A l’est de Silmarie, dans les Collines brumeuse, plus exactement vers le lieu dit du Pic moussu, deux silhouettes montées à cheval s’avançaient au pas en discutant.
Hënëry et sa maîtresse, puisqu’ils s’agissaient d’elles, étaient en expédition d’entrainement. Cela faisait en effet un mois qu’Isya et sa disciple s’étaient rencontrées, et après cette phase « d’observation » et ce temps nécessaire pour apprendre à se connaitre, celle-ci avait décidé de voir ce que sa nouvelle recrue valait vraiment, et pour cela, rien ne valait un test grandeur nature, à l’écart des regards indiscret.
Le lieu était désert. L’habitation la plus proche se situait à une demi-heure de marche, et le soleil matinal n’avait pas encore dispersé la brume, ce qui empêchait encore tout opportun d’assister à l’entrainement.

Arrivée auprès dudit Pic, Isya s’arrêta, descendit de cheval et invita sa disciple à en faire de même. Elles s’occupèrent de leurs montures puis, une fois cela fait, Isya se tourna vers Hënëry :

"Il est temps de voir ce que tu es capable de faire. Alors voila, fait moi une petite démonstration, tu as tout ce qui nous entoure à ta disposition."

De la main elle lui indiqua le petit bosquet, les buissons, les herbes hautes et la mare qui se trouvaient autour d’elles, puis elle s’appuya contre le pic, attendant de voir ce que son apprentie allait choisir de faire.

*Pas mal pour un début*

Isya, observait d’un regard d’aigle le moindre des gestes de son apprentie à l’œuvre. La concentration et sa volonté de bien faire se lisaient sur son visage, c’était déjà une bonne chose, elle pouvait se dire qu’Hënëry ne prendrait pas mal les conseils qu’elle pourrait lui donner.

Elle avait observé la création du cercle de buisson, relativement impressionnée par la vitesse à laquelle ils étaient apparus. Puis des canaux avaient étés creusés, se remplissant d’eau et complétant visiblement le cercle. Elle avait d’abord cru que c’était une initiative pour l’irrigation, mais vu que l’apprentie était en train de crapahuter pour observer ce que ça donnait de haut, la finalité était probablement purement esthétique. Ce n’était pas une mauvaise chose, loin de là. Et intérieurement, Isya était satisfaite de voir qu’Hënëry maîtrisait au moins les base des deux disciplines qui, liées, formaient la manipulation de la nature : la manipulation des plantes et celle de la terre.

Alors que l’artiste descendait, visiblement émue, de son promontoire, la Sage fouilla dans son sac et en sorti une galette de céréale qu’elle lui tendit avant tout.

« Prend-ça, manges-la et repose toi un peu. Ca n’en à peut être pas l’air, mais ce que tu viens de faire est fatiguant, même quand on en à l’habitude, et j’aimerais autant ne pas avoir à te réanimer si jamais tu dois faire un malaise. »

Le ton pouvait paraitre sec et cassant, mais ce n’étais pas méchant, c’est juste qu’Isya ne voulait pas que son apprentie ait de problème, elle était un peu inquiète, mais n’était pas très à l’aise pour exprimer ses sentiments. L’habitude d’avoir vécue seule si longtemps sans doute.
Une fois la galette consommée, Isya invita Hënëry à venir observer avec elle le résultat de ses efforts. En s’approchant, elle pu mieux voir les motifs tracés par les canaux, et compris alors la nature du symbole représenté quand elle fit le lien avec le pendentif qu’elle avait confié a son élève il y a des années.

Bon, dans un premier temps, elles allaient voir les plantes.
Elle inspecta l’une d’entre elle d’un peu plus prêt cherchant les éventuels défauts. A première vue, pas grand-chose, si ce n’est que cette espèce était normalement intéressante pour ses belles inflorescences parfumées, ici absentes. Cela ne préoccupait pas trop Isya, on ne pouvait pas réussir à chaque fois, surtout à ses débuts. Cela s'améliorait nettement avec la pratique. Par contre, il n’y avait pas une demi-heure que les arbustes avaient poussés, et pourtant, elle pouvait déjà les sentir faibles. C’était souvent le cas pour les plantes qui poussaient trop vite. Les racines pouvaient être mal développées ou toutes les réserves consommées, bref, de telles plantes duraient rarement longtemps.

Elle se releva et fit part de ses observation à Hënëry avant de reprendre :

« Comme je te l’ai dit, ce n’est pas mal pour une première fois ou presque. Cependant, maintenant que je t’ai expliqué ce qui n’allait pas, j’aimerais que tu réalise un exercice avant que nous continuions : j’aimerais que tu fasses pousser devant moi un rosier qui soit aussi durable que s’il avait poussé ici naturellement. »

Et Isya sourit en attendant que tu t’exécutes.

[Encore navré pour le retard. Pour le prochain post, je te demande de ne pas aller jusqu'à la fin de la croissance de ta plante mais de d'arrêter juste avant. ]