|Désolée de ce retard et de la médiocrité du post, mais la deuxième fois, ça ne donne jamais rien de bien. =/ J'espère que malgré tout tu ne fuiras pas et que le déroulement de la mission de plaira.]

Elyncia était heureuse d'être à l'abri du vent ce soir-là, contrairement aux deux précédents durant lesquels elle avait effectuer une patrouille en campagne. Oui vraiment, elle était contente d'être de retour dans l'enceinte de la cité, et ce soir-là elle était d'humeur à écumer les bars, histoire de fêter ses congés de la meilleure manière possible, assise à une bonne table, buvant une bonne bière en écoutant un bon groupe de ménestrels jouer de leurs instruments à cordes sur un rythme endiablé. Inutile donc de rentrer à la maison, car elle savait que sa mère l'attendait avec une belle liste de corvées. C'est pourquoi elle s'était rendue aussi loin que possible de l'affaire familiale en se rendant aux abords du ports.
Un de ses amis lui avait indiqué quelques auberges où l'ambiance était reine, et c'est dans l'une de ses dernières qu'elle s'était planté sur une chaise pendant qu'une soubrette légèrement dénudée lui demandait ce qu'elle désirait prendre. Elyncia prit commande immédiatement, un sourire timide aux lèvres, avant de s'imprégner de l'atmosphère de l'établissement. Et c'était loin d'être celle de la petite auberge tranquille de sa mère.

Toutes les personnes ici étaient bruyantes, couvrant presque l'entrainante mélodie jouée par les Eudaytou Rimaimbeur, la petite troupe à l'affiche ce soir. Les riffs étaient simples mais accrocheurs et respiraient la bonne humeur. Et en parlant de bonne humeur, certains se lâchaient complètement. C'était le cas d'un couple dans le coin à droite de l'entrée. Les deux individus n'hésitaient pas à de dévorer le visage, plaçant leur main à certains endroit qui provoquèrent un certain coup de chaud à notre innocente lancière.
Des rires, des cris, des... poings ? Oui oui. C'était bien ça. Deux ivrognes rond comme des barriques se prenaient le bec si méchamment que leurs amis, aussi saouls qu'eux, tentaient de les séparer.
Mais Elyncia fut vite tirée de sa léthargie observatrice par quelqu'un qui semblait crier son nom au milieu de tout ce vacarme. La belle se retourna vers l'homme qui s'accoudait maintenant à sa table. C'était Jarod Malkein. Ce type était la risée de son bataillon. Même son propre père le reconnaissant, en ses thermes, comme étant "con comme une pinne d'huitre", ce qui, même pour un Astorg, n'était pas un compliment. Ce type-là avait fait une fixation sur elle depuis qu'elle fut enrôlée, enfin, il n'était pas le seul. Mais c'était surement le plus collant et s'il était intéressé par elle, elle était loin de l'être. En fait elle ne s'intéressait pas vraiment aux hommes. En revanche la serveuse qui venait de lui apporter sa pinte avait un bien joli minois... *Et pas que !* pensa-t-elle quand elle lui tourna le dos en repartant. Mais là n'est pas le propos, bien malheureusement. Revenons-en à l'intervention du bras-cassé :

« Tu ne devineras jamais qui sont les deux types assis tout au fonds, là-bas ! »

Elle jeta un coup d'oeil dans la direction que son compagnon d'arme lui indiquait d'un signe de tête. Au fond de la pièce, près de la cheminée, elle aperçut deux hommes à la peau mâte et aux regards qui auraient fait fuir Méduse si elle avait eu la malchance de les croiser du siens. Aucun doute, ils venaient de Ptot-Tàh. Et après quoi ? Tout le monde dans le bataillon connaissait son aversion du peuple Almers mais elle ne pensait pas que cet idiot de Jarod venait les lui montrer pour qu'elle aille se frotter à eux, non.

