Le printemps renaissait des ses cendres sous les pas lourds des armées, déterminées, qui avançaient en masse vers la cité des ruines. Les dirigeants s'étaient mis d'accord puis il avait fallu convaincre les différents conseils et les soldats de l'intérêt de se regrouper sous une même bannière jusqu'au jour où tous avaient compris que c'était là leur ultime espoir de survie. Le 12 Tombeneige sonnait tel le glas et tous espéraient surement que ce ne soit pas leur requiem de fin. La marche entamée vers la cité du Dieu Fou fut longue pour certains, près de deux jours mais tous arrivèrent finalement à bon port dans la soirée du 13. Les camps furent établis suffisamment loin pour en devenir invisibles des yeux d'Azael et de son impressionnante armée mais sans nul doutes savait-il déjà ce qui se tramait. Ses éclaireurs avaient du le prévenir mais peu importait, il était bien trop fier pour attaquer le premier ou alors, il était bien trop occupé à organiser sa défense. A moins que tout simplement, il ai ignoré la présence des armées grâce à quelques flèches aiguisées. Tel que cela avait été prévu, l'attaque fut lancée le 14 à l'aube, tandis que les premiers rayons du soleil pointaient à l'horizon. Une lumière rougeâtre illumina la scène tandis que tous retenaient leur souffle. Prise en étau mais pourtant stoïque, l'armée Erathienne attendait, son nombre étouffant les rires des plus malins qui pensaient remporter facilement la victoire.

On entendit de l'est à l'ouest de magnifiques discours de motivation, certains préférant remotiver une dernière fois leur troupes. La veille déjà, on avait entendu un Capitaine donner du courage aux troupes de Cydonia, une Femme à ses Sentinelles, une Autre à son armée reconstituée avec peine, un Compagnon et sa Reine aux troupes Astorgs et un Templier à ses compagnons d'armes. Tandis que le soleil baignait d'une lumière qui n'augurait rien de bon le champs de bataille, les deux armées se faisaient face. Les Erathiens étaient stoïques, attendant l'ordre d'attaquer et de tuer. Leurs lourdes armures ne semblaient pas les gêner outre mesure et pourtant, elles paraissaient peu enclines aux mouvements, peu être était-ce là leur seule faille ? Leurs armes d'ancienne époque auraient pu faire sourire si elles n'avaient pas été capables de fendre un crâne d'un coup d'un seul. L'impression de malaise, de haine et de néant qui émanait d'eux était palpable même pour un non Sensible. Leur peau blanche comme la neige de l'hiver passé, relevée par leurs barbes brune presque noir de jais donnaient une impression d'avoir à faire à des cadavres. Cette dernière bataille serait décisive et nul doutes que le sang coulerait. Ces terres arides seraient bientôt abreuvées du sang des braves et de leurs ennemis … L'herbe qui avait poussé partout dans la plaine serait bientôt noyée sous un torrent de sang. Les cours d'eau qui jonchaient la plaine de part et d'autre seraient bientôt à leur tour rassasiés par le liquide poisseux mais pour l'heure, le silence régnait. Les ennemis se faisaient face sans un mot, leurs armées bien organisées, leurs rangs bien propres. Seuls les battements de cœur incessants des soldats résonnaient à présent dans ce lugubre décor. Lorsqu'il apparut, plein de force et jaugeant d'un regard satisfait les armées adverses, tous savaient que la bataille ne tarderait pas à débuter.

Guerre, tel était son nom, tel était celui qui sonna la bataille des rois.

La charge fut sonnée après que chaque capitaine, chaque général ou chaque roi ai donné ses ordres. Dans cette lutte pour la survie même du peuple des vivants, seul l'espoir et la détermination sauveraient les âmes de tous ces soldats. Divers chants se firent entendre, divers ordres fusèrent et les belles armées bien rangées se dispersèrent parmi leurs assaillants. Désormais, seule une chose comptait, survivre, protéger ce qu'il restait du peuple des vivants de la folie d'un Dieu sans cœur.

Dans les troupes ennemies, quelque part ...
Quelle était la probabilité pour qu'Astorg et Cydien se rencontrent sur un champs de bataille ? Faible, très faible même mais ce qui devait arriver arriva. Gabrielle était partie sur le front est, aux côtés de son armée, tandis que Lisbeth était à l'ouest avec les Compagnons et son maitre. Le destin décida de les faire se croiser. Manquant de se tuer l'une l'autre, elles s'évitèrent au dernier instant et tuèrent l'Erathien qui les gênaient. Hasmed était apparu ensuite, prêtant main forte aux jeunes filles même si là encore, le Mj était curieux de voir comment il s'en sortirait !

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[ Bon jeu ! ]

Léon piaffait d'excitation entre les hanches de Lisbeth et l'apprentie Compagnon attendait également son heure. Le soir même, ils partiraient en direction d'Erathia. La jeune apprentie n'avait pas bien saisi toute l'histoire mais l'Oblat en personne leur avait annoncé qu'ils devraient se battre aux côtés des amazones – pourquoi pas – et aux côtés des Cydiens – là ça buguait déjà un peu plus pour la demoiselle -. Lisbeth n'avait pas compris l'intérêt de combattre avec ces moitié de filles mais après tout, si au passage elle pouvait s'en faire deux ou trois, elle n'y voyait pas tant d'inconvénients que ça ! Quelque part, c'était même marrant qu'on les autorise à aller sur un même champs de bataille ! L'entrainement s'éternisait et la jeune fille en avait particulièrement marre. L'apprentie avait décliné une proposition de sa mentor pour venir s'entrainer avec les jeunes recrues de l'armée et finalement, elle regrettait ce choix. Qu'est-ce-qu'elle pouvait s'ennuyer .... Sa famille était spécialisée dans l'art du combat à la hache, à pied comme à cheval, croyaient-ils vraiment qu'elle était comme toute cette bleusaille ? Sans parler d'Annabeth qui avait tenté de la former à l'épée ... à croire que tous avaient oublié sa famille depuis la trahison de Gilbert ! Heureusement pour elle, l'exercice se termina rapidement et heureusement pour son adversaire, les armes qu'ils utilisaient n'étaient qu'en bois souple. Il serait mort sinon.

