pourrir des journées voir des semaines entières. Tournant dans tous les sens dans mon lit, je n’y arrivais toujours pas, ce n’était pas ce soir que j’allais avoir un cycle de sommeil normal. Je me levais finalement, me disant que l’Aube n’était pas très loin et que je pourrais toujours m’entrainer un peu avant que Maître Ilya ne débarque. M’habillant silencieusement et empoignant le manche de ma faux runique, je sortais sans faire de bruit des dortoirs pour rejoindre la cour intérieure du Temple, prenant garde de ne pas éveiller qui que ce soit, après tout je voulais juste pratiquer un peu, pas réveiller tout le voisinage.

Beaucoup de choses me préoccupaient ces temps ci, outre le fait que je dormais mal quand je pensais à ma sœur, je me rendais compte que ça faisait presque une semaine que je n’avais pas vu Elenwë. La connaissant elle devait probablement s’entrainer comme une forcenée avec sa rapière ou encore étudier un livre poussiéreux plus ou moins douteux. Parfois je ne la comprenais pas, elle passait tellement de temps à étudier que je me demandais quand elle trouvait le temps de manger et dormir. Les premiers rayons du soleil perçaient le voile sombre et étoilé de la nuit petit à petit, je devais le reconnaitre, c’était beau. A l’occasion je devais montrer ce spectacle à mon elfette favori. Je pensais être le seul à être éveillé, mais je me trompais. Je distinguais au loin une silhouette ou plutôt, un bout de silhouette à l’angle du muret qui marquait la limite du terrain ou nous nous entrainions. J’approchais doucement et finit également par distinguer quelques sonorités, des bruits que je ne connaissais que trop bien. La personne qui était là bas pleurait, pour je-ne-sais qu’elle raison, je m’approchais silencieusement pour finir par distinguer la silhouette un peu plus clairement, c’était une fille. Cette chevelure or tirant sur le châtain et cette arme accrochée à la ceinture, je la reconnaitrais entre milles, c’était Elenwë. Je m’immobilisais, incapable de bouger en me demandant pourquoi elle pouvait bien être en proie à tant de tristesse, une mélancolie si prenante que mon cœur semblait accélérer et freiner brusquement. Je la sentais, cette tristesse, ce sentiment écrasant mêlé au désespoir, une entrave brute et violente. Quel genre de choses pouvait donc faire autant de mal à mon amie ?

J’approchais toujours doucement d’elle, elle ne m’avait pas entendue, visiblement perdue dans ses pensées, il ne restait qu’une poignée de mètres qui nous séparaient et je finis par briser le silence entrecoupé par ses sanglots en prononçant d’une voix teintée de tristesse et d’inquiétude :


« - Elen’ ? »

Elle leva brusquement la tête pour la tourner et braquer son regard azur larmoyant dans le mien. Il était évident qu’elle était surprise et bien plus que moi de me voir ici. Son souffle était irrégulier, j’en déduisais qu’elle avait beaucoup pleuré et elle pouvait mesurer mon inquiétude juste en fixant mes prunelles, elle se leva doucement avant de se placer face à moi, j’étais heureux de la voir après tout ce temps, m’étant demandé si elle m’évitait ou si elle avait juste beaucoup de tâches à remplir. De son côté elle semblait également heureuse de me voir mais son chagrin l’empêchais de sourire et les larmes coulaient toujours avec cette aisance éloquente. Je le savais et pourtant je ne pouvais me résigner à lui demander ce qui n’allait pas, ne voulant pas la faire souffrir. Finalement elle sanglotait de nouveau et se jetais sur moi pour se blottir la tête sur mon torse, me serrant fort contre elle. Je ne comprenais rien, absolument rien mais instinctivement je la serrais aussi dans mes bras, espérant que ma simple présence pourrait apaiser ses maux. Ce n’est qu’après plusieurs longues minutes que je brisais finalement ce silence troublant qui venait de prendre forme.

« - Qu’est-ce qui te cause tant de chagrin ma belle ? »

Elle ne répondit pas tout de suite, reprenant tout doucement son souffle, j’essuyais une larme sur son visage tandis qu’elle me fixait avec difficultés.

