Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé)

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Fille Clari, Prof
Thémis
Thémis
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Race et âge : Cydienne (Astorg), 35 ans
Cité : Cydonia
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MessageSujet:
[FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé)
   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptyMar 26 Avr - 16:26

[ J'ai avancé dans le temps en précisant que Thémis avait déjà l'épée qu'elle se fait forgée dans un autre RP. J'espère que cela ne posera pas de problèmes ! ]

Thémis était fière d'elle. Sa nouvelle épée à la main, son entrainement portant enfin ses premiers fruits, elle allait finalement pouvoir en parler au Princeps mais pas de n'importe quelle façon. En réalité, la demoiselle avait quelques réticences à en parler à Soren, non pas que cela l'effraye, mais elle s'était souvenue de leur première soirée ensemble. Il s'était amusé de voir sa dague pointée dans sa direction et Thémis avait de ce fait douté de l'utilité de le prévenir de son entrainement. Ainsi, la demoiselle avait tu ce secret, l'un des rares qu'elle avait envers son amant. Pendant plusieurs jours, outre les entrainements qu'elle recevait d'un maitre en la matière, elle avait perfectionné son art seule, espérant que ses efforts ne seraient pas vains. Elle avait compris que le champs de bataille, s'il la terrifiait, l'appelait de toute son âme. Jamais elle ne pourrait laisser son père, son cousin ou encore Soren seuls au milieu des morts. Si elle en perdait un des trois, elle ne pourrait s'en remettre et en tant que soigneuse, en tant qu'élémentaire surtout, elle se devait de ne pas être une gêne pour les siens. La demoiselle voulait briller sur le champs de bataille pour l'honneur de la famille Clari comme pour elle-même. Peut-être cherchait-elle à plaire autant à son père qu'à son amant, elle n'était pas vraiment sure de savoir lequel des deux elle cherchait à satisfaire mais en faisant cela, Thémis avait l'impression de regagner sa place. De trouver un juste équilibre entre deux moitiés d'elle qui n'étaient pas encore une entité.

Thémis était allée dans une forge calme et perdue dans les bas quartiers de Cydonia pour se faire faire son épée. Fine, légère, elle était parfaitement adaptée à la jeune femme. Sans doutes Soren y avait-il vu un nouveau caprice de la part de la fille trop gâtée du Consul mais Thémis pour sa part voulait être autre chose qu'un fardeau. Elle s'était rendue compte que toute sa vie durant, elle n'avait fait de choix que dans l'espoir de plaire à son père. Elle faisait des choix pour plaire à ses supérieurs, à ses paires, à ses amis si peu nombreux en réalité. Excessive, elle était incapable d'être utile à sa cité si ce n'était pour faire naitre les hommes et les femmes qui tomberaient bientôt pour elle. La bataille de Cydonia avait été un massacre et pour la première fois de sa vie, Thémis s'était rendue compte que c'était en partie de sa faute. Elle avait eut peur, avait réagi comme une enfant et avait toujours autant peur mais dans cette bataille qui se profilait, elle comptait éviter un tel désastre. Ses dons naturels serviraient au bien de sa cité. Sur le champs de bataille, elle éviterait bien plus de morts que loin, derrière, dans les lignes de soins. C'était un raisonnement étrange, bercé d'illusions, bercé des sentiments de fierté qu'elle cherchait à faire naitre chez Anatoli, Liam et Soren. Mais pour une fois, c'était son propre choix.

En réalité, Thémis venait seulement de se rendre compte qu'il lui faudrait bien plus que tenir une épée pour se rendre utile et survivre sur le champs de bataille. Dans un premier temps, elle devait avoir l'approbation d'Anatoli et peut-être aussi de Soren. La jeune femme n'avait jamais rien compris à la hiérarchie, devait-elle demander l'autorisation ? Espérer un traitement de faveur pour se retrouver avec son cousin et son aimé ? Peut-être Soren trouverait-il cette idée tout à fait saugrenue …

La jeune femme contempla Léto, le chaton au pelage de feu qu'elle avait recueilli quelques lunes plus tôt, qu'elle avait sauvé de la cruauté de gamins écervelés. Elle était persuadée de pouvoir être utile même si l'épreuve de participer à une bataille lui glaçait le sang par avance. Thémis ne voulait plus voir cette violence déferler sans raison, elle ne voulait surtout pas perdre les êtres qui lui étaient chers par son inaction.


« Sois sage » murmura-t-elle au chaton avant de se mettre en marche.

Elle avait attendu la nuit, comme toujours, pour rejoindre Soren. Elle le savait dans son bureau, elle savait également qu'à cette heure, il serait encore en train de travailler, le nez plongé dans ses innombrables papiers posés avec désordre sur son bureau. Ce qu'elle avait à lui annoncer lui glaçait le sang comme si Soren représentait la bataille lui-même. Elle savait l'homme être un soldat, elle savait également qu'il l'avait protégée à sa façon après la bataille de Cydonia. Ce qu'elle s'apprêtait à faire serait-il considéré comme une trahison ? Serait-elle considérée comme incapable de se tenir à quelque chose ? Thémis s'en moquait, comme toujours. La demoiselle se saisit de son pantalon noir et de son top tout aussi noir. Par dessus, elle enfila sa cape aux couleurs de nuit. Elle caressa une dernière fois le chaton endormi sur le lit avant de se saisir de son épée et d'accrocher la ceinture à sa taille. Cette scène lui en rappelait d'autres. Incapable de savoir comment elle avait pu franchir le pas de l'amour plutôt que celui de la haine qu'elle vouait à Soren, elle sourit.

Elle l'aimait. C'était bête. Elle voulait le protéger. Il n'en avait pas besoin. Elle sourit à nouveau à cette réflexion avant de dégainer en douceur l'arme de belle facture.

Légère, souple, fine, traitre. Entre les mains d'une experte, elle enlèverait bien des vies, entre les mains de Thémis, elle se contenterait de lui sauver la vie sur le dernier champs de bataille de l'histoire d'Azthia. Du moins l'espérait-elle, car trop de vies avaient été volées par la folie des hommes et des dieux. L'héritière des Clari regarda l'épée avec attention.

« Jusqu'à ce que les agneaux deviennent des loups » lut-elle en Astorg alors que de l'autre côté de la lame, on pouvait lire la même chose en Cydien.

Elle rengaina l'arme avant de passer par la fenêtre. La capuche de sa cape sur la tête, elle se faufila avec aisance jusqu'au bas du bâtiment jusqu'au bureau du Princeps.

Thémis ne s'était pas trompée, la lumière qui filtrait sous la porte indiquait que le Capitaine était toujours là malgré l'heure tardive. La jeune femme frappa à la porte plus pour s'assurer qu'il n'y avait personne à l'intérieur que par politesse puis elle entra. Elle ferma la porte avant de se tourner dans sa direction et retirer sa cape avec un doux sourire flottant sur ses lèvres. Elle hésitait sur la façon de faire et préféra comme toujours parler pour ne rien dire plutôt que de laisser son angoisse de ne pas savoir quoi faire lui étreindre le cœur.


« J'ai quelque chose à t'annoncer ! » précisa-t-elle enjouée en Astorg pour attirer son attention.

Elle fuyait son regard, se disant qu'il n'allait peut-être pas approuver son initiative.


« Nous allons pouvoir nous entrainer, je suis enfin à ta hauteur ! Je me suis entrainée, regarde ! » continua-t-elle sans attendre son consentement.

Thémis dégaina son épée dans un geste vif et un bruit sourd se fit entendre tandis que quelque chose tomba lourdement sur le sol. Une tête de calcaire tomba à ses pieds et roula devant elle. Elle rougit instantanément, ramenant l'arme devant elle.


« Pourtant je me suis entrainée ... » murmura-t-elle comme pour elle-même, hésitant entre la déception et la honte. Qu'avait-elle décapité au juste ? Allait-il se mettre en colère …? Elle baissa la tête, les yeux figés au sol et l'épée toujours pointée droit devant elle.

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Soren
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Re: [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé)
   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptySam 7 Mai - 14:30

Comme à son habitude, ce fut lorsque la lumière devint faiblarde au point de ne plus voir les minuscules lettres tremblantes que Soren se rendit compte de l'heure et s'accorda sa première pause.
Lever les yeux dans son bureau lui faisait pour l'heure un mal de chien, il voyait des lettres d'encre se former devant ses murs, bouger, picoter. Il gagnerait d'ici ce soir un très fort mal de tête, il s'en doutait.
Le froid menaçant de s'abattre rapidement dans la pièce lorsque le soleil décroissait, Soren se leva pour allumer sa petite cheminée. N'ayant pas la patience d'attendre que l'eau du thé réchauffe, le Zélote la fit bouillir directement dans sa tasse avec sa maitrise du feu. Tant de choses qu'il faisait maintenant par réflexe, qui lui semblaient si naturelles, et pourtant.

Il fit les cents pas tout en dégustant sa boisson. Il l'aimait forte, capable de lui remettre un coup de fouet, et brûlante. Ses muscles détendus, il se remit au travail assez péniblement à son bureau: réorganisant toujours ses légions depuis la saignée d'Erathia, répartissant ses lanciers, divisant ses éléments zélotes, recopiant des noms et accordant des arrêts pour blessures. Quelques blessés, d'ailleurs, ne pourraient certainement pas se battre avant quelques mois malgré les efforts des soigneurs.

Bien plus tard, au milieu de la nuit, son amante vint lui rendre visite. Il ne l'attendait pas spécialement, car jamais ils ne s'entendaient sur qui venait voir qui le jour suivant: ils se retrouvaient, c'est tout. Ce soir, c'est elle qui vint.
Toute pimpante et joyeuse, plus qu'à son habitude, elle avait apporté avec elle cette fine épée qu'elle s'était faite forgée chez Garet Torrez, un peu contre son avis. Elle voulait s'entrainer, lui montrer ses progrés. Dans sa fougue, elle décapita la statue à l'entrée de son bureau.
C'était la représentation d'Iobatès, le tout premier Princeps lors de la bataille de 100. Il avait fini, sur le champ de bataille, de la même manière que sa représentation. Thémis avait un sens de l'humour et de l'ironie assez étrange.

Soupirant, il se leva de son siège et vint l'embrasser sur le front, comme une fillette qui avait fait une bêtise
.

"Il est plus simple de recoller les morceaux d'une statue que d'un être humain, tu le sais bien!"

Il était vraiment nul pour remonter le moral. Il lui embrassa la joue, et chercha rapidement un moyen de lui faire plaisir.

"Veux-tu me montrer cela dans... un endroit plus ouvert?"
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Re: [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé)
   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptySam 7 Mai - 15:52

Thémis n'était pas fière d'elle. En entrant dans le bureau de son compagnon cette nuit-là, elle avait espéré lui faire plaisir. Elle savait que le Princeps était opposé au fait qu'elle achète et apprenne à manier une épée et pourtant, elle lui avait tenu tête, têtue qu'elle était. Était-ce par pur esprit de contradiction ? Pas exactement, en réalité, elle s'était simplement promis de protéger ce qui lui était cher. Soren en faisait partie même si, quelques jours plus tôt, elle ne l'aurait jamais imaginé comme tel. Elle avait demandé à un Zélote, ou tout du moins un soldat, de l'entrainer en secret et avait tant espéré de ces séances qu'elle en était à présent déçue … tant et si bien que la demoiselle n'osait pas relever la tête. En revanche, après quelques secondes d'hésitation, elle s'autorisa un bref regard en direction de ce que son arme avait pu rencontrer. La rencontre avait été fatale pour la statue du Princeps Iobatès dont la tête trônait à présent à ses pieds.

