Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé)

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Méchant, cruel...
MJ
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[DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé)
   [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé) EmptyMar 17 Aoû - 2:50

Les rayons du soleil disparaissaient derrière la ligne d'horizon quand les premiers spectateurs s'aventurèrent sur le lieu du spectacle. Situé à l'entrée du désert, loin de la ville et ses lumières, on avait dû disposer ce qu'on pourrait appeler des projecteurs pour éclairer. La lumière tamisée qu'ils diffusaient, guidaient les spectateurs à travers les rangées de bancs. Et au fur et à mesure que les gradins se remplissaient on échangeait des regards étonnés, allant de la scène qui leur faisait face à leur propre banc, sommaire et peu confortable, en passant par les boules noires qui renfermaient une bougie dont la lumière était amplifiée à l'aide d'un jeu de lentilles et de miroirs.

Sobre et rude.

Les planches de bois sombres soigneusement assemblées formaient une scène circulaire élevée à un mètre du sol et les bancs arrondis épousaient la rondeur de cette scène, se dispersant en arcs de cercle sur plusieurs rangées.

Rustique. Pas de fioriture, ou ne serait-ce qu'un simple pan de décor au fond de la scène, comme on avait l'habitude de voir pour les pièces de théâtre ou autres manifestations artistiques. Non, cette fois-ci le seul décor était le désert qui s'étendait à perte de vue derrière la scène, encore plongée dans l'obscurité. Silencieux et glacial, il ondulait sous les rayons froids de la lune.

A droite de la scène des Saltimbanques s'agitaient parmi la ribambelle de roulottes, impossible à dissimuler, terminant les derniers préparatifs, dans un silence interrompu seulement par les ordres d'une voix de femme.

Quelques instants encore et les bancs clairsemés finissent de se remplir. La lumière discrète dans laquelle baigne le public disparaît petit à petit au profit de celle de la scène. Même éclairée, cette dernière n'a pas plus de charme. Un simple assemblage de planches sombres.

Sobre et rude.
A l'image du désert.


[Ordre de passage pour les représentations : Jillian, le Saltimbanque d'un jour de Coralynn, Lika et éventuellement d'autres Saltimbanques d'un jour.
Rappel : les joueurs peuvent jouer des spectateurs et poster durant le spectacle.]
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Coralynn
Coralynn
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Re: [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé)
   [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé) EmptyDim 22 Aoû - 15:12

~ Saltimbanque d’un jour de Coralynn ~

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Spoiler:

Prénom : Jean-Balthazar
Age : 39 ans mais en parais à peine plus d’une vingtaine grâce à une illusion permanente qu’il maintient autour de lui.
Compétences :
-Manipulation de la glace
-Illusion
-Artisanat

*~*~*

Dans la pénombre de ce début de soirée, tout n’était qu’excitation et fébrilité, excitation surtout dans le public, qui pour la plupart n’avait pas assisté à un spectacle de la troupe depuis fort longtemps, fébrilité chez les saltimbanques qui finissaient les derniers préparatifs.

On avait déjà présenté la troupe et fait l’annonce du thème du spectacle. Le désert. Un bien vaste sujet, de plus il était présenté devant des connaisseurs. Ils n’auraient pas vraiment le droit à l’erreur.
A quelques pas du coté gauche de la scène, Jean-Balthazar surveillait la mise en place du matériel nécessaire pour son spectacle : quatre grosses barriques qu’il avait fabriqué lui-même et soigneusement rempli d’eau à la dernière oasis croisée. Les techniciens du soir les plaçaient comme convenu : deux au centre de la scène, un peu vers l’arrière de celle-ci ; et un de chaque coté de la scène, là où s’arrêtaient les bancs.

Voila, tout étais en place, il allait pouvoir commencer. Sur un signe de sa part, les trois coups retentirent. Il sauta alors d’un bond leste sur la scène, se rétablit gracieusement et se dirigea vers le centre de l’aire délimitée par ses tonneaux.

« Mesdames et messieurs, Bonsoir » fit-il en s’inclinant.

Il était vêtu simplement, d’une chemise blanche bouffante par-dessus un pantalon noir. Un gilet sans manche en cuir sombre et des sandales de même matière complétaient la tenue. Pour le reste, il n’avait pas vraiment pris soin de lui. Ses cheveux noirs restaient ébouriffés et il ne portait aucun bijou ou fioriture du même acabit. Tout ceci indiquait de manière détournée qu’il ne comptait pas être le point de mire de la soirée.

« Comme-vous avez pu le remarquer, nous sommes ce soir en plein désert, celui que vous connaissez bien, fait de dunes, de sable et de roche. » reprit-il, un sourire charmeur aux lèvres, « Mais ce soir, ce n’est pas de ce désert là que je désire vous parler non… » Il commença à faire les cent pas sur scène, continuant sa tirade, faisant de temps à autre de grands gestes pour appuyer son récit.

« Par delà les limites de votre désert, derrière les plaines et les vallées de Tamawa, aussi loin que possible d’Erthia, au plus profond des montagnes Astorg, se trouve un autre lieu, aussi désertique que celui-ci, mais pas de la même manière »

Avec un mystérieux sourire aux lèvres, il s’arrêta près des deux tonneaux de l’arrière, bénit intérieurement la fraicheur de la nuit du désert qui allais lui rendre la tache plus facile, et les poussa violemment au sol, les vidant de leur précieux contenu qu’il transforma artistiquement en une profusion de blocs, colonnes, pics glacés qui recouvraient maintenant la moitié arrière de la scène. Un étrange jeu de lumière s’était mis en place dans les éléments de cette construction éphémère, lui donnant un aspect irréel et fantastique. Jean-Balthazar se retourna alors, satisfait de son œuvre.