"Tes nouveaux petits amis ?" demanda-t-elle sur un ton moqueur.

Le soldat fit semblant de l'ignorer et continua toujours aussi excité :

« En fait, je parle un peu leur langue et de ce que j'ai comprit, la chose que le navire transporte aurait un rapport avec le peuple Nua. Te rends tu compte !!! »

Décidément elle avait vraiment du mal à savoir où il voulait en venir avec tout ça ? C'était sa nouvelle technique de drague ou quoi ? D'un autre côté, c'était tout à fait possible. Chaque jour il redoublait d'efforts pour pondre une technique à l'efficacité plus que réduite. S'il s'entrainait avec la même hargne, la même détermination, il serait surement devenu l'un des meilleurs guerriers de tout Azthia mais malheureusement pour lui, ce type aimait gaspiller son temps à la réalisation de projet irréalisable.
Bref elle ne voyait par vraiment l'intérêt d'une telle discussion mais son instinct lui disait que Jarod savait quelque chose d'autre.
Elle soupira alors qu'il arborait une mine boudeuse suite à la non-réaction de son interlocutrice avant de l'encourager à en dévoiler un peu plus afin de savoir si elle avait vraiment perdu son temps ou s'il y avait bien quelque chose de croustillant derrière tout ça :

"C'est quoi le truc ? Tu veux qu'on enquête en douce pour savoir ce que ce foutue bateau cache ? Qu'on aille voir par nous-même ? Qu'est-ce que ça nous rapporterait de faire ça ? Soit tu déballes ton sac de suite, soit tu te casses et tu me laisse profiter de ma seule soirée de libre avant des lustres."


Il était rare que la jeune femme se montre aussi ferme que ça, mais je suppose que vous aussi vous réagiriez de cette manière si le type qui se trouvait être votre interlocuteur frôlait le harcèlement sexuel.

« Elyncia, t'es franchement cruelle ! »

Jeune homme un peu enfantin et transit d'amour pour toi. Plutôt mignon et assez populaire auprès des femme, il ne comprenait pas pourquoi tu le rejetais ainsi en bloc. Pas très difficile, pourtant, mais il se refusait de regarder la vérité en face. Non, mais franchement, c'était du gâchis, cette préférence que tu avais pour les femmes. Enfin bon. Vivre dans ses illusions de naïf garçon persuadé que ton amour pour lui se déclarera un jour était le plus simple. L'air boudeur, il hésitait à poursuivre. Cela ne dura pas longtemps les mots « déballes ton sac ou casse toi » lui délièrent vite fait bien fait la langue. Il n'allait sûrement pas rater l'occasion de passer du temps avec toi. C'était si rare, puisque tu avais tendance à l'éviter. Cruelle femme, va !

« Je pensais que tu n'aimais pas les Almers... En fait, de ce que j'ai entendu, ce n'est pas un objet qu'ils transportent, mais une personne. Je sais pas trop qui sait, ni quel lien il ou elle a avec ces gars, mais je suis sûr que c'est un ou une Nua. »

Il s'était penché par dessus la table et parlait très bas, tout en lançant des regards à droite et à gauche, histoire de vérifier que personne ne les écoutait.
Le jeune soldat n'aimait pas trop l'esclavage. Il n'avait pas ça en horreur, non. Disons que ça le dérangeait un peu. Tant que ça ne touchait pas Cydonia, il ne disait rien, mais lorsqu'un navire almer chargé de pauvres hommes enchainés approchait des côtes de sa cité, ça le faisait tiquer. Un peu « Mon dieu, quelle image aurait Cydonia si on apprenait ça ! ». C'était un peu égoïste, en soi.

« Tu voudrais les laisser l'embarquer à Ptot Tàt ? »

Il avait surtout envie de vivre une aventure avec toi, plus qu'il ne s'inquiétait pour la personne. Peut être serais-tu plus humaine.

