La noirceur du jour ne pas surprit l'elfe qui s'avançait doucement vers les écuries. Son compagnon était là, piaffant d'impatience. Il savait que ce jour-ci était assez particulier. Une bonne balade s'annonçait et effectivement. Un voyage vers Cydonia s'imposait aux yeux de la jeune femme qui avait besoin d'aller refaire son ravitaillement. Une fois le cheval harnaché, elle sortit de l'écurie et sortit du temple. Le soleil était entrain de se lever lorsqu'elle quitta le temple. Certains disait que partir de là, même pour quelques jours signifiait y laisser une partie de son âme. Si la jeune femme savait qu'elle répondrait toujours présente aux demandes du temple parce qu'elle aimait aider, elle ne ressentait pas la même chose que les autres et ne laissait pas une partie de son âme chaque fois qu'elle quitté ledit lieu. Elle soupira tranquillement, ce genre de réflexion ne la mènerait à rien et se dirigea au galop jusqu'à Cydonia ou elle allait voir Elm Elill, le médecin qui la suivait depuis un certains temps. Celui qui lui avait conseillé cette pommade et qui la suivait à cause de son manque de toucher. Le seul qui ne l'avait pas considéré à l'époque comme un objet de curiosité. Le seul dont elle acceptait le contact alors qu'elle ne sentait rien. Enfin depuis, elle avait aussi accepté celui d'Aerin. Un grand pas pour la jeune femme.

Il fallut sept heures à l'elfe pour arriver à Cydonia. Enfin sans compter les pauses etc pour ménager Arkaël. Elle arriva donc en milieu d'après midi et chercha tranquillement une auberge. De toute façon, elle n'avait rendez vous que le lendemain donc inutile de trop se presser. Comme à son habitude, elle était entré dans la cité, l'arme autour de la taille. Personne ne connaissait son arme, même au temple, rare étaient ceux qui savait ce qu'elle maniait comme arme. Constamment sur la défensive, elle préférait s'entraîner avec un bâton ou à mains nues. Cela lui permettait non seulement d'affiner son corps, mais aussi ses réflexes. Lorsqu'elle s'entraînait avec son arme, s'était en dehors du temple, dans un endroit ou personne encore n'avait osé la suivre. Mieux valait-il pour eux en fait. Elle arriva donc à l'auberge du pont divin ou elle prit une chambre. Le reste de la journée fut consacré à la reconnaissance de la ville. Elle ne venait pas souvent ici et si elle n'aimait pas particulièrement le bruit et tout ce monde, elle avait envie de passer à un endroit. Un endroit tout particulier qu'une amie à elle avait laissé de côté. Elle s'avança donc jusqu'à l'arme enchantée.

Autrefois, ce magasin avait fourmillé d'arme de toute sorte ainsi que d'armure. Autrefois il y avait une elfe, comme elle qui tenait ce magasin d'une main de fer. Elle se souvenait encore de sa venu au temple, les armes qu'elle créait. Cette puissance, mais surtout cette absence de sentiment. Elle se souvenait encore d'avoir était perdu au début, elle qui se guidait énormément avec l'esprit. Et pourtant, les deux elfes s'étaient entendus parfaitement, comme si cela avait toujours été ainsi. Sesthia posa sa main sur la devanture de l'ancienne forge. Personne n'avait reprit la boutique, elle était toujours là, mais vide. Un vide qu'elle ressentait au fond d'elle. Lorsque Lunielle avait disparu, sa famille était morte une seconde fois. La seule personne qui n'avait jamais cherché avant sa rencontre avec Aerin à profiter de ses dons. Elle soupira.

« Souvenirs quand tu nous tiens. »

Baissant la tête, elle s'en alla. Inutile de rester plus longtemps ici, cela ne ferait que faire ressortir des souvenirs douloureux qu'elle aurait aimé oublié. Elle reprit donc son chemin et divagua ainsi dans la ville durant un instant. Lorsque le soir tomba, elle se dirigea doucement vers l'auberge et passa tranquillement sa nuit. Toujours debout de bonne heure le lendemain, elle sortit tranquillement, alla voir Arkaël et lorsqu'elle su que le magasin d'Elm serait ouvert, elle s'y dirigea tranquillement. Passant l'embrasure de la porte, elle entra. Le jour était à peine levé et elle était seule pour une fois. D'habitude, cet endroit regorgeait de monde, mais il était encore tôt. Elle vit alors un vieil elfe sortir du bureau la regarder droit dans les yeux d'un air étrange et un jeune Nua sortit aussi, ce fut Sesthia qui le regarda avec intérêt.

« Bonjour Elm, je suppose que c'est ton jeune apprenti. Ravie de te connaître. »

Un sourire apparut sur les lèvres de la templière. Rare était les sourires qu'elle distribuait, mais c'était l'un des rare à y avoir toujours le droit.

La journée d'hier n'avait pas été de tout repos et j'étais encore fatigué alors que le jour suivant pointait déjà le bout de son nez. Mon regard se fit un peu lourd. Ce matin là, je ne m'étais pas entraîné. La veille j'avais du refaire tous les stocks d'onguent, potions etc... du cabinet ça m'avait totalement coupé les jambes. J'avais l'impression d'avoir dépensé toute mon énergie et ce matin là, je n'étais pas très vivace. Je descendis donc dans la cuisine à moitié coiffé. Heureusement que je n'avais pas les cheveux un peu plus long, sinon je ne saurais pas à quoi je ressemblerais à l'heure actuelle. C'est donc tranquillement que je m'assis à la table. Mon père avait déjà tout préparer et je devais dire que pour aujourd'hui je ne l'en remercierais jamais assez tellement j'étais crevé. Cependant, je n'eus pas le loisir de me prélasser. J'avais encore de nombreuse chose à faire et si le cabinet n'était pas ouvert tôt ce matin, cela ne voulait pas dire que le reste de la journée n'allait pas être mouvementé.

