Elle était pourtant persuadée que Cydonia n'était pas loin, mais la vérité, c'était qu'une fois encore, Elyncia s'était perdue. Voilà ce qui arrivait quand on voulait faire un entrainement dans la nature, cherchant au hasard un endroit sympathique. A force de chercher hors des chemins que l'on connait, il n'est pas étonnant qu'on ne trouve plus les repères pour faire demi-tour. Elle se trouvait bien fine maintenant qu'elle tournait en rond pour retrouver sa route.
Mais bon, elle avait encore du temps avant que la nuit ne tombe, et sans doute Jarod finira-t-il par s'inquiéter de ne plus la voir à l'entrainement du capitaine Elyfed et se jettera à sa rescousse pour se faire bien voir et obtenir ses faveurs, faveurs qu'elle ne lui octroiera jamais d'ailleurs. Au moins était-il serviable.
Tournant à gauche et à droite, elle ne reconnu absolument rien et se dirigeai au hasard si bien qu'elle s'enfonça au milieu des arbres. Toujours aucune trace de Cydonia et Elyncia commença à désespérer de retrouver un jour sa route. C'est alors qu'elle remarqua des empruntes de pas sur le sol. Elle n'était pas experte en pistage et ne pouvait dire si ces traces étaient fraiches ou non, mais si elle les suivait, peut-être tomberait-elle sur la cité, ou alors sur une personne capable de la renseigner.
Tout sourire, elle suivit les traces et après une ou deux minutes, elle se retrouva près d'un étang sur lequel se reflétaient majestueusement les rayons du soleil. Mais ce n'était surement pas la seule chose majestueuse en ce lieu. En effet, une jeune femme était allongée en son bord, regardant le ciel à travers les interstices entre ses doigts. Elle remarqua d'ailleurs qu'il en manquait un sur la main droite. Mais c'est un détail qui disparu bien vite car la jeune femme se retourna sur le ventre, la regardant de son sublime regard d'or qui fut à l'origine d'un véritable ravissement chez la jeune lancière qui ne put en décrocher le sien, de regard.

Elles devaient être du même âge, et elle contempla le fin visage de celle dont elle pensa au début qu'elle était une elfe, à cause de ses deux oreilles en pointe, qui ne lui enlevait aucunement sa beauté. Au contraire même, cela lui rajoutait un certain charme exotique qui ne manqua pas de faire rougir la jeune militaire totalement sous le charme de cette inconnue aux formes qui auraient pu la pousser au vice sans aucune difficulté. Elle aurait pu le jurer, c'était sans doute la plus belle femme sur laquelle elle n'eut jamais posé les yeux. L'inconnue l'avait aperçue elle aussi et lui adressa un timide bonjour, qui fit rougir de plus belle la sirène du cinquième bataillon.

- Excusez-moi... je... je... je ne voulais pas vous déranger. Je euh... je crois que je me suis perdue, avoua-t-elle honteuse et paralysée par la timidité.
Euuuuh... pourriez-vous juste... juste...

Elyncia avait le coeur qui battait à tout rompre et avait encore perdu ces mots, non seulement à cause de sa gêne, mais aussi à cause du regard de l'inconnue qui ne cessait de la fixer droit dans les yeux maintenant. Elle se sentait totalement impuissante face à une telle merveille.

« Excusez-moi... je... je... je ne voulais pas vous déranger. Je euh... je crois que je me suis perdue » fut la réponse de la jeune femme.

C’était une personne fine et élancée, gracieuse et bien proportionnée, belle et musclée. De grands yeux bleus, infinie comme le ciel matinal où brilleraient encore quelques tardives étoiles. Et ces longs cheveux où le soleil se reflétait étaient d’une couleur … vase ?! Ses cheveux étaient verts ! Quel étrange phénomène mais ayant elle-même les cheveux bleus elle ne pouvait point critiquer. Elle la regarda avec curiosité.

[color:0316=indig, lui dit-elle en souriant de toutes ses dents, un sourire amicale mais aussi hum disons ravageur, car c’est sur cette inconnue était très attirante, alors autant lui plaire dès le début !o]Euuuuh... pourriez-vous juste... juste...

-Juste … ?

Gaby passa sa main dans les cheveux puis se releva aisément

-Si c’est pour vous aidez, il n’y a pas de problème, il faudrait juste m’indiquer en quoi.

