Les dieux eux-mêmes semblent vouloir que ces querelles cessent et les dieux en question ont posés tous leurs espoirs sur vous, frêles jeunes filles.
Erathia était votre cible, il fallait à tout prix retrouver la Clé, Jelenna, et la seule piste que vous aviez toutes les deux était celle de la vieille cité antique. Erathia, cité des Erathiens, jusque là, rien de bien fabuleux. Mais pour vous aider dans votre quête, une aide impromptue était venue à votre rencontre, celle de la jeune Thémis. Indomptable, vous alliez surement avoir du mal avec elle car elle n'agissait pas pour la petite princesse mais pour elle-même, pour embêter son père. Quoi qu'il en soit, ce serait une aide précieuse et en ces temps troublés, on ne crache pas dessus !

Les trois jeunes femmes que vous étiez se dirigeaient vers la cité et ... vous alliez être surprise. Car non seulement elle était sur pieds (je vous laisse le soin de le décrire) mais en prime ... vous alliez devoir vous y infiltrer ! Bon courage en tout cas parce que moi, je m'en lave les mains !

[ Vous pouvez commencer en expliquant votre voyage et ensuite vous arrêter au moment où vous décidez de la technique pour entrer dans la cité. ]

Il fut un temps où la petite Thémis s'était promis de prouver à son père qu'elle valait quelque chose. Ce temps n'avait jamais été révolu et chaque jour qui passait, la petite demoiselle finissait par se dire qu'elle allait devoir y renoncer. Pourtant, chaque matin, elle trouvait une bonne excuse pour continuer à croire que son père finirait un jour par reconnaitre qu'elle n'était pas la fille de cet Astorg qui l'avait trompé mais belle et bien une jeune fille pleine de bonne volonté, de qualités et de savoir vivre.
Il était évident qu'elle ne montrait aucune de ses qualités aux yeux de son père.
Du moins pas souvent.
Cette fois-ci, elle se disait qu'elle avait peut-être poussé le bouchon un peu trop loin en proposant son aide à la reine amazone. Thémis se souvenait de la visite de cette grande dame à Cydonia. Le regard de son père, à la fois mal à l'aise et impressionné qu'elle ait eu le cran de venir jusque dans la cité où elle était le plus recherchée et en prime, enceinte jusqu'aux yeux. Et puis surtout, elle se souvenait de l'amour de ce père et de cette mère pour leur enfants à venir certes, c'était évident, mais pour leur petite fille, Jelenna. Car Philéa n'avait fait tout ce chemin que pour elle et en son fort intérieur, Thémis en avait été totalement jalouse. Elle rêvait que son père agisse de même pour sa petite personne mais savait pertinemment qu'il n'en serait jamais ainsi. C'était peut-être ça qui l'avait poussé à agir de la sorte. Pour embêter son père, pour lui envoyer un dernier signa de détresse ? Elle ne se souvenait plus vraiment, la seule chose qui lui revenait en mémoire était la tête effarée de son père lorsqu'elle avait proposé son aide à Philéa et le sourire doux et délicat de cette dernière.
La dame s'en était allée et son père avait refusé de la voir, comme toujours. Peu importait ce qu'elle fasse, peu importait l'affront, il se comportait toujours de la même façon. Si Thémis avait été plus observatrice, sans doutes aurait-elle compris que c'était la façon de son père de lui dire " je t'aime ". Sans doutes se serait-elle rendue compte qu'il était le premier à s'en vouloir de ne voir en elle que le visage de sa traitresse de mère. Pour finir, sans doutes aurait-elle compris qu'elle agissait comme cette sotte en trahissant ouvertement son père et pourtant, il était certain qu'il lui pardonnerait ce nouvel affront. Au fond d'elle, la jeune fille n'en doutait même pas.

