C’était une nuit paisible au port de Storghein. L’air marin froid semblait encore plus glacial ce soir là, signe que l’automne semblait se manifester. Mais rien n’était moins sûr, après tout mis a part les quelque sapins et cèdres, aucun arbre n’avait lieu de perdre ses feuilles, ici. Une métaphore que Siana semblait aimer, était la confirmation de ce qu’elle avait toujours cru, même chez les arbres. ‘’Les faibles ne peuvent pousser dans le froid mordant de la cité des neiges. Il n’y à que les plus forts qui y survivent’’. Chose rare, ce soir là, la jeune compagnon de la reine avait faim, et avait décidée d’aller manger à la taverne non-loin du port, ce qu’elle fît.

En entrant dans l’endroit, l’air d’alcool et de relents lui donna un haut-le-cœur, signe qu’elle n’avait pas mis les pieds dans une telle porcherie depuis la mort de Jörmund. En un mot : longtemps. Elle soupira et alla s’asseoir sur une chaise près du comptoir en commandant un bout de sanglier salé. Elle aurait pu rester longtemps nostalgique, mastiquant simplement la viande, se disant que son défunt mari en aurait bavé, et qu’il n’aurait pas arrêté de lui piquer des morceaux, mais… non. Un homme, visiblement encore plus stupide qu’il ne l’était à jeun, vint s’asseoir à côté d’elle. Réflexe numéro un : écarter les yeux et regarder la fuite sur un tonneau de bière, un peu plus loin. Mais bien entendu, et malheureusement, les hommes ne se laissent pas abattre si facilement.

- ''T’es seule, beauté?''

Et qu’arriverait-il si elle disait non? Bah! De toute façon, ce n’était pas son genre de mentir, autant faire face à nos problèmes tel qu’ils viennent. Sans se retourner, elle lui répondit.

- ''Oui, pourquoi?''

Elle n’en attendait pas moins de ce gros pervers qui sourit de toutes ses dents pourries. Comme si il pensait avoir une chance, non… L’ombre d’une chance. Il approcha sa bouche de l’oreille de la demoiselle, qui ne put s’empêcher de reculer un peu, et ‘chuchota’ de sa voix rauque :

- ''Si tu viens dans ma chambre, je peux te garantir que tu te souviendras de moi.''

Et là, il fit la pire chose qu’il pouvait faire à Siana Fenris… Tout en lui bécotant le cou, il glissa une main effrontément sournoise sur sa cuisse, qui montait lentement vers l’entre-jambe. C’en était trop, la dame pouvait être belle, ca ne voulait certainement pas dire qu’elle était ici pour faire des galipettes, et l’homme aurait dû s’en rendre compte plus tôt, car maintenant il était trop tard :

- ''Comme t’es chou.'' Dit-elle, le plus sarcastiquement du monde

BANG! La tête de l’homme alla percuter le comptoir de bois, y laissant une tache de sang remarquable. Tout c’était passé en une seconde, la main gauche de la compagnon se plaçant sur la tempe droite du pervers, forçant sa tête à aller embrasser la table de boit qui venait d’être nettoyée plutôt que cou de la dame. L’homme s’effondra en gémissant. Elle n’y était pas allée trop fort, mais il devait certainement risquer une commotion cérébrale. La musique, les rires gras, les chansons… tout s’arrêta net, les yeux se rivant sur la demoiselle blonde qui se levait et payait le repas qu’elle n’avait presque pas mangée. La seule chose qu’on pu entendre, fut les gémissements de douleur de l’homme et les pas de Siana qui sortait du bâtiment, avec un air de dégoût flagrant au visage. Sortit, elle prit une grande inspiration; elle pouvait maintenant respirer autre chose qu’un mélange de l’haleine des autres, ce qu’elle apprécia. Elle se dirigea vers une ruelle qui aurait effrayé une dame normale, et y pénétra, sans même hésiter.

Il faisait sombre, mais on voyait le bout, c’était déjà ça. Ses talons résonnait dans la ruelle, puis elle les entendit se dédoubler… Quelqu'un la suivait. Elle se retournait, et vit deux hommes, assez baraqués, qui marchaient à grand pas vers elle. Elle fit un pas de côté, croyant qu’ils voulaient simplement passer… Mais non, leur trajectoire se corrigea immédiatement vers elle. Elle les regarda arriver, et ne dit rien, pensant qu’il allait y avoir de l’action. Deux hommes en même temps, sans utiliser Queen saw allait être difficile…

Les deux hommes continuaient à se rapprocher, et ils se dirigeait sans aucuns doutes vers elle. D'autres violeurs? Le dernier qu'elle avait vaincu était maintenant eunuque, car Siana sait très bien qu'un tel homme sans son outil principal est inoffensif. Pour elle, c'est comme dégriffer un chat: comme ça, à l'avenir, il n'y aura plus de petits accidents comme ceux-là. Une voix l'interpela soudainement... Pas familière, mais une voix qu'elle avait entendu ça et là dans les quartiers des compagnons, alors qu'elle allait et venait: Annabeth. Les deux blondes ne s'étaient jamais vraiment parler, et Siana ne connaissait honnêtement rien d'elle. Ce qu'elle voyait, au premier abords, était une fille qui lui ressemblait beaucoup: Qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, mais qui garde un certain goût, pas un gars manqué, quoi! C'était une chance que la dame s'ait souvenue du nom de sa camarade, car la mémoire n'est pas éxactement son fort!

- ''Ah! Annabeth!'' Dit-elle, un sourire au lèvres

On oublie tout de suite le grand jeu de comédienne: Siana est bonne pour cacher ses émotions... pas l'inverse. Son sourire qui se voulait un sourire de contentement resemblait plus à un sourire des plus forcés. Par chance, elle ne s'en rendait pas compte elle même, et se croyant assez crédible, décida de jouer le jeu comme l'elfe qui la cerra dans ses bras, en lui rendant l'acolade qui se voulait amicale. Amicale n'était encore une fois pas dans les gènes de l'Astorg, elle sembla donc un peu maladroite voir déstabilisée... Mais ca allait, ce n'était qu'un calin, après tout, elle n'était pas en train de jouer une pièce de théatre! Il faut dire que l'incapacité à ne serait-ce que feindre la satisfaction lui fit très mal... Mais vraiment très mal. Un genre de serrement dans la poitrine. Avant, elle aurait pu être parfaite dans ce petit rôle, de la jeune femme avec pleins d'amies super proches d'elle... Mais, plus maintenant. Pas depuis la mort de Jörmund. Avait-elle si changée? N'était-elle pas la femme que son défunt mari avait aimé? C'était des questions comme celles-ci qui trottaient dans l'esprit de la compagnon. Mais trève de bavardage, Annabeth était venu l'aider, et elle en était reconnaissante...