La nuit fut courte. Lisbeth avait dormi tout au plus six heures lorsque le rassemblement sonna pour signifier le départ des troupes vers Erathia. Etrangement, elle se sentait en forme. Elle se vêtit en vitesse, attrapant un pantalon en peau tannée beige et un haut sans manche plus sombre, sur lequel se trouvaient au niveau des épaules de la fourrure. Le printemps s'était installé mais la demoiselle tenait à ce haut pour des raisons totalement puériles qui étaient que c'était sa mère qui le lui avait offert le jour où elle était devenue apprentie Compagnon. Si ses parents n'approuvaient pas ce titre, au moins sa mère faisait quelques efforts même si au fond, Lisbeth s'en moquait, ayant décidé de ne jamais retourner vivre chez eux ou de continuer à les voir plus que ça. Elle enfila ses bottes, prit sa précieuse hache et sortit en vitesse à l'écurie. Léon attendait déjà. Le cheval baie avait été scellé et la jeune apprentie n'eut qu'à déposer son arme dans l'emplacement prévu pour cela sur le scelle et le monter.

Le voyage fut particulièrement long aux yeux de Lisbeth qui n'avait qu'une envie, taper de l'Erathien. On lui avait toujours conté dans son enfance les batailles auxquelles sa famille avaient participé et maintenant qu'elle avait la chance de pouvoir graver son nom dans la pierre à son tour, voilà qu'il fallait prêt de deux jours entiers pour y arriver ! Au moins, elle avait eut de la chance et faisait partie de ceux qui marchaient et non ceux qui étaient sur l'eau avec la flotte. Parce que notre Lisbeth n'aimait pas vraiment l'eau et Léon non plus ! Le cheval piaffait à nouveau d'impatience, aussi pressé que sa maitresse d'aller sur le champs de bataille. La demoiselle était ravie du choix de l'animal. Au départ, son père le lui avait pris parce qu'elle avait fait un caprice ou du moins sa mère qui trouvait qu'une fille de bonne famille se devait de savoir monter à cheval et se montrer dans la société avec. Tu parles, c'était surtout utile pour le combat et Léon avait tout de suite était attiré par les bruits des haches s'entrechoquant. La petite adorait ça aussi, ils étaient donc fait pour s'entendre. Si elle appréçiait les qualités de sa monture, Lisbeth n'était pas comme tous ces idiots à gagater devant leur cheval, il lui était utile, point barre. Elle l'aimait à sa façon, en lui donnant à manger, en laissant son père payer les frais d'écurie et autres et en l'emmenant se promener et s'entrainer. Le reste, c'était pour les idiots.

L'aube se levait. Séduction dans les mains, Lisbeth avait hâte, vraiment trop hâte ! Juchée sur Léon, elle obersva son maitre non loin d'elle. En tant qu'apprentie Compagnon, elle n'avait qu'une partie de l'uniforme mais au final peu importait, dans son sang coulait la fierté Astorg, c'était le principal ! Lorsque le signal fut donnée, l'apprentie fut parmi les premiers à partir. Elle donna des coups ici et là, encore et encore pour se frayer un chemin tandis que Léon donnait des coups de pattes et mordait tout ce qui se trouvait à sa portée. Le nombre aida sans doutes la jeune apprentie à se frayer un passage parmi les troupes ennemies. Peu importait, lorsqu'elle sentit que ses coups de hache n'étaient plus suffisant et que Léon devenait un handicap, elle sauta à terre. Jusque là, elle n'avait que blessé quelques Erathiens au passage, maintenant, elle était prête pour les tuer ! Le premier avança, la demoiselle fit tourner sa hache au dessus d'elle avant de se mettre en garde, un sourire carnassier aux lèvres. Elle arrêta le premier coup de hache de l'ennemi avec la sienne et avant qu'il ne puisse la frapper de nouveau, elle frappa un grand coup, les deux mains sur son arme, sur le cou de ce dernier. Hargneuse l'apprentie ! Le sang gicla et l'éclaboussa sans qu'elle n'y prenne gare, elle sentait un courage nouveau naitre en elle, une force cachée monter tout le long de son corps. Kalten lui même lui venait en aide et la jeune fille entama une prière, comme ses ancêtres avant elle :


Ceci fait, elle poursuivit son combat. Elle s'éclatait comme u ne dingue ! Si Gilbert avait été là, nul doutes qu'il se serait amusé aussi, peut-être même auraient-ils fait le concours de celui qui en tuerait le plus. Aujourd'hui, elle ferait le concours seule mais tant pis. Léon était parti se mettre à l'abri, ou alors il était mort, elle s'en moquait, elle aurait le temps de s'occuper de lui après et pour le moment, un nouvel ennemi lui faisait face. Il réussit à l'attraper par le bras et la jeune dut faire appel au dieu de la guerre pour voir sa température augmenter, voilà pourquoi elle ne portait pas d'armure, c'était plus facile pour les mouvements, mais ça lui permettait de brûler ses ennemis sur une plus grande surface. Lisbeth acheva le soldat d'un coup de hache qui lui fendit le crâne dans un bruit immonde. Le troisième se présenta et plus il en venait, plus elle se sentait forte, pleine d'énergie. Elle attaqua. Une esquive, deux, ah, il avait du challenge lui au moins ! Alors qu'elle esquivait, elle percuta quelqu'un et se retourna, prête à abattre sa hache lorsqu'elle vit un visage humain.