Il t'avait suivi sans dire mot, la tête pleine d'espoir. S'il arrivait à bien se faire voir de toi, accomplissant un héroïque sauvetage, peut être allais-tu lui accorder un peu plus d'attention. En attendant, les réponses à tes questions, il fallait les donner.
Jarod prit un temps de réflexion essayant de visualiser les choses. Il n'y avait pas spécialement prêté attention lorsqu'il était passé devant le navire, en début de soirée. Pourquoi l'aurait-il fait, de toute façon ? Il n'avait pas le don de prescience, hein. Aucun moyen de savoir qu'un humain était prisonnier à son bord. Bref, l'image commençait à se préciser. Le garçon n'était, peut être, pas très bon en combat, mais sa mémoire compensait cette petite lacune.

« Les choses ont peut être changé, mais en début de soirée, il y avait trois hommes à l'extérieur du navire, surveillant le passerelle. J'en ai aperçu au moins cinq, faisant des rondes sur le pont. Pour ce qui est de l'intérieur, je ne puis dire. Cependant, nombreux sont partis sur la terre ferme, y passer la nuit. »

Tout d'un coup, il te plaqua contre le mur, se collant contre toi et t'intima le silence. Quelques instants plus tard, les deux hommes de la taverne passèrent non loin de vous, parlant avec animation. La façon qu'avait Joris de percevoir le moindre détail, le moindre son, étaient impressionnante. Il allait t'être d'une grande aide, dans ce sauvetage. Pas sur le plan physique, mais pour te prévenir de dangers imminents et autres petits détails que tu n'aurais pas remarqué.

« Ils ne retournent pas au navire, souffla avec soulagement le garçon. Ils se cherchent une auberge. »

Cependant, les sourcils froncés du soldat indiquaient qu'il avait entendu autre chose. Il ne lui fallut pas longtemps pour t'en faire part.

« Je ne suis pas sûr d'avoir bien comprit ce qu'il se passe, mais ils ont des soucis avec des camps d'esclaves Nùas. La personne qu'ils détiennent est leur moyen d'arranger les choses. Tu crois que les Nùas se révoltent enfin ? »

Repoussé par toi, il recula de quelques pas, comme à contre cœur.

« Qu'est-ce qu'on fait ? »

[Compétences de Jarod : Spécialisation : Arc (mauvais à la lance, n'a pas son arme sur lui.), Impressionnisme, Discrétion.
Pas la compétence connaissance des langues, mais le fait qu'il en parle plusieurs, mais assez mal, est justifié par le fait qu'il a voyagé quelques années avec son père marchand, avant d'entrer dans l'armée. Cela exclu, bien entendu le Astorg, il ne le parle pas.]

Infiltrer le bâtiment n'allait pas être une partie de plaisir d'après ce que disait le jeune homme. Elle savait se montrer discrète, mais pas au point de duper huit gardes, et la présence de Jarod n'avait pas que des avantage. Passer seule était une chose, mais à deux, les choses allaient être compliquées, très compliquées même.
Soudain, son compagnon la plaqua contre le mur. Que voulait-il faire ce petit pervers ? Elyncia imagina bien des choses qui commencèrent à réduire le degré de tolérance qu'elle lui avait accordé, sentant la colère rougir son teint. Elle failli presque protester mais Jarod avait mis son index sur ses lèvres. Elyncia constata vite le pourquoi du comment. En tournant les yeux sur le coté, elle vit les deux esclavagiste sortir de la taverne en parlant dans cette langue qu'elle ne connaissait pas. Heureusement, elle avait un traducteur dont l'aide était vraiment précieuse ce soir, et elle changeait peu à peu la vision qu'elle avait de ce garçon.

