Bien sûr que le Professeur est encore là, puisque son affiche date seulement de la veille au soir, mais ça tu ne peux le savoir, chère amie, alors ça n'a pas d'importance. Te faisant signe d'attendre, tout en dissimulant un sourire mystérieux, le patron ordonne à l'une des serveuse d'aller chercher ton futur client. Celui-ci, ne daigne d'apparaitre qu'au bout d'un quart d'heure. Est-ce bien des manières ? Faire ainsi patienter une demoiselle... Cela ne peut être que l'œuvre d'un mufle, mais bon... Tu le pardonnes, n'est-ce pas ? Après tout, cet homme sera ton gagne pain et puis, cela t'as laissé le temps de t'installer à une table et boire quelque chose. C'est plus tôt bien, non ? Hé oui, chère demoiselle, il faut toujours avoir un regard positif sur les choses, pour éviter la dépression.

C'est donc un petit bonhomme qui se présente devant toi. Cheveux gras, le teint blafard et les yeux soulignés par d'épaisses cernes noires. C'est un rat de bibliothèques, pas de doute à avoir. Il t'observe un instant avec curiosité, comme si tu étais une chose nouvelle et inconnue, puis finit par prendre place en face de toi, un sourire aux lèvres, ce qui crée sur son visage osseux l'apparition de dizaines de petites rides. Quel âge peut-il bien avoir ? Bonne question, mais pas des plus primordiales.

« Bonjour, chère madame. Je vous prie de m'excuser pour l'attente. C'est que j'étais nu comme un ver et je n'avais que deux solutions : m'habiller ou venir en rampant pour justifier ma tenue de lombric. J'ai choisi la première, car pour la secondes, dans les escaliers, c'est pas pratique ! Hahaha ! »

Ha... C'qu'il est drôle, ce professeur, n'est-ce pas ? Bon, d'accord, son humour est atroce. J'espère donc pour toi qu'il ne fera pas de blague à chaque phrase. Retrouvant son sérieux -ce qui lui a prit un peu de temps, il croisa les bras sur la table.

« Bon, parlons des choses sérieuses. J'ai cru comprendre que vous étiez guide. Quels sont vos tarifs pour un voyage jusqu'à Tamawa ? Acceptez vous les payements en nature ? Hahaha ! Ne faites pas cette tête, ma petite, je plaisante ! »

Les yeux brillants de malice, il attend ta réponse.

Cela faisait maintenant un bon quart d'heure qu'elle patientait en l'attente de son futur employeur. Elle n'avait pas de temps à perdre avec un mariolle... Il avait intérêt d'avoir une bonne raison pour la faire poireauter. La bière servit ici était loin d'être correct. Son sens de la politesse fit qu'elle ne jeta pas la chopine à la tête de la serveuse qui lui avait amené. Elle l'aurait pourtant mérité tant le visage qu'elle affichait était maussade. *Tu as déjà de la chance d'avoir un emploie ma belle, alors n'espère pas m' inspirer de la pitié.* La seul occupation qu'avait trouver Volesprit pour tuer le temps était de jeter un talent en l'air en pariant avec elle même sur la face. Pour le moment, elle avait réussi à deviner le résultat quatre fois successive mais cela commençait sérieusement à la lacer. *J'aurais mieux fais de me trouver un marie avec un travail stable et bien rémunéré. Mais sans risque afin qu'il ne meurt pas, et pas trop beau afin qu'il ne puisse pas en attirer une autre. J'aurais été sa fierté et il m'aurait amené à chaque fois qu'il en avait l'occasion pour se vanter. Moi j'aurais sagement tenue la maison et j'aurais élevé les deux ou trois mômes qu'il m'aurait fait. On se serait disputé souvent mais il craindrait trop de me perdre pour ne pas me céder en fin de compte. Au moins je ne serais pas là, à crever de chaud dans cette auberge en pleine matinée alors que le temps est radieux à l'extérieur. Quel boulot ingrat...* La serveuse revint à la charge pour essayer de remplir sa chopine une nouvelle fois. Elle faillit la lui balancer dans la tête mais elle ne fit que mettre sa main sur sa chope en contenant sa fureur. *Mais qu'est ce qu'il fou ce crétin...* A ce moment, un homme... ou plutôt un petit bonhomme maigrichon vint s'installer à sa table avec un air tout content. Son visage faisait véritablement peur... son sourire n'arrangeait rien. Quelques rides marquaient son front remarqua t-elle avant qu'il ne s'exprime en ses termes :

