Avez-vous déjà cru en quelqu'un si fort au point de lui prêter votre main ?
Pas que dans des mots, non, véritablement donner de soi ?
Au point qu'il sache que vous êtes son protecteur et que vous êtes prêts à tout pour son bien.
Alors quand le destin s'en mêle, tout ce sur quoi vous reposiez s'écroule sous vos pieds, et votre foi devient la source de votre plus profonde peine.
Quand il ne peut en rester qu'un, il y a des choix à faire. Que son dieu soit bon, mauvais ou neutre, tous aspirent à être le vainqueur et le dernier ! Et qui ne souhaite pas être l'accomplissement de son dieu ?

Cimber avançait sur les terres brûlées de ses cauchemars. Pieds nus, il sentait le sol abîmer sa peau mais une voix à l'intérieur de lui le poussait à avancer. Cette même voix qui l'avait poussé à ne pas suivre la Troupe dans les terres Jinmen pour rester ici, à Erathia. Le bruit de milliers de corbeaux rassemblés était assourdissant, terrifiant même et le cœur du jeune Elfe ne put s'empêcher de s'emballer. Ses pas se firent plus rapides, son pouls s'accéléra encore jusqu'à ce que enfin, il puisse voir le signe. Du haut de la colline, il surplombait le spectacle. Les milliers de corbeaux volant dans le ciel s'étaient rassemblées autour d'une forme vivante, immaculée, dont le grognement ressemblait à la foudre qui s’abat sur le monde. Un long hurlement se fit entendre de l'animal et les oiseaux se jetèrent sur lui. Le loup lutta tant bien que mal mais sa fourrure se macula de rouge sous les attaques répétées des corbeaux. Lorsqu'il s'éveilla ce jour-là, Cimber ne comprenait pas spécialement le sens exact du rêve mais il sentait, il savait que le combat était proche et il savait qu'il le gagnerait. Il se leva et, en silence, chercha dans le ciel un signe qui ne vint pas jusqu'à ce qu'un corbeau noir comme la nuit se pose sur le bord de la fenêtre et qu'il se décide à le suivre.

Jaered avançait dans la nuit, sur une terre riche, cultivée et visiblement prospère. Sa terre natale, celle qui l'avait vu grandir ou tout comme. En silence, comme de peur d'effrayer le monde s'il faisait le moindre bruit, il avança, laissant ses pas le guider. Un croassement dans le ciel brisa le silence des lieux, suivi d'un second, puis d'un troisième et d'autres, toujours plus nombreux, qui se rassemblaient au dessus de sa tête. L'homme se demandait sans doutes ce qu'il se passait jusqu'à ce qu'un parte en piquet et l'attaque. Démuni, Jaered tenta de se protéger tant bien que mal mais les attaques se faisaient plus violentes, plus fortes et toujours plus nombreuses. Alors qu'il se sentait perdu, le courant d'air qui portait les volatiles se fit plus léger, plus doux puis inexistant. Privé de leur appui, ils tombèrent au sol les uns après les autres. A ce moment là apparu la meute et, sans hésiter, les loups se mirent à dévorer les oiseaux cloués au sol par l'absence de vent. La louve dominante posa sur Jaered un regard insistant puis le Crépusculaire se réveilla. Ce rêve n'en était pas un n'est-ce-pas ? Il n'était que le signe d'un combat imminent et l'homme le sentait au fond de lui malgré l'alcool qui imbibait encore son être. Il se leva, cherchant le signe qui ne venait pas jusqu'à ce qu'enfin, il comprenne. Lorsque le jeune Elfe lui fit face au beau milieu de la ruelle où il s'était endormi, Jaered comprit.


Règles :
- interdiction de tuer, blesser un personnage (sauf si consentement)
- votre adversaire décide du succès ou de l'échec de votre action / attaque (en restant logique)
- le Mj peut intervenir à tout moment
- interdiction de contrôler votre adversaire (sauf si consentement)
- le combat prend fin avec le vote du jury ou l'abandon (3 tours minimum avant d'abandonner)
- si vous avez une question, envoyez un MP au Mj ayant posté votre topic (cf "demande de mission")
- Je rappelle qu'il est interdit de faire parler les dieux, en dehors d'hallucinations (le personnage croit voir son dieu, ce qui doit être précisé dans le RP) ou de rêves, vous ne pouvez pas vous entretenir avec eux.

Bon jeu et bon courage !

Quand la vie te met à terre, toi seul peux choisir entre le rester, ou te relever.

Le chemin de la sobriété, à l'instar de celui qui mène à la rédemption, est un chemin difficile. Pourtant, il était motivé. Après le naufrage, après sa "renaissance sprituelle" comme il l'appelle, Jaered avait décidé que le naufrage de son âme et de son esprit devait s'arrêter. Convaincu que son rêve face au totem était réel, et convaincu d'être pourvu d'un office divin, il s'était décidé de réduire sa consommation d'alcool. Alors depuis, il faisait attention. Il n'avait que peu bu lors de la fête de leur retour à Erathia, il avait peu bu lors de son voyage dans les terres jinmens avec le groupe d'expédition, et il pensait son vice loin de lui. Mais ce soir-là, quand il avait retrouvé ses anciens compagnons d'infortune sur les quais, il avait rechuté.