« Putain ! » lâcha-t-elle en voyant le signe de Cydonia sur la jeune fille.

Elle regretta de ne pas avoir abaissé sa hache et l'envoya valser en pleine tête de son ennemi. En la récupérant d'un geste vif, laissant un trou béant dans la tête de ce dernier, elle ajouta en Cydien :

« Toi la Cydienne, t'as failli me faire tuer alors t'es gentille, mais tu t'approches pas de moi. »

Sans même chercher la réponse de l'autre, énervée de l'avoir épargnée, elle s'attaqua à la suite.

Gabrielle gratta nerveusement le sol avec la pointe de sa botte. C’était la première fois qu’on l’amenait sur un champ de bataille. Et oui, on faisait enfin l’honneur de convier les apprentis au bain de sang qui allait se dérouler. Etait-ce finalement une si bonne idée, envoyer à une mort peut être prochaine (enfin elle espérait que non) de si jeunes personnes qui avaient finalement toute la vie devant eux ? Certains des aspirants étaient encore au fond que des gamins. Gaby fut surprise de penser à ce genre de chose avant un moment aussi crucial. Autant qu’elle savait tous ses camarades présents étaient consentant, enfin elle l’espérait. Si elle mourrait, elle mourrait par devoir, par honneur, mais mourir par obligation, car un être, surement vil, vous avez obligé à prendre part à un combat qui ne vous concernez pas, était quelque chose d’horrible. Enfin toujours aux yeux de l’elfe. Oui si elle mourrait, elle mourrait pour son peuple, sa cité, sa famille, sa mère, et pour son père … Elle sourit devant tant de pessimismes, ce qui lui ressemblait peu, elle qui trouvait toujours un aspect positif à quelque chose.

Lorsqu’elle releva la tête, elle entreprit d’observer tous les autres soldats, qui eux aussi participaient à la bataille qui profilait. Il y avait des petits, des grands, des hommes, des femmes, beaucoup de femmes d’ailleurs. Gabrielle était étonnée d’en voir autant, mais c’était surement du à la présence du légendaire peuple des Amazones, dont on lui avait couté l’histoire. Un peuple entièrement féminin, cela intriguait beaucoup l’elfette, qui se promit qu’une fois rentrée à la maison, elle foncerait à la bibliothèque se documenter sur elles. Oh, Oh, Oh mais qui voila, des Astorgs ! Elle n’avait personnellement rien contre eux, mais par principe elle ne les aimait pas beaucoup. Il y avait aussi quelques oreilles qui pointaient en dessous des casques, ce qui rassura un peu Gabrielle, elle qui se sentait parfois seule dans cette cité remplie de Cydiens. Mais bon personne de bleue à l’horizon, ce qui la fit soupirait. Pourtant le bleu ce n’est pas si moche, non ? Si ? Tant pis. Il avait aussi des personnes à la peau mate, comme burinée par le soleil pendant de longues années. C’était surement des Almers, peut être des Nuas. Les pauvres, se dit tout de même Gabrielle. Il y avait des Templiers de l’Aube (qui sait, il y avait peut être aussi des Templiers du Crépuscule), au vue de leur armures, Gaby ne mit pas énormément de temps à les reconnaitre. Il y a fort longtemps ils étaient les uns contre les autres, maintenant ils se battaient ensemble, pour la même chose, pour la même victoire. Elle reconnue aussi quelques démarches que tout laissait à croire qu’elles appartenaient à des membres de La Troupe.

Plus le temps passait, plus elle était anxieuse, elle n’avait jamais, à proprement parler, affronter d’ennemis aussi mortels. Puis elle n’avait pas l’habitude de tuer non plus. Enfin ce n’était pas cela qui la chiffonnait le plus, c'était peur être le fait qu'elle allait peut être y passer, au final … Dire que hier, le matin même, elle s’était réveillée comme une fleur, était partie très tôt le soir pour arriver à l’heure. Madame rechignait de venir à cheval, car elle détestait cela, mais finalement elle était montée sur une bête, s'accrochant fermement au cavalier. Arrivée, elle s’était débarbouillée le visage dans une rivière non loin de là. Puis plus les gens arrivaient, plus elle se sentait mal, stressée, angoissée… Merci l’empathie ! Le regard des hommes la gênée aussi un peu … Dans sa précipitation elle avait mis son armure de tous les jours, celle dont tout le monde au Monastère avait l’habitude, au Monastère … Elle était, disons très dénudée, mais elle avait l’avantage d’être très souple, et se mouvoir, faisant qu'un avec elle. Gabrielle préférée le corps à corps, et non les armes, donc cela en résultait sur la forme qu’avait son armure. Certains se rincer l’œil, d’autres devaient juger qu’elle n’avait rien à faire sur un champ de bataille, cela aussi Gaby le ressentait bien.

Tic Tac, une heure. Tic Tac, trente minutes. Tic Tac, dix minutes. Tic Tac, deux minutes. Tic Tac.

-Pour Cydonia ! murmura Gabrielle avant de se lancer, elle aussi, dans l’attaque ! Elle courut comme jamais elle n’avait couru. Elle tua un Erathien avant même qu’il ne comprenne qu’il mourrait. Un épieu de glace entre les deux yeux, là où sa visière ne le protégeait pas. Une lueur de surprise brilla faiblement dans ses yeux. Le soleil levant, le sang giclant, le vent chantant, les morts tombant. Alors qu’elle allait s’attaquer à un deuxième monstre, quelqu’un, une hache à la main, la heurta dans son dos.

