[ Attention, ton personnage ne peut pas déduire des choses qu'il ne connaît pas, ainsi, Ayane n'est pas censée connaître l'existence d'Antonis, ce ne sont pas des informations capitales susceptibles d'être connues de tous, il en va de même avec son identité, que tu ne peux pas connaître avant qu'il ne se soit présenté. Je sais que ce sont des détails, mais il est nécessaire de rester cohérent. ]

Antonis était quelqu'un de réfléchi et de très droit, beaucoup disaient qu'il était impossible de le soudoyer … Il était visiblement quelqu'un de très impressionnant car les attaques contre le Consul, aussi rares soient-elles, n'avaient jamais abouti. De toute façon, le Consul était quelqu'un d'aimé et de respecté si bien que les rares personnes non contentes de son « règne » ne prenaient pas la peine d'essayer de l'atteindre directement et, si l'idée leur traversait l'esprit, le cousin du Consul était là pour lui éviter ce genre de désagréments. Tel était le rôle du jeune homme et le Cydien prenait ce dernier très à cœur.
Il était évident que tu ne pourrais pas rencontrer Anatoli Clari tant que cet homme n'en aurait pas décidé autrement. Sorte de cerbère protégeant son maître, si l'image prêtait à sourire, elle était belle et bien réelle. Jamais la jeune princesse ne rencontrerait le géant Cydien sans son accord et jamais le Consul n'entendrait parler d'elle sans le consentement de son lointain cousin. Les Clari avaient cette fâcheuse tendance à se protéger eux-même et cela ne les avaient pas desservis jusque là.

Antonis Clari attendait une réponse claire et concise, il n'était pas spécialement entrain à perdre son temps pour des futilités. Tandis que la jeune Jinmen prenait le temps de la réflexion, il se prit à la détailler. Son teint comme ses yeux bridés indiquaient qu'elle n'avait pas menti sur ses origines orientales, c'était déjà un bon point pour elle car le soldat ne supportait pas le mensonge. Il écouta en silence ce qu'elle avait à dire puis pris le temps de la réflexion. La jeunette semblait fière de ses origines, c'était un point évident mais cela n'entrait pas en ligne de compte. Comment pouvait-il être certain qu'elle était bien ce qu'elle prétendait être ? Il tut ses doutes en attendant la suite, préparant déjà sa réponse. Lorsqu'elle eut terminé de parler, il prit encore quelques minutes pour faire le point de tout ce qu'elle avait pu lui confier et finit par répondre d'un ton dénué de sentiments, totalement administratif :

« J'ai le regret de vous informer que votre nom m'est inconnu, si je connais celui de l'empereur et de ses femmes, j'ignore si je peux me fier à ce que vous me dites. Auriez-vous une preuve de votre affiliation ? »

Le ton calme était déroutant, sans trace d'agression ou de suspicion, il s'agissait pour lui d'obtenir des renseignements sur la personne qui se tenait devant lui, ni plus ni moins. Qu'elle fusse la reine de la cité nordique en personne que l'homme n'aurait pas réagi autrement. Les titres ne comptaient pas en ces lieux, surtout lorsqu'il s'agissait d'une femme.

« Vous n'aurez pas audience tant que je ne jugerais pas du contraire. Au risque de me répéter jeune fille » il insista sur ce point imperceptiblement, « que voulez-vous à notre cher Consul ? Pourriez-vous m'expliquer ce qu'une femme aurait à proposer à notre cité ? »

Faire la part des choses n'était clairement pas de son ressort, il se contentait d'éviter les ennuis à son employeur et cousin, les choses n'allaient pas plus loin. Il n'avait pas parlé méchamment, ni même montré le moindre signe d'agressivité, il était simplement compétent dans son métier. Il n'avait pas d'opinion sur le fait que tu sois une femme ou encore, qu'elles n'aient pas accès à la politique, peu lui importait, cependant, il préférait s'abstenir de commentaires mais n'en pensait pas moins. Ses pensées, il les gardait pour lui mais une chose était certaine, si la jeune princesse ne parvenait pas à le convaincre, qu'en serait-il d'Anatoli Clari ? De toute façon, elle ne pourrait pas le rencontrer tant qu'elle n'aurait pas expliqué la cause de sa venue et qu'Antonis n'aurait pas estimé qu'elle est suffisante et justifiait une entrevue.