Je me décidais donc tranquillement à me lever. Le petit déjeuner m'avait donné les forces nécessaire pour me motivé et me requinquer un minimum. J'étais donc prêt à me lancer dans l'aventure que serait cette nouvelle journée, car chaque journée était une nouvelle aventure. Une aventure que j'avais l'impression de ne jamais mener seul. Quoi qu'il se passe, quoi qu'il arrive j'avais toujours des personnes autour de moi. Mon père, Erys. Tant de gens qui me permettait d'avancer, d'évoluer de façon diverses et variées et dans de nombreux domaines. Domaine que je ne comprenais pas toujours, mais cela importait peu finalement. J'arrivais dans le cabinet alors que j'entendis mon père parlé avec quelqu'un. Tient donc, une personne bien matinale en ce jour de repos. Et puis la jeune femme semblait connaître mon père. Je fis mon apparition alors qu'elle me vit entrer. Cette fille était incroyable. J'étais caché derrière mon père, comment se faisait-il qu'elle m'avait remarqué. J'interrogeais alors mon père du regard.

« Kelt, je te présente Sesthia. Elle est templière de l'Aube au service du temple d'Ankdor donc. Elle possède des capacités impressionnante et maîtrise aussi l'esprit à un niveau avancé. Sesthia, voici mon fils Kelt. »

Je dévisageais tranquillement la jeune femme tout en tendant une main qu'elle serra tranquillement. Son sourire me faisait penser à une grande sœur bienveillante qui comme moi prenait soin des autres, mais ce qui m'impressionnait le plus, s'était ce qu'avait dit mon père. Cette jeune femme maîtrisait l'esprit. Ce don que j'aurais aimé avoir personnellement. Ce don qui aurait pu me permettre de mieux comprendre les gens autour de moi. Je me demandais si j'allais oser lui poser des questions. Alors que je m'apprêtais à le faire, plusieurs personne entrèrent dans le cabinet et je dû remettre mes questions à plus tard.

« Kelt, tu veux bien t'occuper personnellement de Sesthia, elle te dira ce qu'il lui faut et il faudra que tu vérifie l'état de sa peau d'accord ? Enfin si tu es d'accord Sesthia. »

Avec l'assentiment de la jeune femme, je l'emmenais de l'autre côté du cabinet, dans la maison. Vu qu'elle connaissait mon père, elle serait bien à cet endroit et finalement après un certains temps, je me décidais à poser une question qui me taraudait l'esprit. Parce que je n'avais rien remarqué de particulier sur sa peau.

« Excusez moi, je sais que c'est indiscret, mais qui a t-il avec votre peau ? »

J'espérais sincèrement ne pas lui avoir manqué de respect, mais il fallait que je sache si elle avait un problème quelconque pour bien la soigner. En attendant sa réponse, je commençais à installer des bocaux de tout type en verre ainsi que les instruments dont j'allais avoir besoin.

Elle attendait patiemment, se rendant compte que son entrée avait été plus fracassante qu'elle aurait pu l'être. Il était vrai que cela faisait un certains temps qu'elle n'était pas venu jusqu'à lui. Généralement, elle lui commandait et on il lui faisait livrer, s'était plus simple, bien plus simple. Mais ces derniers temps, tout avait changé pour elle. Ses réflexions s'étaient faite bien plus intense et son avenir au temple bien plus incertaine. Il fallait qu'elle s'en éloigne pour réfléchir. Réfléchir à ce qui pourrait arrivé et quoi de mieux qu'un voyage à Cydonia pour renouvelé son stock d'onguent. Et puis elle devait énormément à Elm, c'est grâce à lui que malgré son insensibilité sa peau était ainsi, lisse et sans souci. Il lui avait expliqué de nombreuse choses. Choses qu'elle n'aurait jamais pensé au départ. Chose qu'elle n'aurait même jamais cru possible. S'était lui aussi qui l'avait décidé à prendre soin de sa peau même si elle ne sentait rien. En gros, elle lui devait en quelque sorte la vie. Sachant qu'avec les blessures qu'elle avait subit par moment, elle aurait très bien pu mourir suite à des infections.

Elle sourit tranquillement alors qu'il lui présentait son fils. Sa façon de voir les choses était étrange. Maîtrisé l'esprit à un niveau avancé d'accord, mais capacités impressionnante, elle n'en était pas certaine. Après tout, ses dons n'étaient rien d'autre que des malédictions par moment et ça elle le savait parfaitement. Pourtant, il n'avait pas tout à fait tord. Ces dons étaient impressionnant. Elle pouvait se souvenir de tout quand elle le voulait et à n'importe quel moment pouvait ressortir l'information. Elle allait pouvoir vivre des années sans jamais rien oublié, en se souvenant de tout. Si parfois ce genre de don n'était pas très agréable, elle savait aussi une chose, elle aimait tout de même le posséder. Elle ne s'imaginait pas sans finalement. Même son insensibilité. Cela la perturberait d'un seul coup de ressentir quoi que ce soit. Même si elle savait parfaitement que ce ne serait jamais possible. Elm le lui avait confirmer la seconde fois qu'il s'était vu.