« Putain ! »

Quel langage étrange ! Mais d'après ses cheveux roux (a ses grognements aussi), c’était forcément une Astorg (enfin Gabrielle en était presque sure). Tss …

« Toi la Cydienne, t'as failli me faire tuer alors t'es gentille, mais tu t'approches pas de moi. »

Aucun doute, une Astorg, mal élevée de surcroit ! Puis elle partie cherche une autre proie. Alors qu’elle leva à nouveau son arme pour frapper, Gabrielle bondit sur sa victime, la faisant chuter et accessoirement observer le sol sous un nouvel angle de vue. Les quelques secondes où il resta inactif furent décisif pour la suite du combat … Elle arriva tant bien que mal à enlever son casque, mais le bougre lui envoya quand même un coup de pieds au niveau du genou. Gaby dut se mordre la langue pour éviter de crier comme un cochon qu'on égorge. Pleine de haine, elle se releva lui piétina rageusement le visage, prenant presque un plaisir sauvage. Elle l'acheva tout simplement en sautant sur sa boite crânienne, pieds joints, comme pour faire éclater un ballon. Quand elle explosa, des morceaux de cervelle volèrent un peu partout. Une marre de sang se rependit rapidement à ses pieds. Voila qui était fait. Au suivant.


-Ne me remercie pas, j’ai l’habitude. Elle s’écarta d’elle juste après lui avoir fait un clin d’œil malicieux.

Elle s’apprêtait à retourner dans la mêlée,l'adrénaline lui faisant oublier la douleur, quand un éclat attira son attention. Dans un incroyable reflexe, elle passa la main sur son cou, soulagée d’avoir encore son collier. Après quelques secondes d’observation, elle comprit que l’éclat était en fait la lame du couteau d’un homme en très mauvais posture. Cette personne, pendait misérablement au bout d’un bras ennemi. Ni une, ni deux, Gabrielle sauta sur son dos, le frappant au visage, et toute partie non protégée qu’elle pouvait atteindre. La chance étant de son côté, son rival bascula, entraîné par le poids de la jeune elfe. Légèrement sonné il ne put rien faire qu’elle enfonça, au niveau de la pomme d’Adam, le poignard qu’elle avait emprunté au soldat. Elle en remit un deuxième pour être sur qu’il ne se relèverait jamais. Elle essuya furtivement son arme sur lui et se tourna vers l’homme qu’elle venait de sauver. Voyant qu’il avait mauvaise mine et la démarche peu fiable, elle l’aspergea à grandes eaux qu’elle faisait surgir de ses paumes.

-Tiens, dit-elle en lui tendant son bien, tu en auras plus besoin que moi. Je te conseillerais de te reposer mais pour l’instant cela équivaudrait à un suicide. Donc, il faut y retourner, la meilleure des défenses, n'est-ce pas l'attaque ?

Elle lui lança un sourire éclatant, qui ressortait magnifiquement bien avec le sang qui coulait le long de sa joue. Dans un dernier soupir, le monstre, lui avait griffée le visage, mais heureusement la coupure était peu profonde. Une blessure de guerre, une !

Près de son allié, elle vit la petite peste combattre (ruminer aussi) à quelques mètres d’eux.

Lisbeth avait déjà oublié la sale Cydienne et s'attaquait déjà au prochain sans un regard vers les autres. Elle ne tenait pas à mourir pour des inconnus et d'autres cités qui plus est ! C'était pas parce que les dirigeants avaient décidé qu'elle allait se plier à leurs choix et surtout pas si cela prenait en compte des Cydiens dans l'affaire. La jeune apprentie planta le tranchant de sa lame dans la jambe de son adversaire tout en esquivant un de ses coups puis, détachant l'arme de la chair meurtrie, elle la posa de profil en plein dans sa figure. Un de moins aurait hurlé son père s'il avait été à ses côtés, d'ailleurs, sans doutes se battait-il mais avec les Astorgs et loin de sa progéniture. Surtout qu'elle avait tué Gilbert ! Le drame familial qui s'était joué ne l'avait que peu inquiétée, son frère avait été son seul réconfort pendant longtemps entre une mère décalée de la réalité et un père totalement persuadé que les filles n'étaient pas faites pour la guerre mais tout juste bonne à engrosser. Lisbeth s'en foutait, en réalité, mieux que ça, elle ignorait ce genre de futilités et si son père mourrait sur le champs de bataille, c'était tant pis pour lui.
Les problèmes futiles de ce genre semblaient attirés par la jeune apprentie Compagnon puisque la Cydienne qui avait manqué de la faire tuer revenait à la charge alors qu'elle était face à un nouvel adversaire. Lisbeth se sentait plus vivante que jamais, elle sentait la force couler brute en elle et encore mieux, elle sentait chaque fibre de son corps appeler au meurtre. Encore et encore. Ses blessures, bien que légères, n'étaient plus que souvenirs, elle ne sentait que force et vitalité couler dans ses veines. Du sang, il lui fallait encore plus de sang ! Celui de son adversaire allait couler, une nouvelle fois, du moins c'est ce que l'Astorg avait pensé avant que la sale Cydienne se mette en travers de son chemin. Elle fit tomber la proie de Lisbeth au sol alors que cette dernière allait poser sa hache sur son torse dans un dernier câlin avant le trépas. Incrédule, Lisbeth regarda la Cydienne faire preuve d'un acharnement ridicule et à la hauteur de sa force. Nulle. La gamine sourit et à la réplique de la Cydienne, comme si elle allait la remercier de lui avoir volé sa proie ? Sans attendre, Lisbeth lança de toutes ses forces sa hache qui s'enfonça avec un bruit répugnant dans le corps d'un Erathien, un mètre derrière la soldat. Avec un sourire malsain, elle ajouta en Cydien en passant à côté d'elle :

