[DA] Mange-cœur, mythe ou réalité ? (pv Kaenie) [fini]

La route était assez longue en réalité, une bonne heure était passé lorsqu’ils arrivèrent sans difficulté à la maison du bailli. La druidesse ne put s’empêcher de regarder partout autour d’elle. Contrairement à Lilith, elle ne les connaissait pas et ne savait pas comment réagir en face d’eux. Elle regarda alentour, repérant tout ce qu’elle pouvait. Les sorties, les endroits ou il ne serait pas possible de s’engager, c’était sa manière à elle de se rendre compte de son environnement et ainsi de pouvoir prendre la fuite en cas de besoin. Elle faisait cela depuis des années maintenant, depuis qu’elle avait fuit de Cydonia pour se réfugier à Silmarie. Elle sortit de ses pensées lorsque les soldats les menèrent directement voir le bailli. Elles se retrouvèrent alors devant un homme qui ne devait pas faire énormément d’effort. Il était bedonnant et semblait circonspect lorsque Lilith lui présenta l’homme qui était censé être leur faucheur de vie. Elle écouta attentivement les paroles de Lilith, elle était persuadé qu’on allait lui demander son avis, et elle ne voulait surement pas répété ce que la jeune femme avait déjà dit. Elle attendit patiemment la réponse du bailli, et finalement elle vint tranquillement.

« Votre discours est crédible, je reconnais cet homme : il menaçait de jeter des malédictions sur nous si nous n'adhérions pas à son dieu complètement fou. Et quand je dis fou c'est un doux euphémisme pour éviter de dire, sanguinaire, omnipotent et rancunier, pour le meilleur, grogna-t-il. Je l'avais fait condamner à mort, mais il est parvenu à s'échapper je ne sais comment. Je vous remercie donc de nous l'avoir ramené. Cependant j'aimerais savoir ce qu'il est advenu du griffon ? Je n'aimerais pas savoir cette créature en liberté dans les environs. »

Elle tourna la tête vers Lilith qui la regardait aussi. Très bien, elle allait lui faire un topo de la situation, de toute façon il n’avait pas de souci à se faire par rapport à cela, jamais le griffon ne serait dans la nature, pas sans une personne adapté. Elle se tourna alors vers le bailli et commença son explication.

« En ce qui concerne le griffon, vous n’avez plus de soucis à vous faire. Je me suis moi-même chargé de lui et il est en ce moment entre de bonne main. En réalité cet idiot ne l’avait pas bien dressé et donc il m’a été facile d’attirer son attention et ainsi de détourner son pseudo dressage. Il est à ce jour avec un dresseur professionnel qui va prendre soin de lui et va le dresser de telles manières qu’il réponde aux différents ordres de l’homme. Il est avec un professionnel, vous ne risquez plus rien. »

Elle s’arrêta un instant, puis voyant le regard du bailli, elle cru bon de compléter.

« Comme tous les animaux il ne répond qu’aux ordres qu’on lui donne. Ce n’était pas de sa faute, si personne n’était venu le déranger et le dresser pour tuer, jamais il n’aurait tué par plaisir. Ce genre d’animaux ne tue que pour se nourrir et de plus il est rare qu’il attaque les humains, il ne le fera seulement s’il se sent menacer. »

Elle se tut et attendit la suite des évènements. Elle ne voulait pas être méchante ou condescendante envers la personne, elle voulait seulement lui dire que les animaux de ce genre agissaient seulement en fonction du dressage qu’ils avaient reçu et pas autrement. Elle attendit alors la suite, ne sachant ce que celle-ci allait lui réservé, même si elle en avait une petite idée.

Les explications de Kænie étaient concises et directes à la manière de la femme. Le bailli l'écouta attentivement, certains soldats paraissaient dubitatifs. Quand la druidesse eut finie il hocha la tête et se frotta le menton pensif. Lilith attendit patiemment qu'il prenne sa décision la main gauche sur son arc, bien solidement campée sur ses deux pieds et le regard droit et sûr.

« Bon, bon, nous ferons comme pour les ours et les loups, nous laisserons le griffon en paix tant que il ne menacera personne. Ce que vous m'affirmez d'ailleurs, finit-il en penchant la tête en direction de Kænie. »

C'était raisonnable et Lilith pensa que la druidesse devait être heureuse pour le griffon. Voilà un soucis de réglé, il restait maintenant au magistrat à statuer sur le sort de Melvin, mais la Sentinelle doutait peu de la réponse : le prédicateur avait déjà été condamné à mort précédemment et avait depuis tué plusieurs personnes. En somme, la seule inconnue qui demeurait était l'exécution choisie, bref pas vraiment la partie préférée de la jeune femme. Elle pensa un instant que le crime serait condamnable à Cydonia d'être envoyé à Muria comme soumis, mais l'Amazone fut prise d'une répulsion à l'idée que celui-là soit envoyé dans sa cité. Heureusement elle s'inquiétait pour rien puisque “Melvin” fut condamné à la pendaison et les soldats l'emmenèrent dans une geôle en attendant que les préparatifs soient achevés. Le bailli reporta de nouveau son attention sur les deux femmes.

« Bien que je vous sois reconnaissant de nous l'avoir ramené, je ne peux m'empêcher de m'interroger : qui êtes-vous donc ? Vous ne m'avez pas l'air d'être des soldats. »

C'était ce que Lilith craignait : des questions sur son identité. Heureusement elle avait préparé un demi-mensonge qu'elle estimait convainquant, elle s'était même inventé un faux nom, par précaution. Quand à sa compagne, elle ne se faisait pas de soucis : les druides n'étaient pas interdits dans les environs.