Ce fut bien après le départ de la reine amazone que Thémis reçu la visite de Kiera. Cette dernière avait été envoyée par Philéa pour lui remettre en main propre la lettre que cette dernière lui avait écrite et qui formulait une demande d'aide, ce qui expliquait les précautions prises pour la lui porter. La chef des Sentinelles qui se tenait devant elle lui expliqua brièvement que ses recherches infructueuses pour retrouver la petite princesse l'avait conduit à penser qu'elle se trouvait à Erathia. C'était totalement stupide ne put s'empêcher de penser Thémis. Tout le monde savait que la cité avait été désertée depuis la mort de son dieu alors pourquoi l'emmener là-bas ? Elle se souvint alors de la discussion qu'elle avait entendu ce jour-là, dans le bureau de son père. Le templier avait parlé d'une menace bien réelle, du retour d'Azael en personne. Elle se souvenait également de cette histoire de cavalier à Tamawa et vaguement de celle qui comptait les exploits d'un groupe de personnes qui avaient combattu Bête dans le désert. Elle croyait même se souvenir que la soeur de la princesse y était mais tout ça n'était que suppositions car elle n'avait pas bonne mémoire pour les choses qui ne l'intéressaient pas.
Elle écouta la Sentinelle et réfléchit.
Le lendemain, Thémis avait pris sa décision après une énième dispute avec son père sur elle-ne-savait même plus quel sujet. La demoiselle donna sa réponse à Kiera qui s'en retourna. Elle précisa à la petite demoiselle qu'elle repasserait la chercher une fois la réponse de Philéa.

Sans doutes quelques jours passèrent encore avant que Kiera ne revienne la chercher comme promis.
Thémis avait hâte. Non pas de chercher la petite Jelenna, ça, ce n'était pas son problème, mais hâte de voir la tête que ferait son père lorsqu'il trouverait son petit mot dans la journée. Lorsqu'il apprendrait qu'elle avait quitté la cité pour aider Muria et pour aider pire que tout, Philéa en personne. Elle ne pouvait se douter de toutes les conséquences de son acte à ce moment là.
La jeune élémentaire avait préparé son sac rapidement, n'y ajoutant que les choses dont elle aurait besoin. Elle avait pris soin de prendre sa précieuse dague, au cas où, et avait suivi la jeune femme bien trop silencieuse. Elle avait ensuite accepté qu'on lui bande les yeux en comprenant que c'était important pour la cité des femmes libres que de rester dans l'anonymat puis avait attendu sagement, en tant qu'invitée d'honneur, que le jour J ne vienne. Et il était venu, pas assez vite à son gout mais peu importait, le résultat était là. Kiera l'avait prévenu de l'arrivée de Siobhan, une de ses consœurs de Cydonia. Si sa mémoire était bonne, c'était un Templier.

Les trois jeunes filles avaient pris la route sans que Thémis n'ouvre la bouche de tout le voyage. Elle analysait la situation. La jeune cydienne observait la jeune fille blonde comme les blés et l'amazone. Durant son séjour à Muria, elle n'avait que peu parlé avec les jeunes femmes de Muria. Elle était restée dans sa chambre à lire et n'avait pas cherché plus. Durant le trajet, elle se contenta d'écouter et de participer de temps à autre à la conversation car la demoiselle ne tenait pas pour autant à en devenir désagréable.
Il fallut deux longues journées pour arriver près d'Erathia. Les jeunes filles avaient perdus un peu de temps la veille et voilà que la nuit tombait déjà sur le deuxième jour ... Malgré tout, Thémis décida que plutôt que de bivouaquer, elle allait en avoir le cœur net. Elle trouvait stupide l'idée d'avoir emmené ici la petite Jelenna. La cité était à l'abandon depuis des années maintenant alors pourquoi se casser les pieds à l'amener ici ? Quoi que, c'était en même temps un lieu symbolique ...
Elle se dirigea vers les abords de la cité perdue et ce fut à cet instant qu'elle se sentit la plus idiotes des filles que ce monde ait porté.

Erathia était là, devant ses yeux.
Comment expliquer que la cité soit illuminée de part en part par des lanternes si elle était à l'abandon depuis des années ? Comment expliquer qu'elle voyait de ses propres yeux ces soldats tout moches se balader dans les "rues" de cette cité décharnée ? Elle resta là, bouche bée. Erathia était debout et plus que jamais ! Était-ce vraiment une bonne idée que de se lancer dans cette aventure ?
Thémis commençait déjà à regretter ...