Alors que Sesthia revenait dans le présent, elle sourit tranquillement. Le fait qu'il lui demande si cela ne la dérangeait pas prouvait à quel point il tenait à ne pas la froisser, mais plus que cela. S'il laissait le jeune homme s'occuper d'elle, c'est qu'il avait certaine prédisposition. Il devait être plutôt doué pour qu'il laisse ainsi son apprenti prendre soin de quelqu'un comme elle. Aussi ne s'en offusqua t-elle pas.

« Je suis d'accord. »

S'il la confiait au jeune homme, c'est qu'il lui avait probablement confier son secret. Aussi suivit-elle le jeune homme et sourit en voyant la maison. Rien ici n'avait changé. Tout était tellement semblable à ce qu'elle avait déjà vu. Avec une petit touche qui s'était rajouté au fil du temps. Celle de son fils visiblement. Elle le laissa s'occuper de ses pots en vers qu'il posait sur la table et finalement, prise de curiosité, la templière s'avança pour voir ce que cela donnait. Ce n'est que lorsqu'il posa sa question, qu'elle en lâcha le pot comme une idiote. Il ne lui avait pas parlé de sa particularité. Oula, elle espérait sincèrement que cela n'allait pas effrayé le jeune homme en face d'elle. Elle s'accroupit pour ramasser les morceaux de pot cassé et les herbes qu'il y avait dedans.

« Euh je suis navré je pensais qu'il vous en aurait parlé en fait. En fait... »

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que le jeune homme regardait déjà sa main. Que se passait-il avec sa main. Elle baissa le regard pour remarquer quelque chose. Elle s'était coupé en ramassant le pot et voilà que sa main saignait abondamment. Oups. Et bien au moins plus de secret.

« Voilà ce qu'il y a avec ma peau. Je ne possède pas le sens du toucher. Je suis insensible à la douleur. »

Un sourire tranquille et elle remarqua que le jeune homme s'avança pour soigner sa main. Il possédait le don du soin. Peut être pourrait-il répondre à quelques questions dans ce cas là. Avec un nouvel espoir, elle le laissa faire.

Je la regardais quelque peu interdit. J'avais posé une question quelques minutes avant et voilà que ma réponse venait de la situation la plus improbable qu'il soit. Je ne savais pas trop comment réagir face à cette annonce. Ce n'était pas que cela me dérangeais, en vérité j'avais vu pire dans ma vie, même si celle-ci était encore assez courte, mais cette jeune femme, elle se battait pour des valeurs, elle pouvait être blesser du jour au lendemain dans qu'elle ne s'en rende compte et elle se tenait là devant moi, tranquille et calme, comme si tout cela était banal. Je devais dire qu'à l'instant je ne comprenais pas tout et avouer qu'en fait j'avais peur pour elle n'était pas une bonne idée. Quoi que avec son esprit, elle devait déjà l'avoir remarqué. Je vis alors son sourire tranquille et je me demanda comment s'était passé son enfance. Elle devait avoir souffert de ce manque de toucher, de cette capacité à dire vrai qu'on pouvait plus voir comme une malédiction qu'un don. Ne pas pouvoir ressentir le froid ou le chaud pouvait encore passé et même là, elle prenait de gros risque sachant que sa peau devait avoir froid. Elle ne savait pas réellement quoi porter au vu du temps qui allait et venait sans qu'elle n'en ressente le changement, mais pire que cela.

Elle n'avait jamais ressentit la texture des choses. La douceur d'un tissu fin et léger, la rugosité de l'écorce des arbres sous ses doigts, la douleur de la coupure comme à l'instant. Comment pouvait-elle vivre ainsi ? C'était la grande question qui trottait dans ma tête et malgré le fait que je sache qu'elle ne possédait pas l'esprit, je ne pouvais m'empêcher d'y repenser et de m'inquiéter pour elle, si bien que j'en avais oublié qu'elle s'était coupé et donc que le sang coulait encore. J'ai finis par me précipiter sur les compresses de tissus et lui enrouler une autour du doigt. J'ai chercher l'onguent cicatrisant avec fébrilité. Je n'arrivais plus à réfléchir autrement tant que je me demandais comment elle faisait. Comment pouvait-elle supporter ce genre de chose. Moi, je ne pense pas que j'aurais pu gérer avec un tel tact tout cela. Ne pas pouvoir toucher, ne pas pouvoir ressentir, comment faisait-elle dans la vie de tous les jours. Cette question me taraudait l'esprit et finalement je ne put m'empêcher de la lui poser.

« Comment faites vous pour le quotidien ? »

Et ce sourire qu'elle avait toujours. Ce sourire qui ne s'en allait jamais de son visage. Je regardais son doigt qui saignait toujours aussi abondamment, elle ne s'était pas loupé et puis sans prévenir, je posais ma main sur sa blessure et commençait à la guérir. Je ressentis peu de douleur en vérité. C'est comme si le fait qu'elle ne possédait pas de sensibilité me permettait de moins ressentir la douleur. Impensable et en même temps peut être que dans ce genre de situation, elle pourrait se faire une idée de ce que je ressens. Je n'ose pas lui dire ce à quoi je pense et je suis heureux que ceux qui possèdent l'esprit ne puisse pas lire dans les pensées, après tout, ce serait réellement étrange et je n'ose imaginer ce que cela ferait.

« Excusez moi pour tout à l'heure, si vous n'avez pas envie de répondre, je comprendrais, ce n'est pas mes affaires après tout. »

Je m'arrêtais quelques instant pour finir de la soigner et finalement je lui rendit sa main.