- ''T'as l'air d'avoir des ennuis. T'inquiète, si ils tentent quelque chose, je t'aide.''

Un peu plus directe que ce qu'elle croyait, mais ca allait faire l'affaire. Elle sortit un sourire un peu moins forcé que tout à l'heure et se précipita à répondre.

- ''Oh... Non! Ces charmants messieurs doivent bien savoir à qui ils ont affaire! Si ça se trouve, ils ont perdu leur chemin et sont en quête d'information.''

- ''Alors, l'entraînement, pas trop dur?''

Entrainement? Elle n'avait pas eu d'entrainement aujourd'hui... Ni même hier! Elle se précipita à encore une fois jouer le jeu.

- ''Ne m'en parle pas! J'ai bien cru m'avoir déboîtée l'épaule, ce matin, durant l'entrainement! J'ai encore de la difficulté à niveler la force avec laquelle je frappe... Mais je fais des progrès, c'est l'important! Et toi?''

Les hommes s'échangèrent un regard des plus hésitants. L'idée d'Annabeth semblait fonctionner à merveille! Tant mieux! Qui sais... Les deux hommes feraient peut-être demi-tour et partiraient. C'est alors qu'un des deux se décida finalement à ouvrir la bouche. Il n'était pas saoul... Enfin, pas tant que ça, car son haleine n'arrivait pas à la cheville de la collection d'odeures fétide qu'on pouvait trouver dans la taverne. Ca jouait en leur faveur, puisqu'ils n'avaient pas les sens assez affaiblies pour tenter quoi que ce soit de stupide.

- '' On ne faisait que passer, puis en vous voyant on à cru que vous étiez quelqun que nous connaissions, veuillez nous excuser.''

Mais... ils restaient plantés là. Ils ne passèrent pas leurs chemins, bien au contraire, ils restaient là à regarder les deux demoiselles. Ca semblait sérieu... Il fallait donc en rajouter.

- ''Ah d'accord! Oh, Annabeth! Crois-tu que Sig va t'envoyer quelque part en mission? Il parait qu'il y a eu des cas d'attaques de bandits sur les routes menant à la cité, et que Sig comptait y envoyer quelques compagnons! J'espère vraiment être parmis les choisis, ca fait quelques temps que je n'ai pas eu un vrai combat à me mettre sous la dent!'' Dit-elle, le plus naturellement du monde

Bien entendu, ces trucs de bandits, c'était... plus ou moins vrai. Il y à toujours quelques pilleurs sur les routes ça et là, mais rien de spécial n'avait été signalé à Sigfried pour que les compagnons ne s'en mèlent. Ca y était... Les hommes semblaient intimidées, et avec de brefs 'excusez moi', ils poursuivirent leur chemin, passant à côté des deux jeune femmes. Siana afficha un léger sourire de satisfaction (et de reconnaissance, bien entendu) à Annabeth quand elle sentit la froideur de la lame d'une dague sous sa gorge. Son sourire disparu pour laisser place à un regard méprisant, dirigé vers l'autre homme qui restait là, un peu plus loins.

- '' Tu bouges, tu crèves.'' Dit-il le plus calmement du monde, non sans afficher un sourire

La main de Siana s'était instinctivement dirigée vers le manche de Queen Saw, mais elle ne dégaina pas. Ca aurait bien évidemment causé sa perte, et peut-être même celle d'Annabeth. Elle obéit docilement, en regardant sa camarade avec un regard de marbre qui voulait dire 'N'hésite pas'. Siana n'en avait rien à faire, de vivre ou de mourir, mais elle ne voulait certainement pas emmener sa nouvelle amie dans la tombe avec elle. Elle savait que la force d'Annabeth résidait dans son arc et dans ses poings, et si l'arc lui semblait être le meilleur moyen d'en finir, elle ne voulait aucune hésitation de la part de l'elfe si elle comptait tirer sur l'homme qui retenait la retenait. Il restait à voir ce qu'elle comptait faire.

- ''C'est toi, qui à essayé de tuer notre ami, dans le bar?''

Siana Fenris n'était pas du genre à narguer quelqun.

- ''Je n'ai pas essayé de le tuer...'' Elle aurait bien rajoutée un 'sinon il serait mort' mais s'abstint

C'était à Annabeth de jouer, maintenant, voyons ce qui aller se passer.


Modération Zihark : Peut-être ai-je mal lu mais n'as-tu pas dit dans ton précédent post que tu n'avais pas ton arme ?

Siana avait besoin de garder son assurance, même si la situation aurait fait paniqué plus d'une fille, elle n'allait pas plier. Elle resta donc là, à regarde sa camarde avec un regard insistant, qui voulait dire 'ne t'inquiète pas pour moi'. Elle esperait vraiment que Annabeth allait comprendre le message et... tirer sur l'homme qui tenait l'Astorg en otage. Même si elle manquait son coup et que Siana était touchée par la flèche, ca déstabiliserait assez l'ennemi pour donner une porte de sortie aux deux demoisellesé

- ''Oh, euh... Je... Au revoir Siana!''