Thémis se souvenait encore du cours de son professeur d'histoire à l'école élémentaire qui l'avait d'ailleurs punie pour ne pas avoir écouté un traitre mot de ce qu'il racontait. L'héritière des Clari le trouvait impotent et totalement inintéressant. Les livres de la bibliothèque quant à eux avaient au moins le don de la transporter dans un autre monde ce que le pauvre homme n'avait pas. Il n'avait pas un don pour la pédagogie et c'était encore moins un excellent orateur. Loin de là. Ce jour-là, la petite fille tout juste âgée d'une dizaine d'années qu'elle était s'était vu condamnée à errer dans la bibliothèque de la cité cydienne pour rechercher des informations sur le fameux Iobatès. Dans ses souvenirs, Thémis se revoyait plongée le nez dans un manuscrit à la taille disproportionnée, notant ici et là des détails de la vie du Princeps, riant de certaines anecdotes ou pleurant en lisant sa mort tragique. Ce dernier avait participé à la guerre qui avait duré entre 100 et 108, opposant les cités dont elle était issue. Si sa mémoire ne lui jouait pas de mauvais tours, la jeune femme croyait se rappeler qu'il avait été capturé en 107 par les Astorgs et …. décapité. Voilà qu'à son tour, elle reproduisait le schéma de sa triste mort et une chose était sure, cela ne lui vaudrait pas l'excellente note qu'elle avait obtenu ce jour-là pour ce qui devait être une punition.

Elle entendit Soren se lever de derrière son bureau. Inutile de relever la tête pour savoir qu'il allait être en colère. C'était évident. N'importe qui aurait vu en cette décapitation inopportune de statue un signe, un symbole de malchance voire pire. Un mauvais présage. Thémis se préparait au pire. Elle avait l'habitude d'attiser la colère de son père ou celle de Liam, son cousin, mais si l'une ne lui faisait pas peur et si l'autre la faisait entrer dans une colère noire, celle de son amant la terrorisait. Elle n'avait de cesse que de vouloir lui plaire et de le taquiner et ce soir, c'était le second trait de son caractère qui marquerait le coup et non le premier. Elle avait mis tant d'efforts ces derniers jours dans l'art de vivre de l'escrime qu'elle se sentait piteuse.
Comme toujours, le Princeps avait l'art de la surprendre, tout comme elle avait surement l'art de le désespéré au point de le faire soupirer. Elle sentit non pas la réprimande qu'elle s'attendait à recevoir mais un baiser furtif sur son front. Le genre de baiser que son père lui glissait de temps à autre, enfant, lorsqu'elle avait fait une bêtise mais qu'il ne pouvait s'empêcher d'en rire tant elle était déplacée. Le soldat réagissait-il de la même façon ? Thémis osa un regard dans sa direction et fut rassurée de ne voir ni colère ni sentiment de ce genre dans les yeux de la Nuit.

La réplique du Princeps en revanche la laissa perplexe. Cachait-il son jeu et se forçait-il au calme ? Elle préféra ne rien ajouter. En effet, elle était bien placée pour savoir que la couture était un art délicat et tortueux mais pourquoi lui en avoir fait la réflexion maintenant ? La jeune femme comprit dans un sourire et dans le baiser qu'il déposa à nouveau sur sa joue qu'il venait d'esquisser un trait d'humour. Tout aussi déplacé que le sien visiblement, même si pour sa part, ce n'était pas l'effet escompté.


« Je n'ai guère envie de te réserver le même sort qu'à cette statue et je ne tiens pas à user de mon art une nouvelle fois sur toi. La dernière fois m'a réservée bien trop de surprises pour que je m'y réessaye. »


Elle regarda à nouveau la tête à ses pieds et s'imagina un instant qu'elle fut celle de Soren. L'idée manqua de la faire vomir et elle chassa aussitôt cette sombre pensée de sa tête, reportant son attention sur l'homme qui attendait qu'elle se décide. Il y avait bien quelque chose que Thémis voulait faire avec lui mais vu sa réaction lorsqu'elle avait acheté l'épée, elle doutait qu'il accepte. Elle hésita à le lui demander, craignant qu'il ne s'impatiente devant son silence.

« Je suis désolée pour la statue, je tâcherais de trouver le meilleur artisan de la ville pour la réparer. Il semblerait que l'inscription sur mon épée soit erronée. Je ne suis pas devenue un loup, malgré mes efforts, je reste un docile agneau sans défense … et dangereux de surcroit. »

Thémis rangea l'épée dans son fourreau avec une mine teintée de regrets et d'indignation. Elle avait tenté de détourner la conversation mais le chemin que cette dernière empruntait la mettait désormais mal à l'aise. La jeune Clari préféra donc changer de sujet une nouvelle fois, sentant les larmes de honte monter, prêtes à déborder.

« Père risque de ne pas être content en la voyant, tout comme il risque de ne pas apprécier ma présence sur le champs de bata.... »

A nouveau, elle se tut. Elle faisait bêtise sur bêtise ce soir ! A croire qu'elle était abonnée à un mensuel pour prendre des cours … Elle se reprit.

« J'ai donc décidé de lui trouver un nom. Equilibrium. Aimes-tu ? »demanda-t-elle avec empressement, esquissant un pas en arrière.

Elle savait que Soren ne voulait pas d'elle sur le champs de bataille, elle savait également pourquoi. Pour les mêmes raisons qu'elle voulait y être. Du moins c'était ainsi qu'elle avait compris le refus de ce dernier. Il la protégeait et le pire, c'est qu'elle le lui avait demandé ! Au retour de la bataille, elle avait été traumatisée par les corps sans vie ou pire, encore brulant d'une vie prête à les quitter, déchiquetés par les armes et la violence humaine. Elle l'avait supplié de ne plus la confronter à la mort, à l'odeur du sang et aux blessures béantes et désormais, elle changeait d'avis. Entre temps, elle avait trouvé un but, quelque chose sur quoi fonder sa vie. Elle voulait le protéger, protéger son père et cette cité autant qu'elle le pouvait mais surtout, elle voulait voir dans les yeux des êtres qui lui étaient chers de la reconnaissance, de la fierté. C'était purement égoïste de sa part mais Thémis voulait protéger le monde qu'elle avait mis tant de temps à se forger. Elle avait peur des corps, des blessures, elle qui donnait la vie n'aspirait qu'à une chose : être loin de cette bataille mais si son esprit parlait avec sagesse, ce n'était pas le cas de son cœur.
Thémis plongea son regard dans celui de Soren, tout ceci n'avait duré que l'espace d'une seconde. Elle se décida à poursuivre, craignant de le voir s'énerver si elle changeait de sujet. Celui qu'elle avait abordé était bien trop grave pour se contenter de l'éluder. Si elle apprenait à le connaître petit à petit, elle savait déjà une chose de la personnalité de son amant : il n'aimait pas que l'on se moque de lui. Si elle s'obstinait à éluder la question, il s'énerverait, automatiquement.


« Je suis désolée, j'ai passé ces derniers jours à apprendre l'art de l'épée malgré ton désaccord sur ce sujet. Je regrette de ne pas avoir écouté Maitre Lymion à l'époque mais je suis décidée à m'entrainer encore. Je ne veux plus risquer de perdre ce qui m'est cher, peu importe les conséquences, et si pour cela je dois participer à cette bataille, alors ma présence sera à tes côtés. »

Elle hésita avant de reprendre.

« Je suis consciente de t'avoir demandé de ne plus m'envoyer au devant de la mort, mais je n'avais pas encore vécu tout ça. Si aujourd'hui j'ai encore peur de voir ces morts, de sentir à nouveau l'odeur du sang et de devoir me battre au risque d'ôter la vie, je suis prête à le faire quand même. Si mon père ou toi veniez à être blessés durant cette bataille, que deviendrais-je ? Mon choix est purement égoïste, j'espère que tu le pardonneras et … que tu l'accepteras. »


Thémis était quelqu'un de peu sure d'elle. Si elle savait que l'accord de son père serait difficile à obtenir, elle ne doutait pas du fait de l'avoir un jour, en revanche, elle ignorait la position du Princeps sur ce sujet. Consciente qu'elle n'avait que trop parlé, elle se tut, rougissant à vue d'œil, cherchant à tout prix à éviter le regard de Soren, comme si elle avait commis une faute. Encore une fois.

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Soren
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   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptyJeu 26 Mai - 5:13

Elle lui demandait de la réconforter, mais il en était incapable, il n'en avait nulle compétence. Que pouvait-il faire, il était un soldat vouant sa vie aux lames et au sang? Qu'il y avait-il de romantique là-dedans? Aucun mot qu'il ne dirait ne pourrait lui redonner le courage, car comme lui elle comptait plus sur les actes que sur les paroles. Elle avait peur de perdre des gens, des personnes qui comptent pour elle. Soren n'allait pas lui dire de ne pas s'inquiéter, qu'ils allaient tous s'en sortir: non, c'était des conneries, il y aurait un paquet de morts. Tout ce qui était dans son pouvoir était de l'en préparer. Elle voulait protéger sa famille? Il lui en donnerait les moyens.
Laissant la majorité de ses affaires sur place, il la conduisit prudemment dans la salle d'entrainement de l'autre côté de la cour. Il connaissait parfaitement les rondes de cette heure-ci pour les avoir planifiées, savait comment éviter les regards indiscrets. Le large gymnase n'était pas fermé, offrant sa protection à toute heure pour les élémentaires et les zélotes
.

"Il est important que tu apprennes à te servir d'une arme si tu souhaites protéger, oui. Il est important que tu t'entraines, qu'on t'apprennes. Cependant, sur le champ de bataille, crois-tu que nos ennemis soient aussi gentils que tes professeurs? "

Comme il l'avait fait auparavant avec son Soldat Agranos, il saisit les épées d'entrainements et lui en lança une. Elles étaient bien plus légères que celle qu'ils allaient manier dans de vrais combats, mais s'habituer au poids n'était pas son objectif.

"Je ne vais pas t'apprendre des bottes secrètes, à te déplacer comme un chat, à soigner ta posture de jambe: j'en suis incapable moi-même avec une épée. Je vais t'apprendre à avoir peur".

Il abattit lourdement son arme dans un mouvement vertical, menaçant de fendre le crâne de Thémis en deux sous le choc. Le bois contra le bois lorsque la jeune fille bloqua la coup par réflexe, la force de l'impact faisant vibrer le bras du princeps.

"Je vais t'apprendre à t'habituer à la peur et à la dompter comme un animal. Ce n'est pas quand tu es bien à l'abri dans ta chambre ou dans ton bain que le combat arrive: c'est quand tu as peur. As-tu peur?"

Sans prévenir, il arma à nouveau une frappe sur le côté gauche qu'elle dût parer avec un revers, très technique il fallait l'avouer, puis à deux mains il visa sa jambe droite. Sentant le coup être bloqué, il releva instantanément l'épée pour un nouveau coup sur le crâne.
Reculant pour récupérer de la sensation dans son bras, il leva la main gauche devant lui, dessinant des arabesques très peu gracieux. De la fumée s'échappa de son gant de cuir lorsque une boule rougeoyante se matérialisa
.

"Avoir peur est le meilleur moment pour s'entrainer. As-tu peur pour ta cité et ta famille? As-tu peur de moi? As-tu peur pour ta vie?"

Et, comme si la Mort elle-même était devant lui, il projeta sa boule de feu sur Thémis et chargea à la suite.
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Re: [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé)
   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptyJeu 26 Mai - 8:50

Thémis s'était attendu à tout sauf à l'ignorance de son compagnon. Elle avait pensé dans un premier temps que le fait qu'il ne lui réponde pas marquait sa colère, sentiment que la jeune femme était à même de comprendre vu ce qu'elle lui avait demandé, ce qu'elle venait de lui avouer. Par la suite, elle avait pensé qu'il allait crier, lui dire à quel point elle était inconsciente et indécise, que sur le champs de bataille de tels défauts la conduiraient à sa perte avant même qu'elle n'ai pu faire un pas. Oui, la jeune héritière des Clari s'attendait à tout sauf au silence du Princeps. A la limite, elle aurait préféré subir les foudres du soldat plutôt que ce lourd silence. Le pire peut-être était de ne pas savoir ce qu'il pensait. Si ces derniers temps la jeune femme avait commencé à être capable de décrypter certaines des émotions du soldat, elle se révélait à présent incapable de quoi que ce soit. La raison en était évidente, consciente de sa bêtise, elle ne voulait surtout pas croiser le regard de l'homme qui lui faisait face.
Le Princeps laissa la majorité de ses affaires dans le bureau, délaissant la pauvre statue qu'elle venait de décapiter quelques instants auparavant. Il ne lui adressa pas la parole, ce que Thémis redoutait plus que tout, son cerveau lui soufflant que pire que la colère exprimée, celle qui dormait au fond des cœurs pouvait faire des ravages. L'Astorg l'entraina dans la salle d'entrainement sans que la demoiselle ne comprenne pourquoi. S'il était réellement énervé de la demande qu'elle venait de formuler, quel intérêt de la conduire ici, dans le lieux même où elle avait commis ses crimes ?