« Je suis Sylvia Hermand, soldate dans un village non loin de Cydonia et j'étais en voyage pour me rendre chez ma sœur à Silmarie quand j'ai découvert les cadavres. Je n'ai pas pu les ignorer et je m'inquiétais aussi que ma sœur puisse se faire agressée à son tour. »

Le bailli ne tirant pas une tête intriguée elle conclu que son histoire tenait la route. Il lui restait à espérer que Kænie ne marque pas une surprise en entendant son faux nom et sa fausse histoire, mais après tout la druidesse savait qu'elle était une Amazone et comprendrait bien qu'elle ne tienne pas à dire la vérité.

[tu peux faire parler le bailli, je ne pense pas qu'on aura des ennuis avec lui ^^]

Lorsque le bailli parla de laisser le griffon tranquille, elle en fut soulagée. Elle n’aurait pas aimé se mettre le bailli à dos, mais s’il le fallait elle n’hésiterait surement pas. Cet animal n’avait rien fait réellement, si on ne l’avait pas entrainé pour tuer, il ne se serait jamais intéressé à l’homme et serait probablement rester dans son habitat sans jamais croiser ou tuer quelqu’un. Elle n’aurait surement pas supporté qu’ils essayent de pourchasser parce que c’était lui qui avait tué les villageois. Akaï sur son épaule s’agita un peu et sortit un peu le museau. Il regarda ce qu’il se passait et n’aima surement pas l’atmosphère, il rentra dans sa capuche pour ne plus en bouger. Elle sourit intérieurement, s’il agissait ainsi c’était parce qu’il n’aimait pas les personnes en face d’elle, le reste du temps il était tellement curieux qu’il se lançait dans la pièce. Il n’avait pas l’air à son aise dans cet endroit. Kae se dit que c’était peut être le signe qui allait annoncer un départ imminent, cependant elle se trompait et à ce jour, elle regrettait de ne pas avoir l’esprit comme Lunielle, ainsi elle aurait pu savoir ce que ressentait les personnes en face d’elle.

Elle sortit de ses pensées lorsqu’elle entendit Le bailli demander leur identité. Elle se doutait que la sienne ne serait pas un souci, cependant celle de Lilith allait surement en poser. Aussi resta t’elle impassible lorsque la sentinelle commença son discours. Elle écouta, sans émotion sur le visage, son mensonge était sacrément futé et personne n’y vit rien à redire, elle en était certaine. D’ailleurs le bailli ne dit rien et tourna son visage vers Kaenie. La druidesse le regarda longuement, et quelques minutes plus tard, elle décida de lui parler, le visage toujours impassible. Elle savait comment rester impassible, elle avait apprit durant longtemps à rester ainsi, elle ne devait pas perdre ses moyens devant ceux qui la suivait.

« Je me nomme Kaenie, Druide de mon état. Je vis dans la forêt de Silmarie depuis un moment. J’ai rencontré Sylvia dans la forêt et elle m’a expliqué la situation, j’ai donc décidé de l’aider. »

Elle attendit un moment, elle n’avait rien d’autre à dire et elle se demander si cela allait plaire au bailli. De toute façon, elle n’avait pas mentit et elle n’avait rien d’autre à dire. Elle avait suivit Lilith parce qu’elle connaissait la forêt et ainsi elle avait pu lui être utile, de plus sans elle, le griffon serait sans doute mort à l’heure qu’il était. Après quelques minutes d’attente, le bailli prit la parole.

« Très bien, je vous croit sur parole. De toute façon de simple voyageur ne se serait pas donné la peine de trouvé ce qui se passait. Cela ne les concernait surement pas. Pour ce qui est de la récompense promise, je vous la fournirais après. Pour le moment, je vous invite à prendre part à notre table, l’exécution aura lieu cette après midi. »

Kaenie ne cilla pas, cependant elle ne se souvenait pas d’une récompense quelconque. Peut importe, par contre, elle ne savait pas si prendre part au diner serait une bonne idée. Elle se demandait si le bailli allait leur proposer d’assister à l’exécution. En tout cas, elle avait eu raison de penser que la mort était le châtiment que réservaient les villageois à l’homme, elle-même aurait fait la même chose. La justice dans ces village n’était pas la même que dans les villes. Ici, pas de riche pour influencer ceux qui pouvaient rendre cette justice, pas de corruption, juste une décision. Elle se demanda alors ce qu’il se serait passé si ses parents avaient vécu dans un village tel que celui-ci. Elle se demanda si aujourd’hui ils seraient toujours vivants. Elle n’en savait rien, mais elle ne pouvait qu’espérer que ce serait peut être le cas. Elle tourna son visage vers Lilith attendant qu’elle une réponse de sa part.

