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Diane
Nombre de messages : 17 Race et âge : à sa mort, 17 ans Cité : anciennement, Muria Métier : déesse Feuille de personnageCompétences: Régénération / contrôle animal / ArcherCompétences bonus: Réputation : ![[D-A] (intrigue) Le réveil de Mort (fini) Left_bar_bleue](https://2img.net/i/fa/i/left_bar_bleue.jpg)  ![[D-A] (intrigue) Le réveil de Mort (fini) Empty_bar_bleue](https://2img.net/i/fa/i/empty_bar_bleue.jpg)  (10/10) | | |
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| Depuis combien d'années maintenant le temps s'était-il arrêté pour elle ?
Combien de nuits s'étaient-elles écoulées depuis le soir où sa vie s'en était allée ? Combien de fois le soleil avait-il embrasé la forêt pour rejoindre la lune depuis que Diane ne dormait plus ? En réalité, depuis combien de temps ressassait-elle cette histoire ? Son histoire.
Diane se leva une fois de plus au beau milieu de la nuit. Il y avait bien longtemps que les prières silencieuses des amazones de son ancienne cité ne l'avaient pas réveillée en pleine nuit alors pourquoi cette nuit justement ? La déesse amazone se dirigea vers sa cité machinalement, comme si au fond, ses pas ne faisaient que la guider sans qu'elle n'ai besoin de réfléchir. Depuis maintenant des années, elle foulait ces terres, les protégeait et les regardait parfois mourir avec effroi. Depuis longtemps, Diane connaissait les chemins de son pays, de son peuple aussi, elle n'avait plus besoin de se guider. Mais cette nuit-là, aussi étrange que cela puisse paraitre, ce fut dans la chambre de celle que l'on nommait ici bas la petite princesse bis que ses pas la menèrent. Comme chaque soir, l'enfant priait pour ses sœurs mais cette nuit là, elle ne manqua pas de prier pour le repos de l'âme de Diane. Les mots pourtant maladroits de la petite fille transpercèrent le cœur de la déesse, se souvenant alors que si tant d'amazones priaient en ce triste jour, c'était pour commémorer la date de sa mort.
Les larmes montèrent aux yeux de la pauvre déesse sylvestre qui s'enfuit de la chambre royale sans demander son rester. Cette nuit, douloureuse, n'avait que hanté ses cauchemars depuis sa mort. Jamais elle n'avait pu se soumettre à l'idée que sa propre reine avait commandité sa perte bien que tous les éléments laissent à penser que c'était bien le cas, Diane avait toujours nié cette éventualité. Pourtant, Travia, sa jumelle, elle-même décédée peu de temps avant elle, lui avait avoué le nom de son assassin mais quand bien même, Diane avait refusé de le croire. Pour elle, il était impossible que sa fidélité sans faille ait été ainsi récompensé par celle qu'elle chérissait plus que sa propre vie. Non, la reine amazone n'aurait jamais pu souhaiter leur mort, voilà ce que la pauvre demoiselle se murmurait chaque soir avant de s'endormir. Toutefois, il fallait avouer que sa dévotion sans faille envers celle qui fut jadis sa reine s'était muée en doutes lorsque cette dernière avait rejoint les rangs d'Azael. Une fois encore, Diane s'était convaincue que sa bien aimée souveraine n'avait fait dans ce choix que jouer de malchance, tentant de sauver sa cité des mains de ce monstre ou encore, qu'elle n'avait fait que ruser avec le pauvre dieu qu'était Azael, défiant son autorité en rentrant dans ses propres rangs. L'histoire semblait dire pourtant le contraire ... et les amazones de la cité de Muria, fidèles servantes de leur déesse, pleurait ce soir sa mort, chantant ses louanges, tentant d'apaiser son âme.
