[ F-E ] La nuit, tous les chats sont gris (mission Illian)(fini)

Les missions commençent toujours de la même façon pour les assassins. Recevoir une missive demandant la mort de telle ou telle personne en échange d'argent, se retrouver parfois nez-à-nez avec un collègue contre qui il faut redoubler de vigilence et d'ingéniosité, mais au final, le résultat reste toujours le même : tuer. C'est le triste sort qui est réservé aux victimes des assassins, ombres de la nuit. La mort n'est pas une fin en soit, elle n'est que le début d'autre chose comme disait l'autre, mais en était-on seulement sur ? Les ombres du soir étaient si certaines de pouvoir fermer l'oeil la nuit alors que les fantomes de leur passé les hantaient ?
Peut-être que ces questions étaient bien loin dans ton esprit à ce moment là. Les informations en main, ta mission semblait des plus annodines. Tuer un homme s'approchant un peu trop d'une donzelle d'un riche bourgeois, en soit, ce n'était pas extra-ordinaire non ? Mais ce qui était bien étonnant, c'était sans doutes le manque d'informations concernant ce jeune homme ... la jeune fille que tu avais auditionné n'avait pas été bien locace concernant son petit ami ou je-ne-sais-quoi qui la harcelait ... Peut-être la présence de son père y avait-elle joué pour quelque chose. Tu avais ainsi le choix mon jeune ami, soit tu te rendais chez l'imprudent pour accomplir ton forfait avec si peu d'informations, soit tu décidais de revoir la demoiselle.

Ilian se trouvait dans son antre lorsqu'il entendit un bruit qu'il conaissait fort bien il s'agissait de la chute d'une missive sur le palier de sa petite porte en chêne , il se leva lentement marchant avec habileté en direction de cette lettre . Il s'abaissa doucement pour ramasser cette derniére et la lu en prenant en compte chaque détails , bien qu'il n'y en avait peu . En effet il n'y avait d'écrit qu'une date et un lieu de rendez vous , ce soir même plus précisément . Mais Ilian remarqua à la caligraphie fine et soigné qu'il devait certainement s'agir d'une femme , de plus certaines lettres semblaient hésitantes peut être avait elle peur de quelque chose , songea Ilian .

La rencontre du soir fut trés bréve , un contexte , un lieu et une cible . Ici le contexte était assez annodin mais cela faisait longtemp qu'Ilian ne se souciait plus de ces petites querelles qui remplissaient les cités et qui , bien sur , faisaient fructifier le tiroir caisse de l'assassin . Il rentra donc chez lui à la hate , affinant sa lame et se couvrant d'une cape sombre pour s'unir aux tons ternes de la nuit . Il partit alors en vitesse , comme une ombre se faufilant dans les petites ruelles de storghein . Malgrés qu'il est éxécuté d'inombrables missions sans aucune informations supplémentaires , dans ce cas ci le jeune Nua sembla perturber par un pressentiment malsain , il décida donc au dernier moment de retrouver cette jeune femme et de lui demander quelques détails en plus .

Il se lança alors à sa recherche au bout d'un peu moin d'une heure il la repéra et la suivit jusqu'à ce qui pouvait être chez elle . Elle y entra tout comme Ilian qui la suivait , mais lui ne pénétra pas par la porte mais par l'une des fenétres qui était légérement entrouverte , puis il s'adossa dans un coin sombre d'une piéce attendant la venue de la jeune femme . L'appercevant du coin de l'oeil , il sortit de son ombre en l'appostrophant :

-Veuillez m'excusez mademoiselle Dit il en se rapprochant d'elle et en lui tenant les épaules pour la rassurer et lui dévoiler son visage sombre qu'elle reconnut trés certainement .
-En général je ne prend que ce que l'on me donne en informations sur un contrat mais ici , un certain pressentiment m'a contraint a vous en demander davantages , est ce donc possible ?? Acheva t'il avec un sourire mesquin .

La demoiselle n'était pas bien prudente.
Sortir ainsi en ville la nuit n'était pas rassurant à son âge surtout lorsqu'on prétendait être poursuivie par un homme ! Mais pour autant, elle semblait bien pressée de rentrer chez elle, comme si au fond, tout ce qu'elle avait dit était vrai. Ou était la vérité, ou était le mensonge ? Personne d'autre qu'elle ne pouvait le savoir, il te fallait donc lui faire confiance et aviser par la suite. Telle était ta mission au final ... mais revenons-en à nos moutons. Il te fallait la suivre certes, car elle serait sans doutes plus loquace sans son père dans les parages mais de là à t'introduire en pleine nuit dans sa chambre ! Ce n'était pas bien malin. Disons qu'elle retiendrait la leçon à l'avenir et penserait à ne pas laisser la fenêtre ouverte. Mais passons, elle ouvrit la porte de sa chambre en silence, la mine sombre.
Ta voix sembla figer son cœur un instant avant qu'elle ne reprenne son souffle. Elle t'avait déjà vu certes, mais ne s'attendait pas à être ta victime. Enfin il fallait la comprendre ... Crier ne lui fut pas permis, elle en était incapable. En réalité, la petite demoiselle était muette, ça tu l'avais deviné sans doutes, mais la peur qu'on pouvait lire sur son visage valait tous les discours du monde.

