Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)

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[Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptyLun 14 Jan - 0:42

Dix jours nous permettent, à Doji-sama et moi, de rejoindre Koubaï. C’est dans un état second que j’effectue ce voyage, bien que réellement concentré sur ma tâche. Il s’en est passé des choses en un mois et demi de séjour au Temple d’Ankdor ! Un séjour qui ne devait durer que deux semaines mais que le marchand cydien a retardé pour ses affaires. J’ai fait des rencontres mais l’une d’entre elles a changé ma vie : Iréa, cette magnifique Templière, aux origines alors inconnues à mes yeux à mon arrivée. Interprète attitrée, elle a finalement compté bien plus pour moi que cela... d’amie, elle est passée à amante et même bien plus. J’ai enfin découvert l’amour, celui que je recherchais depuis tant d’année, aux côtés d’une femme dont je n’aurais pas pu faire la connaissance autrement. Nous avons partagés nos passions, nos avis, nos corps et nos âmes et ce sont nos cœurs brisés qui ont décidé d’arrêter notre relation à ce stade.

La distance, la différence de culture, nos ambitions personnelles... trop de choses luttaient contre nos sentiments et nous n’aurions pas pu le vivre comme nous l’avions imaginé. J’ai alors envie de la revoir au moment-même où nous quittons Silmarie mais je sais que cet instant n’aura probablement jamais lieu. L’honneur, mon devoir et mes proches me permettront de vivre ce chagrin d’amour du mieux possible. Cette quête m’aura au moins permis de rencontrer des gens de fort caractère : d’abord Siana, une astorg plutôt énervante mais pleine de bonne volonté. Je lui ai d’ailleurs envoyé une lettre, ne pouvant pas passer la voir à Storghein, comme je le lui avais dit. Je déclare dans mon écrit avoir enfin trouvé l’amour, en espérant qu’elle finisse par le trouver à son tour. J’ai aussi rencontré Ethiann, un ami précieux auquel je souhaite de pouvoir continuer à vivre auprès de sa bien-aimée dans sa quête de retrouver les Templiers.

Puis j’ai rencontré Karaleth, une Samouraï à propos de laquelle j’ai eu une révélation en tombant amoureux d’Iréa. Un pincement au cœur et une envie de la revoir... je lui ai écrit mais j’ai besoin de retrouver sa sincérité, son naturel. J’ai aussi besoin de lui répondre enfin. Mes doutes se sont dissipés et je sais enfin de quelle origine étaient les drôles de sentiments éprouvés à son égard. J’ai finalement eu la chance de rencontrer des elfes en fréquentant leur cité pendant mon séjour d’une semaine. Je les trouve encore plus incroyables mais aussi bien plus proches de nous que je n’aurais pu le penser. Il me semble avoir pu croiser celle dont Ethiann est épris et son dynamisme m’a surpris plus d’une fois. Une bien surprenante aventure... je m’en veux de ne pas être resté pour les aider à défendre leur foyer mais un autre devoir m’attendait : le voyage du retour jusqu’à Arano.

Pour cela, nous devons repasser par Kubaï mais je prends mon temps et laisse le neveu de Doji-sama se reposer à chaque fin de journée. Je crois qu’il a été plutôt satisfait de mes services : j’ai répondu à chacune de ses requêtes et ai été présent à chaque moment crucial de la mission. Malgré l’attaque, les négociations se sont bien passées et c’est un visage serein que j’observe alors que nous rentrons. Cependant, lorsque nous passons devant les portes de Kubaï, je suis tellement surpris de retrouver Sosuke que je manque de blesser Yakuru en tirant sur les lanières de cuir.


- Pardonnez-moi d’interrompre votre route, Doji-sama, dit-il en effectuant une révérence.
- Que se passe-t-il, Sosuke ? interroge noblement le neveu de notre Seigneur.
- De bien mauvaises nouvelles vont vous parvenir et je vous expliquerai tout sur la route mais il faut que Katsuya reste à Koubaï quelques temps.
- Quoi ?!

Je suis énervé de ne pas pouvoir terminer correctement cette mission mais ce que mon collègue m’annonce glace mon sang.

- La famille Tachibana a été attaquée l’autre jour et a manqué de périr sous la lame d’un assassin dont nous ne connaissons pas l’identité. Tes parents ont demandé une faveur à Doji-sama et celui-ci a accepté de t’affecter à l’enquête.
- Les amis de mes parents sont donc plus importants que son neveu ?! demande-je, outré que l’on m’impose un rôle de la sorte.
- Non et c’est bien pour cela que sa Seigneurie m’a envoyé ici pour prendre le relai et escorter Doji-sama jusqu’à Arano.

Je serre les dents et retient ma colère. Je sais Sosuke absoluement ravi de me voler ma tâche et cela m’horripile. Malheureusement, je suis obligé de mener cette enquête jusqu’au bout, à présent. Si mes parents ont demandé une faveur au Seigneur, c’est qu’elle est importante pour eux et je serai finalement ravi de leur rendre service. Doji-sama a dû estimer ce problème suffisamment important pour le traiter rapidement ; je ne faillirai donc pas à ma tâche et ferai le nécessaire pour répondre à ses ordres, jusqu’au bout cette fois-ci. J’accorde un regard au neveu, désolé de le quitter ainsi, puis descends de mon cheval pour m’approcher de lui.

- Ce fut un honneur immense que de passer ce temps avec vous et de vous servir, Doji-sama. J’espère que la route jusqu’à Arano ne sera pas trop pénible pour vous.

Il se contente de hocher la tête et de l’utiliser en guise de signe pour appeler Sosuke. J’attends qu’ils me tournent le dos pour entraîner Yakuru à Kubaï, nouvelle destination improvisée. Je le dépose à l’écurie la plus proche pour faciliter mes déplacements et, ne sachant pas vraiment par où commencer, je visite la ville dans son intégralité, ce que je n’ai jamais pu vraiment faire jusqu’à présent. Après une bonne heure de marche, mon attention se fixe sur une plaque dorée et une immense maison, digne des familles les plus nobles. Sur cette première est inscrit : Famille Shuzen. C’est sans une grande hésitation que je saisis la petite chaîne de la petite cloche, elle aussi dorée, accrochée au bord de la porte. Mon cœur accélère et il me tarde de revoir ma si chère Karaleth.


Dernière édition par Katsuya le Dim 10 Fév - 5:31, édité 1 fois
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptyMar 15 Jan - 10:05

Malédiction.
J’étais silencieusement en train de réfléchir dans le dojo familial, le seul lieu ou je me sentais au calme, loin de tout, perdue dans mes pensées. Des pensées diverses et mitigées, les récents évènements ne m’aidaient absolument pas à me concentrer. J’étais à genoux au milieu de la salle, mon katana posé au sol en face de moi, accompagné de mon wakisashi. J’avais eu pour coutume de les placer ainsi lorsque je me sentais mal. Mal d’avoir appris le récent décès de l’Empereur et encore plus mal d’apprendre que les soupçons se posaient sur les dernières personnes ayant été en sa compagnie, dont le prince Zuckho. Bien entendu, tout le monde au sein du clan savait qu’il n’y était pour rien, le seul souhait de mon seigneur ces derniers temps était de retrouver les princesses disparues, pourquoi diable ferait-il quelque chose d’aussi insensé ? Ma réflexion pourrait paraître bien simpliste, mais le fait était que je m’imaginais très mal Hotori-sama se comporter ainsi.

D’autre part, bien des choses me tracassaient, les charges à l’encontre de mon frère étaient toujours présentes et je savais que Katsuni ne pourrait pas supporter de le savoir enchainé au fond d’une geôle ; Moi non plus d’ailleurs.
Malheureusement il manquait un point essentiel à cette affaire et je n’arrivais pas à le trouver. J’avais reçu l’accord de mes supérieurs pour continuer à chercher sur le peu de temps libre dont je disposais à présent, je profitais de chaque seconde qui m’était accordée, sauf aujourd’hui, ou je trouvais plus logique de prendre un instant pour accorder une pensée a notre défunt souverain et à sa famille, son clan, ses amis. Je me demandais quel genre d’homme l’empereur pouvait être, ne l’ayant jamais directement rencontré, à peine aperçu de loin, il était une personne mystérieuse pour l’ensemble des samouraïs du pays. Néanmoins il n’avait jamais eu mauvaise réputation, du moins à ma connaissance, donc je trouvais regrettable qu’un tel souverain se soit éteint.

Au loin, j’entendis des pas se dirigeant vers la porte, l’habitude me poussait à reconnaître ceux de Katsuni, pour une raison que j’ignorais, elle s’apprêtait à sortir. J’espérais simplement qu’elle ne ferait pas d’idioties.


*----*

Katsuni était passablement furax, toujours envers le clan qui maltraitait l’homme de sa vie tandis que les véritables coupables courraient encore dans la nature. En effet, elle était persuadée qu’un tel complot ne pouvait être l’œuvre d’un seul homme, elle s’y connaissait en assassinat, et frapper chez les nobles était particulièrement difficile seul, à moins d’être planifié des lustres à l’avance. Pressée et frustrée par l’affaire qui n’avançait à rien, elle s’apprêtait à aller voir comment allait Kazuo. Elle allait vite dans tous ses gestes, comme si la mort la poursuivait, ce qui n’était pourtant plus le cas. Arrivée sur le palier de la porte, enfilant rapidement ses sandales, elle ouvrit la porte de la maisonnée et se figea brusquement. Elle venait d’apercevoir Katsuya juste là, prêt à secouer la clochette dorée. Son air surpris et le regard de Katsuya ne put lui empêcher d’accorder une pensée à la première fois qu’elle l’avait vu, à Cydonia. Machinalement elle s’inclina devant lui par signe de respect, il était samouraï après tout.

« - Bienvenue à la demeure Shuzen ! Vous devez être Soma-sama, nous attendions votre venue, entrez donc. »

Un large sourire fortement accueillant -ou sacrément vicieux, lorsqu’on la connaissait- était dessiné sur le visage de l’ancienne assassin. Elle invitait Katsuya à entrer et à prendre place dans la salle principale. Les bonnes manières n’avaient pas été son fort le long de son existence pourtant elle faisait tous les efforts du monde pour s’accorder au fait qu’elle aimait un homme d’une famille noble, lui impliquant alors certaines règles de conduite qu’elle n’avait jamais imaginé pratiquer un jour. La maison n’avait déjà plus de secrets pour elle, pourtant la bâtisse était sensiblement -très sensiblement- plus luxueuse que le camp dans lequel elle avait vécu en compagnie de Kazuo. La salle principale était décorée de quelques statuettes, une bibliothèque garnie et une vitrine dans laquelle était exposée plusieurs katanas ayant appartenus aux aïeux de la famille Shuzen. Des armes emplies d’histoires, de combats, de souvenirs blessants, heureux. Une myriade de choses pouvait être contée par des objets en apparence si anciens et délabrés.
Une fois Katsuya installé, elle l’intima de patienter quelques instant le temps qu’elle prévienne de son arrivée et s’éclipsa dans la pièce à côté.


*----*

Un rire passablement taquin retentissait non loin du dojo, je me demandais ce qu’elle avait encore préparé avant de venir m’enquiquiner cette fois ci. J’étais forcée de reconnaitre que Katsuni n’était pas une mauvaise fille, elle avait eu une vie difficile et semée de problèmes, comme la mienne l’était à présent. Cela devait être la volonté des kamis que d’imposer des épreuves de ce genre.
Elle entra dans le dojo, légèrement essoufflée. Elle m’accordait un sourire que je n’aimais pas mais qui lui était hélas naturel, celui qui accompagnait ce qu’elle appelait « Bonnes nouvelles ». Généralement ces nouvelles n’étaient pas bonnes pour tout le monde et généralement pas pour moi, cela venait de la mini-rivalité qui nous opposait depuis toujours. A l’instant, ce qui m’inquiétait plus était le fait qu’elle soit essoufflée, elle avait été blessée très grièvement il y a peu, gambadé ainsi et en fournissant des efforts était mauvais et je sais que même si je ne la portais pas dans mon cœur au même titre que plusieurs personnes, elle n’en était pas moins une amie à mes yeux.


« - Tu ne devineras jamais qui est arrivé et attend dans la salle ! »

Un clin d’œil grossier accompagnait cette phrase, ce qui ne manquait pas de me faire trésaille légèrement en pensant qu’elle parlait de Katsuya. Elle ajouta directement à la suite de sa précédente phrase.

« - Il est vraiment mignon, pas étonnant que tu ais craquée pour lui !
- Par les Kamis, tais-toi Katsuni…
- Allons Belle-sœur, tu n’es pas toute émoustillée à l’idée de le revoir ? Lui semble l’être, en tous cas. Aller ! Dépêche-toi, je vais vous préparer le thé. »


Vipère.
Ne me laissant même pas le loisir de répliquer, elle avait de nouveau disparue. C’est qu’elle ne tenait pas en place lorsqu’il s’agissait de me taquiner. J’étais à la fois heureuse et anxieuse à l’idée de revoir Katsuya, la dernière fois il m’avait parlé d’une réponse, d’une attente, après que nous ayons tous deux versés des larmes. Néanmoins, j’étais tout de même très pressée de le revoir. Ne perdant alors pas de temps, je rangeais mes armes sur le râtelier prévu à cet effet avant de rejoindre l’entrée de la salle principale. Après une légère inspiration, je me décidais à entrer dans la pièce, vêtue de mon kimono traditionnel -chose que je ne portais qu’au sein de la maisonnée-. Katsuya était bel et bien là, en train d’attendre et il ne suffit alors que d’une micro fraction de seconde pour que nos regards se croisent. Je lui accordais un sourire avant d’aller lui confier une étreinte douce qui se voulait digne du fait que j’étais contente qu’il soit ici.


« - Je suis heureuse que tu sois venu, Katsuya ! »

Huit mots résumant parfaitement mon état actuel, aussi simple et idiot cela puisse paraitre, la simplicité était la plus pure des manières pour exprimer ses sentiments.

« - Comment vas-tu ? Cela fait un petit moment que nous nous ne sommes pas vus… »

J’avais véritablement le trac, je n’étais pas franchement à l’aise lorsque je commençais une conversation, peur de mal dire quelque chose, de mal le formuler ou tout simplement de ne pas trouver des sujets de conversation. Mêler tout cela au fait que Katsuya m’était particulièrement cher et qu’actuellement, ce sentiment n’était encore qu’a sens unique me faisait toujours un peu souffrir, mais s’il était venu jusqu’ici, je pense que la suite n’étais probablement pas si mauvaise.
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptyMer 16 Jan - 2:55

Avant que je ne puisse sonner, une jeune femme que je ne connais pas ouvre rapidement la porte. J’ai, pendant quelques secondes, l’impression de m’être trompé de maison mais l’inconnue semble savoir qui je suis. Interloqué qu’elle m’invite à entrer, apparemment au courant de ma promesse de passage, je la remercie d’un simple hochement de tête, me demandant s’il s’agit d’un membre de la famille de Karaleth ou d’une employée. Sa tenue provocatrice me fait pourtant penser qu’elle doit connaître la Samouraï intimement, autrement, elle aurait été expulsée de la maison. Une fois installé dans la salle principale, face à la porte, je reconnais quelques caractéristiques des familles nobles de Samouraï : des objets de valeur, des livres et bon nombre d’armes se trouvent dans la pièce. La jeune femme me demande de patienter pendant qu’elle va chercher la principale concernée.

Deux minutes suffisent à Karaleth pour venir me rejoindre. Je suis surpris de la voir habillée en kimono... les seules fois où nous nous sommes croisés, elle revêtait son armure ou une tenue pratique pour se mouvoir. Les couleurs lui vont à merveille et je suis ravi de connaître une nouvelle facette de sa personne, la Kara à la maison, celle qui attendait ma venue. Je tente de cacher mon émotion, ne voulant pas précipiter les choses mais elle m’étreint tendrement et je ne peux m’empêcher de lui rendre. La sentir près de moi me réconforte ; je me sens bien et à l’aise, ce qui ne m’était pas vraiment arrivé au Temple. Je ne lui ai envoyé que deux lettres pendant mon mois et demie d’absence : une pour lui décrire les lieux et lui expliquer le début de mon séjour et une autre pour lui parler d’une rencontre fabuleuse. Sa question empêche mon cœur de se serrer pour le moment.