« Bonjour, chère madame. Je vous prie de m'excuser pour
l'attente. C'est que j'étais nu comme un ver et je n'avais que deux
solutions : m'habiller ou venir en rampant pour justifier ma tenue de
lombric. J'ai choisi la première, car pour la secondes, dans les
escaliers, c'est pas pratique ! Hahaha ! »

C'était donc lui le professeur Chen-Nille... Elle aurait du prendre les jambes à son coups. Rien que de savoir qu'elle devrait peut être lui tenir compagnie pour la durée d'un voyage vers Tamawa. Elle ne pouvait cependant pas se permettre de refuser un client aussi répugnant soit il. Voyant son air choqué probablement, l'homme reprit son sérieux. Il allait enfin parler affaire et ce n'était aps du luxe. Sa bourse commençait à se faire légère. Elle ne demandait pas assez à ses employeurs... La gentillesse n'était pas une qualité recommandée dans son métier. Mais elle ne pouvait changer sa nature profonde... et encore moins de métier, elle ne savait faire que ça. Au mieux elle aurait put se faire cartographe à temps plein mais la guilde n'admettait qu'un nombre d'élus si restreint qu'il valait mieux ne pas trop y compter. Le professeur interrompit alors le fil de ses pensées.

« Bon, parlons des choses sérieuses. J'ai cru comprendre que
vous étiez guide. Quels sont vos tarifs pour un voyage jusqu'à Tamawa ?
Acceptez vous les payements en nature ? Hahaha ! Ne faites pas cette
tête, ma petite, je plaisante ! »

... Mais c'est qu'il se croyait drôle. Ses yeux remplit de malice semblait toute fois masqué autre chose. Il se faisait plus bête qu'il ne l'était... enfin il fallait l'espérer pour lui tout du moins. *Je suis sûr qu'il payerait cher mais si je lui demande trop il risque de me rire au nez et je ne pourrait plus négocier ensuite*

_Je peux vous conduire aisément là où vous le désirez mais si vous n'y mettez pas le prix j'irais voir ailleurs. Ce ne sont pas les clients qui manquent, et... certains seront seront sans doute de meilleur compagnie soit dit sans vouloir vous offenser.

Mensonge éhonté mais il fallait bien mettre toutes les chances de son côté. Elle réfléchit un instant puis se décida enfin.

_Je suis à votre disposition pour une centaine de talents pas moins. Je n'y inclus pas toute réduction qui pourrait vous être due pour un désagrément lors de notre voyage, n'y même la nourriture que je vous fournis. Je vous demanderais juste de bien vouloir accepter toute mes décisions et de vous y pliez ainsi qu'une participation aux taches les plus nécessaires. En cadeau je vous offre le choix de l'heure de départ.

Pourvu que le bluff marche... elle n'en était pas sûr du tout. Et si elle le perdait... et bien la mendicité finirait par devenir une option...

Le professeur n'a pas perdu sa bonne humeur malgré ta réponse légèrement sanglante. Ma petite, j'ai envie de te dire que si ça avait été un autre, tu te serais vite fait, bien fait, retrouvée sans boulot. Franchement, oser dire à un client qu'il est de compagnie mauvaise est du pur suicide, enfin bon... Tu intéresses le bonhomme et son voyage est assez urgent. Aller chercher quelqu'un d'autre prendrait vraiment beaucoup de temps. Il hoche donc la tête, sans se départi de son sourire.

« Vous avez du caractère, jeune fille. J'aime ! Vous êtes faites pour la domination ! Hahaha ! »

C'qu'il est drôle, franchement ! A quand son One man show ? J'achète la place, moi ! Bref, excusez de cet entretemps.
Il a sortit devant toi sa bourse -n'y voyez aucune allusion- et s'est mit à compter ses guenilles, lentement, prenant tout son temps et se trempant toutes les trente secondes. Au bout de dix minutes de dur labeur il rangea la petite sacoche de cuivre et posa sur toi un regard défiant.

