FA- Une goutte d'eau dans l'océan? (PV Lika et volesprit)(fini)

Le réveil fût un peu plus difficile que prévu pour Ithilion. La journée d'hier avait puisé dans ses ultimes réserves et son corps en avait perdu l'habitude. Cela se traduisit par de fortes courbatures , lui arrachant par la même occasion une petite grimace de douleur lorsqu'il se leva. Un léger frisson parcouru sa peau. A Ptot Tah, la journée régnait une chaleur presque insoutenable mais la nuit, la température chutait vers les 0 degré. Et bien que le soleil avait déja commencé son interminable parcours, la matinée était encore fraiche et humide. Ithilion pesta intérieurement lorsqu'il remit ses vêtements froids et moites. Cette sensation désagréable sur sa peau le dérangeait, il avait l'impression d'avoir plongé dans une rivière en fin d'hiver.
Une fois prêt, il sortie de sa chambre pour se diriger vers la porte voisine. La il y frappa trois petits coups timides accompagné d'une petite douceur de sa voix la plus mélodieuse :

-ALLER LEVE TOI LA MORUE ! on va etre en retard.

-LA FERME Y EN A QUI DORME ! hurla une premiere voix provenant de la chambre d'en face

- NON MAIS TU TE CROIS DANS TON CHAMPS ESPECE DE MENDIANT? jura la voix d'un homme

-JE VAIS ME PLAINDRE A LA DIRECTION! se plaignit une seconde femme.

Devant cette pluie d'insultes menaçantes des bourgeois reposant dans cette auberge de luxe, le cydien se replia rapidement vers les escaliers avant que tout l'auberge, réveillé par le tintamarre dont il était la cause, ne sorte et ne se rue sur lui. Encore une stupide idée de Kolin que de vouloir dormir dans ce genre d'établissement haute gamme. Maintenant tout lui retombait dessus. En passant devant le comptoir d'un pas pressé, il salua promptement le réceptionniste dont les yeux l'auraient foudroyé sur place si il en avait le pouvoir.
Dehors, les rues commençaient à se remplir de vies. Les marchands étaient déja installés à leurs places devant leurs étalages et commençaient calmement à vanter le mérite de leurs produits. Le point de rendez vous se trouvait dans cette rue. Mais si Lika ne rappliquait pas dans les minutes à venir, ce sera équivalent à chercher une aiguille dans une botte de foin.

"j'espère qu'elle ne ressemble pas à "Kolin le loire" et qu'elle a le sommeil léger"soupira Ithilion en scrutant les alentours.Bah...en attendant...allons voir ces échoppes, peut être y trouverais-je un bon livre..."

Je me demandais dans quoi je m'étais embarquée et quelque part, je me disais que j'avais perdu de mon calme en acceptant aussi vite cette idée stupide que de les suivre mais tant pis, maintenant que j'avais donné ma parole, je ne pouvais que la regretter. Et pourtant dans la nuit, je m'étais jurée de partir de là, de filer trouver la Troupe et de laisser celle qui n'avait pas confiance en moi et se permettait des réflexions déplacées et le jeune homme plutôt sympathique sans sa compagne. Je n'étais pas jalouse, je le précise, mais j'apprenais à mes enfants à ne pas faire de manières, à ne pas être malpolies et voilà qu'une demoiselle se permettait de mettre en doutes ma parole ... bref, ce n'était pas dans mes convictions. Mais finalement, j'avais quelque peu de la chance, car au fond, cette "mission" ne me serait pas totalement inutile. Elle me permettrait peut-être d'établir des liens avec Ithilion et mieux, de trouver cette foutue Troupe que je n'avais pas eut le temps de chercher depuis la veille. Récupérer mes forces avait été ma priorité et j'avais eut bien raison.
Le matin à peine levé, je partais de la chambre ridicule que j'avais trouvé dans les bas fonds de la cité. Je n'avais pas fait la fine bouche, ce n'était pas une question d'argent mais simplement une question de conviction. Si c'était pour dormir, peu importe le lit non ? De toute façon, ne connaissant pas la ville, je n'avais pas l'intention de me perdre soit en cherchant une auberge plus chaleureuse, soit en essayant de retrouver le binôme le lendemain.

Allez, le moment était venu de partir. Un regain d'énergie parcourrait mon corps et c'était plus que nécessaire pour la journée à venir. Je prenais les quelques affaires que j'avais emporté avec moi de la cité amazone, envoyant une petite pensée à mes filles et pour finir, je payais ma chambre sans regrets de quitter les lieux. Je rejoignais ensuite sans problèmes le point de rendez-vous, peu sensible à l'agitation autour de moi. Je n'aimais pas spécialement la compagnie des gens et les marchés encore moins, je préférais donc attendre l'arrivée des deux autres, espérant que ces derniers auraient mis au point un plan d'attaque convenable pour la suite. Mon impatience ne fut que courte puisque déjà, ils pointaient le bout de leur nez. Les voyant faire les boutiques, j'attendais patiemment qu'ils arrivent, il était inutile d'attirer l'attention plus que de mesure et mon arc attirait celle des badauds suffisamment comme ça.