« - Je suis heureuse que tu sois venu, Katsuya ! Comment vas-tu ? Cela fait un petit moment que nous nous ne sommes pas vus… »
- Je suis heureux de te voir aussi, Karaleth. Revenir à Oyashima me fait du bien. Je vais plutôt bien, j’ai des tas de choses à te raconter. Je m’excuse de ne t’avoir envoyé que deux lettres, je n’ai pas pu en envoyer plus à ma sœur, j’étais... ailleurs.

Je fais une pause de quelques secondes. Ce que je m’apprête à lui annoncer lui brisera encore une fois le cœur mais elle ignorera encore la deuxième partie, cette réponse que je lui ai promis de donner. Je ne me sens pas encore prêt à lui avouer tout cela, surtout qu’une autre mission m’attend désormais. Cette tentative d’assassinat ne me dit rien qui vaille...

- Les transactions prévues par Doji-sama se sont bien déroulées mais mon séjour a été prolongé. Le cydien qui devait venir la semaine suivant mon arrivée au Temple a repoussé l’échange d’un mois. De fait, en plus de veiller au confort du neveu de mon Seigneur, j’ai pu faire connaissance avec beaucoup de monde au Temple d’Ankdor. Je suis épaté de voir à quel point ils se tolèrent tous, malgré les haines raciales qui existent en Azthia. Puis j’ai rencontré la femme qui devait nous servir de traductrice. Iréa connaissait bien notre peuple et nous avons partagé nos cultures, je ne connaissais pas le peuple almer jusqu’ici. Je t’en ai parlé dans ma lettre, d’ailleurs. Elle était d’une douceur et d’une gentillesse... mais toujours sur la réserve. Nous avons longuement discuté puis... nous nous sommes rapprochés. Et je crois bien que... non je le sais. Je suis tombé amoureux.

Je m’arrête encore quelques secondes, cette fois pour la laisser digérer l’information. Un coup de massue, c’est bien ce que ça doit lui faire. J’en suis conscient mais je trouve important qu’elle le sache, surtout pour ce que je compte lui révéler ensuite. J’ai énormément pensé à elle, à la façon dont j’allais lui avouer cela. Mais finalement, aucun scénario que j’avais imaginé ne s’est déroulé. C’est brutal, sans tact et je pense qu’elle mettra du temps à l’accepter. Avant qu’elle ne puisse répondre, je continue mon discours, pour lui laisser entrevoir une lueur d’espoir.

- Ensuite, le Temple et la ville de Tamawa ont été attaqués par une femme et son armée de brigands. Doji-sama et moi avons été évacués à Silmarie, la cité des elfes, comme tous les membres d’Ankdor. Seul le directeur est resté. Je n’ai plus eu de nouvelles ensuite... il fallait que je revienne, ma mission était terminée. Avant mon départ, Iréa et moi avons décidé d’arrêter notre relation. La distance et nos différentes implications auraient rendu le tout bien trop douloureux. La rupture blesse mais je crois que c’était mieux ainsi... En tout cas, je connais l’amour, maintenant et je pourrai bientôt te donner la réponse que tu attends... si tu attends toujours ?

Je souris légèrement. Je sais qu’elle n’est pas du genre à abandonner. Voilà plusieurs mois qu’elle m’aime et avant d’avoir cette réponse, Karaleth ne décrochera pas, j’en suis sûr. Je m’approche de la jeune femme et saisis sa main.

- Mais dis-moi, toi... comment vas-tu ? Les choses se sont-elles apaisées dans ta famille ? Le Samouraï qui doit escorter Doji-sama jusqu’à Arano m’a dit que de mauvaises nouvelles l’attendaient... il s’est passé quelque chose de ce côté du monde ?

Avant qu’elle ne puisse répondre, la jeune femme de tout à l’heure entre dans la pièce pour nous amener du thé. Elle sourit, comme satisfaite mais repars rapidement, probablement consciente qu’elle aurait dû frapper avant d’entrer... Karaleth m’annonce finalement, la mine triste, que l’empereur est décédé, probablement assassiné et que le prince-consort – son Seigneur direct – est probablement accusé par la garde. Je reste figé à cette nouvelle incroyable. D’abord l’impératrice, ensuite les princesses jumelles qui disparaissent et l’empereur tué. La famille royale attire bien l’attention ces temps-ci et j’ai soudainement peur pour l’avenir de nos Clans, de nos terres. Je suis particulièrement inquiet pour Karaleth qui doit défendre corps et âme Hotori-sama, seul coupable de l’affaire actuellement, puisque présent au moment de la mort du grand Seigneur. Les héritiers vont faire du bruit et, bientôt, une course contre la montre pour acquérir le pouvoir aura lieu... Nous en pâtirons tous, c’est sûr.

Voir Karaleth ainsi chamboulée alors que tout aurait dû aller mieux pour elle me chagrine et je ne peux m’empêcher de l’étreindre encore, le temps que nous nous calmions à l’annonce de toutes ces nouvelles choses. Après quelques minutes et mon calme retrouvé, je me décide à servir le thé et à lui annoncer un nouveau départ. Enfin, pas tout à fait.


- Je vais rester à Kubaï quelques temps. Le Samouraï dont je t’ai parlé un peu plus tôt m’a annoncé qu’une famille de nobles artisans a failli mourir assassinée, elle aussi. Il s’agit d’amis de mes parents et j’ai été affecté à l’enquête car elle me concerne directement. Je dois retrouver le responsable, qui n’a pas été démasqué jusqu’ici. Je pense prendre une chambre à l’auberge du village pour commencer... je n’ai aucun indice mais cette affaire a dû faire du bruit. « Les rumeurs amènent parfois la vérité », dit-on à Arano. Si jamais tu as vent de quelques détails, tu pourras me les communiquer ?

Je bois une grosse gorgée de thé, tiédis par le temps. Mon hésitation se fait pesante mais finalement je plonge tête baissée vers un éventuel refus. J’aurais essayé, au moins.

- Je sais que tu as sûrement des choses plus importantes à faire, comme être présente pour Hotori-sama ou ton frère mais... si jamais tu as l’envie ou le temps de m’accompagner, tu es la bienvenue.

J’ignore si elle va accepter mais j’ai tellement de choses à lui dire encore... des choses qu’elle aura rêvé d’entendre, cette fois-ci. Des choses que j’ai réalisées depuis mon départ du Temple, peut-être même avant. Je pourrai forcément lui dire un jour où l’autre mais, si elle m’accompagne, les évènements seront plus simples. Même si je sais d’avance que les autres scénarios que j’ai préparés ne se concrétiserons pas ainsi.
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptyMer 23 Jan - 14:00

Perturbée.
Comme toujours en présence de Katsuya, je me sentais différente, plus vivante, plus humaine. Je laissais de côté ce masque de samouraï impassible, je me sentais moi-même. Etrange et forcée de constater que j’étais amoureuse de lui, malgré l’envie que j’avais de connaitre la réponse que j’attendais depuis si longtemps, je savais aussi que précipiter les choses ne servait à rien. J’avais soigneusement conservée chacune de ses lettres, elles n’étaient d’abord pas si loin, il m’aurait suffit de tendre le bras pour attraper sur l’étagère non loin le petit coffret dans lequel je les avais rangées. Je remarque que quelque chose semble le tracasser, mais je n’étais pas du genre à interrompre quelqu’un – et encore moins Katsuya – que je trouvais intéressant. Peut être n’était-ce que des vagues détails après tout, on à tous notre lot de petits soucis. Il était d’ailleurs aussi intéressant de savoir qu’en Azthia, il existait une ville ou toutes les ethnies cohabitaient. J’avais moi-même constaté que leur population ne semblait pas très bien cohabiter, j’en avais fait les frais en repensant à Heifara lorsque j’étais à Erathia. Un instant, je me demandais même ce que la jeune femme devenait et si je la reverrai un jour.

On en venait au moment de son récit que je n’allais pas apprécier, je le savais. Pourtant, je me mentirais si je disais ne pas être heureuse de le savoir lui-même aussi heureux avec une femme, pourtant je ne pouvais me dire que je n’aurais pas la chance d’être cette femme. Katsuya était tombé sous l charme d’Iréa, je l’avais compris tandis qu’il me le comptait de vive voix. J’étais figée, à se demander si j’étais choquée ou juste indifférente à son récit, la vérité était que je n’avais pas la moindre idée de comment réagir. Mon âme se scindait entre la jalousie et la joie de savoir qu’il avait trouvé l’âme sœur. Un léger soupir et les yeux fermés, j’avais l’impression de perdre pied, de tomber dans un abîme sans fond. La suite de son récit me redonnais espoir cependant, et je pense qu’il le savait sans cela il n’aurait pas eu grand intérêt à venir me le dire de vive voix.
Il reprenait naturellement son histoire après une légère pause, ce qui me mettait encore plus mal à l’aise car j’avais l’impression que c’était ma faute. La suite était pour le moins surprenante, la ville attaquée par une armée entière, les habitants évacués… A la cité des elfes. Assez étonnant lorsque l’on sait que le peuple d’Isil est encore plus mystérieux aux yeux des Jinmens que les autres représentants Elfes d’Azthia. Il m’annonce ensuite qu’Iréa et lui ont préféré mettre fin à leur relation car la distance et leurs engagements respectifs ne leur auraient procuré que de la souffrance. Je trouvais triste que leur relation se termine ainsi, à l’instant, j’étais peinée pour Katsuya, et une part de moi était également en train d’attiser une nouvelle étincelle d’espoir. Il finit par cette réponse qu’il m’avait promis, celle que j’ai ardemment envie de savoir et pourtant sur le coup je ne dis trop rien, je suis encore passablement gênée d’apprendre qu’il n’a pas pu vivre aux côtés d’Iréa, sentiment assez paradoxale car je savais au fond de moi que j’étais aussi envieuse et que je voulais pouvoir vivre de la même façon à ses côtés.

Finalement il renchérit encore une fois, me posant beaucoup de questions, questions auxquelles je ne pus répondre sur le moment, Katsuni débarquant dans la pièce pour nous apporter du thé et me lançant un petit regard en coin passablement énervant. Elle repart tout aussi fière d’elle en silence.


« - Je te prie de l’excuser, elle est quelque peu mal à l’aise avec les politesses, comme tu peux le constater. Les affaires concernant mon frère n’avancent pas, il est impossible de l’innocenter sans preuve tangibles, d’autant que son départ précipité ne joue pas en sa faveur.
J’ai le regret de t’apprendre que l’Empereur est mort assassiné, la nouvelle s’est répandue il y a peu encore. Il aurait été empoisonné, d’après ce qui se raconte, et avec sa mort, de nombreux autres problèmes se profilent. Mon seigneur, le prince consort Zuckho était à ses côté au moment ou notre souverain à perdu la vie, il est donc l’un des principaux suspects de l’affaire, bien que je sois absolument certaine de son innocence. Ce n’est qu’une question de temps avant que son innocence soit prouvée, mais dans tous les cas, le meurtrier court toujours. »


Un air sombre s’affichait sur mon visage, la mort de l’Empereur attristait tout le monde -ou presque- et il m’était difficile d’en parler en restant parfaitement neutre. Je me sentais d’autant plus coupable que je n’étais pas aux côtés de mon seigneur à l’instant, alors qu’il était sans doute en train d’en baver. Katsuya semblait à son tour gêné de me savoir chamboulée par tout cela et c’est une nouvelle étreinte que nous partagions. Le décès de l’Empereur annonçait bien des tourments pour beaucoup de monde, d’autant que s’il ait pu être assassiné, cela revenait à dire que personne n’était à l’abri au palais impérial. Les héritiers étaient nombreux, combien de temps faudrait il avant que des gens les poussent à vouloir s’emparer du trône ? Qui pourrait tirer profit de la mort de l’Empereur et de l’Impératrice, tout en pensant aux princesses disparues, si ce n’était un autre héritier ou quelqu’un qui voulait le voir sur le trône. Cela pouvait paraitre logique et en même temps tellement compliqué à expliquer, à prouver…
Ou peut être était-ce un coup d’état orchestré par quelqu’un d’extérieur, et dans ce cas, tout l’Empire était en danger.

Les assassinats semblaient pulluler en ce moment, Katsuya venait de m’apprendre à l’instant que des amis de ses parents avaient faillit subir le même sort. Ce que je trouvais étrange c’est que le meurtrier se soit réfugié non loin d’ici, sinon Katsuya ne resterait pas à Koubaï. Encore plus étrange que tous ces évènements surgissent en même temps, mais peut être n’avaient ils simplement aucun lien entre eux.


« - Reste donc dormir ici, je t’aiderai à retrouver cet assassin. Tu as surement déjà entendu le proverbe du clan de l’hydre : « La violence est un brasier que seul la justice peut apaiser. ». De plus, si l’assassin que tu recherches est dans les parages, nul ne sait s’il compte réitérer son acte sur un dignitaire du clan de la Licorne en plus de cela, je connais plutôt bien les lieux, alors je pense pouvoir t’aider. »

Un ton ferme et décidé, une impression décidée et un air sérieux, chose que Katsuya ne me connaissais pas à ce point. J’étais résolue à l’aider, j’aurais d’ailleurs été une bien piètre amie si je l’avais laissé partir seul. Même si mes pensées étaient partagées entre le fait que Zuckho avait surement besoin de moi, Katsuya pouvait également avoir besoin de mon aide. En l’état actuel des choses, aider Katsuya était déjà plus simple et j’étais déjà sur place. Bizarrement une autre impression qui n’avait absolument aucun rapport avec le sujet présent me laissait penser ou plutôt imaginer, mon insupportable belle-sœur en train de ricaner comme une hyène lorsqu’elle apprendrait que j’ai invité Katsuya à passer la nuit ici. Dans tous les cas, je ne pouvais laisser Katsuya seul pour le moment, je n’en avais d’ailleurs pas envie et comme le proverbe le disait si bien dans la région : « Abandonner un ami est comme abandonner son honneur. »
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptyJeu 24 Jan - 7:11

Je suis très étonné de voir Karaleth si ferme et déterminée. Je savais qu’elle l’était particulièrement mais je sais aussi qu’elle agit différemment avec moi. Je suis ravi d’apprendre à la connaître au quotidien, un jour le jour que nous n’avons pas encore pu partager malgré nos intenses rencontres. Et je suis surtout content, égoïstement, qu’elle veuille bien m’aider. Effectivement, elle est à même de me guider à travers la ville et sûrement pourra-t-elle obtenir des renseignements que je ne pourrai pas avoir en tant que Salamandre. Après tout, même si aucune réelle tension entre les Clans n’est apparue jusqu’ici, nous avons chacun nos spécialités et ce sont celles-ci mêmes qui créent des disparités et des différences dans notre peuple. Je remercie donc ma précieuse amie du regard et d’une petite révérence.

- Merci beaucoup, Karaleth. J’espère pouvoir te rendre la pareille un jour.

Tout cela reste très solennel mais c’est surtout pour masquer mon embarras. J’ai visité de nombreux amis à travers Oyashima et jamais encore l’un d’eux ne m’avait proposé l’hébergement. Après tout, cela demande une confiance et un respect assez soutenu. Pas que je doutais de ceux de Karaleth mais je ne pensais pas qu’avec la souffrance que je lui inflige elle me proposerait de passer la nuit chez elle. Nous finissons le thé dans le silence puis elle me fait visiter rapidement la demeure. Bien que sois moi aussi d’origine noble, la présence de luxe constant me trouble et je trouve que cela ne colle pas avec la personnalité simple et naturelle de la Samouraï. Nous arrivons finalement à l’étage puis dans la chambre d’ami qui m’est destinée. Décorée aux couleurs du Clan de la Licorne : le bleu et le blanc donnent un charme à la pièce, un charme auquel je ne suis pas habitué. Un immense lit, un bureau, une chaise, des tapis et même un fauteuil décorent la pièce qui aurait semblé bien vide si elle n’était pas autant garnie.