Il lui précisa que ces deux là ne comptaient pas rentrer au navire et qu'ils cherchaient une chambre pour la nuit. Elyncia fut soulagé à cette nouvelle. Elle se voyait mal avoir affaire à deux hommes du plus. Mais plus troublant encore, Jarod lui apprit qu'ils discutaient aussi de la situation des Nùas. Apparemment, ils auraient quelques petit soucis avec les camps d'esclaves et la jeune Cydienne n'en fut que plus heureuse encore.

- J'espère vraiment que c'est le cas. Je sais que Tùtnesi est notre allié mais ces méthodes sont bien trop cruelles. Que les Nùas cherchent à retrouver leur liberté maintenant est tout à fait probable et légitime.

Et en parlant de liberté, Elyncia aurait aimé que son "ami" lui rende celle de ses mouvements car il ne semblait pas vouloir la lâcher. Elle lui aurait bien envoyé un coup de genoux dans un endroit sensible mais elle avait peur que cela ne l'handicape pour la suite des évènements. Elle décida alors de le repousser à la seule force de ses bras avant qu'il ne fasse une moue de déception.

- Qu'est-ce qu'on fait ?

Elyncia avait besoin d'un peu de temps pour réfléchir. Son plan ne devait comporter aucune faille s'ils voulaient s'en sortir vivants et surtout il ne fallait pas qu'elle soit reconnue portant l'uniforme militaire de Cydonia. Il fallait donc qu'elle se change avant toute chose, une tenue sombre de préférence.
Ensuite elle devait trouver le moyen d'attirer quelques gardent pour les neutraliser discrètement pour faciliter leur entrée sur le bateau. Une diversion ? Non ce n'était sans doute pas assez efficace. Réfléchissant, elle regarda autour d'elle cherchant des idées, puis elle l'aperçut, cette charmante serveuse dont les courbes feraient baver d'envie n'importe quel homme, sortie pour fumer une cigarette... et là ce fut le déclic. L'idée qu'elle venait d'avoir la fit rougir de honte.

- J'ai une idée ! Il faut d'abord que je me change... histoire de mettre mes atouts en valeur. En attendant, tu vas aller contrôler la situation. On se retrouve ici.

Sans ajouter rien de plus, la jeune femme lui confia sa lance et se mit à courir en direction de l'auberge familiale et elle ne mit que dix minutes pour y pénétrer. Sa mère tenta de lui demander ce qu'elle faisait ici mais elle lui expliqua que ce n'était pas le moment et qu'elle avait une mission importante à accomplir et qu'elle n'avait donc pas de temps à perdre. Elle monta rapidement les escalier, rentra dans sa chambre et ouvrit en grand les porte de sa penderie, arborant un sourire satisfait.

- Vraiment Kashya, merci pour ce cadeau d'adieu ! dit-elle prenant une robe de soie noire qu'elle revêtit après s'être déshabillée en hâte.

Elle se regarda rapidement dans son miroir et un seul mot lui vint en tête quand elle aperçut son reflet : sexy. Cette robe lui collait au corps, dévoilant chacune de ses formes alléchantes, s'arrêtant à mi-cuisse, fendue sur le coté droit et munie d'un décolleté provoquant. C'était parfait pour ce qu'elle allait devoir faire.


Elle avait mis plus de temps pour faire le retour jusqu'au point de rendez-vous et Jarod l'accueillit avec de grands yeux écarquillés. Elle anticipa rapidement en lui annonçant d'entrée de jeu :

- Si tu fais une seule remarque déplacée, je te coupe les bijoux de famille, c'est comprit ? Ca fait partit du plan.

Elle lui demanda encore d'attendre quelques minutes avant de se rendre à nouveau dans la taverne, cherchant des yeux la serveuse qui commençait à nettoyer les tables tandis que le patron faisant sortir ses clients pour la fermeture de l'établissement.

- Ce n'est pas la peine jeune demoiselle... on va fermer.

- Euh... c'est que euh... je ne suis pas venue pour... pour consommer... Disons que j'ai besoin de votre serveuse.