« - Ma… Ma sœur est décédée Ethiann ! »

C’était un coup en plein visage que je venais de prendre, je comprenais aisément cette douleur brutale qu’on pouvait ressentir. Elenwë m’avait très peu parlé de sa sœur, je savais juste qu’elles étaient les deux faces d’une pièce et que cette dernière ne la portait pas spécialement dans son cœur. Ma curiosité me poussait presque à lui demander des détails mais je ne voulais attiser plus cette douleur que je ressentais en abondance d’elle. Je n’avais qu’une envie, c’était de la consoler, apaiser sa peine, porter son fardeau comme elle l’avait fait avec moi. Je sentais qu’elle se calmait peu à peu, elle semblait avoir besoin de soutien et c’est exactement ce que j’allais faire. Je n’avais pas la moindre idée de la profondeur des liens qui unissaient Elenwë à sa sœur et ne le saurait probablement jamais mais il semblait être suffisant pour causer une peine terrible à mon amie et ça, je ne pouvais le supporter. L’accompagnant jusqu'à un banc ou elle se posa à côté de moi, appuyant sa tête dans le creux de mon épaule tandis que je tentais tant bien que mal de la réconforter, je lui annonçais avec tristesse à mon tour.

« - J’en suis désolé Elen’ vraiment.
- J’aurai du t’en parler plus tôt, mais je ne voulais pas… Pas après ce que tu as vécu, tout ces mauvais souvenirs que tu as… Tout… »


Depuis combien de temps m’avait elle caché sa peine dans ce cas ? Je n’en avais aucune idée et savoir qu’elle le faisait pour m’éviter des souvenirs douloureux me faisait au final encore plus mal. La voir ainsi supporter seule ce chagrin, malgré sa force et toute la volonté du monde faisait surgir en moi un respect encore plus profond qu’il ne l’était déjà et en même temps un sentiment de frustration. En effet il m’était difficile de la savoir souffrir seule tandis qu’elle avait toujours été là pour moi, seulement je me rendais compte à présent que mon elfette favorite n’était encore qu’une presque-parfaite inconnue pour moi. Passant ma main dans ses cheveux en lui caressant la tête, je lui dis alors calmement :

« - Elen’, après tout ce que tu as fais pour moi, je serais le pire des amis que d’ignorer ta douleur. Tu peux tout me dire, tout me raconter, la moindre chose qui te pèse sur le cœur, tout et rien mais ne te laisse pas souffrir seule de ce genre de choses, je suis là pour toi, n’importe quand, n’importe où. »

Je ne la regardais pas au moment ou j’avais dit ça, machinalement mes yeux s’étaient levés en direction du soleil levant. Je l’avais senti bouger, je sentais même son souffle dans mon cou puis ses lèvres se poser sur ma joue. Elle ne sanglotait déjà plus autant qu’avant, peut être avait elle prit conscience que j’étais prêt à tout pour elle. Nos regards se croisèrent un instant et c’est un petit sourire gêné qu’elle m’affichait, les larmes roulant encore légèrement sur ses joues. Elle prit une grande inspiration avant de me détailler l’intégralité de sa vie.

« - Tu sais Ethiann, je me rends compte que je ne t’ai jamais vraiment parlé de moi… C’est pas très juste de ma part quand je pense que je sais déjà tant de choses de toi. J’ai grandi non loin de Silmarie, dans une famille plutôt modeste de cultivateurs. J’étais encore enfant que j’aidais déjà mes parents pour les tâches basiques, c’était la moindre des choses après tout. Ma sœur, Yunoa était un peu tout l’inverse de moi, elle restait plutôt isolée et ne parlait pas beaucoup. Ma mère est décédée alors que j’avais huit ans, à cause d’une morsure mal traitée. Je suis arrivée au temple suite à un hasard complet, j’avais dix ans lorsqu’un templier en mission passa non loin de notre maison. Il avait rencontré mon père sur le chemin et ce dernier l’avait invité à dîner pour le remercier d’un service que l’homme lui avait rendu. Mon don pour l’Esprit venait tout juste de naître et était complètement incontrôlable. En voyant cela, le templier proposa à mon père de m’emmener au temple, sur le coup je n’avais pas voulu. J’ai eu plusieurs jours pour réfléchir car le templier partait en direction d’un village non loin de là et je lui donnerais ma réponse à son retour. Seulement entre temps mon père est tombé gravement malade et il se savait proche de la fin, il m’a convaincue de me rendre au temple avec cet inconnu. Je me souviendrais toujours de ses derniers mots : « Va ma fille, soit l’instrument de la justice et de la paix dans ce monde, il n’y a pas plus noble comme destinée. Je serais éternellement fier de toi Elenwë. »

Elle s’était subitement arrêté, je ressentais abondamment la peine qui montais en elle, aussitôt mon réflexe fut de la serrer contre moi, il m’était difficile d’imaginer qu’Elenwë avait eu une vie si horrible. Sa sœur était probablement importante à ses yeux, même si elles étaient le jour et la nuit. Il m’était difficile d’imaginer la sœur d’Elenwë si différente d’elle et pourtant. J’essuyais une larme coulante de son visage tandis qu’elle reprenait la parole, la voix saccadée par le chagrin.