« Un désert de glace. »

Un désert qu’il allait devoir s’efforcer de conserver intact pour la durée du spectacle, ce qui au vu de sa maîtrise de l’élément, accentué par son âge, ne devrais toutefois pas se révéler trop difficile.

Il poursuivit en reprenant sa marche.


« Dans ce désert vivait un homme, et c’est de cet homme dont je vais ce soir vous conter l’histoire. »

Nouveau renversement de barrique. Celle de droite ce coup-ci. L’eau qui en sortie lui servit à dresser une demi douzaine d’écran, de formes diverses, aussi lisses que des miroirs et orientés selon des angles différents. Dans cette galerie de glace, le saltimbanque déambulait, racontant son histoire.

« On l’appelait « l’Homme Rouge » du temps où il ne vivait pas ici. C’était un assassin, ne méritant que mépris. C’était le tueur personnel d’un des grands princes d’Erathia, et qui pouvais sans aucune séquelle exécuter les plus difficiles contrats. Ses doigts étaient agiles, il pouvait fabriquer pièges, arc et carquois de la manière la plus habile qui soit.»

Chacune de ses paroles était accompagnée par des illusions prenant vie au cœur des miroirs glacés, montrant tout à tour une mystérieuse silhouette écarlate, Les fastes de la vie du Prince, la cité Erathienne au temps de sa splendeur, cet homme vétu de rouge, armé tour a tour de poignard ou d’épée, affrontant tour a tour différents adversaires qui tous finissaient par être tués.

« On disait le prince cruel, proche de la démence, aucune pitié pour es femmes, les enfants, les frêles. Il avait fait de l’homme rouge son homme de confiance, lui ordonnant toute ses missions sans l’ombre d’une once de défiance. Le prince était sans scrupules, et la pitié de l’homme rouge pratiquement nulle. L’assassin avait soif de pouvoir, il en vit à adorer un Dieu noir qui lui donna d’étrange capacités.»

Les images illustrant ces mots étais loin d’être joyeuses, ce n’étais que meurtre et violence suggéré, taches de sang sur le sol, silhouettes difformes volant dans le ciel, regards terrifiants et terrifiés ainsi que sourire carnassiers. Le publique était choqué. Les femmes cachaient les yeux des enfants, les hommes foudroyaient du regard cet impertinent imperturbable qui poursuivais sans perdre le fil sa tirade.

« Il vint un jour aux oreilles du prince, qu’un orphelinat n’avait pas payé ses impôts. Refusant d’admettre qu’une chose pareille étais normale, il s’y rendit immédiatement, l’homme rouge à ses cotés tel un fidèle vassal. Là bas impossible de lui faire entendre raison. Ce qu’il voulait, c’étais ses sous, un point c’est tout ; Exécution !

Voyant qu’il n’y avait rien à faire, il ordonna à l’homme rouge d’en faire son affaire. Celui-ci refusa. La colère du prince explosa. Il mit lui-même a feu et à sang les bâtiments, les femmes et les enfants.


Leurs cris résonnaient à ses oreilles.


Pendant que le prince devenu fou de délectais de son œuvre, l’homme rouge lui, s’enfuit. Ecœuré de ce qu’il venait d’assister, poursuivit par les voix des enfants assassinés. Il parti aussi loin que possible de ce maître sanguinaire, aussi loin que possible de ces sombres affaires, espérant qu’une fois éloignée, son âme retrouverais la paix.
»

Le saltimbanque fit ici une pause, contemplant les regards des spectateurs, du moins ce qu’il en distinguait. Partout ce n’étais que sombres reflets de colère, d’énervement ou d’incompréhension. Pourquoi cherchait-il à les choquer de la sorte ? Quelle était le but de cette histoire…

Il fit disparaitre des écrans les flammes sur lesquelles des silhouettes en ombre chinoises se dessinaient. Y prirent place les images d’une étendue gelée, au cœur de la montagne, d’une pauvre masure dans laquelle un homme au manteau écarlate rentrait.

Il reprit d’une voix plus douce : «
La vie de massacre et d’horreur qu’il avait mené, il tenta de la racheté dés lors. Il passa la totalité de son année, à travailler encore et encore, pour fabriquer des jouets qu’il destinait aux enfants de la contré. »
Les images de l’homme rouge travaillant se révélaient bien plus attendrissante pour le public. Totalement conquis par le sourire qu’on voyait naître pour la première fois sur les lèvres de l’ex-assassin, la joie était de nouveau de mise sur les visages. On entendais même ici où là, le rire d’un enfant.


« Une fois l’an, au jour anniversaire de son changement de vie, la nuit du 24 au 25 Soufflefroid, il usait de ses pouvoirs pour distribuer le fruit de son labeur »

Là, les illusions disparurent toutes instantanément et ne furent pas remplacées. Le saltimbanque relâcha son contrôle sur sa structure gelée qui commença, imperceptiblement mais de manière irrémédiable, à fondre.

Il se trouvait alors à coté du dernier tonneau encore non renversé, dans lequel il plongea les mains. Un long serpent de glace commença à en sortir, emprisonnant en lui des objets que Jean-Balthazar y avais préalablement plongé. Mais de cela les spectateurs ne virent rien, ils ne virent qu’un immense dragon de glace, l’illusion dissimulant le serpent, qui s’étirait lentement au dessus de leur têtes. De temps à autre, l’artiste desserrait l’éteinte glacé emprisonnant un objet et celui-ci tombait alors dans les mains d’un enfant émerveillé. C’étaient en effet des jouets que ces objets tombants du ciel : ballons, soldats, poupées et peluches, fabriquée avec amour depuis le longs mois en prévision de ce jour.