-Donc si je peux vous aidez à par exemple vous rafraichir, il n’y pas de problème.

Elle fit couler de l’eau de long de ses doigts en observant la réaction de son interlocutrice.

-Si vous voulez juste nager et bien je vous laisse mais je peux aussi rester et vous regarder vous entrainer, dit-elle pleine de malice, si vous voulez juste discuter et bien asseyons-nous et discutons !

Elle s’assit réellement par terre et continua son monologue.

-Je me nomme Gabrielle Awen, j’ai dix-sept ans et je suis apprentie zélote.

Mais elle sauta de nouveau sur ses pieds.

-Ah non j’ai compris ! Mais si vous voulez rentrer à Cydonia il va falloir attendre un peu que je finisse mon entrainement mais après je serais ravie de vous y conduire !

Ne sachant plus quoi dire, elle se balança sur ses pieds, se rendant compte alors de sa bizarrerie, elle espéra alors de tout cœur que la jeune fille, qui semblait être un soldat, ne la prendrait pas une folle fraichement échappée de l’asile. Puis elle se sentait un peu stupide de ne pas avoir compris avant la requête de la demoiselle

Pour se donner contenance elle enfila ses chaussures qu’elle avait l’impression d’avoir enlever il y a, à peine quelques minutes.

Le silence dura un petit moment, mettant de plus en plus mal à l’aise l’elfette. Mais heureusement le chant d’un oiseau brisa ce calme quelque peu étouffant.

-Et heuu donc tu, ça ne te dérange pas que je te tutoie ? Qui es-tu ?

Elle attendit patiemment sa réponse.

Aux paroles de Gabrielle, l’inconnue sourit mais hélas ne se détendit pas pour autant. Dommage car elle avait l’air gentille mais sa timidité créait une sorte de barrière entre elles. Mais ce n’était pas cela qui allait décourager la jeune elfe.

- Je... Je m'appelle Elyncia Farëa. J'aurais dix-neuf ans cet été et je fais parti du cinquième bataillon de Cydonia. C'est gentil de me raccompagner une fois que... que tu auras fini. Je euh... je suis pas très douée pour retrouver mon chemin. Je me perds presque tout le temps.

Gaby sourit à cette dernière remarque, et oui il y avait un certain nombre de personnes qui avaient ce soucis, parfois cela n’enlevait rien à leur charme, au contraire…

La demoiselle vint s’assoir près de l’étang, les genoux ramenés à la poitrine, entourés de ses bras.

- Tu t'entraines... euh... à manipuler l'eau ? Je me demande de ce que ça fait quand on peut utiliser la magie. Moi je suis juste bonne à me battre à la lance et à grimper dans les arbres. C'est... difficile ?

-Difficile ? Gaby regarda Elyncia avec deux grands yeux ronds avant de s’assoir aux côtés de la cydienne. Et bien comment t’expliquer… Tu vois chez moi c’est inné, donc je ne peux pas vraiment te dire que c’est difficile… C’est comme lorsque tu bouges les doigts, ba tu ne réfléchis pas à bouger les doigts et bien la magie c’est pareil. Enfin pour la manipulation de la glace c’est surtout comme ça. Je ne réfléchis même plus au fait que je vais glacer, je glace. L’empathie par contre, je ne la contrôle pas trop, mais ça se fait tout seul aussi. Par contre j’ai plus de difficultés avec l’eau, car c’est un élément nouveau pour moi donc je dois m’entrainer. Mais pour le moment je n’ai pas de maître donc j’ai des cours au Monastère mais ils ne sont pas vraiment adaptés à mes capacités donc j’y vais de moins en moins et j’apprends seule. Mais c’est dur parfois…

Gabrielle jeta un coup d’œil à la soldate qui avait l’air de s’intéresser un peu à ces propos.

-Tu sais se battre à la lance est déjà un acte magique ! dit-elle en éclatant de rire. Moi sans la magie, je suis un peu bonne à rien, enfin je sais me battre à mains nues mais j’aimerais bien me spécialiser dans une arme, tu voudrais bien m’expliquer ou pas ? En plus une femme soldate ce n’est pas très courant, la manipulation de la lance aussi je pense. Enfin je n’en connais pas personnellement donc après je peux totalement me tromper… Mais sinon si ça t’intrigue vraiment je peux continuer d’essayer de t’expliquer !

Gabrielle s’emmêlait un peu dans ses paroles, parlant beaucoup plus à l’accoutumé mais c’était surement pour compenser le mutisme de son interlocutrice.

