Il y avait fort longtemps que je n'avais pas eut le temps de chasser ou de me détendre, plus simplement. Fort longtemps également que je n'avais pu jouir de la solitude qu'offrait notre forêt ... ces derniers temps, Philéa était particulièrement soucieuse et sans doutes avait-elle raison de se faire autant de mouron. La bataille de Tamawa avait annoncé le prélude d'un sombre avenir pour l'ensemble des cités d'Azthia et il était fort probable que la cité amazone doive chercher de nouveaux alliés parmi le reste du monde, même parmi les ennemis d'hier. Cydonia était donc devenue un nouveau sujet de discussion pour la souveraine et son entourage militaire et bien évidemment, restait le problème de ses rejetons. Philéa enceinte était plus instable que d'habitude surtout depuis qu'elle avait appris la disparition de sa cadette. Jelenna, la petite princesse, enlevée par Nessa, la première de nos reines amazone ... Diane avait transmis la nouvelle à notre souveraine dans son sommeil et depuis, Philéa ne cessait de se morfondre. Depuis qu'elle était enfant, Jelenna était chouchoutée par sa mère, peut-être un peu trop, même si Philéa tentait d'en faire une petite femme du haut de sept ans. Quoi qu'il en soit, la nouvelle avait bouleversé l'ensemble de la cité et plus particulièrement la jeune mère. Pour autant, notre souveraine faisait preuve de courage et continuait à mener la cité d'une main de maitre, sans parler de diriger son petit monde à la baguette. Quoi qu'il en soit, pour le moment, Philéa m'avait fait rappeler à Muria, laissant dans la cité des neiges éternelles que quelques unes de nos sœurs. Et aujourd'hui, elle m'avait permis de sortir un petit peu, accompagnée de ma jument, je parcourrais donc la forêt silencieuse en guise de passe-temps. Enfant, j'avais aimé la chasse, c'était le premier jeu que mon père m'avait montré et le seul d'ailleurs. Ma mère avait ensuite vu là un jeu dangereux et surtout, elle avait remarqué mon habileté à manier l'arc et les flèches, ainsi, j'étais entrée à l'école des Sentinelles et j'étais devenue leur chef quelques années plus tard. Mon père était-il mort aujourd'hui ? Je n'en savais rien mais au moins, je me devais de le remercier car la chasse restait l'un des uniques moyens pour moi de retrouver un calme intérieur. La pression accumulée à Muria, bien que mise en sourdine en apparence, était pénible à supporter et cette promenade était du coup devenue un vrai bonheur !
Le vent jouait dans les feuilles des arbres, créant une musique d'ambiance fort agréable aux oreilles des bons entendeurs. Les animaux, peu bêtes il fallait bien l'avouer, quittaient les lieux dès qu'ils entendaient les sabots de ma jument frapper le sol à un rythme régulier. Je n'étais en chasse que de nom car en réalité, j'étais plutôt là pour oublier un peu tout et surtout, penser à l'avenir. Maximus, Jelenna, Muria, Philéa ... tous ces problèmes tournaient dans ma tête à un rythme régulier, me donnant justement un bon mal de crâne.

Maximus semblait être le cadet de mes soucis à bien y réfléchir, plus je pensais à lui et plus mon cœur se serrait pourtant, j'étais maintenant capable de passer outre, de me dire que le temps n'était pas encore venu de pardonner certes, mais peut-être était-il au moins venu le temps de tourner la page et d'écrire une nouvelle histoire, un nouveau chapitre ... Muria, mon rôle était bien sur de protéger cette cité coute que coute, je n'avais d'autre choix car tel était mon devoir. J'étais l'assassin royale de sa Majesté, la Chef de ses précieuses Sentinelles et surtout, j'étais une amazone. Quoi qu'il arrive, je devais trouver un moyen de protéger ma cité et pour l'heure, après les nouvelles de la bataille de Tamawa, je ne voyais qu'une solution : il fallait nouer un pacte avec Cydonia et Ptot Tàh quoi qu'il nous en coute, sans quoi, nous ne pourrions sortir vivantes de ce piège qui se refermait sur la race des mortels. Certains membres du conseil militaire était encore contre mais je pensais sincèrement que c'était la meilleure solution. Philéa ... elle restait un problème. Sa fille ainée refusait de lui parler après les mensonges enfin révélés et même si la dame l'avait su dès l'instant où elle avait envoyé sa fille dans la cité neutre, près de son père, elle avait du mal à encaisser cette réaction. Sans parler de la disparition de la petite et du bout de chou qui bientôt naitrait. Notre souveraine paraissait forte puisque personne n'était au courant de son état de santé, mais elle était fragilisée. Jelenna quant à elle restait le principal de mes soucis après l'état de santé de la reine amazone. La petite princesse bis avait été sous ma protection pendant des années et aujourd'hui, sa disparition pesait sur mon cœur comme sur celui de sa mère, peut-être moins bien sur, mais cela m'agaçait. Je me sentais inutile. Je n'avais pas pu la protéger et maintenant, j'étais incapable d'aller la chercher, ignorant où elle était, incapable d'obtenir la moindre information, et ignorant si elle était encore en vie. La seule chose que je pouvais faire était de rassurer Philéa, d'organiser les sections de recherches tour à tour et de tenter le dialogue avec une Eléa complétement perdue sans sa cadette et trahie par sa mère ... le tableau familial était rompu et jongler entre tous ses membres devenait délicat ...