Pour autant, lorsqu'elle te reconnut, elle se calma presque aussitôt et reprit un air détaché. Ta question, elle n'en avait que faire. Elle n'en avait que faire aussi de ce que son père t'avait demandé. Les hommes collants et dérangeants, elle en avait l'habitude, elle était mignonne et son père fortuné, ceci expliquait cela. Mais puisque papa avait décidé de mettre un terme à tous ces problèmes du moment, elle n'allait pas s'en plaindre. Non, ce qui l'énervait plus c'était ton intrusion dans sa vie, sa chambre ou pire, tes questions. Tu n'étais pas assez grand pour trouver tout seul ? Il fallait t'aider ?
Oui, elle ne te portait pas dans son cœur. Mais pourtant, elle s'exécuta, prenant soin de s'écarter de toi le plus possible pour aller chercher papier et crayon. Elle s'assit ensuite à sa table de travail, tout en te gardant dans son champs de vision, et nota :

" Je suis poursuivie en ce moment par un homme. Je ne le connais pas, mais je sais qu'il vit ici - elle dessina un plan approximatif des lieux -. Il est grand, mince, les yeux verts je crois, je ne sais pas vraiment, il me suit comme une ombre mais je ne le vois jamais. "

Suite à la description de la jeune femme , Ilian eut un air songeur , puisque selon ces dires la personne qui la suivait exelait dans l'art de la discrétion donc plusieurs choix s'opposaient à lui , soit cette personne était un petit vicelar ou un bandit de bas étages ce qui serait un affaire vite réglé , soit cette personne désirait la tête de cette jeune fille ce qui voulait dire qu'il pourrait s'agir d'un assassin .
Les quelques secondes de silence auraient bien pu effrayer la jeune fille mais l'assassin feigna un sourir mesquin et disparut dans l'ombre qu'il avait amené dans cette piéce .

Se remémorant le plan que son employeur lui avait griffoné il se dirigea vers l'endroit ou devait ce trouver cet homme , lorsqu'une question vint perturber la concentration méthodique de notre assassin : Comment cette femme pouvait elle connaître le repére d'une personne qu'elle ne connaissait visiblement pas ? Bien que ce détail génait l'assassin dans sa réflexion il l'écarta et décida plutot de repérer sa cible , de l'identifier et de déterminer ses habitudes .

Il arriva finalement face aux repère désigner au milieu de la nuit , il regarda autour de lui et remarqua qu'il y avait une petite auberge juste en face . Bien sur il était bien évident qu'à une heure aussi tardive il risquerait de trouver sa cible endormi ce qui aurait pu lui faciliter la tache et lui permettre d'expédier cette mission , mais il s'était mit du coté de la prudence depuis le début de ce contrat donc il préféra continuer de suivre son instinct . Il se dirigea alors vers l'auberge , quand il entra une petite clochette accroché dans l'embrasure de la porte signala à l'aubergiste assoupi qu'un visiteur venait d'entrer . L'assassin s'approcha , le visage dissimulé sous sa cape sombre, et il s'adressa à lui .

"-Bonsoir désolé de vous importuner en plein milieu de a nuit mais je voudrais une chambre et de préférence avec vue sur la rue , j'aime me réveiller en observant les gens déambuler . . . "Mentit il parfaitement .

En effet s'il voulait cette chambre c'était tout simplement pour pouvoir observer les faits et gestes de sa cible . L'aubergiste sortant de sa torpeur ne sut guére que dire sur l'instant mais réussissant finalement a formuler ses mots il répondit à l'assassin . . .

La jeune fille t'avait regardé disparaitre sans un mot. Peu lui importait le succès de ta mission, peu lui importait qui tu étais ou tout ce qui se rapportait à toi. Son père t'avait engagé, point final. Bientôt, elle n'aurait même plus à penser à toi. Mais une fois sure que tu avais quitté la pièce, elle n'avait pas pu s'empêcher de refermer la fenêtre et de soupirer. Maigre protection mais après tout, et heureusement pour elle, cette demoiselle n'était pas ta victime. Ta route te conduisit donc à l'auberge située en face de la maison de ta victime. C'était sans doutes une sage décision que de ne pas vouloir l'attaquer dès le premier soir. La prudence est mère de survie, surtout dans le milieu assassin n'est-ce-pas ? Peu importait toutefois, maintenant que tu étais là, que tu l'avais réveillé, l'aubergiste devait bien faire avec. Ton air douteux le dissuada de s'approcher de toi, pourtant, il reprit son activité première avant sa petite sieste : nettoyer le comptoir à grands coups de torchon humide. Ne voulant pas paraitre impoli, il t'invita à t'assoir, ce que tu fis.

Il t'observa de biais, mais après tout, tant que tu payais, peu lui importait d'où tu venais ou qui tu étais. Les gens sont ainsi, ils vivent leur petite vie jusqu'au bout, ne se souciant pas de ceux qui ne peuvent rien leur apporter. Société égoïste mais qui se préserve. Peu importe, à croire que le narrateur aime ce mot !
Sortant de son mutisme, il te proposa un verre et embraya :

" Une chambre pour la nuit vous dites ? Pas de problème, il doit m'en rester une à l'étage avec la vue que vous voulez. " précisa-t-il d'un air suspicieux.

" Z'êtes pas du coin dites-moi voir. Que venez-vous faire ici ? "

Il était du genre direct hein ?
Mais peut-être pourrais-tu obtenir quelques informations ? Ou juste te reposer en discutant de tout et de rien.