] Je ne savais pas si c'était à moi de poster ou non, dans le doutes je l'ai fait ! Dites le moi si ce n'était pas mon tour et j'éditerais. ]

Siobhan avait quitté son maître il y a déjà pas mal de temps. Ça s'était décidé ainsi, sans vraiment de grandes discussions, ni promesses. La jeune fille avait une mission à accomplir coute que coute. C'était son devoir et non celui de Kyle. De plus, les amazones et lui n'auraient pas fait bon ménage. Certes, voir ce sadique en soumis aurait été rigolo, mais jusqu'à la fin de ses jours, beaucoup moins. L'apprentie avait encore besoin de lui pour se perfectionner et au fond, cet homme était un peu comme un père pour elle. Donc voilà. Elle s'était retrouvée à Muria seule, après un voyage plus que mouvementé. Un frisson glaciale parcourut l'échine de la demoiselle à ce souvenir. Si Kyle venait à apprendre les bêtises qu'elle avait fait, sa vie risquait de devenir un enfer ! Enfin, s'il lui laissait la vie sauve... Bref, valait mieux ne pas y penser. Tout oublier et se dire qu'Azthia était une grande contrée et qu'il y avait peu de chance que cela arrive.
La rencontre, que la jeune fille avait tant redouté, avec la Reine Amazone s'était plutôt bien déroulée, même s'il n'en était pas ressortit grand chose. Pour Sio, dans tous les cas. Pour Phléa, c'était peut être tout autre. La demoiselle n'avait toujours pas la moindre idée de l'endroit où pouvait se trouvée la Clé, à savoir Jelenna, mais elle ne désespérait pas. Il n'y avait pas de place pour cela ces derniers temps. Comme on disait si bien, l'espoir fait vivre et la petite princesse devait le faire coute que coute ! De toute façon, au vu de ce que Siobhan connaissait de la petite, elle ne pouvait douter de la survie de l'enfant. Jel' était forte et importante !

L'apprentie Templier fut invitée à séjourner dans la cité cachée, le temps qu'une décision soit prise sur l'orientation des recherches. Elle y resta quelque temps, mais en eut vite assez. Siobhan avait besoin de calme pour pratiquer son entrainement. Elle tenait ça de son Maître qui l'emmenait toujours dans des endroits reculés et déserts pour lui permettre de se vider la tête et ouvrir son Esprit. On lui trouva donc un petit chalet abandonné dans la forêt où elle fût conduite les yeux bandés. Le secret sur la localisation de Muria se devait d'être conservé. La jeune fille n'avait plus qu'à attendre qu'on vienne la trouver pour commencer les recherches.
Le temps fila lentement. Malgré la visite de quelques amazones envoyées par la Reine, surement, son quotidien ne fut que solitude, mais bon... Cela permit à la jeune fille de développer une petite capacité bien utile lorsqu'on était bavarde comme elle l'était. Sio avait hâte de montrer ses progrès à son Maître.
Le jour J arriva avec la neige. Erathia était la destination qui semblait la plus logique. Contrairement à ce qu'avait cru l'apprentie, elles n'allaient pas être deux, mais trois, à partir à la rescousse de Jelenna -si elles arrivaient à la trouver. La fille d'Anatoli Clari en personne venait prêter main forte à la Templière et à la sentinelle. On allait donc éviter de lui dire que Sio était Astorg. En fait, la jeune fille n'était même pas sûre que quiconque à Muria soit au courant, puisqu'elle 'était toujours exprimé en Cydien. Bref, ça n'avait pas grande importance, de toute façon.

Durant les deux jours de voyage, la conversation ne fût entretenue QUE par Siobhan, si l'on puis dire. Il lui fallait parler, même si c'était de rien. Fallait dire qu'elle avait gardé la bouche fermée pendant tellement longtemps. Heureusement que les deux femmes qui m'accompagnaient avaient de bonnes manières et lui répondaient, même si c'était par pure politesse. Pas d'importance. De toute façon, Sio était capable de parler seule des heures durant -ce que les jeune femmes ont expérimenté- alors réponses ou non...
Bref, les trois chercheuses n'arrivèrent qu'à la nuit tombée. Thémis préféra aller voir l'état de la citée abandonnée avant d'installer le campement. Siobhan n'attendit pas longtemps pour aller la rejoindre. Lorsqu'elle vit ce qu'il en était, la jeune fille resta sans voix, pétrifiée. Certes, le voyage ne fût pas une perte de temps et il y avait une petite chose pour que la petite princesse se trouve en ce lieu, mais... Tout ce monde, ces soldats à Erathia... La visite s'annonçait difficile.
La cité de nouveau en vie... Merde, quoi !

**Au... Au vu de l'état actuel des choses, il serait peut être bon de profiter de la nuit pour agir et espérer que la noirceur nous masque, non... ?**

La demoiselle avait préféré user la télépathie pour s'adresser à ses deux compagnes.