Un bruit sur la droite me tira de mes pensées. A vrai dire, ce n'était pas le but de ma visite en foret que de réfléchir à ce qui me tourmentait déjà jour et nuit mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Finalement, je n'étais qu'une simple humaine, peu sure du choix de la déesse dont je suivais les pas ... Diane ne s'était-elle pas trompée ? Le bruit de pas se précisa sur ma droite et cette fois, je pouvais être sure que ce n'était pas un animal. Il aurait en effet forcément été apeuré par les pas de ma jument. Dans ce cas, c'était forcément un intrus car aucune patrouille n'était prévue aujourd'hui. Usant du mysticisme, ce pouvoir étrange qui dérangeait bon nombre de mes sœurs dans la cité, j'empruntais aux aigles leur extraordinaire vision sans rien arriver à déceler de plus qu'une forme humaine non loin de moi. Je me décidais à aller dans sa direction, abandonnant la vision du rapace. C'était un être humain ça c'était sur mais pas une des nôtres, ça se voyait à son air hagard aussi, je décidais d'agir. Muria était fragilisée même si rien ne filtrait, même si tout semblait normal même au sein de la cité, je devais la protéger. Saisissant mon arc, je visais juste.

La flèche se ficha dans l'arbre à côté de la silhouette qui se trouvait être une femme d'après ce que j'en voyais. Soulevant ma capuche noire pour laisser apparaitre mon visage, je lui demandais, menaçante :

" Qui es tu ? Et que viens-tu faire ici ? "

[ Je poste à Muria comme ça, ça permettra d'éviter de changer de topic quand tu rencontreras Philéa. ]

[Je suis désolée, c'est vraiment pas terrible, mais au vu de l'heure et de ma fatigue après une semaine de boulot, je n'ai réussi à pondre que ça. ç_ç]

Des arbres. Toujours des arbres. Depuis combien de temps la jeune Siobhan avançait dans cette forêt ? Elle n'aurait su le dire. De toute façon, quelle importance ça avait ? Elle avait échoué, sans compter les aventures du voyage. A croire que la Templière n'avait pas changée et ce, malgré sa rencontre avec la déesse Hilina. SA déesse. Celle qui lui avait fait confiance. Celle qui lui avait confié une vie que la jeune fille n'avait su préserver. La petite princesse avait disparu avant même que Sio ne la rejoigne. Toute cette histoire paraissait totalement folle. Il n'y avait pas de sens. Et voilà la jeune fille une fois de plus perdue, en proie au doute.
Elle aurait dû être plus rapide. Faire en sorte de rejoindre Jelenna au plus vite. Elle aurait dû voir le futur, le prédire ! Quelle idiote ! Grandis un peu, Siobhan ! Tu n'as pas ce don. C'était vrai. La demoiselle n'était capable que de voler le passer des autres. Oui, voler, car il ne lui appartenait pas de connaitre le vécu des gens. Elle n'avait pas le droit de s’immiscer ainsi dans une vie. Pourtant elle le faisait parce qu'il le fallait. Parce que son maître le lui demandait. Parce qu'elle avait des doutes sur la véracité des propos d'une personne. C'était plus simple que de faire confiance. Avant, ça ne lui posait pas vraiment de problème. Elle était jeune et ne le faisait, parfois, pas exprès. Aujourd'hui, la gamine avait l'impression que c'était un crime. Commençait-elle à changer ? Peut être bien. Mais fallait-il encore que ce changement se fasse dans le bon sens. C'était là, tout le problème. Le doute était présent. Faisait-elle de bons choix ? Quels allaient être les conséquences de ses actes, des paroles prononcées. Les jeter comme ça, sans réfléchir n'était plus possible, bien que son innocence poussait bien souvent Siobhan à ce genre de chose. Enfantine, dira-t-on elle. C'était vrai. Mais qu'y pouvait-elle, elle qui avait toujours vécu préservée de tout danger, de tout soucis, protégée par son maître ? La jeune fille voyait bien qu'elle avait eu de la chance. Quand elle sondait l'esprit tourmenté de Kyle, la petite voyait à quel point il avait souffert et à quel point sa vie à elle était oisive. Grandir, c'était la seule chose à faire. Inévitable, difficile, mais importance. L'insouciance de l'enfance n'avait plus sa place dans sa petite existence. Maintenant, Sio avait un rôle à jouer. Il était surement minime, mais comme on dit : une simple petite pierre est capable de faire tenir tout un édifice.