L'homme l'acceuilla humblement , malgrés qu'Ilian l'ai réveillé . Le jeune Nua accepta volontier le verre que lui offrait l'aubergiste , d'un air discret il scrutta la boisson et la renifla consciencieusement avant de boire une petite lampée qu'il délecta en frottant lentement la langue sur son palet , en effet il préférait bien être conscient de ce qu'il buvait , de nos jours il y a du poison partout !
Puis ayant finit son verre il répondit à l'homme qui se tenait face à lui :

"-Je suis un jeune peintre itinérant qui parcoure les villes de tout azthya a la recherche de nouveaux paysage , c'est aussi pour ça que je désire cette chambre parce que j'apprécie particuliérement figé des moments simples et bref pour leur donner une sorte d'éternité ." Dit il avec un sourire amicale .
"-J'éspére que je ne génerais pas vos voisins et qu'ils ne sont pas sucebtibles quand à mon art . . . Tiens pourquoi ne me parleriez vous pas d'eux comme cela ma peinture n'en serait que plus réaliste si je pouvais marquer la personnalité de ces gens sur ma toile . Pourquoi ne pas commencer par la maison qui se trouve juste en face de chez vous ?! "Finit il avec un ton joyeux .

L'assassin venait de mentir à l'aubergiste mais il ne voulait pas poser des questions trop direct , il ne faudrait pas qu'il soit dévoilé . . . Et il savait que les arts étaient assez apprécié du peuple donc peut être que cet aubergiste se laisserait manipuler aisément . . .

L'aubergiste te servit donc ce fameux verre et ne manqua pas d'observer ton air suspicieux. Pour autant, il ne fit pas de remarques ... on voyait tellement de choses étranges ces temps-ci qu'un peu plus un peu moins et puis après tout, la prudence était mère de survie non ? Dans tous les cas, il ne s'offusqua pas de ta réaction et l'oublia aussitôt. Il écouta ton histoire d'une oreille distraite, peu convaincu par ce que tu disais mais après tout, il voyait tellement de gens étranges débarquer dans son auberge. Un de plus un de moins.
Tant que tu payais, il n'avait rien à redire.
Les voisins ? Bof, il les connaissait bien sur, il connaissait tout le monde dans cette ville non, n'exagérons rien, il connaissait à peu près tout le monde dans le quartier, ça suffira. Bref, quoi qu'il en soit, il laissa au moins deux ou trois longues minutes s'écouler avant de répondre.

" Peintre hein ... un bien beau métier que peintre. J'pense pas que les gens soient perturbés par vot' art. " précisa-t-il.

Il marqua à nouveau une pause, le regard perdu dans le vide et continua le sourire aux lèvres :

" Ca m'fait penser, vous pourriez faire un portrait de ma femme ! "

Il reprit un air plus sérieux, repensant à ta dernière question. Les voisins d'en face ....

" Y'a bien un vieux bonhomme qui vit en face, avec sa fille et son petit-fils je crois bien. La demoiselle est jolie, elle vous plairait je pense. Et puis les peintres sont très friand des mères avec leur bambins. Quoi de plus beaux qu'une femme dans la fleur de l'âge et d'un nouveau-né ? " lança-t-il enfin.

Il n'allait pas t'apprendre grand chose, il n'en savait pas plus. Mais au moins connaissais-tu les habitants de la demeure. Il ne te restait plus qu'à décider quoi faire. Mais ne dit-on pas que la nuit porte conseil ?

Ilian fut étonné d'apprendre que sa cible avait une famille , de plus quel était l'intêrét de cette derniére à suivre la jeune fille qui l'avait engagé ? Bref il garda ses questions pour plus tard et remercia l'aubergiste :

"-Je vous remerci monsieur de ces indications , quand a votre femme je vous ferai signe lorsque je pourrais m'occuper d'elle . . ."dit il d'un air las tout en se levant de sa chaise .
"-Je sens le sommeil qui m'appelle donc je vais aller me reposer , je vous souhaite une bonne nuit . "

Il monta à sa chambre tout en faisant un signe de la main a l'aubergiste . Le jeune assassin remarqua que les escaliers étaient vieux et qu'ils craquaient a de nombreux endroits , il nota les marches les plus silencieuses au cas ou il aurait à s'esquiver dans le plus grand secret .

Une fois arrivée dans sa chambre il comtempla le mobilier , assez austére , un lit et une table de chevet de toute façon il n'éspérait rien de plus .
Même s'il avait annoncé aller se coucher il en était hors de question , l'aube était dans quelques heures et le jeune assassin ne connaissait aucunes des habitudes de sa future victime . Il se posa donc à la fenétre et se mit a observer la façade de la demeure ou se terrer sa cible . Le temps sembla long sans que presque rien ne se passe , deux chats passérent en se bagarrant bruyaemment , un homme ivre chantant des chansons paillardes s'était écroulé plus d'une fois en tentant de traverser la rue et un cavalier était passé au galop .
Puis les premiéres lueurs du soleil percérent et la rue commença à s'éveiller avec tout son brouhaha habituel , lorsque soudain la porte de la fameuse demeure s'ouvrit doucement . . .

L'aubergiste n'avait pas menti.
Lorsque la porte s'ouvrit, une jeune femme sortit, poussant un landeau devant elle, suivit d'un vieil homme aux traits marqués par le temps. Pour ce que tu pouvais en voir car une capuche filtrait la moindre petite informations sur le visage du vieillard. Mais tout, dans sa tenue et sa posture, indiquait son âge avancé. Il saisit le bras de la jeune femme et ces trois derniers filèrent dans la rue. Les longs cheveux bruns de la demoiselle frisottaient dans son dos tandis que l'enfant semblait s'agiter dans son landeau. Une heure plus tard, l'étrange famille revint sur ses pas, quelques courses sous le bras.
L'aubergiste n'avait pas menti.