Le saltimbanque se concentrait intensément, sa plus grande peur était de perdre le contrôle de la structure ou d’un objet et que quelqu’un soit blessé. Heureusement, cela n’arriva pas.

Quand tout les cadeaux eurent trouvés propriétaires, il rassembla ses forces et dans une décharge d’énergie qui lui arracha un grognement douloureux, il fit exploser le serpent tandis que l’illusion disparaissait, de sorte que le publique cru que la neige qui tombait sur eux étais un dernier cadeau du dragon disparu.

Les applaudissements retentirent alors, nourris et forts, sur l’artiste épuisé par la performance effectuée. Il salua, une fois, puis deux puis trois avant de prendre finalement le chemin pour quitter cet endroit.

Seulement avant de descendre, il lança d’une voix claire qui se fit bien entendre :


« Avec les compliments du père Nowel !
»

Avant d’éclater de rire et de s’enfuir dans la foule des artistes qui attendaient d’entrer sur la piste, laissant derrière lui une scène trempées sur laquelle finissaient de fondre quelques gros glaçons.


[Parce qu’on sait tous au fond de nous que le père Nowel est une ordure…]
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Lika
Lika
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Cité : Muria - la Troupe
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Compétences: manipulation de la glace - discrétion - spécialisation à l'arc
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Re: [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé)
   [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé) EmptyLun 6 Sep - 6:12

Je ne me suis jamais souciée de qui que ce soit à par de moi-même durant des années.
Je n'ai jamais cherché à être une héroïne ni quoi que ce soit d'autre d'aussi glorieux tout comme je n'ai jamais voulu être adulée pour mes bienfaits. Mais ne me jugez pas trop vite, ne soyez pas si hâtifs. Car au fond de vous même ... êtes-vous mieux que moi ? Pouvez-vous me dire que vous n'avez jamais été égoïste une seule fois dans votre vie ? Ne me jugez pas, vous qui ne me connaissez pas, et je ne vous jugerais pas non plus. Chacun reste de son côté et le mien est ici, de l'autre côté du miroir, sur cette scène miteuse montée par les soins d'une Troupe naissante. Mon rôle aujourd'hui est de vous faire rire, ou pleurer, je ne sais pas encore très bien ce que je compte faire. Quoi qu'il en soit, soyez les bienvenus à mon spectacle, Ô nobles spectateurs silencieux.
Le spectacle avait sans doutes commencé depuis des heures, je n'en savais rien. En réalité, je réfléchissais encore à ce que j'allais faire, moi qui n'avait jamais été très douée pour tout ce qui concernait l'aspect imaginatif des choses. Voilà qu'on me demandait d'inventer une histoire, n'importe quoi qui serait en rapport avec le désert et bien évidemment, mon esprit n'était pas tout à fait formaté pour cela. J'avais beau me creuser la tête, aucune idée cohérente ne pointait le bout de son nez. Bien loin de stresser, puisqu'après tout, je n'étais obligée en rien de participer à ce maudit spectacle, je me disais tout de même qu'il fallait que je surmonte cette épreuve, que si jamais j'arrivais à faire quelque chose de potable Jilian me repérerais et peut-être qui sait, me laisserais entrer dans ses petits papiers. C'était une idée qui valait le coup puisque ma mission première était d'obtenir le plus d'informations possible pour le bien de Muria. Sans doutes une ou deux personnes étaient déjà passées sur scène car j'entendais de temps à autre les applaudissements enthousiaste de la foule. Peut-être qu'une troisième personne monterait sur scène avant moi, me permettant ainsi de trouver quelque chose de faisable. En même temps, comment vouliez-vous que je fasse quelque chose avec le seul don que m'avait donné Dame nature sur le thème du désert ? C'était pas que je manipulais la glace moi mais presque ! Elle était bien marrante la dame Jilian à nous imposer son thème pourri mais elle aurait pu penser tout de même que certain d'entre nous partaient avec un handicap !

Un courant d'air frais me fit frissonner, aussi stupide soit-il en plein désert.
Je me disais bien que ce n'était pas normal en plein soleil ou presque de frissonner aussi, je jetais un coup d'oeil rapide à ce qui se déroulait sur scène. Un homme que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam était en train de jouer son petit numéro. Mais ce n'était pas cela le plus important car de là où j'étais, je n'entendais pas vraiment ce qu'il disait non, le plus important était de voir ce qu'il faisait de son don naturel à manipuler la glace. Sur le thème du désert, il était difficile de faire quelque chose avec cet élément, surtout lorsqu'on restait borné au désert de sable mais lui avait eut la géniale idée de penser au désert de glace de Storghein. Bien sur ! Bon maintenant l'idée était prise mais cette découverte venait de faire germer un petit quelque chose dans mon esprit. Pourquoi se cantonner au désert en tant que grande étendue sans âme qui vive ?
Ce fut mal assurée que j'enfilais mes vêtements de scène dans un coin reculé, non loin des roulottes de la Troupe. Je tenais à ce que personne ne me voit avant d'entrer sur scène car ce que je portais comme ce que j'allais dire ne plairait surement pas aux gens. Il ne fallait pas se méprendre, je n'avais pas un esprit rebelle mais j'avais enfin une idée et, qu'elle soit peu appréciée ou non par la population, cela était le cadet de mes soucis tant que je remplissais mon contrat. Histoire de fierté personnelle.


