Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé]

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Méchant, cruel...
MJ
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[151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé]
   [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé] EmptyDim 5 Juin - 3:16

Le printemps renaissait des ses cendres sous les pas lourds des armées, déterminées, qui avançaient en masse vers la cité des ruines. Les dirigeants s'étaient mis d'accord puis il avait fallu convaincre les différents conseils et les soldats de l'intérêt de se regrouper sous une même bannière jusqu'au jour où tous avaient compris que c'était là leur ultime espoir de survie. Le 12 Tombeneige sonnait tel le glas et tous espéraient surement que ce ne soit pas leur requiem de fin. La marche entamée vers la cité du Dieu Fou fut longue pour certains, près de deux jours mais tous arrivèrent finalement à bon port dans la soirée du 13. Les camps furent établis suffisamment loin pour en devenir invisibles des yeux d'Azael et de son impressionnante armée mais sans nul doutes savait-il déjà ce qui se tramait. Ses éclaireurs avaient du le prévenir mais peu importait, il était bien trop fier pour attaquer le premier ou alors, il était bien trop occupé à organiser sa défense. A moins que tout simplement, il ai ignoré la présence des armées grâce à quelques flèches aiguisées. Tel que cela avait été prévu, l'attaque fut lancée le 14 à l'aube, tandis que les premiers rayons du soleil pointaient à l'horizon. Une lumière rougeâtre illumina la scène tandis que tous retenaient leur souffle. Prise en étau mais pourtant stoïque, l'armée Erathienne attendait, son nombre étouffant les rires des plus malins qui pensaient remporter facilement la victoire.

On entendit de l'est à l'ouest de magnifiques discours de motivation, certains préférant remotiver une dernière fois leur troupes. La veille déjà, on avait entendu un Capitaine donner du courage aux troupes de Cydonia, une Femme à ses Sentinelles, une Autre à son armée reconstituée avec peine, un Compagnon et sa Reine aux troupes Astorgs et un Templier à ses compagnons d'armes. Tandis que le soleil baignait d'une lumière qui n'augurait rien de bon le champs de bataille, les deux armées se faisaient face. Les Erathiens étaient stoïques, attendant l'ordre d'attaquer et de tuer. Leurs lourdes armures ne semblaient pas les gêner outre mesure et pourtant, elles paraissaient peu enclines aux mouvements, peu être était-ce là leur seule faille ? Leurs armes d'ancienne époque auraient pu faire sourire si elles n'avaient pas été capables de fendre un crâne d'un coup d'un seul. L'impression de malaise, de haine et de néant qui émanait d'eux était palpable même pour un non Sensible. Leur peau blanche comme la neige de l'hiver passé, relevée par leurs barbes brune presque noir de jais donnaient une impression d'avoir à faire à des cadavres. Cette dernière bataille serait décisive et nul doutes que le sang coulerait. Ces terres arides seraient bientôt abreuvées du sang des braves et de leurs ennemis … L'herbe qui avait poussé partout dans la plaine serait bientôt noyée sous un torrent de sang. Les cours d'eau qui jonchaient la plaine de part et d'autre seraient bientôt à leur tour rassasiés par le liquide poisseux mais pour l'heure, le silence régnait. Les ennemis se faisaient face sans un mot, leurs armées bien organisées, leurs rangs bien propres. Seuls les battements de cœur incessants des soldats résonnaient à présent dans ce lugubre décor. Lorsqu'il apparut, plein de force et jaugeant d'un regard satisfait les armées adverses, tous savaient que la bataille ne tarderait pas à débuter.

Guerre, tel était son nom, tel était celui qui sonna la bataille des rois.

La charge fut sonnée après que chaque capitaine, chaque général ou chaque roi ai donné ses ordres. Dans cette lutte pour la survie même du peuple des vivants, seul l'espoir et la détermination sauveraient les âmes de tous ces soldats. Divers chants se firent entendre, divers ordres fusèrent et les belles armées bien rangées se dispersèrent parmi leurs assaillants. Désormais, seule une chose comptait, survivre, protéger ce qu'il restait du peuple des vivants de la folie d'un Dieu sans cœur.