Maintenant que tu avais pu le constater de tes propres yeux, il ne te restait plus qu'une ou deux solutions possibles. Soit tu pensais que la jeune fille qui t'avait employé, ou plutôt son père, était totalement folle, soit il existait un jeune homme qui ne sortait jamais de la maison et dont l'aubergiste n'avait pas fait mention, soit le vieillard cachait bien son jeu. Dans tous les cas, il était temps d'agir. Peut-être qu'aller discuter avec la petite famille aiderait, sinon, à en croire les dire de la jeune fille et vu comment se déplaçait le vieil homme, le soit disant vieil homme, il te suffisait d'aller poser deux ou trois questions à ladite personne. Dans tous les cas, il te fallait agir et vite !

[ Tu peux attendre la nuit pour agir si tu le souhaites, à toi de voir ^^ ]

Le jeune assassin n'hésita pas une seconde et avec une vivacité inattendue il se précipita à la suite de la petite famille , en s'esquivant tout de même de l'auberge avec une grande discrétion .
Il se fonda facilement dans la masse de gens qui déambulaient dans les petites rues où plusieurs marchands commençaient déja a faire affaire . La petite famille semblait être tout ce qu'il y a de plus normal mais les suspicions qu'éprouvait l'assassin a l'égard du soit disant vieillard n'en restait pas moindre , tout en avançant discrétement il décida de se mettre en scéne . Il déroba , avec une dextérité parfaite , quelques outils pour entamer la discussion: pinceau , peintures et une toille de moindre qualité . En effet Ilian a toujours possédé un certains talent pour le dessin et la peinture ce qui lui permet de s'octroyer une couverture plutot fiable lors de certaines missions , comme celle ci !

Se hatant il prit un raccourci en coupant par des petites ruelles , en quelques minutes il se retrouva sur le coin d'une rue où allait passer la petite famille , s'asseyant sur le sol et se barbouillant rapidement le visage de terre pour se faire passer pour un mendiant , il les attendit . Arrivé a sa hauteur il les apostropha gentilment .

"-Que voila une belle famille !! Une famille qui mériterait de se faire illustrer par un jeune artiste laissé à l'abandon par son précepteur ! " Annonça t'il en se relevant doucement mais en gardant le dos légérement courbé .
Dans ces mots cousu de toute piéce se cachaient tout de même une part de vérité , en effet le jeune assassin avait été abandonné par son précepteur . . . Léonard .
Puis il continua sur un ton tout aussi amical :

"-Je ne vous demanderais rien et je ne prendrais que ce que vous voudrais bien me donner , mais veuillez me faire l'honneur de vous représenter avec mes modestes outils ?! " Dit il en désignant le fruit de ses larcins qu'il avait étalé sur une petite nappe au ton acre .
Il regarda alors attentivement la famille , tentant de relever n'importe quels indices qui puissent lui être utile . . .

La petite famille allait rentrer chez elle lorsque tu leur coupa la route vers leur demeure. La jeune femme, surprise de ta demande et surtout effrayée parce qu'elle ne t'avait pas vu arriver, marqua un temps d'arrêt avant de sembler quelque peu étrange. Son visage trahissait de nombreuses émotions. Tout d'abord, la surprise bien sur mais plus étrangement, l'inquiétude. Apparemment, la petite famille sans histoire n'était pas si sans histoire que ça car quelque chose semblait la gêner, l'effrayer voir même la ronger de culpabilité ou quelque chose de ce genre.

" Je ... "

Elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que le vieillard s'agita à côté d'elle. Sa capuche rabattue sur son visage ne permettait pas de distinguer ses traits, d'autant plus qu'il se bornait à garder la tête basse. Sa voix coupa celle de sa fille, à moins que ce ne soit sa femme, peu importait.

" Je rentre. "

Sans plus de somations, il se dirigea vers la porte. Mais pourtant, tu ne pouvais pas t'empêcher de te poser une seule et unique question : ne connaissais-tu pas cette voix ? Ne l'avais-tu pas déjà entendu quelque part ? N'était-elle pas la voix de celui que tu cherchais depuis maintenant tant de temps ... Le doutes n'était pas permis, c'était l'une des règles primaires des assassins pour rester en vie. La jeune tenta bien d'esquiver ta demande, de lui fournir un alibi, tu insistais tellement qu'elle fut obligée d'accepter.
A grand peine, elle te laissa entrer dans leur demeure. Sombre, peu meublée, elle faisait presque froid dans le dos, à se demander si quelqu'un vivait bien là. Le salon était déjà plus chaleureux. Elle te proposa de faire vite, craignant de déranger le vieil homme qui était monté à l'étage. Ton "travail" fini, elle t'offrit une forte somme pour quitter les lieux plus que pour l'oeuvre de ta création. Bien sur, tu partais, mais la demoiselle à la longue chevelure frisée n'avait-elle pas oublié de fermer la fenêtre donnant sur le couloir de l'entrée et sur le magnifique escalier de bois sculpté donnant à l'étage ? Et bien ... il me semble que c'est ta chance !

Le rencontre choqua la petite famille et le jeune assassin s'en rendit compte , il garda le silence quelques instants et remarqua que malgré son approche direct le vieil homme gardait son visage dissimulé . La femme n'eut guère le temps de terminer sa phrase que le vieil homme s'éclipsait déjà . L'assassin resta quelques minutes à attendre que quelque chose se passe , puis soudain la voix du vieillard retentit à nouveau dans les oreilles d'Ilian avec un écho interminable comme s'il cherchait a retrouver un murmure du passé . . . Lorsque soudain cette voix rauque et franche lui était revenu . . . Léonard!
Le cœur du jeune Nua se mit a tonner dans sa poitrine comme cela ne s'était plus produit depuis des lustres , tout ces souvenirs qui lui revenaient et cette rage de n'avoir pas su pourquoi il l'avait quitté ! Puis tout un autre tumulte de sentiments se mit a tournoyer , était il la cible qu'il devait supprimer ? Si oui comment allait il tuer la personne qui lui avait enseigner à le faire ?