~°~

Une ombre noire monta sur scène.
Vêtue de ce que vous appelez un débardeur en dentelle, dont le décolleté descendait jusqu'au bas du ventre pour venir se fixer par le biais d'un anneau au reste du costume, tout en noir, qui couvrait juste ce qu'il fallait ma poitrine, d'une jupe assez ample vers le bas, elle aussi en dentelle pour ce qui était des coutures et toute noire, de bottines en cuir noir et pour finir, de mitaines en dentelle de la même couleur, je m'avançais jusqu'au milieu de l'espace scénique et m"y asseyait. Relevant le voile de dentelle noirâtre qui me couvrait le visage, je dévoilais au petit public rassemblé devant moi et plus ou moins autour de moi, mon visage d'opaline. Mes yeux parcoururent un instant l'assemblée avant d'enfin me lancer. Après cela, je serais surement chassée de la cité, mais en fait, je m'en moquais. Je n'ai jamais voulu être une rebelle, mais j'ai toujours aimé la vérité.


« Laissez-moi vous conter une histoire. »

Un sourire triste s'afficha sur mes traits tandis que ma main se posait au sol. Une fine couche de glace recouvrit ce dernier tout autour de moi sur un rayon de deux centimètres. J'aimais le froid que procurait la glace et en plein désert, ce n'était pas du luxe !

« Il était une fois une cité merveilleuse du doux nom de Masda. Majestueuse, elle trônait fièrement aux portes du désert le plus chaud du monde connu. Havre de paix pour les passants et les marchands du désert, la cité permettait à bon nombre de gens de vivre à l'abri des brigands. »

Il était difficile de mentir plus. Une simple balade dans les rues de la Ptot Tàh permettait de se rendre compte que tout ceci n'était qu'un tissu de mensonges mais j'avais pris la précaution de ne pas citer le nom de la ville, je ne tenais pas à être expulsée tout de suite de la scène.

« La première chose que l'on voyait de la cité étaient ses portes que le sable venait lécher à longueur de journée sans jamais pouvoir pénétrer au cœur de la cité. Mais le plus beau restait sans doutes le palais du P'yra ... tout de marbre, tout décoré. Il était à l'image des palais de Muria ou de Storghein. Non, il était encore plus beau ! »

Alors que je parlais, la cité prenait forme sur la scène, à quelques pas de moi. Je continuais à regarder le public sans pour autant perdre le fil ni de mon histoire sordide, ni de ma concentration. Les portes étaient nées dès l'instant où j'en avais parlé, se sculptant dans la glace aussi facilement que dans du beurre. Puis les rues, les maisons riches ou moins riches et le palais étaient venus par la suite. J'avais fait une fidèle réplique de la cité à échelle réduite, juste assez grande pour que le fond de l'assemblée puisse la voir. Au fond trônaient les bas quartiers des esclaves, comme cachés par la splendeur du reste de la ville. Ce qui quelque part était le cas ici. Mais tout ceci ne faisait que commencer ...

« Dans cette cité aussi majestueuse soit-elle, une hiérarchie naturelle s'était imposée. Ainsi, le P'yra avait pris la tête de la ville tandis que les riches s'occupaient des pauvres comme ils le pouvaient. »


Je marquais une pause, comme si j'hésitais à continuer de parler mais en réalité, je m'amusais bien.

« L'esclavage. Ce mot était tabou en cette cité mais pourtant, il existait bel et bien. Les Almers au service des Nùas où comment s'occuper des pauvres quand on est riche. Ce n'était pas une mauvaise chose après tout, on leur offrait emploi, nourriture et toit n'est-ce-pas ? »

A cet instant, l'on pouvait voir naitre dans la cité de glace que je venais de construire des petites silhouettes. Certaines étaient courbées pour montrer les esclaves et d'autres bien droites pour montrer les maitres mais le plus délicat était de les faire bouger car le mouvement impliquer de renouveler en continu la glace qui les composait et donc de dépenser bon nombre d'énergie et d'être bien concentrée. Ce que j'étais pour le moment du moins.

« Cruels, les Nùas n'hésitaient pas à se servir des Almers pour assouvir leur caprices, laissant ensuite les pauvres âmes errer dans les quartiers sombres et populaires de la ville. Ils n'hésitaient pas à les tuer quand cela les arrangeaient, à les marchander ou encore, à les déposséder de leur terres. Cela était normal car après tout, ils leur offraient emploi, nourriture et toit n'est-ce-pas ? »

Un sourire apparu sur mes lèvres. J'aimais les regard furieux que me lançait l'assemblée mais pour autant, cela ne me perturbait pas du tout que personne n'aime mon histoire. J'avais mes raisons. Et puis ...

« Je vous l'avez bien dit non, laissez moi vous raconter une histoire ! »

A cet instant, la cité telle que je l'avais décrite s'évapora aussi vite qu'elle était apparue. Les Nùas esclavagistes avaient disparus pour laisser place au vide, au froid de la glace en décomposition. La chute m'avait évité une fin tragique sur scène bien qu'une vague d'incompréhension passe au travers de la foule. Mais au bout d'un moment, quelques rires s'élevèrent, sans doutes duent à mon propre sourire entendu et bientôt, des applaudissements se firent entendre. Mon histoire n'avait servi à rien, dès que le nouveau saltimbanque serait monté sur scène, ils auraient oublié ma mise en garde mais je m'en moquais, je n'avais pas raconté cette histoire pour aider qui que ce soit. La situation des Nùas était bien déplorable mais en tant que personne seule, je ne pouvais rien y faire. Juste montrer que ce qu'ils faisaient était mal ... et encore, je n'avais fait ce spectacle que pour deux raisons. La première était sans doutes pour dénoncer malgré tout la société Almer, même si au fond, leur histoires ne me concernaient pas vraiment et la seconde était d'attirer l'attention de la meneuse de la Troupe.