Les deux individus se regardèrent en arquant les sourcils avant de lui lancer un regard interrogateur. Elyncia s'empressa alors d'ajouter :

- Je paye bien pour... pour le service. Et euh... si vous voulez, je peux venir vous donner un coup de main demain soir et ce gratuitement.

Le patron haussa les épaule avant de déclarer que c'était bon pour lui et la serveuse s'approcha de la militaire avec un sourire qu'elle lui rendit en rougissant. Elle lui expliqua alors quel allait être son rôle sans oublier de lui présenter la somme d'argent qu'elle recevrait.

- Si ce n'est que quelques mains aux fesses en plus, ça ne me change pas de d'habitude. C'est mon boulot de racoler, lui répondit-elle avec un clin d'oeil.

Apparemment le marché était conclu et elles sortirent toutes deux avant de rejoindre Jarod qui les attendait dehors.

- Bon, voilà le plan. Toutes les deux, on attire les gardes de la passerelle en leur promettant une nuit torride en perspective. Une fois dans la ruelle, on les neutralise. Une fois que ce sera fait, il faudra faire descendre ceux du pont. Pour cela, vous allez simuler une agression sur le quai. Il y en a surement quelques-uns qui viendront, alarmés par les cris. Toi, tu leur baragouinera que c'est ta fiancée et que tu l'as retrouver en train de faire je sais pas quoi dans cette tenue... bref soit inventif. Ca va me permettre de me faufiler à l'intérieur du bateau. T'en penses quoi ?

Wahou !!! Purée, c'était bien la première fois que le jeune soldat te voyait dans une telle tenue. Il en resta bouche bée quelques secondes, avant de s'indigner devant ta remarque. Franchement, c'était pas son genre, de faire des remarques déplacées. Il avait juste eu l'intention de te complimenter sur ta magnificence. Rien de plus. Enfin bref, puisque c'était ainsi, il ne dira rien. Tu ne lui en laissa pas le temps, de toute façon, filant de nouveau, il ne savait où.
Quelques minutes plus tard, c'est avec deux beautés et non une seule, que le jeune Jarod se retrouvait. Lucky ! Lucky ! Ah, pardon ! Ce n'était pas à lui qu'on comptait faire plaisir. Bref, tu exposa au garçon ton plan. Il resta un instant pensif. Il y a un truc que n'allait pas. Si son exécution est un échec, il sera d'autant plus difficile de monter à bord du navire.

« Heu... Tu veux vraiment mon avis ? »

Il hésitait, ne voulant pas te contrarier et pourtant... Il fallait le dire. Vous n'aviez pas de temps à perdre, sans compter que Jarod avait découvert une ouverture potentiel, qu'il ne savait pas, jusqu'à ce qu'il te voit, utiliser.

« Je pense qu'avant que les Almers bougent pour venir nous voir entrain de nous disputer, on aura rameuté tout le quartier. Tu sais, il y en a, peut être, un qui descendrait pour voir ce qu'il se passe -pas besoin d'arriver à dix, lorsque tu vois un homme et une femme se disputer- et les autres regarderont du pont et là, pour monter... »

Bon, ce n'était que des suppositions, mais il voyait mal tous les gardes du navire descendre pour une dispute de ménage, laissant le prisonnier sans grande protection. S'ils prenaient tant de précautions, ce n'était pas tout laisser tomber si tôt qu'ils assistent à une bagarre Cydienne.

« Par contre, pendant que tu étais absente, je suis allé faire ma petite enquête. Pour ceux qui gardent la passerelle, la relève est dans une heure. On pourrait jouer sur ça, en utilisant la première partie de ton plan, pour prendre leur place. »

Il savait pas trop si tu allais voir ce qu'il voulait dire, mais il te faisait confiance.