" Si Diane est devenue déesse, c'est sans doutes qu'elle avait quelque chose à accomplir au delà même de la mort. "" Quelque chose ? Comme quoi ? "" Trouver son assassin par exemple. "" L'histoire ne dit-elle pas pourtant que ce serait la reine de l'époque qui l'aurait tué ? "La conversation s'était terminée sur ce point ou plutôt, Diane avait refusé de l'écouter d'avantage. Dans chaque foyer cette nuit-là, les amazones contaient la triste histoire de leurs déesses, sacrifiées au nom d'une justice idéaliste et de la folie de leur souveraine. Pour toutes, la première reine de Muria, dont l'histoire n'avait pas retenu le nom, était la seule coupable de cette trahison envers sa chef des Sentinelles. Tout ceci n'était qu'amplifié par le fait que la pauvre souveraine, dans sa folie, avait pactisé avec le Mal, devenant l'un de ses précieux Cavaliers. Tout accusait sa précieuse souveraine et pourtant, toutes ces années, Diane n'avait pas cessé de croire en son salut, en sa loyauté mais ce soir, de l'avis de toutes, sa bien-aimée reine était la coupable.
Ce fut sans doutes écartelée entre loyauté et doute que Diane pris cette décision : prouver au monde que son ancienne "maitresse" n'était pas son assassin. [ ... ]
Il fallut peu de temps à Diane pour retrouver Sa tombe.
A vrai dire, il fallait peu de temps pour tout quand on était une déesse. Sans doutes que la petite demoiselle, morte dans la fleur de l'âge, regrettait de ne pas avoir pu profiter de la lenteur et à la fois de l'éphémère de la vie humaine. Ce soir, elle regrettait surtout d'être infidèle, de se montrer impolie et peut-être cruelle. Pourtant, elle n'avait pas l'impression de commettre une erreur, pas encore du moins. Seule l'idée de justice trônait fièrement dans sa tête, au milieu du capharnaüm qu'étaient ses pensées. Ce soir enfin, jour de la célébration de sa mort, elle allait connaitre la vérité, elle allait dévoiler au monde entier l'innocence de celle que l'on accusait à tord.
Réveiller un Cavalier était tout aussi ardu que le tuer. Voilà ce que disait la légende populaire, mais pour une déesse, les choses étaient un peu plus faciles. Toutefois, Diane enfreignait une des lois les plus basiques des dieux : ne jamais intervenir dans le cycle de la vie. Oui enfin cette loi, aucun dieu ne la respectait ... si peut-être les dix premières années, le temps de découvrir tout ce que la vie d'homme n'avait pas permis de voir mais après, la joie première laissait bien vite place à l'ennui. Quoi qu'il en soit, Diane s'excusa auprès de Philéa à qui elle avait "emprunté" quelques gouttes de sang. Par la suite, le rituel commença.
Ayant pris soin de retrouver l'arc de la première reine amazone, caché dans la forêt par ses sœurs de l'époque, la déesse hésita encore quelques secondes avant d'agir. Elle avait déterré à l'aide de quelques animaux du coin, et notamment des loups, son animal symbole, les restes de la Dame et s'apprêtait maintenant à peut-être commettre l'irréparable. Les minutes s'écoulèrent tandis que la jeune femme à la peau de pêche regardait le corps que jadis elle avait connu chaud, délicat et bien vivant. Une dernière longue minute s'écoula avant qu'elle ne se décide à agir. Elle s'était promis de rétablir la vérité, il était temps maintenant de commencer le rituel. Lors de sa première et dernière rencontre dans le temps avec la reine actuelle, Philéa, Diane avait pris soin de prélever un peu de sang de cette dernière, en prévision de ce jour.
Et le rituel commença.
Comme il le fallait, la lune offrait ses derniers rayons à la scène, éclairant les os blafards de la pauvre amazone et la peau d'opaline de la déesse. La déesse sylvestre saisit une flèche du vieux carquois de la Dame dont elle trempa la pointe dans le sang de Philéa. Ceci fait, elle banda l'arc de sa souveraine, encore en parfait état. C'était comme si le temps n'avait pas pu effacer certains réflexes. Passons.
La flèche atterrit dans le cœur de la défunte.
Rien.
Une flèche dans un cadavre.
Rien.
Le sang de Philéa gouttant sur les os blanchis par le temps.
Un mouvement.
Une esquisse.
Lentement, le corps de la défunte reprenait vie.
Il fallut vingt minutes avant que l'ancienne souveraine ne reprenne vie totalement et encore trente minutes pour que son corps ne redevienne ce qu'il était auparavant.
Diane s'agenouilla aussitôt.