La soirée est avancée mais pas assez pour aller dormir et Karaleth me propose alors de manger quelque chose avant d’aller me reposer de mon voyage. Après que deux personnes ait installé la table et préparé à manger, la jeune femme de tout à l’heure nous rejoint et partage le festin avec nous. Au courant du repas, j’apprends qu’elle s’appelle Izaya Katsuni et qu’elle est la compagne du frère aîné de Karaleth. Elle ne parle pas beaucoup de son passé mais énormément de son si cher Kazuo, injustement traité par le Clan et la société en général. Bien qu’elle soit celle qui parle le plus, nous passons un bon moment et nous pouvons aborder beaucoup de sujets, ce qui nous permet de changer nos idées noires du moment. À la fin du repas, nous décidons de partir le lendemain après-midi en quête de réponses sur la tentative d’assassinat et, comme la soirée est maintenant bien avancée, nous finissons par aller nous coucher. Katsuni part rapidement et lorsque Karaleth me dit « bonne nuit », j’ai envie d’échanger plus que cela avec elle. Trop tôt et trop tard en même temps, je décide de la saluer sans même la toucher pour éviter de prolonger encore la nuit. Je referme la porte coulissante sur mes ennuis, mes désirs et les repousse au lendemain.

La nuit est longue... tellement longue que je rallume la lampe à huile et m’installe au bureau pour écrire une lettre à ma sœur. Je m’applique, comme elle me l’a enseigné et lui raconte que nous ne nous reverrons pas avant un moment encore. Akemi a bien grandit, elle a pris en maturité et en force. Même si elle reste une pacifiste, je sais qu’elle a réussi à trouver sa voie et la petite Salamandre, réservée et peu sûre d’elle, brille maintenant de mille feux. La lettre est aussi longue que les trois heures qui passent sans que je ne m’en rende compte. En la pliant soigneusement pour l’envoyer demain, je sais que je ne fermerai plus l’œil de la nuit. Je me rhabille alors pour sortir un moment, histoire de prendre l’air et de vider ma tête autrement qu’en tournant dans le lit. Mais surprise lorsque j’ouvre la porte.


« Alors, on va rejoindre Karaleth dans son lit ? »

Je ne sais pas si c’est son ton taquin, le fait qu’elle soit derrière ma porte ou le fait qu’elle ait oublié les bonnes manières qui me surprennent le plus... peut-être aussi le fait que, pour une fois, je n’étais pas tenté d’aller voir ma si chère Samouraï.

- Euh...
« Avec tout le respect que je vous doit... vous savez qu’elle n’attend que ça ? »
- Avec tout le respect que je ne vous doit pas... de quoi je me mêle ?!

Je suis remonté. Non seulement parce qu’elle me fait penser à cela alors que je pensais trouver un moment de tranquillité mais aussi parce que je sais pertinemment que Karaleth attend ma réponse, même si elle ne l’a pas mentionné lors de notre discussion un peu plus tôt – et ce, malgré ma question.

« Moi aussi j’ai connu beaucoup d’hommes, vous savez ? Et un seul a su faire battre mon cœur de cette façon. »
- Je crois que vous en avez assez parlé au repas...
« Oui mais apparemment pas assez puisque vous vous obstinez à prendre de la distance par rapport à elle ! »
- Au risque de me répéter : de quoi je me mêle ?
« De la vie privée de ma belle-sœur que j’adore. Elle a vécu des choses affreuses ces derniers temps et je ne pense pas que ça s’arrêtera de sitôt. Peut-être qu’elle ne vous en a pas encore parlé mais son deuxième frère a fui en même temps que Kazuo... sauf qu’on ne l’a pas retrouvé, lui. Quand un souci s’en va, d’autres se rajoutent et elle a besoin de soutien. »
- Écoutez, j’aime beaucoup Karaleth mais j’ai aussi mes problèmes. Je lui offre du soutien et nous nous sommes promis de ne pas rompre cette amitié... je suis là pour elle, comme elle est là pour moi donc...
« Oui mais quand je parle de soutien, je ne parle pas de ça, vous le savez bien. Vous lui rajoutez un souci de plus avec vos hésitations à deux Talents ! Soyez un peu plus réactif ! L’amour c’est un combat alors foncez et n’hésitez plus ! »
- Ça fait plus d’un mois que je n’hésite plus, Katsuni.

Elle se fige et semble ne pas saisir le sens de ma phrase tout de suite. Puis, quand elle réalise ce que l’absence d’hésitation de ma part implique, elle sourit.

« Alors vous allez... »
- Pas de suite, mais ça ne saurait tarder. J’ai réalisé passablement de choses pendant mon séjour à Tamawa et je compte bien les partager avec elle. Simplement, pour le moment, trop de choses se passent pour que je puisse lui avouer directement. Je la fais souffrir, certes mais si je lui déclare tout d’un bloc alors qu’elle a l’esprit ailleurs, j’ai peur d’être déçu...
« Vous êtes plus compliqué qu’une femme ! ... Euh... pardon. »

Je soupire. Katsuni n’a pas un mauvais fond, elle est surtout très intrusive.

- Vous serez de toute façon vite au courant s’il se passe quelque chose, ne vous inquiétez pas. Je peux aller prendre l’air, maintenant ? Il doit rester une heure avant le lever du soleil et je tiens à garder un peu de fraîcheur pour la route de demain.
« Oui ! Excusez encore du dérangement, c’est juste que... »
- C’est normal de se faire du souci pour sa famille...

Elle me remercie d’un hochement de tête et retourne finalement dans sa chambre. Je prends un bol d’air d’une demi-heure avant d’aller préparer mes quelques affaires. Puis je descends dans la salle principale de la maison, prêt à accueillir Karaleth.

***
Je me réveille en sursaut, affalé précédemment sur la table, un filet de bave sur le menton. Karaleth est en face de moi et je rougis de honte de m’être assoupi. Moi qui pensais tenir les quelques heures jusqu’à l’après-midi, je n’ai même pas pu déjeuner. Depuis combien de temps m’observe-t-elle ?

- Je... pardon... mauvaise nuit. Tu es prête ? Par où commençons-nous ?
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MessageSujet:
Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptyVen 25 Jan - 10:04

Amitié.
Ma proposition semble intriguer, ou plutôt étonner Katsuya, pourtant il n’était que des plus normal à mes yeux d’offrir le gîte, le couvert et mon aide à un ami et les kamis savaient qu’il n’était pas qu’un ami à mes yeux. J’avais moi-même des doutes vis-à-vis de ce fameux assassin, il me semblait peu probable que sa tentative échouée le conduise purement par hasard non loin de Koubaï, surtout au vu des récents évènements d’Hoshizora. Il me semblait aussi peu probable que l’assassin soit seul, peut être s’en allait il retrouver des coéquipiers, son client ou je-ne-sais-qui. Dans tous les cas, que Katsuya y aille seul était insensé, je ne comprenais pas les motivations e ses supérieurs sur le coup. Ils ne s’attendaient probablement pas à ce qu’il soit aidé d’un autre samouraï, probablement encore moins de celui d’un autre clan, pourtant si ça se passait à Koubaï, l’affaire se situait dans la juridiction du clan de la Licorne, dans tous les cas. Enfin, c’était également une possible chance supplémentaire de trouver des informations au sujet du possible meurtre qui pesait sur mon frère, les assassins n’étaient pas loquaces, mais ils tenaient à leur vie.

Je guidais Katsuya autour du domaine, lui montrant les pièces essentielles de la maison. Je constatais que malgré nos rangs de noblesse similaire, il semblait assez déconcerté par la décoration globale de la maison. Mon père avait eu, je l’admettais, un gout très prononcé pour la décoration luxueuse. Pourtant, ayant vécu toute ma vie dans cette maison, je n’avais jamais rien eu à redire, sans doute une question d’habitude. Je lui présentais alors la salle à manger, la salle de bain, le dojo avant de terminer par les chambres à l’étage. Arrivée devant une porte coulissante, je l’ouvris finalement pour lui présenter la chambre d’ami, décorée elle aussi aux couleurs du clan et une kyrielle de meubles disposés de manière à présenter un espace assez vaste et agréable. La seule chose pour laquelle je plaignais Katsuya était que la chambre voisine était occupée par Katsuni, en dehors de ça, je savais qu’il ne devrait logiquement pas avoir de problèmes.
La nuit ne tarderait sans doute pas à tomber, il était assez tard et je pensais que Katsuya devait être passablement exténué par son voyage. Le repas allait être préparé, nous nous installions tous les trois autour de la table avant de commencer à manger. Au cours du repas, Katsuya fit un peu plus connaissance avec Katsuni, il apprit par la même occasion le lien qui nous unissait et cette dernière ne manquait pas de déballer ouvertement toutes les qualités de mon frère, chose que me faisait particulièrement sourire sur le coup, on aurait presque cru qu’elle voulait qu’il l’admire. Katsuya n’avait rien à envier à Kazuo, non, absolument rien. Tous deux étaient de beaux jeunes hommes talentueux et déterminés, la seule différence, en dehors de mon lien de parenté avec Kazuo était le complot dans lequel il s’était retrouvé empêtré. Nous prenions la décision d’aller en quête d’indice dés le lendemain, laisser traîner l’affaire ne donnerait rien et peut être que Katsuni, de par son passé allait pouvoir me donner quelques têtes à interroger. Elle ne pourrait pas venir avec nous, je savais qu’elle s’inquiétait pour on frère et il avait besoin d’elle également, inutile de la tracasser, nous nous en sortirions.

Nous partions finalement nous coucher, un « Bonne nuit » que j’aurai d’ordinaire assorti d’un petit bisou, mais sur le coup, je me disais que ce n’était pas une très bonne idée. Katsuya avait du penser la même chose de son côté, nous nous quittions sur un sourire partagé et un salut avant de nous rendre respectivement dans nos chambres.
La nuit me semble infinie, je suis tracassée par bien des choses, ma vie semble alors bien agitée, entre les problèmes dans lesquels le Prince se trouvait, les problèmes de mon frère et ce que je ressentais pour Katsuya, sans oublier les princesses disparues qui étaient probablement la clé de tout ce bordel ambiant mais qui restaient complètement introuvables. Sur l’instant présent, c’est sur Katsuya que je me concentrais, cette affaire de tentative de meurtre m’avait complètement fait oublier la réponse qu’il m’avait promise. Finalement, je trouvais le sommeil, m’enfonçant dans des songes bien plus nébuleux.

La nuit sembla bien plus courte une fois endormie, il était déjà l’heure de se lever et je me sentais particulièrement bien, je devais le reconnaître. Je revêtais une tunique plutôt serrée ainsi que l’armure habituelle que je portais lorsque j’allais en mission avant de descendre. Arrivée dans le salon, je trouvais Katsuya endormi sur la table, sur le coup je souriais, la nuit avait été bien plus dure pour lui que pour moi, visiblement. Le laisser dormir la matinée était préférable, il fallait mieux qu’il soit en pleine forme, nul ne sait ce que nous trouverions dans la journée.
Katsuni était partie voir Kazuo, je m’occupais de préparer quelques affaires et c’est lorsqu’elle revient qu’elle me fournit finalement le nom de deux personnes susceptible de nous donner des informations. Le repas du midi se fit alors sans Katsuya, toujours assoupi et je prenais alors le soin de faire préparer un repas ainsi que des encas. Je revenais dans la salle principale observant Katsuya qui, à peine quelques minutes plus tard, s’éveillait. Inutile d’être télépathe pour comprendre qu’il était gêné, il en rougissait et je ne pouvais m’empêcher de trouver ça craquant, j’eus d’ailleurs du mal à retenir un léger rire et me contentais finalement de lui sourire.


« - Il y a deux personnes qui pourraient probablement nous renseigner, on va commencer par là. Je préfère te prévenir qu’ils ne sont pas des enfants de cœur, mais avant de partir, tu devrais manger quelque chose. »

Je lui désignais du doigt le repas juste à sa gauche, préparé à son attention. Katsuni fit irruption dans la pièce sans la moindre délicatesse, portant mon katana et mon wakisashi dans les bras.

« - Désolée, j’ai cru être en retard, j’ai entendu dire qu’un type à été retrouvé assassiné dans une ruelle à trois pâté de maisons d’ici, dans les quartiers un peu malfamés. C’était l’un des deux informateurs que tu devais aller voir, je crois que votre assassin essaye d’effacer ses traces. »

Voila qui compliquait les choses, s’il commençait à tuer les potentielles sources d’information, on le retrouvera jamais. Katsuni me tend mes armes, je remarque alors qu’elle à glissé un papier sous la garde du katana, sans doute une info de dernière minute à me communiquer. Je fais mine de ne pas l’avoir vue et m’équipe, laissant le temps à Katsuya de manger et de se préparer également. Une fois prêt, nous partions en toute hâte, j’en profitais pour extraire le papier et lire ce qu’elle m’avait laissé. Les dernières coordonnées connues du dénommé Shen, le deuxième informateur qui était supposé nous aider. Je guidais Katsuya au travers des rues et ruelles qui nous séparaient de sa position, priant pour qu’il ne soit pas trop tard. Au détour d’une ruelle, des bruits retentirent, nous étions au sein des quartiers les plus pauvres de Koubaï, y croiser des samouraïs n’était jamais bon signe, les habitants le savaient, alors en croiser deux en même temps, c’était prélude d’un gros foutoir. Au loin, un homme courrait, poursuivi ou suivi par un autre. Plutôt poursuivi à en juger par l’allure du deuxième. Je fais signe à Katsuya, instinctivement nous comprenions que faire le tour chacun de notre côté nous permettrais de coincer les deux en même temps.

La rue par laquelle s’était engouffré le dénommé Shen était déserte, j’attendais embusquée à une extrémité et Katsuya à l’autre, les deux hommes y pénétrèrent sans même se douter d’où ils allaient. Je me plaçais au centre de la route, bloquant l’accès aux deux hommes pris par l’étonnement, le katana était un symbole redoutable dans ce secteur de la ville. Shen se précipitait vers moi en couinant et me suppliant de l’aider, qu’il allait se faire tuer. Son poursuivant était moins couard, il tentait de faire demi-tour mais finit bloqué par Katsuya, entre le combat et l’abandon, l’assassin avala le contenu d’une fiole sans même réfléchir et fut terrassé en quelques instants.
Le cadavre étant pour le moins inutile, Shen était indemne, ce qui était plutôt pas mal.


« - J’ai quelques questions pour toi, Shen.
- Quoi ? Que… Qui…
- Je veux savoir ou trouver un assassin, un peu comme ton ami juste là bas.
- Je… J’suis au courant de rien, j’vous l’jure ! »


L’empoignant par le col pour le relever avant de le plaquer contre la paroi la plus proche, l’homme blêmit, conscient que son baratin ne servait à rien.

« - Ecoute, je sais ce que tu fais, je sais comment tu fonctionnes et comment tu obtiens tes informations, si tu m’aide maintenant, je peux t’aider en retour, que dirais-tu d’effacer ta dette envers le serpent ? »

Blêmir n’était plus assez fort pour qualifier l’état de Shen, le pseudonyme sous lequel était connu Katsuni était horriblement redoutable, je ne voulais absolument pas savoir ce qu’il lui devait, mais elle m’avait stipulé « qu’il ne pourrait pas refuser ». Un instant de silence pesant, Katsuya observant la scène après avoir inspecté le corps, peut être avait il également trouvé quelque chose. Shen se décida finalement à parler.

« - J’ai pas l’choix en fait, vous vous foutez de moi… Enfin bon… Vous cherchez des tueurs ? Y’en a partout des tueurs, y’a un groupe recherché par la garde impériale depuis des années planqué du côté de la fort, le type juste là, il a tué un ami à moi, c’est un gars qui vient d’un groupe de malades mentaux caché près des montagnes non loin. Les rumeurs disent que l’un d’entre eux s’est fait avoir avant de réussir un contrat pas loin d’Arano, j’imagine que ça concerne votre camarade là bas, non ? »

Il désigne Katsuya du regard, c’est que Shen était tout sauf un abruti. Heureuse de constater qu’il a des informations, je ne le lâche pas pour autant, il commence alors à me déballer tout ce qu’il sait, sous l’oreille attentive de Katsuya.