Siobhan se rendait à Muria pour rencontrer la Reine Philéa. C'était pour cette raison qu'elle avait dû abandonner son maître pour quelque temps, sachant les rapport que cette cité avait avec les hommes. La jeune fille avait décidé de s'y rendre sur un coup de tête, incertaine de pouvoir s'entretenir avec la Reine. Elle ne savait, d'ailleurs, même pas ce qu'elle allait lui dire. Elle se voyait mal lui annoncer comme ça, de but en blanc, "Salut, je suis Siobhan, templière. J'étais chargée de protéger votre fille, mais comme vous pouvez le constater, j'ai échoué. Vous sauriez pas où elle se trouve que j'aille la sauver ?". La demoiselle secoua la tête. Vraiment, que faisait-elle là ? Enfin bon. Il était trop tard pour reculer. Elle était là, il fallait donc faire les choses jusqu'au bout. Expliquer au moins la situation et espérer que Philéa comprendrait. Certes, Sio en demandait peut être trop. Ce n'était pas grave. Elle avait eu le temps de se préparer à subir la fureur de la Reine Amazone. Après tout, la demoiselle n'avait pu sauver sa fille. Elle se doutait aussi qu'on allait mettre en doute le jugement d'Hilina. Faire confiance à une enfant telle que Siobhan n'était peut être pas la meilleure des choses à faire. C'est ce qu'ils penseront. Qu'importe ! La déesse avait donné du courage à l'apprentie. Il lui fallait maintenant assumer la conséquence de ses actes ou, dans son cas, la conséquence de son inactivité. Courage, petite, se disait Sio. Oui. Courage.

D'un coup, les sens de la demoiselle se mirent en alerte. Siobhan sentait une présence pas très lointaine, différente de celle des animaux. Approchait-elle enfin de la cité ? Elle l'espérait de tout coeur. Prenant la direction de cet être, la jeune fille se mit à avancer, la main posée sur le manche de son sabre, prête à l'invoquer. D'un coup, une flèche vint se ficher dans l'arbre, juste à côté d'elle. La demoiselle stoppa net son avancée. Elle se retint de dégainer. Cela n'aurait de toute façon servi à rien. Inspirant lentement, Siobhan leva les bras en l'air. Elle voulait montrer qu'elle ne cherchait en rien à nuire.

"Je me nome Siobhan. Je suis apprentie templière. Je me suis aventurée dans cette forêt dans le but de me rendre à Muria afin de m'entretenir avec la Reine. Je vous en prie, baissez votre arc."

Siobhan comprenait l'attitude de l'amazone. S'il suffisait de dire qu'on avait envie de s'entretenir avec la Reine pour qu'une rencontre soit tout de suite organisée, Muria n'aurait jamais survécu aussi longtemps. Et ce n'était pas pour rien que la cité se terrait dans cette forêt, à l'abris des regards. Les temps et les relations entre les citées étaient difficiles, elle en avait eut un aperçu lors de son séjour à Cydonia. En tant qu'Astorg, elle passait sa vie à se cacher et dissimuler ses origines : sa peau blanche -qui, suite à de longues expositions au soleil, avait prit une couleur caramel-, son accent et autres petits détails qui lui auraient vallu beaucoup d'ennuis. A vrai dire, Sio ne comprenait pas grand chose à la politique et aux raisons qui poussaient les gens à en haïr d'autres, sans même les connaitre. C'était de là que venait sûrement son innocence : de cette envie de voir le monde différent, de le voir changer. Utopiste, dite-vous ? Peut être bien, mais quelque part, il en faut des gens comme elle : pour croire.

La jeune fille secoua la tête. Elle ne connaissait pas grand monde au temple. Bien sûr, maître Jacen ne lui était pas inconnu du fait de sa réputation, mais c'était tout. Siobhan avait passé presque toute sa vie d'apprentie sur les routes, puis à Cydonia. Son maître tourmenté n'avait qu'une seule obsession : confondre les Zelotes, révéler au monde entier quels vils êtres ils étaient. La demoiselle, quand à elle, n'avait encore d'avis sur la question, mais dans le fond, elle avait du mal à croire qu'ils pouvaient être tels que Kyle les décrivait : fourbes et mauvais. Encore et toujours cette vision naïve des gens, mais qu'importe ?

"Je ne le connais que de nom et de réputation. Cependant, je ne pense pas que savoir qui est maître Jacen soit une preuve réelle de mon appartenance à l'ordre des templiers. Et puis, comme je vous l'ai dit, je ne suis qu'apprentie qui ne séjourne au Temple de l'Aube que de temps en temps, mon Maître voyageant beaucoup."

Sio baissa doucement les mains et écarta son manteau, non pas pour montrer à la sentinelle son physique, namého, mais pour lui présenter le fourreau de son sabre runique. Preuve un peu plus convaincante peut être, puisque jeune comme elle était, la gamine n'aurait pu se la procurer ainsi d'elle même et apprendre à la maîtriser.