Les longs cheveux bruns de la Dame descendaient toujours jusqu'à ses épaules. Ses yeux bleus, aussi froid que la mort, n'avait pas changé malgré les années. Ses traits, la couleur de sa peau, rien n'avait bougé. La Dame paraissait toujours aussi juvénile. Seule son armure avait changé avec le temps, mais peut-être aussi que Diane avait une mauvaise mémoire de ce genre de choses ... En tout cas, c'est ce qu'elle se dit à cet instant là. Pour l'heure, la Dame n'avait pas encore remarqué sa présence mais lorsqu'elle se tourna vers elle, ce fut la voix pleine d'émotion, les larmes aux yeux, que Diane lui présenta son carquois et son précieux arc qui eux, étaient restés les mêmes. " Dame Nessa. " m urmura alors la déesse avec plein de respect avant de relever la tête lorsque la Cavalier avait repris ses affaires en main. " Il y a bien longtemps que l'on ne me nomme plus ainsi. " répliqua froidement la Cavalier.
Étonnée, Diane ne se laissa pourtant pas distraire. Elle avait besoin d'une preuve de l'innocence de Nessa, elle avait besoin de dire au monde que sa souveraine n'avait jamais été que bonne et juste envers sa cité. Diane rassembla tout son courage pour affronter les yeux froids de sa reine qui déjà par le passé l'effrayaient ou plutôt, la perturbaient. Elle commença alors, la voix emplie de respect :" Ma reine, il y a fort longtemps que vous dormez, sans doutes cela explique-t-il votre stupeur. Je me nomme Diane, ancienne chef de vos précieuses Sentinelles. Je me suis permis de vous réveiller dans le but de faire éclater la vérité sur ma mort, dans le but de vous laver de tout soupçons. " Diane craignait de mettre en colère sa souveraine. Bien que les rôles soient aujourd'hui inversés, bien qu'elle soit déesse et Nessa simplement une reine du passé, Diane craignait de vexer son ancienne souveraine, celle pour qui aujourd'hui encore, elle donnerait sa vie. Sa loyauté allait donc bien au-delà de la mort ... Pourtant, ce ne fut pas la colère de Nessa qui interpella la déesse mais bel et bien son rire. Telle une folle furieuse, l'ancienne reine amazone riait à gorge déployée. D'ailleurs entre temps, elle avait pris le temps de s'éloigner de la jeune femme, sautant sur une branche d'un arbre voisin avec aisance. De là, elle répondit :" Je comprends mieux les choses. Maitre Azael sera ravi de la nouvelle ! " reprit-elle dans un nouveau rire.
" Maitre ? " " Pauvre sotte, s'il y a bien longtemps que l'on ne m'a nommé Nessa, c'est pour l'unique raison qu'il y a bien longtemps que je ne suis plus amazone mais Cavalier ! " A nouveau ce rire sonore.
Diane quant à elle, était perdue. Sa souveraine n'en était plus une ? Elle venait d'avouer qu'elle n'était plus amazone ? Pourtant, cet arc, ce visage, cette voix, non, c'était bien Nessa, c'était bien sa souveraine, celle qu'elle avait aimé et protégé coûte que coûte par le passé. Celle pour qui elle avait refusé de croire aux dires des amazones, ses propres sœurs, qui prétendaient qu'elle s'était rendue coupable de sa mort ... Comment cela se pouvait-il ? Non, c'était inconcevable, la Dame devait se jouer d'elle, il ne pouvait pas y avoir d'autres explications ! Et puis ce rire ... c'était forcément cela ! La Dame la testait, comme par le passé, elle voulait savoir si Diane lui était encore fidèle ! " Majesté ... " commença-t-elle timidement." Il suffit. Es-tu sourde ? Je ne suis plus du côté des faibles ! Je suis la Mort. Cavalière au sang froid, je tue tous ceux qui se trouvent sur mon chemin pour le bon plaisir de mon Maitre. Esprit libre, je sème la mort et la souffrance sur mon passage. Sur mon chemin, nul ne peut survivre. Je suis le début et la fin de tout. Je suis la Mort !!! " A nouveau, elle se mit à rire comme une dément. Cette fois-ci, Diane était totalement perdue. Devait-elle réellement croire ce que lui annonçait la Dame ? Impossible ... elle qui par le passé, dans son passé, s'était montrée si protectrice envers sa cité, envers les siennes ... impossible. Le monde de Diane commençait à s'écrouler sous ses pieds et pourtant, ce n'était pas fini. Pourtant, il y avait pire, elle le sentait car au fond, elle savait que la femme en face d'elle disait la vérité. Diane ne voulait pas se l'avouer, mais elle sentait que Nessa n'existait pourtant plus dans le cœur de celle qui se tenait en face d'elle. Mais elle voulait y croire encore, juste un peu.