L'arrière.
Sous les pieds des sauveurs de vies se déroulait un tapis vert d'herbe grasse, en face, bien loin derrière le champs de bataille, se trouvait la magnifique cité d'Erathia, qui, tel un phœnix, avait su renaitre de ses cendres en très peu de temps. Une tour se dressait, fière et imposante, droit devant vous et nul doutes qu'elle renfermait bien plus de secrets que son air simple ne le laissait croire. Les Templiers attendaient les blessés qui, ils s'en doutaient tous, arriveraient en masse. La stratégie avait voulu que les Cydiens et les Astorgs aient préféré garder la plupart des leurs avec eux, il était vrai que traverser le champs de bataille ferait des pertes inutiles. Philéa avait promis de les protéger et si elle était au bord de l'accouchement, un soigneur personnel lui permettrait sans doutes de maintenir son étrange champs de force en place lorsque le moment serait venu. Pour l'heure, les troupes étaient devant le groupe de soigneurs, rempart solide et fiable qui permettait à la Reine de conserver pour quelques instants encore ses forces. A ses côtés, Nalween faisait face avec tout le courage qui la caractérisait. Elle avait donné ses ordres et maintenant, nul doutes qu'elle restait là plus de part la présence de la petite Eloween et de part son accouchement récent qu'autre chose. L'heure avait sonné, le destin avait désormais jeté ses dés.


[ Les règles ICI ]
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Reine Amazone
Philéa
Philéa
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Âge : 42
Race et âge : Cydienne de 39 ans
Cité : Muria, cité Amazone
Métier : Politicienne et Sentinelle

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Compétences bonus: Tacticien // Chant // Dressage d'une bête (serpent)
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Re: [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé]
   [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé] EmptyVen 10 Juin - 11:45

La rencontre avec Anatoli et les autres ne s'était pas avérée très fructueuse et Philéa avait eut l'impression de devoir prendre les reines de la discussion du début à la fin pourtant, aucun d'entre eux ne s'en était plains. Dans un premier temps, la Reine amazone était rentrée perplexe à Muria, se demandant si cette stratégie qu'ils avaient convenu de suivre ne serait pas mise à mal par les autres mais finalement, elle ne pouvait que constater qu'ils étaient tous là, tel qu'ils l'avaient prévu. La jeune femme en fut soulagée, si en plus elle devait engager des pourparlers avant le combat, elle n'était pas sortie de l'auberge ! Philéa se contenta donc de rester avec son armée et sa famille le dernier soir. Le voyage avait particulièrement éprouvant et durant ce dernier, l'ancienne Cydienne n'avait qu'une peur, que les autres leur aient fait faux bon et qu'elle mène ses sœurs à une mort certaine. Sans doutes craignait-elle également de ne pas réussir à récupérer sa petite fille, Jelenna, celle pour qui elle avait monté toute cette opération, celle pour qui elle avait accepté de cracher sur son honneur et sa fierté en allant voir les Cydiens. A peine le camps installé, Philéa envoya quelques unes de ses Sentinelles faire le tour pour voir si toutes les armées étaient bien au rendez-vous. La première à revenir fut la Capitaine des Lionnes, Gaya, qui lui affirma que l'armée Astorg était bien présente, suivie peu de temps après par une jeune recrue, Lissa, qui lui confirma également la présence des Cydiens. Une autre lui apprit que la Troupe avait établi son camps également même si cela importait peu à la Reine. A vrai dire, elle avait trouvé la meneuse fort courageuse mais fort mal élevée également. Fière comme elle était, Philéa ne pouvait accepter qu'on lui vole la vedette ou pire, qu'on se permette de s'inviter à une fête à laquelle personne ne vous as convié. Si elle reconnaissait la valeur de Jillian, elle dépréciait son comportement. Enfin, elle se dit que les saltimbanques feraient des bras armés en plus et qu'ils seraient surement utiles, sur ce point, elle était bien d'accord avec la meneuse si charismatique … Les elfes quant à eux avaient plus ou moins suivis le même chemin que l'armée Amazone et de ce fait, malgré leur faible nombre regrettable, Philéa admirait leur courage et leur ténacité. Même si Nalween leur était revenue saine et sauve, ils n'hésitaient pas à la suivre dans ce combat, eux, peuple pacifique par excellence, qui ne participait que rarement aux querelles de leur monde.
La jeune et future mère envoya par la suite Kiera, sa fidèle Chef des Sentinelles, chercher son époux. Si Eléa avait su l'aider à ne pas sentir la douleur durant le voyage, Philéa savait que sa fille ainée se devait de garder ses forces pour la bataille à venir car tous les espoirs de retrouver sa cadette reposaient sur ses épaules. Si la demoiselle devait encore une fois soigner sa mère et apaiser ses contractions ou son épuisement physique, il ne fallait pas être bien intelligent pour comprendre qu'elle ne pourrait pas faire grande chose le lendemain.