Bon, vous étiez prêts. Enfin, presque. Il y avait toujours les gars qui faisaient des rondes sur le pont. Ça risquait de vous poser problème. Ils n'allaient surement pas permettre aux autres de laisser la passerelle sans surveillance. Du coup, il a été décidé que vous n'embarquerez que deux des trois surveillants et Jarod, une fois changé, ira chercher l'autre avec un prétexte bidon en lui disant qu'il le remplaçait. Les choses se déroulèrent -quelle chance- selon votre plan. Je te laisse narrer plus en détail ce qu'il s'était réellement passé.

Bref, vous étiez tous les deux déguisés et prêts à monter sur le navire. Tu revins d'ailleurs au navire, pliée en deux, simulant un atroce mal de ventre pour la suite de votre plan. Jarod t'attrapa par le bras et monta avec toi à bord, rejoignant l'équipe de relève. Il s'adressa à eux d'un ton ennuyé, à la limite de la blase, une fine écharpe lui remontant sur le nez pour étouffer le son de sa voix.

« Les gars, j'sais que c'pas encore l'heure, mais c'lui là a bouffer j'sais pas quoi et va surement gerber et l'autre est partit prendre du bon temps avec les deux canons de tout à l'heure. Vous pouvez nous remplacer ? J'vous revaudrais ça. Une heure de ronde la nuit prochaine, ça vous va ? »

Les marins parurent hésiter, mais bon, la perspective de dormir une heure de plus était assez alléchante. Ils hochèrent, donc, la tête et se dirigèrent vers la passerelle entrainant des pieds.
Lorsqu'ils sortirent, tu as pu enfin te redresser, tandis que Jarod rayonnait de fierté. Limite, il attendait un câlin de ta part. Déjà que tu lui avais dit que tu l'aurait épousé s'il n'avait pas été un homme... Maintenant, tu ne pouvais que lui tomber dans les bras. Enfin bref. Vous n'aviez pas le temps pour ça.

Tandis que vous vous dirigiez vers les basfond du bateau, un petit gars se présenta devant vous. Il semblait vouloir se taper la causette, parlant très vite. Jarod, parlait certes bien le Almer et le comprenait tout autant, mais seulement lorsque le débit était assez lent. Pour le coup, il ne pu saisir que quelques mots et répondit au gars un peu n'importe quoi, d'un coup assez stressé.

« Ecoute mon gars, j'adorerais coucher avec toi, mais là, faut qu'on y aille. Celui là est malade. »

Hm... Coucher ? Ton compagnon ne réalisa que trop tard son erreur, sans compter que son accent Cydien se fait entendre à plusieurs reprises. L'Almer qui vous faisait face fronça les sourcils et allait surement donner l'alerte. Alliez-vous vous en rendre compte avant que sa voix stridente retentisse dans la nuit ? Et puis, il vous fallait maintenant trouver l'accès aux cales et éviter de vous faire remarquer. Vous ne pouviez tout de même pas faire taire chaque marin que vous croisiez, parce que Jarod n'arrivait plus à articuler. Comment faire pour ne plus adresser la parole à personne ?

[Arrête toi lorsque vous arrivez en bas de l'escalier qui mène à la cellule de la fille. ^^]