Et voilà ! La question fatidique venait de tomber. Oui, pourquoi voulait'elle absolument cet entretient ? Par honnêteté, peut être... Ou bien, dans l'espoir d'obtenir de l'aide, si on ne la pendait pas avant sur la place publique pour avoir faillit à sa mission. C'était pourtant de son plein gré qu'elle s'était rendue à Muria, mais la question restait la même : pourquoi ? Les réponses à ses questions, sur ce qu'elle devait faire se cachaient-elles ici ?
Sio baissa la tête, ses cheveux blond venant dissimuler son visage crispé.

"Il se passe des choses sur Azthia. Des choses terribles, auxquels une enfant ne devrait pas assister et pourtant, Elle s'était retrouvée là... Et maintenant..."

La voix de Siobhan tremblait. Elle avait vu ce à quoi avait assisté Jelenna. Elle avait vu ses cauchemars et ses peurs, ainsi que son envie de devenir plus forte et pouvoir protéger les êtres qu'elle aimait tant. La force de caractère de cette si petite princesse l'avait impressionné lors de leur rencontre et la jeune fille avait vraiment eu envie de la protéger, mais ce fut un échec cuisant...

"J'ai, pour ainsi dire, rencontré la Princesse Jelenna et c'est d'elle dont je voudrais parler avec votre Reine."

Relevant la tête, la jeune apprentie posa sur Kiera un regard déterminé. Sa rencontre avec Hilina et le reste, elle ne le relatera qu'en présence de Philéa.

"Je vous en prie. C'est important."

Je regardais la demoiselle dubitativement.
Elle était soit très douée, soit bien trop naïve pour survivre dans ce monde de fous. Elle avait répondu en réfléchissant au préalable, c'était évident, et pourtant, sa réponse avait tout d'une réponse naïve, presque enfantine, qui ne collait pas à la situation. Elle avait forcément conscience d'être au beau milieu d'un territoire pour le moment hostile à sa présence et pourtant, elle se permettait de répondre qu'elle ne connaissait pas Jacen, ce qui passait encore bien sur car il n'était pas si important que ça, mais pire que tout, elle avouait cela sans complexe et prétendait même ne jamais aller au Temple de l'Aube ou si peu. Non franchement, cette jeune fille me rappelait Eléa certes mais pire que tout, elle me semblait peu au courant des affres de ce monde. Je l'observais encore, préférant ne rien ajouter et tirer les bonnes conclusions de ce qu'elle aurait à me dire.
Lorsque mon interlocutrice sortit son arme, ma première réaction fut de saisir la mienne mais je retenais mon bras aussitôt, comprenant que cette petite demoiselle ne voulait en fait que me montrer son appartenance aux Templiers. Je ne connaissais pas grand chose d'eux en réalité mais cette démonstration suffit à me convaincre, les armes runiques étaient celles des Templiers et son explication précédente m'indiquait tout simplement qu'elle devait faire partie de ceux du Crépuscule, ce qui expliquait les voyages de son maitre et le fait qu'elle n'aille pas souvent à Tamawa. C'était logique bien sur mais peut-être devait-elle un peu plus forcer les choses pour rester en vie car quelqu'un d'impulsif l'aurait tué sur place avant même de prendre la peine de faire le chemin de réflexion que je venais de faire.
D'ailleurs en parlant de ça, ma jeune interlocutrice commençait à m'intéresser. Templier du Crépuscule de façon quasi sure ou presque, elle avait du cran de venir jusqu'ici, même si j'ignorais encore la raison de sa venue. Certes elle semblait quelque peu naïve mais elle était courageuse, cela se sentait et bien évidemment, m'intriguais d'avantage.

La demoiselle commença justement à m'expliquer pourquoi elle était venue dans notre sinistre forêt au péril de sa vie. Au début, ses explications me semblaient bateau, oui, Azthia n'allait pas bien, nous étions les premières concernées mais et alors ? Chacun ne devait-il pas faire tout ce qu'il pouvait pour venir en aide à son petit monde à sa façon ? C'était notre cas, nous tentions de sauver à notre échelle ce monde qui dépérissait. Alors que voulait-elle à la fi... Elle ? Bataille ? Les mots firent tilt dans ma tête avant même qu'elle ne prononce son prénom. Cette gamine connaissait Jelenna c'était obligé ! Siobhan ne fit que m'affirmait ce que je savais déjà, elle avait vu l'enfant et peut-être même savait-elle quelque chose. Dans la cité, peu nombreuses étaient celles qui avaient croisé le regard de l'enfant car Philéa tenait à la protéger du mieux qu'elle le pouvait et l'enfermait dans un cocon de soie sans accroc. Alors dans le monde, autant avouer que presque personne ne connaissait son existence mis à part Jacen et maitre Jiven. Si les deux princesses étaient peu connues en général, l'existence même de Jelenna avait été cachée aux yeux du monde par notre reine. Cette gamine ne pouvait pas mentir, ce n'était pas un hasard.
Mon sang fit sans doutes un peu trop vite le tour de mon corps car je sentais la chaleur augmenter dans ce dernier tant les nouvelles que cette Templière semblait amenées avec elle pouvaient être vitales, cruciales même pour retrouver la petite princesse bis. L'espoir fou renaissait en un instant dans ma tête, moi à qui la souveraine amazone, ne pouvant se déplacer comme elle le souhaitait, avait confié son petit bout de fille. Moi qui n'était pas capable de la retrouver.