Le jeune assassin , improvisé artiste , sembla perdre ses moyens mais il se rattrapa assez vite et plongea son regard abattu dans celui de la jeune femme , elle sembla avoir pitié de l'artiste , une pitié qu'Ilian savait mal placé .
Il n'aurait jamais espérait mieux , la femme l'invita chez eux et le pressa de faire ce pour quoi il s'était présenté . Lors de sa tache ses pensées ne firent que tourner autour de Léonard et du fait qu'il se trouvait juste là quelques mètres au dessus de lui alors qu'il le cherchait depuis quelques années .

Le résultat fut en dessous des espérances du jeune assassin mais largement suffisant pour satisfaire cette femme , il fut gracieusement payé et presque jeté dehors , il fit quelques pas en fesant de grands signes , puis se dissimula au coin d'une rue .
Quelque chose clochait chez cette famille , qui était cette femme pour Léonard et que lui faisait il subir pour qu'elle en éprouve une telle peur ? Aurait il a ce pont changé ?
Il n'y avait qu'une seule personne capable de répondre a ces questions , Léonard lui même !
Ilian jeta un regard en arrière et remarqua qu'une fenêtre était resté ouverte , avec la brève analyse qu'avait fait l'assassin des lieux il en déduisit qu'elle donnait sur l'escalier , c'était parfait !

Il avança discrètement et arrivant a hauteur de la fenêtre il s'y engouffra malicieusement avec la discrétion et la douceur d'un félin . Il monta lentement les escaliers puis se laissant guider par son intuition , il entra dans la première pièce sur sa droite .
Il reconnut le soit disant vieillard assit sur une chaise et accoudé sur un bureau en chêne , éclairé d'une bougie qui dégageait une enivrante odeur de cannelle . "Son arôme préféré . " Pensa secrètement l'assassin qui se trouvait dans le dos de sa présumé cible . Il avança doucement vers lui sans tenter de dissimuler sa présence puis arrivé à quelques pas de lui , il dit :

"-Léonard ? Est-ce bien toi ? "

Il est vrai que dans le métier d'assassin il n'est pas censé il y avoir de sentiments , mais ici la volonté d'Ilian n'était pas assez forte pour tuer son ancien maître sans lui avoir au moins adressé la parole . . .

C'était comme si le vieil homme avait attendu ce moment toute sa vie.
Il écrivait lorsque le jeune assassin avait quitté la maison, il écrivait encore lorsque ce dernier s'était engouffré par la fenêtre laissée ouverte, à sa demande, par la jeune femme chez qui il vivait, et il écrivait encore lorsqu'Ilian entra dans la pièce. Oh certes l'avait-il entendu, et ce, depuis que le garnement était entré dans la maison, aussi habile et silencieux qu'un félin. Il lui avait appris tout ce qu'il savait et même si un jour, l'élève dépasserait le maitre, ce soir encore, il dominerait. Alors le vieil homme avait congédié la demoiselle qui s'était empressé de prendre l'enfant et, selon les ordres de l'homme, de le cacher avec elle dans l'autre partie de la maison, fermant portes et fenêtres à double tour. Elle avait ordre de ne sortir que le lendemain.

Léonard.
Rien que ce nom était prometteur pour toi qui l'avait tant cherché. Mais l'homme ne bougea pas. Assis devant son bureau, dont seule la lumière d'une bougie éclairait le triste meuble, il écrivait. Quoi ? Tu l'ignorais car, de là où tu étais, tu ne pouvais pas lire ce que l'homme marquait sur le papier à l'encre indélébile. Le temps oublierait les paroles, les actes, mais pas la mémoire du papier. Bientôt, il faudrait céder sa place aux plus jeunes, s'éclipser dans une dernière révérance et disparaitre aux yeux du monde.

" Que penses-tu de ma fille Ilian ? " se contenta-t-il de répondre.

Sa voix était calme mais étrangement, on sentait le poids des années dans cette dernière. Pourtant, si l'homme de tout à l'heure, dans la rue, paraissait vieillard, celui qui se tenait devant toi ne semblait pas si vieux que ça, il en émanait même une sorte de force muette mais puissante. Mais l'homme avait répondu à ta question. Indirectement. Mais il avait répondu. Maintenant, que ferais-tu ? Finalement, c'était peut-être ça qu'il cherchait, savoir ce que tu allais faire maintenant que tu étais pris dans ses filets.

Les quelques secondes qui passèrent semblérent être des heures pour le jeune assassin qui le souffle coupé sentait son cœur lui marteler violemment la poitrine . En plus de cela d'innombrables questions ne cessaient de le harceler , cela avait il était le fruit d'une machination pour le rapprocher de Léonard ou était il bel et bien celui qu'il devait assassiné et si oui le pourrait il ? Ses mains tremblèrent comme cela ne lui était encore jamais arrivé et cela sembla attiré l'attention de l'homme qui se tenait toujours dos à lui . Et il n'eut guère le temps de se calmer puisque la réponse que son ancien maître lui fournit continua d'enfoncer son esprit dans les méandres de l'incompréhension . . .Sa fille ? Lui , père ? Avec qui avait il conçu cette enfant ? La jeune femme est elle la mère ? . . . Des dizaines de questions lui passèrent par l'esprit , il tenta de les chasser en se frottant les tempes mais en vain .