[HRP] Hésite pas à me dire si j'ai été trop loin ^^[/HRP]

Lilith constata sans surprise que sa compagne savait masquer la surprise, Kaenie soutint son mensonge en se présentant elle-même. Le reste était vérité, qu’importait son identité véritable ? La jeune femme ressentit un pincement au cœur en réalisant que cela importait pour elle, un nom, c’est sacré et Lilith Grandvin était le sien, même s’il la reliait à un père qui voulait l’utiliser, après tout changer de nom ne changeait pas la réalité. Elle attendit patiemment que le bailli reprenne la parole, non pas qu’elle ait encore des choses à faire par ici, mais elle voulait être sûre que son mensonge tiendrait et que la vérité serait crue, afin de ne pas se rajouter des complications. Enfin, après une longue méditation, le magistrat parla :

« Très bien, je vous croit sur parole. De toute façon de simple voyageur ne se serait pas donné la peine de trouver ce qui se passait. Cela ne les concernait surement pas. Pour ce qui est de la récompense promise, je vous la fournirais après. Pour le moment, je vous invite à prendre part à notre table, l’exécution aura lieu cette après midi. »

Une récompense ? Lilith s’en moquait bien : elle avait décidé de poursuivre Melvin afin de mettre un terme à la boucherie en cours ni plus ni moins et l’Amazone n’avait aucun besoin de richesse. Elle fut toutefois soulagée que l’homme soit avisé et accepte que deux inconnues puissent décider d’arrêter un criminel de leur propre chef – et d’y parvenir. En revanche l’invitation au repas la laissait de marbre, honnêtement elle n’appréciait pas l’idée de rester ici plus longtemps, ni de devoir répondre sans hésiter au nom de Sylvia qu’elle venait de s’inventer, mais refuser aurait pu paraître étrange et en y pensant bien le prédicateur s’était déjà soustrait une première fois de sa condamnation et il pouvait bien recommencer et ça il n’était pas question qu’elle l’accepte.

« J’accepte votre offre, à la condition que je puisse m’assurer des conditions de détention de notre homme. Je ne doute pas des capacités de vos soldats, mais il s’est déjà échappé une première fois et je préfère ne prendre aucun risque. »

C’était osé, à la limite également de la provocation, elle en avait conscience, mais elle ne resterait que pour s’assurer de la mort du prisonnier et ne souhaitait pas repartir dans les bois pour le poursuivre de nouveau parce qu’un soldat avait mal fait son boulot. Le bailli haussa un sourcil et fit signe que peu lui importait, elle pouvait bien aller s'assurer du bon travail de ses soldats. Lilith attendit la décision de Kænie, quoiqu'elle choisisse la Sentinelle resterait. Ensuite elle sortit de la pièce pour aller s'assurer que Melvin était sous bonne garde.

Kaenie remarqua que Lilith semblait elle aussi surprise par une récompense. Elle ne savait pas ce que cela était, mais elle était certaine que comme la jeune femme, elle n’avait rien à faire d’une quelconque récompense. Seul le fait d’être à nouveau tranquille dans les bois la rendait tranquille. Elle n’avait rien dit quand à la proposition du bailli. Comme lorsque Lilith lui avait demandé, elle hésitait. Il était vrai que rester lui permettrait d’être certaine que cette personne ne ferait plus rien qui pourrait mettre en danger les habitants ainsi que les animaux, cependant rester dans un endroit qu’elle ne connaissait était tout de même sacrément dangereux. Et si quelqu’un la reconnaissait et venait à la dénoncer. Après tout, ils avaient des espions partout et rien ne l’empêcherait bien longtemps de la retrouver. Cela faisait déjà deux ans, qu’elle les évitait et ça marchait plutôt bien. Qu’adviendrait-il si elle était finalement démasqué et qu’elle ne pouvait plus exercer sa vengeance. Devrait-elle de nouveau déménager ? Et puis quoi encore. Elle n’avait pas envie de cela.

Akai la sortit de ses pensées lorsque finalement il lui siffla doucement à l’oreille. Elle sourit alors et écouta attentivement la réponse que Lilith était entrain de faire au bailli. Kae haussa les sourcils et se demanda comment le bailli allait réagir devant la presque provocation de la jeune femme. Elle le vit d’ailleurs prendre une belle teinte rouge vif avant finalement de tousser pour reprendre contenance. Il était vrai qu’elle n’avait pas tord. Leur incompétence avait couté la vie à de nombreuse personne et puis… Elle repensa alors au griffon qui avait été une victime lui aussi. Aller chercher jusqu’à un animal si noble pour pratiquer sa vengeance c’était pathétique. Finalement, elle prit sa décision assez rapidement et ne se fit pas prier plus longtemps.

« J’accepte aussi et à la même condition que Lilith. Je refuse que cet homme puisse de nouveau s’échapper pour faire repartir une vengeance en tuant des innocents et en se servant d’animaux pour son commettre son forfait. Je ne doute pas plus des capacités de vos soldats comme l’a dit Sylvia, cependant il semble assez rusé pour trouver des failles où il n’y en avait pas quelques minutes auparavant lorsque vous avez-vous-même regarder. Plusieurs regards valent mieux qu’un n’est ce pas ? »

Aucune menace, cependant le ton froid sur lequel elle avait lancé cette remarque aurait pu faire croire qu’elle était énervé ou en colère. Elle ressemblait étrangement à Lunielle lorsqu’elle faisait ceci, et pourtant elle était loin de la capacité intimidante de son amie forgeronne. Elle s’était du naturelle, Kae s’entrainait depuis des années à changer la petite fille qu’elle était en une guerrière émérite et sans faille, et ce n’était pas facile tous les jours. Elle attendit alors que le bailli les mène au prisonnier et si cela était nécessaire, Kae renforcerait la pièce par un épais mur de glace. Rien de mieux qu’avoir froid pour éviter une envie de s’évader.