" Je cherche Jelenna depuis sa disparition, depuis que sa sœur ainée nous as dit qu'un Cavalier l'avait enlevé. Je n'en sais pas plus malheureusement, je n'ai rien trouvé et je crains que plus le temps passe moins il y ait de chance. Philéa semble croire qu'elle est encore en vie, saches que si tu es venue lui affirmer le contraire, je ne te laisserais pas la voir. "

Il fallait protéger Philéa et les enfants à naitre. Si la petite n'était plus en vie, ce n'était pas le moment de le lui dire.
J'observais donc à nouveau Siobhan et je comprenais que non, le glas n'avait pas encore sonné pour l'enfant, pas encore. Il y avait donc un espoir et c'était cette jeunette qui l'incarnait. Peu importe la forme, seul l'effet compte.

" Elle n'est pas morte. "commençais-je par affirmer, convaincue de ce que je disais même si le doutes s'installait parfois en moi à la simple pensée que le temps passait trop vite et que les recherches ne donnaient rien, " Tu ne serais pas là sinon. "

C'était logique.
Je l'espérais du moins.
Plongeant mon regard dans les yeux de mon interlocutrice, je lui disais alors :

" Je vais te conduire à Philéa mais avant cela, sache que notre reine est, comme tu as du le deviner, perturbée par la disparition de sa fille cadette, je te prierais donc d'agir en conséquence. "

Et je m'abstins d'ajouter que Philéa n'aimerait sans doutes pas les nouvelles, quelles qu'elles soient, de sa cadette tant qu'on ne la lui présenterait pas, vivante et en bonne santé, devant elle. En tout cas, si cette jeune femme était là pour m'aider à la retrouver, je ferais en sorte de canaliser notre souveraine.
Guidant la demoiselle à travers la forêt, je ne pris pas soin de lui bander les yeux pour qu'elle ne connaisse pas l'emplacement de la cité, non, mais je faisais en sorte de prendre des chemins qui n'avaient ni queue ni tête pour la perdre, c'était plus simple et elle ne s'en douterait pas. C'était moins humiliant pour elle et nécessaire pour moi. Arrivées à Muria, je lui demandais à nouveau de me suivre et nous passèrent en silence dans les rues de la cité pour arriver finalement devant la salle du "trône". Si on pouvait parler de trône. Philéa y était mais je préférais entrer avant Siobhan. Lui enjoignant de rester devant la porte, je me hâtais d'aller prévenir Philéa.

" Ma reine, une jeune femme souhaite vous parler. Je sais que les circonstances ne s'y prêtent pas mais elle semble connaitre votre fille, Jelenna, et avoir quelques informations sur elle, souhaitez-vous la rencontrer. "

Je savais que Philéa ne se ferait pas prier et ce fut le cas, elle me répondit, pleine d'espoir, ce que je craignais, de la faire entrer. J'allais chercher la jeune femme et lui faisait signe d'entrer. Philéa ne semblait pas opposer à ce que je reste dans la pièce, elle avait fait sortir toutes les autres pourtant. Je me plaçais donc juste devant la porte fermée et attendais la suite.
La dame était assise sur son fauteuil, vêtue d'une robe noire aux liserés blanc très fins qui descendait jusqu'à ses chevilles. Son bracelet en or et en forme de serpent remontait le long de son bras gauche. Un petit félin dormait sur ses genoux tandis que sa main droite le caressait anxieusement. Ses cheveux quant à eux étaient attachés par quelques ficelles dorées serties de perles de nacre. La dame était en beauté malgré son air fatigué. Elle attendait que Siobhan prenne la parole.

[ Post rédigé avec l'accord de Philéa. ]

[Je ne me suis pas relue et puis, j'ai beaucoup de mal à Rp ces temps-ci et la qualité s'en ressent, je suis vraiment désolée. J'espère tout de même que ça ira.]

Siobhan serrait les dents, attendant la réponse de Kiera. S'il te plait, crois moi ! hurlait tout son corps, tandis que ses yeux fixaient sans ciller le visage de la jeune femme. N'était-elle pas allée trop loin en lui répondant de la sorte ? Son interlocutrice pouvait très bien prendre cela pour de l'insolence et la renvoyer d'où elle était venue ou pire... La clouer avec une flèche contre un arbre et là laisser là, mourir vidée de son sang. NON ! Elle n'allait pas le permettre. Sio n'avait pas fait tout ce voyage pour rien. Il fallait qu'elle parle à la Reine Amazone. C'était indéniable ! Il fallait qu'elle sache et qu'elle informe les autres dirigeants. C'était la mission de l'apprentie templière : établir des relations et...

