[F-H] Letter Bee (Mission Aldrena et Thémis) [Terminé]

C'est tellement bien... L'Amour...
Tellement facile... L'Amûûûr!
A qui l'entend, mais surtout à qui le lit!

Il était de coutume, en Azthia, d'arranger des mariages. Et comme dans toutes les histoires, il se trouvait que parfois un jeune homme de mauvaise famille tombe amoureux de la jeune fille de bonne famille. La-même qui était promise en mariage arrangé.
Ça vous donne l'envie d'aimer hein!

Au départ, chacune d'entre vous avait sa propre lettre à délivrer.
Mais d'abord, soyons galants, parlons de la demoiselle.
Bon rien de bien original: jeune fille de bonne famille de commerçants qui s'est enrichie très récemment. Pour asseoir son entrée dans la bourgeoisie provinciale de Dakata, cité neutre et libre du nord d'Azthia, le père de la belle Kristana devait la marier à quelqu'un de plus haut que lui.
Et il se trouvait que le fils d'un noble de Storghein avait quelques vues, une fenêtre d'ouverture rêvée pour la famille Toph.
Mais dans le même temps, le dernier déplacement commercial de la famille à Cydonia avait crée un gros problème... Kristana rencontra un jeune homme de famille de forgeron totalement classique... Rien de bien bourgeois, là était le problème. Et ça avait plutôt bien collé entre eux si vous voyez ce que je veux dire...

Ainsi, le jeune Flynn avait écrit une lettre pour sa bien aimée. Il la confia à une demoiselle de bonne famille afin de mettre un peu de poudre aux yeux, son amie d'école Thémis Clari. A elle d'apporter la lettre d'amour sincère et de plaider la cause du petit... Roturier.

Mais dans le même temps, une autre poudre aux yeux étaient planifiée. Ulrich Stein, noble de Storghein, fils et héritier de la « Stein Colosse Compagny ™ » avait recruté une des plus fameuses magicienne de la cité: ils espérait, en plus de sa demande de mariage riche d'or et de titre, impressionner son petit monde en demandant à Aldrena de faire son plus grand numéro de magie... Et de servir à sa séduction de la jeune Kristana!

Une fille, deux aspirants, deux lettres et deux envoyées. Le destin cruel vous a fait arriver en même temps auprès du père de Kristana. Vous voilà à la porte toutes les deux, prêtes à sonner à la porte. Allez-vous faire régner la concurrence dès le palier de la porte?

[Vous êtes arrivées à la porte de la maison de Kristana, vous n'avez pas encore sonné et vous ne savez pas pourquoi l'autre est là. Vous pouvez bien sûr révéler à votre "rivale"le fait que vous apportez une lettre de mariage, mais n'oubliez pas de sonner la clochette avant d'entrer! Notez que tout va se passer en Astorg, Thémis possède la connaissance]

Flynn avait toujours était un idiot. J'avais beau essayé de me souvenir d'un jour qui aurait eut fait exception, ce jour n'existait pas dans ma mémoire. J'étais lasse de ses entourloupes mais malgré tout, il était mon plus fidèle ami, mon plus précieux compagnon. Il m'avait appris à ne pas me fier aux apparences, à voire au delà des titres de noblesse et des origines. Si j'étais soit disant une fille de la bourgeoisie et lui un simple roturier, cela n'avait en rien empêché notre amitié de se tisser. Dans un premier temps, elle fut houleuse mais avec les années, elle se fit plus douce. Je connaissais Flynn depuis si longtemps, pour ainsi dire depuis … quatorze ans … cela n'avait pas de quoi nous rajeunir ! Il était le seul ami qui avait su dépasser mon nom de famille et mes origines métisses. Il était aussi le premier à m'avoir appris ce qu'était l'amour dans tous les sens du terme. Nous étions jeunes à l'époque, tout au plus avions-nous seize ans et pourtant, je ne regrettais en rien le passé. Peut-être même étais-je un peu jalouse du présent ?
Il était venu comme une fleur à son habitude alors que je venais chercher ma fidèle jument albinos. J'avais envie de faire une virée, d'oublier un instant la sombre époque dans laquelle nous étions plongés contre notre gré pour ne voir que la beauté du monde sauvage. La faune et la flore ne connaissait pas la guerre et les querelles des hommes. J'aimais écouter la nature et sentir à quel point elle était vivante. Ce fut dans cet état d'esprit là que j'entrais dans l'étable et pourtant, je n'avais envie de parler à personne ce jour là. Je n'avais pas envie de lui parler même.