Jelenna manquait aux amazones du moins manquait-elle au moins à la reine amazone qui dépérissait presque à vue d'œil quand on la connaissait aussi bien qu'il m'était donné de la connaître. Elle m'avait envoyé en compagnie d'une jeune templière et de la fille même d'Anatoli Clari pour retrouver la Clé. La petite fille me manquait, le peu de temps que j'avais passé en sa compagnie avait fait naitre chez moi des envies d'enfanter. Veiller sur un enfant était quelque chose d'étrange, à la fois fascinant et laborieux. J'avais vraiment envie de faire quelque chose, de mettre ma pierre à l'édifice comme disait le dicton pour retrouver la petite princesse bis.
Le voyage fut long, bien trop long à mon goût. Une des deux, qui se nommait Siobhan, parlait sans cesse, à croire qu'elle ne savait pas se taire. Sans doutes en fait parlait-elle normalement mais étant donné que je n'étais pas habituée aux conversations, j'avais l'impression que c'était trop. L'autre pour sa part n'avait pas ouvert la bouche, tout juste nous avait-elle confié qu'elle se nommait Thémis. Ce n'était pas un problème pour moi.

Notre chemin nous mena à la cité perdue à la tombée de la nuit. Tandis que Siobhan et Thémis s'en aller voir ce qu'il en était de la cité, je m'occupais du campement. Pour ma part, pas de tente, même si l'hiver était là, c'était inutile mais un feu ferait l'affaire. Utilisant le mysticisme, j'empruntais aux félins leur yeux pour mieux voir ce que je faisais et l'instant suivant, un feu crépitait avec les quelques branches mortes que j'avais trouvé ici et là. Ce fut à cet instant que j'entendais la voix de la templière dans mon esprit. Attirée par ce qu'elle disait alors que je m'attelais à enlever le harnais de ma jument, je jetais un œil en direction de la cité. Nul besoin d'être devin pour comprendre vu les lueurs qui s'en élevait qu'elle n'était pas vraiment abandonnée.
L'instant suivant, j'étais près des deux jeunes femmes. Arc sur le dos, flèche à la main.

De la cité émanait de la lumière mais surtout, ce qu'on pouvait voir malgré la nuit tombée c'était ces innombrables soldats. Innombrables … en fait, je pensais qu'ils seraient plus nombreux que cela mais sans doutes avais-je tord. Quoi qu'il en soit, je rejoignais l'idée de la jeune Siobhan.

« Il nous faut nous infiltrer » soufflais-je dans un murmure.

Si j'avais bien suivi ce que Philéa m'avait dit de la petite lorsqu'elle l'avait rencontré à Cydonia, cette dernière pouvait se transformer en animal.

« Thémis, en quoi peux-tu te transformer ? »

Je parlais doucement, même si de là où nous étions, il y avait peu de chance pour qu'on nous entende. Si la gamine pouvait se transformer en quelque chose de discret, elle pourrait pénétrer dans la cité, attirer deux hommes voire trois ici et on se chargerait du reste. Le tout était de savoir si elle pouvait le faire et si elle le voulait surtout ! Au pire, il me suffirait d'agir avec un peu moins de subtilité … quoi que, mieux valait en rester à ce plan initial. A moins que quelqu'un ai une meilleure idée.

[ Je n'avais pas le temps de faire mieux, intervention Mj ? ]

La jeune fille passa devant moi et ne mit pas longtemps à se changer en jument à la robe immaculée. Je la regardais s'éloigner avec appréhension, si un malheur lui arrivait, j'aurais non seulement Philéa sur le dos mais également toute la cité de Cydonia. Les relations entre Muria et Cydonia n'étaient pas au beau fixe et ce, depuis longtemps, alors autant dire que je me serais bien passée d'une mésaventure de ce genre ! Heureusement, la jeune jument ne mit pas longtemps à revenir et la templière et moi eurent l'occasion de nous cacher bien avant son retour dans les fougères pour attendre nos victimes. Et ces dernières ne tardèrent pas à arriver. Une de mes flèches se figea dans le dos de l'un d'entre eux qui tomba lourdement au sol tandis que Siobhan sortait de sa cachette pour achever les autres. Aucun n'eut le temps de crier ce qui nous permis de ne pas nous faire repérer. Lorsque le manège cessa, je tentais de réprimer les larmes qui montaient mais certaines eurent l'occasion de s'échapper. Telle une malédiction sur laquelle je n'aurais jamais le dessus … Thémis revint saine et sauve et reprit forme humaine. Il fut vite décidé qu'elle irait en éclaireur, sa faculté de transformation animalière lui permettant de survoler la zone sans se faire prendre. Je prenais la route, couverte de cette armure puante et dégueulasse tandis que la fille Clari s'envolait sous nos yeux. Quelque part, j'enviais ce précieux don mais j'oubliais que le mien était des plus plaisant également !