Le cœur de la gamine fit un bond. Pendant un instant, Siobhan cru que Kiera allait lui donner des informations, qu'elle savait dans quelle direction aller pour chercher la petite princesse, mais il n'en fut rien. Elle n'en savait pas plus que la demoiselle. C'était triste, mais ainsi. A quoi s'attendait-elle, après tout. Si la sentinelle avait la moindre idée de l'endroit où Jel' était emprisonnée, elle ne serait pas là à papoter « tranquillement » avec la gamine. Elle serait déjà partie délivrer la petite des griffes d'Azael. Non, vraiment, Sio espérait pour rien. En attendant, l'heure tournait...

L'apprentie templière secoua la tête. Elle n'était pas venue pour annoncer la mort de la princesse? Ça non. Siobhan était même certaine que Jelenna était en vie. Le Dieu destructeur avait besoin d'elle en vie. La petite était la clé de sa renaissance. La clé de tout. De la survie d'Azthia ou de sa destruction. La demoiselle préférait garder en tête la seconde option. Et puis, elle savait pertinemment que Jel' était forte. Qu'elle ne se laisserait pas abuser et ce malgré son jeune âge. Il fallait qu'elle résiste et patiente jusqu'à l'arrivée de Siobhan. Cela arrivera tôt ou tard. C'était juste une question de temps, car l'apprentie n'avait pas l'intention d'abandonner. Son rôle était de protéger ce petit bout de femme; Hilina comptait sur elle.

« Je vous remercie de la confiance que vous m'accordez, malgré -j'en ai conscience- les maigres preuves de mes bonnes attentions que je vous donne. Je ferais attention à mes paroles et à mes actes. Aucun de nous n'a besoin de nouveaux problèmes en ces temps troubles. »

Siobhan inclina la tête, reconnaissante à cette femme qui acceptait de la mener à la cité cachée et sans même lui bander les yeux. De tooute faço, si la sentinelle avait voulu agi de cette manière, Sio l'aurait accepté sans broncher. Tant qu'on la menait au près de la Reine, la manière n'avait aucune importance.
La marche ce fit en silence. Ça ne dérangeait pas la demoiselle. Elle ne cherchait même pas à retenir le chemin, plongée dans ses réflexions, se demandant comment allait se dérouler l'entretient. Il y avait tant de choses à dire. Tant de révélations à faire. Devait-elle garder secret le fait que Siobhan avait pour mission de protéger la petite princesse ? Peut être bien. Elle n'avait vraiment pas besoin de la colère de Philéa, s'en voulant déjà bien assez d'avoir faillit.

C'est avec grande curiosité qu'elle découvrit la cité cachée. Muria était un grand mélange de cultures -après tout les amazones venaient de toutes parts d'Azthia- et cela se voyait de part l'architecture et l'ambiance des rues. Sio resta quelques instant admirative devant la maison de Philéa puis se reprit et suivit sa guide. Elle n'était pas là en touriste !
Kiera pénétra tout d'abord seule dans la salle du trône, puis, quelques instants plus tard, invita Siobhan à entrer.

Philéa était magnifique. Elle semblait fatiguée, mais on sentait que malgré ce fait, elle restait redoutable.
La blondinette baissa respectueusement la tête, en signe de salutation.

« Je vous prie de m'excuser d'arriver ainsi sans prévenir et vous demander audience, mais ce que j'ai à vous dire est de la plus grande importance. »

Siobhan marqua une pause, ne sachant pas vraiment par où commencer. Elle avait en sa possession tellement d'informations transmises par Hiliana, qu'il lui était difficile de trouver le bout par lequel commencer.

« Ce que je vais vous dire vous paraîtra surement fou et insensé, mais je vous conjure de me croire. J'ai, en quelque sorte, rencontré votre fille Jelenna. En fait, la Déesse Hilina nous a réuni toutes les deux en rêve et nous a fait des révélations incroyables et terrifiantes en même temps. »

Un voile triste passa devant les yeux de Sio.

« C'est au sujet d'Azael... De Jelenna, aussi, car votre fille est la clé qui permettra à ce Dieu destructeur de retrouver ses pouvoirs et son corps. C'est pour cette raison qu'il l'a enlevée. Il nous faut tout mettre en œuvre pour la retrouver, car elle est celle qui peut faire renaître Azael, mais aussi celle qui peut surement le détruire. Je sais que vous devez la chercher activement, après tout c'est votre fille. Je viens proposer mon aide ! »

Le regard suppliant, la blondinette attendait la réaction de Philéa. Elle s'était arrêtée de parler là, pour permettre à la Reine de digérer ces informations. Après tout, il s'agissait de son enfant. Pour le reste, Sio en parlera tout à l'heure.

