[151][DP Cohorte] La disparition (flashback) (fini)

Un bureau éclairé par un mince filet de lumière orangé. Le soleil n'allait pas tardé à disparaître et il faudrait alors allumer des bougies. Une pile de feuilles posée de façon précaire sur le bord de la table de travail. Mais aucun vent ne souffle dans les archives de la Bibliothèque hormis celui produit par les soupires répétés d'une jeune femme fatiguée. Une main soutenant sa tête, l'autre tenant une plume, elle relit pour la énième fois un document faisant cas des conséquences du passage du cavalier Mort. L'auteur n'a apparemment pas prit la peine de soigner son écriture, mais la demoiselle semble parvenir à déchiffrer les pattes de mouches sans difficulté apparente. Un triste bilan s'offre à elle. Des morts... et encore des morts... ils ne sont pourtant que des noms sur une liste. Parmi eux figurent celui de feu l'ancien directeur de la bibliothèque. Pire encore, le vieux Erendar n'était plus. Lui qui paraissait avoir connu les temps les plus anciens qui soit et demeurait immortel aux yeux de la ministre avait à présent rejoint la déesse. Cerise sur le gâteau, la Grande Prêtresse en personne était portée disparue, vraisemblablement kidnappée le cavalier bien que personne n'est été en mesure de lui apprendre les détails de la tragique affaire. A part une grande peur, les habitants n'avaient pas souvenir de grand chose d'autre. Ses propres sbires ne s'expliquaient pas leur impuissance. Une puissante magie à l'œuvre... plus redoutable que celle de Maladie. Mais elle avait d'autres soucis en tête pour l'instant. Avec l'aide de ces confrères, elle avait tenté de calmer la population, d'apaiser tant bien que mal leurs inquiétudes et de leur faire retrouver un tant soit peu leurs vies normales. Au vue de l'ampleur de la tâche, ils s'en étaient plutôt bien tiré. Les Silmariens avaient repris le cours de leurs vies même si on ressentait un malaise persistant chez la plupart d'entre eux. Pour ne pas créer un mouvement de panique, elle n'avait pas encore fait part de la situation de Ptot Tàh. Si on apprenait que leur nouveau puissant allié s'était fait réduire à néant par un seul cavalier, on risquait d'anéantir le moral de la population de manière définitive.

Volesprit n'était pas idiote. Elle se doutait que Cydonia et Storghein avaient ou ne tarderait pas tout du moins à subir le même sort. Elle avait déjà dépêcher des messagers dans chaque villes au cas où il ne sera pas trop tard à défaut de pouvoir faire envoyer des patrouilles par l'intermédiaire de son confrère aux affaires militaires. Celui là même lui avait annoncé le soir de son arrivé qu'ils ne disposaient plus d'une garnison assez conséquente pour l'éparpiller aux quatre coins du royaume. Restait à espérer que le Capitaine Feanaro, dirigeant temporaire de Silmarie réussisse l'impossible en les sortant de cette mauvaise passe. Le peuple avait foi en lui. Pas elle. Un militaire à la tête d'une cité... elle doutait que ce soit la solution. Et puis elle ne l'avait jamais rencontré. Comment faire confiance à un inconnu ?

Un jeune homme parut à la porte en s'excusant pour le dérangement. Il apporta une lettre qu'il posa sur le bureau avant de s'en aller sans rien dire. Volesprit n'avait guère de temps pour le courrier en ce moment mais elle se saisit néanmoins de l'enveloppe qu'elle déchiqueta avec précision avant de remarquer que l'expéditeur n'était autre que Damatit le cartographe fondateur de la cohorte. De quoi oublier quelques temps ces problèmes.

Mes chers amis d'ici et
d'ailleurs, une fois encore La Cohorte est appelée à servir ses frères.
Voici une missive que je reçois à l'instant, et que je m'empresse de
vous transmettre. Vous savez bien votre devoir, et n'oubliez pas que
l'assistance qui aujourd'hui vous est demandée pourrait bien être un
jour venir de vous-même.

Votre ami,
Damatit le Bienheureux.

Elle fut un peu déçu quand elle lut son contenu mais se ravisa en se disant qu'elle ne pouvait décevoir son nouvel ami dès la première fois. A l'intérieur de l'enveloppe se trouvait la copie de la missive sur laquelle figurait les termes suivants :

"Bonjour cher Monsieur,

J'espère que vous vous portez bien, et que les meilleures choses vous arrivent, car vous le méritez. Malheureusement, et c'est la raison qui me pousse à écrire cette lettre, j'ai besoin aujourd'hui de secours et c'est vers vous que je me tourne, car vous êtes le seul qui puisse m'aider en cette situation.