« Quatre-vingt-dix et je n'irais pas plus loin. Pour les dix autres, il faudra me porter sur votre dos ou sur votre ventre, hahah ! »

Pervers, penses-tu ? Mais pas du tout ! C'est une métaphore, bien sûr !! Il fait référence aux bébés que l'on porte devant. Comment ça, pas crédible ? Enfin bref, c'est un bon prix qu'il te propose, là. Tu ne vas tout de même pas refuser. Si ?

Volesprit regrettait déjà ses paroles. Jamais ça ne marcherait. Mais pourquoi avait elle été si gourmande ?! Elle ne pouvait pas lui demander le tarif normal ? Mais non il avait fallut qu'elle se laisse tenter par l'appât du gain. S'il était fauché ? Si ça se trouve il n'avait même pas les moyens... Il interrompit ses réflexions :

« Vous avez du caractère, jeune fille. J'aime ! Vous êtes faites pour la domination ! Hahaha ! »

Elle soupira. Il n'avait pas fini avec ses sous entendus ? Il se montrait grossier et pathétique. Que faisait il à présent ? Oh non ! Il fouillait dans sa bourse voir combien il pouvait proposer. Les gens pauvres étaient inintéressant, inutile de s'en faire des amis.*Mais... j' hallucine ! Il se fou de moi ou quoi ?! Il est entrain de compter les talents un par un...* Et effectivement l'opération prit beaucoup de temps. Déjà excédée, elle dut encore patienter dix bonnes minutes avant qu'il n'est fini de réfléchir et de ruminer en comptant ses piécettes. Quand enfin il releva le nez de sa bourse, il la regarda avec un air de défi qui n'augurait rien de bon.

« Quatre-vingt-dix et je n'irais pas plus loin. Pour les dix
autres, il faudra me porter sur votre dos ou sur votre ventre, hahah ! »

Elle l'aurait giflé si ces précédentes paroles ne l'avait pas abasourdit. Sans rire... il acceptait pour quatre vingt-dix talents ?! C'était inespéré. Bon le voyage n'aurait sans doute rien d'une partie de plaisir avec un professeur pareil... mais la récompense serait à la hauteur de la souffrance psychologique qu'elle endurerait. Mais il ne fallait pas pour autant qu'elle laisse trop paraître sa joie... dès fois qu'il change d'avis et ne se ravise. Elle adopta donc un calme relatif qu'elle ne ressentait pas du tout.

_Très bien. J'accepte votre offre... Tamawa vous avez dit ? Et bien puisque vous n'avez pas proposé d'heure je vous propose de partir immédiatement. Nous règlerons les derniers détails en route. Si vous avez des questions n'hésitez pas.

Elle sortit alors son carnet et commença à noter les habituels détails sur son nouvel employeur. Elle devait aussi songer à quel route prendre pour rejoindre la cité neutre. Sans compter qu'elle devrait le cuisiner un peu sur les raisons de son voyage. Ah ! La collecte d'information. Volesprit se sentait mieux à présent. Elle allait pouvoir s'adonner à sa passion et avec se type ça serait presque trop facile. *Bon allez, en route.*

Bien, bien, ma fille. Il aurait en effet été idiot de refuser une telle offre. Et puis, sache qu'il est plus riche qu'il n'y paraît. Enfin, tu l'apprendra surement un de ces jours. Quand au voyage, l'homme reste un moment songeur. Que manigance-t-il donc ? Ses doigts tapotent doucement sur la table, rythmant sa réflexion. Il ne peut rester immobile, il faut toujours qu'il bouge quelque chose, son corps ou ses lèvres -je ne t'apprends rien. Il fini par hocher la tête, affichant de nouveau un sourire espiègle. Il semble que son plan est prêt. J'espère pour toi qu'il ne te concerne en rien, parce qu'au vu du personnage, il risque d'être bien tordu et loin d'être innocent. Passons.