Quoi? Elle... Elle l'abandonnait? Non, ce n'était pas du genre des compagnons, et probablement pas du genre d'Annabeth! Et pourtant, l'elfe s'était lancée vers la sortie de la ruelle, Siana regardant le spéctacle on-ne-peut-plus bouche-bée, ne savait pas dutout comment réagire. Son amie, une compagnon de la reine, la laissait au mains de deux violeurs et probablement meurtriers? Non... elle devait avoir un plan. Et c'était effectivement le cas, car rendu à l'autre baraqué, elle esquiva le coup (très lent) de l'homme, et repondit avec un poing solide dans le bide. L'effet escompté arriva, et ce fut la fin du combat pour lui: Il se cabra de douleure, et il recu un coup dans la nuque, ce qui le mit K.O. Siana esquissa un sourire, cette fille avait cinq ans de moins qu'elle, et elle savais se battre aussi bien (si pas mieux) qu'elle. L'astorg aurait tendance à la voir comme une menace au titre de capitaine des compagnons, mais pas cette fois, pas aujourd'hui. L'elfe banda son arc, et tira. Le réflèxe numéro un de la compagnon en otage fut de fermer les yeux, puis entendant le cris de l'homme qui la relâcha, elle se retourna juste à temps pour le voir déguerpir, horrifié.

- ''Eh bien...'' Dit-elle, en se retourna vers Annabeth

- ''Alors, t'en dis quoi? Pas mal, hein?!''

Oui, Siana était orgueuilleuse, et oui, ca la rendait mal à l'aise d'avoir l'air aussi faible devant son amie compagnon, mais un trait de caractère qui était propre à l'astorg était sa capacité à reconnaître ses propres tors, et à féliciter les bon coups des gens, aussi, avec un léger sourire, elle répondit:

- ''C'était vraiment impressionant, Annabeth, merci.''

Elle n'avait pas un ton de groupie, mais un ton plutôt sérieu en contraste avec le sourire qui étirati ses lèvres. Ce ne fût qu'a cet instant qu'elle lâcha le manche de Queen saw, pour dépasser Annabeth en direction de la sortie de la ruelle, puis se retournant, lança:

- ''Tu viens? Ils risquent de revenir.''

Elle ne put s'en empêcher, cependant, et s'arrêta à côté de l'autre bougre, qui était complètement parti, sonné. La seule chose qui empêchait Siana de le castrer était Annabeth, qui n'avait pas à être témoin de cela. Elle ne s'abstint pas de mettre son pied sur la gorge de l'homme, son talon offrant une pression qui pouvait s'avérer dangereuse si on l'appliquait assez longtemps. Elle fît pivoter ton pied, et donc son talon, sur la gorge de l'homme, comme si elle écrasait une cigarette, un visage des plus froids et dénudés d'émotions trônant sur son visage. Elle pouvait peut-être l'estropier d'une façon un peu plus subtil, qui sais! Elle augmenta légèrement la préssion.

- ''Je hais ce genre d'homme...'' Murmura-t-elle

[H-RP= Désolé, je sais que mon post est... très court! ^^'']

Siana sentit la main d'Annabeth se poser sur son épaule, ce qui lui fit déja relâcher un peu la préssion sur le cou de l'homme. Oh qu'elle avait envi de le tuer, de lui écraser la tranchée et de le voir vomir ses tripes avant de mourir. Mais... Non. De toute façon, son amie l'elfe lui en empêchait en la tirant, l'obligeant à finalement retirer son pied. Croire que Siana entacherait la réputation de ses compagnons... Compagnons, c'était mal la connaître, elle aussi. Elle n'aurait jamais tué l'homme, mais la blonde était reconnue même parmis ses camarades comme étant froide, sans-coeur et parfois même sadique. Ceci ne nuisait tout de fois en rien à la réussite proféssionelle de la demoiselle, en autant que la personne reste en vie. Si il perdait quelques doigts, au contraire, ca montrait qu'elle était parmis l'élite, et qu'ils n'entendaient pas rire. La seule chose qui pouvait être dangereux pour elle et ses compagnons était son caractère vindicatif... toujours vouloir se venger. La vengeance habittait Siana depuis la mort de Jörmund, et rien ni personne ne pouvait changer cela. On ne pouvait que faire comme Annabeth: L'apaiser.

- ''Tu vaux bien mieux que ça, Siana. N'oublie pas que tu es une Compagnon de la Reine. Ne salie pas notre réputation en agissant comme aurait agi cet abruti. Tu n'es pas comme eux, ne l'oublie pas.''

- ''Ne t'inquiète pas, je ne l'aurais pas tué... Enfin, je crois.'' Dit-elle, un réel léger sourire sur les lèvres

C'était un sourire qui se voulait plaisantin, mais qui, dans la situation présente, était un peu... étrange. Mais bon, c'était Siana, aussi coincée était-elle, les blagues qu'il lui arrivait de faire (oui oui, elle en faisait!) n'étaient pas à prendre au premier degré. Elle
ne se fit pas prier pour quitter la ruelle avec son amie. Pourquoi? Elle voulait se battre, et ça, c'était dangereux pour la réputation des compagnons, et elle le savait. Si l'autre revenait avec des amis, elle sortirait Queen Saw et une boucherie s'en suivrait, et elle le savait. Elle préferait donc quitter les lieu avec l'elfe avant que ca ne se produise.

- ''Encore merci pour le coup de main. J'avoue que tu m'as inquiétée un moment, en te dirigeant vers la sortie de la ruelle.'' Dit-elle avec un mi-sourire, et un ton qui malgré le fait qu'elle tente de garder sérieu ne le sonnait pas

Était-ce ça, que de parler avec une amie? En toute franchise sans craindre de montrer nos émotions? L'astorg avait oubliée. Elle avait coupée tout les ponts avec tout ses amis de son... ancienne vie, et avait même perdu de vue sa petite cousine qu'elle chérissait; Abigaia. Elle avait depuis longtemps arrêtée de se demander où celle-ci était passée. Probablement ne vivait-elle même plus à Storghein, et ça lui était égal. La revoir lui ferait probablement trop pensée à son mariage, qui avait été fantastique. Pourquoi? Parceque cette cérémonie avait été trop parfaite, et avait fait parti des évenements du 'calme avant la tempête.' elle préfèrait donc ne jamais en parler. Cependant, l'histoire de l'elfe l'intéressait.

- ''Depuis quand es-tu compagnon, Annabeth?'' Dit-elle, son ton sérieu et coincé partielement disparu '' Où as-tu grandi? Était-ce... Agréable?''