[ Désolée c'est du rapide >.< ]

Le jeune Cydien n'était pas là pour juger, encore moins pour apprécier la justesse de ce que la princesse Jinmen pouvait lui dire. Il était le garde personnel du Consul, son plus proche homme de main et en ce sens, il ne pouvait pas laisser n'importe qui rencontrer Anatoli Clari sous prétexte d'être la princesse d'une contrée lointaine et inconnue. Sans parler qu'une femme qui demandait un entretien était quelque peu inconvenant dans la cité Cydienne. Quoi qu'il en soit, il n'était pas là pour juger et il écouterait les arguments de la jeune fille, si tant est qu'elle en est, pour savoir s'il était raisonnable ou non de déranger son cousin. Décemment, il ne pouvait pas introduire la demoiselle sans savoir si elle ne représentant pas un danger pour le dirigeant et encore moins si elle n'était là que pour lui faire perdre du temps … Tandis qu'il laissait le temps à l'étrangère de rassembler ses esprits et ses arguments, Antonis la détailla plus attentivement. Il était vrai que l'adolescente avait un air asiatique, comme ces gens d'Oyashima mais pour autant, aucun d'entre eux n'avait émis l'envie de venir à la rencontre du Joyau, ils s'étaient tous arrêtés dans la cité nordique. Le nouveau continent n'intéressait donc pas spécialement les Cydiens et encore moins s'il était représenté par une femme. En conséquence, il lui était difficile de savoir si elle dirait la vérité. Il était cependant cultivé et savait notamment que deux ambassadeurs s'étaient rendus à Hoshizora, la capitale du nouveau monde, pour y rencontrer leur empereur. Si elle était vraiment une femme de haute lignée, elle saurait de qui il parlait. Quant à savoir si elle était une princesse, il n'avait pas spécialement d'idée pour en être certain. Poser des questions sur ses sœurs ou sur les clans était à la portée de n'importe qui un tant soit peu préparé. Il attendit donc de voir sa réponse.

L'homme sourit intérieurement. Les enfants étaient tellement prévisibles à ses yeux … il était évident que l'adolescente n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait être la politique, lui-même n'en avait qu'une vague idée mais au moins savait-il que ce genre de choses pouvaient être connues de tous. Quoi qu'il en soit, il ne lui en tint pas rigueur. Ce n'était pas à lui de juger, seulement de s'informer et de veiller à la sécurité du Consul.

« Il n'est pas difficile d'arborer les couleurs d'un continent trop lointain pour témoigner tout comme il ne doit pas être difficile d'ouvrir un livre d'histoire. Je ne puis prouver que vous êtes une princesse mais sachez que vous ne rencontrerez le Consul qu'à la condition de répondre à cette question. » il prit le temps d'une pause, son ton était totalement neutre et administratif, « Deux ambassadeurs de notre monde sont allés à la rencontre du votre, donnez moi leur nom. »

Le ton n'avait rien d'un ordre, il s'agissait à ses yeux d'une formalité parmi tant d'autres.

« Je n'ai pas à répondre, je fais mon travail. » répondit-il d'un ton détaché, ignorant totalement la pique lancée par la princesse.

Le ton suffisant qu'elle employait lui rappelait vaguement quelqu'un, une reine Amazone venue rendre visite, enceinte, à son ennemi de toujours. Etait-ce une marque particulière de ce genre d'engeance ? Ce n'était qu'une enfant, à peine plus âgée que ses sœurs ou ses cousines et encore, elle tentait un jeu qui n'était pas encore à sa portée et cela faisait de la peine quelque part au soldat qu'il était.

« Vous rencontrerais le Consul lorsque vous aurez répondu à ma question jeune fille, vous avez ma parole de soldat. » répondit-il calmement, « Cependant, si je puis me permettre, rangez ce ton suffisant, vous êtes peut-être une princesse parmi les vôtre, mais dans cette cité, ce titre ne vous protégera pas. »

Il était toujours aussi calme et diplomate, toujours aussi administratif mais pourtant, il ajouta plus bas :

« Soyez sure de ce que vous offrirez au Consul et assurez-vous de tenir votre promesse où cette cité sera votre tombeau petite. »

La politique était un jeu dangereux et les enfants ne devraient pas y avoir accès selon lui.