« - Après tout ça, je suis arrivée au temple, ma formation commença sur les chapeaux de roues. J’ai reçu une lettre de ma sœur entre temps, dans laquelle elle m’apprenait qu’elle s’était mariée et qu’elle aurait voulu que je sois là malgré tout ce qui s’était passé entre nous. Ensuite je t’ai rencontré alors que tu venais d’apprendre la triste nouvelle au sujet de ta sœur et maintenant c’est à mon tour d’apprendre ce genre de nouvelle… »

Effectivement, je ne pouvais que comprendre ce sentiment tellement il émanait d’elle. Elle venait de prendre le poids d’un fardeau qu’il lui était impossible de porter seule, j’espérais seulement qu’elle me laisserait le porter avec elle.

« - Une personne qui m’est chère m’a dit un jour : Les amis sont notre plus grande force, avec eux il est possible de porter le plus lourd des fardeaux et d’entreprendre des choses fantastiques. »

Elle étouffa un rire puis me fixais avec un air que je ne saurais décrire. Il était évident qu’elle se reconnaissait dans cette citation, après tout elle m’avait dit la même chose à de multiples reprises. Mais j’étais soulagé de l’entendre s’exprimer avec plus de clarté et de bonne humeur dans la voix.

« - T’es vraiment incorrigible Ethiann, utiliser mes propres mots contre moi, c’est… Vil !
- Vil ? Je vais prendre ça pour un compliment alors ! »


Elle avait retrouvé ce petit air taquin qui lui allait si bien, elle se leva d’un air enjoué avant de dégainer sa magnifique rapière violacée. Je comprenais cette attitude, elle était décidée à reprendre son entrainement matinal et visiblement j’allais être sa première victime. Pris dans l’élan de compétition qui avait vu le jour entre nous deux, nous commencions nos échauffements avant de commencer à croiser nos lames entre elles. Pendant la poignée de minutes qui passait au rythme d’heures de lutte acharnée, notre petite joute se termina en match nul, comme d’habitude. Elle était de deux ans ma cadette mais elle me surpassait en bien des manières, je comprenais mieux ce que son père lui avait dit. Nous étions tout deux essoufflés par notre estocade matinale et retrouvions avec le plus grand plaisir le banc non loin. Elenwë laissant de nouveau tomber sa tête sur mon épaule dans un long soupir qui en disait long.

« - Merci Ethiann, merci d’être là pour moi, de me soutenir dans tout ce que je fais et dans tout ce qu’il peut m’arriver… Merci du fond du cœur d’être mon meilleur ami.
- Je crois que c’est moi qui devrait te remercier le plus Elen’, depuis le jour ou on s’est rencontrés rien n’est plus pareil pour moi, je pensais avoir tout perdu mais j’y ai gagné une amie formidable. »


J’allais ajouter quelque chose mais au même moment elle posait sa main sur mon torse, au niveau du cœur avant de rigoler franchement et de poser un nouveau baiser sur ma joue. Décidément je ne la comprendrais jamais celle là. Elle termina son geste sur une petite moquerie en cydien :

« - C’est trop mignon quand tu dis ça ! »

Sa réaction me fit rire et cet éclat de rire que nous partagions valait tout l’or du monde. Un instant de complicité intense, qui hélas fut bien vite interrompu par les premiers rayons vif du soleil, la journée allait commencer, nous allions devoir nous séparer. Tandis que je me levai pour m’étirer à nouveau, Elenwë m’agrippait le bras puis la main avant de finalement conclure nos retrouvailles sur cette phrase.

« - Ethiann, j’espère que rien ne brisera notre amitié, jamais !
- Rien ne pourra, pas même les caprices divins, je ne le permettrais pas Elen’, je te le promets. »


Je me retournais une dernière fois pour finalement déposer un petit bisou sur le front de mon amie, cette dernière rougit, visiblement surprise de mon geste qui était ma foi, bien exceptionnel je devais le reconnaître. Nous nous quittions sur un sourire et une promesse, un serment que je comptais bien respecter quoi qu’il m’en coûte. La vie m’avait séparé de ma sœur mais je ne permettrais pas que cela recommence avec ma meilleure amie qui, je devais bien l’avouer, était presque une sœur pour moi.

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