« Ne me remercie pas, la prochaine fois je ne te louperais pas. »

Froidement, elle s'écarta de la fille et alla chercher son arme. Lorsque ce fut fait, elle la retira en posant son pied sur le corps pour prendre appui et du sang gicla un peu partout. Lisbeth essuya la hache sur ses vêtements pour éviter que le sang ne colle et l'empêche de la manier avec plaisir. Alors qu'elle avait pris quelques secondes pour faire son affaire, Lisbeth se mit à regarder en direction de la Cydienne qui secourait quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Non mais c'était n'importe quoi … venir en aide sur un champs de bataille, c'était sans doutes la pire chose qu'on pouvait faire, offrir deux proies aux ennemis au lieu d'une ! Pourtant, lorsqu'elle vit l'Erathien s'approcher des deux jeunes gens qu'elle détestait d'instinct, Lisbeth ne put s'empêcher de se diriger dans leur direction. Avec souplesse, la jeune apprentie se mouva de sorte à se trouver entre le soldat et les deux autres. Une échange de coup, épée contre Séduction. Un autre échange et la hache se planta en silence dans la jambe de ce dernier, enfonçant le métal dans la chair et tranchant par là même occasion l'artère fémorale. Le plus beau débit du corps, la couper, c'était la mort assurée. Du sang gicla de partout et Lisbeth en eut le visage aspergé. Loin d'être dégoutée, elle se sentait rempli de forces nouvelles, comme à chaque nouveau meurtre.

« Par Kaltan, vous êtes candidats au suicide ? » demanda-t-elle assez froidement en Cydien aux deux autres en se tournant vers eux et en essuyant de nouveau sa hache sur son pantalon.

En tout cas, une chose était sure, elle n'avait pas agi de son plein gré mais par instinct de survie. Si ils mourraient, ils arrêteraient moins d'ennemis et elle aurait donc moins de chance de s'en sortir. Elle ne voulait pas crever avant d'être Compagnon et surtout pas à cause d'une Cydienne et d'un incapable ! D'un regard lancé vers eux, elle lâcha avec un dégout évident :

« Va falloir qu'on s'aide je suppose. »

L’homme remercia Gabrielle d’un petit signe de tête. Au moins lui n’étais pas hostile et ne voulait pas la découper en menus morceaux, c’était déjà ça. D’ailleurs pour montrer qu’il avait bien compris ses paroles, il sortit un curieux parchemin de sa poche, le mit de sorte que les monstres pouvaient voir ce qu’il y avait de dessiner dessus. Gaby était intriguée par sa façon de faire, elle ne connaissait pas ce mode de combat, on peut importe comment cela pouvait s’appeler. Du feu fusa du bout de papier et enflamma un petit nombre d’Erathiens. Au lieu de se rouler dans la poussière pour essayer d’étouffer l’embrasement, ils coururent dans tous les sens, gênant leurs propres camarades, au profil de leurs ennemis. Même si elle n’était pas friande de cet élément, elle pouvait bien reconnaitre que c’était assez efficace. Après avoir fini son sortilège, l’inconnu se tourna vers l’elfe et un sourire naquit sur ses lèvres.

"Je me reposerai une autre fois."

Suite à ses paroles, Gabrielle éclata de rire. C’était peut être du au stress plus qu’autre chose mais cela lui fit du bien, la détendant, lui permettant d’extérioriser la peur, enfin surtout celle des autres. Un nouvel souffle sortit de sa bouche, dont les bords étaient encore tirés vers le haut. Voila qui remotiverait n’importe quel soldat !

Soudain elle entendit un mouvement derrière elle. L’elfette se retourna vivement, voyant une hache se figer dans la jambe d’un Erathien, du sang gicla un peu partout. Hum charmant.

« Ne me remercie pas, la prochaine fois je ne te louperais pas. »

Oh tiens, encore elle ! Toujours plus couverte de sang, on dirait qu’elle aimait cela…

-Je n’en doute pas, ricana Gabrielle.

Après tout Gaby l’avait bien cherché, dent pour dent, œil pour œil, monstre pour monstre. Mais bon aujourd’hui ils se battaient tous dans le même camp, donc elle ne pu qu’être satisfaite qu’un ennemi de plus ai rejoint l’autre monde.

« Par Kaltan, vous êtes candidats au suicide ? »

L’aspirante leva les yeux au ciel.

-Quand on peut sauver quelqu’un autant le faire, c’est une perte en moins pour nous, une perte en plus pour eux, puisqu'une agression reste rarement impunie…

Puis avec tout le mépris possible, l’astorg lacha :

« Va falloir qu'on s'aide je suppose. »

La cydienne grimaça, elle n’avait pas le moindre du monde confiance en elle, et ne voulait pas finir avec une hache, ou quoi que se soit, planté le dos quand ils auront gagné la bataille, parce que oui ils allaient la gagner !