Elle posait ces questions par curiosité, parcequ'elle avait envie d'en apprendre plus sur elle, simplement. Elle aimait la façon dont elle pouvait demander, comme ça, sans avoir à utiliser une tactique pour ne pas avoir l'air louche, comme elle en avait l'habitude pour se procurer des informations lors de mission. Après tout, si l'aute blonde n'avait pas envi d'en parler, ca n'avait rien de grave. Mais Siana n'avait pourtant pas pensé au 'après' c'est à dire au moment où Annabeth sortirait quelque chose du genre 'et toi?'

[Kuroshitsuji OST The slightly chipped full moon pour une ambiance triste ^^]

Rendu au port, Siana se sentit nostalgique. Ca lui rappelait cette fois, dans sa jeunesse (c'était quand elle était enceinte, en plus...), ou elle attendait le retour de Jörmund, qui était allé faire un escapade sur une île pour y coincer des brigands. Bien entendu, il revint, et s'émerveilla en voyant le ventre de celle-ci gonflé à bloc. Le bébé qu'elle attendait allait être gros, c'était à prévoire. Cette mémoire la fit sourire... Les mêmes vents salés, les mêmes odeures de mer et un même endroit. Elle s'aurait presqu'attendu à voir un bateau arriver et y déposer son défunt mari... Mais, non. Elles étaient là, elle et Annabeth, seules, par un soir où la lune était parfaitement séparée en deux. Un côté qu'on ne voyait pas, un côté sombre qui se fond dans la nuit... et un côté illuminé, un côté qui éclairait les gens et faisait rêver les amoureux. Était-ce si différent d'elle et sa nouvelle amie? L'une fais le bien, sans vice, avec fougue... L'autre fait ce qu'on lui ordonne, semble (et est...) froide aux yeux des autres, et on finit par oublier son existence. Ca éffrayait l'Astorg à un point inimaginable... être oubliée. Elle voulait qu'on se souvienne d'elle, qu'on sache ce qu'elle à fait, même si ses moyens sont peu orthodoxes.

- ''Oh, tu sais, ma vie n'est pas des plus palpitantes. Je suis née à Silmarie, dans une famille aimante, et d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours adoré ma soeur. Quand j'avais dix ans, elle est partie du foyer, et je n'ai jamais compris pourquoi. Donc, deux ans plus tard, je suis partie. Raison officielle : découvrir le monde d'Azthia. Raison officieuse : la retrouver. Malheureusement, je ne l'ai jamais revue, même si j'ai voyagé pendant un an. Je suis arrivée à Storghein, j'ai découvert cette cité, que j'ai de suite adoré. Déjà, ça change de la cité pacifique ! Ensuite, j'adore le climat et le système de l'Oblat qui gouverne. J'ai abandonné la quête de ma soeur et me suis installée, avant de faire mon apprentissage chez les compagnons. Et à dix-huit ans, j'ai été nommée Compagnon de la Reine, à part entière.''

Siana bouillait à l'interieur, mais ne le laissait pas paraître. Elle laissa échapper un petit 'oh..' amical, comme pour dire qu'elle comprenait et que c'était tant mieux. Mais en fait, tout ce qu'elle attendait était un mais... Et que tout dégénère pour l'elfe. Elle ne voulait en aucun cas le malheur d'Annabeth, mais elle trouvait tellement inconcevable qu'une telle vie puisse exister sans contrepartie qu'elle ne pouvait qu'attendre la suite ténébreuse de l'histoire de sa camarade compagnon. Et, comme de fait, elle arriva...

- ''J'ai vécu beaucoup d'expériences, certaines enrichissantes et agréables, d'autres dont je me serais bien passée. J'ai eu une apprentie, Lisbeth, qui est morte lors d'une bataille. Alors que je venais à peine de la prendre sous mon aile. Tu ne la connais peut-être pas, après tout, elle est décédée en l'an 151.''

En 151. Le réflèxe de Siana fut de se demander ce qu'elle était, en 151. Et en y repensant bien, c'était l'année où elle était devenue ce qu'elle est aujourd'hui. C'était l'année qui avait suivit la mort de son mari, et la perte de son enfant... L'année ou Kastrick l'avait abandonnée, selon elle. Après tout, n'était-il pas le dieu qui protégait les femme de l'infertilité? Et pourtant, elle l'avait perdu. C'était l'année ou Siana avait dégénérée et qu'elle était entrée dans l'armée. Et en y repensant bien, elle resentait quelque peu la douleure d'Annabeth. Perdre son apprentie, c'est comme... Perdre sa fille, non? Ca devait faire aussi mal... Pauvre elle. Siana tourna la tête pour voir le sourire de son ami, qui n'avait rien de rassurant... Mais vraiment rien. Il semblait mélancholique et nostalgique, deux chose qui selon l'Astorg étaient ce qui affaiblissait une personne. Mais elle n'en dit rien et baissa la tête.

- ''Et toi ? Tu es Compagnon depuis peu, non ? Comment ça s'est passé pour toi ? C'est quoi ton histoire?''

Le coeur de l'astorg sauta un battement... et même un deuxième. Cette douleure dans la poitrine était insupportable. Ca lui faisait si mal de devoir déballer tout ça, là, maintenant, et d'avoir l'air faible face à sa camarade. Entre compagnons, elle avait toujours cru qu'il fallait montrer le meilleur de sois aux autres. Mais en y repensant bien, Annabeth venait de le faire, non? N'était-ce pas pareil? Il est vrai que l'elfe semblait un peu plus apte à... accepter ses sentiments que l'astorg. Mais entre amies, elles avaient le droit de se dire ses choses.

- ''J'avais un mari... qui était un compagnon de la reine. Je... L'aimais si fort. Et lui aussi, il m'aimait. Si bien qu'en 147, il y à de cela huit ans, nous nous sommes marriés. J'avais 19 ans et lui il avait... environ ton âge.'' Commenca-t-elle, jusque là, elle semblait bien contrôler sa tristesse ''J'étais enceinte de plusieurs mois, je dirais... 6, quand, en 150, on m'annonca la nouvelle qu'il...'' Elle s'arrête, et déglutit

Ca commencait à être très pénible et elle s'accorda une légère pause, histoire que la boule qui avait commencée à se former dans sa gorge disparaisse et qu'elle puisse continuer sans avoir un trémolo emmerdant dans la voix. Bon... ca semblait aller mieux.