« - Les types se cachent dans les cavernes, les anciennes mines non loin de la ville, c’est abandonné et personne ne s’en approche maintenant, idéal pour se planquer. C’est tout sauf des enfants de cœur, ils ont à leur actif un paquet de cadavres, ils opèrent de façon similaire à chaque fois, ils se débrouillent pour que d’autres soient accusés à leur place et ils se sont jamais fait prendre, ou presque. Je sais pas qui ils ont voulu assassiner à Arano, mais pour qu’un samouraï soit détaché pour les chercher, c’est que c’est sérieux, et si le clan de la Licorne dépêche aussi un samouraï, c’est qu’ils suspectent la même chose, j’me trompe ? J’en sais pas plus, j’vous l’jure… Vous pouvez me lâcher maintenant ?
- Combien ? Armes, pièges, je veux tout savoir.
- Pas la moindre idée, mon ami le savait sans doute, c’est pour ça qu’ils l’ont supprimé en premier, il en savait plus que moi, on avait rendez-vous pour partager nos sources, m’voyez… Mais si c’est un groupe, ils sont une poignée, inutile d’attirer trop l’attention, si vous voulez mon avis. »


Un peu déçue par sa réponse, je le lâche cependant, lui faisant signe de s’en aller tandis que je lui rappelle de rester disponible si besoin est. Ce à quoi il me répond avec un vague « oui » et partant sans demander son reste. Je jette un regard à Katsuya qui n’avait a priori pas raté une miette de la conversation.

« - C’est bien ce que nous recherchons, ou alors c’est une sacrée coïncidence et qu’il y a eu deux tentatives d’assassinat à Arano quasiment au même moment. Nous devrions aller voir, même si c’est risqué et que je ne fais pas confiance en ce cancrelat. Tu as trouvé quelque chose sur le corps de l’assassin ? »

Je jette un regard à Katsuya et nous prenons alors la décision d’aller voir, de toute manière c’était une piste solide, et Katsuni avait certainement les meilleurs informateurs de la région, à l’époque ou elle était elle-même assassin. Je pensais alors, que si nous ressortions tous les deux entiers de ce coupe-gorge, il serait peut être temps que je me décide à demander la réponse de Katsuya…
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MessageSujet:
Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptySam 26 Jan - 7:35

Le sourire de mon amie illumine ma journée et je devine qu’elle a peut-être des bonnes nouvelles à m’annoncer.

« - Il y a deux personnes qui pourraient probablement nous renseigner, on va commencer par là. Je préfère te prévenir qu’ils ne sont pas des enfants de cœur, mais avant de partir, tu devrais manger quelque chose. »

Ses attentions me touchent et malgré la gravité de la situation, elle sait y mettre de la douceur. Sous ses conseils, je saisis le repas qui me donnera de l’énergie pour l’après-midi et manque de sursauter lorsque Katsuni entre dans la pièce.

« - Désolée, j’ai cru être en retard, j’ai entendu dire qu’un type à été retrouvé assassiné dans une ruelle à trois pâté de maisons d’ici, dans les quartiers un peu malfamés. C’était l’un des deux informateurs que tu devais aller voir, je crois que votre assassin essaye d’effacer ses traces. »

Les choses s’annoncent plutôt mal... mais je me demande comment Katsuni a pu apprendre tout ça. Bien qu’elle vive apparemment ici et qu’elle soit la compagne de Kazuo, le fait qu’elle soit si peu délicate me fait penser qu’elle n’est pas issue du même rang que nous. Je ne suis pourtant pas méfiant, je sais qu’elle a de bonnes intentions... et les bêtises qu’elle a pu faire par le passé pourront nous être utiles. Je pense d’ailleurs que c’est elle qui a aiguillé Karaleth et qui continuera à nous informer sur les réseaux étranges de la ville.

Pendant que Karaleth s’équipe, je termine mon repas et rassemble mes affaires afin de partir au plus vite et d’éviter un autre drame du genre. L’adresse dont ma collègue a connaissance nous emmène dans les quartiers les plus pauvres de Koubaï et ils me rappellent bien ceux d’Arano. J’y mets peu souvent les pieds, souvent pour éviter de gros soucis, et le regard des gens d’ici est le même : la méfiance, le regard fuyant et d’autres qui se cachent. Au loin, nous apercevons ce qui ressemble à une poursuite ; Karaleth me fait signe et nous prenons les deux hommes au piège rapidement. Alors que mon amie stoppe la course des fuyards, le deuxième se retourne et tombe nez à nez avec moi, prêt à sortir mon katana de son étui si nécessaire. Mais il dégaine plus vite que moi et c’est sans expression qu’il boit le contenu d’une fiole. En quelques secondes, il s’effondre et, même si j’ai le temps de rattraper son corps, il est déjà trop tard pour lui faire la leçon. Je l’allonge alors sur le côté de la ruelle – pour éviter ne serait-ce le fait qu’on lui marche dessus –, fouille la dépouille et finis par rejoindre ma camarade pour le moins persuasive.

Même si je suis conscient que Karaleth est une Samouraï au même titre que moi, j’ai jusque-là eu de la peine à l’imaginer violente ou cruelle. Certes, nous nous sommes battus contre des bandits, sans vergogne, mais tellement de choses hors combats se sont passées entre temps... assez pour que j’oublie l’essence même de notre métier. Mon amie parle d’un Serpent et je vois étrangement bien de qui elle parle. Ainsi, je ne me trompais pas sur la réputation de Katsuni et sur la provenance de son caractère... particulier.


« Les rumeurs disent que l’un d’entre eux s’est fait avoir avant de réussir un contrat pas loin d’Arano, j’imagine que ça concerne votre camarade là bas, non ? »

Il faudra que je pense à passer un peu plus incognito... Mais cette histoire de contrat m’inquiète. Je commence à avoir du souci pour mon Clan mais aussi pour ma famille. Si les familles nobles sont touchées, nous sommes les premiers sur la liste et, même si mes parents sont très malins, ils ne sauront pas se défendre correctement devant des assassins entraînés. Effectivement, l’informateur a raison : on ne m’a pas envoyé ici uniquement parce que des amis de la famille ont failli mourir. Doji-sama a dû prendre cette demande très au sérieux et a sûrement eu vent des autres affaires en lien avec celle-ci. Malheureusement, Shen n’en sait pas plus sur leurs méthodes et Karaleth le laisse finalement partir avant de se retourner vers moi.

« - C’est bien ce que nous recherchons, ou alors c’est une sacrée coïncidence et qu’il y a eu deux tentatives d’assassinat à Arano quasiment au même moment. Nous devrions aller voir, même si c’est risqué et que je ne fais pas confiance en ce cancrelat. Tu as trouvé quelque chose sur le corps de l’assassin ? »
- Je ne crois pas tellement au hasard et je pense qu’il faut qu’on aille voir, effectivement. Ce n’est plus seulement une affaire d’assassinats banals, comme je le pensais au début. Mon Clan est en danger et si les meurtriers se réfugient ici, le tien aussi. Il faut faire vite.

Inquiet, j’en oublie sa deuxième question mais je me la rappelle une fois quelques pas en avant effectués.

- Ah, oui, j’ai trouvé ça.

Je lui tends alors une carte, marquée d’un repère rouge sur le chemin des montagnes, assez proche de celles-ci. Je lui montre ensuite un papier sur lequel un message codé est inscrit. Je ne sais malheureusement pas le déchiffrer mais probablement s’agissait-il de son ordre d’assassinat concernant nos informateurs.

- J’ai aussi trouvé une clé. Elle m’a l’air légèrement rouillée mais elle sert peut-être d’accès à l’endroit marqué sur la carte ? C’est sur le chemin, que dirais-tu d’aller jeter un œil ?

Karaleth acquiesce et nous nous mettons en route. C’est en marchant à pas rapide que je me rends compte du climat différent de ces terres ; il fait habituellement plus chaud à Arano en cette période. Même à cette allure, nous en aurons pour plusieurs heures à atteindre la planque des malfrats, surtout si nous marquons un arrêt en chemin. Cependant, pendant la première heure de trajet, je garde le silence, incapable de penser à autre chose qu’à mes parents, peut-être en danger au moment-même où je m’éloigne d’eux. Nous arrivons finalement à l’endroit indiqué sur la carte et c’est dans un petit bosquet que je touche un muret du pied. Poussant les feuilles des arbres nus de sur l’entrée, je peux apercevoir un énorme cadenas condamnant la porte en bois pourri mais solide. La clé trouvée précédemment permettait bien l’accès et c’est sans réelle hésitation que je descends le long des petites marches de terre qui se dévoilent à la dernière lueur du jour. Après trois ou quatre, je tends la main à Karaleth pour qu’elle me rejoigne et nous atteignons rapidement le fond de ce qui semble être un stockage d’armes de toutes sortes.

L’endroit est minuscule et nous avons à peine la place de nous retourner sur nous-mêmes. Nous nous comprenons cependant rapidement sur le fait qu’il nous faut prendre un moment pour examiner l’endroit afin de mieux anticiper ce qui nous attend. En effet, il est logique de déduire que la bande son parlait Shen a voulu éviter de stocker leurs armes au même endroit que leur quartier général. Ainsi, une réserve est toujours quelque part et le flambeau est facile à passer si plusieurs d’entre eux se font arrêter. Quoi qu’il en soit, on repère facilement leurs préférences : sur ma gauche, des couteaux de lancer et une étagère à moitié remplie de fioles du même genre que celle de tout à l’heure. Sur ma droite, un présentoir et quelques dagues émoussées. Après quelques minutes d’examen, je me retourne et manque de trébucher.

Face à Karaleth, je suis pris d’un doute. Pourquoi ne pas tout lui dire maintenant ? Katsuni m’a énervé mais c’est bien parce qu’elle avait raison. Je veux tout avouer à ma chère Samouraï mais j’ai l’impression que c’est toujours trop tôt. J’ignore si c’est une peur de l’engagement, si c’est une peur de sa réaction ou simplement de la lâcheté. Pourtant, à cet instant, je n’ai qu’une seule envie : celle d’être à ses côtés. Ailleurs qu’au combat, ailleurs qu’en mission, ailleurs que perdu dans le désert. Avec elle, tout le temps... prendre soin d’elle, la soutenir, la chérir comme je n’ai jamais chéri aucune femme. Notre rencontre était une évidence et pourtant elle ne m’a pas sauté aux yeux avant que je ne puisse identifier ce que le monde appelle l’amour. J’ai profondément aimé Iréa, elle est une personne incroyable et chère à mon cœur. Mais mes pensées n’allaient pas toujours vers elle. Et maintenant que la principale concernée est en face de moi, si proche que je sens son souffle sur mon visage, j’ai envie de lui dire enfin. Mais les mots ne viennent pas. Et, comme d’habitude, je ne peux pas simplement l’éviter ou éviter mes sentiments.

Je franchis alors les quelques centimètres qui me séparent de son corps et, après l’avoir saisie par la taille, je l’embrasse passionnément. Je n’ai plus envie d’attendre la fin d’une mission, puis d’une autre car elles sont infinies. Mais la patience de Karaleth ne l’est pas et si, un jour, j’arrive à lui dire ce qu’elle provoque en moi, il sera peut-être trop tard. Ce baiser dure plusieurs minutes pendant lesquelles je passe ma main dans ses cheveux, dans son dos sans oser aller plus loin encore. Notre première fois remonte à quelques mois et c’est pourtant comme si c’était hier maintenant.


- Si seulement tu pouvais lire dans mes pensées et deviner tout ce que j'aimerais te dire... murmure-je entre deux baisers.

Je cache mon visage dans son cou et glisse alors ma main sous sa tunique. Le désir est le plus fort mais n’est qu’une manifestation d’un trop plein d’émotions, gardées trop longtemps enfouies, à nier ce qui ne pouvait pas l’être. Pourtant, quelqu’un décidera que ce n’est pas le moment de nous laisser nous exprimer toutes ces choses qu’on ne se dit pas depuis nos retrouvailles.



[HRP : à toi de voir si ce quelqu’un c’est Karaleth ou quelqu’un d’autre ! x)]
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptySam 26 Jan - 13:18

Urgence.
C’était l’état même de la situation. Des assassins organisés, prêts à tout pour ne pas divulguer la moindre parcelle d’information, allant jusqu’au suicide pour ça, nul doute qu’ils étaient très bien entraînés et passablement cinglés. Avec les informations de Shen et ce qu’avait pu trouver Katsuya, je me demandais quand même si tout n’était pas un peu trop facile. Un assassin déterminé à se tuer s’il se faisait prendre trainait avec une carte indiquant un repère sur lui et la clé de la porte, à n’en pas douter. Peut être était-ce un piège pour les potentiels personnes qui s’aventureraient à l’endroit indiqué.

Mais c’était également notre seule piste, et forcée de constater que nous n’avions pas d’autre choix que d’aller vérifier ou rentrer chez moi, autant risquer et aller voir et comme l’avait si justement fait remarquer : c’était sur le chemin. Nous avancions alors dans cette direction, le trajet pris plusieurs heures, combien, je n’en savais rien. Avancer à pied était plus discret, d’autant que les tueurs que nous recherchions semblaient plutôt bons. Tout au long du trajet il m’est difficile de ne pas remarquer l’inquiétude de Katsuya, il devait certainement se faire un sang d’encre pour ses parents et les amis de sa famille qui avaient été attaqués, ainsi que sa sœur, bien que j’avais cru comprendre qu’elle était à Hoshizora, elle était probablement plus en sécurité là bas, malgré les récents évènements. Je ne savais quoi lui dire, mais le simple fait de poser ma main sur son épaule semblait lui redonner un peu de vigueur, parfois les mots ne suffisent pas ou sont inefficace, les amis le ressentent naturellement.

Nous arrivions enfin devant la planque, le cadenas bloquant l’accès ne fit pas long feu car la clé était bien celle que nous avions supposée. Katsuya s’engouffre sans hésiter dans l’escalier descendant avant de m’inviter à faire de même. Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant, purement sur des suppositions, la cache d’arme du gang. Des armes de jet, dagues, lames déguisées, poisons, fléchettes, seuls les wakisashi étaient les armes sortant de la catégorie « arme à courte lame ». Des étagères garnies, de quoi équiper une petite armée, je commençais à me demander combien de gugusses nous allions rencontrer.


« - Par les kamis, il y a de quoi équiper un demi régiment… »

D’une voix à demi étonnée et effrayée, car il fallait l’avouer, les moyens de ce groupuscule étaient quand même sacrément impressionnants. L’affaire était grave, et quelques minutes d’examen plus tard, je retrouvais le regard de Katsuya. Il me semble toujours dans le doute, mais pas de la même manière. C’est alors que je remarque le peu de distance qui nous sépare, je n’avais pas vraiment porté attention au fait que nous étions particulièrement proches et mon esprit s’embrouille encore plus lorsque mon regard se fige dans le sien. Je repense au fait que j’attendais sa réponse, la situation ne s’y prêtais pas et son hésitation me laissait penser qu’il voulait dire quelque chose, ou faire quelque chose, je n’en savais rien. Dans n’importe quel autre contexte, j’aurai pensé qu’il fallait mieux attendre mais ma raison s’était complètement laissée submergée par ce profond sentiment qu’est l’amour. C’est finalement surprise par Katsuya qui finit par briser le peu de distance entre nous pour m’embrasser. Je me demandais alors pourquoi maintenant, pourquoi décidait-il de cela dans un tel lieu. Pourtant je ne m’en plaignais pas, loin de là, je pensais même que jamais je ne pourrais l’embrasser de cette façon, sur le coup je me sens infiniment heureuse de pouvoir partager cet instant avec lui. Plusieurs minutes s’écoulent et la phrase qu’il me murmure me laisse sans voix, je ne savais quoi en penser bien qu’elle soit particulièrement éloquente. La passion commence à laisser place au désir, nous en sommes tous les deux conscients et ce sentiment dévastateur n’avait pas lieu d’être à ce moment. C’est d’ailleurs un bruit de crissement, le même que celui provoqué par la porte d’entrée, qui nous sort de cet état de pseudo-transe.
Ma première pensée fut de maudire les arrivants qui interrompaient, il fallait l’avouer, un moment particulier. La pièce étant petite, elle regorgeait cependant de recoins où nous pouvions nous dissimuler pour tendre une embuscade. Des bruits de pas se font entendre, j’entraine alors Katsuya avec moi dans l’un des recoins, par chance, celui-ci est suffisant pour que nous puissions nous y glisser tous les deux, Katsuya se retrouvant dos contre le mur, je n’avais d’autre choix que de me blottir contre lui -non pas que cela me gène particulièrement, au contraire- et j’avais un léger angle de vue sur l’entrée. Dans un murmure pour mon partenaire, je lui montre un couteau de lancer que j’avais récupéré au moment ou nous nous cachions.