Après une interminable minute il réussit a sortir son esprit de la noyade et à formuler quelques mots :
"-Je sais que cela ne fait pas parti des règles que tu m'as apprises . . . En effet tu dois te douter que si je suis ici c'est que je suis censé te tuer . . . ces mots laissèrent entrevoir la blessure encore vive dans le cœur de l'assassin . "-Et je ne l'ai pas encore fait . . . Et je ne sais guère si j'en serais capable , de plus tout cela pourrait avoir été manigancé par toi , pour me retrouver ? "Dit il dans l'espoir que cela soit la vérité .
Puis il reprit doucement :
"-Pourquoi m'as tu laissé ? Ne faisais je pas un bon fils , moi ! "Dit il pour montrer la jalousie qu'il éprouvait envers la petite fille qui encore toute jeune n'avait rien fait pour mériter de telles sentiments à son égard .
"-Racontes moi ! "Finit il d'un ton mitigé entre la colère et la tristesse .

Les questions avait cessé de tournoyer dans l'esprit du jeune assassin excepté une . En effet tout ce qui comptait pour lui maintenant était de savoir pourquoi , pourquoi il s'était retrouver seul . . .

Le vieil homme ne se décidait toujours pas à bouger.
Silencieux, il écoutait en les changements qui s'opéraient en toi. Oh oui, il avait provoqué tout cela, oh oui, il avait payé la jeune fille pour qu'elle te conduise ici. La question qui subsistait encore était de savoir dans quel but avait-il fait tout cela. Le vieil homme poursuivait son écriture, attendant visiblement que tu te calmes un peu. Lorsqu'il fut certain que tu ne lui sauterais pas dessus, il daigna arrêter d'écrire, reposant la plume dans son encrier. Pour autant, il ne se retourna pas. Ce n'était pas encore le moment, pas tout de suite.

« Plus ou moins. Il fallait que je vois ce que tu étais devenu, je ne pouvais pas partir avant d'être sur que tu étais devenu quelqu'un de bien. Que tu avais fini par devenir un bon assassin. Alors certes, j'ai manigancé tout cela, c'est du joli n'est-ce-pas ? » conclut-il en riant.

Toujours de dos, il t'étais impossible de savoir ce qu'il pensait, ou encore plus simplement, quelle émotion son visage affichait-il. Mais peu importait, il avait déjà répondu à ta première question, le pourquoi, même si au fond, il en éludait une autre : pourquoi avait-il agi de la sorte ? Dans quel but profond ? Cela, il le gardait pour plus tard ou peut-être pour jamais.

« Je t'ai cherché, longtemps. Il faut croire que tu as bien retenu mes leçons puisque j'ai mis autant de temps à t'attirer dans mes filets. »

A nouveau, son rire se fit entendre.
Il marqua une pause avant de reprendre sur ce même ton calme, à la fois détaché et impliqué. Léonard avait toujours été une personne étrange, un mélange de tuteur, de père, de maitre … un peu tout à la fois et n'importe quoi. Mais il était resté le même. Même de dos, il dégageait une aura de force douce et bienveillante, malgré la vieillesse, il était toujours le même homme.

« Tu ne m'as pas répondu. Que penses-tu de ma fille ? » répéta-t-il avec calme.

A nouveau, il marqua une longue pause, comme si le temps pour lui n'avait plus vraiment d'importance, comme si au fond, il tenait à profiter des changements qui s'opéraient en toi, à voir tes réactions, à tout évaluer …

« Il n'y a pas grand chose à raconter tu sais. J'ai reçu une missive un soir de sa mère, elle m'expliquait qu'elle était mourante et qu'elle souhaitait que je m'occupe notre fille. Je n'avais jamais fait grand chose de bien dans ma vie, du moins, pas au sens propre du terme et ce soir-là, je suis parti. J'ai élevé l'enfant qui n'en était presque plus une en tant que père puis je suis venu ici lorsqu'elle a eut le petit. La suite, tu la connais. Mais une nouvelle fois, que penses-tu d'elle ? »

Cette fois-ci, la douceur mais aussi la vérité perlaient dans ses propos. Léonard était honnête, il l'avait toujours été du moins, autant que possible, avec tout le monde. Il attendait une réaction de ta part mais au fond, il restait toujours cette question délicate : pourquoi était-il parti ? Pourquoi ne t'avait-il pas choisi toi ?

« Pourquoi je ne t'ai pas choisi ? » demanda-t-il comme pour lui-même.

« Parce que je te savais capable de t'en sortir seul, je n'avais plus rien à t'apprendre. » conclut-il en se retournant dans ta direction, sourire aux lèvres. Son sourire était étrange, il semblait bienveillant, mais semblait également de mettre au défi. Étais-tu réellement tel qu'il t'avait laissé ?

« Peux-tu me dire ce que cela aurais changé que je reste avec toi Ilian ? » finit-il par te demander.

La tension était à son comble pour Ilian , les mains tremblantes et son coeur martelant sa poitrine n'étaient que des exemples parmis tout les autres signes de nervosité dont il était victime . Lorsque soudain la voix de Léonard retentit comme un écho à toutes les souffrances d'Ilian , de plus cette aura si familiére qu'il dégageait . . . Cela ne faisait plus aucun doute , même si les années avaient passées cet homme restait bel et bien le renard qu'il avait connu .

Les doutes qu'avait Ilian sur son ancien précepteur était bien fondé , en effet il était à l'origine de tout cela , donc il voulait revoir sa création . Dans quels buts ? Pour savoir si l'arme qu'il avait créé était aussi aiguisé et meurtriére que lorsqu'il l'avait laissé à l'abandon ? , pour flatter son égo de maître ? , ou encore peut être pour se mesurer à sa propre création ?
Toutes les possibilités qui vinrent à l'esprit d'Ilian étaient pleine de ressentiments et d'apréhension , pourquoi se sentait il si mal à l'aise face à un homme qu'il avait tant admiré ??? Il décida alors de lui répondre .