Jarod avait approuvé son plan et, accompagnée de la serveuse, elle le suivit au dernier endroit où avaient été aperçus les almers. Ces derniers, au nombre de trois, venaient de sortir d'un des nombreux établissements ouvert la nuit au niveau du port. L'un d'eux semblait un peu éméché, ce qui allait faciliter le travail. Elle se tourna alors vers Jarod tout sourire, lui disant de se tenir prêt à neutraliser leurs cibles avant d'entrainer avec elle la serveuse pour servir d'appâts.
D'une pensée, elle balaya sont stresse, lançant un regard vers sa partenaire de jeu qui affichait déjà un sourire ravageur, à fond dans le rôle qui lui avait été confié. Elles arrivèrent rapidement auprès des trois marins, et déjà leurs yeux se tournèrent sur elles. Elyncia ne savait pas parler leur langue, mais elle n'en avait nul besoin car il fallait juste qu'elle utilise un langage universel : celui du corps. Elle s'approcha de l'un d'eux en posant sa main sur son torse, le caressant légèrement en lui lançant un regard sulfureux néanmoins rempli de timidité. Notre jeune militaire n'avait pas l'habitude de ce genre de choses contrairement à la serveuse qui elle s'était déjà collée contre l'un des almers, lui murmurant quelque chose à l'oreille dans leur langue. L'homme se gratta la tête et ne cessa d'interroger ses deux comparses du regard. Il bafouilla quelque chose et la serveuse tira alors une moue de déception feinte, s'adressant à lui sur un ton suppliant. Elle fit alors un pas de côté et se colla à Elyncia qui ne s'attendait pas à sentir sa main se poser sur ses fesses et qui retint un petit cri de surprise, rougissant de plus belle. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un lui mettait une main aux fesses, mais c’était la première fois qu’elle ne mit pas une baffe à la personne à l’origine de cet acte, surtout que cette fois-ci, c’était une femme. La serveuse rapprocha son visage jusqu’à effleurer les lèvres d’Elyncia avec les sienne en lâchant un petit rire cristallin.
Elles venaient de les avoir dans leur filet. Celui qui semblait être le meneur, sortit une vingtaines de Talents de sa bourse et les confia à la serveuse qui lui retourna un sourire satisfait, lui demandant d'un signe de main de les suivre. Elyncia savait ce qu'elle devait faire maintenant et toutes deux prirent la direction de la ruelle où attendait Jarod, prêt à agir suivies des trois acolytes.

Le frère d’arme d’Elyncia, voyant que le dernier almer s’enfonçait dans l’obscurité qu’offrait les bâtisses qui les encadraient, prit les devants en attaquant l’individu par derrière. Entendant le bruit sourd du corps qui toucha le sol, Elyncia frappa celui qui se trouvait derrière d’un coup à la gorge, lui faisant perdre souffle. Elle en profita alors pour le mettre à terre sous le regard d’incompréhension de son collègue qui ne tarda pas à être maitrisé par le cydien.
La serveuse s’était éloignée mais continuait de regarder la lancière et son comparse ligoter et bâillonner le seul almer encore conscient avant de dépouiller de leur équipement les deux autres qui se réveilleraient saucissonnés avec un gros mal de crâne, en plus d’être nus comme des vers.
Elyncia, avant d’enfiler l’armure aux décorations exotiques, se tourna vers la serveuse qu’elle remercia chaudement.
Cette dernière se mit à rougir, disant qu’elle n’avait pas fait grand-chose avant d’ajouter avec un clin d’œil :

- Et puis j’ai gagné 20 Talents en nous faisant passer pour des prostituées et j’ai même eu un bonus avec un semi-baisé volé. Que demander de plus ?