« Ma jument, dépêche-toi ! »

Le jeune homme était habitué à mes sautes d'humeur, sans parler de mes ordres intempestifs. Finalement, il ne réagit même pas à mon ton désobligeant et m'amena l'animal déjà scellée. A croire qu'il prévoyait toujours quand j'allais passer. Quoi que non, pas vraiment, ce jour là, il y avait quelque chose d'étrange sur son visage, comme un air gêné.

« Et bien, qu'attends-tu ? Si tu as quelque chose à me dire, tu sais bien que tu peux le faire. Je ne te mangerais pas ... »

J'observais le jeune homme, esquissant un sourire sans oser en faire plus. Mon intuition féminine me soufflait que j'allais regretter mon invitation. Mon interlocuteur s'avança d'un air penaud et me conta une histoire qui dans un premier temps me fit sourire mais qui au fur et à mesure me fit déchanter. Il avait rencontré une jeune femme, jusque là, rien de bien excentrique, mais il avait eut la bonté d'en tomber amoureux et pour finir, il me demandait de jouer les courriers du cœur. Il espérait que mon nom suffirait à convaincre le père de cette dame de bonne famille de lui donner sa fille en mariage … Et bien sur, au nom de la seule amitié que j'avais su garder en tant d'années, j'avais accepté.
Ce fut sur le chemin que je compris mon erreur. Que pouvais-je faire moi qui ne connaissais pas grande chose à l'amour ? Moi qui espérait sans jamais recevoir, maladroite que j'étais. Dakata … la cité ne me donnait pas envie d'y aller mais j'avais fait une promesse à un ami et les Clari ne trahissaient jamais leur promesse.

Ce ne fut que lorsque j'arrivais dans la cité que le prénom de la demoiselle me fit sourire. Kristina. Le même prénom que ma pauvre mère. A croire que les dieux se jouaient de moi … Je souriais en silence en avançant vers la demeure. Ce fut lorsque j'atteignais la porte, après avoir préalablement laissé de côté ma jument dans une auberge au bon soin de son aubergiste que je voyais les problèmes se profiler. Une autre jeune femme se profilait devant la porte. J'ignorais à quoi ressemblait Kristina, Flynn n'ayant pas jugé utile de me la décrire … celui-là n'était décidément qu'un bon à rien ! Je prenais les devants, inclinant poliment la tête et précisant, en Astorg :

« Pardonnez mon intrusion hâtive ma demoiselle, mais seriez-vous la dénommée Kristina, fille de cette noble demeure ? »

Décidément, chercher une jeune femme du même nom que ma propre mère me perturbait un peu ... Si ce n'était pas elle, j'aviserais.

Invité

'était une belle journée. Certes, il faisait plutôt frisquet — chose loin d'être inhabituelle à Storghein, me direz-vous ! —, mais le soleil était tout de même présent et balayait les rudes températures de la précédente saison. Les gens n'hésitaient plus à quitter leur demeure afin de profiter des rayons timides de l'astre, présageant l'arrivée en douceur du printemps. Autrement dit, le temps était idéal pour ceux qui se plaisaient à exercer leur profession à l'extérieur, sous le regard de tous. C'était le cas d'Aldrena, magicienne des rues, dont le nom commençait enfin à se faire une place plus ou moins importante au sein de la capitale enneigée.