L'heure n'était-elle pas malvenue pour une leçon de moral ou elle ne savait quoi ? Visiblement, le Princeps se moquait que l'on puisse les voir traverser la cour ensemble … comment l'interpréter ? Comme une marque de confiance, d'amour ou de rupture ? Thémis était totalement perdue lorsqu'elle foula le sol de la salle d'entrainement. Elle ignorait quoi dire, ou même si elle devait dire quelque chose. Le silence qui s'était installé entre eux était tellement lourd à porter mais en même temps, tellement révélateur … La jeune Clari craignait que si elle le troublait, les choses ne tournent mal. Une femme avisée aurait surement compris le manège du Princeps mais une femme amoureuse et peu sure d'elle comme l'était la demoiselle aux cheveux décolorés ne pouvait avoir un comportement rationnel. La voix de Soren, dont elle n'avait toujours pas osé croiser le regard, de peur d'y trouver plus de réponses qu'elle n'en cherchait, brisa le silence comme un enfant brise un verre de cristal. Un instant, Thémis eut même l'impression que c'était son propre cœur qu'elle avait entendu se fissurer.
La jeune femme ne comprit pas là où il voulait en venir. Soren n'était-il pas en train d'accepter son mensonge ? N'était-il pas en train de louer l'importance pour elle que de savoir se servir d'une arme pour se protéger ? Seulement sa dernière réplique la laissa perplexe. Pouvait-on réellement qualifier Kyle de « gentil » ? Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir car déjà, un jeu étrange se mettait en place sans qu'elle n'ai eut le temps d'en apprendre les règles.

Ce fut par pure réflexe qu'elle attrapa le morceau de bois. Depuis plusieurs jours déjà elle le faisait et sans doutes Kyle aurait-il été content de voir que son corps répondait de lui-même, sans qu'elle n'ai à réfléchir à quels ordres lui donner. Après tout, l'entrainement qu'elle avait subi portait peut-être plus de fruits qu'elle n'y avait songé depuis lors. Ce fut comme dans un état second qu'elle écouta Soren, se rendant compte au fur et à mesure qu'il parlait qu'elle tenait non pas un simple morceau de bois mais une épée de bois. La nuance était importante même si pour l'heure, elle ne la saisissait pas encore. La dernière phrase concernant la peur la fit tressaillir.


« Où veux-tu en venir à la fin ? » s'impatienta-t-elle, ne comprenant rien à son manège.

Thémis l'aimait, de cela, elle pouvait en être sure mais elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi son amant si peu expressif voulait lui apprendre la peur. Ne savait-il donc rien d'elle ? C'était une gamine de bonne famille complexée par ses peurs. Le lendemain la faisait frémir la nuit, la position qu'occupait son père la hantait, sa nature de métisse même la terrorisait. Dans cette cité où « Astorg » rimait avec ennemi, croyait-il vraiment qu'elle avait passé une enfance dorée et sans peurs ? Qu'elle était une adulte forte ? Elle aurait voulu réagir, lui répondre, lui dire qu'elle en avait marre de son petit jeu et qu'elle voulait rentrer. Peut-être voulait-elle aussi s'excuser mais Soren ne lui en laissa pas le temps.
Ce fut comme si elle regardait une action hors de son corps. La jeune Clari vit le bras de son compagnon se soulever, arme de bois à la main, pour venir s'abattre sur son crâne. Ce ne fut que grâce à un miraculeux réflexe qu'elle pu s'en sortir. Thémis avait levé instinctivement son arme et sans doutes là encore son maitre aurait-il trouvé cela bien sans pour autant le lui dire. Sans doutes Kyle aurait-il apprécié de voir son corps réagir seul, tel celui des grands bretteurs. Sauf que Thémis pour sa part eut les larmes aux yeux.

Le coup, même si elle l'avait arrêté, avait été donné avec tant de force qu'elle sentait ses bras chanceler sous le poids de l'épée de Soren. Sa tête lui faisait atrocement mal et son corps fit un mouvement tout aussi instinctif de recul avant qu'elle ne comprenne ce qu'il venait de se passer. Si elle était parvenue à arrêter à temps le coup, elle avait quand même souffert. Ses bras étaient chancelant, son corps tremblait sous la violence de l'impact et sa tête hurlait de douleur là où le bâton de bois, bien que freiné dans sa course, l'avait heurtée. Qu'avait-elle fait ? Non, la vraie question qu'elle se posa était celle de savoir ce que lui avait voulu lui faire. Avoir tenté de la violer ne suffisait-il plus ?
Thémis s'étonna de cette réflexion autant que des larmes qui roulèrent sur ses joues ou de la colère qui montait en elle. Incrédule, elle se dit que le Princeps avait voulu lui jouer un mauvais tour, la punir de son arrogance mais le comportement de ce dernier lui indiquait qu'elle faisait fausse route. Il lui parlait de choses qu'elle ne parvenait pas à comprendre, sa main gauche posée sur sa tête. Il déblatérait des paroles sans fondement. Pourquoi lui parler de peur alors que la seule personne qui la terrorisait tout autant qu'elle voulait la taper était lui-même ? Un mélange d'émotions submergea l'esprit de la demoiselle. Entre peur et colère, elle n'arrivait pas à percevoir grand chose. Elle finit par exploser à sa dernière réplique mais il ne lui laissa pas le temps de réagir à sa guise.

Il avait déjà repris la danse. Il avait déjà repris son combat sans qu'elle ne parvienne à comprendre pourquoi il agissait de la sorte. Il était sans doutes énervé mais de là à vouloir la tuer ? Certes il l'avait déjà violentée mais Thémis espérait que ça ne se reproduirait pas. La jeune femme ne pouvait se satisfaire de cette idiotie, il n'était pas seulement en colère, il tentait de lui faire comprendre à quel point elle était présomptueuse de croire qu'elle pourrait s'acquitter de ses paroles aussi facilement.
Cette idée fit son chemin aussi surement que les coups que son corps paraît sans réfléchir. Les uns après les autres, Thémis parvint à les éviter, ne pouvant s'empêcher de penser qu'il allait la tuer, qu'elle allait s'épuiser et qu'il lui fendrait le crâne pour sa leçon débile. C'est bon, elle avait compris, elle manquait d'entrainement, elle manquait d'expérience mais elle était motivée ! Ne pouvait-il voir le mal qu'il lui faisait ? La peur qu'il lui inspirait ? Ne pouvait-il donc pas comprendre qu'elle voulait simplement le protéger ? Etait-il finalement qu'un soldat débile à la pensée décousue ? Se rendait-il au moins compte qu'il allait la tuer ? Cette pensée la fit frémir. Et si … s'il s'était jouée d'elle depuis le début ? Elle finissait par douter, par croire des choses que la colère seule pouvait lui souffler. La demoiselle vit alors la boule de feu et bien qu'elle chercha une réponse dans le regard de son amant, elle ne trouva rien d'autre que cette éternelle question : « as-tu peur de moi ? ».

Que se passa-t-il dans sa tête à ce moment là ? Thémis n'aurait pu le décrire mais sans doutes son instinct de survie et sa colère agirent à sa place. Elle était lasse de ne pas savoir ce qu'il voulait ou plutôt, d'avoir trop de pistes à explorer pour comprendre ce qu'il attendait. Ce Soren là la terrorisait tout autant qu'elle aimait celui qu'elle croyait connaître. Dans un mouvement, Thémis créa une grande quantité d'eau qu'elle mua aussitôt en vague. Cette dernière resta un instant immobile jusqu'à devenir aussi épaisse que le fil d'une épée mais aussi souple qu'un fouet qui frappa la boule de feu en plein vol, la faisant disparaître tel un songe. Seulement Soren chargeait déjà dans sa direction et la demoiselle n'eut d'autre choix que de lancer ce fouet constitué de ce don si précieux à ses yeux. L'homme l'évita, sa course ayant été déviée par le jet d'eau et ce fut à cet instant que Thémis se laissa aller. Si des larmes roulaient sur sa joue, ce n'étaient plus des larmes de tristesse et de peur mais de pure colère. La gamine qu'elle était fulminait de se sentir si sotte, si trahie.


« Tu veux savoir si j'ai peur de toi ? Pour cette cité ? Pour ma famille ou pour moi ? »

D'un geste, elle laissa tomber la pression qu'exerçait la manipulation de son don sur son esprit et le jet explosa au sol, sa main gauche retombant le long de son corps, son regard plongé au sol. Une seconde s'écoula avant qu'elle ne se mette à réagir vraiment. Sa main droite envoya valser l'épée de bois sur le Princeps tandis que la jeune femme se refusait toujours à le regarder.

« Si j'ai peur pour tout ça ? Je vais te dire, j'en ai rien à foutre de cette cité ! Tu sais pourquoi ? Parce qu'elle m'a rejetée, parce que toute ma vie, je n'ai été que la moitié d'Astorg que mon père avait eut la bonne idée d'épouser. Ma famille ? Où vois-tu une famille toi ? Tu es donc si stupide pour ne pas voir que ce ne sont que des lambeaux ? Que je ne brille aux yeux de personne ? Ma vie ? »

Sa colère monta d'un cran. Cette fois, elle hurlait vraiment, déversant sa hargne autant que son incompréhension et le reste des émotions qui l'étreignaient.

« J'ai toujours cru que ma vie n'était qu'un gâchis. J'en ai toujours voulu à mon père d'avoir fait de moi une moitié incomplète mais en étant avec toi, j'avais l'impression d'avoir un peu de valeur. Et tu sais quoi ? Oui, oui j'ai peur de toi . »

Cette fois-ci, elle le foudroya du regard.

« T'as failli me tuer espèce de malade ! Tu viens de bousiller la seule chose à laquelle je tenais et qui me semblait partagée ! Tu veux quoi à la fin ? Me trahir ? Me tuer ? Bah vas-y, te gène pas, de toute façon, je crois que t'as déjà bien commencé non ? »

La jeune fille qui se dressait devant Soren n'avait plus vraiment à voir avec la Thémis que tous connaissaient et qui avait partagé son lit. Elle se sentait tellement trahie et perdue. Elle était morte de peur et pourtant, elle continua.


« Tu me crois trop faible pour aller sur un champs de bataille ? Tu crois qu'en me frappant tu parviendras à me faire comprendre que je vais rencontrer de vrais hommes en face, prêts à me tuer ? Nan mais t'es débile ou quoi ? Tu croyais qu'en m'entrainant je n'avais pas conscience de tout cela ? Tu crois qu'en faisant ce choix je n'avais pas réfléchis aux conséquences ? Je donne la vie aux soldats que tu envoies se faire massacrer ! Je soigne leur blessures et je les regarde mourir ! Alors oui je suis terrorisée parce que je sais que je vais surement mourir là-bas mais t'as pas pensé une seconde que je voulais juste essayer d'être utile pour ceux que j'aime ? Pour toi ? J'en ai rien à foutre, c'est comme parler à un mur de toute façon. Tu sais quoi ? T'as failli me tuer, tu m'as frappée, humiliée, blessée. Te dire que j'ai peur te plais ? T'en fais pas, tu as gagné, je suis terrorisée mais ta petite leçon de morale, j'en ai rien à foutre. Si tu veux te battre, tu te battras seul. »


Elle le toisa durement, reposant son bras droit le long de son corps et attendit. Qu'il la frappe, de toute façon, il venait par ses faits et gestes de détruire tout ce qu'elle avait construit entre eux. Tout ce qui lui avait rendu le sourire pour la première fois.