Comme vous le savez bien maintenant, j'ai rejoint votre Confrérie il y a quelques années, et toujours je me suis plié à ses règles. J'ai offert mes services aux frères me le demandaient, allant parfois jusqu'à sacrifier beaucoup de mon temps pour leur venir en aide, ce fut de bon coeur et vous connaissez bien l'estime que je vous porte.
Adhérer à La Cohorte fut un des meilleurs choix que j'aie pu faire de ma vie tout entière, sachez-le bien.

Aujourd'hui pourtant, il me faut moi aussi me tourner vers vous et vers nos frères qui sont de par le monde. Je suis tourmenté par un bien grand malheur, et j'espère que vous pourrez me défaire de ces soucis qui me hantent.
J'ai un bon garçon, Pierre de son nom, âgé de 16 ans maintenant. Il est grand et fort, robuste et attentif, c'est pour cela que j'ai décidé de lui enseigner mon métier que j'aime tant. Depuis tout petit, ses yeux s'ouvraient grands lorsqu'il voyait son père sale et suant sortir de la braise des épées rougeoyantes, et je dois dire qu'il a montré pour la fonction de forgeron une disposition et un zèle tout particuliers. Maintenant que je suis vieux et cassé par la besogne, c'est à lui de reprendre le tisonnier.
Mais la mauvaise fortune m'a frappé, ô quel père que je suis désormais! Pierre a disparu alors que je l'avais envoyé quérir un de mes amis pour compléter son compagnonnage!

Il devait se rendre à Silmarie et couper à travers les collines brumeuses. Il est parti de bon matin, alors que l'aube pointait, et devait arriver le soir au crépuscule. Je lui avais prêté mon vieux canasson pour qu'il ne s'use pas trop sur le chemin.
Mais à mon grand dam, mon enfant n'est jamais arrivé... Mon ami Silmarien m'a envoyé une lettre pour me demander la raison de son absence, alors que cela faisait deux jours qu'il était parti! Je viens d'apprendre la nouvelle et m'empresse de faire appel à vos services car peut-être que vous, Monsieur, sauriez trouver un remède à mes maux.

Je vous demande si par hasard, quelques uns de nos frères ne seraient pas dans les environs pour aller faire une ronde dans les collines et ses alentours, afin de s'informer sur le destin de mon enfant.
Je voudrais bien y aller moi, mais mon dos me fait tant souffrir, et il faut toujours travailler pour nourrir mon épouse et une servante qu'on a recueillie.

Je ne sais s'il s'est perdu dans le brouillard épais de la région, ou s'il a été victime d'une quelconque attaque, de brigands ou de monstres... Quoi qu'il puisse en être, je vous implore, Monsieur, de faire au plus vite. Chaque minute qui passe m'angoisse un peu plus, et Pierre, s'il fait économie des victuailles qu'on lui avait fournies, ne pourra rester en bonne santé plus de 3 jours.

Avec tout le respect que je vous dois en tant qu'homme, et avec toute la peine que j'ai en tant que père,

U.L"

Volesprit s'empressa de vérifier dans la paperasse si on avait pas retrouvé un garçon correspondant à cette description, mais comme elle s'y attendait, ce ne fut pas le cas. Rien d'étrange à ce qu'aucune patrouille n'ait encore repéré le pauvre gosse, elles ne s'aventuraient pas aussi loin. Malheureusement, la jeune demoiselle ne voyait pas trop que faire. Par les temps qui couraient, on ne lui permettrait pas de faire appel à ne serait ce que deux sentinelles pour un tel motif. Pour autant, elle n'allait pas abandonné pour si peu. Elle eut alors l'idée de faire l'expédition dans les collines brumeuses seule; après tout elle connaissait bien l'endroit pour y avoir été en tant que guide à de multiples reprises. Néanmoins, elle emporterait avec elle de quoi poursuivre ses recherches sur les cavaliers et des oiseaux messagers pour se tenir au courant de la situation de la ville et communiquer avec ses "corbeaux". Dans le pire des cas, elle reviendrait dans les trois jours. Elle alla voir la nouvelle directrice de la bibliothèque, qui se trouvait être une bonne collègue à elle pour la prévenir de son absence. Elle se décida sur un coup de tête à prendre un page pour la durée du voyage. Ce n'était pas dans son habitude mais en cas de pépin, mieux valait avoir un coursier sous la main qui puisse prévenir sa collègue.

C'est ainsi que malgré la nuit qui tombait, elle s'enfonça dans la forêt des collines brumeuses avec un jeune elfe de dix ans se prénommant Natanaël très anxieux de se retrouver seul avec une ministre aussi lunatique et caractérielle que Volesprit.