Kaenie répondit au bailli, du même avis que l’Amazone au sujet du danger que représentait le prédicateur elle sut l’exprimer plus diplomatiquement et la suivit en sortant de la maison. Melvin avait été emmené par les gardes dans la caserne où se trouvaient les seules cellules dignes de ce nom de la petite commune. Celle où fut jeté le captif était grande de quelques petits mètres carrés et dotée uniquement d’un pot et un amas de paille faisait office de lit. La seule fenêtre était trop étroite pour qu’un homme adulte puisse y passer et Lilith put s’assurer de la solidité des barreaux et du cadenas.

Provisoirement satisfaite elle retourna chez le bailli pour assister au repas. Honnêtement elle n’était pas emballée par cette idée car elle n’y était pas habituée et craignait de risquer de trahir son identité. Bien qu’elle soit loin de Cydonia elle pouvait toujours avoir des hommes de son père à ses trousses et répugnait à leur laisser des indices de son passage.

Le repas était plus simple qu’elle ne le craignait, elle n’était après tout pas chez un grand seigneur de Cydonia ou toute autre grande cité et parvint en mêlant mensonge et vérité à tenir la conversation avec le bailli et quelques autres notables présents sans trahir son identité. Lilith se prit même à se montrer enjouée et sociable et parvint à trouver sympathiques certains de ses interlocuteurs qui n’affichaient plus la moindre méfiance à l’égard des deux femmes. C’était une découverte bien utile : soyez aimable avec un homme, faîtes mine d’être impressionnée par leurs prétendus faits d’armes et ils cessent de vous considérer comme suspecte ou dangereuse. En revanche cela se corsa un peu quand Kaenie et elles voulurent participer à la garde pour surveiller le prisonnier, car deux-trois hommes se prirent à vouloir leur éviter cette fatigue et ce danger en leur offrant le confort d’un lit bien douillet. L’Amazone soupira et dut rappeler en perdant un peu de sa douceur de ton qui avait capturé le prédicateur. Les arguments de la druidesse firent aussi mouches et elles purent établir un tour de garde en plus des soldats de métiers dans la caserne.

La première partie de la nuit fut calme, le tour de Lilith approchait de sa fin et elle sentait la fatigue de la journée lui peser et la rendre somnolente. Melvin avait passé quelques heures à l’insulter et à la menacer des représailles de son dieu infructueusement puis s’était endormit. La Sentinelle restait seule dans la salle de garde, devant les cellules avec un autre soldat d’âge mûr au visage buriné. Fatigué par une vie d’arme il n’avait pas ouvert la bouche un instant tout sa vigilance concentrée sur son devoir. Son professionnalisme la rassurait, cependant son tour de garde prit fin avant celui de l’Amazone et il fut remplacé par un jeune soldat.

La main sur son arc, Lilith garda le nouveau venu dans son cham de vision pendant un moment afin de s’assurer qu’il serait aussi fiable que son camarade. Puis le calme revint et la fatigue reprit son combat contre l’attention de la jeune femme. Les yeux rivés sur le captif elle ne réalisa pas qu’elle commençait à piquer du nez et sentit à la dernière minute le jeune soldat qui s’était approché d’elle. Se jetant de sa chaise elle parvint à éviter son coup d’épée, mais le voilà qui repartait déjà à l’attaque alors qu’elle-même n’était pas dans une situation avantageuse pour tirer avant qu’il ne l’atteigne.

[petite info : lors de sa première capture, Melvin a persuadé le soldat et l’a rangé à son côté. C’est lui qui l’a aidé à s’enfuir la première fois et il est le seul dans ce cas. Je compte sur ta générosité pour me tirer de ce mauvais pas Wink

]

Kae avait bien regardé la cellule de leur prisonnier et était satisfaite elle aussi. Cependant elle ne l’était pas encore assez à son goût. Elle passa pourtant le repas sans mal. Ne se mêlant pas réellement aux autres personnes. Si elle restait éloigné de la ville et des autres ce n’était pas seulement parce qu’elle était druide, c’était aussi surtout parce qu’elle était encore recherché et elle était certaine qu’ils n’allaient pas laisser tomber de sitôt. Elle tourna la tête vers Lilith qui s’en sortait relativement bien. Au moins la druidesse n’avait pas à mentir sur son identité, c’était un avantage. Le reste de la soirée se passa sans encombre jusqu'à ce que les jeunes femmes soit remercier et littéralement envoyé au lit. Enfin on leur avait proposé gentiment, mais Kae sentait que quelque chose clochait encore, elle devait participer aux tours de garde, sinon elle était persuadé que quelque chose allait encore arrivé. Pourtant quand elles demandèrent à faire partit, tout se corsa quelques peu.

Lilith eut tôt fait alors de leur rappeler qui avait capturé l’homme et Kae ne se priva pas pour en remettre une couche. Elles furent alors accepter et ce fut Lilith qui commença le premier tour. Kae observa alors le garde avec qui elle était. Il était fiable et professionnel de ce qu’elle avait pu voir aussi souhaita t’elle bonne nuit à Lilith et lui disant à tout à l’heure pour son tour et elle partit se coucher. Enfin se coucher était vite dit, une fois dans le lit, elle ne put s’empêcher de se dire que quelque chose clochait réellement. Elle se releva alors et décida de marcher pour s’éclaircir les idées. Elle prit donc une direction somme tout aléatoire et assembla les éléments dans sa tête.