« - Je suis déçue de devoir interrompre un si beau moment maintenant, malheureusement il y a peu de chances pour qu’ils viennent nous inviter à boire le thé… »

Un léger sourire accompagne cette phrase. La situation allait dégénérer, je n’ai même pas besoin de m’expliquer plus en détail avec Katsuya que nous étions tout deux déjà prêts à bondir hors de la cachette pour neutraliser les potentiels adversaires. Deux finissent par apparaître dans mon champ de vision, dés qu’ils commencent à regarder dans notre direction, je colle ma tête sur le torse de Katsuya afin de ne pas me faire repérer puis je signale naturellement à ce dernier leur nombre et ce que j’ai pu distinguer. Agitant le couteau de lancer, j’espérais qu’il comprenne que l’un en possédait trois accrochés en bandoulière et que son camarade avait un genre de tanto accroché à la ceinture. Le plus dur serait de nous coordonner, vu la position particulière dans laquelle nous étions, nos mouvements seraient nécessairement décalés puisque je devais bouger en premier. Je sors finalement de la cachette, a la surprise des deux guignols à l’air bête et lance sans hésiter le couteau ramassé en direction de celui qui en avaient. La pointe d’acier se loge si facilement au travers de sa tunique et de sa chair que le choc le fit trébucher, lui laissant une profonde plaie au bas du ventre. J’extirpe aussi sec mon katana de son fourreau et en dirige la pointe vers son camarade, ayant lui aussi dégainé. Katsuya était lui aussi sorti et l’homme, conscient de ne pas pouvoir faire grand-chose contre deux samouraïs se met déjà à sortir la même fiole que celles qui garnissaient les étagères non loin pour en boire le contenu. En ce qui concernait le contenu, il semblait cependant différent, l’homme n’était pas terrassé par le poison, il se jeta d’ailleurs bien maladroitement sur Katsuya qui n’eut aucun mal à l’envoyer valser l’homme en arrière qui finalement mourut, probablement un poison plus lent qui permet de se lancer au suicide dans les rangs ennemis.

Le blessé luttait contre la douleur, allongé sur tapis de poussière qui servait de sol, tâché de sang. Il avait bougé la lame, probablement tenté de l’enlever mais rien n’y faisait, elle s’était vraiment enfoncée profondément. Il n’avait à priori pas ingurgité de poison, à vrai dire il semblait très jeune et vraiment peureux, si on comparait à celui rencontré dans la ruelle. Je rengainais mon arme pour m’accroupir non loin de lui, observant sa blessure, non-mortelle mais sévère, nous aurions probablement l’occasion de saisir quelques informations. Je prenais soin de le débarrasser de ses armes avant d’utiliser un linge trouvé non-loin pour presser la plaie en retirant brusquement la dague.
En effet, si je ne me trompais pas, laisser la dague gênait non seulement sa respiration, mais chaque mouvement du corps entraîné par l’inspiration provoquais sans doute un frottement avec la lame, pour avoir expérimenté ceci, je savais très bien que c’était particulièrement désagréable. Il appuyait sur sa plaie comme si sa vie en dépendait et parlait avec difficultés.


« - Dis moi qui et pourquoi un de vos camarade est lié à un attentat au sein d’Arano et quels sont vos plans.
- J… J’vous dirais… rien, ils me… tueront
- Allons mon grand, ta blessure à plus de chance de te tuer que tes copains. Réfléchis deux minutes, t’es bien trop jeunes pour mourir comme ça… Avec une vie de meurtrier et de lâche.
- Ha...H…Haha, l’honneur… C’est le cadet de mes soucis… l’honneur ne… remplit pas l’estomac de mes sœurs et de mes… Parents, leur vie m’importe plus que la mienne, je suis déjà mort de toute ma…nière. »


Ce gamin me laisse littéralement sans voix, à tout casser, je lui donnais dix sept ans et il parlait de sacrifice comme si sa vie en avait été remplie tout le long. Je jette un regard a Katsuya, j’avais l’air déconcertée par l’adolescent, peut être arriverait il à lui faire comprendre que la mort n’était pas nécessaire à un si jeune âge.
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptyDim 27 Jan - 8:36

Une porte qui s’ouvre mais la nôtre qui se referme. Surpris par les intrus, nous sommes bien obligés d’arrêter là. Karaleth trouve un recoin apparemment assez grand pour nous deux et je pense moi aussi que surprendre les ennemis est la meilleure solution. Je me plaque mon dos sur le mur et accueille mon « amie » contre moi. Je ne sais pas ce que nous serons après cela mais j’y penserai tout à l’heure car, déjà, les deux hommes s’introduisent dans la pièce. La Samouraï me montre un couteau de lancer et je crois comprendre une partie de son intervention ; je fais confiance à ses yeux car je ne suis pas dans le bon angle pour les attaquer par surprise. Mais voilà qu’elle me murmure quelque chose qui pourrait me distraire :

« - Je suis déçue de devoir interrompre un si beau moment maintenant, malheureusement il y a peu de chances pour qu’ils viennent nous inviter à boire le thé… »
- Nous en boirons un tous les deux le moment venu, réponds-je en souriant moi aussi.

Les deux hommes arrivent et l’observation de Karaleth me surprend : elle arrive à me mimer qu’ils sont armés, comment et je peux ainsi me préparer, comme elle, à bondir. Même si la position est plus inconfortable qu’avantageuse, elle nous permet quand même d’agir. Je laisse alors ma collègue agir en premier : elle touche sa cible rapidement et le deuxième se retrouve menacé aussitôt. Une fois sorti à mon tour, je le vois (encore...) boire une fiole mais celui-ci a le temps de tenter une approche maladroite. Je l’envoie alors derrière moi sans difficulté et il finit par mourir, le poison ayant fait effet. Sans bouger le corps cette fois, ni le fouiller, je rejoins Karaleth et observe le jeune homme, apparemment terrorisé par la situation et paralysé par sa plaie profonde. La Licorne s’approche alors de lui et prend toutes les précautions pour qu’il perde le moins de sang possible afin de l’interroger.


« - Dis moi qui et pourquoi un de vos camarade est lié à un attentat au sein d’Arano et quels sont vos plans.
- J… J’vous dirais… rien, ils me… tueront.
- Allons mon grand, ta blessure à plus de chance de te tuer que tes copains. Réfléchis deux minutes, t’es bien trop jeunes pour mourir comme ça… Avec une vie de meurtrier et de lâche.
- Ha...H…Haha, l’honneur… C’est le cadet de mes soucis… l’honneur ne… remplit pas l’estomac de mes sœurs et de mes… Parents, leur vie m’importe plus que la mienne, je suis déjà mort de toute ma…nière. »


Déterminé et courageux. C’est ce que je pense en entendant le gamin défendre ses amis et sa famille. Un sens du sacrifice que je n’avais pas à son âge, encore naïf et protégé dans la richesse et l’abondance. Karaleth semble ne plus savoir quoi dire devant tant d’obstination et je laisse quelques secondes passer avant d’enfin trouver mes mots pour parler à cette victime de la vie.

- Je suis d’accord avec toi : l’honneur ne remplit pas le ventre des affamés, il sauve rarement des vies et probablement que ce concept ne parle pas aux gens ayant tout perdu ou presque en si peu de temps... comme toi. Penses alors autrement : qu’est-ce que le fait de mourir ici apportera à ta famille ? Un enfant de moins à nourrir, un poids enfin lesté et une libération ? Ou bien une perte et une douleur supplémentaire ? Ne parlons pas d’honneur, parlons de respect et de survie, puisque cela raisonne en toi.

Je m’accroupis en face de lui, ne le quittant pas un instant des yeux.

- L’égoïsme n’amène aucun homme nulle part car sans les autres, nous ne sommes rien. Peut-être vas-tu alors me répondre qu’au lieu de vivre toutes ces horreurs, tu aurais préféré ne jamais voir le monde. Mais tes parents ont voulu ta naissance, peu importe les souffrances. Il ne s’agit pas alors d’honneur mais de devoir ! Tu dois survivre, continuer à respirer simplement parce qu’ils ont voulu que tu vives. Et même si ta vie est misérable maintenant, ils font de leur mieux pour que tu puisses te lever chaque matin. Rien que pour cela, ils méritent que tu restes en vie. Tu ne penses pas ?

Je ne m’attends pas vraiment à la suite car il sourit, malgré sa difficulté à articuler.

- Me savoir mort pour... avoir lutté contre ce système... injuste suffira à ma famille, mon père... était soldat, toute sa vie... il a lutté pour le bien du clan.

Il tousse, signe qu’il ne va pas tarder à y laisser sa vie.

- Un jour il a été blessé, ses compagnons l'ont amené le plus rapidement possible... trop tard, il ne remarchera plus jamais. ... Il ne pouvait plus se battre pour le clan alors ils l'ont oublié, jeté aux oubliettes, comme tous le font. Chaque membre du groupe a sa cible à abattre... Mais la mienne est morte il y a longtemps déjà.

Une seconde passe, puis deux. Penser à la mort de cette façon à cet âge... J’ai vu beaucoup de choses mais je me sens probablement aussi déconcerté que Karaleth à cet instant.

- Si ta vengeance a été accomplie, pourquoi continuer sur cette voie, alors ?

Il conserve son sourire insolent et, même si je compatissais jusqu’ici, je commence à trouver son comportement vraiment étrange.

- Parce que même si ma cible est morte, certains... remontent les traces et... Nous œuvrons dans l'ombre, personne ne doit savoir.

Karaleth semble plutôt agacée par son attitude et le garçon pousse la provocation plus loin encore en ne regardant plus qu’elle.

- Kazuo Shuzen pourrira en cellule s'il n'est pas exécuté pour meurtre.

Je retiens alors fermement Karaleth par le bras pour éviter qu’elle ne sorte son wakisashi ; elle bondissait déjà sur lui mais la suite n’aurait aucun sens si nous le tuons maintenant. Elle se débat et je l’écarte malgré sa résistance, la maintenant par les épaules.

- Ne salis pas tes mains pour la vermine. Je te promets que nous retrouverons le vrai coupable mais cet enfant perverti ne mérite pas de laisser ne serait-ce qu’une trace de sang sur tes lames.

Mais elle ne m’écoute pas et sa rage, que je ne connaissais pas jusque-là, remplit ses yeux jusqu’à ce que même la tristesse disparaisse.

- Mon père est mort par votre faute et Kazuo croupit dans une geôle pour un meurtre qu'il n'a pas commis !

Karaleth se débat toujours et, même si je vois qu’elle n’a pas vraiment envie de me pousser, je sais que peu de choses peuvent l’empêcher d’éventrer le gamin maintenant inconscient. Moi-même si je ne peux imaginer la force qu’il me faudrait pour lutter contre une telle haine, une telle envie de vengeance. Il m’est tellement impossible de voir ma sœur accusée de meurtre, notre père s‘ôtant la vie pour préserver l’honneur de notre famille, notre mère désespérée... Un tableau improbable mais pourtant réalisable lorsque l’on fait partie de familles renommées. Beaucoup de monde convoite notre place, nos avantages... jusqu’à tuer, jusqu’à pervertir leurs propres enfants. Je prends Karaleth dans mes bras, la retournant pour que son regard ne se pose plus sur le gamin.

- Karaleth, quelle satisfaction auras-tu à tuer un enfant déjà mort ? Il ne demande que cela, mourir, alors laissons-le se rendre compte de la douleur et cherchons les véritables fautifs ! Celui-ci n’a fait que se laisser laver le cerveau par nombre de malfrats. Ceux-ci mêmes qui ont caché la vérité pendant des années durant, ceux-là même qui ont véritablement tué le principal concerné en faisant accuser Kazuo ! Éliminons le mal à sa source et réglons cette histoire pour de bon... laisse-moi brûler cet endroit et continuons notre route. Chaque minute de plus passée ici rapproche le jugement injustifié de ton frère et rend le sacrifice de ton père complètement inutile.

Elle finit alors par se calmer en me regardant. Je la serre contre moi lorsqu’elle pose sa tête sur mon torse, soulagé qu’elle n’ait pas à faire tout cela. Même si je sais qu’intérieurement, elle n’a sûrement pas oublié sa colère, elle a su la canaliser et je sais alors qu’elle y repensera... et sûrement la laissera-t-elle exploser lorsqu’elle se retrouvera devant les véritables coupables.

- Tu as raison... Je... je vais attendre dehors, je crois que c'est préférable.

Elle remonte alors les marches sans le moindre mot. Je jette un dernier regard au corps inanimé sur le sol. Il respire encore mais probablement a-t-il déjà un pied dans l’autre monde. Il a demandé la mort, il l’aura. Le feu fait mal et, bien naïvement, j’espère qu’il ne souffrira pas, même s’il mérite bien ça. Du moins, j’essaye de m’en convaincre car à dix-sept ans, je sais qu’on ne pense pas à ce genre de choses à moins qu’on y ait été obligé plus jeune encore. Je fais naître une flamme dans ma main et lance quelques gerbes de feu dans la pièce, sur les étagères en bois principalement. Je sors à mon tour, attrape la main de Karaleth et l’emmène plus loin. À quelques mètres de la réserve, je contrôle alors les flammes qui prennent de l’ampleur jusqu’à complètement détruire la porte. C’est dans le silence que je continue à marcher, d’un pas plus déterminé que jamais.
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptyDim 27 Jan - 12:38

La haine.
Katsuya, en quelques secondes, trouve des mots que je trouve plutôt percutants, pourtant le jeune ne lâche pas, il semble vraiment détester la société jinmen d’une manière générale. Les mots de Katsuya me sont particulièrement familiers, j’aurai juré que Maître Feng m’avait tenu le même discours il y a quelques années. Je ne pouvais qu’être d’accord et pourtant, le passé du gamin semblait traumatisant au point de ne pas revenir si simplement à la raison, au contraire, il semblait savoir ou la discussion allait mener.
Il parle brièvement de son père, visiblement un fier guerrier du clan, blessé de manière irrémédiable et maintenant incapable de marcher. Une bien triste histoire, il fallait le reconnaitre, mais en quoi cela pouvait justifier une telle haine ? Les vétérans étaient généralement remerciés de leurs service gracieusement, certes pas assez pour élever une famille nombreuse, cependant…
Là où le récit devient inquiétant, est au moment où il parle des cibles à abattre. Si chacun d’entre eux avaient une tête à faire tomber, j’en déduisais que l’assassin échouant a Arano avait une dent contre les amis de la famille de Katsuya. Quant à l’adolescent, sombrant de plus en plus dans un coma, il parlait de sa cible déjà morte depuis longtemps visiblement. Cette révélation souleva chez moi la même question que Katsuya, pourquoi continuer ?

Je ne sais pas si la réponse était des plus plaisantes, encore moins au moment ou son insupportable sourire en coin s’accompagne de son regard, se braquant sur moi avant de dire le plus naturellement du monde :


« - Kazuo Shuzen pourrira en cellule s'il n'est pas exécuté pour meurtre. »

A cet instant, mon corps s’anime d’une folle envie de lui planter la lame de mon wakisashi dans la gorge, Katsuya fut plus rapide que moi et m’écartait bien facilement du blessé, m’empêchant de lui faire la peau. Il me parlait mais je ne l’écoutais pas, mon regard emplit de haine était fixé sur ma cible, je n’avais qu’une chose en tête : Tuer. Après toutes ces années, j’avais en face de moi quelqu’un qui savait pour cette histoire de meurtre, j’étais devenue bien irrationnelle de vouloir le tuer alors que le torturer pour lui extirper ses informations était la démarche la plus logique à suivre. Mais la rage m’aveuglait et pourtant, je ne faisais pas le moindre effort pour sortir de l’étreinte de Katsuya, je n’en avais pas après lui, le blesser m’aurait semblé impardonnable, et en même temps, je voulais qu’il me lâche, que je puisse soulager cette envie de sang. Ne pouvant pas atteindre le mioche encore souriant de m’avoir transformée en furie, je me contente de hurler ma colère.

« - Mon père est mort par votre faute et Kazuo croupit dans une geôle pour un meurtre qu'il n'a pas commis ! »

J’allais complètement perdre les pédales tandis que Katsuya me retenait toujours fermement finalement il eut l’idée de m’obliger à détourner mon regard du gosse, ce qui ne manquait pas de limiter la fureur qui bouillonnait en moi. Finalement il me serre dans ses bras et nos regards se croisent, je ne m’explique toujours pas quel pouvoir il peut exercer sur moi, son regard et cette étreinte me réconfortent, petit à petit et non sans difficultés, je retrouve un semblant de calme, mon souffle haleté par la rage tend à se réguler doucement.