« Je n'aurais jamais du te faire confiance. Tu n'es qu'un lâche. »

Etait-ce la colère qui parlait à présent ? La peur ? Le déception ? Thémis fusilla une nouvelle fois du regard Soren, sentant son cœur se serrer au point qu'elle en avait la nausée. Si elle avait plus ou moins bien compris ce qu'il avait voulu lui expliquer, elle lui en voulait beaucoup pour lui pardonner et pour comprendre là où il voulait exactement en venir. Il la terrorisait certes mais surtout, elle était complètement perdue.

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Soren
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   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptyVen 27 Mai - 13:51

On y était, le chemin si dangereux contre soi-même. Confrontée à sa peur, ses manques, ses faiblesses, il fallait que la gazelle devienne une lionne pour protéger ses petits rêves et espoirs. Soren devait la pousser à bout, la pousser assez loin dans ses limites afin qu'elle les connaisse, qu'elle les vive, qu'elle les domine et qu'elle y puise sa force. La colère était une arme redoutable contre ses adversaires mais aussi contre soi-même.

"Tu me détestes? Parfait! Dans un combat, il n'y a pas d'amant. Tu ne dois avoir confiance qu'en une seule chose: ta main. Même tes yeux peuvent te trahir au pire moment, te faire voir des choses fantasmées. Seule ta main peut porter l'épée qui te protège, peut invoquer l'eau qui t'entoure. Tu te détestes, tu es troublée, tu as de la haine? Voilà comment ce sera là-bas, voilà comment c'était quand on s'est fait attaqué."

Il jeta à son tour son épée qui répandit un bruit sourd dans la pièce. Thémis voulait se battre sur un autre domaine, et il allait la suivre. Elle devait comprendre l'importance de cet instant.

"Comprends-tu à présent? Si tu dois te battre, tu dois apprendre à maitriser ces pulsions qui t'animent en ce moment même, car ton adverse peut être assez puissant pour les exploiter: il peut créer des illusions t'obligeant à faire face à tes peurs, il peut pénétrer ton esprit pour connaitre tes secrets, il peut être tellement fort qu'il te fera craindre pour ta vie. Il faut t'y préparer. Prépare-toi à te battre pour ta vie en ne pensant à rien d'autre que le combat pour ne laisser aucune faille!"

Les mains libres, Soren effectua de grands mouvements presque d'arts martiaux avec les bras, gonflant une boule de feu qu'il allait lancer comme un jet de flamme. Il savait qu'il pouvait se contrôler pour ne pas mettre le feu à l'ensemble -ou à son amante. Il était juste curieux de savoir si son message était passé.
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Re: [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé)
   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptyVen 27 Mai - 15:41

Soren avait cherché à lui faire peur, sans doutes pour lui faire comprendre que sur le champs de bataille, elle serait morte de peur. Que craignait-il donc ? Soren pensait-il sincèrement qu'elle ai pu avoir envie de combattre sans savoir les risques qu'elle prenait ? Jusque là, sa vie n'avait été qu'une succession d'échecs, à ses yeux comme aux yeux de ceux qu'elle aimait et aujourd'hui, la vie lui offrait la possibilité de racheter ses fautes, de donner un nouveau sens à son avenir. Entre ses mains, la petite demoiselle à la peau d'opaline avait son propre destin, par ses choix, elle pouvait le forger de façon à le rendre meilleur que par le passé. N'y avait-il pas plus noble que de vouloir préserver ceux qu'on aimait ?
Les yeux de bleu glace de la jeune Clari se posèrent sur le soldat sans qu'elle ne parvienne à déchiffrer plus que ce qu'elle avait trouvé auparavant. Impénétrable. Le regard de son amant était si impénétrable qu'elle s'en sentit d'autant plus troublée. Elle avait peur de lui à présent, elle avait peur de perdre le peu qu'elle était parvenue à se construire de stable, pourquoi s'entêtait-il à vouloir le détruire ? La colère plus que la peur dominait son cœur et sa tête. A présent, Thémis était totalement perdue, comprenant à peu près là où voulait en venir le Princeps sans pour autant parvenir à saisir son comportement. N'avait-il pas eut conscience qu'il avait manqué de la tuer ?

Le silence vola en éclat sous le flot de paroles de son compagnon. De ses souvenirs, et sans doutes en aurait-elle rit si la situation n'avait pas été ce qu'elle était, Thémis n'arrivait pas à se rappeler que Soren ai autant parlé en une seule fois, sauf peut-être la nuit où il lui avait confié avoir des visions de son amie d'enfance, décédée depuis fort longtemps. Malgré la colère et l'incompréhension qui l'habitaient, l'héritière du Consul de Cydonia se força à écouter ce que son supérieur comme aurait dit les autres, avait à dire. La première phrase la blessa, telle une flèche en plein cœur. Bien qu'elle sache que ce n'était que la stricte vérité, elle se rendait compte également le gouffre qu'il pouvait y avoir entre elle et lui sur la question des sentiments … Si Thémis avait fait le choix de fouler le champs de bataille, c'était uniquement pour le sauver lui et Anatoli, son pauvre père qu'elle martyrisait à longueur de journée pour son bon plaisir. Décidément, Soren était loin de la comprendre tout comme elle était loin de parvenir à saisir les différentes facettes de son amant.
La bataille … était un cuisant échec pour la demoiselle. Elle avait laissé cette fameuse peur la figer sur place, l'empêchant de prendre son cheval et de courir sauver sa cité. Ce jour-là également son père avait été en danger et pourtant, elle était restée figée, craignant plus pour sa vie que pour celle de ses concitoyens. Voilà où voulait en venir Soren. Ce n'était pas par méchanceté qu'il avait agi de la sorte mais uniquement pour qu'elle comprenne que malgré sa bonne volonté, elle serait bientôt confrontée de nouveau à ce flot d'émotions contradictoires mais que cette fois, son erreur lors de la dernière bataille ne pourrait lui être permis sous peine d'être tuée et de mettre inutilement en danger ceux qui l'accompagneraient.

Soren cherchait à la protéger de sa peur. Le Princeps savait que la demoiselle était dévorée de l'intérieur par la peur de la mort, par celle du sang. En réalité, Thémis était terrorisée à l'idée de retourner sur un champs de bataille, elle s'en rendait compte maintenant qu'il parlait. Elle aurait beau fournir tous les efforts du monde, si elle n'était pas capable de faire en sorte d'expulser cette peur ou tout du moins, de la contrôler, dans ce cas, elle mourrait aussi vite qu'une gazelle entre les griffes d'un lion. Maintenant qu'elle avait compris où le soldat voulait en venir et pire, qu'elle s'était bercée d'illusion en croyant qu'un entrainement et sa bonne volonté suffiraient, elle se sentait honteuse de l'avoir si mal traité. Toutefois, sa colère bien étrangement, n'avait pas décrue. Au contraire, maintenant qu'elle comprenait pourquoi le Princeps avait agi de la sorte, Thémis se rendait compte également qu'il était allé trop loin à ses yeux … si elle n'avait pas réagi par instinct, si elle n'avait pas suivi cet entrainement, elle serait morte sous ses coups. Mais si elle n'avait pas suivi ledit entrainement, elle n'aurait jamais eut à se battre …
Soren jeta son épée sur le sol et le bruit sourd qui en échappa empli toute la pièce tandis que la jeune femme posait un regard plus doux sur son interlocuteur. Cet air disparu lorsqu'elle comprit qu'il n'avait pas terminé son apprentissage. Ses larmes ne changeraient rien apparemment, ni même ses insultes. D'ailleurs en y réfléchissant bien, heureusement pour elle que le Princeps n'était pas suffisamment sanguin pour avoir réagi au quart de tour à ses provocations mais en même temps … il l'avait tellement énervée. Il savait par expérience qu'il ne fallait pas énerver l'Astorg qui sommeillait en elle.

Thémis écouta à nouveau son compagnon sans oser intervenir ou le contredire. En réalité, elle savait désormais plus ou moins ce qu'il tentait de lui inculquer et maintenant qu'elle le comprenait, l'idée de le combattre, si elle la répugnait toujours autant, ne la terrorisait plus tant que ça. Elle était en colère certes, mais plus contre elle qui n'avait su comprendre tout cela avant d'aller fanfaronner que contre le pauvre Soren qui avait essuyé sa colère et sa peur.


« J'ai compris »
murmura-t-elle, incertaine qu'il l'ai entendu.

Thémis craignait de se battre contre son amant elle qui détestait blesser les autres, tout être vivant confondu. Pourtant, cette réflexion était stupide après l'annonce qu'elle avait fièrement tenue devant lui quelques minutes auparavant, ou peut-être quelques heures maintenant. Si elle tenait à protéger, si elle tenait à sa présence sur le champs de bataille, qu'elle idiote de penser dans ce cas qu'elle n'aurait pas à tuer ! C'était totalement stupide et déplacé d'autant plus qu'elle avait affirmé ne pas avoir peur de mourir pour défendre ses convictions et ceux qu'elle aimait … Ce fut douloureusement que Thémis se rendit compte de ses erreurs ou encore plus simplement de ses faux semblants. Elle observa à regret Soren préparer son attaque, comprenant à présent qu'elle était terrorisée à l'idée de le blesser, que cela ne pouvait lui être permis sur un champs de bataille mais plus que tout, elle craignait qu'il ne la blesse. Elle.
Les yeux pleins de terreur, elle posa son regard sur son amant, espérant qu'il arrêterait mais elle était allée trop loin, d'autant plus que malgré ces découvertes, elle était convaincue du bien-fondé de sa demande. Ce fut en croisant le regard de Soren que Thémis comprit à quel point elle avait envie de le protéger. Elle l'aimait, elle regrettait ce qu'elle lui avait dit même si elle lui en voulait encore. La jeune Clari se rendit compte qu'elle aimait également trop son père pour le perdre. Ils étaient les deux hommes de sa vie, à leur manière, ils la protégeaient et l'aimaient. Et elle, était-elle seulement capable d'abandonner son rôle de guérisseur pour leur être utile ? Etait-elle prête à tuer ou être tuée pour eux ? A nouveau Thémis plongea son regard azur dans la Nuit et elle comprit.

Elle les aimait. Plus que sa vie, ils étaient trop importants à ses yeux pour laisser sa peur et ses doutes les sacrifier. S'il fallait en passer par là, Thémis était prête à le faire car désormais, elle savait ce qui comptait pour elle, ne lui restait plus qu'à refouler la peur qui brulait son esprit et la colère qui consumait son âme. La colère fut facile à supprimer car de l'amour à la haine, le dicton avait bien raison, il n'y avait qu'un seul et unique pas. En revanche, la peur était plus délicate. Elle s'immisçait partout.
Lorsque Soren l'attaqua, Thémis eut tout juste le temps de se remémorer la danse que lui avait appris Kyle quelques jours auparavant et elle évita de justesse le jet de flammes seulement, elle n'avait pas prévu que Soren comptait bel et bien la suivre avec ce fameux jet de flammes. Une fois, deux fois elle parvint à l'éviter mais la troisième passa un peu trop près, lui brulant une partie de sa tunique et quelque peu l'épaule. La demoiselle grimaça tandis que la peur lui tordait l'estomac. A cet instant précis, elle comprit ce qu'il fallait faire, tel un déclic. Pour sauver sa vie, il fallait qu'elle cesse de penser pour quoi et pour qui elle avait choisi de se battre, pour survivre, elle fallait qu'elle agisse par instinct, qu'elle agisse pour elle et elle uniquement. Son regard changea tandis qu'elle évitait une nouvelle fois plus ou moins bien le jet de flammes.