Tout avait commencé par une choppe de vin, pour fêter les retrouvailles et en souvenir de leur mésaventure sur les îles du sud. Puis était venue la bière, juste pour accompagner ses compagnons dans leur festoiement. Ensuite a suivi l'hydromel, il ne sait plus vraiment pourquoi. Et lentement, choppe après choppe, tournée après tournée, le nùa rechutait. En un soir, il avait consommé autant – sinon plus – d'alcool qu'il n'en consommait habituellement en une semaine durant sa période d'errance. Lui qui tient si bien la boisson d'ivresse, il s'était retrouvé, pour une fois, plus soul que jamais. Et quand il se réveille, le lendemain, dans une ruelle déserte d'Erathia, c'est avec un mal de crâne comme il n'en a connu que trois dans sa vie.

Est-ce dû à l'alcool, aux effluves des égouts dont une entrées se trouve non loin ou est-ce une autre folie qui le guette? Il l'ignore, mais le rêve qu'il a fait avant son réveil. Ouvrant les yeux, l'homme se tente difficilement de reprendre ses esprits. Il tente de se lever mais le mal de crâne le lance encore. Alors il se laisse choir, dos contre le mur, et repense à ce songe si réel.

Il y avait une plaine, ou plutôt un champ. Un champ comme ceux du village de son enfance. Et il y avait les corbeaux, oiseaux de mauvais augure dans bien des tribus, annonciateurs de sombres présages. Les sombres oiseaux déchirèrent le rêve de leurs croassements lugubres, et descendirent en piquet sur lui. Acculé, il peinait à se protéger, pouvant tout juste se défendre, incapable de les repousser. Leurs becs frappaient, leurs griffes lacéraient, mais le rêveur tenait bon. Jusqu'à ce qu'enfin le vent tourne, ou plutôt qu'il se calme, jusqu'à disparaitre. Et ils apparurent pour venir à son aide, la meute était là. Les loups, esprits libres des plaines, des montagnes et des forêts, avaient entendu son appel silencieux. Féroces, ils bondirent sur les corbeaux que le vent ne portait plus, et les charognards devinrent proie. Elle aussi était là, il l'avait reconnu : Wanyä, la mère louve. Elle porta sur lui un regard insistant, et à la fois confiant. La mort des corbeaux avait ramené le silence et plus un bruit ne rompait le silence. Pas un grognement, pas un souffle de vent, pas une parole. C'était inutile, le nùa avait compris le message.

* Il est temps pour le loups de montrer les crocs ... * Pense-t-il alors, tentant à nouveau de se relever.
Cette fois, l'ivrogne parvient à se mettre debout. Le temps passé à repenser au songe a permis à son esprit de reprendre sa place, et au mal de tête de s'estomper. L'homme vérifie rapidement ses affaires, il ne manque rien – mis à part ses armes laissées à l'entrée d'Erathia et quelques pièces dans sa bourse, qui ont payé une partie de sa consommation de la veille. Il avance de quelques pas, chancelant. Cela fait aussi partie des contrecoups de l'ivresse, mais il en a l'habitude, et il a appris à s'en accommoder.
Il ramasse au sol un bâton, auquel est attaché une gourde, dont il s'en sert comme appui. Non pas le bâton qui est en fait une hallebarde runique, celui-là étant sous protection des gardes de la porte, mais un bâton qu'il a trouvé dans une ruelle. A peine plus solide qu'une canne que l'on peut rompre sans effort, à peine plus grand que lui, et aussi droit qu'une racine de saule, ce bâton n'a pour but que de l'empêcher de se vautrer par terre. Du moins, c'est l'illusion qu'il souhaite donner. Il ramasse aussi son chapeau, un large chapeau fait de paille tressé venant des terres orientales, et le pose sur sa tête. Avec le manteau et les vêtements sales qu'il porte, cela complète son drôle d'accoutrement. Bien qu'il ait moins l'air du mendiant qu'il était il n'y a pas si longtemps, il ne ressemble toujours pas au commun des citadins.

L'homme n'a pas le temps de s'arranger plus que cela qu'un étrange pressentiment l'envahit. Il se retourne et, dans cette ruelle quelques secondes plus tôt déserte, se retrouve face à une autre personne. Le nùa ignore pourquoi, ou comment, mais il a senti sa présence. Et au premier regard il sait, il sait que c'est lui. Malgré les relents d'alcool, malgré le mal de crâne qui a presque disparu, malgré le fait qu'il n'ait jamais vu cette personne, il le sait. Il le ressent au fond de lui, celui qui se tient face à lui, à l'autre bout de la ruelle, est le corbeau de son rêve. Sans rompre le silence, une main sur la "canne" qui lui sert d'appui et le visage caché dans l'ombre de son chapeau, le nùa observe celui qui lui fait face.
* Alors c'est lui. *