- ''Qu'il avait été tué, et que la reine Kriisten avait été enlevée. Il était mort en la défendant, lui et quelques-un de ces camarades, eux aussi morts...'' termina-t-elle

Elle s'arrêta, et regarda Annabeth avec un sourire triste, c'était... exactement le même que Annabeth affichait quelques minutes plus tôt. A croire que Siana, au coeur de pierre, comprenait et ressentait la même chose. Elle regarda à nouveau la lune, mais ne la vit pas... un nuage semblait l'avoir cachée.

- ''Il est mort pour une bonne cause, pour son travail. Il a risqué sa vie pour son Oblat, comme tout homme bon et loyal qui se respecte. Tu aurais agi pareil, si tu avais été à sa place. Je me trompe?''

- ''Tu as raison.''

Siana n'avait rien d'une fille naturelement mélancolique, et détestait toute ces petites dramaqueen qui s'en aurait voulu pour la mort de leur mari. 'Pourquoi l'ai-je laissé se lever,ce matin là?! C'est ma faute!' n'était certainement pas ce que Siana pensait. C'était la faute de la personne qui avait commanditée cette enlèvement (elle est on-ne-peu-plus persuadée que c'était Meliant) et à personne d'autre. Ce n'était pas la faute de l'assassin qui l'avait tué, puisque si ça se trouve, le pauvre devait n'avoir lui aussi été qu'un pion. Oui, Jörmund était mort de la mort la plus honorable... il était mort pour Storghein et pour la reine. Et oui, Siana n'aurait pas hésité une seule seconde à mourir, elle aussi. Ce n'était pas ce qui la chagrinait le plus. À la limite, la mort de son mari, elle aurait peut-être fini par passer par dessus et se refaire une vie, qui sais. Ca lui aurait prit du temps, mais elle aurait pu y parvenir éventuellement. C'était la suite qui, pendant quelques secondes, avait fait espèrer Siana... Espèrer qu'Annabeth oublie de demander ce qui l'avait transformer. Mais... Bien entendu, ce n'était que fausses illusions.

- ''Et le bébé?''

- ''Mort. Une semaine après, j'ai fais une fausse couche.''

La rapidité avec laquelle l'astorg venait de répondre la surprenait elle même. Elle avait répondit tellement vite, qu'on aurait dit qu'elle s'en fichait. Mais un bref regard d'Annabeth pouvait confirmer qu'elle était sur le point de pleurer, ni plus, ni moins. C'était qu'elle avait réagit comme on réagit avec une flèche dans l'épaule... On l'enlève rapidement, et on s'en débarasse. Ca n'était pas aussi simple, apparement, car Siana était au bord des larmes. Comment pouvait-elle pleurer? C'était une compagnon de la reine, elle se devait de rester forte et de paraître invincible aux yeux de tous! Et pourtant, elle avait envie de se mettre en boule, en position foetale et de pleurer, comme une gamine. Ça, par contre, elle ne se le pardonnerait jamais. Jamais. Elle avait perdue la seule chose que lui avait laissé Jörmund, la seule chose qui pouvait substituer son amour. Elle se souvenait clairement s'être dit 'J'aimerai notre enfant aussi fort que je l'ai aimé lui.' et pourtant, Kastrick ne l'avait pas aidée, et elle n'avait jamais pu mettre sa grossesse à terme. Se réveiller un soir, dans des douleures atroces pour... découvrir sous ses draps un petit garçon qui n'était même pas fini de se former, ensanglanté, et mort était une vision qui hanterait les rêves de la compagnon toute sa vie. C'était en partie pourquoi elle ne dormait presque pas... Car elle avait peur de dormir. Et si son cauchemard revenait? Et si le monde autour d'elle s'écroulait encore une fois? Non, plus jamais. Quand elle dormait, elle dormait pour récuperer, pas pour rêver. Depuis quelques mois, elle n'avait plus fait ce cauchemard, et elle ignorait si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Était-elle en train d'oublier son amour? Non! Elle ne devait jamais l'oublier, quitte à s'interdire d'aimer, elle n'oublierait jamais Jörmund.

Finalement, elle tourna la tête avec Annabeth et... d'un seul coup, recouvra son masque de pierre, sa coeur et protocolaire. C'était comme si elle venait de tout rejeter ses émotions... encore une fois. À chaque fois qu'elle faisait ça, elle se guarantissait une nuit blanche, et elle le savait. Mais c'était son image des autres au détriment de sa santé, et elle avait fait ce choix il y à longtemps, en arrêtant de manger drastiquement. Ce n'était pas pour rien qu'elle n'avait que la peaux sur les os et les cheveux cassants!

- ''Mais... ceci n'est que le passé, après tout, n'est-ce pas? Il vaudrait mieux vivre dans le présent, maintenant.'' Dit-elle, sa voix trahissait son regard de marbre.

[Désolé pour mon post très court! :s j'ai manqué d'inspiration, on dirait bien!]

- ''Oui, il faut savoir aller de l'avant, même quand le passé essaie de nous entraver. Mais il faut aussi savoir le garder en souvenir, sans que la douleur nous oblige à nous refermer.''

Comment Siana voyait ça, elle le traduisait en 'C'est bon, si tu parais faible...' Chose que l'astorg n'acceptera jamais. Au grand jamais elle n'éprouvera de compassion dans une mission, et au grand jamais elle n'entravera les besoins de Storghein par ses propres émotions. Mais... Annabeth disait vrai, un un sens... Elles n'étaient pas en mission, et elle n'avait donc pas besoin de se montrer forte, froide et insensible. Alors pourquoi? La réponse était claire, mais Siana essayait désespérément d'en trouver une moins douloureuse: Elle en était incapable. C'était comme se déshabiller, dans un froid mordant... elle avait peur d'être plus blessée qu'elle ne l'était. En gros, elle était incapable de faire confiance à qui que ce sois, du moins au point de leur montrer la vraie elle. Elle avait fait d'elle même physiquement ce qu'elle était psychologiquement: avec son armure, on ne le devinera jamais, mais Siana souffre d'anorexie, et n'a que la peaux sur les os. Un soir, elle s'était dénudée devant un miroir, et avait comptée sans broncher ses côtes. ELle refusait de montrer la loque humaine qu'elle était, psychologiquement.