[ Au prochain tour, c'est Anatoli ]

Antonis était quelqu'un de droit, de calme et d'honnête. Il n'avait jamais failli à sa tâche, il avait toujours été là pour protéger son cousin et dans l'armée, il avait toujours su obéir aux ordres et donner son avis quand il était nécessaire. L'homme était quelqu'un de bien au sens commun du terme même si dans son esprit, il ne faisait que remplir son devoir et rien de plus. Rien ne comptait plus à ses yeux que de remplir sa tâche avec brio et avec efficacité. Malgré tout cela, le Cydien n'en restait pas moins un jeune homme plein de bon sens et c'était en cela qu'il se demandait ce qu'une gamine de seize ans pouvait bien faire dans cette cité. Qu'espérait-elle ? Le Joyau ne reconnaissait en rien le pouvoir des femmes, il s'en préservait tout au contraire !

Il n'avait pas vraiment de doutes sur la personne même qui se tenait en face de lui. Ses attitudes, ses répliques mais également le ton qu'elle employait tendait à le laisser croire qu'elle était bel et bien celle qu'elle prétendait être. Il était évident à présent qu'elle avait tout d'une princesse mais elle ne semblait pas encore prendre conscience de l'homme qu'elle souhaitait rencontrer. Cela ne le regardait pas certes, il n'avait pour mission que de protéger le Consul, mais il se demandait sincèrement si cette gamine n'aurait pas mieux fait de rebrousser chemin ou s'il ne ferait pas mieux, pour sa sécurité, de la jeter dehors. Il ne laissa rien paraître de tout cela et attendit qu'elle réponde.

« Il n'entre pas dans mes attributions de penser de telles choses. »

Pour le reste, il ne comptait pas s'exprimer, ce n'était pas dans ses attributions et quand bien même, il préférait garder ce genre de pensées pour lui. La demoiselle semblait convaincue qu'elle devait rencontrer le Consul et il n'avait pas le droit de l'en dissuader si tel n'était pas le sens de ses questions. Il écouta la jeune fille parler de Jacen et Volesprit, sachant pertinemment qu'il lui serait difficile de savoir de qui il s'agissait. Jacen Ryran était venu à Oyashima certes mais il n'avait jamais rencontré l'empereur ou du moins pas dans les souvenirs d'Antonis. Il écouta les dires de la demoiselle, ignorant comme à son habitude le ton discourtois et déplacé qu'elle employait depuis le début de l'entretien. Il ne pouvait s'empêcher de penser que si elle parlait de la sorte à Anatoli, ce dernier ne tarderait pas à faire pendre son corps au bout d'une corde cependant, il avait déjà outrepassé son rôle en la prévenant une fois, il ne comptait pas réitérer l'exploit. Quant à lui, il était habitué qu'on lui parle en le prenant de haut, son statut de soldat incitait les gens à le croire plus bête qu'il n'était et cela ne le perturbait pas, il était même d'autant plus facile d'enfoncer sa lame dans la gorge d'un vilain que dans celle d'un honnête homme.

« Que cela me convienne ou non n'a pas de mise dans ce bureau » répondit-il à nouveau sur ce même ton administratif, « Vous faire confiance n'entre pas non plus dans mes attributions » ajouta-t-il avec le même calme, « Cependant, vous avez répondu à ma question en ce sens, veuillez me suivre »

Sans plus adresser la parole à la jeune princesse, il se leva, lui faisant signe de le suivre et ouvrit la porte qui se trouvait derrière son bureau. Elle ne menait pas directement au bureau d'Anatoli Clari contrairement à ce qu'on aurait pu penser mais s'ouvrait sur un long couloir. Ainsi, si des brigands parvenaient à passer son bureau, Anatoli pouvait encore se barricader dans le sien et s'échapper par les portes dérobées sans que l'effet de surprise ne soit de mise. Un garde attendait devant la porte. Un mot d'Antonis et il s'éclipsa. Ce dernier frappa à la porte et entra, te demandant d'attendre là, seule. Le cousin du Consul sortit du bureau environ cinq minutes après y être entré et, tenant la porte, il te fit signe d'y pénétrer à son tour.