« Très bien, très bien. Partons donc sur le chemin de l'amûûûûr, mon enfant. Par contre, je dois rassembler mes affaires. Mais dites moi, vous allez aussi laver mes caleçons sales ? Si c'est le cas, ne faites pas attention aux taches blanches. Mon lait se repend toujours sur moi. Ha ha ha ! »

Le professeur se lève et te laisse l'attendre là. D'une démarche lente il part regagner sa chambre et en le suivant du regard, tu as le droit à la charmante vision de sa main grattant son postérieur. Charmant, n'est-ce pas ? T'as plus le choix, de toute façon. Tu as accepte, il va falloir assumer jusqu'au bout ta mission et ce, malgré ton dégout.
Chen-nille fini par revenir au bout d'une demi-heure, chargé comme une mule. Son sac à dos est tellement gros qu'il suffirait de le pousser en arrière pour savoir ce que donne une tortue sur le dos.

« Je suis prêt, très chère demoiselle. Dites moi, il faudra combien de temps pour aller jusqu'à Tamawa, que je sache durant combien de nuits j'aurais la chance de partager votre couche ? Ha ha ha ! »

Il plaisaaaante, voyons ! Ne grimace pas comme ça !
Bon, il est temps de se mettre en route, si tu veux te débarrasser de lui au plus vite.

*Du calme Volesprit, pense à la récompense, pense à la récompense, pense à la récompense... Quatre vingts dix talents ma grande, ne gâche pas tout, contrôle toi.* Malgré l'exaspération qu'éprouvait l'elfe devant le comportement et les paroles du professeur, elle se força à ne rien en montrer.

« Je suis prêt, très chère demoiselle. Dites moi, il faudra
combien de temps pour aller jusqu'à Tamawa, que je sache durant combien
de nuits j'aurais la chance de partager votre couche ? Ha ha ha ! »

_Si nous avançons bien, nous y serons sans problème demain dans l'après midi. Après tout dépendra du temps, des rencontres, enfin les aléas du voyage habituel. J'espère que vous savez vous défendre un minimum. Nous camperons probablement ce soir, à moins que nous ayons la chance de tomber sur un brave paysan qui nous laisse dormir dans sa grange ou son grenier... Mais mieux vaut ne pas se faire d'illusion. Donc pour répondre à voter question nous n'aurons qu'une nuit.

Elle soupira rien qu'à l'idée de ne pas pouvoir fermer les yeux de la prochaine nuit. Pour rien au monde elle ne prendrait le risque de s'assoupir avec un compagnon pareil. Après tout, il se pourrait bien qu'il n'est nullement envie de se rendre à Tamawa. Ses yeux fixèrent le client sans réussir à rien déceler. Il se pourrait aussi que ce ne soit qu'un simple abrutit. Enfin dans le doute, elle éviterait de relâcher sa vigilance en sa présence. Déplaçant son siège sans bruit, elle se leva et posa sur le comptoir ce qu'elle devait sans plus. Son mépris pour la serveuse qui tirait une tête malheureuse depuis qu'elle était là ne s'était pas estompé. Sortant de l'auberge, elle se dirigea vers les écuries de la ville. Ils avaient pris soin de sa monture et d'ailleurs celle ci ne semblait pas vraiment heureuse de la voir. Harnachant son cheval, elle le sella puis attendit que le professeur est fait de même. N'échangeant mot, elle remarqua qu'il avait l'air dans ses pensés. *Bon, tant mieux, je ne vais pas m'en plaindre...* Il sortir de Cydonia par la grande porte, se dirigeant vers le Nord Est vers la fameuse cité de Tamawa.

« Me défendre ? Mais voyons, mademoiselle, mes pouvoirs sont grands ! Et l'attaque de la zigouille-nette est ma favorite ! Non, seulement, je sais me défendre, mais en plus mes coups de se...rpette, en ont fait fuit plus d'un ! Je suis une bête de se...rpette ! »

L'homme hocha la tête, l'air un peu déçu. Une seule nuit avec une telle beauté, c'était bien trop court. Comment pourrait-il arriver à la charmer en si peu de temps, sans compter qu'il n'y aura pas beaucoup de moments de repos. De plus, la drague à cheval, c'était pas son fort, puisqu'en général, il passe son temps à retenir ses vomissements. Bah ouai, le mal de transports, vous connaissez pas ? Ça peut arriver à tout le monde. Ça chaloupe, ça freine, ça trotte, ça galope. Pas moyen de souffler, sérieux. Si au moins, il pouvait fourrer son... nez -à quoi pensiez vous?- dans ce magnifique décolleté, le professeur était certain de ne subir aucun mal de ventre. Comme disent les scientifiques, tout est dans la tête : une belle image devant les yeux et hop, la vie reprend son cours. Enfin, il y avait toujours son joli petit cul -ne soyez pas choqués par ce langage. Il est ainsi, que voulez vous...- !