Thémis continua de bouger, ses jambes suivant les mouvements que Kyle lui avait appris, et entama à son tour la danse. Son esprit forgea de l'eau et ses mains se mirent à faire des mouvements gracieux mais bien plus rapides que lorsqu'elle avait créé la vague ou encore, quand elle soignait quelqu'un. Cette fois, la peur avait quitté son esprit, seule la conscience qu'il fallait qu'elle reste en vie demeurait. Thémis ne voyait plus Soren comme son amant mais comme un ennemi et comprenait à présent pourquoi il avait insisté. Si elle n'avait pas fait ce travail sur elle-même, nul doutes qu'elle aurait été un boulet sur le champs de bataille, pire peut-être, parce que sans doutes aurait-elle mis la vie de quelqu'un en danger pour sauver la sienne. Soren avait eut raison depuis le début, il avait trouvé en elle les failles et tentait de les soigner.
L'héritière des Clari se mouvait tel un chat parmi les boules de feu, ses vagues successives les réduisant à néant. Elle tentait de se rapprocher du soldat, ne parvenant pour le moment qu'à repousser ses attaques successives, l'eau qu'elle transformait en vague puissante puis en fin filet tel un fouet ne l'aidant qu'à s'approcher de son adversaire sans parvenir à le toucher. La jeune femme comprit alors la difficulté d'un combat réel. Bien à l'abri dans la salle d'entrainement entre les mains de son mentor, elle n'avait jamais risqué sa vie outre mesure, maintenant qu'elle la jouait, Thémis comprenait à quel point ce que Soren tentait de lui enseigner était plus utile que toutes les théories ou pratiques qu'elle avait acquis jusque là.

L'eau rencontrait le feu dans une danse effrénée sans que la demoiselle ne parvienne à ses fins. Thémis commençait à fatiguer et pourtant, Soren continuait, impassible, ignorant la supplique de ses yeux. La demoiselle ne mit pas longtemps à comprendre qu'une fois encore, elle n'aurait pas de prise sur ses adversaires, qu'ils n'arrêteraient pas de vouloir la tuer pour ses beaux yeux ou pour la laisser se reposer. La jeune Clari comprit toutefois qu'il fallait mettre fin à ce combat au plus vite sans quoi, elle serait bien plus blessée que la légère brulure sur son épaule et sa tunique brulée ici ou là. Bien évidemment, la jeune femme savait comment mettre un terme à tout cela mais elle répugnait à le faire. L'eau était quelque chose de naturel pour elle, Thémis la manipulait sans vraiment y réfléchir, mais lorsqu'elle utilisait de son don de métamorphose et particulièrement celui de tigre ou de loup, la jeune femme perdait rapidement pied, se laissant vite prendre par les instincts animaux de la forme qu'elle empruntait. Toutefois, elle n'avait pas le choix, Soren n'arrêterait pas et le champs de bataille non plus. Si elle voulait devenir plus forte, outre éloigner la peur de ses pensées, elle devait apprendre à tuer. Thémis devait cesser de croire qu'elle s'en sortirait en repoussant ses ennemis, il lui faudrait les tuer.

Sans plus hésiter, elle repoussa un nouveau jet de flammes à l'aide d'une large vague d'eau et avant que le Princeps n'ai pu créer une nouvelle attaque, elle laissa tomber sur le sol de la salle toute l'eau qu'elle manipulait jusque là et abandonna en l'espace d'une seconde, sans oublier de courir dans la direction de son adversaire, sa forme humaine pour choisir celle d'une tigresse. La robe de feu rayée de noire, les yeux froids comme la glace fixant sa victime, Thémis prit appuie sur ses pattes arrière et sauta en direction de la jugulaire de son adversaire. Soren tomba sous la centaine de kilos qui venait de lui sauter dessus et la jeune femme ferma sa mâchoire sur son cou. Le sang coula sur sa langue.
Ce fut à cet instant que Thémis chassa les instincts tueurs qui l'animaient sous cette forme animale pour se rendre compte qu'elle allait vraiment tuer son amant ! Les pattes avant qui s'étaient refermées, toutes griffes dehors, sur tes épaules, laissèrent vite place aux mains fines et largement plus petite de la jeune Astorg tandis que toute la silhouette du tigre, qui avait relevé la tête, laissant apparaître de fins trous à la base du cou du soldat, heureusement superficiels, vacillait pour laisser réapparaitre celle de Thémis. La jeune femme plongea son regard dans celui de son amant, du sang de ce dernier perlant au coin de sa bouche. Maintenant, elle se rendait compte qu'elle avait failli le tuer. Sans même attendre qu'il ne réagisse, la jeune femme à la peau de pêche posa ses mains sur les plaies qu'elle avait causé et de l'eau chatouilla la peau de ce dernier tandis que les trous disparaissaient. Heureusement qu'elle n'avait pas serré plus fort pensa-t-elle sans pour autant que cette idée ne la terrorise autant qu'auparavant. Étrangement, Thémis se sentait même rassurée de voir ces plaies.


« J'ai été stupide. » murmura-t-elle.

Tandis que son don opérait, elle continua de parler d'une voix presque imperceptible, tel un murmure que le moindre mot aurait pu briser.


« Je pensais que vouloir vous protéger me protègerait moi-même, que ma volonté farouche de préserver vos vies suffirait à abattre mes ennemis. J'ai été tellement stupide. »

Sentant les larmes monter, elle les laissa couler sans y faire attention, poursuivant, plus pour elle que pour son amant en réalité, bien qu'elle parle en Astorg.

« Je n'avais pas pris conscience de la peur que j'éprouverais à voir les uns mourir et les autres m'attaquer. Je n'avais même pas réfléchi au fait que j'aurais à tuer. Tu avais raison, je me suis bercée d'illusions en pensant que je pourrais vous sauver … qui m'aurait sauvée ? »


Thémis sourit tandis que son regard ne quittait la blessure à présent guérie.

« J'ai pris la décision de participer à cette bataille en réfléchissant à tout ce que cela signifiait pour mon père, pour toi, et sans doutes pour moi. Je me suis entrainée corps et âme pour le combat mais pas un seul instant je ne me suis posée la question de savoir si j'étais prête à ôter la vie de quelqu'un pour défendre la mienne. Pas une seule seconde je n'ai pensé à la bataille de Cydonia, cette bataille où mon corps a refusé de bouger pour sauver ma misérable vie là où celle de mes camarades était volée. »

A présent, Thémis posa son regard sur Soren et l'Océan rencontra la Nuit. Si elle était incapable de déchiffrer ce qu'elle y lisait, elle se força à faire le point à voix haute sur son propre ressentit.


« J'ai compris à présent. En maitrisant ma peur, en comprenant que je n'aurais aucune prise sur la bataille et que je ne pourrais compter que sur mes dons, sur la maitrise de mon corps, de mes sentiments et de mon esprit, j'ai compris que je n'étais pas encore prête. »


A présent ce n'étaient plus des larmes de peur mais des larmes de honte qui coulaient et noyaient ses joues sans qu'elle n'y prenne gare. Elle s'obligea à fixer Soren et poursuivit, de cette voix aussi ténue qu'un murmure mais pourtant pleine de force et de conviction :

« Les actes valent mieux que les paroles, n'est-ce-pas ce que tu dis toujours ? Dans ce cas, peux-tu me promettre de toujours me protéger comme ce soir ? Des autres comme de moi-même ? Peux-tu me promettre également que tu m'entraineras encore, comme ce soir ? »


Elle hésita cette fois une seconde avant de poursuivre :

« Maintenant que tu m'as montré mes faiblesses, je crois t'avoir prouvé que je pouvais les surmonter mais je manque encore de pratique. J'ai besoin que tu m'apprennes parce que je sais que mon choix est le bon, que ma place est à tes côtés sur ce champs de bataille. S'il-te-plait. »


Les larmes s'étaient taries à présent et nul supplique n'avait animé sa demande. Simplement sa volonté. Elle souffla sans oser cette fois croiser la colère dans son regard.

« Pardonne-moi d'avoir dit que tu étais lâche et de t'avoir insulté. J'ai eu tellement peur. Je croyais que tu voulais me tuer, je n'avais pas compris … Tu as failli me tuer … en réalité, j'étais la seule lâche entre nous deux. »

Elle osa déposer un baiser sur les lèvres de son amant comme pour se rassurer ou pour s'excuser, elle n'était plus vraiment sure de rien à ce sujet. Puis, parce qu'elle se sentait mal à l'aise, elle ajouta en posant ses mains sur les épaules du Princeps :

« Ces griffures sont superficielles, je vais les soigner, ne bouge pas veux-tu ? »

Ce qui venait de se passer était étrange et Thémis se demandait ce qu'il adviendrait d'eux après ce qu'elle lui avait dit. Si il était violent, elle était injuste. Elle regrettait ses paroles mais estimait sa colère légitime. En aucun cas en tout cas ne regrettait-elle ce qu'il venait de lui faire subir car cela avait renforcé sa conviction et l'avait obligée à faire face à ses doutes et ses faiblesses. Cela lui avait également sans doutes sauvé la vie. Toutefois, l'expérience était des plus étranges et elle craignait qu'elle ne se renouvèle au fond d'elle.
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Soren
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   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptySam 28 Mai - 5:15

Assez étrangement, Soren n'avait là pas les moyens de mettre en œuvre ce qu'il disait. Pas une seconde, il n'avait pensé que les rôles auraient pu être inversés, que Thémis menace sa vie à lui, qu'il doive se battre pour la sienne.
Une bataille d'eau contre le feu, c'était une guerre ancestrale où il n'y avait nul vainqueur: l'eau était trop prévisible, le feu pas assez puissant pour lui résister. Étaient-ils voués à se battre jusqu'à l'épuisement?
Mordant son épaule, les flammes du Zélote ne reculaient devant aucun sacrifice: il n'arrêterait pas parce qu'elle avait mal, il arrêtera lorsqu'elle aura compris son message. C'était dur, mais c'était pour son bien. Frappant l'air de ses poings, moulinant avec ses bras, il utilisa ses feintes et sa maîtrise comme il le pouvait pour passer la défense de Thémis. Mais quelles flammes auraient pu?
Le changement de stratégie s'imposait, et la jeune fille semblait aller dans le même sens. Créant une véritable pataugeoire dans la salle d'entraînement en abandonnant le liquide qu'elle maniait, chargeant, forçant l'offensive de front. Le dernier coup, alors. Soren utiliserait son poids et la vitesse de Thémis pour la renverser, la faire passer par-dessus son épaule et la répandre sur le sol. Il encra ses positions, banda ses muscles et se prépara à l'impact.

Mais rien ne l'avait préparé à la suite. Il ne remarqua pas immédiatement les changements en elle, et pourtant il les sentit s'enfoncer à travers le cuir. Avant même de réaliser ce qui se passait, il s'était retrouvé sur le dos dans un bruit sinistre, un animal sauvage sur le torse menaçant sa jugulaire. Par les dieux, il avait totalement sous-estimé les capacités au corps à corps de son adversaire, oubliant totalement sa capacité de changement animal offensive. Une bonne leçon à tirer pour lui aussi finalement.
Méditant sur son erreur, l'animal redevenait humaine peu à peu. Une bonne surprise en fin de compte, de voir qu'elle était capable de retenir ses instincts et d'en servir comme une arme, non comme un faiblesse.


"Par les Dieux, tu caches d'autres atouts de ce type dans ta manche Thémis?"

Il ressentait des douleurs corporels, mais rien en comparaison de la honte qu'il ressentait de s'être fait avoir comme une bleusaille. Elle avait belle mine la XIIIe !

"Je crois que tu as bien compris la leçon, et moi aussi."

Essayant de se relever sur les coudes, il grimaça: le choc sur le sol lui avait bien coupé le souffle.

"Réalises-tu à quel point l'instinct de survie peut être puissant? Il te fait oublier tes peurs et ne laisse aucune ouverture à ton adversaire. Cependant..."

Il se laissa soigner, cherchant son regard:

"Cependant, il n'y a nul Homme plus puissant que celui qui se bat pour protéger. C'est ce que je dis toujours à mes soldats avant le combat: oubliez vos peurs pour protéger. Il faut que tu te battes avec tes convictions, pas avec la peur: il faut que tu te battes parce que tu veux protéger, pas parce que tu as peur de perdre. Comprends-tu la nuance? L'une t'asservie, l'autre te donne la force d'abattre ton épée. "

Puis, la relevant:

"Viens, je crois qu'on en a assez fait pour aujourd'hui."