La porte se referma derrière toi, sans doutes que le Clari serait encore là quand tu ressortirais de cet entretien. Le bureau du Consul sans être grand, était spacieux mais sans pour autant aller à la démesure. Le bureau en lui-même était à l'autre bout de la pièce. Anatoli y était assis et demanda simplement :

« On m'a dit que vous souhaitiez une audience Ayane Toyama, que puis-je pour vous ? »

L'homme le plus puissant de Cydonia n'en restait pas moins un homme. Il avait une physionomie typiquement Cydienne, avec ses cheveux grisonnant du fait de l'âge et ses yeux bruns. Anatoli Clari était sans doutes l'image même du Cydien dans la fleur de l'âge, rien ne semblait pouvoir cependant échapper à son regard. Calme, totalement détendu, il scrutait en permanence le monde à la recherche d'un détail, de quelque chose qui pourrait être profitable à sa précieuse cité. Il n'était pas Consul par hasard mais bel et bien par talent et il comptait le demeurer aussi longtemps que possible car l'ambition, sans être transcendante chez lui, n'en restait pas moins l'une de ses plus grandes qualités. L'homme observa la jeune fille qui entrait, d'un air détaché, il l'étudia sans un mot, attendant simplement qu'elle se présente et surtout, qu'elle lui explique la raison de se présence en ces lieux.

Il avait quelques idées de sa présence en ces lieux. Beaucoup de rumeurs filtraient du monde étranger, encore plus depuis de récents événements comme la mort tragique de l'Impératrice. Bien entendu, le Consul n'y prêtait qu'une attention passagère, ne prêtant aux rumeurs comme aux affaires des Jinmen qu'une oreille peu attentive. Tant que ces derniers restaient loin de sa cité et ne lui portaient pas préjudice, peu importait le reste. Il n'avait pas l'intention de leur donner une importance autre. Il savait cependant que le trône était convoité en l'absence de ses héritières et si l'idée même d'une monarchie empirique lui était étrangère, il était bien curieux de connaître la raison pour laquelle cette gamine avait fait autant de chemin. Si Antonis avait jugé bon de la lui amener, c'était sans doutes pour une raison bien précise et non pour qu'elle lui conte des fables et légendes de ses contrées lointaines.

Fort heureusement, la demoiselle se décida à prendre la parole, l'homme n'était pas des plus patients, du moins pas avec les femmes. C'était d'ailleurs sans compter le fait que Ayane lui rappelait sa fille, quelques années plus tôt. Si Héloïse était une enfant discrète et jalouse, Thémis avait été une enfant taquine et difficile. En voyant cette jeune femme à la fois timide et sure d'elle, Anatoli Clari eut l'impression de voir l'ombre d'une seconde sa précieuse fille aînée. Il ne put s'empêcher de jeter un coup d’œil circulaire dans la salle pour repérer la petite plaisantin mais il ne croisa aucun chat.

« Je vous en prie, épargnons-nous les formalités et appelez-moi Anatoli Clari. » se contenta-t-il de répondre.

Le formalisme était important certes, mais il n'avait pas l'intention de lui donner du « princesse » à tout bout de champs quand sa propre cité ne reconnaissait en rien l'existence des femmes en politique. C'était une hérésie des plus folles, il n'y avait qu'à voir Muria ou Storghein … C'était donc une façon apparemment polie de la mettre à l'aise mais ce qui l'intéressait le plus, c'était surtout le fait qu'il n'aurait pas à la traiter avec déférence. Sans doutes ne l'aurait-il pas fait, se contentant de la politesse la plus gentleman.

La jeune fille parlait très bien, il devait bien en convenir et, comme il l'avait escompté, elle n'était pas là par hasard.

« Je vous écoute, je n'ai malheureusement pas beaucoup de temps à vous accorder, votre visite n'ayant pas eu le plaisir d'être annoncée officiellement. »

Il n'y avait aucune émotion dans ces propos, de simples constatations qui montraient son art de la politique. Ce jeu était une seconde nature visible chez le Consul. Il venait en une seule phrase de lui montrer son intérêt pour ce qu'elle avait à lui dire tout en insistant sur le fait qu'il n'appréciait pas d'être ainsi convié à une réunion surprise et qu'il n'avait pas l'intention de s'attarder. Au moins était-il prêt à l'écouter.