[HRP : Désolé, c'est pas très long, mais je savais pas trop si je devais allé loin ou pas ^^']

Cela faisait plusieurs heures que tu marchais désormais; la nuit était largement tombée sur les Collines Brumeuses, et les alentours n'étaient que silence et ténèbres profondes.
Tu avançais prudemment, consciente des écueils invisibles que l'environnement recelait. Ton petit page Nathanaël avait l'air de plus en plus déconfit à mesure que vous vous enfonciez dans l'obscurité, mais tu ne semblais pas t'en rendre compte, trop absorbée par ta tâche. Tes yeux scrutaient avidement la noirceur, et tes oreilles pointues semblaient vibrer à chaque fois qu'un son leur parvenait.
Quelle idée d'être partie la nuit!

Quoi qu'il en soit, tu étais là; et il était hors de question que tu fasses demi-tour avant d'avoir eu la certitude que le gamin, cet imprudent de Pierre, était passé par là.
Vous étiez dans un petit bois où des arbres grands comme 50 hommes vous surplombaient. Même en levant la tête jusqu'à n'en plus pouvoir vous ne seriez pas arrivés à apercevoir le faîte de ces géants écorcés. Ils n'avaient quasiment pas de branches, hormis à leur extrémité où il y avait une boule de feuilles qui leur conférait un air comique. La légère brise qu'il y avait ce soir-là les faisait osciller lentement, avec mille bruissements différents.
Autant dire que l'ambiance était un peu tendue et que même toi, Volesprit la brave, tu respirais le plus doucement possible.

Tu n'avais toujours pas vu de traces de l'enfant, et un besoin de sommeil commençait à s'imposer. Justement, tu arrivais dans une petite clairière où l'herbe était sèche et épaisse, pleine de trèfles. Tu voyais le ciel noir et plein d'étoiles qui te surplombait, et tout en le regardant, tu laissais ton esprit divaguer, en s'assoupissant.
Tu percevais déjà la respiration douce et régulière de Nathanaël qui, épuisé, s'était lové dans les bras de Morphée aussi rapidement que possible.

Quant à toi, tes yeux papillonnaient aussi, et ta tête dodelinait de plus en plus... Bientôt tu serais endormie.
...
...
Bientôt?
C'était sans compter sur l'évènement qui allait suivre!

Depuis quelques minutes, en effet, un petit bruit provenait d'un boqueteau.... Rien de vraiment alarmant en fait, comme des petits pas et une respiration très rapide. Quelque chose de très naturel, un petit animal, rien d'important en somme.
Les premiers temps, cela t'avait bercé mais le son se faisait de plus en plus agaçant, de plus en plus rapide. Tu étais dans une forêt, oui! mais tout de même, si les bêtes pouvaient respecter le sommeil des randonneurs!

C'est à ce moment-là que tu te décidas enfin à ouvrir tes grands yeux, pour voir quel rongeur te causait tant de misère. Et, ô rage, ô désespoir! Qu'était-ce donc que cela!

Tes yeux s'étaient écarquillés de stupeur lorsque tu aperçus...

Spoiler:

Un ver gigantesque!

Jamais tu n'avais vu une chose aussi grosse, visqueuse et horrible à la fois. Sa taille était impressionnante: plus haute que toi, son corps paraissait se dérouler infiniment jusqu'au fond de la forêt.
Sa tête garnie de deux ou trois yeux vitreux et humides, allait de gauche à droite, et une ouverture béante qui devait être sa bouche, suintait une salive puante et collante. Tu dus réprimer un haut-de-coeur.

Par miracle Nathanaël ne s'était encore rendu compte de rien, blotti bien trop profondément dans les bras de Morphée pour être dérangé par un énorme ver, il tournait le dos à la bête.
Celle-ci, d'ailleurs, n'avait pas l'air de t'avoir vue Volesprit: elle serpentait lentement entre les arbres à une quinzaine de mètres devant toi, en émettant des bruits de succion ragoûtants, mais n'allait pas directement sur toi.

Qu'allais-tu faire? Comment fallait-il réagir?
Trois options s'offraient à toi: tu pouvais attendre immobile que la limace passe, en espérant qu'elle garderait ses distances; ou bien tu devais tenter la faire fuir avec les moyens du bord; ou alors tu pouvais t'enfuir, en prenant soin de réveiller précautionneusement ton petit page, et de lui expliquer la situation sans qu'il panique.
Quoi qu'il en soit il fallait faire quelque chose... et vite!