Bref, le temps d'atteler le cheval et charger son âne, un certain temps s'était écoulé. Et la montée de sa monture eu des airs assez comiques. Après moult sautillements, accompagnés de gémissements désespérés, il fallut se rendre à l'évidence que le monsieur était trop court sur pattes pour pouvoir monter tout seul en selle. Un escabeau ne fut donc pas de trop. Mais bon, il resta digne. Faut dire que lors de leurs haltes, tu allais devoir l'aider à regrimper sur le cheval et cette perspective ne pouvait que le mettre en joie. Pouvoir te tripoter l'air de rien, ça c'était le paradis !

Vous voilà enfin en route vers Tamawa : l'aventure pouvait commencer. Toi, tu espérait ne pas la voir durer trop longtemps, lui de son côté, c'était tout le contraire ! Pour la science, mesdames et messieurs ! C'est pour la science que ce cher professeur se tenait un peu en retrait et profitait du spectacle que tu lui offrait. C'est d'ailleurs le magnifique spectacle de la courbe fine de ta taille qui l'empêchait d'articuler mot. Ce silence dura deux bonnes heures, avant qu'il ne craque.

« MON DIEU ! J'ai oublié ma pommade ! … Mais... mais... ici, c'est... »

Puis il porte son attention au paysage alentour et devient tout blanc et tombe dans les pommes, s'écroulant de son cheval.
Une route, une petite habitation. Rien de bien intéressant. Tu dois surement te demander ce qu'il se passe, quand d'un coup un homme apparaît devant tes yeux, l'air de bien mauvaise humeur.

« Descendez de votre monture immédiatement ! »

Les traits du nouvel arrivant se firent plus durs encore, lorsqu'il t'entendit dire que le Professeur avait besoin d'aide. Il semblerait que Chen-nille ne soit pas porté dans le cœur de l'inconnu. Pire encore. Une haine profonde émanait de lui et polluait doucement l'atmosphère. La tension de la situation était palpable; on aurait presque pu la découper au couteau en forme de petits cœurs, pour donner un peut d'amour à ce monde de bruts.
Ma pauvre Volesprit, dans quoi venais-tu de t'embarquer. Entre la charge de ce pervers et l'arrivée du vilain pas beau qui ne semblait pas vouloir vous faire à tous les deux un câlin, mais bien autre chose, t'étais vraiment mal barrée. Enfin, tu es courageuse. Tu survivras. Enfin, je prie très fort pour toi, ma belle. Je ne suis tout de même pas un monstre.

Bref, ta seconde phrase n'arrangea pas les choses. Non seulement le regard dépité du prof te brulait le dos -en effet, il venait de reprendre connaissance-, mais en plus la colère de l'autre se fit plus forte. Oulala, ça chauffait sur le feu, tout ça. Vite, de l'eau, avant que tout ne crame !! Oups, je m'égare.
Je disais donc que le professeur venait de reprendre conscience. Quelle déception ce fut pour lui de s'apercevoir qu'une jeune femme aux formes si généreuses pouvait être si cruelle. Il ne s'était pas trompé, en fin de compte. Au lit, la jolie guide devait être une dominatrice. Intéressant, intéressant... Heu, il se secoua. Ce n'était pas le moment de penser à ça. Sa vie était en danger. Il fallait agir au plus vite ! Rassemblant tout son courage, Chen-nille se mit à ramper, drapé de dignité, prêt à fuir et à abandonner la jeune femme. Bah oui, il faut du courage pour pouvoir renoncer à tant de générosité de formes (la poitrine, les fesses... Se baffe). L'inconnu n'entendait pas cela de la même oreille. Attrapant une dague, il l'envoya se ficher juste devant le nez du fuyard.

« Tu bouges d'un poil et tu peux dire adieu à ce bas monde. »

Puis l'enquiquineur de voyager en rond se tourna vers toi.