Le bailli n’était pas cinglé, il espérait réellement voir ce type mort. La prison dans laquelle il était enfermé était bien hermétique et tout seul, il n’aurait pas pu en sortir. La plupart des garde était de l’avis du bailli, mais elle ne doutait pas que certains ne le soit pas et si l’un d’eux… Non, ce n’était pas possible. Melvin avait tué les leurs, pourquoi l’un d’eux ferait-il cela ? Pourtant plus le temps passait et plus la réponse sautait aux yeux de Kae. Le seul moyen pour l’homme de sortir de prison était qu’on l’ait aidé à en sortir et si la personne qui l’avait aidé la première fois recommençait. Kae regardait la lune et remarqua que le temps avait filé sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle se précipita alors vers la prison, le changement avait du avoir lieu.

Akaï sur son épaule siffla lorsqu’ils approchèrent de la prison et elle entendit nettement le fracas d’une bagarre. Lilith était dans de sale drap et surtout elle était fatiguée. La journée avait était épuisante. Kae se précipita alors à l’intérieur pour remarquer que Lilith était part terre et que le jeune soldat avait son épée pointé sur elle. Il ne lui fallut que quelques millième de seconde pour comprendre ce qui allait se passait si elle laissait la situation dans cette état. La druidesse s’élança alors vers le jeune homme, dégainant son bâton et l’assemblant dans sa course, arrivé à la hauteur de Lilith, le bâton arrêta la course de la lame du soldat.

« Ainsi, c’était vous. Vous êtes prêt à libéré un meurtrier alors qu’il à tuer tant d’entre vous. »

« Et alors ? »

Le rire sadique du jeune homme lui fit crisser les dents, elle détestait cela. Elle détestait les gens qui jouait avec la vie des autres, plus jamais, elle ne laisserait quelqu’un s’accaparer les pouvoirs d’un animal pour son profit personnel, plus jamais elle ne laisserait quelqu’un jouer avec la vie des autres pour s’enrichir. Elle l’avait promis à sa famille, elle l’avait promis et elle tiendrait cette promesse.

« Je ne laisserais personne délivrer un meurtrier. Je sauverais ce qui doit l’être, je l’ai promit il y a longtemps. »

« Et comment compte tu m’arrêter ? Avec ton pauvre petit bâton ? Vous êtes pitoyable, les femmes ne savent pas se battre c’est pour ça que ce sont des femmes. »

« Si seulement tu étais moins arrogant et que et que tu regardais, tu aurais alors déjà remarqué que même une femme est capable d’être meilleure qu’un homme. »

Kae dont la main avait blanchit, la posa sur la prison qui en un seul instant se transforma en un énorme bloc de glace. La cellule était plus solide qu’elle ne l’avait jamais été et personne ne pourrait le sortir de la sans l’intervention de Kaenie. Elle tourna son regard vers le soldat qui avait perdu son rire. Son bâton tourna rapidement dans sa main et elle commença le combat. Elle s’entrainait depuis de nombreuse année maintenant. Sa maitrise était bien meilleure et d’ailleurs cela se voyait. Le soldat n’eut pas le temps de faire un geste qu’elle l’avait déjà pratiquement mis en pièce. Il n’arrivait pas à parer les coups rapides du bâton, les attaques en dessous et au dessus, ainsi que les différentes passes que Kae avait mit en place tout au long de ses entrainements. Il était littéralement dépasser et à un moment, il eut le malheur de laisser Kae le toucher avec sa main. Le bas de son corps se prit alors dans la glace et il resta la figé. Il ne pouvait plus bouger. Kae gela l’épée du soldat qui tomba à ses pieds. Elle s’excusa brièvement envers Lunielle, mais tant pis. Elle se retourna et alla trouver Lilith.

« Est-ce que tu vas bien ? »

Elle attendit alors la réponse de l’amazone, espérant qu’elle n’avait pas été touché et se maudissant pour sa lenteur d’esprit.

[HRP]J'ai pris quelques liberté, dit moi si ça ne te vas pas ^^[/HRP]

Lilith voyait la lame s'abattre inexorablement et s'apprêtait à décocher afin de ne pas partir seule dans l'autre-monde quand un bâton passa sous ses yeux pour dévier la course de l'épée. Avec soulagement elle reconnu Kænie qui venait de lui sauver la vie de justesse et se fit la réflexion qu'il lui faudrait une arme de poing pour faire face à ce genre de situation. La druidesse jetait un regard méprisant au soldat dévoyé.

« Ainsi, c’était vous. Vous êtes prêt à libérer un meurtrier alors qu’il a tué tant d’entre vous. »

« Et alors ? »

Le soldat partit d'un rire de possédé ce qui eut visiblement le don d'énerver Kænie. Lilith se releva lentement, sa fatigue était visiblement plus lourde qu'elle ne le pensait et sans l'intervention de son amie elle ne s'en serait pas sortie. Cette mésaventure lui avait fait prendre conscience que tout aussi bonne archère qu'elle était elle ne pouvait rien face à une agression rapprochée et elle devait sincèrement envisager de se procurer une arme de poing pour combler cette faiblesse. Tout à sa réflexion elle laissa la druidesse se charger du fou, ne tiquant même pas à sa tirade insultante sur les femmes qui n'était dans la situation qu'un détail et se dirigea vers la cloche près de l'entrée.

L'Amazone la fit sonner avec énergie pour alerter les soldats, bien que Kænie ne paru pas avoir besoin d'aide pour immobiliser le traître. Quand ce fut fait, elle vint la voir inquiète pour sa santé. Lilith lui sourit avec reconnaissance tout en entendant les bruit de course venant de l'extérieur.