Cette fois-ci c’est Elyncia qui se mit à rougir et qui laissa son esprit divaguer, repensant au contact de tout à l’heure qu’elle avait trouvé particulièrement plaisant. *C’est pas le moment, Elyncia… mets de côté tes idées tordues veux-tu* garda-t-elle pour elle-même.
La première partie du plan avait fonctionné à merveille et c’est maintenant dans le déguisement de marin almer que le couple de soldat s’avançait. Une fois arrivés près des quais, Elyncia commença à se plonger dans le rôle d’un malade, se tenant le ventre pliée par une horrible douleur qu’elle simulait, n’oubliant pas les gémissements tout en rendant sa voix la plus masculine possible.
Le subterfuge semblait avoir fonctionné, et c’est après avoir berné les gardes de la passerelle qu’ils purent monter sur le pont, prenant la direction des cabines dans le but de se rapprocher des calles.
Les dédales du bâtiment semblaient déserts à l’exception d’un matelot qui prenait leur direction. Une fois arrivé au niveau de Jarod, il commença à débiter quelque chose en almer, ce qui agaçait Elyncia, n’ayant toujours pas la possibilité de parler cette fichue langue. Mais elle n’avait pas le temps de s’étaler sur sa frustration car Jarod venait de connaitre une bourde aussi grosse que lui… enfin, c’est ce que la jeune femme avait réussit à traduire de la tête de l’almer qui regardait Jarod les yeux écarquillés après qu’il lui ait bafouillé un truc en reprenant son accent cydien qu’Elyncia n’eut pas de mal à reconnaitre, le tout en tremblant.
Le marin commençait à partir en les fixant d’un air suspicieux qui déclencha l’état d’alerte dans l’esprit de la jeune lancière. S’armant de sa lance, elle frappa le garde au visage avec le bois, étouffant l’appel qu’il comptait faire à ses camarade encore sur le pont, sous les yeux étonnés et admiratif de Jarod. Elle mit ensuite l’homme à terre avant de s’asseoir sur sa poitrine, plaquant le manche de la lance sur sa gorge, l’empêchant de donner l’alerte. L’homme tentait de se débattre mais Elyncia tenait fermement sa prise. Seulement elle ne devait pas le tuer… elle ne voulait pas le tuer. Elle murmura le nom de son partenaire qui ne semblait toujours pas réaliser ce qu’il se passait.

- Vite assomme-le imbécile !

Son compagnon réagit enfin, frappant l’homme sur le crâne, lui ouvrant un peu le front. Elyncia se releva alors, dans un soupir de soulagement. Maintenant il fallait planquer cet imbécile dans un endroit où personne ne pourrait le trouver, s’assurer qu’il ne pourra pas donner l’alerte en hurlant. Regardant tout autour d’elle, elle la lancière aperçut une porte semi-ouverte. Elle fit signe à Jarod d’aller voir ce qu’elle renfermait, étant plus discret qu’elle. C’est à pat de chat qu’il fit son boulot, se déplaçant sans un bruit et ce malgré l’armure almer qu’il portait. Il revint en hâte vers Elyncia après avoir effectué son boulot.

- C’est une sorte de réserve et la voie est libre.

Sans hésiter une seconde de plus, les deux comparses trainèrent l’homme inconscient jusque dans la pièce, se demandant maintenant comment ils allaient bien pouvoir le bâillonner. C’est alors qu’une idée vint à Elyncia, une idée qui lui fendit le cœur. Sous l’armure, elle portait encore la robe que Kashya lui avait offerte. Elle retira alors l’armure tout en murmurant :

- Pardonne-moi ma Kashya… mais je suis sûre que tu approuverais si c’est pour sauver un innocent.

Elle se retourna vers Jarod, lui demandant de se retourner quelques secondes pendant qu’elle devrait se dévêtir pour tailler des liens dans la robe de soirée. Le jeune homme obtempéra, un peu déçu de ne pouvoir assister à ce spectacle. Savoir que la femme dont il était fou amoureux allait finir en petite tenue en sa présence sans qu’il ne puisse la voir le fit presque pleurer de rage.
C’est la gorge serrée qu’Elyncia déchira son beau cadeau, attachant les poignets de leur prisonnier, ainsi que ses chevilles avant de finir par lui obstruer la bouche. Une fois terminé, la jeune femme remis le reste de sa robe qui s’arrêta à sa taille, renfilant ensuite l’attirail almer. Ils se remirent alors au travail, cherchant l’entrée des calles, vérifiant chaque couloir vérifiant s’il n’y avait pas d’autres gardes, les contournant si c’était le cas. Ils ne pouvaient se permettre de corriger une nouvelle bourde de Jarod.
Enfin, ils trouvèrent l’escalier qui descendait droit vers leur objectif. Enfin, ils commençaient à voir le bout de cette mission commando, du moins l’espéraient-ils.