-Je le crains malheureusement, répondit la jeune elfe en souriant de toutes ses dents. Moi c’est Gabrielle…

Mais elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, elle venait de recevoir un monumental coup de pieds en pleins dans le bassin, donné par un combattant visiblement désarmé. La violence du geste la fit s’écraser dans l’herbe poisseuse. C’est sur le paysage est beaucoup moins beau vu d’ici. Elle se releva tant bien que mal et passa à l’attaque. Sans réfléchir elle lui envoya de l’eau à la figure. Elle se rendit compte un peu trop de tard de sa bêtise. Elle s’en rendit compte exactement au moment où elle reçut un bon crochet du droit dans le visage, qui finalement elle put esquiver au dernier moment. Le souffle court, elle réfléchissa à toute vitesse. Voyant des goutent coulaient le long du casque de l’autre, une idée lui vient. Elle lui expédia à nouveau du liquide transparent sur sa belle armure quelque peu tachée de rouge. Quelques secondes après, elle avait devant elle une jolie statue de glace. Elle savait bien sur que cela ne tiendrait pas longtemps, son don de l’eau étant limité, elle ne lui en avait pas envoyé beaucoup. Mais au moins cela lui donnait un petit moment de répit pour lui laisser le temps de trouver une parade. Hélas la glace, étant assez solide, l’empêchait elle aussi d’attaquer à mains nues. Une seconde idée germa dans sa tête. Elle refit l’action sur elle-même, que sur les plaques de métal présentes sur sa tenue, pour ne pas la gêner dans ses mouvements. Elle espéra que cela augmenterait sa défense mais comme c’était la première fois qu’elle le faisait, elle n’était pas sur que cela marche. Elle avait à peine fini que la glace commença à craqueler. Et c’est un Ertahien furieux d’avoir été coincé et légèrement frigorifié qui lui sauta dessus. Trop facile. Elle l’esquiva de nouveau, attrapa son bras et avec une clé assez bien exécutée, elle fit sauter le coude. Il hurla de douleur, le pauvre. Quand il s’effondra au sol, elle lui chipa son heaume, on ne sait jamais… Elle aperçut un ruisseau à quelques pas d’elle, peut être que si elle combiner son don avec lui, elle pourrait arriver à faire quelque chose… Elle ferma les yeux pour se concentrer (heureusement qu’elle tenait fermement sa victime et qu’elle était blessée parce que sinon elle n’aurait pas fait long feu) et l’eau du courant vint jusqu'à elle, entourant la tête du monstre. Il ouvrit les yeux tout grands quand il comprit ce qu’il lui arrivait, il se débattit piteusement, pour finir mort, noyé.

Gabrielle se releva avec une certaine douleur au dos et regarda les autres.

-Bon faut y retourner non ?

Lisbeth détestait les Cydiens, elle avait toujours détesté ces idiots sans cervelle qui se prévalaient de dominer le monde parce que tout le monde parlait leur langue. Heureusement que les Astorgs étaient là pour leur rappeler à quel point c'était faux. Sur le champs de bataille pourtant, Lisbeth était bien obligée de reconnaitre que les Cydiens étaient plus doués qu'elle ne l'avait toujours appris. Il n'y avait qu'à voir comment la jeune fille qui l'accompagnait tuait les uns après les autres ses assaillants, profitant de ses précieux dons pour venir à bout des Erathiens. Lisbeth était presque jalouse de la voir manipuler la glace, après tout, elle n'avait jamais appris qu'à manier la hache depuis sa plus tendre enfance. Pour autant, la jeune apprentie Compagnon ne comptait pas dire à la Cydienne le fond de sa pensée, déjà parce que c'était une honte que de l'admirer quelque part et ensuite, parce que c'était se rabaisser. L'Astorg observa ensuite le jeune homme qui ne lui avait prêté aucune attention. Visiblement, il ne devait pas l'aimer, tant mieux, c'était réciproque. Un mec qui parlait avec une Cydienne était soit Cydien soit sot, du coup, il était dans le camps qu'il ne fallait pas toucher mais pas non plus apprécier. C'était ainsi que Lisbeth répartissait son petit monde. La bataille repris alors que les deux autres se serraient les coudes sans avoir besoin de son aide. C'était déjà pas mal car lorsqu'elle les avait croisé la première fois, Lisbeth s'était dit qu'ils allaient être une gêne, au moins, elle s'était trompée de façon positive. La jeune fille saisit sa hache avec fermeté et observa ce qui l'entourait. Des ennemis, encore et toujours, comme si le sang qu'ils faisaient couler ne cesserait jamais d'innonder ce maudit sol. Tant mieux, elle aimait tuer, tuer lui apportait la force nécessaire et la protection de son dieu, Kalten. Et son dieu, elle l'aimait également plus que tout. Il était la force et la mort réunies sous une même arme. Séduction. La hache en main, Lisbeth la fit tournoyer pour foncer vers un nouvel ennemi. Elle y mit toute sa puissance et lança la hache qui s'enfonça dans un mélange de métal et de sang dans les entrailles de l'Erathien. L'apprentie Compagnon s'approcha et enleva la hache tandis que le sang giclait quelque peu, salissant un peu plus ses vêtements déjà rougis par le sang de ses ennemis. Lisbeth avait beau regarder autour d'elle, elle était incapable de dire qui avait le dessus mais elle comptait bien contribuer à la victoire ou au moins, à une défaite moins ridicule. Le deuxième adversaire se présenta, au moins, c'était sympa, ils ne venaient pas à plusieurs sur une même victime. En fait, c'était un peu vite parlé parce que mine de rien, ils venaient parfois à deux sur la même personne et ce fut le cas à ce moment là pour Lisbeth. Tenant sa hache à deux mains, elle s'accroupit quelque peu pour baisser son centre de gravité. Le premier coup fut paré à merveille, Lisbeth se demanda même pourquoi l'Erathien allait si lentement, sans doutes à cause de sa trop loude armure. Le deuxième frappa à son tour et Lisbeth évita également le coup, toute vitalité lui étant rendue par son cher dieu. Lisbeth réfléchit un instant sur la démarche à suivre pour se débarasser des deux lourdeaux et enfin elle parvint à trouver la faille. Elle se baissa au bon moment et la lame de son ennemi se planta dans le bas ventre de l'autre. Se mouvant sur le côté, elle planta la hache dans la gorge du vivant et les deux tombèrent au sol, raides morts. Lisbeth se sentait plus vivante que jamais, elle ne se serait jamais doutée avant que son plaisir serait aussi intense en tuant des gens.