Remontant vers la chambre de Thémis, ils croisèrent un garde en patrouille qui salua longuement le princeps. Fort heureusement, ils avaient mis au point un très bon stratagème où la fille de Clari se transformait en animal pour ne pas être vue avec lui. Une fois à l'abri, ils purent se plonger dans un bain chaud, face à face, les épaules de Soren encore nouées.
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   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptyDim 29 Mai - 15:11

La jeune fille craignait que cette expérience ai brisé quelque chose entre le soldat et elle aussi préférait-elle changer de sujet tout en ne pouvant pas s'empêcher de penser à ce qui venait de se dérouler. Elle laissa le silence s'installer entre eux, n'osant plus le briser de peur de briser autre chose encore. Ses mains quant à elles n'avaient pas encore trouvés le chemin des épaules de son compagnon, toute occupée qu'elle était à ses pensées. Soren brisa le silence et cela fit l'effet d'un verre de cristal brisé aux oreilles de la jeune Clari pourtant, elle chercha plus ou moins son regard. Thémis craignait d'y trouver la colère ou pire, la haine mais finalement, elle ne put y lire que la surprise sincère d'un homme étonné par les prouesses de sa compagne. Elle sourit presque malgré elle devant le compliment voilé qu'il venait de lui faire.

« Je l'ignore ... »
se contenta-t-elle de répondre faute de mieux.

Le second compliment lui fit chaud au cœur et eut tendance à cicatriser les plaies internes qu'elle trainait encore malgré son ton dénué de colère. Bien au contraire, le Princeps semblait plutôt satisfait de ce qu'elle venait de réaliser même si pour sa part, la demoiselle hésitait encore entre la fierté de l'avoir surpris et d'avoir répondu à ses attentes et la crainte de voir tout ceci se reproduire. Thémis sentit le corps de son amant se mouvoir sous elle. Sans doutes tentait-il de se remettre sur pieds mais la demoiselle devait le gêner, à moins que le choc ne lui ai cassé quelque chose. Une vague de peur s'empara du corps de la jeune Clari qui sonda en silence le corps du soldat sans rien trouver d'alarmant. Le choc qu'avait causé la jeune femme en se métamorphosant en tigre avait du lui couper le souffle, ni plus ni moins. L'héritière du Consul de la cité décida de se relever pour le laisser respirer même si désormais, sous forme humaine, elle ne pesait plus que la moitié du poids qu'elle avait arboré quelques minutes plus tôt. En réalité, elle se sentait quelque peu vidée de son énergie et se contenta donc de s'assoir à côté de lui. Evitant son regard, Thémis écouta néanmoins ce que son interlocuteur avait à lui dire.

Oublier ses peurs … Thémis aurait donné n'importe quoi pour ressentir à nouveau ce sentiment si étrange qui lui avait permis de dépasser sa colère et la paralysie de son corps face à l'attaque mais la jeune femme n'était maintenant pas sure d'être capable de réaliser à nouveau cet exploit. Si elle avait compris où voulait en venir Soren en l'attaquant, si elle comprenait également qu'il avait raison, la jeune Clari ne pouvait pas s'empêcher de douter d'elle-même. La jeune femme sentit qu'il cherchait à capter son regard mais elle l'évita tout de même, craignant qu'il ne comprenne le doutes qui l'envahissait désormais. Elle l'écoutait pourtant et savait qu'il était dans le vrai. Dans un hochement de tête, Thémis chassa de son esprit ses doutes. Si elle en restait la proie alors tout ceci n'aurait servi à rien mais si au contraire elle apprenait à se faire confiance, elle pourrait protéger. Elle n'aurait plus à avoir peur de perdre quelque chose à laquelle elle tenait car elle le savait désormais, elle avait les ressources pour sauver ce qu'elle aimait.


« Je me battrais pour vous deux, parce que vous êtes ce que j'ai de plus précieux. Je veux protéger mon avenir, pas le perdre, à présent, je l'ai compris. »
conclut-elle, plongeant cette fois l'Océan dans la Nuit.

Thémis avait eu l'occasion de voir ce soir qu'elle était capable du pire comme du meilleur. Elle possédait des dons particulièrement puissant lorsqu'elle parvenait à mettre de côté ses peurs et cela, elle pouvait le faire. L'eau, la transformation animale, Callista, tous étaient là pour la protéger pour qu'à son tour, elle puisse protéger ce qui lui était cher.

La jeune Clari se laissa faire lorsque son amant l'aida à se relever. Il était amusant de se remémorer que quelques minutes à peine auparavant, elle avait eut le dessus sur lui, lui ôtant toute capacité de mouvement et désormais, il la soulevait comme si elle n'avait rien pesé. En effet, ils en avaient beaucoup fait aujourd'hui, elle avait beaucoup appris et désormais, elle savait avoir les atouts pour le champs de bataille même s'ils dormaient encore au fond de son cœur et de son corps. Soren proposa de retourner dans sa chambre pour se reposer et Thémis acquiesça. Elle hésita un instant mais opta pour la forme de souris afin de ne pas user un peu plus le peu d'énergie qu'il lui restait.

Bien qu'elle soit cachée dans une poche de son amant, Thémis frémit en entendant la voix d'un garde en patrouille. Elle se remémora alors la précarité de leur situation … si jamais ils n'avaient pas eut l'idée d'agir ainsi, ils se seraient fait attraper et qui sait ce qu'il leur serait arriver … Le corps de l'animal frissonna dans le vêtement tandis que le Princeps avait continué à marcher comme si de rien n'était. Lorsqu'il entra dans la chambre de la jeune Clari, il ferma à clé derrière lui et la demoiselle put enfin sortir de la poche où elle avait passé le voyage. Elle ne mit pas longtemps à reprendre forme humaine et lorsque ce fut fait, elle proposa timidement, sur le ton de la plaisanterie :


« Pourquoi ne pas plutôt prendre un bain ? »

Soren opina de la tête et elle s'activa, faisant couler l'eau du bain avec son don si précieux et la réchauffant à température ambiante. Soren était déjà dans l'eau lorsqu'elle décida d'y entrer à son tour. Dans un premier temps, la demoiselle avait pensé y aller en chemise de nuit, soudain honteuse qu'il la voit nue mais à bien y réfléchir, elle préférait éviter. Thémis entra dans le bain et fit face à son amant.

En silence, elle le dévisagea quelques secondes avant de se raviser.
Il n'y avait pas de violence dans ses yeux, juste la fatigue de la journée. Pas de colère non plus. Ce qu'elle avait vu en bas n'était pas son amant ou son compagnon mais un soldat qui lui donnait une leçon, ni plus ni moins. Hésitante, elle s'approcha de lui et souffla :


« J'ai tellement eut peur que tu ... »

Elle préféra s'attarder sur les blessures de ses épaules et sourit en ajoutant :

« Peu importe. Je vais soigner cela si tu veux bien. »

Thémis se cala de sorte qu'elle fut à quelques centimètres à peine du corps de son amant et la jeune femme posa ses mains sur les épaules de Soren. Elle ferma les yeux et laissa son pouvoir agir sans trop y penser, plus par instinct qu'autre chose. Les griffures étaient superficielles, il ne lui fallut pas longtemps pour les faire disparaître. Lorsque ce fut fait, elle ouvrit les yeux et plongea son regard dans celui de Soren. L'eau avait agit sans qu'elle n'y réfléchisse vraiment, soignant également la légère brulure qui parcourait son épaule. Thémis plongea dans la Nuit, comme si elle craignait qu'elle ne l'engloutisse. Elle posa ensuite sa tête sur le torse de son compagnon et ses mains jouèrent un instant sur ce dernier. Le cœur de la demoiselle s'emballa bien qu'elle tenta de trouver le calme. Était-ce la peur qui la poussait ? La demoiselle en doutait, le simple contact avec la peau de Soren lui faisait toujours perdre la tête de toute façon et leur expérience lui avait plus que tout donné envie de partager son corps. Dans un mouvement hésitant, Thémis déposa un baiser sur les lèvres du Princeps, n'osant pour autant aller plus loin, sa main gauche sur la joue de ce dernier, la droite restée sur son torse. Thémis hésita un instant, elle savait ce qu'elle voulait, elle en avait envie comme chaque fois que son regard croisait la Nuit et elle en avait besoin pour se rassurer toutefois, elle n'en prendrait pas l'initiative cette nuit-là. Déposant un nouveau baiser sur les lèvres de son amant, la jeune Clari ajouta, ses yeux fixant son amant avec une profonde inquiétude mêlée de curiosité :

« As-tu ... as-tu déjà pensé à avoir un héritier ? »
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   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptyLun 30 Mai - 15:42

Il était évident qu'elle allait le détester quelques temps, le craindre un peu lorsqu'il ferait des mouvements brusques comme si, à n'importe quel moment, il pouvait dresser son épée contre elle. Soren n'avait pas le physique du gars sympa, de l'amant doux et attentionné que les femmes rêvaient dans leur adolescence. Sa mâchoire carrée, ses traits durs, ses yeux continuellement plissés pour sonder les âmes et les mensonges derrière la chair. Il avait la voix lente et grave, rien d'enjoué pour les demoiselles. Inspirer la crainte? Il en avait presque l'habitude. Parfois, il y avait du respect dans la crainte. Et il faisait suffisamment confiance à Thémis pour qu'elle fasse preuve d'estime sans avoir peur de sa façade et de son physique: il avait des cicatrices sur le torse et le dos, de grandes mains usées déjà par le maniement des armes et du feu. Un homme singulier, un véritable guerrier il s'en rendait compte, un homme à cents lieues des Consuls et des Sénateurs. Celui à qui on donne des ordres et qui les exécute. Que c'était-il passé pour qu'il en veuille plus? Durant son apprentissage, il aurait signé des deux mains pour une telle situation à 30 ans à peine. Sire Henrick, Capitaine de Cydonia, Princeps et Gardien de la Cité. Par tous les dieux anciens et nouveaux, qu'avait-il besoin de plus à présent? Il avait ajouté le nom de sa famille, un nom pourtant chargé du sens du Nord, dans la roche de ceux qui ont agit pour la Cité. En voulait-il toujours plus, en voulait-il trop? Était-ce vraiment la charge qu'il souhaitait?
A bien y réfléchir, il prenait des risques inconsidérables pour sa carrière en fréquentant Thémis. Alors, ce vide qu'il ressentait venait-il d'une envie de gravir des échelons alors qu'il se sabotait presque de lui-même? Non, certainement pas. Soren avait besoin de quelque chose, il ne savait pas encore quoi, mais il se faisait suffisamment confiance pour trouver un jour. C'était un homme terre à terre, encré dans le réel, il trouvait toujours les réponses à ses questions - qu'elles soient à son avantage ou non. Un homme d'honneur, il l'espérait.

Qu'il y avait-il d'honorable dans cette situation? Traitait-il Thémis avec honneur à la cacher aux yeux de tous, à simuler son désintéressement? Il savait ses sentiments sincères, assez forts pour chasser le fantôme de Lizzie lorsqu'ils étaient ensemble. Mais dans l'honneur, ne la traitait-il pas comme une vulgaire catin?

C'était à cela qu'il pensait, alors qu'elle soignée, nue, ses traces de griffes qui lui rappelaient pourtant son échec. Ses mains saisissaient fermement les bords de la baignoire, ses jambes allongées du mieux qu'il pouvait, ses yeux se promenant sur la surface de l'eau et les seins de Thémis à peine émergés. Azael lui-même aurait pu pénétrer dans la pièce sur son Cavalier de la Bête jonglant avec des tartes aux fraises qu'il aurait été moins surpris que la question de sa compagne secrète. Un héritier? Elle signifiait bien un enfant, un fils. Un fils Henrick, le porteur de son nom et, peut-être, sa charge. Le sang de son sang, la dernière trace de son passage sur cette terre.
Il avait pensé, quelque fois, à un héritier. Il n'en voyait pas le besoin. Transmettre un nom calomnieux, froid comme le Nord n'était pas le plus beau cadeau à faire à un fils. Mais à présent, n'était-ce-pas de son devoir en tant que nouvel personnalité incontournable. Non, qu'avait-il à offrir si ce n'était des armes et des boucliers brisés?