[ Bon je voulais m'inspirer de G.Orwel pour cette histoire mais j'ai complètement louppé mon coup et franchement, j'en ai marre de recommencer ce spectacle XD Désolée pour la syntaxe, le manque d'originalité et les éventuelles fautes d'orthographe mais je n'ai pas la patience de le recommencer une énième fois ! ^^" ]
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Ithilion
Ithilion
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Race et âge : Cydien de 32 ans
Cité : Silmarie
Métier : élémentaire

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Compétences bonus: illusion/Calligraphie
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Re: [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé)
   [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé) EmptyVen 10 Sep - 13:55

*Saltimbanque d'un jour : Ithilion*

Exan Ortals
Spoiler:
Age : 35 ans
Compétences : Manipulation du feu, manipulation de la terre, Acrobatie


"Enfin mon tour"

Exan Ortals trépignait d'impatience derrière les grands rideaux blancs sables. Le publique, venu en nombre ce soir, applaudissait chaleureusement l'artiste qui le précédait, une jolie femme vêtu d'une tenue légère toute en noire la rendant aussi belle mais aussi sombre que l'histoire qu'elle venait de conter.Mais trêve de rêverie,son tour arrivait et la il fallait faire place à la concentration dans son esprit. Le cadre de la soirée semblait idéal, la température extérieur bien qu'un peu fraiche recevait toujours un peu de chaleur du sable qui avait subit la fournaise de l'après-midi. Construire l'estrade sous ces conditions avait été un véritable calvaire. Il n'eut le temps de repenser à toutes ces heures de tortures, Jean Balthazar vînt à sa rencontre pour lui indiquer de rentrer illico sur la scène. Les spectateurs attendaient avidement la suite du programme qui se déroulait jusqu'à présent à merveille, dans une joie partagée entre eux et les acteurs.
Prenant une profonde inspiration; il s'élança dans une magnifique pirouette pour atterrir précisément au devant de la scène dans un jaillissement de flammes. L'entrée fût accueillit par un tonnerre d'applaudissement et de cris d'encouragements. Cela créa une sorte de vibration à l'intérieur même du saltimbanque qui s'adonna à cette transe s'emparant de lui au rythme endiablé des tambours s'élevant de nul part. Enchainant des suites d'acrobaties époustouflantes, les paumes de ses mains et de ses pieds étaient recouvert d'un feu froid, totalement inoffensive pour sa peau, laissant de longues trainés orangées dans l'obscurité de la nuit, formant ainsi des figures absolument magnifiques. Ce numéro s'inspirait fortement d'une pratique courante dans cette région du désert. Les bolas. Cela consistait à faire tourner de soit, deux boules de tissus enflammée rattachées à une chaine pour ensuite permettre à l'artiste de réaliser une vaste panoplie de figures.
Les percussions s'arrêtèrent subitement, tout comme l'acrobate qui se figea immédiatement dans une position de salut. C'est alors que retentit un gong, dont la puissance sonore accompagna quatre immenses foyers qui s'allumèrent dans un vrombissement effroyable, éclairant totalement la scène.
Puis les ténèbres engloutirent inexorablement les tribunes de son silence ainsi que de sa sombre lueur. L'acclamation s'en suivant fut largement plus triomphale que celle de son arrivé. Un immense sourire naquit sur son visage radieux, d'ou de grosses gouttes de sueur provoquées par l'effort dégoulinaient, ensuite, levant le bras en geste de remerciement, il se retourna vigoureusement pour disparaître dans une envolé de rideaux afin de laisser la place au suivant.



[bon bah désolé, c'est énormément moins que ce qui a été fait précédemment, mais je ne pensais pas faire si peu avec cette idée. Fin bon, ce n'est pas la quantité qui compte ( même si la qualité reste quand même limité ici aussi x) ^^']


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Chiko
Chiko
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Re: [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé)
   [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé) EmptyDim 12 Sep - 2:28

Représentation
Acrobatie
Discrétion/Maitrise de l'eau
Illusion

[Etant donné qu'il y avait une guerre de câlins sur la chatbox lors de la rédaction de ce post, j'espère que vous serez indulgent de la qualité XD]

La salve d'applaudissement commençait à s'estomper dés l'instant où ils se décidèrent à monter sur scène. Un simple mouvement de tête avait suffit à conclure cet accord, et il se montrèrent aux spectateurs, seuls, sur cette scène nue. Le moindre de leurs gestes semblaient scrutés, ils restèrent alors droits, sans bouger. Les rumeurs courraient, comme quoi c'était la première fois qu'ils se produisaient en spectacle à proprement parler. En tout cas, cet air crispé qui envahissait leurs corps ne semblait pas le contredire. Cid et Nemya, frère et sœur – danseurs – Elfes. Les affiches n'en avaient pas livré plus sur leur numéro.