[J'espère n'avoir rien oublié et que mon post ira. =/]

Comme si quelqu'un d'un minimum sensé pouvait porter Azael dans son cœur. Pour Siobhan, il était inconcevable qu'on puisse vénérer ce Dieu de la destruction. Pour vouloir guerres et haine il fallait être fou -il n'y avait pas trente six solutions. La souffrance dans les yeux des gens, la détresse, tout ça, il fallait pouvoir les supporter et les assumer. Certes, on était pas tous bons, mais au fond de nous, il y avait toujours une part d'humanité et d'empathie. C'est le monde dans lequel vivait la jeune fille. Trop rose pour être vrai peut être, mais empli d'espoir et comme on dit : « Tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie. », n'est-ce pas ? C'était ainsi. Innocence de l'enfance, de celle qui n'avait jamais vraiment connu de grandes souffrances. Qui pouvait lui en vouloir de voir le monde un peu plus beau qu'il ne l'était ? Certains dirons que ça naïveté lui coutera un jour. Peut être, mais au moins, elle a réussi à illuminé la vie d'au moins une personne et espérait faire de même pour une autre en retrouvant sa fille. Elle se l'était promise et le promettait à la Reine. Quoi qu'il lui en coute.

Siobhan secoua tristement la tête. Non, elle ne savait rien de plus sur le rôle de Jelenna, ni sur l'endroit où elle se trouvait. Si ça avait été le cas, croyez-vous qu'elle se serait retrouvée là, entrain de proposer son aide. La culpabilité se lisait sur les traits de la demoiselle, bien qu'elle essayait de rester digne devant cette femme si charismatique. Que pouvait-elle dire pour sa défense. Surement rien. Sio n'avait pas été assez rapide, voilà tout.

« Je devais rencontrer votre fille à Tamawa où je la pensais en sécurité, en compagnie de sa sœur, mais je suis arrivée trop tard. Elle est partie, accompagnant la Princesse, dans le désert. Je ne sais pas réellement ce qu'il s'était passé là-bas. De ce que l'on m'a raconté, lorsque j'ai retrouvé le groupe de l'expédition, elle a été enlevée par le Cavalier de la Mort, mais vous devez déjà le savoir. »

Non, vraiment, elle était d'aucune aide sur ce point. Jel' était importante pour se débarrasser d'Azael, mais Sio l'avait déjà dit. Se répéter inlassablement, elle ne pouvait faire que ça. Demander pardon silencieusement, encore et encore. Agir. Il fallait vraiment qu'elle agisse.
Bon, la jeune fille n'avait, peut être pas d'informations sur la petite disparue, mais elle en avait d'autres qui valaient le coup d'être révélées. La Dame qui lui faisait face avait un statut, de l'influence. Philéa pouvait faire ce que la jeune apprentie ne pourrait.

« Azael a à sa botte quatre Cavaliers. Hilina m'a révélé comment battre deux d'entre eux. Ces informations vous seront surement plus utiles qu'à moi, puisqu'à mon petit niveau je doute de pouvoir accomplir certaines choses.
Il faut créer des alliances et réunir les peuples d'Azthia. La Rose de Saphir nous y aidera. Elle a réapparu et a été confiée à une dirigeante. Il n'y a que de cette façon qu'il est possible de terrasser le Cavalier de la Guerre, en réunissant des combattants : un de chaque race.
Pour le Cavalier de la Maladie, il faut utiliser la bague de Silmarie. Nalween l'a en sa possession.
C'est tout ce que je sais. J'espère que ça vous aidera. J'espère que ça aidera Azthia. Et... Je vous promet que l'on retrouvera Jelenna. »

C'était vrai. La demoiselle, emportée par l'émotion, ne s'était même pas présentée. Elle voulait tout sortir d'un bloque, puis respirer ensuite, que ses bonnes manières s'étaient totalement envolées.
La jeune fille inclina respectueusement la tête.

« Mon nom est Siobhan, je suis apprentie Templière auprès du Maître Kyle Steinart. Je suis prête à assumer toutes les conséquences et jure de vous ramener la jeune princesse seine et sauve. »

Tout était dit. Il ne restait plus qu'à agir. Pour l'orientation des recherches, il fallait peut être encore en discuter, mais Erathia restait quand même l'option la plus fiable -dirons nous.

Philéa n'était pas dupe. Elle était de ce genre de femmes qui savent que l'espoir ne gouverne pas le monde et que le monde ne peut appartenir aux faibles. Elle devait écouter la jeune fille et décider ensuite de ce qu'il adviendrait de faire. Ni plus ni moins. Si Azael comptait se servir de sa jeune fille pour devenir plus fort et renaitre, elle ferait partie de ceux qui l'en empêcherait. Jamais elle ne laisserait ce fou toucher un cheveu d'or sur la tête de Jelenna.