Quelques pas nous séparèrent de l'entrée de la cité perdue et ce ne fut qu'une fois arrivées à l'entrée que les ennuis commencèrent. De gros ennuis parce que si je portais l'armure des soldats de la cité erathienne, je n'en étais pas une pour autant ! Siobhan et moi furent emmenées dans le gros des troupes sans que nous ne puissions rien faire. Je venais d'être enrôlée dans un nouvelle armée sans y avoir consenti ... la question était maintenant de savoir comment en sortir et surtout, comment en sortir toutes les deux. Car si j'avais déjà mis en place un plan, je ne savais pas encore comment l'étendre à la petite Templière. Avant de pénétrer dans la cité, j'avais eu l'idée de mettre en place un plan au cas où les choses tourneraient mal mais je n'avais pas pris la peine de penser au fait que nous étions deux dans cette histoire. Avant d'entrer à Erathia, j'avais pris la peine de briser une flèche de façon à ne garder que la pointe dans la main et de l'enduire ensuite de venin de serpent après une prière à Diane que je remerciais de m'avoir donné ce don précieux. Seulement voilà, si je pouvais m'enfuir facilement grâce à cette idée, ce n'était pas le cas de la Templière. J'ignorais si Siobhan avait une idée pour fuir à son tour et à voir ses yeux, ce ne devait pas être le cas. Je forçais mon cerveau à réfléchir le plus vite possible et il ne me fallu que deux minutes pour comprendre ce que je devais faire. D'un geste vif, je poussais Siobhan contre un Erathien avec force et cette dernière le percuta de plein fouet, tombant presque à la renverse. Profitant de l'effet de surprise que venait de me procurer cette petite altercation entre la Templière et le soldat, je m'avançais près de la jeune fille pour faire semblant de la taper et dans un même temps, je saisissais avec force la pointe de flèche dans ma main droite et l'enfonçais dans la gorge du soldat que venait de percuter la jeune tête blonde. L'homme n'eut pas le temps de pousser un hurlement, je retirais déjà la flèche et le poison fit effet si vite qu'il tomba sur le sol, raide mort, avant même d'y voir pensé. C'était la solution à notre problème que je venais de déclencher. A la vue de la mort du soldat et de l'altercation, les autres se mirent en marche pour se battre les uns et les autres. Tirant Siobhan par le col, je la sortais avec discrétion des rangs avant de disparaître dans un coin. Nous étions tirées d'affaire mais pas pour longtemps, inutile de dire que les autres ne se taperaient pas dessus bien longtemps ou encore, qu'on chercherait ce qui avait provoqué cette bousculade. Nous savions qu'Erathia renaissait de ses cendres, et Jelenna était certainement ici si ces soldats se massaient en si grand nombre à Erathia. Nul doutes possible. Il fallait partir au plus vite sans quoi nos vies seraient en jeu !

« Siobhan, nous devons partir ! » murmurais-je à l'attention de la jeune femme.

Le seul soucis était que Thémis manquait à l'appel et si nous partions sans elle, elle aurait des ennuis, voir plus. Je ne pouvais pas laisser quelqu'un derrière nous et surtout pas la fille Clari ! Sa mort entrainerait une guerre entre Cydonia et Muria, la première tenant l'autre pour responsable. Nous devions attendre la jeune fille avant de partir mais un problème restait encore en liste : nous n'avions pas convenu d'un point de rendez-vous … Faisant signe à la Templière de se taire et de se cacher au mieux, j'ajoutais tout bas :

« Ne bouge pas d'ici, je vais voir si je peux trouver Thémis. »

Sans attendre sa réponse, j'avançais à l'orée des taillis qui couvraient notre position. Priant la déesse sylvestre en silence, j'usais du don de mysticisme pour emprunter la vision d'un aigle et voir où se trouvait la demoiselle seulement malgré mes efforts, j'étais bien incapable de la trouver. Résignée, je retournais auprès de la jeune Astorg.