« Voilà, je vous rends votre main. Par contre, il faudrait enlever votre haut et votre pantalon que je regarde si votre peau à subit des désagrément ou pas et la meilleure façon d'adapter les onguent. Je pense que je pourrais être capable de faire des onguents suivant la température et vous permettre de vous repérer grâce à la vue et non pas grâce au toucher. »

J'étais persuadé que je pourrais l'aider et je voulais réellement le faire, parce qu'elle était chère à mon père et que je l'aimais bien. Elle aussi faisait des efforts, comme nous tous, cependant il y avait quelque chose chez elle qui faisait que j'avais envie de la considérer comme une sœur. Peut être ce sourire. Je ne savais pas trop, mais je savais une chose, j'avais envie de la voir heureuse et je ferais tout pour qu'elle le soit, même si cela ne passait que par une adaptation de mes soins à sa vie quotidienne.

Elle le regarda faire tranquillement alors qu'il prit sa main et qu'il appliqua son don. Ce don qui consistait à soigner les autres, à les fermer les blessures. Elle s'était souvent demandé comment les gens possédant ce pouvoir faisait. Tout était tellement compliqué, trop compliqué parfois et prendre la douleur des autres était une expérience qu'elle ne pourrait jamais tester. Même si avec le temps elle développait un don pour le soin, elle ne ressentirait jamais rien. Alors qu'il fit aller son don, elle laissa son empathie aller vers lui. Elle ressentit alors en quelque sorte la douleur qu'il reçut en la soignant, sa douleur, celle qu'elle devrait ressentir pour s'être coupé aussi profondément. Cependant, s'était une sensation assez diffuse. L'esprit ne permettait pas de ressentir directement ce genre de chose, ce n'était pas son rôle après tout. Elle ferma donc doucement cet esprit qu'elle utilisait souvent à outrance. Une façon de toucher et percevoir sans réellement toucher et voir. Une fois étrange, mais toujours sympathique à utiliser et quasiment infaillible. Elle ne dit rien cependant et le laissa parler. Ses excuses la firent sourire et finalement elle répondit quelque chose, quelque chose d'inattendu probablement.

« Et vous ? Comment faites vous avec votre don ? »

Une question pour répondre à une autre. Elle ne saurait pas réellement lui expliquer comment elle fonctionnait dans la vie de tous les jours. Il y avait tellement de risque, tellement de chose qu'elle ne connaîtrait jamais. Parfois, s'était assez handicapant, d'autre fois ça ne l'étais pas réellement. Elle n'aurait pas réellement sur dire quoi que ce soit de particulier sachant que de toute façon elle était ainsi depuis sa naissance. Les douleurs de sa peau, elle ne les ressentait pas, il n'y avait que les douleurs qui touchaient la chaire qui la faisait frémir et souffrir. En bref, elle était quelqu'un d'assez particulier, assez pour se rendre compte qu'en fait dans ce monde, beaucoup trop de chose était particulière. Peut être que ressentir la douleur lui permettrait de mieux gérer son quotidien. On ne savait jamais. Un de ces quatre elle retrouverait peut être ce sens du toucher qui lui manquait cruellement.

« En fait, je vis ainsi depuis toute petite donc je vous avouerais que j'ai appris à gérer sans. C'est vrai que parfois j'aimerais bien changé la donne, pouvoir sentir de nouveau, Elm m'a dit un jour que ce serait possible, lorsqu'on aurait trouvé un moyen de stimuler les glandes visiblement qui servent au toucher. Je ne sais pas comment je ferais ce jour là, je crois bien que j'aurais peur. J'ai développé mes dons au delà du raisonnable pour pallier plein de petite chose, mais ce sera comme une adaptation. Je pense que ça pourrait être sympa à vivre. »

Sesthia vit alors le sourire du jeune homme et s’exécuta quand à la suite de sa tirade. Elle enleva son haut et son pantalon et sentit la réaction direct de l'adolescent. Il venait probablement de voir sa cicatrice. Sans qu'elle ne s'en rende compte, il passa sa main doucement sur la cicatrice et alors qu'elle se retournait, il avait la main levé, coupable, il finit par rougir ce qui fit sourire l'elfe.

« Ne t'en fais pas, j'ai ressentit ta curiosité et aussi ta peur. Pour te répondre, non je ne sais pas réellement d'où vient cette cicatrice, c'est la seule chose dont je n'arrive pas à me rappeler. »

Un autre sourire et il se détendit. Il commença à l'examiner. Elle espérait que sa peau n'ait pas trop de dommage.

Je ne savais quoi répondre à sa question. Effectivement vivre comme elle ne devait pas être très drôle. Mais vivre comme moi pas plus. La grosse différence tenait dans le fait que chez elle, s'était un état permanent, état qui ne l'était pas chez moi. Soigner faisait mal, s'était indéniable, je ne pouvais le nier. Mais ce n'était pas comme si je ne ressentais jamais rien. Oh bien entendu, j'étais persuadé qu'elle ressentait les douleur plus profonde. Après tout, le manque de toucher ne touchait que la peau. Si une brûlure ou une entaille venait sur sa peau elle ne le sentirait pas, si elle tentait de toucher quoi que ce soit, elle ne le sentirait pas plus, mais si une arme entaillait ses chairs, elle le sentirait et j'étais persuadé qu'elle le savait. Son regard en disait long sur ses aptitudes, sur ce qu'elle savait et ne savait pas. Elle était loin d'être idiote, je pouvais le voir et sa connaissance en la matière était bien plus impressionnante. Peut être avait-elle fait des recherches. Après tout, lorsqu'on était ainsi, on se demandait souvent pourquoi et comment. Je la regardais tranquillement. La curiosité prenait rapidement le pas et j'avais envie de poser des tas de questions, mais finalement ce fut elle qui reprit la parole.