Ce jour là, le spectacle qu'elle venait d'improviser ne dura pas moins d'une heure sans pause. Au fur et à mesure, son public changeait de nombre et de visages, puisque les gens passaient, s'arrêtaient, regardaient, puis reprenaient leur marche. Certains enfants, qui semblaient n'avoir aucune autre occupation, restaient fidèles à leur poste et suivirent le numéro jusqu'au bout. Fière d'être continuellement observée par les regards pétillants de petits et grands, la rousse aurait souhaité ne jamais s'arrêter. Et pourtant, elle mit un terme à sa succession d'illusions une fois essoufflée. Quelques applaudissements lui arrachèrent un sourire tandis qu'elle buvait d'une traite sa gourde d'eau et s'essuyait le front. C'était tout pour aujourd'hui. Les spectateurs, comprenant qu'il ne s'agissait pas d'une pause mais d'un point final, se dispersèrent rapidement dans la foule de passants. Quelques minutes plus tard, il ne restait plus personne, hormis un homme qui, immobile, la contemplait avec intérêt. Ses vêtements et les traits de son visage trahissaient facilement son appartenance à la noblesse. Comme son regard insistant ne décrochait pas d'elle, Aldrena fit quelques pas jusque celui-ci en arquant un sourcil.

Que puis-je pour vous ?

fit la jeune femme avec politesse.

L'Astorg se présenta et lui expliqua que ses talents d'illusionniste l'intéressaient particulièrement. En effet, il lui exposa en détails la situation : s'il voulait toucher le cœur de sa future bien-aimée, ce noble, dont le nom était Ulrich Stein, comptait bien susciter un maximum d'admiration par tous les moyens possibles. Utiliser une magicienne comme intermédiaire lui paraissait donc être une solution originale, soit idéale. De son côté, la demi-sang était enchantée de pouvoir rendre un service aussi ... romantique. Et puis, sans même qu'elle n'en réclame, le jeune homme lui proposa une coquette somme d'argent. Elle n'avait donc absolument aucune raison de refuser cette occasion en or. Bien qu'ils discutèrent longtemps de cette proposition, la demoiselle avait accepté dès le début.

Ainsi, le lendemain même, Aldrena fut escortée jusque Dakata, là où se trouvait celle qui faisait battre le cœur d'Ulrich. Accompagnée de deux solides Astorgs, elle avait l'impression que c'était elle, l'altesse de l'histoire. Une fois devant la maison de la famille Toph, la rouquine demanda à son escorte de la laisser seule, sachant qu'à présent, c'était à elle de jouer. Le duo s'éclipsa et la magicienne se retrouva seule, immobile, face à la porte d'entrée, la lettre de mariage soigneusement pliée entre ses mains. Prenant conscience qu'elle devait faire bonne impression, la messagère prit quelques instants pour réfléchir aux premiers mots qu'elle prononcerait. Enfin, au moment même où elle s'apprêtait à faire retentir la clochette, quelqu'un s'adressa à elle. Aldrena tourna donc son visage sur la gauche et aperçut une jouvencelle aux cheveux pâles et aux yeux de glace. Elle sembla distinguer un petit accent dans la voix de l'inconnue, mais n'y prêta pas attention. L'ombre d'un sourire amusé se dessina sur le visage de la rousse.

Pas du tout,

avoua t-elle d'un ton aimable qui lui était propre.

À vrai dire, je ne suis qu'une visiteuse, et je venais justement remettre un message à Kristina Toph. Mais vous, qui êtes-vous ?

[ Hors-jeu : Pardon, pardon, pardon, pardoooonn pour le retard ! é_è ]

Thémis se demanda sur le moment si le hasard existait et ce fut alors avec certitude qu'elle en conclut que non car à l'instant même où la question avait effleuré son esprit, elle avait repensé à une discussion qu'elle avait eut un jour avec Maitre Lymion. Elle n'était alors qu'une enfant obnubilée par son désir de désobéissance, par ses envies de rébellion et par ses idées de vengeance puérile d'enfant de dix ou douze ans. La jeune femme se souvenait avoir demandé à son mentor :

« Maitre, vous croyez que le hasard existe ? »

L'homme avait paru surpris de sa question mais comme toujours, il avait arboré un sourire tranquille avant de lui demander pourquoi elle se posait ce genre de questions. Thémis lui avait répondu que si le hasard existait, dans ce cas, y aurait-il eu une chance pour qu'elle ne naisse pas Astorg et encore moins fille de Consul. Elle se souvenait même avoir ajouté quelque chose du genre :

« Le hasard aurait pu vouloir que je porte votre nom et non celui des Clari. »