« Je ne l'ai pas vu, on devrait attendre son retour »

En espérant de ne pas nous faire prendre ne pus-je m'empêcher de penser. Tandis que j'attendais le retour de la Cydienne, je me demandais comment nous allions sortir de cette cité sans nous faire prendre. Thémis pouvait très bien se muer en un animal quelconque et prendre la fuite par les airs mais pour Siobhan et moi ? L'odeur de l'armure était bien trop prenante pour que je puisse me concentrer, je décidais le l'enlever, ne me souciant guère de ce qui pourrait advenir de moi sans elle. J'étais libérée de son odeur pestilentielle et c'était le principal ! Maintenant, ne restait plus qu'à savoir comment sortir d'ici sans risque. J'avais beau y réfléchir, je ne voyais pas comment sortir d'Erathia pour rendre mon rapport à Philéa sans avoir de problèmes …

[ RP posté à la demande des admins. ]

Il était évident que ce visage pouvait dire quelque chose à l'homme ou la femme qui avait eut la chance de rencontrer sa mère une fois dans sa vie. Jelenna avait beaucoup du physique de Philéa lorsque cette dernière avait son âge et aujourd'hui encore, la petite princesse bis ressemblait beaucoup sur certains traits à la reine amazone. Tes doutes étaient fondés jeune Thémis, la petite fille haute comme trois pommes qui se tenait devant toi était belle et bien la princesse disparue, j'ai nommé Jelenna. Intriguée, l'enfant te laissa faire, se doutant que cette rencontre n'était pas le fruit du hasard mais celui du destin. Lorsque tu repris forme humaine, elle émit un hoquet de surprise, s'attendant à tout sauf peut-être à ce que tu sois en réalité une jeune femme. Avec un sourire fatigué, elle se présenta suite à ta question :

« Je me nomme Jelenna en effet, enchantée, à qui ai-je l'honneur ? »

Sous cette apparente politesse et sa petite courbette polie une fois encore se cachait le cœur le plus meurtri sans doutes d'Azthia. Une fois qu'elle entendit ton prénom et surtout, qu'elle fit le lien avec ton ascendant, son sourire disparu pour laisser place à une expression de doutes puis de réflexion. Que pouvait bien faire la jeune Clari à Erathia alors que les cités de leur parents étaient ennemies ? Jelenna se souvint alors d'une discussion avec sa mère sur un éventuel projet dont elle doutait de la pertinence mais qui était, lui avait-elle confié, nécessaire pour la sauver. Sans doutes la petite princesse devait-elle comprendre par là que sa mère avait conclu une alliance avec Cydonia ou alors, qu'elle avait poussé Anatoli Clari à agir en le menaçant lui et sa progéniture …

« Etes-vous venue me sauver ? » demanda l'enfant, soudain pleine d'espoir.

Sans que tu ne le veuilles sans doutes, ton visage se ferma. Tu étais là certes, mais seule, ou mêmes avec tes amies d'infortune, tu ne pouvais rien pour cette enfant. Vous étiez trois contre … combien déjà ? Trop de soldats. Tu étais obligé de le lui dire et rien ne te faisais sans doutes plus mal que d'admettre ça devant une enfant et de voir son visage se teinter de tristesse et de larmes refoulées par la suite … La petite Jelenna te sourit avec dignité, preuve de son ascendance royale et de son éducation stricte puis elle se contenta de changer de sujet, de savoir pourquoi tu étais là. Lorsqu'elle apprit que Kiera était également présente ainsi que Siobhan, elle sembla comprendre bon nombre de choses et notamment qu'elle avait eut tord concernant cette dernière de croire qu'elle ne pourrait pas la protéger. Sa présence ici prouvait le contraire … Ce ne fut que lorsque Jelenna entendit les bruits de pas significatifs de Kiki, la Cavalier de la Bête, qu'elle se décida à te faire partir à regrets.