Dans la pénombre qui régnait en ce début de soirée, ce dernier ne paraissait pas très engageant. Intrigués, voire gênés, le public ne cessait de les dévisager et leur regard semblait être le chemin privilégié du stress, du malaise et de l'angoisse que les deux artistes passaient involontairement à leur spectateurs. Cette situation d'immobilité, de paysage morne et mort défilerait sur leurs yeux longtemps ? Inquiète semblait Nemya plus que son frère, elle tourna légèrement la tête, et tous deux semblèrent échanger un regard d'incompréhension. Peut-être que ce dernière fit rappeler à l'étourdi qui s'occupait du fond musical qu'ils n'attendaient que lui. C'est ainsi que le premier coup de tambour résonna à travers la scène, tel une onde sismique qui annonçait un tremblement de terre sans précédent.

Ce bruit, après quelques minutes de silence, provoqua un léger sursaut dans le public qu'aucun des deux danseurs n'avaient eu le temps d'apercevoir, ils étaient partis. Les torches enfin allumées, tous les observèrent s'envoler avec une telle énergie qu'ils ne semblaient plus les mêmes, les pantins cadavériques, de noirs vêtus laissèrent la place à une jeune fille élégante, rousse avec une robe dans les tons orangé et beige que l'on aurait cru grise dans le noir. Quand à son frère, lui avait bel et bien une tunique noire, mais une chevelure blonde déguisait son cuir chevelu.

Les percussions assuraient le rythme de la danse, et eux la créaient. Tous deux se précipitèrent l'un contre l'autre, sans ralentir, avant que la jeune femme ne pose son pied sur les mains de Cyd et s'envole, tout en retombant comme une plume. Leurs vitesses étaient si prodigieuses qu'ils semblaient être dans une autre dimension, où la gravité ne faisait pas retomber chaque mouvement à peine commencé. Plus le temps passait, plus ils accéléraient. Il ne fallu que quelques secondes d'acrobatie, de voltige de part et d'autre de la scène pour que l'effet escompté prenne enfin place : Nemya se confondait peu à peu avec son costume voilé, et sa tête ne fut bientôt plus qu'une ombre. Si harmonieuse, les mouvements si ample que la couleur sable s'étendait sur toute la scène. Ondulée, tel un serpent en suspension, ses sauts se faisaient de plus en plus haut. L'illusion était là, le désert avait pris possession de la scène. Où que les spectateurs tournaient la tête, le désert y demeurait. Des bruits de pas envahissaient la scène, impossible de savoir où se cachait réellement Nemya...

Tandis que les dunes s'étendaient sur le long de la scène, peut-être que certains s'étaient aperçus qu'il manquait quelque chose. Plutôt quelqu'un. Il semblait que la jeune femme s'était dédoublée, voire avait fabriqué plusieurs clones d'elle même, mais le jeune homme ne laissait aucune trace. Pourtant Cyd s'était éclipsé en étant certain que personne ne le remarquerait. Il faut dire que sa sœur occupait la scène a merveille. Et puis le désert est bien qualifié comme un endroit où personne ne réside. Mais ça n'était pas le cas pour tous les déserts. Ptot-Ha était bien un joyau du désert, autre que sable et dune. Il remonta alors le plus discrètement possible sur la scène, en effectuant une pirouette, avec un sceau d'eau accroché à son pied.

Face au feu d'artifice qui pétaradait dans tous les sens de sa jeune sœur, il s'apprêtait à tirer le bouquet final. Se rapprochant du centre de la scène, il posa telle une ombre son réservoir d'eau qu'il transforma après quelques secondes de concentration, en geyser qui retomba en cascade. Le liquide en suspension semblait avoir arrêté le temps. Le silence régnait, tandis que l'eau s'amusait à défier la gravité. Quelques perles voltigeaient, tandis que d'autres s'écrasaient indéniablement contre le sol, provoquant un bruit de tonnerre.

Une dernière voltige. La plus belle, la plus aboutie sans aucun doute. Avec les petites perles d'eau qui frétillaient autour d'eux, elle mit fin au spectacle.
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Chef soleil noir
Elly
Elly
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Race et âge : Nùa - 32 ans
Cité : Erathia/La Troupe
Métier : Officiellement : Saltimbanque - Officieusement : Assassin

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Compétences: Transformation animale en panthère ; Acrobatie ; Torture
Compétences bonus: Discrétion ; Survie ; Dévouement (voir Profil)
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   [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé) EmptyMar 14 Sep - 9:49

Les étoiles étaient montées haut dans le vaste ciel. La température avait baissé, faisant grelotter les spectateurs qui s’étaient imperceptiblement rapprochés les uns des autres. Tout n’était que silence, un silence rituel et profond, que rien ne semblait pouvoir troubler.
Les hommes, les femmes et les enfants présents étaient en haleine, encore tout ébaubis de la performance précédente, comme s’ils s’étaient envolés au firmament en même temps que la dernière pirouette. Ils planaient, hors de la sphère quotidienne et de ses soucis. L’éclat de leur œil montrait qu’en eux tous s’était réveillé un trésor enfoui depuis longtemps dans les abysses de leur cœur : l’innocence. Ce n’étaient plus des individus qui étaient là, mal installés sur des planches moisies et inconfortables, c’étaient des rêves, des souvenirs, et un bonheur rayonnant qui semblait embaumer l’atmosphère.
Les éclairages aspiraient les ténèbres environnantes, et autour sur la scène, sur ce morceau de désert réquisitionné pour la nuit, une aura éclatante, apaisante et salvatrice enluminait tout, presque comme en plein jour.