- ''L'amitié et la confiance est une chose importante. Si tu n'as pas confiance en tes amis, tu es mal barrée.''

Comment? Était-elle si transparente que ça, même avec son masque de marbre? Ce ne fût que là, que la compagnon compris. Ce qui trahissait la faiblesse d'esprit de Siana était le fait qu'elle soit si froide, et si impétueuse. Ca montrait clairement qu'elle avait quelque chose à cacher, et une simple conversation comme celle qu'elle entretenait avec Annabeth présentement suffisait pour confirmer qu'elle était blessée, à l'interieur. Si elle devait apprendre à faire confiance, ca serait maintenant, devant Annabeth. Le regard dur de Siana commença à tranquillement tomber, alors qu'elle laissait tout sortir. Elle se doutait bien que le premier sentiment, et donc celui qu'elle tentait de retenir, allait sortir: la tristesse.

- ''J'ai... oublié tant de choses...'' Murmura-t-elle

C'est alors qu'une chose incroyable se produit, une chose qu'on ne voyait que la nuit, chez elle, seule devant son miroir, et que personne de vivant n'a encore jamais vu... Siana pleurait. Elle sentait deux petites gouttes rouler sur ses joues, puis l'une alla se déposer sus sa lèvre superieure, au niveau de la commissure, alors que l'autre tomba. Elle gardait un visage qui était, cette fois-ci, sans émotions bien malgré elle. Elle pleurait en silence. Ne disant rien. Ce fut son premier sanglot, qui la fit sortir de trance et la fit réaliser qu'elle s'était ouverte. Son réflèxe numéro un aurait été de... se rendurcir, et d'en finir là. Mais... non. So réflèxe fut de se jeter dans les bras de son amie l'elfe, en sanglotant. Il y avait tellement de chose qu'elle aurait voulu dire, mais elle en était incapable. Rien ne pouvait être dit dans une telle situation, où l'astorg ne savait elle même pas ce qu'elle ressentait, et comment le ressentir correctement. Elle était triste, et c'était ce qui comptait. Elle pleurait, et peu importe si elle manquait d'experience dans ce domaine, ca lui faisait tellement de bien, d'être dans les bras de quelqun, d'une amie, qui n'allait jamais ce servir de ce moment d'attendrissement contre elle, jamais. Siana le savait, et c'était aujourd'hui, depuis la mort de son mari, la première fois où elle se laissait aller.

- ''Je suis tellement désolée...'' Dit-elle, loin d'avoir fini de pleurer, toujours dans les bras d'Annabeth

- ''J'ai... oublié tant de choses...''

Et là, se passa une chose qu'Annabeth n'aurait jamais pu soupçonner, même en pensée. Le visage impassible de l'Astorg se dérida, se décrispa, pour prendre une expression plus humaine et normale, quand on pensait au dur passé qu'elle avait vécu : la tristesse, le chagrin. L'Elfe sentit qu'elle avait totalement changé d'opinion, même si seul son visage le montra. Son visage, et les larmes qui remplirent ses yeux, avant déborder, un peu comme un vase trop rempli, et de tomber doucement sur les jolies joues de la blonde. L'Elfe se retrouva désemparée et gênée : elle ne s'attendait pas à faire pleurer sa nouvelle amie, et ne savait même pas si elle ouvrirait les yeux sur ses réactions parfois trop... dures. Et là, elle ne savait pas comment réagir, si elle devait s'excuser, la prendre dans ses bras, lui donner une tape amicale dans le dos ? Toutes ces possibilités lui semblaient parfaitement incongrues en cet instant. Des excuses ? Pourquoi, lui avoir donné son avis ? La prendre dans ses bras ? Pas vraiment une bonne idée, peut-être étaient-elles amies, mais Annabeth ne connaissait pas assez bien son interlocutrice pour savoir si elle accepterait ce geste. La belle avait compris en la voyant fondre en larmes qu'elle saisissait ses paroles et comprenait que sa réaction face aux épreuves n'était pas la bonne. Se montrer dure, impitoyable et distante avec le monde ne lui ramènerait pas son mari, et ne suffirait qu'à la séparer des autres. Mais ce n'était peut-être pas le moment de passer d'un extrême à l'autre. Siana semblait peut-être plus douce et normale, elle n'était pas moins Siana...
Finalement, Annabeth n'eut pas à tergiverser longtemps car la blonde se jeta soudain dans ses bras, sanglotant contre elle. L'Elfe d'abord étonnée, referma maladroitement ses bras autour du corps de son amie, frottant et tapotant d'une de ses mains son dos, essayant tant bien que mal de la consoler et d'agir gentiment. Seul problème : elle était plus adepte des coups de poings que des câlins. En fait, elle ne se rappelait pas spécialement tactile, même dans sa plus tendre enfance. Même avec ses parents d'ailleurs, ou sa soeur. Ce n'était pas ce genre de relations qu'elle avait. Avec ses amis, bien sûr, elle y avait beaucoup plus de contacts... Et il en fallait bien, parce que pour se défendre contre des garçons, il faut savoir ne pas avoir peur d'utiliser ses mains ! Elle n'avait jamais eu peur de cogner. Quant au manifestations d'amitié, c'était surtout pas des sourires, des clins d'oeil, des remarques complices... Pas par les contacts, non. Cependant, même si elle semblait gênée, elle ne se sentait pas capable de repousser Siana, juste parce qu'elle n'était pas à l'aise. Si l'Astorg restait dans ses bras, c'était parce que ça lui faisait du bien d'évacuer sa tristesse et Annabeth ne pouvait lui refuser. Après tout, elle se sentait fière que la blonde se sente assez proche d'elle, malgré le fait qu'elle ne se connaisse que très peu, pour se laisser aller aussi pleinement. Ce n'était par loyauté, ni même par amitié qu'elle agissait ainsi, mais bien par confiance, et c'était un sentiment que l'Elfe aimait voir chez les autres envers elle. Il prouvait qu'elle pourrait les appeler si besoin, qu'elle pourrait compter sur eux. Il prouvait aussi qu'on l'appréciait. Mais surtout, il prouvait que ce n'était pas par obligation qu'on agissait, mais bien de son propre gré.
De plus, elle avait aussi peur que son amie se referme comme une huître et qu'elle prenne très mal le fait que l'Elfe, à qui elle venait de confier son chagrin, la dénigre. L'humilie. Qu'elle pense qu'à ses yeux, elles n'étaient pas assez proches pour une telle familiarité.