Elle avait du tuer beaucoup d'ennemis avant de voir disparaitre sa propre étincelle de vie. Les ennemis n'étaient pas venus de l'endroit prévu et ce fut à quatorze ans à peine que la première victime Astorg roula sur le sol, le souffle coupé par une hache bien trop familière. Alors que Lisbeth nettoyait une nouvelle fois la lame de Séduction pour éviter que le sang ne colle dessus, elle sentit une présence s'approcher. L'apprentie Compagnon se tourna en direction du bruit qu'elle avait entendu et n'eut que le temps de se protéger d'un coup de hache bien placé. Son père lui faisait face, surpris non pas de la voir et d'avoir failli la tuer mais de l'avoir vu esquiver son coup. Lisbeth fut envahie par une colère insondable de voir son enfoiré de père tenter de la tuer. Sans hésiter, elle saisit la hache et alla jusqu'à lui, des échanges violents s'ensuivirent. Lisbeth se sentait renforcée par son propre dieu mais jamais elle ne se serait doutait que son père avait signé avec le diable en personne. Azael était celui qu'il vénérait et il remporta la victoire sur Kalten. Bien qu'elle brula son père au visage dans un élan de courage, elle ne put résister bien longtemps à ce monstre d'entrainement qui, contrairement aux Erathiens, avait une armure souple lui permettant le mouvement facile et des années de combat et de bottes secrètes derrière lui. La jeune fille ne vit pas venir le coup et la hache se planta dans son torse dans un bruit immonde. Le choc fut tel qu'elle lâcha son arme et lorsque son père retira cette dernière de son ventre, le sang gicla, par le ventre comme par sa bouche. Elle vomit une giclée de sang, sentant la vitalité extraordinaire de Kalten retomber et la quitter. Son regard se fit vitreux mais elle parvint voir le sourire de son père. Un genou tomba à terre, sa main droite posée sur le sol. Elle chercha en détresse son arme, sentant la vie la quitter. Son père l'avait toujours détesté mais elle n'aurait pas pensé qu'il tenterait de la tuer. Désormais, sa famille serait orpheline, sans héritier, sans enfant. Tant mieux.

" Connard. " murmura-t-elle entre ses dents.

Elle crut comprendre quelque chose émanant vaguement de son père mais déjà le monde lui semblait flou et froid. Lisbeth saisit Séduction avec le peu de force qu'il lui restait et la lança en direction de la voix. Elle avait toujours était douée à la hache, à pied, à cheval comme au lancé. Alors qu'elle s'écroulait, elle entendit un flot de jurons et comprit qu'elle avait réussi. En réalité, seul le bras de son père avait été arraché par Séduction mais il ne tarderait pas à devenir une proie facile désormais. En plus, il avait tué un allié, preuve de son allégeance à Azael.

" J'ai gagné. " murmura Lisbeth.

[ Hasmed, j'espère que tu liras mieux les post des suivants, je n'ai pas deux mais UNE hache. C'est noté dans ma fiche comme dans mes RP. Merci pour le RP Gabrielle, j'espère avoir l'occasion de revenir un jour. ]

[ Lisbeth désengagée, arrivée d'Eybor et de Flowène ]

La bataille faisait toujours rage et les morts, alliés ou ennemis, s'entassaient ici ou là sans que personne ne leur jette plus qu'un regard. Le temps était aux vivants ou plutôt, à ceux qui tentaient de survivre face aux forces ennemies. La jeune Cydienne prénommée Gabrielle avait trouvé une alliance peu commune chez l'Astorg Hasmed et tout deux parvenaient tant bien que mal à survivre au milieu des troupes adverses. Fort heureusement, le destin allait leur donner un coup de pouce en leur apportant deux combattants de plus à leur côtés. Enfin, j'en connais un que ça devait moins arranger finalement mais comme je l'ai dit tout à l'heure, j'attends de voir ce qu'il nous réserve pour protéger son dieu.

Eybor était précédemment avec un groupe hétéroclite composé de Kurt, de Sora et de Vyse. La bataille avait mené à eux un ennemi que l'homme, courageux, avait décidé de combattre pour éviter à ses compagnons une mort atroce. Ainsi, il avait permis à ses deux comparses de s'échapper mais les avait perdu de vue par la même occasion. De toute façon, le combat étant ce qu'il était, notre ami Astorg s'était retrouvé en plein dans les lignes ennemies, à devoir avancer pour survivre. C'est ainsi qu'il tomba sur Gabrielle et Hasmed.

Flowène était bien évidemment avec les troupes amazones lorsque la bataille avait commencé. Les choses étant ce qu'elles étaient bien sur, la jeune fille fut vite séparée de son bataillon d'origine pour s'enfoncer de plus en plus dans les lignes ennemies au fur et à mesure qu'elle tuait ses ennemis. Le hasard faisait bien les choses puisqu'il mit sur son chemin les trois autres pour l'aider. A eux quatre, ils ne pouvaient que s'en sortir, à moins que l'un d'eux ne décide de renverser le cours des choses ...