C’est en ce moment de suspension temporelle qu’Elly Sora fit son entrée. Sous forme de panthère, elle s’était tapie et dissimulée dans les ombres du désert pour approcher sans être pressentie.
Son corps élancé pénétra le sphère de lumière, et, dans le même temps, ce fut comme si l’air s’était solidifié. A l’insonorité sereine s’était substitué un mutisme gênant. L’animal avançait non sans grâce, à pas lents et mesurés, sans même s’enfoncer dans le sable. Sa lourde tête était tournée vers le sol et l’on eût dit qu’il ignorât la présence de la foule tout autour de lui.
Doucettement, le félin décrivait de larges cercles concentriques, qui se rapprochaient du centre.
Après quelques minutes, que rien ne troublèrent, la bête arriva enfin au cœur de la scène. Elle s’assit, et alors enfin, son regard croisa celui du public, qui retenait son souffle.
Les yeux de l’animal étaient troublants, d’une couleur noisette inhabituelle. Cernés de blanc, ils semblaient lire en chacun, sans aucune retenue ni empathie. Et, alors que les luminaires faiblissaient et rendaient l’ambiance plus mystérieuse encore, la gueule de la panthère s’ouvrit large, son corps se raidit, ses griffes se rétractèrent en un mouvement spasmodique, et sous la fourrure tachetée et luisante apparut une silhouette féminine.

Il n’y avait aucune musique, seulement une femme qui émergeait de la bête, qui semblait naître d’elle et d’épanouir. Doucement elle se dressa, et une fois qu’elle fût debout, les bras et le menton tendus vers le ciel étoilé, comme si elle allait s’envoler à l’instant, elle baissa enfin les yeux vers les spectateurs hypnotisés. Son regard noisette faisait écho à celui de la panthère. Quiconque la regardait de front ne pouvait le faire bien longtemps sans éprouver l’étrange sensation d’être nu et exposé, honteux et repentant.
Elly Sora, au centre de cette foule silencieuse, brillait d’une lueur pâle et lénifiante. Son habit était une robe, une robe longue couleur désert, très simple, mais qui scintillait discrètement. De longs pans de tissus tombaient le long de ses bras, et oscillaient au gré de ses mouvements.

Alors, dans cette immobilité gênante, commença sa représentation. Elle dansait, tournoyait et jetait ses bras dans l’immensité. Chacun de ses gestes était une ode au désert. Elle semblait le bénir et le remercier en une pieuse bénédiction. Ses sauts agiles et aériens laissaient dans le sable des empreintes légères et c’était comme si elle dessinait avec son corps. Un tableau éphémère et précieux. L’on eût voulu saisir cet instant d’éternité.
L’on eût aimé enfermer cette femme et la faire danser dans l’immuabilité des choses et des êtres.
Dans les gradins, personne ne bougeait plus désormais. Les étreintes s’étaient desserrées, et les yeux étaient rivés sur la danseuse à la peau hâlée qui brillait de mille ardeurs.

Le ballet de son corps durant encore un peu. Doucement, ses gestes allèrent decrescendo et la saltimbanque aux cheveux noirs rejoignait le centre de la scène. Elle s’accroupit progressivement, et sans qu’on eût pu voir vraiment les étapes de la transformation, la panthère refit son apparition. Elle s’étira, comme en un salut, et s’éclipsa d’une foulée légère, sous les regards incrédules du public.
La nuit avait recouvré son calme et sa sérénité, maintenant qu’Elly Sora s’en était retournée.
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Meneuse troupe
Jillian
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Métier : Saltimbanque

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   [DA] Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert, Fatal est l'amour... [Spectacle] (terminé) EmptyLun 13 Déc - 14:01

Silence !

L'ordre figea la foule. Une Saltimbanque se tenait au milieu de la scène, enveloppée de la tête au pied dans un tissu rouge vif qui recouvrait ses longs cheveux violets et cachait la moitié de son visage. Une tigresse aux dents de sabre était assise impérieusement à ses côtés. Toutes deux jugeaient le public d'un regard féroce, menaçant même. Ce n'est cependant pas par peur que tous ces gens se turent. Aussi charismatique qu'était la femme et aussi aiguisées, les crocs de sa bête, c'était avant tout la stupeur qui les obligea à obtempérer. Comment osait-elle... ?

A peine eurent-ils le temps de penser à protester que le spectacle commençait. A partir de là, ils n'avaient plus leur mot à dire. Ils allaient même subir, pensa Jillian. Un silence de mort pesait maintenant sur l'assemblée. Rien ne se passait. Seul ce silence de plomb qui se faisait pesant à présent. Assourdissant. Quelques rires gênés s'élevèrent du public, et comme encouragés, des murmures étonnés, d'autres moqueurs, les rejoignirent.

Comme sa maîtresse l'avait fait un peu plus tôt la tigresse les fit taire. Elle bondit au devant de la scène et poussa un rugissement monumental qui fit trembler le désert. A nouveau calme, mais de plus en plus surpris le public n'osa plus prononcer un mot. Et c'est ce que Jillian voulait.

Le silence. Il était à la fois le seul ami du voyageur dans le désert, rassurant et éclaireur du moindre danger, mais aussi le pire ennemi. De quoi faire perdre la raison à n'importe qui, prisonnier de la solitude et de ce silence infernal.

Il accompagnerait les premiers pas du public dans le désert...