[ Désolée, c'est court. ]

Quoi de plus agréable que de se vautrer dans la soie et le velours. Le paroxysme de la volupté. Un confort qui réveillait le moindre de vos sens, vous emplissait du simple bonheur de respirer, d'écouter, de sentir, de ressentir, de voir, de vivre. Si on pouvait trouver le luxe de sa chambre superficielle, il lui était presque indispensable pour se ressourcer. Alors oui, Volesprit n'était pas une femme que la plupart des gens auraient apprécié si elle ne possédait pas un charme naturel attractif. Elle s'étira lentement en soupirant, puis sortant de son lit se dirigea vers une baignoire où l'eau chaude avait déjà été versé. Le personnel savait se montrer discret dans un tel établissement. Alors qu'elle se glissait dans le bain, elle entendit trois petits coups frappés à sa porte suivie d'un "Mademoiselle, avez vous besoin de quelque chose ou dois je vous laissez ?". Il était ponctuel. La veille au soir, il lui avait été demandé à quel heure elle souhaitait qu'on le réveilla. Elle s'immergea complètement et pria le domestique d'aller lui quérir le petit déjeuner. Elle venait juste de cintrer un peignoir quand de nouveau on frappa. Ouvrant la porte à un jeune cydien qui resta pendant une demi seconde bouche bée avant de se reprendre et de déposer le plateau dans la chambre et de repartir en s'excusant du dérangement occasionné. Alors qu'elle profitait d'une tartine de confiture, trois nouveaux coups retentirent. *Et bien, qu'est ce qu'il me veut encore ?*

-ALLER LÈVES TOI LA MORUE ! on va être en retard.

Volesprit soupira. *Abrutit...* Sa prestation fut suivie de nombreux cris de protestation. Cependant, il avait raison et elle s'empressa de s'habiller. Le vent frais dans ses cheveux encore humides la fit frissonner de plaisir. La journée s'annonçait plutôt bonne. Le réceptionniste lui indiqua que son compagnon venait de quitter l'établissement. *Mais... Il ne me pas attendu. Il se fou de moi.* Elle régla les frais puis sortit furieuse. Ni Lika ni Indy ne se trouvaient au point de rendez vous pour le moment. Volesprit revint sur ses pas et découvrit son ami dans une échoppe à regarder les articles qui étaient au premier coup d'œil sans aucune valeur.

_Tu te souviens qu'on a quelque chose d'important à faire. Cela serait bien qu'on le fasse avant de venir trainer dans un endroit pareil.

Un vieux renfrogné lui jeta un regard noir ce à quoi elle répondit par un grand sourire insolent. Sur ce, elle saisit par la manche Indy et le tira jusqu'au point de rendez vous sans le lâcher. Lika les attendait.

_Mademoiselle. Je m'excuse de notre retard, mais sa seigneurie qui daigne m'accompagner semblait avoir oublié les règles de politesses concernant la ponctualité. Bon inutile de nous attarder, allons y, à moins que l'un de vous n'ai quelque chose à ajouter ? Mieux vaudrait discuter en marchant cependant, notre conversation serait moins facilement perceptible. Quand à un plan pour agir, vous êtes mieux placé que moi pour trouver une stratégie je suppose.

La jeune elfe lança un regard éloquent à Indy. Son pouvoir d'illusion ne serait pas de trop dans cette affaire.

Les trois compagnons traversèrent la foule compact s'accumulant au fur et à mesure dans les allées marchandes. Cependant le nombre de personnes au mètre carré chuta fortement du fait qu'ils s'approchaient des ruelles des bas-fonds. A cette heure peu de monde sortait de son habitat précaire, non pour une cause d'insécurité comme lors des heures d'obscurités ou rester chez soit était une règle de survie, mais plutôt pour une raison d'occupation. Soit ils étaient déjà partie vers les quartiers riches pour récolter un salaire de misère en effectuant des corvées minables ou en mendiant. Soit la peine immense que leur procurait leur triste sort les cloitrait chez eux à se morfondre dans un coin sombre, attendant sans doute un miracle qui ne viendra jamais.
Le trajet avait été particulièrement silencieux. Ithilion, plongé dans ses pensés afin d'élaborer un plan infaillible avec une marge de réussite supérieur a 95%, ne comblait pas, comme à son habitude, le blanc persistant au dessus d'eux. Kolin restait muette afin de ne pas déranger son ami, quand à lancer une discussion avec Lika...Cette femme semblait plutôt de nature réservée, discrète et donc entamer la conversation avec une inconnue n'avait pas l'air dans ses habitudes. Au final, on s'en moquait pas mal. Ce qui importait le plus restait ses aptitudes impressionnantes au combat.
Avec les informations recueillis sur la montagne de muscle combattu la veille, Ithilion guida rapidement ses deux amies à travers le champs de taudis pour finalement pénétrer dans la zone de l'objectif de la mission : Les Yeux Larmoyants, l'un des gangs influant sur les bas-fond. Arrivé à un coin de rue, le cydien fit signe de s'arrêter. Il balaya les alentours de regard azur afin de s'assurer que personne ne puisse les surprendre. Apparemment rassuré, il prit le temps de s'assoir contre le pan de mur et commença à voix basse :

-Le secteur des Yeux Larmoyants est un endroit plutôt instable. Afin de perpétrer la terreur, clé principale de leur règne, des groupes de chiens arpentent sans cesse les rues, maltraitant les passants en les brutalisant. Allant même parfois plus loin que de simples injures verbales.