Gabrielle semblait surprise par la question de la cydienne et ne semblait pas savoir comment expliquer ça, du moins au début. Après s'être assise à ses côtés, elle commença sont explication :

- Et bien comment t’expliquer… Tu vois chez moi c’est inné, donc je ne peux pas vraiment te dire que c’est difficile… C’est comme lorsque tu bouges les doigts, ba tu ne réfléchis pas à bouger les doigts et bien la magie c’est pareil. Enfin pour la manipulation de la glace c’est surtout comme ça. Je ne réfléchis même plus au fait que je vais glacer, je glace. L’empathie par contre, je ne la contrôle pas trop, mais ça se fait tout seul aussi. Par contre j’ai plus de difficultés avec l’eau, car c’est un élément nouveau pour moi donc je dois m’entrainer. Mais pour le moment je n’ai pas de maître donc j’ai des cours au Monastère mais ils ne sont pas vraiment adaptés à mes capacités donc j’y vais de moins en moins et j’apprends seule. Mais c’est dur parfois…

La lancière pouvait comprendre aisément. Après tout, elle ressentait la même chose qu'elle quand elle se battait à la lance. A chaque fois elle vidait sa tête et laissait faire son corps. Elle ressentait sa lance comme si elle avait été la prolongement de son bras et chaque coups qu'elle donnait était quelque chose qu'elle pouvait faire avec un naturelle incroyable. Mais contrairement à Gabrielle, elle avait dû travailler énormément pour en arrivé là, même si elle était plus douée que la plupart des autres combattants.
Oui elles étaient un peu pareilles toutes les deux et à cette pensée, Elyncia se mit à sourire alors que la demie-elfe lui jetait un petit coup d'oeil et d'une oreille attentive, elle attendit qu'elle continue :

- Tu sais se battre à la lance est déjà un acte magique ! Moi sans la magie, je suis un peu bonne à rien, enfin je sais me battre à mains nues mais j’aimerais bien me spécialiser dans une arme, tu voudrais bien m’expliquer ou pas ? En plus une femme soldate ce n’est pas très courant, la manipulation de la lance aussi je pense. Enfin je n’en connais pas personnellement donc après je peux totalement me tromper… Mais sinon si ça t’intrigue vraiment je peux continuer d’essayer de t’expliquer !

- Oh oui ! Je veux bien t'apprendre !

La timidité de la jeune femme s'était changée en enthousiasme depuis que Gabrielle lui avait avouer vouloir apprendre à manier une lance. Elyncia avait l'habitude d'entrainer les nouvelles recrue avec son capitaine mais elle n'y trouvait pas véritablement son compte étant donné qu'elle n'avait que peu de temps à accorder individuellement à chacun de ses camarades. Enfin elle pourrait se consacrer pleinement à son art avec une élève comme Gabrielle qui l'aurait pour elle seule lors de l'entrainement.
La militaire était aux anges et elle s'imaginait déjà en train de faire travailler son apprentie. Mais sa curiosité lui intima de patienter encore un peu. Elle voulait en entendre plus sur la magie, ne serait-ce que pour avoir une idée de comment les élémentaires ou des zélotes agissaient. Elle se souvenait du jour où elle avait du affronter un traitre de l'ordre zélote et combien elle avait été impuissante contre lui. C'était le templier qu'elle accompagnait qui lui avait une nouvelle fois sauvé la vie. Elle savait que la magie était quelque chose et puissant et elle s'en était rendue compte lors de l'affrontement contre le Cavalier de la Maladie. Elle voulait savoir comment s'en protéger, au cas où.

- Mais avant je veux bien que tu continues à me parler de magie. Même si je suis incapable de l'utiliser, je veux vraiment en savoir plus.