Commandés par les ordres muets de Jillian, des Saltimbanques s'agitaient autour de la scène. Et avant que les spectateurs n'aient eu le temps de comprendre quoi que ce soit, d'énormes feux s'élevèrent, encerclant le public de leur étreinte chaleureuse. Au même instant ce qui s'apparentait à des projecteurs braquèrent leur lumière sur les Almers. Il s'agissait d'un savant montage que la Meneuse avait confectionné pour créer une lumière aveuglante avec la seule aide de bougies et de lentilles. Plongés ainsi sans prévenir dans ce bain rayonnant, beaucoup sursautèrent. Quelques uns crurent bon de féliciter un tel prodige par des applaudissements gênés. Mais ils furent rares. Car tous s'interrogeaient. Ils ne savaient pas encore à quelle sauce la Saltimbanque allait les manger.

Les feux qui entouraient l'assemblée rendaient l'atmosphère de plus en plus lourde. Etouffante. De cette chaleur accablante qui faisait perler les fronts, râler les bêtes. Et rendait fous les voyageurs !

Jillian les emmenait au coeur du désert.

Pas très original, certains pourraient penser. La plupart des spectateurs étaient Almers et vivaient dans le désert depuis leur naissance. Si cette prétentieuse pensait les impressionner c'était raté ! La chaleur était pour eux familière, et si Jillian ne la supportait plus depuis le début de son séjour à Ptot Tàh, tous ici y étaient habitués.

N'ayez crainte, ça, la Saltimbanque le sait déjà. Ne croyez pas qu'elle s'en tiendra là. Doucement un courant d'air balaya la foule, emportant avec lui quelques gerbes de sable. Des toussotements répondirent à ce premier assaut, et Jillian répéta l'attaque. Le coup redoubla de violence. Le suivant encore plus. Les bras levés vers le ciel, la Saltimbanque commandait les vents avec une violence et une colère surprenantes. Comme si elle tenait personnellement à ce que ces gens souffrent. Quelques cris protestataires s'élevèrent. Mais Jillian ne les écoutait pas. Imperturbable, elle déchaînait bise, sirocco et alizé. Jusqu'à ce que tous se retrouvent au milieu d'une tempête. Ajoutée à la chaleur, la scène était tout bonnement insupportable. Le sable poussé par la brise giflait les visages courroucés ou s'engouffrait dans la bouche de ceux qui se plaignaient. On ne voyait plus son voisin, perdu dans les volutes de poussière, prisonnier de cette chaleur infernale qui devenait insoutenable. Invivable.

Depuis la scène, Jillian observait les spectateurs qui se battaient en vain contre un ennemi invisible mais assassin qu'elle-même contrôlait. La colère tirait ses traits et la rendait plus effrayante encore que le désert qui se soulevait sous son commandement. C'est alors que les feux s'éteignirent. Le déluge de sable prit fin. Ses grains dorés avaient recouvert l'assemblée, et certains s'empressaient de dégager leurs vêtements de cette substance désagréable. Le froid du désert revint, presque agréable après une telle fournaise. Des hommes énervés se levèrent, désignant Jillian d'un doigt accusateur, l'insultant de tous les noms possibles. Sans ciller, le visage fier, la meneuse les défiait du regard.


Le Désert ! Vous le connaissez bien, hein ? Vous vous vantez d'en être les maîtres, vous avez battis des merveilles sur son sol capricieux. Vous pensiez l'avoir mâté pas vrai ? Regardez pourtant, dans quel état il vous met !

Elle allait hurlé toute sa rancœur envers ce peuple, qu'elle estimait suffisant et prétentieux. Le vent s'était levé à nouveau, portant la voix de la meneuse et ses remarques cinglantes.

Vous êtes vraiment naïfs ! Et arrogants ! La réussite de votre cité n'est pas la vôtre, vous n'êtes pas responsables de sa renommée. Alors oui, on en entend parler de la belle Ptot Tàh. Mais pas de tous ses aspects...

Voilà qui expliquait le comportement de Jillian, son excès de colère et cette leçon de morale déplacée. La réputation de Ptot Tàh ne tarissait pas d'éloge ! Le miracle du désert, le symbole de la maîtrise de l'homme sur son environnement, les exploits architecturaux et bien d'autres légendes arrivaient aux oreilles des cités voisines. Mais pas toutes les légendes...

Ben ouais, quelle cité pourrait se vanter d'être grande et puissante alors qu'elle est construite sur le dos des esclaves ?

La foule se souleva. Un souffle de colère la faisait frissonner, et son courroux terrible allait bientôt éclater sur la Saltimbanque et sa langue bien pendue. La prestation de ses prédécesseurs avait poignardé l'amour propre des Almers, et Jillian s'était vite saisi du manche du couteau pour le remuer dans la plaie béante dans leur orgueil. Elle n'en sortirait pas indemne. Pourtant, la meneuse souriait, sûre d'elle, en voyant les habitants du désert se lever et vociférer avec violence des mots qu'elle ne comprenait pas. L'un d'entre eux, fou de rage, se jeta sur la scène. Il fut accueilli par le rugissement effrayant de la tigresse aux dents de sabre qui dissuada l'homme en colère de continuer. Et avant que d'autres n'aient la même idée et que la menace de Sam ne suffise plus, Jillian offrit à la foule une révérence et quitta la scène. Sans applaudissement.

Les Almers quittèrent rapidement la tribune, certains furieux de la provocation des Saltimbanques, d'autres poussés gentiment par le reste de la Troupe, restés diplomates.

Le désert reprit ses droits, et le froid nocturne enveloppa les roulottes où tous s'affairaient pour remballer. Parmi l'agitation et les rires, un homme se frayait un passage vers le repère de Jillian.

Les mots de la meneuse avaient fait mouche.
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