Parole qui n'était pas vaine. Elle m'expliquait depuis quand elle était ainsi. Elle répondait en quelque sorte à ma question. J'étais content qu'elle le fasse. J'avais l'impression d'être plus proche d'elle au fur et à mesure qu'on parlait, comme si on n'était seulement client/patient. J'avais l'impression de la comprendre un peu mieux aussi. Le fait qu'Elm lui dise que cela était possible voulait dire que ça l'était. Je le savais parfaitement. Depuis un certains temps Elm m'avait demandé d'étudier ce genre de chose, je ne savais pas exactement pour quoi il m'avait demandé cela, mais je comprenais à présent. Je comprenais bien mieux toutes ces recherches, toutes ces données qu'il tentait de me faire acquérir. Plus que sa succession, il avait envie que je l'aide elle. Que j'aide la personne qui lui avait envie de continuer ce métier qui lui avait apporté plus de malheur que de bonheur. Il ne m'en avait encore jamais trop parler, parfois du bout des lèvres, mais j'avais rapidement compris ce qu'il en était. Lorsqu'il l'avait rencontré, il en avait marre et avait eu envie d'arrêter. C'était elle qui l'avait sauvé et avec lui, elle m'avait sauvé moi. Je lui devais bien ça.

« Je pense qu'effectivement il y a moyen de retrouver un minimum de toucher. Ce ne sera pas le retrouver complètement et j'en suis désolé pour ça. Mais tu pourrais ressentir un peu plus les choses. Genre le froid et la chaleur, cela te permettrait d'au moins mieux te couvrir et donc de bien mieux prendre soin de toi. Je ne te garantis pas une réussite totale. Mais je pense que je pourrais trouver un moyen de te rendre un tout petit peu de toucher. Tu ne sentirais pas autant que quelqu'un qui le possède dés sa naissance, mais ça te permettrait de comprendre les textures, de les sentir un minimum. Je pense que je serais capable de le faire, mais je vais avoir besoin de ton aide pour faire des recherches. »

Je vis un sourire sur le visage de la jeune femme. Cela lui faisait plaisir, je le comprenais parfaitement. Pouvoir ressentir ne serait-ce qu'un tout petit peu lui permettrait d'avoir une vie un peu plus normal en quelque sorte. Et puis vint la cicatrice. Je la touchais sans réellement faire attention, comme si... s'était étrange. La façon dont elle avait été faite, si fine et pourtant si voyante. Il y avait quelque chose d'étrange avec cette cicatrice, je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus et pourtant, j'étais persuadé de savoir de quoi il s'agissait. Lorsqu'elle prit la parole, j'eus un petit sursaut, pas parce qu'elle m'avait prit en flagrant délit, j'étais persuadé qu'elle ressentirait ce que je ressentais, mais surtout parce que j'étais concentré et que je n'avais pas fait attention. Et puis finalement je repris doucement la parole.

« Cette cicatrice, on l'a soigné avant qu'elle ne se referme. Je ne parle pas du fait qu'elle ait été soigné une fois après, si ça avait été le cas il n'y aurait pas de cicatrice, mais là, il y en a une propre comme si elle avait été soigné par des plantes. C'est pour cela qu'il reste la cicatrice. »

Alors que je commençais à inspecter sa peau, je voyais dans les yeux de Sesthia que d'autres questions ne tarderait pas à arriver.

Ce qu'il disait était étrange. Comment cela pouvait-il être possible ? Sa cicatrice n'avait été soigné qu'une fois arrivé chez ses faux parents, chez ceux qui l'avait élevé. Il ne pouvait pas en être autrement, elle le savait, de ça elle s'en souvenait. Cependant en y repensant bien, elle ne se souvenait pas du reste, de ce qu'il y avait eu avant. Tout était possible dans un sens. Tout vraiment mais ça ? Ça voulait donc dire qu'il y avait quelqu'un en vie qui s'était occupé d'elle du mieux qu'il avait pu et qui finalement l'avait abandonné à des gens qui l'avait considéré comme une tare, comme une tâche dans leur belle famille. Maintenant elle avait évolué, mais cela voulait dire aussi qu'il s'agissait probablement d'un membre de sa famille. Qui d'autre aurait pris soin d'elle. Ainsi, quelqu'un était vivant, elle avait l'espoir de retrouver un membre de sa famille. Un membre avec qui elle pourrait nouer des liens. Un sourire s'afficha malgré elle sur ses lèvres. S'était une bonne nouvelle finalement. Elle tourna son regard vers Kelt.

« Je recherche depuis un certains temps les membres de ma vraie famille. Si ce que vous me dite est vrai, alors cela voudrait dire qu'il y a quelqu'un de ma famille encore en vie. Je ne sais que croire, mais j'aimerais que ce soit possible, j'ai besoin d'un peu d'espoir pour être honnête. »

Un nouveau sourire et puis finalement elle repensa à ce qu'il lui avait dit. Retrouver le toucher, retrouver même un minimum de toucher pourrait être quelque chose de bénéfique. Cela lui ferait réellement bizarre, mais ça la rendrait différente. La templière en venait même à se dire qu'elle deviendrait quelqu'un d'autre, une sorte d'évolution. Certes, il faudrait probablement prendre un traitement tous les jours, s'était donc contraignant mais si avec ça elle pouvait finalement se rendre compte du temps et ainsi prévenir les attaques sur sa peau ce n'était pas plus mal. Cela ne lui ferait que du bien de ressentir un minimum de choses, ne serait-ce que le vent, le froid, le chaud et tout un tas d'autre choses qui lui permettrait de se faire une idée. Et des textures, celle des arbres, celle des choses l'entourant. Oui, ça ne pouvait être que bénéfique pour elle. C'est donc de bonne grâce qu'elle laissa le jeune Nùa regarder sa peau. Il fit quelques commentaires mais finalement elle vit sortir tout en lui disant de se rhabiller. Très bien au moins c'était ça de fait. Une fois en tenu d'apparat, elle posa le regard sur son arme.