Comment Flowène était-elle arrivée ici ? Elle ne savait plus. Au début, tout c'était passé comme prévu : Fermeture de son Bar Bu adoré avant le départ pour la guerre, le Départ de Muria, l'arrivée, et le début de la bataille. Jusque là, tout avait été comme Flowène l'avait planifié, ce qui n'était que plus que parfait. Mais tout le monde le sait, les bonnes choses ont une C'est juste après que ça a commencé à dérapé, malheureusement.
Flowène, qui était à pied (elle ne voulait pas blesser sa monture, Destinée, et l'avait laissée à l'écart du combat), courrait vers l'ennemi, aux côtés des Faucons (sa section en tant que Sentinelle) et de sa chouette des neiges, Perce-Neige, son arc bandé, quand un Erathien s'était jeté sur elle. Forcée de s'arrêter, elle s'en débarrassa avec une de ses flèches, mais les siens avaient eu le temps de disparaître parmi les combattants, tout comme sa chouette Flowène s'était retrouvée seule, à devoir sauver sa peau. Et elle avait râlé pendant un moment. Elle qui avait tout organisé en se basant sur l'obligation qu'elle resterait avec les Faucons, et bien, là, elle se retrouvait seule, elle ne savait pas où étaient les siens, et en plus, elle n'avait qu'un arc, pas pratique pour le combat rapproché.

* J'étais pas censée mourir si tôt ! Bon sang, j'aurais dû mieux m'organiser et envisager toutes les possibilités !*

Evidemment, elle aurait eu du mal à tout organiser. Une bataille n'est qu'un concentré extrême de confusion, de mort, d'imprévu... Bref, tout ce que DETESTE (avec un grand D !) l'Elfe. Et, ayant horreur de rester en plan, sans plan, ben la, elle se trouvait dans la mer... Rrrumh... Dans le bourbier.
C'est à ce moment qu'elle réussit (on ne sait comment !) à rejoindre des alliés. Trois astorgs et une jeune Cydienne. L'Elfe soupira de soulagement : ce n'était certes, pas ses alliés Amazones, mais c'était mieux que rien... Elle arriva au moment où une des trois Astorgs se prenait une hache et mourrait sur le coup.
Un des deux Astorgs se battait avec un bâton, des transformations et aussi avec des manipulations naturelles. L'autre avec un... parchemin et une dague.
Bon, puisqu'elle était là, autant aider.
Elle encocha une flèche, visa, lâcha. Un mort. Une autre flèche. Un autre mort.
Elle encochait, lâchait, sans relâche, récupérant ses flèches sur ses victimes chaque fois qu'elle le pouvait. Mais, certains voyaient bien que, si ils se rapprochaient, elle aurait plsu de mal à manœuvrer. Flowène réussit à les tenir à distance respectable. Mais, alors qu'elle allait encocher une nouvelle flèche meurtrière, un hululement perçant la fit se retourner : un enfant de l'Oeil d'Or (Edit Eléa) approchait, voulant l'attaquer par derrière avec une épée (chose étrange, il n'avait qu'un bras). Flowène n'avait ni le temps ni l'espace de décocher une de ses flèches. Elle se rendit cependant compte qu'il y avait une hache par terre. Sans réfléchir, la jeune Elfe s'en empara alors que l'Erathien tenait son épée à une main, en l'air, près à frapper. Plus le choix. Flowène ferma les yeux et balança son bras, envoyant la hache vers l'Erathien. Elle entendit un hurlement bref, court, et sentit un os se briser au contact de l'arme. Elle rouvrit les yeux : devant elle, le corps de l'Erathien s'affaissa. A côté de sa tête, que l'Elfe avait décapité. Et de son bras, que quelqu'un d'autre avait arraché au corps.
L'Amazone chancela, prise de vertige et de nausée devant l'affreux crime qu'elle venait de commettre. Pourquoi avait-elle fait ça ? Un simple coup sur la nuque aurait été moins dégoûtant... Mais ce n'était pas le moment de s'émouvoir et Flowène reprit ses esprits, laissant le corps de sa victime. Elle retourna auprès du corps de l'Astorg et posa la hache à côté d'elle. Elle avait l'intime impression que cette hache était à elle, même si elle n'en était pas du tout sûre. Mais l'arme se trouvait près d'elle, alors... Puis si elle n'était pas à l'Astorg, au moins, celle-ci mourrait l'arme à la main...
Elle murmura dans la langue de la jeune femme :

Meurt comme une guerrière, avec honneur.

Un nouveau ululement attira son attention. En l'air, elle aperçut sa chouette, Perce-Neige. C'était elle qui l'avait sauvée en l'avertissant.
Flowène sourit et tendit le bras, où l'oiseau se posa dans un battement d'ailes.

Merci ma jolie. Continue comme ça, ça me permettra de survivre. Et essaie de protéger nos alliés.

La chouette n'avait sûrement pas compris les paroles en elles-mêmes, mais le sens avait été assimilé. Elle reprit son envol dans un bruyant battement d'ailes.
Flowène regarda autour d'elle et aperçut la Cydienne, qui semblait parler à l'Astorg au bâton et, pas loin, le deuxième Astorg. Deux Erathiens s'approchaient à pas de loups vers ses trois personnes.
Perce-Neige ulula un avertissement et fondit sur un des deux ennemis, lui lacérant le visage comme elle pouvait, entre les fentes de son casque. Flowène encocha une flèche et visa le deuxième, qui s'écroula, l'arme entre les deux yeux. L'Elfe s'approcha d'un pas agile vers le groupe et déclara en Astorg :

Il faut s'unir pour survivre ! Quelqu'un a un plan ?

Elle répéta la même phrase en Cydien, pour la jeune femme. Elle ne savait pas si l'un d'eux connaissait toutes les langues d'Azthia, comme elle. Alors, il valait mieux prévenir que guérir...

[On repart avec l'Ordre Hasmed, Eybor, Gabrielle, et moi ? ]