« Je vais bien, grâce à toi. J'ai honte, mais dans ma fatigue j'ai baissé ma vigilance sans envisager qu'il ait pu bénéficier de l'aide d'un soldat. J'ai prévenu les autres, celui qui vient de partir me paraissait des plus fiables et je pense qu'il appréciera de s'occuper de son camarade lui-même. »

Ledit soldat, qui ne devait pas s'être éloigné de beaucoup, franchit la porte en hâte. D'un regard rapide couvrant toute la pièce il saisit la situation et son visage se renfrogna de colère. Il s'approcha des deux femmes, après s'être assuré que le traître était bien hors d'état de nuire, et s'enquit de leur état. Il semblait véritablement mécontent de ce qu'avait fait son collègue et les remercia après s'être excusé brièvement. Venant d'un homme qui ne paraissait pas très enclin à s'épancher en excuse, celle qu'il avait faite avait beaucoup de valeur et la Sentinelle lui assura qu'elle ne lui en tenait pas rigueur. D'autres soldats arrivèrent et réagirent d'une manière similaire à leur collègue avant d'aller ligoter solidement le traître.

« Nous allons nous occuper de lui et savoir s'il était seul, bien sûr vous êtes invitées à suivre l'interrogatoire si vous le souhaitez. »

La proposition était appréciable et signifiait une reconnaissance des capacités des deux femmes, cependant Lilith doutait d'être encore d'une grande efficacité si elle restait plus longtemps et chargea son amie de s'en charger si elle le souhaitait. Elle retourna vers la maison du bailli où les chambres leurs avaient été préparées et s'endormit à la seconde même où elle se coucha. Réveillée quelques heures plus tard elle s'empressa de se relever, malgré l'envie de rester à dormir et alla relever Kaenie afin de lui permettre d'avoir quelques heures de sommeil à son tour.

Le soldat avait apparemment parlé puisqu'elle le retrouva assez mal en point dans une cellule, seul. La druidesse lui expliqua qu'il avait été persuadé par les laïus de Melvin et avait rejoint sa religion de fou, d'où son aide pour s'échapper. Kaenie put rentrer se reposer à son tour et la Sentinelle reprit sa garde, plus attentive que jamais.

Il n'y eut plus d'incident du reste de la nuit et au petit matin on sortit les deux hommes qu'on traîna devant un grand arbre dont on avait passé deux solides cordes autour d'une grosse branche. Lilith assista à l'exécution la bouche close quand les villageois agonisaient les condamnés d'injures mérités. Une exécution n'était pas un spectacle dont elle se réjouissait toutefois elle préférait savoir le prédicateur mort que libre dans la nature à répandre son poison sous forme de sermons ou encore comme soumis à Muria.

Kae était soulagé, Lilith n’avait rien et visiblement les gardes alentour n’appréciaient pas plus la trahison que les autres. La druidesse regarda le jeune homme qu’elle venait de neutraliser, celui-ci semblait réellement vulnérable au dire des autres. Elle se demandait même si ce jeune homme n’avait pas un certains pouvoir sur les autres, une manipulation des mots ou autres, mais elle n’en était réellement pas certaine. Si tel avait été le cas, les deux jeunes femmes auraient eu un peu plus de mal à s’en sortir, elle en était certaine. Elle se contenta donc d’attendre de voir la suite des évènements. Lorsque le soldat leur proposa de participer à l’interrogatoire, Kae ressentit tout comme Lilith un sentiment de reconnaissance. Maintenant, il ne doutait plus de leur capacité et elles étaient reconnu en tant que tel si bien qu’on leur laissait le droit d’assister à l’interrogatoire de l’homme qu’elles avaient tout de même confronté et arrêté.

Kae enleva la cage de glace de la cellule et assista à l’interrogatoire pendant que Lilith allait se coucher. La druidesse était certaine que la sentinelle ne dormirait pas beaucoup, mais dormir un peu ne lui ferait surement pas de mal. Kae assista donc à l’interrogatoire qui se passa comme elle l’avait prédit. Le jeune homme trop influençable s’était laisser berner par ce crétin de Melvin et avait finit par le libérer. Elle secoua doucement la tête en se demandant comment on pouvait se faire avoir de la sorte. Il ne s’agissait pas seulement d’opinion mais aussi et surtout d’un sérieux manque de discernement. Lorsque Lilith revint, Kae la mit au parfum et finalement partit se reposer. Quelques heures de sommeil ne serait pas de trop sachant qu’elle n’avait réellement pas dormit pendant un moment.

Le lendemain, l’exécution des deux hommes se passa devant un grand arbre. Une pendaison. Kae se rappela le moment ou elle avait parlé avec Lilith de justice et bien qu’elle ait déjà tué quelques personnes, c’était par légitime défense et les regarder suffoquer sous les quolibets et les insultes de la foule ce fut comme si elle était jugé elle-même. Oh bien sur, elle savait qu’elle n’aurait pas le choix de toute façon ce serait toujours elle ou eux mais bon. La vie était ainsi faite, on n’y pouvait rien. Elle préféra savoir Melvin mort que libre. Si c’était pour qu’il puisse déblatérer ses idioties et mettre en danger la vie de nombreuse personnes, animale ou humaine d’ailleurs, cela n’en valait pas le coup. Elle se tourna alors vers Lilith alors que la plupart de villageois étaient partit.