"Il n'est pas dans mes priorités d'avoir un héritier. Je dois d'abord associer l'honneur et le devoir pour laver la sonorité de mon nom avant de le transmettre."

Assez étrangement, il ne pensa pas que cette question était un sous-entendu entre eux, à l'alliance du sang Clari et Henrick, de la force politique et militaire de la cité. Une alliance qui ne serait peut être pas au gout de tous, surtout du premier intéressé Clari, mais qui devait, par respect, être éclaircie.

"Ne serait-il pas souhaitable", tandit qu'il appréciait ses caresses, "de parler au Consul ton Père de notre situation?"


Citation :
[J'ai pris la liberté de m'intituler sire comme j'ai une bonne situation militaire et politique, j'espère que ça posera pas problème sinon j'édit!]
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   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptyMar 31 Mai - 3:14

Thémis s'était attendue à moitié à la réponse, c'était d'ailleurs justement pour cela qu'elle avait hésité à poser la question. En réalité, elle s'imaginait bien mal Soren, un nourrisson dans les bras mais son retard devenant quelque peu évocateur, elle s'était sentie obligée de poser cette fameuse question. Bêtement, la demoiselle s'était imaginé qu'en parlant d'héritier, un garçon au sang prestigieux des Clari mêlé à celui des Henrick, Soren aurait fait penché la balance vers une réponse positive. A son âge, l'homme n'était-il pas censé penser à sa progéniture, au nom qu'il laisserait derrière lui, teinté de gloire et d'honneur ?
L'héritière des Clari ne comprit d'ailleurs pas l'allusion que son compagnon venait de faire quant à son nom. De quoi devait-il le laver ? Il était le Princeps, le deuxième homme le plus influant de la cité … il était respecté de tous, craint peut-être même par ses propres soldats. Au delà de cela, il couchait avec la fille du Consul, premier homme de la Cité, réélu chaque année. Certes cette information n'était pas connue du grand public mais s'il s'avérait que ses craintes soient fondées et que Thémis soit réellement enceinte, dans ce cas, elle parlerait à son père. D'un ton hésitant, la jeune femme ajouta, son regard plongé dans celui de son amant :


« La naissance de ton fils ne suffirait-elle pas à laver les souillures dont tu parles ? »

La jeune femme était curieuse également de savoir de quoi parlait le Princeps aussi, elle demanda, cette fois-ci sur le ton de la plaisanterie :

« Je ne vois pas en quoi tu aurais à laver ton nom. L'honneur et le devoir y sont déjà associés depuis que tu es devenu Princeps, que tu as remporté ce que ces vieux séniles appellent une victoire. De quoi voudrais-tu encore le laver ? »


Thémis ne comprenait pas toujours le jeu politique, en réalité, elle ne s'y intéressait pas. Si elle avait eut la patience et l'envie de se pencher sur le sujet, elle aurait compris bon nombre de comportements de son propre père et sans doutes aurait-elle également compris l'inimitié qui semblait lier Anatoli Clari et Soren Henrick. Mais la demoiselle n'en avait cure, pour elle, la politique rongeait le cœur des hommes, les faisant devenir des panthères assoiffées de pouvoir et prêtes à tout pour rester en place. A ses yeux, seul son vieux père faisait exception.
Une dernière question taraudait la jeune enfant qu'elle était. Si elle avait parlé d'un héritier à Soren, c'était uniquement parce qu'elle avait un certain retard, deux semaines pour être précise, mais qu'étaient deux semaines lorsqu'on se préparait à mourir sous peu ? Thémis avait mis cela sur le stress et la fatigue dans un premier temps puis lui était venue l'idée folle qu'elle était peut-être enceinte et que si tel était le cas, Soren n'apprécierait peut-être pas la nouvelle. La première réponse qu'il lui avait fourni sonnait faux aux oreilles de la jeune Clari. Elle s'attendait à ce qu'il réagisse ainsi mais elle aurait préféré qu'il la contredise. Au fond d'elle, la jeune femme devait savoir ce qu'il adviendrait s'il s'avérait qu'elle était vraiment enceinte. Nul doutes déjà que sa santé en pâtirait … Thémis se savait fragile et surtout, trop maigre pour porter un enfant sans risque mais peu importait si c'était celui du Princeps. Voilà ce qu'elle s'était dit en réfléchissant à tout cela.

« Je suis jeune, bientôt, j'aurai envie d'être mère de tes enfants. Je ne veux t'imposer aucun sacrifice mais j'ai besoin de savoir. »

Alors qu'elle avait fui son regard, plongeant ses yeux sur ses mains qu'elle avait ramené près de son corps, Thémis releva la tête avant d'entamer la suite. A présent, elle fixait son bel amant sans ciller et sa voix, calme et douce comme d'ordinaire, portait également une note qui d'habitude n'y avait que rarement sa place. Sa question était importante et c'était sans doutes pour cela que son ton était si sérieux.

« Mes enfants seront-ils les héritiers des familles Clari et Henrick ou de simples bâtards ? »

Thémis avait conscience de ce qu'elle demandait, elle avait également conscience que, même si sa crainte était infondée, tôt ou tard, elle tomberait enceinte. Elle avait toujours aimé les enfants, preuve en était lorsqu'on regardait ses fréquentations … la jeune femme savait pertinemment qu'elle souhaitait être mère, elle qui aidait les autres femmes à avoir leur propres descendance. Seulement la jeune Clari était tombée amoureuse entre temps. Si au début elle avait pensé avoir un enfant d'une aventure sans lendemain le moment venu, désormais, c'était à Soren qu'elle voulait faire ce cadeau mais elle n'était pas pour autant prête à le lui imposer.

La dernière question de Soren la fit frémir et inconsciemment, elle recula de quelques centimètres dans la baignoire. Qu'était-il en train de demander ? Qu'elle prévienne son père ? Thémis osa un regard interrogateur en direction de son compagnon mais l'air sérieux qu'il avait pris lui déconseilla de jouer la carte de l'humour. Son cœur s'était emballé et la demoiselle avait à présent du mal à saisir les tenants et les aboutissants de cette demande.

« Attends … » murmura-t-elle, la gorge serrée.

Elle ne pouvait pas répondre et de toute façon, son cœur comme sa tête lui hurlaient déjà la réponse, négative. Dans un premier temps, la jeune fille se força au calme, se souvenant que la peur était source de faiblesse. Lorsque son cœur fut à peu près calmé, elle se mit à réfléchir aux tenants. Si la question l'avait surprise, ses motivations lui paraissaient désormais évidentes. Soren était un homme d'honneur, s'ils prévenaient son père, ils devraient se marier. Son cœur fit un bond. Elle ne voulait pas, elle n'était pas prête, mais en même temps, elle était d'autant plus sous le charme. Un sourire furtif apparu sur ses lèvres tandis que son cheminement intellectuel se poursuivait.
Les aboutissants. Depuis qu'elle était enfant, Thémis avait passé son temps à affronter son père mais pour des broutilles sans lendemain qui étaient tout aussi vites oubliées qu'elles étaient apparues. Cette fois-ci, ce n'était pas une peccadille. Si la jeune Clari annonçait à son père qu'elle avait une relation avec le Princeps et pire, qu'elle était peut-être enceinte de lui, Anatoli la répudierait. Il la détesterait et cela … Thémis ne pouvait pas l'envisager. Elle aimait son père plus que tout, peut-être même plus que Soren finalement puisqu'elle préférait le sacrifier pour préserver sa relation père-fille si complexe. Son cœur se serra. Soren était en train de lui demander de choisir entre deux personnes qui tenaient son cœur en otage, elle ne pouvait se résoudre à en abandonner une sur la route. De plus, si Anatoli apprenait une telle chose, outre le fait qu'il la détesterait, qu'adviendrait-il de Soren ? Thémis connaissait son père, elle savait qu'il ferait tout pour isoler socialement le Princeps et le faire disparaître des mémoires de tous. Elle se doutait également qu'il n'accepterait jamais cette union, il les aurait toutes acceptées, mais pas celle-là, pas avec le Princeps qu'il semblait détester cordialement.

« Je suis en âge de me marier il est vrai, mon père me le répète souvent. » commença-t-elle, les yeux dans le vague.

« Si j'informe mon père de notre situation, les conséquences en seront terribles. Il me détestera certainement et sans doutes aura-t-il raison de le faire. Ce serait une trahison pour lui que j'ai choisi le Princeps. Mon père attend surement un riche noble de la cité pour me prendre pour épouse, et votre inimitié flagrante ne ferait que renforcer sa colère envers nous. »


Elle marqua une pause, sentant à présent les larmes monter. Elle tenta de les repousser mais échoua.

« Il te détruira autant qu'il me détestera. Il n'aura de cesse que de vouloir te détruire socialement sans parler du fait qu'il cherchera à tout prix à donner ma main à quelqu'un d'autre. »

Les larmes roulaient sur ses joues et Thémis n'osait plus regarder son amant, honteuse.

« Si tu lui révèles notre situation, cette histoire prendra fin, tu n'imagines pas à quel point mon père peut être influent pour me protéger. Comme tu l'as dit, il est mon père mais aussi Consul, il n'aura aucun scrupule à te punir pour avoir touché sa fille. Pourquoi crois-tu que je t'ai poussé à coucher avec moi la première fois ? Je savais la rage dans laquelle il entrerait et cela aurait été une bonne vengeance. Imagine ce que serait cette colère maintenant que j'ai choisi de mon plein gré d'être avec toi ? Si tu es prêt à prendre le risque … ce n'est pas mon cas. Je ne peux me résoudre à choisir entre lui et toi. Cette relation ne te convient pas ? De quoi as-tu peur plus que de mon père ? »


Elle chercha du réconfort dans la Nuit mais nul ne lui parvint. Thémis se calma, séchant d'un revers de la main droite les quelques larmes qui parsemaient en silence d'eau salée son visage de neige. Elle pouvait entendre son cœur battre à tout rompre mais finalement, elle se força à ajouter :


« Si tu veux parler à mon père, je ne m'y opposerai pas, je n'en ai pas le pouvoir. Mais crois-moi, il fera en sorte que tu ne puisses plus jamais me revoir. Si tel est ton choix, je le respecterai. »

Les derniers mots s'étaient étranglés dans sa gorge tandis qu'elle ne cessait de le regarder. Les choix difficiles qu'elle avait fait jusque là, leur secret, Thémis se doutait que tout cela prendrait fin un jour mais pourquoi si tôt ? Elle n'était pas prête à affronter son père tout comme elle n'était pas plus prête à abandonner son histoire avec le Princeps.
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Soren
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Re: [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé)
   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptyMar 31 Mai - 14:16

Si l'incompréhension semblait animer ce débat, Soren se rendait compte tout de même qu'un même chemin les unissait: ils ne voulaient pas perdre ce lien qui s'était tissé entre eux, cette aventure qu'ils partageaient et qui était trop précieuse. Thémis n'avait pas tord, révéler la supercherie à Anatoli allait précipiter leur défaite à tous les deux. Soren était un guerrier, un capitaine: il devait se battre sur un terrain conquis, avec les bonnes armes, des alliés. Quels amis avaient-ils dans cette situation? Personne, dans l'entourage de Clari, n'allait pouvoir jouer en leur faveur. Soren ne se voyait pas rallier le Sénat à sa cause, bien que l'alliance de la grande famille de Cydonia avec le nom montant de Henrick était une perspective intéressante pour les vieux sénateurs. Sauf que, comme le précisait sa compagne, il n'était pas le seul à vouloir un mariage avec elle. Par amour peut-être, par intérêt la file était longue. Voilà pourquoi il devait se manifester peut-être: ne pas voir sa dulcinée en épouser un autre.