« Mère, tu n'es pas raisonnable, tu n'as rien à faire sur ce champs de bataille ! »

« Eléa, je suis Reine, le jour où tu auras cette charge, tu comprendras qu'on ne peut pas abandonner son peuple et son armée pour n'importe quel prétexte. »

Son ainée n'eut pas le temps de répondre pour protester, déjà, la jeune amazone revint avec Jacen sur les talons, et, plus étonnant, avec Jiven. Les deux hommes semblaient soucieux et il ne fallut pas longtemps à son époux pour agacer la dame aux hormones bien agitées. Il était évident qu'elle ne tarderait pas à accoucher mais peu importait. Elle avait prévu cette bataille, avait passé ses nuits à fomenter ce plan, à motiver ses troupes, il était hors de question qu'elle ne participe pas ! Eléa avait tout tenté et à présent, les deux hommes ne manquaient pas de lui rappeler son état de santé, ce qui agaça particulièrement la Dame.

« Etre enceinte n'a jamais été une maladie, je serais sur ce champs de bataille, avec ou sans votre bénédiction. Ce champs de force est notre seul atout, mon état n'y changera rien. J'ai demandé à une de mes soigneuses de rester à mes côtés durant la bataille et je sais qu'une des jeunes recrues elfe est un catalyseur. Je ne prends pas de risques inutiles. »

Philéa avait parlé d'un ton qui n'admettait aucune réplique et elle se rendit compte de l'impact de ses propos, ajoutant d'un ton plus doux à l'attention du vieil ami de son mari :

« Jiven, je ne risque rien mon cher ami, et ma présence sur ce champs de bataille est nécessaire à mes troupes. »

Elle sourit doucement et ajouta, cette fois-ci pour son mari et sa fille :

« Je vais bien, j'ai tout prévu. Je ne laisserais personne m'empêcher de voir notre victoire. »

Le Templier s'éclipsa alors, accompagné de Kiera qui n'avait rien osé rajouter. Philéa savait ce que la Sentinelle pensait mais ne tenait pas à réagir. Comme toutes, elle pensait surement que leur Reine aurait du rester à l'abri de la cité pour accoucher sans risque mais Philéa était têtue, elle avait l'habitude de n'en faire qu'à sa tête et ne souhaitait pas rester à l'abri quand ses sœurs mourraient au combat. Elle avait perdu une enfant, elle ne perdrait pas les siennes sans rien faire. La passivité n'était pas du vocabulaire de la jeune Cydienne. Philéa resta donc seule avec Eléa et Jacen cette nuit-là, par respect ou par inquiétude pour la Reine, peu importait, elle ne voulait pas les voir loin d'elle avant de peut-être les perdre pour toujours.