Si jamais elle pouvait retrouver un semblant de toucher, le combat et tout un tas d'autre chose serait différente. Pas énormément différente, mais ça demanderait tout de même un certains temps d'adaptation. Et puis franchement elle était bien trop enthousiaste pour dire non à une telle proposition. Avec Heifara, elle n'avait pas eu envie de tester pour ne pas finir par vouloir vivre dans le rêve, cependant, elle savait parfaitement qu'aujourd'hui, il s'agissait d'une solution médical et donc temporaire qu'elle pourrait appliquer dans la vie réelle. Cela lui ouvrait nombre de porte qu'elle pensait fermé à jamais. Alors que le jeune homme revenait tranquillement, elle le regarda déposa plusieurs pot un peu partout. Ne voulant rien casser comme tout à l'heure, elle s'abstient de regarder et finalement après un certains temps, elle prit la parole.

« Je vous aiderais pour les recherches que vous allez mener pour m'aider. Je ne sais pas vraiment pourquoi vous faites cela, surtout que vous ne me connaissez même pas, mais je vous remercie de faire ça. J'ai vraiment besoin d'un nouvel horizon et pour cela, je serais prête à faire tout ce que vous jugerez utile que je fasse, même si servir de cobaye en fasse partie. »

Un nouveau sourire, discret, mais un sourire tout de même. De plus, elle pourrait le tenir au courant par télépathie, il était cependant dommage que lui ne pourrait pas faire de même, mais tant pis. Elle le regarda alors attendant la suite avec impatience et se demandant bien qu'est ce que s'était que tout ces pots.

Son est quelque chose d'étrangement réconfortant, comme si chaque parcelle de ce sourire me donnait envie de continuer à la connaître. C'est étrange comme on peut se rendre compte que certaines personnes compte énormément pour nous, comme si chaque fois que nous cherchions à en savoir plus sur l'autre, il y avait quelque chose de différent qui nous rapprochait un peu plus d'elle. Ce n'était pas de l'amour enfin pas une envie de rester avec elle, de toujours rester avec elle, mais plutôt une envie d'aimer une sœur. J'avais des frères et sœurs avant, enfin j'en ai eu durant le peu de souvenir de mon enfance, avant qu'on m'abandonne. Mais elle, c'est comme un renouveau. Je suis persuadé qu'elle peut m'apprendre des tas de choses. Tellement et tellement de chose que parfois j'ai réellement l'impression d'avoir une sœur. Ça ne fait que quelques heures pourtant que je la connais, mais j'ai l'impression que c'est comme si je l'avais toujours connu. Cette elfe, elle est tellement étrange, tellement différente des gens que j'ai déjà rencontré. Elle ressemble tellement à Elm que finalement, avec eux, j'ai l'impression de reformer une famille. J'espère qu'elle viendra souvent nous voir pour qu'on puisse parler encore même s'il ne s'agit que de sa tare génétique.

J'étais tellement absorbé par mes réflexions que je n'ai même pas comprit entièrement la phrase qu'elle vient de prononcé. Ainsi donc, je lui donne un espoir de revoir les siens alors qu'elle ne se souvient pas d'eux. Tant mieux, je suis heureux de savoir que je faire le bonheur d'une personne, surtout d'une si belle personne. J'attends tranquillement qu'elle ait finis de parler et au moment ou je m'apprête à lui donner des conseils pour sa peau, je la vois sourire de nouveau, probablement perdu dans ses pensées. Il est vrai que j'ai parlé de plein de chose, des tas et des tas de chose qui doivent forcément la travailler. Parfois je me demande si je ne parle pas de trop. J'ai envie d'être différent il y a des moments, mais lorsqu'elle reprend la parole, je me dis que j'ai bien fait de ne pas me taire car ce qu'elle me dit me réchauffe le cœur. Ainsi, elle est prête à m'aider même si pour cela elle doit devenir un cobaye. Eh bien, il est certains qu'elle sera la première à tester mes méthodes et puis finalement je repense à son pourquoi je fais cela. C'est vrai, je n'ai encore rien expliqué.

« Si je fais cela, c'est parce que sans le vouloir vous m'avez sauvé et offert une vie dont je n'aurais jamais pu rêver. Elm était sur le point d'arrêter lorsqu'il vous a connu. Vous lui avez donné envie de continuer ce métier qui est tout de même assez compliqué. Moi pendant ce temps j'étais abadonné par mes propres parents dans Cydonia avec une seule directive vie et ne devient pas un esclave. Je sais que ça doit paraître étrange, mais grâce à vous Elm est revenu à Cydonia, grâce à vous, il a réouvert son cabinet et grâce à vous, il m'a vu dans la rue et m'a prit sous son aile. J'avais envie de vous rendre tout ce que vous m'avez donné même si ce n'est pas grand chose. »

Je vis l'étonnement sur le visage de celle qui m'avait sauvé sans le vouloir. Effectivement, si Elm n'avait pas reprit le travail, je serais resté ce vagabond qui n'intéressait personne. Ce Nùa qui cherchais à se survivre. Je lui devais tellement qu'une bouffée de gratitude était monté en moi lorsque j'avais compris qui elle était. Je me promettais intérieurement de l'aider à retrouver un minimum de sensation. Et puis finalement je tournais mon regard vers les pots.