Le visage des deux femmes affichait une ferme concentration sur les paroles du zelote. Connaitre le milieu dans lequel allait évoluer la mission n'était pas un élément à négliger. C'était au contraire la dessus que tout une stratégie pouvait se fonder pour bénéficier de la meilleur réussite possible. Si Ithilion avait choisit cette instant de la journée, plutôt que de s'infiltrer la nuit ou l'après-midi lorsque les rues étaient pleines à craquer, n'était pas dû aux fruits du hasard. A cette heure, la nuit blanche passé à garder les rues commençaient à faire pression sur leurs esprits et surtout sur leurs paupières. Quand au reste, tout le monde sait qu'en général au reveil nos capacités se montrent plutôt capricieuse, surtout après une soirée pas mal arrosé. Chose fréquente dans ces quartiers, ce qui rendaient les balades de nuit moins agréable. Tomber sur un groupe du gang l'esprit déformé par l'excès d'alcool dans leurs sangs vous promettait un très mauvais moment à passer. Nombreux ont été retrouvés inanimé le lendemain dans une poussière rougeâtre, le corps meurtrie de coups porté par des objets ou des armes blanches.
Brisant le silence à nouveau installé, Ithilion regarda successivement Lika puis Volesprit pour s'assurer qu'elles écoutaient toujours :

-Leur quartier général, si le gros lard n'était pas trop stupide pour le confondre avec sa maison dans ses souvenirs, doit se trouver dans la rue adjacente. Le gros batiment de terre au milieu. SI vous regardez bien, vous verrez qu'il y a quelques gardes à l'entrée. On a pas beaucoup le temps, les allées alentours doivent être surveillées par des patrouilles. Le plan est plutot simple mais risqué. Le meilleur moyen de démanteler l'organisation complètement est de l'attaquer de l'intérieur. La partie délicate du plan consiste a se faire accepter dans la mafia en temps que membre. A partir de se moment, on analysera la situation pour concevoir le début de leur fin.

Nouvelle pause. Plus facile à dire qu'à faire. On ne rentre pas dans un gang comme dans la boutique de l'artisan du coin. Mais que pouvaient-ils faire d'autre ? La milice de Ptot Tah n'avait que faire des histoires du bas fond tant que celles-ci n'atteignent à la sécurité du reste de la cité. Provoquer une révolte faisait partie du domaine de la fiction. Le seul moyen restait d'infiltrer et de dissoudre petit à petit. Pour ça Ithilion avait prévu quelquechose :

-La méthode la plus efficace pour gagner la confiance du chef est de lui apporter un beau cadeau. En l'occurrence ca sera moi. Lika, tu te présenteras aux gardex comme une nouvelle recrue potentiel dans ce gang puissant. Comme preuve de ta motivation, tu me présenteras comme le fils d'un riche bourgeois Ptot Tah que tu veux offrir en otage au chef. Tu lui expliqueras par la suite, que tu es spécialisé dans ce genre de tâche, si tu vois ce que je veux dire et que tu serais prête à mettre tes compétences à leurs services. Il est évident que le chef enverra sa demande de rançon avant d'avoir confiance en toi. C'est la que tu intervient Vol'. Lika donnera l'adresse d'une habitation dans les quartiers riches ou pourra être envoyé la demande de rançon. Tu joueras le rôle de ma "mère" si on veut. Il va falloir que tu te débrouilles pour que le gang imagine réellement le faite que tu soit une bourgeoise prête à payer pour libérer son fils. A partir de la, Lika devrait grimper rapidement dans l'estime du chef. C'est ainsi qu'elle pourra nous présenter. Ou plutôt nous recommander. Ensuite on avisera.Je dirais que ce plan à 75% de réussite environs. Quand à l'adresse, Vol', tu vois de l'endroit auquel je fais allusion einh? Je vais te donner les coordonnée lika pour que tu puisses les transmettre à la mafia. Quand à moi, vu qu'il y a peut de monde, je vais pouvoir user de l'illusion pour me faire paraitre autrement que je ne suis et donc pouvoir ensuite revenir plus tard sous ma véritable apparence. Des questions ? Suggestions?

Ithilion savait que ce plan paraissait loufoque. irréalisable. Pourtant,de nombreuses organisations ont été débusqués et éradiquer par l'Ordre de cette manière. Par ces plans originaux qui, une fois engrené, ne laissaient plus aucune chance à la cible de s'en dépêtrer.
Personne ne repondit. Le cydien hocha de la tête puis termina :

-Le temps de tout mettre en place. Retrouvons nous ici dans deux jours. Même heure.

Puis il se releva silencieusement pour s'éclipser au coin d'une ruelle.

[tout le monde est désengagé. On se retrouve en DH]

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