Vous, marins, qui naviguez de jours en jours sur notre mère l'ocean. N'avez vous jamais entendu parlé de Gran aux milles yeux ?
Loin, bien loin derrière la ligne d'horizon.Quelque part, perdu dans l'océan, se trouve une zone dont jamais aucun navigateur ne put la cartographier avec exactitude. On la nomme le cercledes sept horizons. Cette zone est connue pour ses brouillards denses et étendues qui apparaissent aussi rapidement qu'un cheval au galop. De tout les inconscients qui ont tenté de franchir ce lieu maudit, un seul en est revenu. Vous l'aurez compris mes amis, il s'agit de ce dénommé Gran. Un jeune capitaine téméraire en quête de renommé possédant égo immense. sans doute ce qui lui causa sa perte. Après des semaines de voyage, son imposant galion noir resurgit de la zone mystique, délabré. Le mât principale soutenait difficilement la grande voile, déchirée et noircit par la moisissure. La coque n'était pas en meilleur état,tout comme l'équipage...
Mort ! Tous ! Il ne restait que lui, unique survivant ayant traversé des épreuves dont nous n'oserions même pas imaginer. Il perdit des amis, des compagnons de voyage, ses richesses, sa fierté. Mais surtout, il perdit sa dulcinée à qui il avait insisté pour qu'elle entreprenne cette aventure, soit disant sans risque, à ses côtés. Fou de rage et de désespoir, il décida de retourner dans ce cercle de tout ses malheurs et y implora Abyss pour qu'il rende leurs âmes à tout son équipage mort d'une façon, celons lui, trop injuste.
Dans une gerbe d'eaux et d'ecumes surgit un homme d'un simple pagne vêtu avec un trident à la main. Le jeune marin n'en revenait pas, subjugué par l'émotion il se jeta au sol et multiplia ses prières à l'encontre de la divinité. Malheureusement, ce n'était pas Abyss. Mais Kreegan, déguisé comme le dieu cydonien afin de tromper sa vigilance. Et le pacte qu'il lui proposa était des plus abominables : il redonnerait la vie à ses compagnons contre deux choses. Tout d'abord, ils devraient lui jurer obéissance jusqu'au dernier jour de leur vie. Ensuite, le navigateur devra payer la mort ingrate et inutile de ses amis de ses yeux. Sans prendre la peine de réfléchir , Gran accepta la proposition du dieu baleine. Ainsi, les cadavres inanimés se relevèrent de la mort. Ce fût la dernier chose que vit le capitaine. Ensuite ce fût le noir, le néant. Seul le bruit des vagues de l'océan se projetant contre son navire, l'odeur de l'iode marin et le touché délicat de la brise contre sa peau lui intimait qu'il était toujours dans le monde réel. S'habituant à leur sort, l'équipage parcourut les mers sous les ordres de kreegan. Coulant les navires de la flotte cydienne sans retenu. Tout d'abord, un brouillard se levait paisiblement recouvrant les pauvres vaisseaux prit pour cible. Puis, c'était l'abordage ! Les nouveaux pirates surgissaient de partout, semant la mort à l'aide de leurs sabres. Seulement ! Être esclave n'était pas un sort plaisant. Même sous le joug d'un dieu. L'équipage et le capitaine décidèrent donc de rompre le pacte et de s'en aller en vitesse. Pensant pouvoir échapper au courroux de leur maitre. L'inévitable les rattrapa indubitablement. Bien plus vite qu'ils ne l'imaginèrent. Kreegan, entrant dans une colère explosif, décida de leur administrer une punition pire que la mort ; Pour haute trahison à une promesse divine, il les condamna à l'immortalité dans un corps cadavérique. Ainsi ils devinrent ce qu'on appelle des morts vivant, des revenants. Le capitaine Gran, en plus de la vue, perdit immédiatement le toucher, le goût ainsi que l'odorat. Seul le son lui servait de raccord avec l'extérieur.
Le galion lugubre se laissa donc dérivé sur la mer, porteur d'un équipage de maudits qui sombrèrent dans une folie destructrice. Et les soirs de pleines lunes, lorsqu'une brume légère se lève. Apparait alors ce sombre navire, son horrible équipage grouillant sur le pont, s'apprêtant à fondre sur vous. A la vue de cet scène, l'on raconte que l'on a l'impression que le temps se suspend mystérieusement. Plus un bruit, tout semble fonctionner au ralentie. Ensuite... un carnage sans nom. Tout ceux qui croisent leurs routes sont lacérés, éventrés, transpercés sur le champs.Puis plus rien. La mer engloutit toutes les preuves de ce massacre sans aucun état d'âme. Celons toujours la légende, la caractéristique commune des exécutions qui rendit ces pirates tristement célèbres, étaient les yeux que le capitaine arrachait de ses victimes pour ensuite les dévorer. Imaginant, dans sa folie, que cela lui rendrait peut être un jour la vue.