« - Karaleth, quelle satisfaction auras-tu à tuer un enfant déjà mort ? Il ne demande que cela, mourir, alors laissons-le se rendre compte de la douleur et cherchons les véritables fautifs ! Celui-ci n’a fait que se laisser laver le cerveau par nombre de malfrats. Ceux-ci mêmes qui ont caché la vérité pendant des années durant, ceux-là même qui ont véritablement tué le principal concerné en faisant accuser Kazuo ! Éliminons le mal à sa source et réglons cette histoire pour de bon... laisse-moi brûler cet endroit et continuons notre route. Chaque minute de plus passée ici rapproche le jugement injustifié de ton frère et rend le sacrifice de ton père complètement inutile. »

Encore une fois, il avait raison. En y repensant bien, ce gosse ne pouvait être le responsable du meurtre, il était juste un abruti embrigadé par des ordures qu’il fallait neutraliser, pour notre bien à tous. Le lâchais finalement le pommeau de mon arme qui retomba naturellement dans son fourreau, pour le peu qui en était sorti. Passant mes mains sur le torse de Katsuya, je m’écarte doucement de lui, encore un peu confuse par la situation, je me mets à éviter son regard, légèrement honteuse.

« - Tu as raison... Je... je vais attendre dehors, je crois que c'est préférable. »

Je baisse légèrement la tête et tourne les talons, prenant soin de ne pas rejeter le regard sur ce petit salopard et remonte les escaliers d’un pas lourd et lent. A peine arrivée à la sortie, mon premier réflexe fut de libérer le peu de rage qu’il me restait en frappant d’un grand coup dans la paroi. La douleur du coup se répercutait jusqu'à mon coude et pourtant, au lieu d’avoir mal, je me sentais mieux. Je me posais sur un rocher non loin, maintenant que j’y repensais, plein de choses me semblaient incohérentes. La gamin là n’avais pas plus de vingt ans, c’était certain, du coup le meurtre a été perpétré par quelqu’un d’autre, alors comment s’était il retrouvé mêlé à tout ça ? Je savais mieux que quiconque que les légères rivalités entre les deux familles étaient depuis toujours plus ou moins un fait populaire, mais jamais en plusieurs siècles il n’y avait eu de meurtre. Ce qui, de base, rendait le crime dont était accusé Kazuo pour le moins invraisemblable. De mon point de vue cela l’était encore plus que mon frère avait toujours été gentil et attentionné, à défaut d’avoir été un frère absolument parfait avec moi, il n’avait jamais fait preuve de violence, il était d’ailleurs plutôt diplomate, avant tout ça.

Que sa présence ait servi de couverture pour ce groupe d’assassins était osé, on peut dire qu’ils avaient eu du culot et il semblait maintenant certain qu’ils étaient aidés. Un autre point que je ne trouvais pas normal était les dires de Shen, parlant de contrat alors que le jeune avait parlé de vengeance tout le long.

Enfin, ces deux faits n’étaient pas forcément très différents, cela servait la vengeance de deux personnes et non d’une seule, du coup. Un autre détail qui m’avait interpellé était la quantité industrielle de poisons présents dans la cache. Il y avait surement un type assez talentueux pour concocter tout ça, alors pourquoi se cantonner à des assassinats classiques, dans la violence et le sang alors qu’un empoisonnement bien placé aurait le même effet, en plus discret encore ? Sur le coup, la seule explication que je trouvais était qu’ils projetaient d’abattre des cibles très spéciales avec cela. Un instant, une pensée allait vers notre Empereur, et s’ils avaient pu avoir un lien avec ça ? Rien n’était à écarter, bien que la façon d’agir de leurs poisons suicide était plutôt radical pour un meurtre aussi délicat que celui d’un souverain.

Katsuya sort finalement de la cache, de violentes flammes le suivent, il semble déterminé, si bien que, sans le moindre mot, il me saisit la main et m’entraine loin de l’entrée qui ne tarde plus à être ravagée par les flammes. Je ne sais pourquoi, à ce moment, j’ai l’impression que Katsuya lui aussi est consumé par une certaine fureur. Nous avançons en direction des anciennes mines doucement, je tâche de ne pas lâcher sa main, à laquelle je m’accroche d’ailleurs fermement, comme si elle était ma seule attache avec le monde. Le peu de trajet se déroule dans le silence, un calme qui, pour une fois, ne fut pas source de malaise entre nous deux, l’un comme l’autre avions besoin de remettre nos idées en place après tout ça. Quelques pas à peine et nous étions déjà quasiment dans le noir. Enfin presque, car au loin de la galerie nous pouvions apercevoir une lueur, sans doute une torche. Effectivement, la torche posée sur son socle surplombait des gravures faites avec une lame dans la poutre soutenant le tunnel, un genre de symbole que je pensais reconnaitre, ils marquaient les passages à emprunter pour arriver à destination ou alors la présence de pièges. Dans les deux cas il fallait être silencieux et prudents. Avancés un peu plus au beau milieu du camp ennemi, toujours aucun piège à signaler et nous arrivions à un genre de salle, ou plutôt une galerie plus large, probablement un ancien carrefour de la mine. Nous avancions le long de la paroi, des fois qu’il y ait du monde à éviter, arrivé dans l’encadrure, je jetais un premier coup d’œil furtif avant d’inviter Katsuya à faire de même. La salle semblait vide, quelques meubles, une table au centre, un pupitre délabré un peu plus loin avec une pile de documents et des lits de fortune installés non loin. Le problème était le type qui roupillait tranquillement dans l’un d’entre eux, l’alerter nous apporterait bien des problèmes, le tuer silencieusement était la meilleure option, l’assommer était pas mal non plus. L’un de nous deux allait devoir le faire, je pensais que Katsuya serait plus à son aise, étant donné que dans le pire des cas, il pourrait toujours incendier l’homme qui tenterait sans doute d’interpeler ses collègues.


« - Je pense que tu ferais mieux de t’occuper du dormeur là bas, s’il venait à se réveiller je n’ai pas la capacité de l’avoir à distance… tu vois ce que je veux dire. Je vais aller vérifier la salle et la porte au fond, en priant pour qu’aucune patrouille ne débarque. »

Je sais que je viens ni plus ni moins de refiler le sale boulot à Katsuya, mais il fallait admettre que sa capacité à maitriser le feu serait tout de même plus efficace en cas de pépin, la sécurité était prioritaire, nous ne savions pas combien ils étaient. J’avançais silencieusement près des étagères, regardant le contenu, des bricoles, quelques pièces, une petite statuette, en bref, rien d’intéressant.
Arrivée au niveau de la pile de documents, je voyais rapidement que certains n’étaient là que pour en masquer d’autre. L’état d’usure des documents était variable et ils étaient mélangés de manière à brouiller les pistes. Je me dirigeais près de la porte, m’assurant que nous ne risquions rien avant d’être rejoint par Katsuya, qui avait visiblement neutralisé le type. Comment ? J’avoue ne pas avoir fait attention, la découverte de ces documents était particulièrement troublante. Ce fut à mon tour de saisir Katsuya par la main pour lui montrer les documents. En quelques minutes nous avions trouvé une liste de noms, certaines personnes étaient en vie, d’autre non, c’était surement une liste noire, peut être la liste de leurs membres, aucun nom ne semblait choquer mon compagnon. Un, en revanche m’interpella, je pouvais distinctement lire le nom de Katsuni sur un bout de page, le nom était barré, raturé simplement, sur le coup je me demandais si elle avait eu un lien avec eux en tant que membre, ou en tant que cible.

Au vu de son passé, probablement en tant que membre, Katsuni avait eu une vie difficile et était un assassin particulièrement doué. Je n’avais pas de doute à son sujet, Katsuni ne devait pas se douter que des anciens collègues à elle étaient responsables du tourment de mon frère. Elle le défendait toujours avant tant de dévotion qu’il semblait impossible qu’elle ait fermé les yeux là-dessus. D’ailleurs, je pense qu’il ne serait pas très sage de lui en parler, elle partirait très probablement dans une croisade meurtrière, pour ce qui touchait à Kazuo, elle est capable de tout, je l’avais compris.


« - J’ai bien l’impression que c’est les gens que nous cherchons, Je viens de trouver une liste avec des noms qui sont peut être familiers, ici, le nom de Shen, et là, celui de… »

Je m’arrête net en découvrant mon propre nom sur la liste que je venais de trouver. En fin de compte, Le gosse n’avait pas vraiment refusé de parler, il avait explicitement dit qu’ils œuvraient à empêcher les gens de les trouver. Rien d’anormal à trouver mon nom sur la liste des personnes à supprimer, compte tenu de la hargne que j’avais mis pour innocenter mon frère. Katsuya semblait avoir reconnu quelques noms également, d’autres nous venaient naturellement, ils étaient ceux de personnalités importantes, de commerçants connus ou même de grandes familles de divers clans. Le nom des amis de sa famille était surement dedans, nous tenions alors une liste de cibles et en face de chaque nom, une personne, probablement le surnom d’un tueur.
Assembler les pièces du puzzle était à la fois simple et pas tant que ça. D’un côté nous avions une liste de membres -et anciens, visiblement-, de l’autre une liste de noms, certains étant déjà morts, les autres étaient en danger.


« - Tu avais raison, on a vraiment intérêt à éliminer le mal à sa source, on a déjà des preuves accablantes contre plusieurs personnes avec ça. Il faut les trouver et les neutraliser, seulement si on doit attendre ici que des troupes débarquent de Koubaï, on va se faire tuer qu’ils ne seront même pas sortis de la caserne, on va devoir se débrouiller seuls. Qu’en dis-tu ? »

Je regarde Katsuya, le temps qu’il met à assimiler toutes les informations démontre qu’il semble réfléchir à quelque chose, ou peut être hésite il sur la marche à suivre, pour ma part, je n’étais pas non plus sure de ce que nous pourrions trouver plus loin dans les tunnels mais attendre était tel que je l’avais décrit : Un suicide.
Et à l’heure actuelle, si proche d’innocenter mon frère et impatiente d’avoir la réponse en clair de Katsuya, mourir devenait une option non envisageable, pour lui comme pour moi.
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptyMer 6 Fév - 9:15

Un bon moment passe et nous voilà arrivés à destination, en silence. Un silence non pesant comme à l’accoutumée mais plutôt rassurant. Nous pensons tout en nous soutenant sans rien nous dire. Cette complicité évidente est désarmante mais terriblement réconfortante lorsque je repense au fait que ma révélation ne tardera plus, maintenant. J’ai confiance en nos capacité, nous arriverons à mettre les choses au clair et à rentrer sains et saufs. L’endroit semble être construit en galeries plus ou moins fines mais des symboles assez clairs nous aident à trouver notre chemin. Nous arrivons rapidement devant une salle à explorer. Mais le garde roupillant (pourquoi les gardes dorment tout le temps ?!) n’aidera pas. Karaleth me délègue la tâche de m’en occuper et, même si tuer n’est pas vraiment un plaisir pour moi, elle a effectivement raison sur les circonstances.

Alors que ma collègue s’approche des étagères pour les examiner, je cherche autour de moi quelque chose qui me servirait à éliminer radicalement le gêneur sans pour autant utiliser ma petite lame, fraîchement réparée. L’ennemi a justement un couteau à la ceinture, facile à extraire. Je m’approche alors discrètement du « garde » et n’y vais pas par quatre chemins et tente de saisir l’arme mais ma discrétion laisse à désirer et il se réveille en sursaut. Rapidement, il se lève mais l’homme titube à cause de son réveil prématuré. J’ai alors le temps d’attraper son poing sur le côté, de lui arracher le couteau des doigts et de lui planter dans le cou. Le sang arrive sur mes vêtements et j’entends ma victime déglutir une dernière fois avant de s’écrouler sur le sol. Je jette la lame sur le sol et vais ensuite rejoindre Karaleth.

Elle me montre alors les documents qu’elle a découverts avec une rapidité déconcertante, me prenant par la main à son tour, et je l’aide à farfouiller encore quelques instants jusqu’à ce qu’elle déniche une liste. Aucun des noms ne me dit quelque chose à part celui de Katsuni mais, d’après ce que j’ai pu comprendre, je ne suis pas étonné qu’elle soit liée à eux d’une façon ou d’une autre. Karaleth trouve ensuite une autre liste où d’autres noms sont inscrits. Je bute sur le nom de Shen lorsqu’elle le dit mais je m’arrête surtout sur le sien. Je me sens alors bouillir car les dires du jeune homme de tout à l’heure s’avèrent vrai : ils sont prêts à tout pour ne pas être découverts. Serrant les dents, je découvre quelques noms connus, ceux de mon Clan et ceux des dernières victimes : les amis de mes parents. Je serre aussi les poings en tentant de mémoriser les noms des assassins assignés à ces diverses familles au cas où nous perdrions la liste et je finis par soupirer en écoutant Karaleth.


« - Tu avais raison, on a vraiment intérêt à éliminer le mal à sa source, on a déjà des preuves accablantes contre plusieurs personnes avec ça. Il faut les trouver et les neutraliser, seulement si on doit attendre ici que des troupes débarquent de Koubaï, on va se faire tuer qu’ils ne seront même pas sortis de la caserne, on va devoir se débrouiller seuls. Qu’en dis-tu ? »

Je réfléchis quelques secondes car, même si elle a raison sur toute la ligne, à deux contre peut-être des dizaines d’hommes, nous n’iront pas bien loin... Je pose mes yeux tantôt sur le sol, tantôt sur ma tunique pleine de sang, tantôt sur les lèvres, les yeux et le visage de Karaleth. Je veux que tout cela se termine bien, que nous puissions discuter calmement et que je puisse enfin tout lui dire. Nous ne devons pas mourir et nous ne mourrons pas. J’ai envie d’y croire. Les mains tremblante, je saisis l’une des siennes et caresse sa joue du bout des doigts.

- A deux, nous n’avons peut-être aucune chance mais rester à attendre les troupes réduira encore nos chances minimes de moitié. Je crois en toi, en moi, en nos capacités. Nous avons travaillé dur pour arriver jusqu’ici, pour défendre ce qui nous semble juste, pour défendre nos Seigneurs. Alors nous réussirons. Pour ton frère, pour les amis de mes parents, pour l’honneur de nos familles... nous devons y aller tous les deux et gagner pour que tout ça s’arrête.

Je m’arrête une seconde, puis deux et je me décide à la prendre dans mes bras après un baiser délicat mais furtif sur ses lèvres.

- Kara, s’il te plaît. Promets-moi de ne pas mourir... je ne m’en remettrai pas.

Je la serre tendrement mais plus fort. Je lui donnerai ma réponse une fois cette histoire terminée. Jusque-là, je me battrai corps et âme pour la défendre et pour rendre justice en éliminant cette vermine sans honneur aucun.
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptyJeu 7 Fév - 6:51

[Ce post participe à la validation de la capacité spéciale de Kara !]

Le doute.
C’était probablement la pire chose qui puisse nous saisir à l’aube d’un combat inévitable. Katsuya doutais autant que moi, nous étions tous deux conscients qu’il devait y avoir au moins une dizaine d’hommes à abattre. Nous n’étions que deux et bien que nous étions chacun à notre manière au sommet de notre art, face à un tel nombre il semblait peu probable qu’on s’en sorte indemne. L’hésitation de Katsuya se traduit alors par des regards se posant sur le sol, sur le sang qui macule sa tunique puis sur moi, longtemps sur moi d’ailleurs. C’est lorsque sa main tremblante saisit la mienne et que sa deuxième effleure ma joue que je me rends compte qu’il semble avoir plus peur pour moi que pour lui. Probablement à cause de la présence de mon nom sur la liste. J’étais parmi les personnalités connues du clan, les assassins n’auraient pas de mal à me reconnaître et je pensais alors que Katsuya se souciait du fait qu’ils décident de me supprimer en priorité. Je me rendais aussi compte que la réputation des salamandres n’était pas infondée, la situation était critique et pourtant Katsuya était capable de s’exprimer de telle manière que le moral ne semblait pas vouloir flancher. Son éloquence était un autre de ses talents cachés, inutile de dire qu’a mes yeux, cet homme était parfait. Pourtant je ne pouvais me détacher de la triste réalité, nos chances étaient minimes et le doute les diminuaient de secondes en secondes. A cet instant, mon seul désir était de vivre, survivre avec Katsuya pour qu’enfin nous puissions nous dire tout ce qui nous pèse sur le cœur. Notre mort devrait attendre un autre jour que celui-ci, nous n’avions pas fait tout ce chemin pou abandonner mon frère, les amis de sa famille et nos clans. L’échec n’était pas une option envisageable.