« Tu es aussi lâche que cette ignoble chose. Prête à abandonner l'autre pour sauver ta misérable petite existence. Pitoyable. Je me dois d'éliminer la vermine dans votre genre. L'éradiquer d'Azthia pour une vie meilleure. »

Il semblerait que ce soit un idéaliste radical. « Tout doit aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. », ça doit être ça, sa devise. Et pour que le monde devienne meilleurs, il doit tout nettoyer à grands coups de seaux d'eau. Enfin, plutôt d'épée, mais la formule était plus jolie.
Mais au fait, pourquoi il en veut tant que ça à ce pauvre professeur ? Bonne question à la quelle il ne semble pas vouloir répondre.

« Je ne mérite pas de mouriiiir. Nous devons combattre, Ô belle demoiselle ! »

En voilà un qui perd pas le nord. J'sais pas comment il est arrivé jusqu'à toi, dans tous les cas, maintenant, il se tient à tes côtés, les jambes tremblantes et le regard mouillé.
L'inconnu qui vous fait face éclate de rire et pointe son épée dans votre direction.

« Combattre ? Tu ne sais que fuir après avoir commit tes sales forfaits ! Tu es un parasite, totalement inutile. Vous allez mourir ici et maintenant. Repentez vous, avant que ma divine lame ne vous transperce le cœur. »

Oula, ça sent pas bon, tout ça. Il va falloir que tu fasse preuve d'intelligence, chère Volesprit, pour te sortir de ce mauvais pas. Enfin, avant toute chose, tu devrais te débarrasser de cette vilaine main qui le prof vient de te poser sur les fesses.
Tu n'es peut être pas très bonne en combat, mais je suis sûr que tu vas trouver une solution : ça fera un peu d'exercice pour tes petites cellules grises.

[Petite aide, les compétences du prof : Connaissance des langues et de l'histoire, illusion et manipulation de la nature.
Il peut te les avoir dit avant ou tu inventes autre choses.
A toi d'élaborer une tactique. Good luck !]

Ça non, il n'avait pas envie de mourir. Ce cher professeur a encore tant à découvrir et à connaître ! Tant de jolies filles en fleur à courtiser, à séduire et à... On va s'arrêter là si on ne veut pas aller trop loin et avoir quelques détails croustillants (ou pas) issus des fantasmes (pas si bien) cachés de Chen-Nille. Bref, ce que je voulais dire, c'est qu'il tient vraiment à la vie et est prêt à tout pour la préserver. Donc il hoche la tête en signe d'approbation et pour montrer qu'il est tout ouïe. On peut dire qu'il te fait confiance, parce qu'avoir les tremblements de ses jambes, on a plus tendance à l'imaginer prendre ses jambes à son cou et fuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir ! Loin, très loin, sans demander son reste. Et puis franchement... Comment ne pas obéir à une jeune fille telle que toi, dominatrice et belle au possible ! Il est au garde-à-vous, là (n'allez pas imaginer des choses, je vous prie) !

« P-pourquoi n'irais-je pas au paradis, moi ? »

Question idiote qu'il murmure tout bas, plus pour lui même que pour toi, un peu vexé, quand même de cette remarque. Il bouderait bien un coup, tient, mais ta voix froide le ramène sur terre assez rapidement. Bon, alors. Il doit faire quoi, déjà ? Flouer un maximum. Hm... Juste une question comme ça : t'entends quoi par là ? Parce que bon... Ya pleins de façons de le faire, hein ! Ce qui est certain, c'est que son pouvoir d'illusion à quelque chose à voir là dedans ! Très bien ! Faute de ne pas savoir réellement ce que tu entends par là, il va improviser ! Un sourire pervers illumine ses traits tandis qu'il commence à se concentrer. Faut dire que son pouvoir est un peu particulier. Ce ne sont pas de simples tours de passe-passe qu'il peut faire... Il suffit d'avoir un contact visuel avec la personne concernée et...

« Les Seins-Tom en avant !! »

De son côté, l'attaquant ne semble rien comprendre. Ni au langage, ni à ce que se trame. Il est bien trop en colère pour se soucier de cela et et se dire que les deux personnes qui lui font face voudront répliquer et ne se laisseront peut être pas faire.