"-M'as tu fais venir ici pour flatter ton égo ? Toutes ces années que j'ais passé a te chercher . . . Et quand je te retrouve tu te flattes de ce que je suis devenu ? . . . "Il acheva sa phrase avec une once de déception .

Puis il se tut pour écouter la suite de ses propos . Léonard semblait attacher une attention particulière sur la façon dont Ilian allait considérer sa fille , Pourquoi ? se dit encore le jeune assassin .
IL dirigea alors ses pas vers une petite table dans un coin de la piéce , sur cette derniére se trouvait de la paperasse dérangé et un petit portrait de cette petite , joliement encadré . Il prit le cadre dans ses mains et l'examina attentivement , puis au bout de quelques secondes il murmura .

"-Les même yeux et le même nez "Puis plus fort il reprit en se tournant vers son ancien précepteur .
"-Elle a les mêmes yeux et le même nez que toi , et je dois avouer qu'elle est assez mignone elle doit certainement tenir son charme de sa mére ."Finit il avec un petit rire mesquin .

Puis il fut comme piqué au vif quand il entendit les derniére paroles du renard , "que cela aurait il changé s'il avait été là ?" . Ilian s'était posé cette question des milliers de fois et il connaissait parfaitement la réponse .

"-La solitude . . . Je suppose que tu n'as pas été seul aprés m'avoir quitté , tu m'as laissé et tu as fait ta vie . Moi pendant ce temps là , j'errais seul en ratissant toutes les vieilles tavernes pour te retrouver mais rien toujours rien ! Et je suis resté seul . . . "Il acheva sa phrase dans un mélange de colére et de tristesse , puis il se rua sur Léonard et le retourna violemment pour le regarder tout en hurlant :

"-REGARDE MOI !!!! "

Le vieil homme posait sur toi un regard compatissant. Où était passé le maitre qui t'avait à peu près tout enseigné ? Ne restait plus aujourd'hui qu'un vieil homme maladroit qui tentait de réparer ses erreurs avant que ne sonne son heure, sa dernière heure. Il se savait mourant mais savait également que ce ne serait pas pour tout de suite, à moins que tu ne le décides, mais ce qu'il savait également, c'est qu'il avait énormément de choses à faire, à dire, à écrire et à laisser derrière lui avant de partir. La volonté fait parfois beaucoup et lorsqu'en plus, le Destin s'en mêle ... voilà ce qui arrive. Malgré ta colère évidente, Léonard ne semblait pas effrayé ou encore, attendri. Il arborait ce sourire énigmatique, à la fois calme, méprisant et tendre. C'était un mélange qui aujourd'hui encore surement devait te surprendre car jusqu'au bout, il conserverait certains de ses mystères pour lui.
Depuis le début, Léonard n'avait pas réagit à tes remarques, soient parcequ'elles ne l'atteignaient pas, soit parce qu'il attendait le bon moment. Peut-être espérait-il que tu te calmes un peu, mais ce n'était pas dans ton comportement violent envers lui qu'il fallait voir une quelconque acalmie, aussi, il prit la parole, posant d'abord avec précaution la plume qu'il tenait encore à la main et vérifiant rapidement si le papier n'avait pas été tâché d'encre au passage. Lorsque ceci fut fait, il se tourna vers toi et te répondit alors, calme et presque détaché :

" Lorsque je suis rentré, la petite n'en était pas une, elle avait bien grandi et comme tu peux le voir, je n'ai pas pu rattraper les années perdues à ses côtés, et pour un père, il n'existe pas de plus grande solitude ... " commença-t-il, comme s'il avait entrepris de te raconter l'histoire de sa vie.

Il posa un regard étrange sur toi sans pourtant se focaliser sur ton image. C'était un peu comme si Léonard ne te voyait plus et ce tout simplement parce qu'il réfléchissait. Il analysait la situation pour déterminer ce qu'il allait te dire ou non. Ce qui valait la peine d'être révélé.

" Ah pour sur elle tient de sa mère ! Ce n'est pas de mon côté qu'elle pourrait trouver d'aussi bonne qualité et une aussi grande patience pour élever ce gamin ! " dit-il en riant presque, un sourire taquin sur les lèvres.

Mais le sérieux reprit vite le dessus. A présent, plutôt que de tourner autour du pot, de savoir si oui ou non il avait eut raison d'agir de la sorte, si oui ou non tu étais devenu l'homme qu'il pensait que tu étais en te voyant ainsi devant lui ... bref, au lieu de se poser toutes ces questions dont les réponses ne pouvaient rester que du domaine de l'incertain, Léonard te demanda, te fixant alors droit dans les yeux :

" Saches d'une part que je ne t'ai pas abandonné. J'ai attendu que tu soit prêt pour te laisser car je ne pouvais pas t'emmener avec toi. C'est un sacrifice que je referais si l'occasion m'en étais donnée. Mais saches également que je ne t'ai pas fait venir ici par hasard. "

A présent bien sérieux, il reprit :

" Que penses-tu de ta mission ? Crois-tu vraiment que je sois le pervers que cette gamine t'a décrit ? Allons, à mon âge, je ne pourrais pas la suivre dans le dédale des rues sans risquer d'y laisser ma peau ! " précisa-t-il au cas où tu serais sceptique.

" Cette petite a bien joué son rôle. Non, si tu es là, c'est uniquement par ma volonté. Je ne suis pas éternel Ilian, et il est tant que tu apprennes une dernière chose de moi, si tu le souhaites bien sur. "

Il sourit timidement avant de reprendre :

" Je t'ai fait venir ici pour que tu veilles sur ma fille et son enfant en tant qu'ami, que père, peu importe. "

Sérieux ou éternelle blague ?