" Ma Dame ... " murmura-t-elle." Ah oui ... je me souviens de toi maintenant. Diane, la Sentinelle blanche comme elles t'appelaient. Tu étais tellement douée à l'arc, plus que moi ! Je ne pouvais pas tolérer que quelqu'un soit meilleur que moi, que quelqu'un puisse rivaliser avec mes talents ... Je ne pouvais pas tolérer que tu en veuilles à mon trône. Alors j'ai ordonné ta mort, mais ces imbéciles se sont trompées, elles ont tuées par erreur ta sœur. Quelle idée aussi d'être nées jumelles. Au moins, la mort était censée vous réunir. Mais, comment se fait-il que tu sois encore en vie petit cafard ? " déclara-t-elle.
Alors que Diane était encore sous le choc de cette révélation, Nessa encocha une flèche sur son arc de son perchoir et décocha. La flèche se ficha dans l'épaule de la déesse sans qu'elle ne réagisse. Aussitôt, la plaie se referma comme si de rien n'était.
" Je vois ... une déesse. Faute d'avoir eut ma place, tu tentes de rivaliser avec le Maitre. Petite sotte. Saches que personne ne viendra à bout du Maitre tant que nous serons là. Et saches que personne ne viendra à bout de nous, les quatre Cavaliers. Nous sèmerons la mort sur notre passage grâce à toi. "Et à nouveau, Nessa se mit à rire.
La situation dura encore quelques minutes avant qu'elle ne reprenne la parole. Pendant ce temps, Diane était totalement amorphe, comme déboussolée par les nouvelles successives ... Elle accusait le coup de ces révélations mais plus que tout, elle savait maintenant la vérité. Cette vérité qu'au fond, elle avait n'avait fait que nier par fierté ou par fidélité ...
" Vous avez beau être Cavalier, il y a sur cette terre des personnes capables de rivaliser avec vous ma Dame. Réfléchissez, vous pouvez encore trouver le chemin pour redevenir vous-même Nessa ! " tenta Diane à contre-cœur, comme si elle trahissait sa propre cité et ses souvenirs.
La femme devant elle n'avait plus rien à voir avec la reine avec qui elle avait vécu par le passé mais le reconnaitre lui était encore trop dur. L'affronter était bien pire et ses piètres tentatives se révélèrent bien sur totalement inutiles.
" Tu me fais perdre mon temps. Je te remercie bien de m'avoir réveillée petite idiote. Grâce à toi, le monde des humains va de nouveau connaitre la Mort. " Et la Mort disparut dans un dernier rire.
Diane observa la scène comme une spectatrice comme si au fond, elle avait déjà tout perdu. Au delà de ses espoirs brisés, elle se rendait désormais compte de l'ampleur de son erreur. La Mort était réveillée et elle n'avait plus rien à voir avec la Nessa du passé. L'ironie, le sadisme, la volonté de voir mourir son prochain avaient pris la place de la compassion, la justice et la douceur du passé ... Maintenant, que la Mort était réveillée, maintenant que Diane avait enfreint la loi des dieux, il lui fallait réparer tout cela. Si elle avait pu la réveiller, elle se savait incapable de la tuer définitivement, en revanche, elle avait à Muria deux championnes en qui elle avait totalement confiance, sans compter l'actuelle reine amazone. Il serait bientôt temps d'annoncer à Jelenna et Kiera la manière de tuer la Mort ... Du moins, une fois que Diane pourrait se remettre de cette soirée. Ce soir, elle était morte une seconde fois ...
Quel fléau la déesse avait-elle libéré sur le monde d'Azthia ? |
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