- ''Je suis tellement désolée...''

Bizarrement, ces simples mots rappelèrent à Annabeth sa rencontre avec la jeune Livena. La petite avait aussi eu une drôle de réaction, criant un truc comme ''Pardonne-moi'' de façon incongrue. Ce genre de paroles, l'Elfe ne leur accordait que du mépris quand ils étaient énoncés sans être réfléchis. Dire qu'on est désolés, alors que c'est faux est une grave faute d'hypocrisie aux yeux de la belle. En fait, à ses yeux, ces mots ne devaient être utilisés que lorsqu'ils étaient sincères et de circonstances. Quand on bouscule quelqu'un, par exemple, et qu'on dis ''Excusez-moi'', alors qu'on pense ''Putain, pourquoi il est en plein milieu lui ?!'', ça, Annabeth ne le comprenait pas, et, dans ses mauvais jours, ne le supportait pas.
Là, elle était juste indécise. Elle ne savait pas si Siana s'excusait de pleurer contre elle, ou si elle implorait le pardon de son mari défunt. Tout comme Livena, elle faisait un genre de crise passagère. Ou pas, car la petite n'avait pas perdu son mari et son bébé en une semaine ! Annabeth, sans cesser de lui caresser doucement le dos, resserra son étreinte, essayant de paraître sure d'elle, et murmura :

« C'est bien parfois de pleurer, pas vrai ? »

Son interlocutrice continuait de pleurer, comme si elle déversait toutes les larmes de son corps, qu'elle avait jusque là retenues (peut-être était-ce le cas, après tout ?). L'Elfe ne savait vraiment que dire. Dans sa jeunesse, sa mère la consolait souvent pour une raison ou pour une autre, mais ça faisait tellement longtemps qu'elle ne se souvenait plus de ce qu'elle disait. Juste de sa voix, douce et rassurante. Annabeth avait essayé de la reproduire du mieux qu'elle pouvait, espérant que ça aiderait Siana tout comme ça l'aidait elle. Mais à quatre ans et des poussières, elle n'avait pas perdu des êtres chers de sa famille, et les raisons pour lesquelles elle pleurait n'avaient rien à voir avec celles de son amie.

« Tu n'as pas à t'excuser. Les choses que tu as oublié te reviendront, j'en suis sûre. »

Elle était sincère, et pensait vraiment que Siana changerait et trouverait du réconfort autour d'elle. L'Elfe était prête à lui en apporter elle-même. Même si elle ne savait pas de quoi elle s'excusait, elle savait aussi qu'elle n'avait aucune raison de le faire. On ne pouvait la blâmer pour avoir réagi à la douleur de la meilleure façon qu'elle avait pu trouver si ?
Sans même s'en rendre compte, une petite lumière apparut dans le creux de sa main, toujours dans le dos de Siana. Annabeth s'en rendit compte quelques secondes après, mais ne chercha pas à l'éteindre. Elle avait compris depuis un moment que c'était grâce à Silmaria, qu'elle avait ce don. Et vu que, quand elle l'avait découvert, ça lui avait permis de sauver Flink, elle savait que ça ne pouvait être que bénéfique. Siana ne s'en rendrait peut-être même pas compte, vu qu'elle avait le visage enfoui contre Annabeth, et que la lumière était dans son dos. Puis, après tout, l'Elfe l'avait déjà utilisé, ce don, devant elle (dans la ruelle, quand elle ne voyait pas assez pour se battre)...

[J'ai essayé de faire une relance constructive, mais j'ai rien trouvé de mieux, désolée ^^]

- ''C'est bien parfois de pleurer, pas vrai?''

Désolée, elle était désolée d'être vivante alors que lui était mort, désolé d'avoir échappé et brisé le seul cadeau qu'il lui avait fait avant de partir: son bébé. À quoi bon accuser Kastrick d'abandon ou de faire comme si ce n'était la faute de personne? Elle était plus coupable que quiconque dans cette histoire, et si même les dieux ne lui avaient jamais apporté de réconfort depuis ce sombre jour, elle n'avait cessé de se protéger jusqu'à ce qu'elle en obtienne. Or elle se l'était procurée elle même, finalement, dans les bras de l'elfe qui, elle le savait, ne savait pas du tout quoi faire. Siana n'était pas du genre à s'appuyer sur les autres pour se relever d'un coup dur et ça, c'était depuis qu'elle était née. Souriante mais ô combien têtue étaient deux traits de caractère qui, au fil des années, avaient façonnés la femme qu'elle allait devenir, et qui allaient tenter de façonner la mère qu'elle, selon elle, aurait dû être. Mais parfois, même les personnes les plus fortes, même l'Oblat Kriisten, doivent craquer un jour, et céder. Ces personnes, lorsqu'elles cèdent, auront toujours un choix à faire: se relever et se tenir encore plus fortes qu'avant, ou rester à terre. C'était ce que sa mère lui avait toujours dit en des temps de chagrins. Cette même mère qu'elle avait retrouvée dans son lit, un matin, tenant la main de son père. Les deux étaient morts de faim durant la grande famine qui avait ravagé tout Azthia une dizaine d'années plus tôt. Tant de personnes méritaient ses excuses, mais si peu de mots pouvaient s'échapper de sa gorge serrée en ce moment. Après bien des sanglots et un torrent de larmes, Annabeth prit la parole.

- ''Tu n'as pas à t'excuser. Les choses que tu as oublié te reviendront, j'en suis sûre.''