La réflexion avait fait rire le maitre et dans ses souvenirs, Thémis croyait se souvenir d'avoir ri à son tour. Pourtant, sa question était des plus sérieuses. Si le hasard existait, pourquoi l'avoir affublée d'un tel nom si lourd de son héritage et pourquoi l'avoir fait naitre d'une Astorg dans une cité où tous détestaient ce peuple qui soit dit en passant, leur ressemblait plus que de mesure ! Le vieux Zélote l'avait alors regardé avec franchise et sérieux, un regard puissant qui ne donnait pas envie de le contredire et que la jeune Clari ne connaissait que chez lui, puis il avait simplement ajouté, d'une voix pleine de charisme sans être teintée pour autant d'autorité, au contraire, elle semblait sereine tout autant qu'elle en était lointaine :

« Le hasard n'existe pas ma petite, tout comme la chance et autres subterfuges du commun des mortels. Ce n'est pas un hasard si tu es une Clari et ce n'est pas non plus un hasard si tu as ce caractère de cochon. »

A nouveau, il avait eut ce sourire que l'enfant affectionnait tant. Plus tard, elle n'avait plus jamais cherché à parler de hasard, elle savait qu'il n'existait pas, que ce n'étaient que les choix, les paroles et les gestes que l'on faisait chaque jour qui conditionnait le possible des futurs. Ayant compris cela, Thémis avait pu avancer, cessant de se poser des questions sans réponses. Pourquoi avoir repensé à ce souvenir d'enfance en cet instant ? Parce que le hasard n'existait pas. La réponse de son interlocutrice le lui prouvait.
Deux visiteuses pour une même femme, la scène n'en paraissait qu'étrange. Thémis eut bien envie de demander son prénom à la jeune femme mais elle la précéda. Ne pouvant passer outre la question, l'héritière des Clari prit le temp de la réflexion afin de savoir ce qu'elle pouvait dire et ce qu'elle devait taire.

« Je suis également une visiteuse et je viens également remettre un message à Kristina. »

La réponse était sucsinte mais Thémis avait préféré ne pas mentir tout en conservant son nom précieusement. Elle ignorait dans quelles conditions la jeune femme à la crinière flamboyante était venue et ne comptait pas lui offrir des clés dont elle-même aurait bien besoin pour convaincre la jeune femme de rejoindre Flynn quoi qu'à bien y réfléchir, Thémis se contenterait de déposer le message.

La petite discussion entre les deux demoiselles fut cependant interrompue par un homme qui lui aussi chercha à entrer dans la même masure: assez âgé, les cheveux bruns grisonnants et tirant sur le sel et poivre attachés en queue de cheval. Il portait des lunettes de fouine ronde sur le bout du nez, un air de rat de bibliothèque.
Entendant parler de Kristina, il s'arrêta sur le palier et dévisagea les deux filles longuement. Puis, sa voix éraillée s'éleva:

"Vous venez pour Kristina? Suivez moi je vous pris."

Il entraina les invités dans un vestibule, puis un petit salon. Des trophées de chasse y étaient accrochés, des cerfs, des rongeurs, des biches et même des ours. Après une longue attente comblée par un service de thé et des gâteaux secs, un homme pénétra dans la pièce en trombe, en sueur.

"Je suis Ser Toph. Kristina est ma fille. Il parait que... Vous avez des lettres de recommandations pour moi."

Il parlait vite, regardant à droite et à gauche. Il y avait, dans cette maison, beaucoup de bruits de pas, des choses qui bougeaient, des voix fortes. Toph lut entre les lignes, les yeux tremblants, les deux lettres de recommandation de mariage. Il avait en réalité des larmes dans les yeux.

"J'ai trouvé, moi aussi, une lettre dans la chambre de ma fille. "

Il tendit alors la fameuse lettre, tout en ajoutant "désolé pour le dérangement".

"Père,
je sais la déception que ce message va vous faire. Néanmoins, je dois aujourd'hui faire ceci car c'est le meilleur pour moi. Je sais que vous cherchez mon bonheur, mais je veux le faire passer avant l'honneur de ma famille.
J'ai quitté la ville, avec assez d'effets ne vous en faites pas. J'ai rencontré lors de notre dernier voyage au port de Tamawa le capitaine Cassandra. Je l'aime, et je vais la rejoindre dans son équipage.

Avec toute ma considération,
Kristina."

[Désengagement des deux miss. Thémis, tu auras droit à deux missions à la prochaine saison]

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