La lancière l'écouta avec attention, les yeux pétillants d'excitation. Elle n'aurait jamais imaginer qu'elle se prendrait d'affection à l'art magique et pourtant elle buvait chaque parole de Gabrielle comme du petit lait. Et puis c'était un bon moyen d'en apprendre plus sur la jeune femme vers laquelle elle se sentait irrésistiblement attirée.
Une fois qu'elle eut terminé, la soldate se remit sur ses pieds, tendant sa main vers Gabrielle, l'invitant à se relever pour commencer l'apprentissage de la Zélote. Elle l'aida à se mettre debout avec entrain... beaucoup trop peut-être parce qu'Elyncia ne jaugea plus sa force. La demie-elfe bascula vers l'avant et Elyncia la retint en la serrant dans ses bras, ne manquant pas de la faire rougir au contact de leur corps. Elle s'excusa alors rapidement d'avoir été un peu brusque avant de ramasser sa lance qui servirai à cette initiation. Elle n'aimait pas commencer avec des armes réelles mais elle n'avait rien d'autre sous la main et devrait donc se montrer prudente pour ne pas que Gabrielle ne se blesse. C'est pour ça qu'elle guiderait ses mouvements au début.
Elle lui tendit alors son arme avant de se placer derrière elle avant d'attraper fébrilement ses poignets pour lui faire adopter une bonne prise sur le bois de la lance :

- Bien, maintenant que tu l'as tient correctement, il faut que tu adoptes une garde correcte. Ne te voute pas, au contraire. Tiens toi droite.

Elle l'aida en plaçant une main dans le creux de son dos, tirant sur l'une de ses délicates épaule. Gabrielle avait la peau vraiment douce, peut-être même qu'elle était plus douce que la sienne. Secouant la tête, elle chassa cette pensée pour se concentrer de nouveau sur son rôle.

- Bien tu as déjà de profil et apparemment tes appuis sont très bons. On dirait une vraie lancière maintenant, lui dit-elle en affichant un sourire radieux. On va commencer par les deux coups de base : l'estoc puis la coupe.

Sa main droite descendit le long du bras de Gabrielle en le frôlant et elle saisit son avant bras avant de lui expliquer :

- Pour l'estoc, c'est le bras situé à l'arrière qui donne de la force au coup. Ton bras gauche servira uniquement à stabiliser la lance lors de l'impact et à guider la lance. Ta lance doit être droite et quand le coup part, tu dois d'abord l'accompagner comme si tu donnais un coup de point dans le ventre de quelqu'un. Et une fois que l'alignement de tes épaules est perpendiculaire à la lance, tu allonges le bras.

Elyncia utilisa le corps de Gabrielle pour illustrer son explication au fur et à mesure. C'était la première fois qu'elle maintenait une telle proximité aussi longtemps avec une autre femme, ce qui la mettait un peu mal à l'aise même si au final c'était vraiment plaisant. Chaque mouvement qu'elle provoquait devenait caresse, leur corps se rencontrant brièvement, se heurtant, se frôlant.
Elles reproduire ses mouvements plusieurs fois de suite, feignant de planter la hampe dans l'estomac d'un ennemi imaginaire. Les mouvement de Gabrielle était encore un petit peu saccadés mais à chaque coups, elle gagnait en fluidité. La militaire pensa alors qu'elle serait une élève de choix.

- Tu te débrouilles plutôt bien pour quelqu'un qui n'a jamais touché une lance de sa vie. On passe à la coupe ? Même principe. Le bras à l'avant stabilise, et celui à l'arrière donne la force. On va commencer par la coupe oblique. Tu avances ta jambe sur laquelle tu n'est pas en appuis, ce qui fait que tu change de profile. Et pour frapper, ta main droite tire vers l'arrière et ta jambe se retire. Ca te permet de donner un coups a peu près circulaire avec une grande force.

Encore une fois, Elyncia lui montra comment faire en manipulant son corps mais cette fois-ci, elle perdit l'équilibre, glissant sur une pierre encastrée dans le sol. Elle tomba alors à la reverse, entrainant Gabrielle avec elle.
Quand son dos eut cogné le sol, elle lança un regard vers Gabrielle en s'excusant de sa maladresse et en lui demandant :

- Ca va ? Tu n'as... rien ?

C'est à la fin de sa question qu'elle remarqua que l'une des mains de Gabrielle empoignait sa poitrine. Elle se mit alors à rougir.

(Pour des raisons de commodités, je passe maintenant ma narration à la première personne. Ca me permettra de mieux décrire les sentiments d'Elyncia).