Siana commençait finalement à se calmer, sa respiration, coupée par les sanglots qui sortaient sans même crier gare, redevenait plus normale à mesure que ceux-ci se raréfiaient. Quant aux larmes, elle avait depuis longtemps abandonnée l'idée de les sécher. Tout ce qu'elle pouvait espérer c'était qu'elles arrêteraient de couler. Ce qu'elles firent après quelques minutes, alors qu'elle commençait à sentir une sensation étrange dans son dos. Un calme sans nom, était probablement la chose qui décrivait ce qui s'y trouvait, au creux de la paume de son amie. C'était une simple lueur qui, sans même que l'Astorg ne devine sa présence, lui insufflait l'espoir, denrée si rare en ces temps obscurs. Après une minute ou deux, le chagrin de Siana s'était finalement estompé et une energie nouvelle venait affluer dans tout son corps. Abandonnant finalement l'étreinte rassurante de son amie, elle se releva. Quoi dire? Merci? C'était un bon début, selon elle.

«Merci de... bref. Merci.»

[Désolé du retard de plusieurs mois, le RP m'est sorti de l'esprit suite à un emplois du temps un peu surchargé! Enfin, me revoilà et je place le RP en priorité! ^^ J'espère que mon post te conviendra! :s]

[T'en fais pas, moi aussi je suis TRES longue à répondre en ce moment... La preuve ]

Annabeth n'attendait pas vraiment de réaction avec cette petite lueur qu'elle venait de créer au creux de sa paume. Après tout, ce n'était qu'une simple lumière, sans pouvoir, sans effet de guérison, rien de tout cela. Ce pouvoir lui était venu en aide lorsqu'elle avait failli perdre Flink, à cause de ces stupides gamins. Il avait éclairé sa vision.
Bien sûr, ce pouvoir avait une grande valeur sentimentale pour elle, mais là, on pouvait se douter qu'il ne servirait pas à grand chose... Surtout quand il était placé dans le dos de Siana.
Pourtant, que se soit grâce à la loupiotte ou seulement grâce à l'étreinte d'Annabeth, l'Astorg finit par se calmer et bientôt, ses larmes se firent plus rares, se tarissant petit à petit. L'Elfe en fut extrêmement soulagée, car elle n'était pas sûre de pouvoir faire grand chose de plus si la demoiselle ne s'était pas apaisée. La blonde n'étant pas le genre à consoler tout le monde et à faire des cajoleries, on pouvait comprendre que cette situation la gênait quelque peu. Surtout qu'elle n'avait jamais pensé que Siana puisse un jour craquer de la sorte. Mais même le plus dur des œufs finissait par se craqueler pour laisser sortir un petit poussin fragile...

«Merci de... bref. Merci.»

Annabeth laissa la demoiselle s'écarter de son étreinte. Ses yeux étaient un peu rouges, quelque peu bouffis par les larmes qui avaient coulé. La blonde ne savait trop comment réagir. Siana semblait redevenue à peu près elle-même. Mais n'était-ce qu'une façade ?

''Il n'y pas de quoi dire merci. C'est normal. Je te rappelle qu'on est toutes deux Compagnons de la Reine, c'est notre devoirs de s'entraider ! … Enfin, protéger l'Oblat aussi, c'est notre devoir, mais bon, on peut être sympathiques entre nous, ça coûte rien !''

Annabeth lui lança un grand sourire qu'elle voulut rassurant.

'' Puis, tu sais, c'est bien de se lâcher parfois ! Je suis ton amie, je ne vais pas te juger !''

L'Elfe voulait que les choses soient claires entre les deux Compagnons. Elle avait l'impression que Siana souffrait, et, même si elle ne s'était jamais posée la question, elle comprenait à présent que la demoiselle en avait lourd sur la conscience. La mort de son mari, puis de son bébé... Tout cela était lourd à porter. Enfin, l'Elfe ne pouvait pas vraiment juger, vu qu'elle ne s'était jamais mariée et n'avait jamais été enceinte, mais elle comprenait que ça devait pas être franchement agréable. Elle-même ne s'était pas très bien sentie quand Lisbeth était morte. Elle s'était beaucoup remise en question, jusqu'à ce qu'elle comprenne que ce n'était pas sa faute. Elle avait entraîné Lisbeth du mieux qu'elle pouvait, l'avait aiguillonné comme elle l'avait pu, et s'était donnée à fond dans l'enseignement de la demoiselle. Si elle était morte, c'était qu'il devait en être ainsi. L'Astorg s'était révélée être douée et avide d'apprendre. Elle s'était seulement retrouvée face à plus fort qu'elle.

''Si je peux me permettre, tu n'as rien à te reprocher. Je ne sais pas de quoi tu t'excusais, Siana, mais si c'était de la mort de ta famille, alors tu ne devrais pas. S'ils sont morts, c'est qu'ils étaient destinés à mourir. Ce que le Destin veut, nul ne peut le changer, c'est ce que j'ai compris en grandissant. Vivre avec un tel fardeau est certes difficile, mais il est temps pour toi de tourner la page. Je ne te conseille pas d'oublier, juste d'honorer la mémoire de ton mari en cessant de te torturer. Crois-tu vraiment qu'il serait heureux de te voir dans cet état ? Ils sont morts, mais ce n'est pas une raison pour te laisser dépérir. Tu dois vivre, Siana, si tu ne le fais pas pour toi, bats-toi pour eux et pour l'Oblat.''

Bien sûr, Annabeth ne parlait pas de la genre de mort... Comment dire ? Consciente. L'Elfe ne savait pas si elle s'en rendait compte (en même temps, il était difficile de ne pas le remarquer), mais Siana était maigre, trop maigre pour une jeune femme de son âge. Une maigreur qui trahissait un mal être permanent et trop présent pour passer outre. L'Astorg ne vivait pas vraiment sa vie, il n'était pas difficile de s'en rendre compte.

''La vie est parfois cruelle, mais il y a quand même des bons côtés. Tu as perdu l'amour, peut-être ne le retrouveras-tu jamais, mais il te reste l'amitié, la confiance, la loyauté, et tant de belles choses !''

Annabeth lui lança un petit coup de coude moqueur.

''Il y en a un paquet de beaux mecs, à Storghein...''

Petite touche d'humour, peut-être malvenue dans une telle situation, mais Annabeth était de celles qui prenait les problèmes à la rigolade en tentant de calmer les pleurs par le rire. Elle n'était pas souvent pessimiste, ne désespérait que rarement.
Après tout, c'est une méthode comme une autre...

Siana voguant vers d'autres terres, le RP est terminé. Merci de votre compréhension.

Désengagés : Siana, Annabeth