L'aube se leva tandis que la Reine se sentait déjà fatiguée, elle ne mit pas longtemps à se lever pourtant, gênée par la rondeur de son ventre et la lourdeur de ses jambes. Combien de kilos avait-elle pris ? Elle était bien incapable de le dire, mais elle en avait pris suffisamment pour les sentir, une dizaine surement. La Cydienne enfila en silence une robe couleur crème puis des bottes de cuir adaptées aux nouvelles formes de ses jambes et de ses mollets. Le cœur serré, elle saisit l'arc de sa cadette et les flèches, ce dernier était un peu petit pour elle mais peu importait, le principal était qu'il constituerait une bonne défense pour le cas où les Erathiens perceraient leur murailles ! Ce fut le cœur battant mais déterminée qu'elle sortit de la tente, la démarche paraissant assurée malgré ses pas désordonnés dus au changement de centre de gravité avec le grossesse. D'un regard, elle balaya l'ensemble de ses troupes et lut plusieurs émotions sur le visage de ses Sentinelles. Certaines étaient excitées, d'autres anxieuses et pour les dernières, les plus jeunes, apeurées. C'était son rôle en tant que Reine que de motiver ses troupes, elle se planta donc devant elles et attendit que le silence règne dans l'assemblée pour prononcer ce qu'elle espérait être un discours encourageant. Usant de l'ensemble de son charisme, Philéa débuta son monologue :

« Mes chères sœurs, nous sommes à l'aube d'un jour nouveau. »

A présent, elle savait avoir capté toute l'attention de ses Amazones.

« Je ne vous mentirai pas, le sang va couler à flots aujourd'hui mais n'ayez crainte, ensemble, nous vaincrons l'ennemi. Muria est la cité des femmes libres, reconnue comme telle par les puissants de ce monde, honorons notre parole ! Honorons nos ancêtres qui se sont battues pour ces terres. Laisserez-vous Azael fouler un jour de plus les terres de nos aïeux ? Vous êtes le peuple amazone, celui dont tous se souviendront comme étant le vainqueur de la plus grande bataille qu'Azthia n'ai jamais vu. Je suis fière d'être à vos côtés aujourd'hui et rassurée de vous savoir là pour moi. »

Elle se tut un instant, sentant que ses mots trouvaient écho dans l'esprit de ses troupes. Les visages des plus jeunes semblaient à présent démontrer une certaine fascination et un certain courage qu'elle savait présent dans chacune de ces femmes.

« Eléa, ta sœur t'attend. Ramène-la moi. »

Le ton était plus dur, plus pressant et la princesse obéit, ne manquant pas de lui rappeler une nouvelle fois de faire attention à elle. Philéa la regarda s'éloigner avec fierté et lorsqu'elle eut disparu de son champs de vision, elle ajouta à l'attention de Kiera :

« A présent, la bataille nous attend. Ayez foi mes sœurs et cette bataille sera une victoire. »

Une clameur générale accompagna les dernières paroles de la Reine qui se dirigea vers les soigneurs, laissant le soin à Kiera de gérer le reste selon leur plans. Une fois arrivée sur place, Philéa s'inclina légèrement avec politesse devant Nalween qui semblait l'attendre.

« Ma chère Nalween, je suis ravie de combattre à tes côtés. Te sens-tu prête ? »

Ce n'était pas par moquerie que Philéa avait posé la question et son ton posé et inquiet le prouvait. Elle savait tout simplement que le peuple elfe n'était pas un peuple querelleur et que Nalween, en tant que Grande Prêtresse, avait été élevée comme une telle, loin des violences de son monde. Les derniers évènements avaient surement eut un impact sur le caractère de la Prêtresse mais quand bien même, beaucoup devaient douter de sa présence, tout comme beaucoup doutaient que la présence de Philéa soit judicieuse dans son état. Philéa attendait la réponse de la jeune elfe lorsque son regard se posa sur une petite fille accompagnée d'un étrange homme. Ces deux venaient visiblement d'arriver car ils semblaient éviter le reste des troupes et la petite avait un regard affolé. La gamine devait être à peine plus âgée que Jelenna et la Reine ne put s'empêcher de trouver le comportement de l'homme intolérable et irresponsable. Pourtant, elle était intriguée, aussi, elle préféra demander à Nalween si elle connaissait l'étrange couple.