Il me prend dans ses bras une nouvelle fois et dépose un baiser délicat sur mes lèvres, pour la première fois j’avais la sensation qu’il ne me disait pas tout ce qu’il aurait voulu à l’instant présent. Une raison de plus pour survivre à cette épreuve, les kamis seraient bien cruels de nous abandonner maintenant.


« - Katsuya… »

J’étais surprise qu’il me demande de le promettre, pour la première fois que je le voyais si inquiet, un degré d’inquiétude que je ne lui connaissais pas. J’étais surprise mais j’avouais avoir pensé à lui demander de me promettre la même chose. Je prends quelques secondes avant de me remettre à parler.

« - Notre destin n’est pas de mourir ici Katsuya, Je ne mourrais pas ici et toi non plus, je te le promets… Non... Je te le jure. »

Doucement c’est à mon tour de déposer un baiser sur ses lèvres, comme pour sceller cette promesse que nous venions de nous faire, la promesse de sortir d’ici victorieux et de pouvoir vivre nos vies.
Un bruit sourd retentit au loin, comme une porte claquée avec hâte. Et pour cause, trois hommes venaient d’apparaitre dans la pièce, armés et visiblement vêtus pour partir quelque part. Par chance nous étions dans un angle mort, mais le corps encore chaud de leur camarade qui dormait fit que l’un d’entre eux fonçait à toute allure vers son lieu initial, il allait sans doute donner l’alerte. Les deux autres cherchaient et n’eurent aucun mal à nous trouver, l’un était vêtu d’une ancienne tunique de l’hydre, l’autre lui ressemblait comme deux gouttes d’eau, des jumeaux. Chacun armés d’un wakisashi, ils semblaient déterminés à nous tuer, ou plutôt à me tuer, si j’en jugeais la tête qu’ils faisaient lorsqu’ils m’avaient dévisagée longuement.

Katsuya eut le même réflexe que moi, nous avions déjà dégainé. La lame de mon katana seule suffirait, en deux contre deux, il n’était pas nécessaire de forcer et de s’épuiser vu qu’on ne savait pas ce qui allait nous tomber dessus par la suite. Je faisais confiance à Katsuya, nous nous étions déjà battus en tandem, savoir que nous étions capable de combiner nos frappes était un de nos avantage que les assassins devaient ignorer. Le combat s’engageai, l’éclat des lames résonnait dans l’alcôve de roche qu’était cette salle. J’étais dans un genre de transe de combat que je ne m’expliquais pas, ma résolution était à son paroxysme, résolue à rester en vie, je savais que Katsuya était au moins dans ce même état d’esprit. Mes coups étaient lourds et rapides, mes déplacements plus fluides que la normale et la précision de mes coups était redoutable, en quelques secondes je tranchais le dessus du bras armé de mon adversaire tandis qu’un deuxième coup retour lui décrocha la tête du reste du corps. Un coup net et précis. Katsuya avait lui aussi défait son adversaire avec aisance mais voila que quatre autres venaient d’arriver en renforts.
La situation était plus tendue, en face de nous se tenaient deux hommes avec des tuniques laissant penser au clan de la salamandre, un autre avait une ancienne tunique aux couleurs ternes mais sensiblement identique à celles du clan de la licorne et le dernier avait une teinte verte caractéristique du clan du dragon. Si ce qu’avait dit le gosse était vrai et à en juger par la quarantaine d’année du membre de mon clan, cet homme était en toute logique celui qui avait fomenté l’assassinat dont mon frère était accusé. Les deux hommes qui semblaient appartenir au clan de Katsuya étaient d’âge diverses, l’un dans la trentaine et l’autre plutôt aux alentours de cinquante printemps. Difficile de avoir lequel des deux pouvait être celui que Katsuya recherchait. Nous avions son nom mais impossible de savoir avec exactitude. Voyant qu’ils semblaient fixés sur Katsuya -probablement parce qu’ils étaient à l’origine du même clan- je tentais une approche toute bête.


« - Akashi Kyosuke ? »

Le plus jeune des deux compères tourna le regard vers moi, c’était donc lui le meurtrier que Katsuya recherchait à la base. Un sourire en coin se dessinait sur mon visage, ils n’étaient pas aussi futés que ce que je pensais. Katsuya savait maintenant qui il devait capturer, les autres n’étaient au final que des criminels supplémentaires, leur vie n’était pas aussi importante à nos yeux que le dénommé Kyosuke et l’homme du clan de la licorne. En revanche, se battre à quatre contre deux n‘était pas vraiment à notre avantage. Je dégainais mon wakisashi, le saisissant alors en main gauche, prête au pire lorsque je constatais que les deux en face de moi avaient respectivement un katana et l‘autre deux lames courtes. Mon attention était fixé sur les deux qui allaient venir pour moi, le combat m’éloignait un peu de Katsuya et s’engagea très rapidement. Le moins aguerri des deux était visiblement ce type à la tunique verte et or que je n’eus aucun mal à projeter au loin après l’avoir blessé à l’épaule, son katana tombant à terre au loin. En revanche l’ambidextre était aussi rapide et aussi précis que moi, le combat faisait rage et au fur et à mesure que le temps passait, je comprenais que c’était notre endurance qui dominerait ce combat. Les quelques petits lacérations que nous nous infligions ne changeaient pas grand-chose et pourtant il fallait que je le neutralise pour faire innocenter Kazuo, mon adversaire en revanche, me tuera sans même réfléchir. Situation délicate et pressante car son collègue se relevait doucement mais surement et n’allait pas tarder à revenir droit sur moi. J’allais donc profiter de mon allonge pour le toucher, prenant quelques distances avant de foncer, viser les points faibles de sa posture et frapper. Au niveau du genou, du coude et de l’épaule, ou peut être sa cheville ? L’instinct me poussait à choisir de réduire ses mouvements et son potentiel offensif, un premier coup tonna rapide comme l’éclair pour venir entailler brutalement les tendons a l'arrière du genou, le deuxième ne se fait pas attendre et sectionne la chair au niveau du coude gauche, tranchant le ligament sans sourciller. Dans sa chute, l’homme tente un coup d’estoc mais touche maladroitement la plaque de métal de mon armure, laissant une jolie rayure sur l’acier. J’avouais être moi-même surprise par ma vitesse d’exécution, c’était venu naturellement, par instinct, un instinct de survie ou un instinct de prédateur ? Il est cependant toujours armé, bien qu’incapable de se relever, je lui plante alors le bout de ma lame dans l‘autre bras pour le clouer définitivement au sol.

Malheureusement mon timing n’étais pas bon, son camarade était derrière moi, l’arme à la main et bien que je parvienne maladroitement à éviter d’être tranchée de haut en bas, je perdais mes appuis et ne parvint pas à esquiver le coup d’estoc qui transperça mon épaule gauche avec tant d’aisance que sur le coup, je ne sentis pas la douleur. Néanmoins quelques centièmes de secondes suffirent à provoquer la réponse de mon système nerveux, un cri de douleur que je pouvais retenir, l’acier froid me poussait à reculer pour m’extirper l’intrus de mon corps et malgré la douleur, mon adversaire était déterminé à réitérer son acte. Il retire sa lame de travers, me poussant à un nouveau hurlement tandis que je m’accotais au mur le plus proche tout en perdant doucement l’équilibre. J’étais au sol, à sa merci et il levait déjà sa lame pour m’envoyer rejoindre l’esprit de mes aïeux. Etait-ce mon destin que de mourir ici, en fin de compte ? Est-ce que les kamis avaient décidé de m’abandonner à ce moment précis ? Pourquoi le destin m’avait fait mentir à Katsuya un peu plus tôt ? Mon seul reflexe fut de presser ma plaie avec mon bras valide, j’étais désarmée et vulnérable, la mort venait pour moi.

Je regardais ma blessure, puis quelque chose m’éblouis un moment, je n’ai rien compris à ce qui venait de se passer. Mes sens étaient troublés, ma vue me faisait défaut et ma blessure me faisait souffrir. Une larme se dessinait au coin de mes yeux, j’avais mal. Non pas mal parce que mon épaule avait accueillie l’acier mordant du katana de l’assassin, j’avais mal en pensant au fait que j’allais probablement mourir ici, alors que mon frère croupissait toujours dans sa cellule. Me dire que j’allais mourir ici, alors que Katsuya m’avait fait promettre de survivre. Mourir… Alors que mon seigneur était en proie à ses propres problèmes à Hoshizora et que je n’étais pas là pour l’aider. L’éblouissement prenait fin, je sentais mon corps animé par quelque chose que je n’arrivais pas à identifier, je tenais aussi fort que je le pouvais mon épaule en sang, je ne voyais pas ce qui se tramait autour de moi, jusqu’au moment ou je parviens à tirer un peu d’énergie pour tourner mon regard vers là ou se tenait quelques secondes auparavant mon agresseur. Il n’était plus.


« - Kat… Katsuya… » Murmurais-je dans un soupir.
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptySam 9 Fév - 9:20

Je me sens revivre lorsqu’elle valide ma promesse et ce baiser rendu me confirme on ne peut plus les sentiments que je peux ressentir pour cette femme incroyable. Empli d’un nouveau courage, je me concentre sur les trois inconnus ayant pénétré dans la pièce. Le combat est notre seule façon de survivre pour le moment et ménager nos armes n’est pas une bonne option mais nous devons tout de même rester prudents. Lorsque les deux premiers nous font face et dévisagent Karaleth, je n’hésite plus et dégaine ma plus grande lame. Lorsque le métal entre en collision, je me rappelle que cela fait quelques temps que je n’ai pas vraiment combattus. Il y a bien eu cette embuscade dans la forêt bordant Tamawa mais le combat n’était largement pas de ce niveau. Pas que celui de nos adversaires actuels soit bon mais beaucoup d’affrontements nous attendent et nous devons faire preuve d’endurance.

Je ne perds pas de temps et esquive facilement les coups de mon ennemi, fort décidé à me couper la gorge. Je finis par bloquer son bras avec le mien, le retournant sur lui-même et laissant ma lame s’enfiler entre ses côtes pour terminer ce premier affrontement. Karaleth s’est apparemment bien débrouillée aussi mais voilà que quatre autres hommes arrivent. Deux de mon Clan, un de la Licorne et un du Dragon, à première vue. Je reconnais le plus jeune : c’est un messager qui passait souvent voir Doji-sama... du moins, c’est ce qu’il faisait croire. Probablement a-t-il fouillé dans plusieurs de nos affaires, lors de nos absences. Le plus âgé est peut-être un membre de sa famille ou un ami. Karaleth a une bonne idée d’énoncer ce prénom car, par manque d’expérience, le jeune homme réagit. Sans se le dire, nous nous attribuons les ennemis qui sont les nôtres et nous sommes rapidement éloignés l’un de l’autre.

Les deux hommes se jettent sur moi en même temps, me laissant une seconde de battant pour dégainer ma deuxième lame en arrière. Celle-ci me permet de parer l’assaut du couteau que le plus jeune utilise et mon wakisashi plus long empêche le guerrier plus âgé et doué d’atteindre l’arrière de mon genou avec son katana. Je prends un peu de distance et réalise que le plus âgé va me prendre plus d’énergie car il est bien plus habitué au combat. Je suis d’ailleurs étonné que le désigné d’un peu plus tôt soit celui-ci, le deuxième ayant l’air vraiment plus entraîné. Cependant, c’est le jeune qui revient sans cesse à l’assaut, tout en n’arrivant à mettre aucune force et aucune précision dans ses attaques. Je commence à en avoir marre de la « mouche » et finis par relever ma lame à l’envers alors que son bras est tendu vers moi. Il hurle de douleur lorsqu’il se rend compte que sa main est tombée plus loin et finit par basculer en arrière pour me laisser face à face avec son compagnon. Ce dernier semble affecté et haineux du mal que j’ai fait à son compère.


* Au moins ne pourra-t-il plus tuer qu’avec qu’une main. *, pense-je à cet instant.

Je donne alors le maximum en rapidité et en dextérité pour réussir à trancher le flan de mon adversaire mais me laisse distraire par un regard un peu plus loin. Karaleth s’est fait toucher et je ne peux que la voir se dégager que l’autre revient sur moi, entaillant profondément mon bras droit. Je ne veux alors qu’aller aider mon amie et, après avoir paré une attaque bien tremblante du vieux, je réussis à lui couper la gorge sèchement. Le plus jeune s’est évanoui, perdant beaucoup de sang. Il est trop tard pour le ramener vivant et j’espère que certains gardes auront été alerté par l’incendie de tout à l’heure pour venir chercher ces malfaiteurs à ma place.. Je regarde alors l’autre ennemi de Karaleth, prêt à la tuer sous mes yeux. Je suis loin, trop loin pour intervenir, même en plongeant en avant. La colère et l’envie de la sauver montent alors en moi en une poignée de secondes, une me suffit pour faire jaillir des flammes dans mes mains, encore férocement accrochées à mes lames. Une autre pour faire descendre toute mon énergie dans le feu, qui embrasse maintenant mes wakisashi entièrement, jusqu’à les faire tellement chauffer qu’ils se déforment légèrement. Une troisième me permet de relever mes lames en l’air et les rabaisser avec force pour envoyer deux énormes vagues de flammes vers l’assaillant. Il a à peine le temps de se retourner et de lâcher un cri que mes flammes l’enveloppent, ne lui laissant aucune chance, même celle de se déplacer. L’intensité de la chaleur dégagée est telle que j’en ferme les yeux jusqu’à ce que le corps tombe à terre.

Mes jambes ne me portent plus et je manque de faiblir mais une dernière bribe d’énergie me permet d’avancer jusqu’à Karaleth. En rengainant mes sabres, je me rends compte qu’il y a trop de fumée dans la pièce. Je me laisse tomber à genoux, en face de ma chère Samouraï et enlève ma veste pour retirer également ma tunique du dessous en soie. J’en déchire la manche pour l’attacher autour de mon visage et couvrir ma bouche et mon nez. Je fais de même avec l’autre, m’approchant encore de Karaleth pour soigner sa blessure ensuite. C’est au moment où elle dit mon nom que je me réalise ce qui nous attend encore, sur le trajet du retour. Je caresse son visage et, même si je tente de ne pas trembler, j’ai peur pour la première fois depuis longtemps. Son corps est froid, sûrement à cause du fait qu’elle soit restée immobile. Ma gorge se noue mais je tente au possible de garder mon calme... alors que j’aimerais demander un miracle aux kamis.


- Je suis là, Kara, c’est fini, dis-je en attachant le tissu derrière sa tête.

Je saisis délicatement son vêtement pour le déchirer et soigner de façon rudimentaire la plaie, ne serait-ce que pour éviter l’infection. La blessure est profonde et Karaleth a perdu beaucoup de sang malgré le peu de temps passé. J’ai déjà vu beaucoup de sang mais celui-ci me fait tourner la tête et quelques secondes me sont encore nécessaires pour retrouver mes esprits. Je sors finalement une petite bouteille d’alcool et en verse le contenu sur la zone.


- Je n’ai pas assez de fil pour refermer l’entaille. Je vais te faire une compresse serrée pour le trajet et je me dépêcherai de te trouver un médecin.

Je déchire alors le reste de ma tunique en soie et en place plusieurs couches sur son épaule ensanglantée, vérifiant d’un coup d’œil qu’elle est toujours consciente. Elle n’a pas l’air de réaliser ce qu’il se passe mais elle reste encore avec moi, au moins jusqu’à ce que je serre très fortement le garrot et la compresse avec l’une des manches de ma veste.

- S’il te plaît, accroche-toi ! dis-je en maintenant sa tête de mes mains, la voix tremblante. Je reviens de suite, ma Kara, attends-moi encore quelques secondes.