Je ne m'offusquai pas, non. Au contraire, même si j'en étais un peu gênée, appréciais se contacte de sa main sur ma poitrine. Je savais qu'il s'agissait totalement d'un acte accidentel, mais j'aurais voulu que ce ne soit pas le cas. Je détestais la fois où cette ivrogne m'avait peloté à Tamawa, mais là c'était tout à fait différent. Mes yeux ne cessèrent de fixer le visage angélique de Gabrielle qui semblait toute aussi surprise que moi et c'est comme si ses lèvres entrouvertes m'appelait.
Je ne sus pas ce qu'il me pris à cette instant, mais j'avais envie de faire une folie que jamais je n'avais osé faire, si ce n'était ce soir là pour m'infiltrer dans le navire Almer avec Jarod. ET cette fois-là, ça n'avait rien à voir, car il s'agissait d'un rôle et uniquement d'un rôle que je me devais de jouer pour la liberté d'une Nùa.
Doucement, mes mains se posèrent sur les reins de celle qui était encore une inconnue pour moi. Nous ne savions presque rien l'une de l'autre et pourtant, elle m'attirait indubitablement. Ce ne pouvait être de l'amour pour l'heure et pourtant, je voulais lui appartenir, même si ce n'était qu'un instant.
Dans une caresse hésitante, ma main gauche parcouru son dos, se plaçant maintenant sur sa nuque. Ma respiration s'accélérait, tandis que j'avançais mon visage du siens, tremblante d'excitation. Qu'étais-je en train de faire ? Ce n'était pas du tout mon genre d'être déraisonnable, du moins pour ce genre de choses.
Mes lèvres rencontrèrent les siennes en un timide baiser auquel j'espérai qu'elle réponde.

- Oh oui ! Je veux bien t'apprendre !

La demoiselle fut tout de suite plus encline aux bavardages !

- Mais avant je veux bien que tu continues à me parler de magie. Même si je suis incapable de l'utiliser, je veux vraiment en savoir plus.

-Je t’en parlerais après, d’accord ? Chacun son tours d’apprendre, dit-elle en riant.

Elle se laissa guider par la main douce de la jeune femme.

- Bien, maintenant que tu l'as tient correctement, il faut que tu adoptes une garde correcte. Ne te voute pas, au contraire. Tiens toi droite.

Elle appréciait de plus en plus le contact avec cette inconnue. Ses mains sur les siennes lui laissaient des frissons à l’endroit où elles étaient passées. C’est un moment agréable, pour une fois qu’une leçon lui plaisait pleinement.

- Bien tu as déjà de profil et apparemment tes appuis sont très bons. On dirait une vraie lancière maintenant. On va commencer par les deux coups de base : l'estoc puis la coupe.

-D’accord, je te suis.

- Tu te débrouilles plutôt bien pour quelqu'un qui n'a jamais touché une lance de sa vie. On passe à la coupe ? Même principe. Le bras à l'avant stabilise, et celui à l'arrière donne la force. On va commencer par la coupe oblique. Tu avances ta jambe sur laquelle tu n'est pas en appuis, ce qui fait que tu change de profile. Et pour frapper, ta main droite tire vers l'arrière et ta jambe se retire. Ca te permet de donner un coups a peu près circulaire avec une grande force.

-Tu es une très bonne prof tu sais ? Tu enseignes dans ton régiment ? Parce que tu es douée, c’est agréable de travailler avec quelqu’un comme toi, qui s’occupe bien de son élève.

Dans son enthousiasme Gaby glissa sur une pierre et atterrit sur Elyncia. Gênée, elle lui demanda si elle allait bien.

-Oui oui ne t’en fais pas.

Mais elle était préoccupée par autre chose, elle avait atterri les mains sur sa poitrine. La situation même très dérangeante ne lui déplaisait guère. Après n’est-ce pas une jeune personne de son âge libre comme l’air ? Enfin d’après ce qu’elle savait ou avait pu sentir…

-Ah je suis vraiment désolée.

Elle voulut se remettre debout mais la jeune fille en avait décidé autrement. Elle lui caressa le dos pour finalement l’embrasser. Dans l’ivresse du moment, Gaby commença par lui rendre son baiser avec fougue mais même les étoiles pleins les yeux elle savait que ce n'était pas une situation très seine, ni pour elle, ni pour Elyncia. Elle qui avait réussie à la charmer, alors que d'habitude l'elfette préférait la gente masculine, n'était peut être pas si novice en matière de magie. Une vraie ensorceleuse enfin de compte, et elle cachait vraiment bien son jeu. Après tout elles se connaissaient à peine. Elle se releva d'un bon et remit ses habits à la hâte, évitant le regard interrogateur de la lancière.