« Bien, je suppose que notre mission arrive à son terme. Nous avons fait ce que nous devions et maintenant que Justice à été rendu, il n’y a plus rien à faire non ? »

Elle regarda alors son amie avec un sourire. Ces derniers jours n’avaient pas été facile, mais tout s’était bien passé finalement, elles ne pouvaient que s’en féliciter.

Lilith regardait les cadavres pendus secoués comme des pantins grotesques par le vent avec le sentiment d'être remplie d'un sentiment de vacuité. Loin de se réjouir de la mort des deux hommes la jeune femme s'était laissée allée à regarder les villageois lors de la pendaison et elle avait été marquée par un groupe d'individus, une famille peut-être, éloignés des autres qui pleuraient en regardant le jeune soldat. Sa famille ? Le jeune homme, plus jeune qu'elle encore, s'était fait manipuler par le prédicateur, comment ça vie aurait tournée si leurs routes ne s'étaient pas croisées ? Bien que ça vie mette en danger celle d'autres sa mort provoquait la souffrance de ses proches, voire de l'affliction face à son comportement.

La vie, la mort. La justice. Tout cela semblait si confus. Les deux hommes menaçaient trop la vie d'autrui innocents pour les laisser courir, mais au final, même leur mort à eux pouvait blesser. C'était une rude leçon que la jeune Sentinelle se devait de ne jamais oublier : même en œuvrant pour le bien, on pouvait faire le mal. Malgré ses réticences à tuer, elle avait donné souvent la mort alors qu'elle aurait peut-être pu l'éviter. Elle repensa notamment aux hommes de son père.

« Bien, je suppose que notre mission arrive à son terme. Nous avons fait ce que nous devions et maintenant que Justice à été rendu, il n’y a plus rien à faire non ? »

Les paroles de Kænie tirèrent la jeune Amazone de ses rêves et elle lui rendit un sourire las. N'était-ce pas elle qui avait parlé de justice à la druidesse ? C'était bien la Justice, oui, d'empêcher des criminels inconscients de perpétuer des meurtres, en revanche elle commençait à s'interroger sur son aisance parfois à affirmer qu'une personne était digne de mourir.

« Oui je suppose, répondit-elle laconique. Le bailli parlait d'une récompense, n'est-ce pas ? Je n'en ai pas le moindre besoin. Si c'est de l'argent, qu'ils le gardent pour les familles des victimes qui auront bien du mal à passer l'hiver avec des bras en moins. »

Elle afficha un nouveau sourire malicieux cette fois.

« Quelque chose me dit que tu n'es pas loin d'être de mon avis, reprit-elle. Allons donc voir le bailli pour prendre notre congé. »

Des gardes étaient restés sur place et tandis que l'un d'eux attendait qu'elles repartent pour les amener au bailli les autres demeuraient pour décrocher les corps. Le magistrat avait regagné sa maison et les accueillit d'un sourire froid, lui aussi semblait être fatigué par l'affaire. Il fit chercher l'argent promis en récompense, mais Lilith l'arrêta.

« Nous ne voulons pas d'argent, nous n'en avons pas le besoin et estimons qu'il serait plus utile aux familles des victimes. »

Le bailli la regarda surprit de son désintérêt et se tourna vers Kænie pour quêter son avis.

Les paroles de Lilith la laissèrent dans le flou. Elle qui avait parlé de justice ne semblait plus tout à faite certaine de ses décisions. Kae le comprenait parfaitement. En réalité, elles avaient débattues de la justice avant de ramener Melvin dans le village et elle-même se demandait parfois si ses actions étaient justes. La druidesse savait pertinemment qu’en vengeant sa famille elle se transformait elle aussi en assassin, mais elle avait déjà sauvé une autre famille en tuant ceux qui avaient voulu la tuer. N’est ce pas une forme de justice plus juste pour ceux qui avait la loi dans leur poche ? Elle ne savait pas plus que la sentinelle finalement. Appliquer sa propre justice n’était surement pas la bonne solution, mais c’était une solution après tout. Elle secoua la tête et lorsqu’elle entendit sa jeune amie parler de la récompense, une interrogation se posa dans sa tête qui fut bien vite balayé par la suite de la phrase de Lilith. Elle était dans le vrai.

« Je suis parfaitement de ton avis. Cet argent leur sera bien plus utile qu’a nous après tout. »

Elle regarda la jeune femme qui était juste à côté d’elle. Même si l’on se posait toujours la question sur ce qui était juste ou non, toutes les deux avaient un sens aigue de la justice et aussi une grande compassion et elles n’était pas vénale. La cydienne aimait de plus en plus sa compatriote et elle espérait secrètement qu’elle pourrait se revoir dans des conditions moins sanglantes.

« Bien, allons prendre congé dans ce cas là. »

Cela arrangeait drôlement Kae qui en avait un peu marre de ce village et qui se languissait de sa forêt tranquille ou elle fomentait sa vengeance. Non pas que le reste n’avait pas d’importance bien au contraire, mais elle aimait son petit chez soit et Akaï qui commençait à s’agiter sur son épaule était du même avis. Elle ne s’éloignait que très rarement de la forêt, et même si cela ne faisait pas longtemps qu’ils étaient partit, elle voulait y retourner. Dormir dans ce village n’avait fait que renforcer sa conviction. Depuis qu’elle avait perdu sa famille, elle ne se sentait plus à l’aise lorsqu’elle en voyait en face d’elle. Elle se demandait à cet instant si un jour elle arriverait à en former une de famille, le temps était bien capricieux et seul lui pourrait lui en donner la réponse.