"Te sentirais-tu capable de résister à ton Père s'il désirait te marier? Je pourrai attendre le temps qu'il faudra, mais je n'ai pas l'impression que cette situation soit très respectueuse pour toi. Mon nom est difficile par son sens, sa sonorité, le froid du Nord qu'il dégage. Je dois le charger d'honneur, de faits d'armes, de charge politique, lui donner une réputation pour espérer avoir la légitimité de t'épouser. C'est la première étape qui permettrait de te combler en temps que mère: il est exclu que je fasse l'affront de la bâtardise à mon sang et au tien, quelque nom que tu portes. "

Il prit de l'eau du bain entre ses mains et s'en aspergea la figure. Combien de temps cela pourrait-il durer avant d'être découvert? Ne fallait-il donc pas en profiter? Ne fallait-il pas penser qu'ils pourraient ne pas survivre à la bataille à venir?

"Je ne parlerai pas à ton Père tant que ma situation ne permettrait pas à Anatoli de nous marier avec honneur. Je compte revenir vainqueur de la bataille contre Erathia, un nom retentissant comme l'orage et le fracas de l'épée. Alors, les Auspices nous verront sous un bon jour, et nous pourrons parler de nos héritiers. Mais sache que si ton Père te trouve époux, rien ne pourra plus m'empêcher de me confronter à lui."


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[Désolé de faire petit mais je n'ai pas trop de temps avant ce week!]
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   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptyMar 31 Mai - 15:14

La petite demoiselle espérait ne pas avoir froissé le Princeps de par sa réponse. Comme elle le lui avait dit, elle ne s'opposerait pas à sa volonté de tout dire à son père seulement, elle savait par avance que cela sonnerait le glas de leur union, aussi illégitime qu'elle soit. Néanmoins, Thémis savait qu'elle ne pourrait s'opposer à son amant, s'il décidait de tout dire, dans ce cas, elle devrait se plier à ses désirs, ne pouvant le convaincre de mieux. Ce que la jeune femme ne comprenait pas était simplement le fait qu'il veuille tout révéler. Qu'est-ce-qui avait pu le faire changer d'avis ? Était-ce son désir d'avoir des enfants ou plutôt sa crainte cachée d'être enceinte de son amant alors qu'il lui affirmait ne pas vouloir être père. La jeune Clari observa son amant, cherchant une réponse sur son visage impassible. Cette fois-ci, elle était bien incapable de décrypter la moindre émotion, le moindre trait sur son visage et cela la peinait.
La petite demoiselle l'écouta parler sans pour autant parvenir à penser quoi que ce soit. Elle cherchait à comprendre le cheminement de son amant et percevait petit à petit les raisons qui l'avaient motivées. Ainsi, s'il tenait tant à dénoncer leur honteuse trahison à son Consul de père, c'était uniquement pour lui permettre d'assumer sa relation avec elle de façon officielle. Craignait-il pour la réputation de la jeune femme ? Thémis ne l'en aima que plus, touchée par l'attention détournée de son amant.


« Je l'ignore. » murmura-t-elle plus pour elle même que pour répondre à son interlocuteur.

Elle réfléchit un instant, pesant le pour et le contre. Soren était prêt à attendre le temps qu'il faudrait pour régulariser leur situation, il était également prêt à de nombreux sacrifices aux yeux de l'héritière des Clari uniquement pour elle. Si l'homme était pataud envers elle, n'osant ou ne sachant jamais lui décrire ses sentiments, Thémis savait que ce qu'il venait de lui dire était le plus précieux des cadeaux et surement le plus douloureux des sacrifices pour lui.


« J'ai décidé de moi-même de trahir mon père mais pourrais-je vraiment le précipiter dans la tombe en refusant le mariage ? Je l'ignore. Je sais cependant qu'il n'y a que le nom d'Henrick que j'aimerai porter et cela devrais suffire. »


Thémis regarda une nouvelle fois son compagnon et l'Océan sombra dans la Nuit avant qu'elle ne reprenne, le plus calmement possible bien que son cœur tambourine à ses oreilles sans qu'elle ne parvienne à le calmer. C'était une sensation désagréable que d'avoir l'impression que son cœur tentait de sortir par sa bouche mais Thémis en fit fi pour poursuivre :

« Le nom de Clari porte-t-il les honneurs à tes yeux alors que je ne suis que la bâtarde d'une Astorg ? Peu importe le nom, mais je préfère en effet éviter à mes enfants de souffrir. Si tu es prêt à attendre pour moi, je suis prête à affronter mon père mais pas maintenant. Une telle histoire suffirait à anéantir sa réputation et je ne peux lui faire un tel affront avant la bataille qui se prépare. Si cette dernière est une victoire, il sera sans doutes réélu. Je connais l'importance de sa fonction de Consul à ses yeux, je ne veux pas devenir l'instrument de sa perte en plus de celui de la trahison. »


Thémis sourit faiblement. Finalement, elle venait plus ou moins de choisir son père plutôt que son amant et espérait que le Princeps ne le prendrait pas ainsi. A bien y réfléchir, Soren n'était pas aussi perspicace en sentiments et sans doutes prendrait-il cela pour une sage décision, la plus sage que Thémis eut jamais prise sans doutes ! Il n'avait déjà pas relevé les craintes de la demoiselle quant au fait d'avoir un enfant c'était donc qu'il ne se souciait que d'elle et non de la possibilité qu'elle soit enceinte. Une fois encore, la jeune Clari se sentit coupable mais elle réprima ce sentiment d'un mouvement de tête. Elle n'avait pas le choix.

« Je te remercie Soren de prendre soin de ma réputation comme du reste. J'aimerai en faire autant pour toi mais j'en suis encore incapable. J'espère seulement que le jour où je serais la mère de tes enfants, tu seras comblé. Ne t'en fais pas pour mon nom, si tout ceci vient à s'apprendre, je me doutes que mon père n'appréciera pas et Héloïse et Liam sans doutes encore moins. Je crois que je ne serais plus une Clari pendant quelques temps. »

A nouveau, elle eu un pâle sourire. Thémis adorait sa famille même si Liam la terrorisait et si elle ne comprenait pas sa jeune demi-sœur. L'idée de les perdre la faisait intérieurement frissonner mais elle tenta de ne pas le montrer et de faire comme si ce qu'elle venait de dire était une vaste plaisanterie à ses yeux.


« Te confronter à lui ? » reprit-elle avec un semblant de moquerie dans la voix qui sonnait tellement faux, même à ses oreilles.

« J'aimerai autant éviter si tu veux bien. Comme je te l'ai dit, je ne tiens pas à choisir entre vous deux même s'il me faudra le faire tôt ou tard, lorsque tout cela aura été révélé. »


Elle soupira, fatiguée de cette discussion lorsqu'une dernière question lui vint à l'esprit. Elle enviait l'aisance avec laquelle Soren parlait de la bataille et quelque part, elle aurait aimé être aussi certaine que lui de leur victoire. Son père était revenu, un plan de bataille en tête et si elle n'en contestait pas une seule ligne, n'y connaissait absolument rien à l'art de la stratégie, elle doutait tout de même de leur chances. En d'autres termes, Thémis se disait que ces nuits privilégiées avec le Princeps étaient peut-être les dernières et son cœur se serrait à cette simple idée.

« Penses-tu réellement que nous ayons une chance ? Je ne doutes pas des capacités de chacun de tes soldats, ni des tiennes ou même encore plus étrange … des miennes. Seulement je doutes que les cités soient capables de s'allier contre un ennemi commun, pire encore, je doutes que tous comprennent l'intérêt de cette bataille ou de ces alliances. Cette gamine avait l'air si triste … elle m'a accueillie avec la prestance d'une reine mais ses yeux trahissaient une telle tristesse … Je trouve cela tellement cruel. »
conclut-elle, se perdant dans le fil de ses pensées.

D'un geste, elle écarta ses doutes, ses peurs, tous les problèmes qu'ils avaient évoqués et le toisa avec un sourire qu'elle avait du mal à feindre. Sa voix trahissait sa fatigue et ses doutes mais elle la força à adopter son ton moqueur lorsqu'elle parvint enfin à dire :


« Je ne me doutais pas que tu m'aimais autant ! J'en suis flattée ! Rassure-toi, si je suis incapable d'affronter mon père pour le moment, je suis capable de me savoir amoureuse de toi, même si tu n'es qu'un vieux grincheux borné ! »

Le sourire qui marqua ses traits juste après cette déclaration fut vrai. Elle reprit son air hésitant, n'osant plus formuler la suite. Elle en avait pourtant besoin, parce que quelque part, trop de peurs étreignaient son cœur fragile. Qui pouvait lui affirmer que demain ne serait pas le dernier jour de leur histoire ? Maintenant que Soren venait de lui avouer par des chemins plus ou moins détournés ses sentiments, Thémis avait besoin de son réconfort.


« J'ai besoin de toi, veux-tu bien ? »

[ Tu veux te désengager au prochain ? ]

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Soren
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   [FH] Et la gazelle dompta le lion (pv Soren) (terminé) EmptyMer 1 Juin - 14:27

Bien sûr que, lorsque l'on parlait de l'honneur des Clari, la politique primait avant tout.
Pourrait-il supporter d'être responsable de la chute de la famille d'Anatoli alors qu'il aspirait à épouser sa fille. Il se le répétait bien assez: c'était un soldat, un meneur, un capitaine.
Il ne devait mener bataille que sur un terrain qu'il avait étudié et qu'il savait pouvoir tourner à son avantage
.

"Il n'y a de bâtard que ce que les autres nomment ainsi. Tu es bien placée pour savoir que les gens jugent sur les apparences, la couleur des cheveux ou la sonorité d'un nom. Je souhaite que mon héritier n'ait pas à en souffrir."

Il réalisa cependant, en lâchant ses mots, que porter un nom marqué de gloire comme "Clari" n'était peut-être pas plus facile. Derrière ce patronyme: des attentes. Beaucoup d'attente. Lui-même, n'en avait-il pas beaucoup attendu d'elle lorsqu'elle n'était qu'une adolescente? Dans un frisson glacée, Soren réalisa soudainement l'étrangeté de leur situation: il accordait ses sentiments avec cette fillette qu'il punissait si souvent quelques années auparavant. Quand avait-elle changé autant? Quand avait-elle acquis cette féminité, ces talents, cette réflexion et ce courage qui lui faisaient tant défaut? Nue dans son bain, elle était magnifique. Malgré la gravité de la discussion, la précarité de leur situation, elle semblait radieuse et pure comme au premier jour. Il ne la voyait plus comme une enfant, surtout après tant d'ébats, mais l'imaginer mère était étrange. S'imaginer père puis plus.

"L'inimité que nous avons développé avec ton père fait écho à la division du Sénat. Si cela peut nous assurer un avenir, je soutiendrai alors la candidature de ton Père à la prochaine élection. En appuyant son bon sens d'avoir noué des alliances nous apportant la... ce qu'ils appellent victoire, il ne devrait avoir aucune peine à briguer un nouveau mandat. Les sénateurs y verront une réconciliation entre le militaire et le politique, et notre union apparaitra pour eux comme une nécessité d'alliance. Je n'ai que faire de ce qu'ils croient, j'ai mes sentiments, mais ton Père ne pourra pas s'y opposer."

Grincheux, borné, mais aussi un peu tacticien. Il attira sa compagne à lui, posant ses fesses sur sa hanche. Elle lui faisait envie aussi, là. Il lui ferait alors l'amour dans le bain, l'inconfort ne durant qu'un temps -le temps de l'oublier.
Il dormit encore chez elle ce soir-là, Thémis l'ayant comme supplié de rester auprès d'elle en cette soirée. Sa présence la rassurait-elle? Certainement, surtout après une soirée de questions et de colère. Rêvait-elle de l'avenir, de la bataille à venir ou du leur? Soren n'en était pas capable, pas encore. Il se sentait étrange, les visites de Lizzie se faisant extrêmement rare maintenant. Parfois, il apercevait sa chevelure, il voyait des fleurs pousser.
Ce soir-là, alors qu'il pensait pour la première fois à l'avenir, il sentit son odeur.




Citation :
Désengagé, dernier paragraphe édité!
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