-Vraiment vraiment navrée, je sais pas ce qui m’a pris, je n’aurais pas du … Désolée désolée désolée, c’est vraiment embarrassant, on se connait à peine, olalala je suis super gênée. J’espère qu’on pourra repartir sur de bonnes bases…

Gaby ne savait plus où se mettre tant elle était confuse d’avoir cédé à ses pulsions, d’avoir renchéri, mais en même temps ce n’est pas elle qui avait commencée.

Non tu n'y es pour rien... c'est ma faute. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je savais pertinemment ce qui allait se passer ensuite... mais c'est comme si j'avais perdu le contrôle de mon corps. Tu es si belle, si... j'ai craquée et je le regrette. Pardonne-moi ! Je ne veux pas que... je ne v.. je...

Et elle se mit à pleurer un torrent de larmes. C’était triste à voir et Gabrielle se mit à culpabiliser de plus belle. Elle n’aurait jamais du lui donner de faux espoir alors qu’elle savait que quelque chose n’était possible. Elle était attirée par les hommes, elle le savait, elle le sentait. Observant la jeune lancière, le doute s’immisça dans son esprit. Et si finalement non, si finalement elle était attirée par la gente féminine ? Son cœur se mit à battre devant cette hypothèse, s’emballant littéralement quand elle s’avança vers elle.

Elle s’accroupit à ses côtés et la prit dans ses bras. Elle lui murmura à l’oreille tout en lui caressant les cheveux :

-Ecoute je suis désolée …

Elle se releva alors, et ramassa ses maigres affaires.

-Si tu veux rentrer, tu suis ce chemin et devant un arbre aux fruits de la couleur du ciel, tu tournes à droite. Après un bon kilomètre tu arriveras à Cydonia. Adieux.

Elle partie sans se retourner, le cœur brisé de faire cela. Mais elle sentait que c’était mieux pour toutes les deux, qu’elle ne voulait pas se lancer dans cette pente glissante qu’est l’amour. Non elle n’était pas prête à s’engager durablement, du moins pour l’instant. De toute façon elle savait qu’elles allaient se revoir, une autre possibilité n’étant même pas envisageable !

Arrivée dans la ville, elle se mit à flâner le long des commerces, saluant des connaissances, elle acheta même des fleurs pour sa maman. Rentrée chez elle, elle lui offrit puis partit se laver. Elle sortait peut être de l’eau mais se savonner était encore meilleure surtout après toute une journée d’entrainement et de rebondissements. Elle mangea un morceau, enfin rien d’extraordinaires.

Elle se mit au lit, sortit un livre et bouquina :

« Les fourmis créent de nouvelles colonies au moyen d'un processus nommé essaimage. L'apparition de reines et de mâles ailés, ces derniers étant plus petits, signifie que l'essaimage est en cours. Les fourmis peuvent entrer dans les maisons lors de cette période, mais cela ne veut pas dire qu'elles vont y établir une colonie. »

Et Gaby espérait bien ! Elle répugnait de tuer des pauvres petites bêtes innocentes mais si celles-ci lui volaient sa nourriture, pas de quartier !

« Selon l'espèce, une colonie est formée d'au moins une reine et d'ouvrières. La reine pond des oeufs pendant que les ouvrières défendent le nid, nourrissent les larves (oeufs éclos) et cherchent des aliments. Les ouvrières rapportent de la nourriture au nid pour alimenter la reine, les larves et les pupes (jeunes fourmis). »

Cela lui rappelle vaguement une civilisation d’Azthia, mais laquelle déjà ?

« Dans un cadre unique, nous vous proposons une visite inoubliable dans le monde extraordinaire des sociétés d'insectes ! C'est une exposition vivante qui présente les insectes en activité. Le musée se trouve dans une ancienne ferme, aux bâtiments de caractère située au cœur de la campagne de Cydonia. »
Mais quelle idée de les retenir prisonnières ! Et quelle idée d’aller les observer ! Pauvres fourmis…


Gaby rangea son bouquin, se roula en boule dans son lit et s’endormit immédiatement.