Elles arrivèrent devant le bailli et Lilith leur fit part de leur volonté de ne pas accepté l’argent et de le distribuer aux différentes victimes du fanatique, celui-ci regarda la sentinelle d’un air étrange et se tourna vers la druidesse. Elle eut une énorme envie de soupirer, pourquoi quand deux personnes étaient d’accord ne pouvait t’on pas suivre les dire d’une des deux. Il fallait toujours demander son avis aux deux personnes. Elle trouvait se comportement antipathique, cependant elle prit sur elle et comme elle avait répondu auparavant à l’homme sans émotion elle lui fit part également de sa décision.

« Nous n’avons pas ramené ce fanatique pour la récompense, nous n’étions même pas au courant. De plus mon amie et moi ne somme pas du tout matériel. Cette récompense sera nettement mieux distribuer dans les familles des différentes victimes. Elle sera bien mieux employé. »

Elle attendit que le bailli ou Lilith prenne la parole. Elle avait dit ce qu’elle pensait, elle espérait que le vieux bonhomme bedonnant ne prenne pas la mouche suite à leur choix.

Le bailli sembla convaincu par l'affirmation de Kænie et hocha la tête avec une expression respectueuse dans le regard.

« Voilà qui est tout à votre honneur, cet argent sera d'une grande utilité pour les familles qui ont perdu un membre juste à la fin de la moisson, alors que l'hiver approche à grand pas. Je souhaiterais qu'il y ait davantage de personnes de votre acabit dans ce monde, soyez assurée que vous trouverez toujours ici de l'aide si vous en avez besoin. C'est le moins que je puisse faire. »

Il les salua avec respect lorsqu'elle sortirent et même les soldats de gardes firent un signe de la tête de remerciement. Finalement les hommes savaient être reconnaissants. Lilith et Kaenie marchèrent de concert en direction de Jâani, prête au départ et attachée à un arbre, que la Sentinelle détacha avant de se retourner vers sa compagne.

« Je crois que cela marque la séparation de notre courte mais efficace équipe. »

Elle afficha un sourire heureux. Elle avait mis de côté ses pensées sombres au sujet de la justice et se réjouissait que l'événement ait au moins eu le mérite de lui faire rencontrer Kænie. C'était toujours un plaisir pour elle de rencontrer de nouvelles personnes et la druidesse méritait qu'on la connaisse, cependant c'était l'heure du départ l'Amazone devait rentrer chez elle et Kænie apprécierait certainement de pouvoir retourner chez elle dans les bois.

« J'ai été ravie de de t'avoir rencontrée, si je repasse dans les environs je ne manquerais pas de venir de voir. »

Elle sera la main de sa nouvelle amie et enfourna Jâani avant de reprendre la route vers le nord-est, décidée à rentrer à Muria cette fois-ci.

[désengagée, merci pour cette aventure ^^]

Kae écouta attentivement ce que le bailli dit. Il était vrai que rare était les gens qui préféraient donner leur récompense à ceux qui avaient perdu un proche, mais elle-même n’était pas matériel et il semblait que Lilith ne le soit pas plus, donc autant faire en sorte que cette récompense servent à bon escient. Elle était contente que le bailli ne prenne pas ombrage, nombre de fois ou elle avait aidé, elle avait remarqué que les gens avaient tendance à se sentir floué si on n’acceptait pas les remerciements. Seulement le meilleur des remerciements était le travail accomplis et non pas ce qui allait avec ce travail. Lorsque le bailli sortit, la druidesse se sentit immédiatement soulage, elle savait que maintenant elle allait pouvoir rentrer chez elle et enfin être un peu tranquille.

Plus de mort étrange et aussi de bruit étrange. La forêt ne s’éveillerait plus à cause de soucis, mais seulement parce qu’elle en avait envie. Les deux jeunes femmes sortirent donc et marchèrent en direction de la jument de Lilith qui était attachée à un arbre et qui semblait piaffer d’impatience. La sentinelle détacha sa monture et lorsqu’elle s’adressa a Kae, se fut avec une phrase courte.

« Oui, c’est le moment ou on sépare la fine équipe. »

Kae ne peut s’empêcher de lui retourner son sourire. Cette épreuve, car s’en était une avait été mouvementé et surtout étrange. Elle avait du faire des choses qu’elle se refusait à faire depuis longtemps, comme dormir autre part que chez elle et elle devait bien admettre que cela lui avait fait prendre conscience de pas mal de chose. Elle regarda alors en direction de la forêt, cette forêt qui se préparait à entrer dans la phase critique des saisons. Puis, son regard se reporta sur la cydienne au moment ou celle-ci reparla.

« J’ai était moi-même ravie de te rencontré et je serais heureuse de t’accueillir si jamais un jour tu devais revenir par ici. La cabane est assez grande malgré que ce soit une cabane. Puisse ta route se passer sans encombre et bon courage. »

Kae salua sa nouvelle amie et la regarda s’en aller. Akaï sortit la tête de la capuche et siffla doucement en signe d’au revoir. Oui, un au revoir car ce n’était que cela. Elle était certaine qu’elles se reverraient. Après tout, le destin réservait parfois bien des surprises. Elle reporta alors son attention vers la forêt et commença à prendre le chemin pour se retrouver chez elle. Elle se retourna un court instant vers ce village qui avait connu tant de déboire en si peu de temps et avec un sourire, convaincu que désormais tout irait mieux pour eux elle reprit la route qui la ramènerait chez elle.

[Désengagé, c'était fun merci beaucoup ^^]

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