« Cessez de... »

Il n'a pas le temps de finir sa phrase, car un gigantesque « KYYYYYYYYYYYYYYAAAAAAAAAA, IL EST TROP CHOU ! » retentit à ses oreilles. Toi, Volesprit, tu ne l'entends pas, je te rassure. Puis... Oh God... mais, mais... Ça arrive, ça coure vers lui à toute vitesse, cheveux au vent... et ça fait « Boïng, boïng ». L'homme reste pétrifier sur place, blanc comme un linge et « au garde-à-vous ».
Mais il se passe quoi, au fait ? Quelle genre d'illusion Chen vient-il de faire ? Il n'est pas bon pour toi de le savoir, ma chère amie. De toute façon, ça n'a pas d'importance. Profite donc du moment pour attaquer. L'illusion de cette dizaine de déesses en tenue d'Ève les atouts lancés en avant qui coure dans la direction du monsieur ne va pas durer indéfiniment. Ah ! Pense aussi à prêter un mouchoir a ton compagnon. Son hémorragie nasale va le tuer avant même que tu ais eu le temps de tenir ta promesse ! Oh God, cette nuit avec toi, rien que d'y penser, il se sent plus le pauvre.

« Vite, vite, ma douce ! J'ai hâte de tâter ta cambrure ! »

Wah, il fait dans le délicat ! Oui, c'est une réplique bien moins déplacée que les précédentes, alors on râle pas !

« Les Seins-Tom en avant !! »

Qu'entendait il par la ? Non mieux valait l'ignorer... oui, c'était la meilleure chose à faire. De son côté, leur agresseur commençait à s'impatienter et sans doute à se douter de quelque chose. Il éleva la voix pour se faire entendre.

« Cessez de... »

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que ses yeux s'écarquillèrent plus que Volesprit ne le crut possible chez un humain. Pour être tout à fait franc, il avait l'air con. La guide ne put s'empêcher de se demander à quel genre d'illusion il pouvait être soumis. Non vraiment, il ne valait mieux pas chercher à le savoir. Malheureusement elle ne sut que trop bien quand elle vit que son compagnon saignait abondamment du nez.

« Vite, vite, ma douce ! J'ai hâte de tâter ta cambrure ! »

Écœuré une fois de plus par le personnage et par ses propos, elle se concentra sur sa part de travail à accomplir et alla agripper les deux bras du monsieur qui voulait la tuer une minute auparavant.

Ainsi jamais plus tu ne t'attaqueras à des innocents... je parle pour moi bien entendu. Sois sûr que j'en suis navré pour toi mais tu l'as cherché. Dis adieu à tes chers bras parce qu'ils seront un fardeau pour toi à partir de maintenant.


Et brutalement, elle gela les membres qui perdirent peu à peu leur vitalité, devenant noirs-bleus à cause du sang gelé figé à jamais. Une bonne chose de faite ma foi. Elle mit à terre l'homme d'une simple poussé. Privé de ses bras, son sens de l'équilibre était redevenu celui d'un gamin de deux ans. Et il en avait pour deux bonnes semaines pour s'habituer à sa nouvelle condition. A bien y réfléchir, un homme sans bras n'était plus bon à rien. A présent, aucune femme ne voudrait de lui... si jamais il survivait à son amputation. Car s'il ne se les faisaient pas couper rapidement, les membres risquaient de gangréner. Ce serait la mort assuré. Mais elle n'en avait que faire. Elle se retourna vers le professeur qui affichait un sourire béat. Elle avait presque oublié sa promesse. Lui pas bien entendu. Si ce crétin espérait vraiment qu'elle s'y tienne, il allait être déçu.

Bon allez, en selle monsieur Chen.

Malgré que cela paraisse impossible, son sourire s'étira encore plus. *Oups...* Volesprit venait de comprendre son erreur devant le double sens que pouvait avoir ses paroles.

Je veux dire, on repart.

Elle enfourcha son cheval et attendit que Chen fasse de même. Avant qu'ils ne s'arrêtent pour se reposer, la demoiselle elfe avait déjà prévu mille et une façons de se tirer de ce mauvais pas. Aussi n'était elle pas plus inquiète que cela. Elle improviserait en temps voulut. Par chance, elle avait repéré où le professeur gardait son argent. Quand ils installeraient le campement pour la nuit, elle lui demanderait s'il pouvait allez chercher du bois sec pour le feu. Elle en profiterait pour le dépouiller de la somme qu'il lui devait et laisserait un petit mot avec une indication pour qu'il rejoigne belle et bien Tamawa.