« Dis moi ma chère, connais-tu cette petite et celui qui l'accompagne ? Elle ne devrait pas être là à son âge, comme bon nombre des nôtres ... »
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ExNalween
ExNalween
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Re: [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé]
   [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé] EmptyDim 3 Juil - 3:18

Il était temps. C’est la phrase qui sortit de la bouche de la Prêtresse à la veille du départ de l’armée. Un capitaine à ses côtés approuva, arguant que les troupes à savoir une centaine de volontaire étaient prêtes. A son retour d’Erathia, la Prêtresse avait trouvé la Cité encadré par le vieux Druide qui lui avait appris que la princesse Eléa avait repris la situation militaire en main. Nalween se rappela avoir eu une bouffée de gratitude pour le peuple de Muria qui avait eu la bonté de ne pas laisser sombrer les Silmariens alors que leur alliance ne les obligeait en rien à leur fournir une aide aussi précieuse en ces temps troublés.
Lorsque la Prêtresse fut chargée de coordonner les efforts, les rôdeurs furent d’une grande aide à la Dame, ces derniers ayant survécu à l’attaque de Mort, ils durent leur survie à leur vie sylvestre et après son entretien avec Zed l’ancienne Grande Prêtresse s’était énormément reposée sur eux et leur expérience du combat pour former les Elfes qui désiraient se battre. A l’appel de se relever et de prendre les armes pour défendre les leurs, nombres d’elfes avaient répondu présent. Des forgerons se révélèrent de redoutable manieur de feu, des taverniers pouvaient givrer sans bouger d’un pouce des surfaces incroyables et des écuyers apprirent en redoublant d’effort à se perfectionner à l’arc ou à l’épée le plus souvent sans compter les innombrables soigneurs et prêtres qui ne seraient pas de trop. Mais les combattants étaient peu et la Prêtresse ne se sentit pas l’âme de saigner encore plus sa Cité déjà en convalescence ainsi se concentra-t-elle sur les meilleurs dans leur art et les plus expérimentés rejetant doucement l’aide des plus jeunes. Beaucoup d’adolescents avaient vu tomber leur père ou un frère à l’arrivée de Mort et leur volonté de les venger était compréhensible mais il n’était pas concevable d’envoyer des âmes en deuil à ce qui serait un suicide. Souvent elle se confronta à un refus catégorique de renoncer, mais même sans la légitimité que lui conférer l’âme de la Déesse les elfes ne parvenait pas à douter d’une dirigeante qui avait été désigné par Silmaria elle-même.

Pourtant, le doute avait toujours été présent dans l’esprit de la Dame ces dernières semaines alors qu’elle préparait les siens à l’affrontement. A croire que son plus fidèle compagnon n’était pas décidé à la quitter même soulagée du poids qu’était sa fonction précédente mais lorsqu’elle contempla par la fenêtre les hommes et les femmes rassemblaient sur la place principale ce sentiment sembla s’envoler pour laisser place à la certitude et à la détermination. Les Elfes ne feraient pas défaut aux autres peuples lors de cette bataille, leur nom ne serait pas absents des récits historiques. Ce n’était pas qu’une question d’orgueil mais son peuple désirait agir avec honneur et l’immense fierté que la Prêtresse avait pour les siens la retenait de faire quoi que ce soit qui les empêcherait d’accomplir leur devoir.
Elle entendit Zed l’appeler alors qu’elle était perdue dans ses pensées et lorsqu’elle tourna son regard vers lui il avait ce sourire énigmatique alors qu’il la contemplait, sourire qui fit prendre une inspiration à la Prêtresse qui pour le coup s’empêcha de lever les yeux au ciel ou de lui lançait un regard assassin. Avec la maturité, lui était venu un contrôle de soit même qui lui permettait de rester neutre même face à l’éternel sourire sibyllin de Zed qui vous rappelez combien il savait percer les individus à jour.