Je me relève difficilement et puise dans mes restes d’adrénaline pour tirer les corps des vivants dans un coin de la pièce. J’attrape une grosse corde sur un meuble et noue leurs bras ensemble, de sorte qu’ils ne puissent pas s’échapper en attendant la garde. Je retourne ensuite vers Karaleth, qui semble dans un état plutôt second mais qui semble entendre ma voix.

- Je vais te porter sur mon dos, sinon je n’arriverai pas à courir si nécessaire, dis-je en me positionnant difficilement.

Une fois relevé, je me rends compte que malgré qu’elle soit plus petite que moi et qu’elle semble frêle n’est pas à la hauteur des apparences. Elle pèse son poids de muscles et d’épuisement.

- Kara, je t’en prie, ne me laisse pas, murmure-je en la serrant correctement contre moi, attrapant son bras valide pour qu’elle puisse se retenir, laissant l’autre pendre. Nous avons tout ce qu’il nous faut pour éclaircir cette histoire, maintenant. Reste pour que je puisse te dire combien je tiens à toi.

Je finis par quitter la pièce, le plus rapidement que je le peux, sans forcément rester discret cette fois. Mes jambes tremblent tout le long du trajet et j’ai l’impression que je vais m’effondrer plusieurs fois. Cette attaque, jamais utilisée auparavant, découverte dans l’urgence, m’a complètement vidé et je me demande où je trouve toute cette énergie pour ramener Karaleth à la maison. Finalement je le sais et je trouve même de l’énergie pour prier les kamis... il ne faut pas qu’elle meurt ! Je sens son corps se réchauffer et il me semble même que son visage est humide... de la fièvre ? Elle prononce quelques phrases incohérentes par moment et semble avoir de la peine à respirer. Je m’arrête quelques instants et nous enlève les bouts d’étoffe sur nos visages avant de continuer. J’accélère ensuite le pas et je reprends espoir lorsque j’aperçois la route qui nous ramènera à Koubaï. Cependant, je ne m’attends pas encore à faire une autre rencontre sur le chemin...
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptySam 9 Fév - 14:33

La brume.
Je ne vois rien, je n’entends que très partiellement ce qui m’entoure, je ne sais pas pourquoi, je ne me souviens même pas de pourquoi mon épaule me lance tellement. Quoi qu’a la réflexion, j’ai bien une idée, je me souviens d’une lame, la raison pour laquelle elle me revient est probablement le fait qu’elle m’ait transpercé de part en part. Une chaleur intense s’empare de moi, j’étais encore éblouie par le flash incandescent qui avait emporté mon agresseur avec la plus violente des rages. Une chaleur insupportable, j’ai mal et j’ai la plus grande des difficultés à respirer maintenant que la fumée s’engouffre dans ma gorge. Pourtant, après avoir murmuré le nom de Katsuya, je sens sa présence près de moi, il me parle, même si je n’arrive pas à comprendre ce qu’il dit, il me parle et quelque part, j’ai l’impression que je n’étais pas encore morte. Sur le coup, j’avais chaud et pourtant je suis frigorifiée, les mines n’étaient pas l’idéal pour ça, je sentais un vent frais typique des nuits de Koubaï envahir la pièce avec délicatesse. Étrange que je puisse toujours réfléchir alors que j’ai la sinistre impression que toutes mes forces m’abandonnent peu à peu.

Une sensation de piqûre et de froid se fait sentir sur mon épaule, une sensation et une odeur d’alcool que je connaissais bien, c’était aussi désagréable que la foi ou Katsuya avait soigné mon bras, dans le désert et je me doutais alors qu’a présent ça devait recommencer, sans doute de là que me venait la désagréable sensation à l’épaule. Je reste consciente par une volonté que j’ignore, les kamis sont peut être décidés à me préserver de l’étreinte de la mort cette fois ci. En parlant d’étreinte, je n’avais que faire de la mort, je ne voulais que celle de Katsuya à cet instant, je ne voulais pas mourir, peut être que ma propre volonté n’arrangeait cependant rien à mon état actuel, j’avais eu chaud, froid et maintenant que j’avais l’impression que nous étions sortis je-ne-sais-trop-comment de là ou nous étions, la lumière dégagée par la lune se levant m’agressait légèrement les yeux. Le temps qu’ils se réhabituent, sans doute. Mon esprit s’embrouillait doucement, je perdais pied, si on peut dire. J’entendais des voix, la voix de mon père, la voix de Kazuo, étrange, il semblait qu’aucun des deux n’était pourtant présent à cet instant.


« - Père… »

Ma chaleur corporelle s’emballait encore et tandis que j’entrais à nouveau en hyperthermie, les légères secousses que je pouvais sentir ressemblaient également à celle d’un homme marchant, mais où étais-je à présent ? La logique voulait que ça soit Katsuya qui était en train de me porter vers la ville, j’en venais difficilement à cette conclusion tant il m’était délicat de me concentrer avec de la fièvre et des hallucinations sonores. Le délire se poursuivait, j’étais loin de comprendre que tout ce que j’entendais et ressentais à l’instant présent était non seulement faux, mais je commençais à avoir un peu de mal à respirer. J’entendais cependant des bruits semblant bien réels, le bruit d’une charrette, ou quelque chose comme ça. Puis la voix de Katsuya que j’entendais tant bien que mal, je la discernais avec aisance, même dans ma torpeur. Quelques échanges, avant que le ciel ne s’assombrisse plus, le noir total envahi mon champ de vision. Je me sens légère, inerte, la vérité c’est que j’étais en train de sombrer.

Par chance, le groupe devant lequel Katsuya avait porté mon corps n’était pas de nouveaux adversaires, heureusement pour lui, parce que lutter seul aurait été un véritable calvaire avec tout ce qu’on avait déjà vécu. Un groupe de deux personnes, deux assises sur l’avant d’une charrette de taille moyenne, à première vue des voyageurs sur le retour. Le troisième était à leurs côtés, à cheval, tous avaient pointé leur regard sur Katsuya et ensuite sur le corps inanimé qu’était le mien à cet instant, bien qu’en réalité, l’essoufflement de Katsuya laissait penser que j’étais complètement dans le coma.

Par reflexe le cavalier s’approcha de lui, il était armé et semblait prêt à lutter s’il le fallait, pourtant il était simplement prudent, et il comprit bien vite qui il avait en face de lui. Les autres étaient descendus et approchaient, Katsuya n’avait même pas besoin de parler qu’ils avaient déjà compris l’état de la situation. C’étaient tous les trois des villageois du clan de la licorne, des gens tout à fait respectables et honnêtes en plus d’être des connaissances de bien des familles au sein du clan.
Le premier marchand prit la parole, il était visiblement le plus âgé du trio, par loin de la soixantaine.


« - Ca par exemple, cette jeune femme me rappelle quelqu’un ! »

Le deuxième protagoniste, une femme visiblement un tout petit peu plus jeune que l’ancien, s’exclame d’horreur en regardant mon état de santé. Elle semble visiblement me reconnaitre, si je pouvais la voir, peut être l’aurais-je également reconnue.

« - Mais c’est la fille de Daisuke ! Et vous jeune homme, vous êtes blessé aussi, montez, à l'arrière, je vous en prie ! »

Sans même renseigner Katsuya sur ce mystérieux Daisuke, les deux marchands invitèrent Katsuya à me déposer allongée à l’arrière de leur charrette, ils allaient en direction de Koubaï et avaient déjà dépêché leur troisième camarade loin devant eux pour alerter la garde qu’ils avaient des blessés. Mon état empirait à chaque seconde, j’en avais conscience mais je n’y pouvais rien, personne ici présent n’y pouvait rien. Malheureusement, il semblait peu probable que Katsuya ou même les deux marchands aient pu imaginer à un seul moment que mon état fiévreux et mon demi-coma étaient en lien avec un poison qui imbibait la lame de mon agresseur. Pourtant, en y réfléchissant, Katsuya et moi étions parfaitement au courant de leur manie pour les poisons, après qu’il en ait carbonisé tout le stock qui fumait encore au loin. Ils allaient s’en rendre compte très vite car plus les secondes passaient, plus mon cœur risquait de lâcher.

La femme du marchand était à l’arrière à s’occuper des petites plaies de Katsuya avant de porter son attention sur celle qu’il m’avait déjà pansée avec ce qu’il avait à porté de main. La plaie saignait moins qu’avant mais les bords de la peau étaient bleuis par le manque d’oxygène, chose qui inquiétait la vielle femme. Machinalement elle prit dans un sac deux plantes différentes et un bol dans lequel elle broya les plantes avec frénésie. Malheureusement le geste était un peu tardif, J’avais déjà arrêté de respirer, le poison avait eu raison de mon endurance. Je n’étais pas vraiment morte, heureusement, mais c’était l’un des contrecoups du choc que j’avais reçu.

La marchande -vraisemblablement de produits assez luxueux si on en jugeait le contenu de la charrette- avait cependant quelques réflexes qui étaient bon et avait déjà commencé le massage cardiaque, par chance et aussi par une probable intervention des kamis, mon organisme s’était remis à fonctionner. Malheureusement rien n’était joué pour moi.


« - jeune homme, surveillez son pouls et maintenez là fermement, elle à été empoisonnée visiblement. Un venin très courant mais redoutable ! Il faut la conduire à un soigneur au plus vite. »

Elle semblait s’y connaitre et pour cause, l’expérience est la meilleure des connaissances. La substance broyée résultant des deux plantes n’était pas un antipoison mais elles avaient le mérite de ralentir ses effets. Elle appliquait le baume obtenu sur la plaie de mon épaule et semblait chercher quelque chose dans son sac, mais elle ne le trouvait pas.

« - Il faut faire chauffer le baume pour répandre plus vite ses propriétés antiseptiques dans la plaie, mais je ne le retrouve pas… »

Je n’arrive à distinguer ce qui se dit autour de moi, ce que je sais juste c’est qu’une violente montée de température m’a tiré de ma léthargie avec un hurlement sourd. Je restais passablement éveillée mais toujours dans un très sale état, je ne savais qui de Katsuya ou de la vielle femme était responsable de ma douleur actuelle, mais j’espérais que c’était pour la bonne cause. J’avais du mal à comprendre ce qui m’entourait et pourtant, je distinguais clairement la silhouette de Katsuya, alors que mes yeux étaient encore plissés par la fatigue et la douleur.

« - K… Katsuya… »

Je bougeais machinalement mon bras dans sa direction, comme si j’essayais d’attraper sa main, chose qu’il avait naturellement comprit, d’ailleurs. J’étais vivante, mais pas tirée d’affaire, mais jusqu'à preuve du contraire, je tenais encore ma promesse faire à Katsuya.
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Re: [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth)
   [Terminé][155][F-A] Harmonie (PV Karaleth) EmptyDim 10 Fév - 5:30

Le groupe que nous croisons est composé d’un homme plutôt âgé, d’une femme et d’un autre homme à cheval, trottant à côté de leur charrette... probablement des marchands. L’air menaçant du cavalier ne me plaît pas mais je suis tellement faible à l’instant que lutter me semble impossible. Et je suis soulagé lorsque les deux autres reconnaissent Karaleth et semblent vouloir nous aider. Alors que le premier part déjà chercher la garde, les deux autres m’invitent à déposer Karaleth à l’arrière, ce que je fais le plus délicatement possible. Je remercie les deux marchands, à bout de souffle et d’énergie, ravis de ne plus avoir à marcher. La dame s’occupe de recoudre ma plaie au bras avec une rapidité et un doigté déconcertant, je ne sens même pas l’aiguille percer ma peau. Puis elle reporte son attention sur mon amie, dans un sale état. Je commence sérieusement à m’inquiéter lorsque l’inconnue découvre sa blessure à l’épaule. Et alors que la marchande concocte un mélange, je panique : Karaleth ne respire plus ! J’ai juste le temps d’avoir la peur de ma vie et de tressaillir à en faire trembler la charrette, que la dame commence son massage cardiaque, celui qui ramène Karaleth parmi nous.

Mon réflexe, sous les conseils de la marchande, est de prendre ma Licorne dans mes bras et de placer mes doigts dans son cou. Son pouls est faible mais suffisamment présent pour arrêter la panique en moi, me permettant d’acquiescer lorsqu’elle parle de poison. Je m’en veux alors de ne pas avoir déduis cela plus tôt... mais qu’aurais-je pu faire seul ? Elle finit de préparer son mélange et l’applique sur la plaie puis cherche quelque chose pour le chauffer. Instinctivement, je pense à le faire moi-même mais réalisant la souffrance que cela va infliger à Karaleth, tout mon courage se transforme en lâcheté. J’espère alors profondément qu’elle va retrouver ce qui lui faut et mes prières payent. Ses gestes sont précis et rapides et la réaction de mon amie ne tarde pas. Je la serre contre moi, à défaut de pouvoir apaiser sa douleur et, alors qu’elle prononce mon nom, je prie encore les kamis pour qu’ils lui donnent une espérance de vie plus importante.


- Je suis là, Kara, dis-je doucement en tenant sa main. Nous sommes bientôt arrivés, tu pourras te faire soigner par un médecin.

Un quart d’heure suffit pour que nous arrivions à Koubaï, le quart d’heure le plus long de ma vie. En descendant de la charrette, Karaleth toujours sur mon dos, je remercie rapidement les marchands de leur aide précieuse.

- Merci infiniment, monsieur-dame. Je vous serai éternellement reconnaissant pour votre aide et la famille Shuzen vous remerciera probablement comme il se doit. Bonne continuation !

Et je m’en vais avec le sourire, qui ne reste malheureusement pas longtemps sur mon visage, mes yeux cherchant frénétiquement un médecin. Je repère finalement une pancarte sale et mal entretenue, indiquant qu’il y a en a un à l’intérieur. Contrairement à l’extérieur, l’endroit est bien entretenu et rassurant. Un homme vient à notre rencontre et réalise rapidement la situation. Après une courte révérence, il m’invite à passer à l’arrière et à déposer Karaleth sur un lit propre et bien fait. Son bilan est vite établi après mon récit et il m’indique tout aussi rapidement ce qu’il compte faire de ma Samouraï.

- J’aimerais rester à ses côtés...
- Excusez-moi mais c’est impossible. Le moindre germe est à combattre pour éviter le pire.
- Je ne vais pas la toucher, simplement...
- Non c’est non, jeune homme. Je protègerai votre amie comme vous l’avez fait sur le trajet mais vous avez-vous aussi besoin de repos, même si vos blessures sont superficielles. Elle ne restera ici que deux jours, je la ramènerai à sa demeure. Elle aura besoin de beaucoup de repos après, cela. Je compterai sur vous pour veiller à son rétablissement.

Impuissant, je me résous finalement à le laisser la soigner.

- Merci... dis-je doucement, avant de m’en aller.

Il me faut à peine cinq minutes pour retourner à la demeure Shuzen. Mais la fatigue et la pression redescendant, je laisse couler mes larmes, les essuyant en vain d’un revers de bras. Je manque de m’effondrer devant la porte mais Katsuni l’ouvre abruptement, comme à son habitude. Ne voyant pas Karaleth, elle me questionne et je lui raconte le moindre détail de notre mésaventure. Elle finit par me demander d’entrer, m’invitant à loger chez eux en attendant que Karaleth se rétablisse.


- Je vais chercher un messager. Tu ne peux pas rentrer maintenant, dans cet état. Et peut-être que ton Seigneur voudra des détails supplémentaire sur l’affaire.

Je hoche la tête, n’ayant plus la force de répondre quoi que ce soit. Le messager est finalement envoyé et je suis encore une fois rassuré de savoir que du temps va passer, le temps qu’il revienne me donner des détails. Du temps pour me reposer, du temps pour que Karaleth guérisse, du temps pour nous... du temps pour tout lui dire.

***
Les deux jours qui suivent ne me permettent pas le repos, je ne dors que quelques heures en deux nuits. Je suis impatient de la revoir, de la savoir chez elle avec des gens qui l’aiment. Le médecin la ramène, nous annonçant qu’elle ne risque plus rien mais qu’elle doit vraiment éviter tout effort. Après l’avoir installée dans sa chambre, il nous dit qu’il passera une fois pour voir si son état est stable. Je le remercie infiniment et passe la majorité des jours qui suivent à son chevet, simplement à vérifier si elle respire et si tout va bien. Elle n’est pas consciente mais la savoir en vie me remplit de bonheur. Il ne me reste plus qu’à attendre qu’elle ouvre enfin les yeux.


[Désengagés.]
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