« Alors que je vous explique. Voici plusieurs onguents. Le premier dans le pot bleu ... »

Et le continuais mes explications. Le pot bleu pour les jours de grand froid. Assouplir la peau sans l'abîmer, la graisser aussi pour qu'elle ne prenne pas froid et donc éviter gerçure et cassure. Le pot jaune pour les jours normaux, histoire que la peau reste hydraté et enfin le rouge pour les jours trop chaud, même s'il n'allait pas venir de suite, elle en aurait probablement besoin. Je lui expliquais comment bien hydrater sa peau et la meilleure façon de la laver. Je comprenais les tourments qu'elle endurait, ne pas pouvoir ressentir quoi que ce soit avant qu'il ne transperce la peau et ne touche la chair était quelque chose d'effrayant. Plus les minutes passaient et plus je me rendit compte que la consultation touchait à sa fin. J'aurais aimé plus lui parler, apprendre d'elle, mais je ne pouvais pas la retenir indéfiniment. Avec un peu de chance, je la reverrais bien vite sachant qu'elle devait me donner des informations quand je lui enverrait les miennes.

« Eh bien voilà, je pense avoir tout expliqué. »

Toujours souriant, je la regardais ranger les pots dans son sac. Cette fille était étrange et en même temps je sentais une sorte de puissance tranquille en elle. Comme si quelque chose de différent l'atteignait parce qu'elle était différente. J'étais heureux d'avoir pu l'aider mais triste de devoir la laisser s'en aller. C'est en la regardant sourire que je me rendis compte qu'elle devait ressentir tout mes sentiments depuis tout à l'heure. Je me sentis stupide et un petit peu honteux. Il ne s'agissait que de faiblesse.

Elle l'avait sauvé. L'étonnement se fit sur le visage de l'elfe. Elle se souvenait effectivement qu'il avait été compliqué pour elle de trouver un médecin qui ne la regarde pas comme si elle allait mourir. Cependant ce n'était que lors d'une de ses missions qu'elle avait rencontré celui qui aujourd'hui était son médecin à part entière. Effectivement, elle s'était pas mal blessé. Les petites coupures ne lui faisait pas mal vu qu'elles n'atteignait pas la chair, mais voilà, celle qui avait traversé la chair faisait un mal de chien. C'est lui qui avait réussit à tout soigné et c'est à partir de ce moment là, alors qu'elle ne réagissait pas à son touché qu'il avait comprit sa tare familiale techniquement. Il avait eut l'air blasé lorsqu'elle l'avait rencontré et elle devait avoué qu'aujourd'hui, elle sentait nettement la différence. Ainsi, elle lui avait redonner l'envie d'exercer et c'était pour cela que ce jeune médecin avait envie de l'aider. Bien entendu, elle comprenait parfaitement pourquoi il avait décidé cela. Seulement, il n'avait rien à lui devoir. Et pourquoi elle n'osa pas lui dire. Pas seulement parce qu'il serait en mesure de l'aider, mais surtout parce qu'il avait l'air de tenir par dessus tout à cette aide.

Visiblement, il n'avait pas eu la vie facile et ça, l'elfe ne pouvait que le comprendre. Sa vie avait tout été sauf glorieuse et aimante. Une famille dont elle ne connaissait rien, une autre famille qui l'avait considéré comme un fardeau, une entrée au temple compliqué, des espérances complètement désillusionné, des moqueries de toutes part du fait de sa différence, son maître qui l'avait prise pour un trophée et l'avait entraîné de tel façon à ce qu'elle soit utile. Elle n'avait jamais eu réellement de relation avec les autres tout simplement parce qu'il était plus simple de rester éloigner. On avait moins de souci et ainsi personne n'essayait d'obtenir les dons des autres juste par une pseudo-amitié. Elle comprenait parfaitement aussi ne dit-elle rien et décida de le laisser expliquer tout les pots qu'il y avait sur la table. Un sourire vint se ficher sur son sourire au fur et à mesure qu'il expliquait. C'était étrange, Sesthia avait l'impression d'avoir à faire à un petit frère, comme s'il cherchait absolument à prendre soin d'elle. Le cœur de la templière se réchauffa un peu. Il y avait des gens différents de tous ceux qu'elle avait côtoyé bien avant. Il y avait encore des personnes capable de prendre soin des autres sans rien demandé en retour.

De plus, il avait réellement pensé à tout. Impressionnant ce jeune homme, réellement très doué dans ce qu'il faisait, elle ne pouvait que rester inerte devant l'étendue de sa connaissance. Comment un enfant si jeune qui avait passé une partie de son enfance dans la rue pouvait avoir une telle connaissance. Elle regrettait réellement qu'il ne possède pas l'esprit, elle aurait pu lui apprendre quelques trucs. Tiens donc, un nouveau sentiment. L'envie d'apprendre aux autres ce qu'on lui avait appris. L'envie de donner aux autres au lieu de toujours recevoir. Voilà un nouveau sentiment qui allait être bien différent des autres, mais qui serait pas trop mal finalement. Elle finit par se lever et ranger les pots dans son sac alors qu'il avait terminé de parler. Son visage montrait un sourire, seulement elle pouvait ressentir sa tristesse. Elle n'était pas très grande et lui par contre était assez grand pour pratiquement arriver à sa taille. Elle finit par s'avancer et d'un geste fraternel elle lui ébouriffa gentiment les cheveux.