[Je me désengage ^^ Mais je t'aime Ely <3 x)]

[Je repasse à la troisième personne vu que le pic émotionnel est retombé]

Elle fut étonnée quand Gabrielle s'avança vers elle. Elyncia, qui la voyait hésiter quelque secondes auparavant la sentait maintenant à côté d'elle, et soudain, elle la prit dans ses bras avec une douceur de sollicitude. Elyncia se força a arrêter de pleureur et se blottit contre l'elfe qui lui caressait délicatement les cheveux, presque amoureusement. Mais la lancière ressentait cette retenue qu'elle maintenait par ses hésitations puis par son "désolée".
Mais écoutant le coeur de l'aspirante en train de battre à tout rompre, elle comprenait qu'il n'y avait pas de quoi être désolée car le siens battait à ce même rythme qui apaisa sa douleur, bien qu'elle existait toujours, puisqu'elle devina ce qui allait se passer. Elle se redressa, libérant Gabrielle qui se releva et qui ramassa ses affaires avec une triste mine. Elle lui expliqua comment retourner à Cydonia, puis elle s'éloigna laissant la militaire joindre ses mains sur sa poitrine qui semblait se déchirer. Mais elle ne pouvait que la regarder s'en aller. Puis quand Gabrielle eut totalement disparu de sa vue, elle cacha son visage dans ses mains en pleurant encore.
Elle pleurait irrationnellement, mais sans doute cette situation n'avait rien de rationnelle. Elle qui n'avait jamais cru au coup de foudre, voilà qu'elle était tombé amoureuse de cette fille au premier regard.

[...]

- Elyncia ? Tu n'as pas faim ?

Son père la regardait d'un air inquiet. Cela faisait déjà dix bonnes minutes que la jeune femme était à table et elle n'avait pas touché à un seul morceau de ses légumes. Nicolaë connaissait bien sa fille, et il continua à la regarder avec insistance. Seulement elle tourna le regard vers la fenêtre. Sa mère elle, plaqua sa main sur le front de sa fille avant de commenter :

- Étrange. Tu n'as pas de fièvre.

- M'man, je suis pas malade... c'est juste que j'ai pas faim.

- Mais mon pouss...

- Nora ! C'est pas la peine. C'est comme ces jours... laisse-là.

Elyncia aurait voulu remercier son père de l'avoir sauvé d'un questionnaire interminable. Seulement, elle n'en était pas plus mal à l'aise et ça Nicolaë le sentait. Il savait que quand Elyncia ne voulait pas manger, quelque chose la contrariait. La dernière fois qu'il l'avait vu ainsi, c'était le soir de son retour de mission de Ptot-Tàh. Elle avait une mine affreuse ce soir là, mais aujourd'hui il la trouvait encore plus fébrile. Quand elle se leva, il la suivit jusque dans sa chambre. C'était une sorte de rituel pour les jours comme ça. Il s'assit sur la chaise sortant sa pipe de sa poche, ainsi qu'une petite boite contenant du tabac et des allumettes. Elyncia lui adressa alors un petit sourire, lui la prenant pour l'aider à la tasser comme chaque soir depuis qu'il avait perdu son bras.

- Tu veux que je te raconte...

- Tu n'es jamais obligée tu le sais. C'est la bataille qui approche ?

- Pas vraiment... Sous l'oeil interrogateur de son père, elle continua. Tu sais, tu ne m'a jamais vu ramener quelqu'un à la maison... et à cause de Maman, c'est pas près d'arriver.

- Un jour tu nous as présenté Kyle.

Son père faillit rire à sa propre plaisanterie. Le jour où elle l'avait présenté à ses parents, sa mère pensait qu'il était son amant, ce qui avait bien faire rire son père. Il savait bien que le Nùa n'avait pas se genre de place dans le coeur de la lancière qui lui répondit :

- Arrête donc de te moquer de Maman. Et puis de toutes manières c'est un homme...

- C'est un peu ce que ramènent les jeunes femmes à leur parents ma fille...

- Papa... Tu sais, Maman arrête pas d'essayer de faire les entremetteuses. Sauf que, j'ai pas besoin d'elle...

- Comment elle s'appelle ?

- Elle m'a rejetée... Ca ne sert donc à rien que je te le dise.

Avec la compréhension d'un père, il l'a prit dans ses... euh son bras, et elle cala sa tête dans le creux de son épaule. Elyncia n'était pas surprise de voir son père prendre si bien la chose. Mais pour sa mère, ça allait être une autre paire de manche.

[Désengagé... Mais voui je sais ma Gaby d'amour. J'espère avoir un baiser torride avant le départ à la grande bataille dans notre topic avec Zih' <3]

Hep hep hep les enfants, vous aviez oublié de mettre [ fini ] dans le titre

(J'ai édité no soucy, mais la prochaine fois, n'oubliez pas !)