« Vous devez partir, si elle vous trouve, Kiki n'hésitera pas à vous tuer ! »

Tu n'eut pas le temps d'en apprendre plus, de comprendre l'inquiétude ou encore ce ton si familier que Jelenna employait pour la Cavalier, elle te tirait déjà le bras pour t'inviter à reprendre le chemin de la sortie. Une fois devant la fenêtre, elle te demanda si tu pouvais délivrer un message et te le confia à vois basse tandis que maintenant, tu pouvais toi aussi entendre les pas de la Bête :

« Dites à Kiera que je vais bien et … ne m'oubliez pas ! » ajouta-t-elle le regard triste tandis que la poignet de la porte bougeait. Tu ne pus voir la Cavalier, tu avais déjà pris ton envol et Jelenna referma la fenêtre en vitesse pour te protéger …

De nouvelles recrues ! Quelle aubaine hein pour une armée qui paraît en guerre ! Seulement les deux recrues ne semblaient pas tellement d'accord pour aller se battre, cette armure puante sur le dos ? Etait-ce l'odeur qui les perturbaient tant ? Peu importait, il fallait tout de même reconnaître l'audace et l'efficacité de ton plan Kiera. L'émeute déclenchée, Siobhan et toi purent vous échapper sans problème et sans encombres des rangs. Quel dommage seulement que l'on t'ai repérée … et que tu n'ai pas eut suffisamment de flèches pour les enfoncer dans les entrailles de ces pourritures ! Maintenant, tu attendais le retour de la jeune Clari, espérant que rien ne lui arriverait de fâcheux sur le chemin du retour. C'est que s'il arrivait malheur à la jeune fille, papa Anatoli ne serait peut-être pas vraiment de bonne humeur et la guerre qui éclaterait ne serait peut-être pas du fait d'Azael. Pour l'heure, peu importait n'est-ce-pas ?
Votre cachette était parfaite, les deux soldats de derrière qui avaient assisté à la scène et s'obstinaient à vous chercher ne parvenaient pas à mettre la main sur vous cependant, cela n'empêcherait-il pas la jeune Thémis de venir à votre rencontre ? Fort heureusement non, car si ton don de mysticisme était précieux, celui de la jeune femme l'était tout autant voire plus peut-être. Elle ne mit pas longtemps à vous voir et à atterrir dans le buisson après de nombreuses précautions. Une fois réunies, vous n'aviez plus qu'à fuir, la question était de savoir comment … car vos montures étaient restées au camp ! Kiera suggéra l'idée de s'infiltrer à nouveau dans l'armée qui semblait quitter la cité vers des lieux inconnus ajoutant qu'il serait peut-être bien de découvrir où elle se dirigeait tandis que la Templière proposa d'attendre la nuit pour profiter de l'obscurité. Thémis pour sa part proposa de se muer en jument pour les mener hors de la cité. Ce fut Siobhan qui eut l'idée de génie !

D'un geste, elle fit signe à ses complices de se taire. Lorsqu'elle fut certaine de son plan, elle leur parla par le biais de l'esprit.

« Thémis, peux-tu te transformer en quelque chose de discret ? »

La jeune répondit du tac au tac, visiblement pressée de quitter la cité soit disant perdue. Une souris, c'était parfait pour le plan de la jeune Templière. La fille Clari fut envoyée chercher discrètement une torche qui pendait mollement à quelques mètres de là. Une fois revenue, Siobhan sourit, convaincue que son plan allait fonctionner. Elle fit signe aux deux filles et leur expliqua ce qu'il faudrait faire. Kiera acquiesça ainsi que Thémis et ensemble, elles commencèrent leur macabre plan. L'élémentaire se concentra pour enlever la neige sur un périmètre d'un mètre de circonférence et se concentra davantage pour assécher les plantes poussant difficilement sous la mince couche de neige. Lorsque ce fut fait, Siobhan lança la torche qui enflamma immédiatement sol sec. Le feu n'eut aucun mal à se répandre, Thémis tentant d'assécher le plus vite possible le reste de la zone. La présence de Jelenna ou d'un quelconque catalyseur dut l'aider dans son œuvre et le temps aussi. Le feu prit suffisamment vite même s'il était restreint et obligea l'armée à stopper. Juste le temps pour les trois filles de partir ! Kiera, pour leur faire gagner du temps, eut la bonne idée de tirer une ou deux flèches sur les premiers arrivants qui tentaient de maitriser le feu.

Ce fut le cœur serré que les trois compagnons quittèrent la cité erathienne, c'était sans se douter de la direction prise par l'armée qu'elles venaient de ralentir ..

[ Désolée d'avoir manipulé vos personnages mais cette intrigue ayant débuté en automne, il fallait vraiment la terminer. Merci Kiera d'avoir pris la peine de poster et d'avoir suivi notre idée et désolée pour le retard qu'on vous a occasionné toutes les trois. Désolée aussi de ce RP un peu pourrave. ]
[ Désengagées ]