La petite demoiselle lui raconta ce qu'elle savait. L'erreur stratégique d'Eléa dans le désert, la perte de la petite fille enlevée par le Cavalier de la Mort. Lorsque cette histoire lui était parvenue la première fois aux oreilles, la reine amazone n'avait pas pu y croire. D'une part, elle s'était dans un premier temps refusée à croire qu'on ai pu toucher à sa fille, s'en prendre à elle plus qu'à Eléa la belliqueuse. Jelenna était le symbole de la candeur, de l'innocence et de la paix, non, Philéa avait eut extrêmement de mal à croire que c'était à elle qu'on s'était attaqué. Aujourd'hui encore, elle avait du mal à se persuader de l'absence de la gamine. Seul le rire de l'enfant, terriblement absent dans ce vaste palais, lui avait fait comprendre que tout ceci n'était pas une vile plaisanterie mais bel et bien la réalité, cruelle et servile. D'autre part, Philéa n'avait pas pu croire que la princesse ai laissé se faire enlever sa cadette. S'il y avait bien une chose qu'elle regrettait dans l'éducation de ses filles, c'était de les voir ensemble toute la journée. Eléa avait juré de protéger la gamine dès que la petite avait pointé le bout de son nez et depuis, la petite s'était éprise de la grande, cherchant désespérément à lui ressembler. Je ne craignais pas cela, je craignais simplement l'influence néfaste que cela avait sur les deux et je n'avais pas pu croire en conséquence que ma fille ai pu laisser sa petite sœur tant aimée et protégée entre les mains d'un monstre. Ce n'était que lorsque j'avais reçu une lettre du Temple, me racontant la folie dans laquelle elle avait sombré petit à petit que j'avais compris encore une nouvelle fois que tout cela était la dure réalité.
Cruelle réalité.
Le visage désolé et plein de remords de mon interlocutrice me fit penser à autre chose. Dans cette histoire, Eléa n'était pas la seule coupable si tant est qu'elle ai pu l'être un jour. J'en étais la première, moi qui avait élevé mes filles dans le mensonge, dans la haine de leur père, moi qui avait voulu les protéger en les menant ici et n'avait fait au final qu'engendrer cette tragédie. Sans ce monde de mensonges autour d'elles, jamais elles n'auraient quitté les bras chaleureux de la cité amazone et sa protection.

« Crois-moi mon enfant, je suis la première au courant et la première désolée. Poursuis je te prie. »

Elle ne voulait pas que d'autres se sentent coupable de ses propres choix et de ses propres erreurs. Une fois tout ceci réglé, il lui faudrait expier ses fautes, elle le savait parfaitement. Philéa ne savait pas ce qu'il y avait d'autre à ajouter mais pourtant, elle écouta la demoiselle sans rien dire, attendant même qu'elle eu fini pour réagir.
Les nouvelles n'étaient pas si mauvaises. Si la jeune femme ignorait où se trouvait l'enfant, elle savait des choses que Philéa ignorait à son tour. Sa fille cadette avait eu le temps de lui dire comment vaincre Mort avant de disparaître mais pas les deux autres. Ces informations étaient précieuses et plus qu'utiles.

Philéa réfléchit un instant. Unir les peuples. Si la tâche devait lui incomber, elle le ferait bien évidemment. Elle avait déjà plus ou moins commencé à le faire. Ne restait qu'à trouver la rose de saphir certes mais savoir que Nalween avait en sa possession la bague suffisait à la rassurer et leur assurer un avantage sur l'ennemi.

« Nous avons donc Glace, ne reste qu'à trouver la rose de saphir et à convaincre la Prêtresse Nalween de se joindre à nous. »

Elle réfléchissait tout en parlant, c'était une vieille habitude de la jeune femme.

« Je te fais confiance jeune fille, si tel est mon destin et puisse Diane m'accorder de vivre suffisamment longtemps pour le faire, je réunirais les peuples d'Azthia sous un même étendard si je le peux. Tu usurpes mon influence. Si j'ai une alliance avec les Astorgs depuis longtemps, l'absence de Kriisten à leur tête la fragilise, quant aux elfes, je ne suis guère surs qu'ils nous suivraient les yeux fermés dans une bataille pour laquelle ils n'auraient aucun intérêt. Quoi qu'il en soit, je partirais bientôt pour Cydonia si tel est mon destin. »

C'était une décision difficile à prendre. Cydonia était son ennemi depuis tellement longtemps que la jeune femme sentait que l'idée lui serait difficile à accepter et à réaliser encore plus !

La jeune femme lui avoua par la suite son nom, même si honnêtement, ce dernier comme celui de son maitre ne lui disaient rien. Philéa sourit. Cette jeune fille, sans doutes à peine plus âgée que la sienne, avait du courage à en revendre pour être arrivée jusqu'ici et oser l'affronter. Philéa aimait ce genre de personnes.

« Je te remercie jeune Siobhan. »

La reine réfléchit un instant avant de reprendre.

« Ma décision me semble à présent hâtive. Nous devons réfléchir si tu veux bien jeune Siobhan à ce que nous allons faire. Erathia me semble une destination raisonnable, toutefois, je souhaiterai que nous prenions le temps de déterminer quand y aller. Pour l'heure, je dois préparer mon voyage pour Cydonia puisque tel est mon devoir. Nous verrons cela demain si vous le voulez bien. »

La reine se rendit compte de son impolitesse.

« Excuse-moi jeune fille, je manque à tous mes devoirs. Kiera, mène-la à une chambre je te prie, nous verrons tout cela demain. »

Pour l'heure, elle avait une lettre urgente à écrire.

[ Désengagées : Philéa, Kiera, Siobhan ]