Pour le post suivant je te propose de lancer les dès, entre 1 et 6 :
1 & 4- Tu attends
2 & 5- Tu affrontes
3 & 6- Tu fuis
J'espère que ça te plaira Smile

Toujours rien. Pas le moindre signe de vie. Si Pierre se trouvait dans les environs, nul trace ne le laissait soupçonné. Après avoir exercé de longues années en tant que guide, elle pensait pouvoir sans problème détecter le passage d'un garçon sur le sol quoique la nuit tombante n'aidait pas à y voir clair. Mais les heures passaient et aucun indice apparent ne faisait surface, si bien qu'elle due se résigner à stopper les recherches. Cette décision vint du fait que pour la énième fois la jeune ministre venait de trébucher sur une racine, ce qui parvint à la mettre en colère lui faisant perdre sa concentration. Impossible dans ces conditions de mener des recherches de façon correcte. De toute manière, Natanël dodelinait de la tête et la clairière dans laquelle ils venaient d'arriver serait un merveilleux endroit pour dormir. S'assoupir en pleine forêt, là où les arbres hauts ne laissaient qu'à peine entrevoir le ciel, n'aurait pas été une bonne idée. Mieux valait avoir une bonne visibilité au cas où des bêtes sauvages osaient s'aventurer jusqu'à eux. Il y avait peu de chance cependant, et Volesprit le savait bien, qu'ils soient confrontés à une espèce agressive. En vérité, la plupart avait peur des humains. La présence de l'un d'entre eux suffisait en règle général à les chasser.

La nuit était belle. Comme souvent dans les environs de Silmarie lorsqu'on parvenait à l'entrapercevoir à travers la brume qui envahissait la région. Les constellations, Volesprit les connaissait par cœur. Non pas qu'elle est passé beaucoup de temps à les étudier, mais les apprendre n'avait posé aucune difficulté après les avoir observer durant près de six ans, lorsqu'elle était encore guide. Cette petite excursion en forêt en pleine nuit l'avait rendu nostalgique du bon vieux temps où insouciante elle parcourait Azthia de long en large découvrant chaque jours ou presque de nouvelles choses. Ici une plante qui lui était inconnu, là bas une couturière qui tissait avec une technique volé aux araignées, ou encore autre part un dialecte Astorg n'étant parlé que par quatre ou cinq personnes encore vie. Tout cela c'était avant. Avant que sa mémoire ne lui revienne. Volesprit songea alors que rien ne l'avait forcé à reprendre son ancienne vie. Son choix s'était porté sur une vie politique mensongère lié à ses agissements au sein de l'Ordre. Son instinct préférait sans doute les intrigues du pouvoir aux merveilles de dame nature. Triste conclusion de sa pensée.

Un bruit dans les parages mit fin à son débat intérieur. Qu'était ce donc que cette respiration saccadé ? Et ce fourmillement de patte dans leur direction qui se faisait entendre ? Elle avait alors crut que Natanël en était l'auteur mais à présent elle percevait la respiration paisible du gamin et celle de... de quoi d'ailleurs ?

Sa question ne resta pas longtemps sans réponse. A quelque pas d'elle se tenait un immense lombric qui devait bien pesé une tonne vu sa longueur et sa corpulence. Elle n'arrivait même pas à le voir dans son intégralité. Ses yeux, les trois qu'il possédait, balayaient l'espace qui l'entourait avec lenteur. Il laissait sur son passage une trainée de bave tout à fait immonde qui retourna l'estomac de la jeune demoiselle. Natanaël ne semblait pas avoir entendu le monstre débarqué et à première vue, c'était réciproque. Seulement la bestiole risquait fort d'écraser le gamin sans le remarquer. Ou pire. Car même si c'était peu probable, rien ne prouvait que ce ver soit végétarien comme ses confrères. Après tout, Volesprit n'en avait jamais vue de telle, alors pourquoi ne serait il pas carnivore celui ci. En réfléchissant de plus près, son organisme devait être conçu comme celui de tout lombric donc ils ne auraient due ne pas trop s'inquiéter. Mais la réalité faisait plus peur que la raison ne le suggérait.

Une chose était sûr, il fallait faire dégager cette horreur de là. Une branche était à porté de main, plusieurs en faite, et la ministre ne perdit pas de temps. Elle s'en saisit, prit dans son sac son briquet d'amadou et espéra que le bois fut suffisamment sec pour que les étincelles mêlé à la substance inflammable qu'elle avait versé sur la branche donne une torche convenable. Par bonheur, le feu prit sans trop de difficulté. Elle se complimenta au passage d'avoir pensé à se munir de l'huile et du briquet. Elle tendit sa torche devant elle de manière menaçante en direction de la "chose".

Arrière sale bête ! Va baver autre part et laisse nous tranquille !

Le feu et les cris devraient normalement effrayer l'animal. Au pire, Natanaël lui au moins serait réveillé pour assister à sa mort...

[HRP : C'est assez court mais je voulais pas trop m'avancer sur la réaction du machin que tu m'as balancé. ^^]

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