« Hey, je te remercie pour tout ça, au moins je suis paré. »

Elle s'arrêta un instant, puis sentant toujours sa tristesse, elle reprit tranquillement.

« Tu n'as pas à être triste, je reviendrais et puis si un jour ça te dit, n'hésite pas à me rendre visite. Je vais bientôt m'en aller de là ou je suis, mais je te communiquerais ma nouvelle adresse ainsi, on pourra rester en contact. Et puis bien entendu, si tu as la moindre envie de parler ou quoi que ce soit, n'hésite surtout pas à m'écrire. Ok ? »

Elle vit un sourire sur le visage du jeune homme et reprit une dernière fois.

« Tu es quelqu'un de bien et de très doué, je sais que tu feras un excellent médecin. Elm a bien fait de te choisir. »

Un sourire tranquille et elle se dirigea vers le cabinet ou elle déposa ce qu'elle devait pour les onguents. Elle se tourna une nouvelle fois vers le jeune homme et l'embrassa sur le front.

« Continue comme ça et à une prochaine ! »

Et la templière reprit la route du retour. Si elle avait envie d'être au temple avant le soir, elle ne devait pas traîner. Les choses changeaient dans sa tête. Plus le temps passait, plus elle faisait de rencontres et plus elle se rendait compte d'une chose. Son temps au temple était compté, depuis un certains temps déjà.

Je la regardais toujours ranger ses affaires alors qu'elle s'approcha de moi et m'ébouriffa gentiment les cheveux. Un sourire se ficha sur mon visage. J'avais l'impression d'enfin avoir retrouvé une famille complète. Un père aimant et doué, une grande sœur qui prendrait soin de moi quoi qu'il arrivait et moi qui prendrait soin de toute cette petite famille. J'aimais énormément ce sentiment, comme s'il était apaisant. Je touchais l'endroit ou elle avait ébouriffé mes cheveux, pas pour les remettre en place mais pour être certains que je l'avais pas imaginer. Je souris encore plus lorsqu'elle commença à parler. Effectivement, j'avais prévu beaucoup de chose pour elle, parce qu'Elm aimait beaucoup cette jeune femme, mais bien plus que cela, j'avais envie de la protéger. Avoir ce genre de souci n'aidait pas forcément beaucoup et je me disais qu'elle appréhenderait probablement mieux les dangers si je lui laissais la possibilité de prendre soin d'elle. C'était un énorme pari que j'avais fait avec moi-même, mais en la voyant les prendre avec un sourire, je ne pu que me dire que je l'avais finalement réussit.

Je revenais doucement sur terre alors qu'elle reprenait la discussion. Effectivement, elle avait sentit ma tristesse et je ne pouvais que me dire que j'étais un idiot. Pourquoi être triste du départ d'une personne qu'on venait tout juste de rencontrer ? C'était une question à laquelle j'avais déjà la réponse, parce qu’inconsciemment, elle faisait déjà partie de la famille. J'avais entendu parlé d'elle de la part d'Elm des tas et des tas de fois, tellement qu'en fait je la connaissais un peu au travers des histoires et des différents récits qu'il m'avait raconté. Lorsqu'elle me dit que je n'avais pas à hésiter à lui écrire, je fus une nouvelle fois encore plus content qu'avant. Effectivement, ça me rassurait en quelques sortes. J'avais l'impression ainsi de moins perdre le contact avec elle. Et puis cela me permettrait probablement de lui donner des nouvelles de temps en temps de mes différentes avancées en ce qui concernait son problème. Ce n'était pas plus mal finalement lorsqu'on y regardait bien.

« D'accord, de toute façon, je devrais te rendre visite et t'écrire pour les différentes avancées des travaux qu'on entreprends tous les deux. Et puis ça me permettra de sortir un peu de Cydonia. J'ai besoin de bouger de temps en temps, comme si je suivais les traces de mon père. »

Un sourire doux s'afficha sur son visage en réponse au mien. Elle était différente et réellement gentille. Par contre je me demandais réellement ou elle allait s'en aller. Elle venait bien de dire qu'elle ne serait bientôt plus au temple ? Elle allait quitter les templiers ? Mais pourquoi ? Je n'avais pas réellement le droit de poser ce genre de question. Si elle le faisait c'était parce qu'elle avait ses raisons. On faisait tous ce qu'on avait à faire pour certaines raisons. Perdu dans mes pensées, elle m'en sortit alors qu'elle prit la parole encore une fois. Ce qu'elle vint à dire me réchauffa le cœur. Elle était la seconde personne à me faire ce genre de commentaire et je devais avoué qu'avec le temps j'allais réellement le croire. Peut être était-ce parce que j'étais motivé et que j'avais envie de bien faire, qui savait. Alors qu'elle prenait son départ avec un dernier au revoir, je levais tranquillement la main. Elm vint se placer derrière moi et ce fut moi qui prit la parole en premier.

« Je comprends maintenant pourquoi tu t'es intéressé à elle et pourquoi elle t'a redonné goût à ton métier. Outre le fait que ce soit quelqu'un de gentil, elle est très doué que ce soit pour écouter les gens ou pour les conseillers sans réellement le faire. Je crois que j'ai trouvé ma sœur. Peut importe ce qu'en dise les autres. Elle sera pour toujours ma grande sœur. »

Un sourire vint se ficher sur mon visage et répondit tranquillement au sourire de mon père. Tous les deux nous le savions depuis un moment, c'était ainsi.