Arrêtons nous là. Il ne sert à rien de continuer. Et au moins serons nous à l'abri des regards si des bandits de grands chemin passaient dans le coin.

Nouveau sourire de Chen. *Pourquoi avoir dit : à l'abri des regards ?* se sermonna-t-elle intérieurement.

Comme convenu je vous demande une participation aux tâches. Veuillez à me rapporter du bois sec pour le feu si vous tenez à avoir chaud cette nuit.

Elle regretta immédiatement ses mots. *Mais quelle conne je fais parfois...* Bah, au moins allait elle en était débarrassée.
[HRP : Je te laisse voir si tu me permets de terminer cette mission qui commence à s'éterniser [début de l'automne] ainsi ou non. ^^ (Par pitié sois gentille ><)]

Tant de sous-entendus. Tant de belles paroles. Ce cher professeur n'en pouvait plus. Il avait hâte de voir la nuit arriver et t'avoir enfin rien que pour lui. Oui, il avait hâte, mais en attendant, il fallait remonter en selle. Le spectacle de ce petit homme tentant de grimper sur son cheval fut de toute beauté. Des sautillements, des soupirs, des râles, des essoufflements et toi qui ne lui accordais même pas un regard. Il vous fallut donc un certain temps avant de reprendre la route. Le cher prof n'a vomi qu'une seule fois entre le départ et la halte pour la nuit. Reconnaissons lui ce mérite. Et puis, malade comme il était, il n'avait pas la possibilité de reluquer le joli arrière train qu'était le tien.
Franchement, il était temps que la nuit arrive. Chen-Nille n'en pouvait plus de ce voyage à cheval. Pourquoi fallait-il obligatoirement utiliser ces bestioles ? Lui et son âne faisaient les trajets à pied et ça se passait très bien. Enfin bon, après l'effort, le réconfort. Et le sien n'allait pas être des moindres. Tu avais promis, tu avais, toi même, formulé ces mots bénis des Dieux ! Tu allais être sienne cette nuit ! Arrivera-t-il à te faire sienne à tout jamais ? Je crois que la question ne se pose même pas.

Enfin bref, il obtempéra dans un mielleux « Oui, ma douce ! Je ferais tout pour que vous n'ayez froid cette nuit. » et fila chercher du bois. Le repas fut chargé de sous-entendus et de regards qui te déshabillaient. Et enfin vint le moment tant attendu. Tant rêvé par cet être pervers.

« C'est pour la science, ma douce amie. Laissez vous faire. »

Quelque chose de le regard de l'homme t'empêchait de bouger, de n'émettre ne serait-ce qu'un son. Il se rapprochait doucement de toi, se léchant déjà les lèvres. Une main qui glisse sur la cuisse. Des baisers déposés dans le creux du cou. Il t'allonge doucement sans que tu ne résistes, te couvrant de caresses indécentes. Te voilà perdue à jamais, ta peau brulée par ses baisers. Adieu innocence. Pauvre, pauvre Volesprit. Si jeune et en une seule nuit tu viens de connaître ton pire cauchemar.

Enfin, ça c'était le rêve. T'as flippé, hein ! En réalité, la nuit ne se passa pas du tout comme ça. Après qu'il ait faillit, malencontreusement, tomber et qu'il se rattrapa sur ce qu'il y avait de plus proche et de plus commode -à savoir tes seins- tu décidas de le mettre hors d'état de nuire pour la nuit. Un bon coup sur la tête et il s'endormit comme un loir. Toi, par contre. Tu dormis très mal. Entre ces ronflements et les « Ouii Volesprit. C'est si bon. Vas-y ! », le sommeil fut vraiment, vraiment dur à trouver.

La fin du voyage se passa comme la veille. Le mal du transport du monsieur te permit de te reposer un peu et être tranquille.
Lorsque le temps de vous séparer arriva, le prof tenta de vous embrasser, mais ne reçu qu'une baffe magistrale.

« Vous êtes une sadique, mademoiselle. J'aime ça ! », puis il tourna les talons et partit en sifflotant.

[Mission terminée.
Tu as gagné 90 talens et un livre qui à pour titre « Comment satisfaire un homme », par Tom Chen-Nille]