[ Désolée, je n'ai pas beaucoup de temps et peu d'inspiration vu que je vais un peu à l'aveuglette. Si tu veux une suite/fin particulière, dis-le moi ! ^^ ]

Ilian recula doucement en voyant le visage de son ancien précepteur marqué par le temps , en effet des rides s'étaient creusées sur son visage de plus il ne restait plus qu'une ombre de l'ancienne carrure qu'il arborait fiérement . Il ne devait certainement plus pratiquer la moindre activité physique , et passer beaucoup de temps ici a rédiger on ne sait quoi . Mais même si cet ancien assassin n'était plus l'homme qu'il était physiquement , il possédait toujours la même aura qui ne cessait d'impressionner son ancien apprenti ainsi que cette même flamme dans les yeux .

La colére qui avait envahi Ilian diminuait peu à peu au son des paroles de son ancien précepteur . Il est vrai que vu sous cette angle l'histoire prenait une tout autre tournure , Ilian avait nourri une rancoeur démesurée envers Léonard sans jamais s'être dit que cela était pour son bien , en effet il avait toujours vu ce départ comme une trahison alors qu'il en était tout autre , une prise de responsabilité aprés des années passée a cotoyer la mort , quelle ironie ?
Un sourire effleura les lévres du jeune Nua puis il s'exprima :

"-Je comprend mieux . . . "annonça t'il d'un air songeur
"-Tu aurais tout de même put m'avertir de ton départ . . . Cela je ne pourrais te le pardonner . . . "

Le fil de la discussion s'écoula comme des grains de sable dans un sablier lorsque soudain le coeur d'Ilian faillit lacher aprés la demande que lui faisat Léonard . Ilian ? S'occuper d'une femme ? Avait il perdu la raison ? Il tenta d'affermir ses pensées puis lui répondit :

"-Tu connais la noirceur qui m'habite et tu oses me confier ta fille ? Je sais que le temps a coulé mais je ne pense pas que tu ai perdu la raison , si ? dit il avec une sourire mesquin "-Je ne sais vraiment pas quoi te répondre . . . Si ces paroles sont pour toi comme l'une de tes derniére volonté je m'occuperais d'elle comme je le pourrais . "

Dans ces mots on pouvait aisément percevoir le doute qui s'emparait de lui comme une ombre grandissante dans un couché de soleil . Puis cette fois ci d'un ton plus ferme , il reprit :

"-Quelle est cette derniére chose à apprendre . . .maitre . . . ? "acheva t'il sur un ton empreint de nostalgie .

[hrp] Tu peux clore le topic en exigeant d'Ilian des visites réguliére pour parfaire ces connaissances en poison et pour rester proche de son maître au bord de la mort , je ferais un topic en automne ou plus tard pour parler de sa mort . Merci pour tout .

Le vieil homme n'était pas encore aux portes de la mort mais il pouvait voir ces dernières s'entrebâiller légèrement pour lui chaque jour qui passait. Il avait tenté de racheter une partie de ses péchés durant ces dernières années même si cela s'était soldé par un échec. Il avait tenté de se dire que tout n'était pas perdu, qu'il restait encore des choses à régler mais cela ne dépendait plus de lui à présent. Il t'avait légué son savoir, te le léguerait encore une fois sa mort annoncée par le biais d'écrits, mais il allait également te donner le bien le plus précieux qu'il possédait. La vie de sa fille et de son petit-fils désormais seraient entre tes mains, si tu l'acceptait bien entendu. Le vieil homme savait la rancoeur que tu avais à son égard et ne pouvait que la comprendre. Il avait menti, trahi et tué tellement de gens par le passé mais jamais n'aurait-il pensé un jour devoir te trahir, toi.

Il ne s'attendait pas au pardon. Après tout, le méritait-il seulement ? Une vie de débauche à tuer des gens pour de l'argent ... non, le pardon n'était pas pour lui. Il ne tenait pas plus que ça à être pardonné mais si c'était toi qui lui offrait ce fameux pardon. Il voulait simplement s'assurer que sa progéniture ne risquerait rien, qu'il s'agisse de sa fille, son petit fils, ou encore de toi, qui hériterait de la maison une fois l'homme décédé. Pour une fois, il voulait faire les choses bien.

" Je ne suis pas éternel, et si tu accomplis ma demande comme une dernière volonté soit. En échange de leur protection, je t'offrirais le peu de savoir qu'il te manque encore pour devenir assassin. "

Les yeux malicieux du vieux maitre s'éclairèrent lorsque tu prononça ce mot qu'il n'avait pas entendu depuis des années "maitre". La nostalgie du temps qui passe, des années qui s'écoulent et jamais ne se ressemblent, l'homme sourit avant de reprendre :

" Viens habiter ici une fois ma mort annoncée. Pas forcément tout le temps, mais au moins le temps qu'on croit que ma fille a un époux, qu'elle soit en sécurité. Protège-là et tu apprendras bien plus de choses que tu ne le crois. Il est temps de lier ton coeur à quelque chose ou à quelqu'un car jamais l'homme ne peut vivre sans croire, aimer ou espérer. Reviens ici aussi souvent que tu le pourras et le secret de mes poisons sera à toi. "

L'homme se tut.
La fin était proche mais pas la fin de toutes choses. Léonard était convaincu que tu en ferais de grandes. Pour l'heure, c'était déjà suffisant d'avoir ta parole.

[ Fin de la mission ]

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