Enfin un peu de temps libre. Une balade dans Cydonia n'était pas du luxe après les évènements récents. Profiter d'une recherche aux archives de la cité pour respirer à nouveau la joie de vivre artistique des résidents. Le retour à la vie politique lui avait fait prendre conscience qu'elle avait négligé son apparence. Au nom de Silmaria, ce sortilège l'avait vraiment affecté à un point que lui paraissait à présent invraisemblable. Elle se sentait bien mieux dans sa nouvelle robe en soie bleu, parfumé, maquillé et surtout, surtout... avec quelques bijoux dont un pendentif rutilant représentant la bénédiction de la Déesse et de la lune et ses boucles d'oreilles favorites qu'elle venait de récupérer attachées à des chainettes en or. Elle arborait ainsi un étalage de richesse personnel qui permettait de connaître au premier coup d'œil son rang social. Il n'y pas longtemps de cela, elle ressemblait néanmoins à n'importe qu'elle passant de cette rue. A ce souvenir, elle afficha un sourire désarmant. Elle fit à un jeune homme qui la fixait un peu trop intensément, un clin d'œil qui l'amena à trébucher maladroitement avant de percuter une armoire à glace qui n'eut pas l'air aussi heureux que lui l'était. Faire étalage de ses biens n'avait jamais été un problème pour Volesprit. Oh, elle ne savait pas se battre ni utilisé aucunes armes, et de toute façon elle n'en possédait pas. Mais ses pouvoirs de manipulatrice de la glace était plus que suffisant. Elle était capable de faire détruire les cellules en un seul contacte, mais elle préférait en général se contenter de l'amputer temporairement, le temps de faire comprendre à l'agresseur qu'il ferait bien de se tirer avant de perdre définitivement l'usage d'un de ses membres, et parfois c'était sa virilité qui était en jeu. Mais ce jour là, personne fut assez téméraire... dommage. La place marchande où elle se promenait à présent offrait quantité d'article désirable, mais Volesprit était à la recherche de quelque chose de très précis. Elle voulait une "Rose Bleue". Pour comprendre les raisons qui l'amenaient à désirer l'acquisition d'une telle fleur, il aurait fallut remonter très loin dans son passé. Mais elle ne parlait jamais de son passé à personne. Déjà que son présent était mystérieux. Les politiciens avaient tous leur propre secret, mais celui de la jeune elfe était vraiment très gros. Ceux qui travaillaient avec elle retenait surtout son érudition incroyable. Ses connaissances auraient remplis les étagères de la bibliothèque de Silmarie et même plus. Normal puisqu'elle avait lut la quasi-totalité des œuvres et documents qui s'y trouvaient. Pourtant elle en voulait toujours plus. Aussi quand elle trouva la boutique de son fleuriste habituel remplacé par un bar, elle prit le bon côté des choses en se disant qu'elle faire une nouvelle rencontre grâce à cela. Demandant l'adresse d'un fleuriste à un membre de la milice, il lui indiqua, non sans un sourire presque gêné, une boutique à quelques pas de là qui se nommait : Veneficus Aconica. Bon, au moins elle était prévenu, cette herboriste appréciait doublement le poison. Mieux valait refuser toute proposition de boisson ou nourriture de sa part... au cas où. La pancarte devant la boutique indiquait que la "charmante Ohna", comme l'avait désigné le milicien, était à la recherche d'un apprenti. Une fresque florale ornait l'encadrement sculpté de la porte de la boutique. Jusque là, rien de bien original. Mais, la décoration avait quand même un certain goût. Rien de vulgaire, une sorte de finesse artistique qui laissait entendre que la qualité allait primer sur la quantité. A peine eut elle passé la porte qu'elle eut l'impression de rentrer dans un monde très différent de celui qu'elle venait de quitter. C'était raffiné et calme. Une sorte de havre de paix. Si elle ne s'était pas paré telle qu'elle l'était à l'instant même, elle aurait sentit qu'elle faisait tache et serait immédiatement sortie, poussé par un dégoût profond pour sa propre personne. Or sa tenue s'accordait parfaitement à l'ambiance. Il fallait juste faire attention où on marchait au risque d'écraser les plantes apparemment exotiques qui avaient recouvert une grande part du plancher. Le son du clochette et le parfum dont la pièce été embaumé firent tourner les sens de Volesprit quand soudain une voix envouteuse la ramena à la réalité.
-Je ferme ! SI je peux vous aider au plus vite… ca m’arrangerait.
C'était une jeune femme. Calme, posé, presque distante. Très légèrement glacial, Volesprit adorait çà. Elle avait un charme incroyable, même aux yeux de l'elfe, et possédait tout comme elle un force d'attraction incompréhensible, et elle était pale aussi, à moins que ce ne soit un jeu de lumière. Mais les ressemblances s'arrêtaient là. La chevelure de la demoiselle était flamboyante, et ses yeux d'un vert presque malsain, semblait pouvoir cracher un venin aussi mortel qu'ils étaient magnifiques. Volesprit la fixa en cherchant dans se regard une trace de vulnérabilité mais s'il y en avait, elle ne transparaissait pas. En tout cas, elle ne cachait nullement ses formes et savait se montrer à son avantage. L'impatience qui avait tressaillit dans sa voix lui rappela alors qu'elle tenait emballé dans un tissu, depuis le début de son observation, des fleurs, au vu de la forme que les plis avaient pris. Rien de tel qu'un mystère pour attiser la curiosité de le puits d'information qu'elle était. Malheureusement pour la fleuriste, dans son empressement, elle avait mal recouvert l'une des fleurs. Volesprit prit note de ce qu'elle venait de voir en souriant.
_Enchantée. Excusez moi de vous déranger, je suis Volesprit Tawaren, conseillère de la Grande Prêtresse de Silmarie à mes heures perdus et Gardienne des Archives de la Bibliothèque. J'aurais aimé savoir si vous possédiez une fleur que l'on nomme la "Rose Bleue". Je sais qu'elle n'est pas très courante mais je suis prêt à y mettre le prix.
Elle ne put s'empêcher de rajouter sur un ton où son tempérament glaciale perçait :
_Et sans vouloir vous offensez, j'espère que vous n'essaierez pas de me vendre une simple rose bleue. Non pas que je doute de vos talents au vu de votre échoppe, mais je serais très déçu que l'on tente de me duper... et il serait dommage que ce soit la nature qui paie les pots casser si vous voyez ce que je veux dire.
En disant cela, elle engloba du regard l'ensemble de la végétation qui poussait paisiblement. Elle fit ensuite un sourire chaleureux à son interlocutrice.