Congédiant les Capitaines à l’exception de Nara à laquelle elle fit signe de partir en éclaireur rejoindre les Amazones, elle sortit peu après la glaciale ranger et rejoignit en quelques pas ses appartements, poussant les diverses portes par automatisme, plongée qu’elle était dans ses pensées pour finir dans une pièce adjacente à la sienne où tricotait une nourrice à côté de deux berceaux. Nalween rejoignit prudemment ses enfants endormis, n’osant pas les prendre au risque de les réveiller et en leur caressant la joue du bout des doigts elle pria Silmaria de permettre qu’elle puisse les regarder grandir dans un monde en paix. S’arrachant à la contemplation de ses deux merveilles, elle se tourna vers la nourrice à laquelle elle murmura :


« Prenez soin d’eux jusqu’à mon retour »

Avant de faire un pas en arrière et de se retourner pour quitter la pièce. Elle passa aussi voir James qui en revenant des Montagnes avait attrapé une sorte de pneumonie qui l’avait complétement vidé de ses forces, et s’il était aujourd’hui en convalescence il était encore trop faible pour quitter Silmarie.

Et ce fut l’heure du départ. La Prêtresse émergea des bâtiments et un des palefreniers lui apporta son bel étalon immaculé sur lequel elle monta avec la même aisance qu’avant sa grossesse. Un porte étendard rejoignit la Dame alors qu’elle faisait signe de donner l’ordre du départ qui vu relayé par un autre de ses hommes. La route se fit sans encombre et quelques elfes rejoignirent le cortège qui les menait doucement vers Erathia. Au regard interrogateur de la Prêtresse quant à l’identité de ses femmes, le Capitaine survivant et un promu répondirent par « Médecins » ce qui apaisa la Dame. Les guérisseurs seraient sous ses ordres et à l’arrière elles ne risqueraient pas grand-chose sous la protection des soldats, leur aide était donc la bienvenue. Enfin Erathia et ses plaines arides se dressèrent devant les troupes elfes et mettant pied à terre la Prêtresse contempla les armées qui s’étaient massaient sur la colline, ses volontaires à leur tour dressèrent leur tentes, aiguisèrent leur lame, prièrent leur Dieu ou toutes autres choses que l’on fait avant de périr. Pour sa part la Prêtresse se retira sachant que pour elle la nuit de serait pas aussi longue que pour les autres et il fallait préparer sa sortie pour le bien de sa réussite.

Combien de temps avait-elle dormi ? Une heure ? Deux ? Trois ? Dans tous les cas, le mal de tête sans doute dû à un marteau imaginaire qui lui labourait le crâne s’effaça lorsqu’elle se rappela des bras qui l’entouraient. IL était à ces côtés, sain et sauf et encore une fois elle devait s’arracher à lui sauf que cette fois elle n’avait pas ce poids écrasant sur les épaules qu’avait été pour elle son titre en se souciant de ce qu’aurai fait une Grande Prêtresse digne de ce nom à sa place, elle pouvait faire face aux siens et de combattre à leur côté en tant que Nalween, juste Nalween. La Prêtresse ne savait pas ce que compter faire Tutnesi sa présence aurait été la bienvenue du fait du courage que pouvait amener sur un champ de bataille un prêtre du Bénu doublé d’un homme aussi charismatique et d’un tacticien hors pair et elle était trop préoccupée par la bataille pour avoir le temps de s’en soucier. Se redressant, elle déposa un rapide baiser à ce dernier avant de se lever, passant une robe azur alors que des caméristes coiffaient ses cheveux en un chignon d’où s’échappait des tresses et des mèches rebelles et la Prêtresse une nouvelle fois retrouva son épée à sa hanche comme la nuit passée.

Franchissant le seuil de sa tente, elle chevaucha à nouveau Aulë et se fraya un chemin entre les lignes alliés pour rejoindre le front. Son regard se perdit un instant bref sur Erathia avant que la Dame fasse face à ses troupes. Faisant trottait son cheval le long de ses lignes, elle parla aux siens, soucieuse de raviver l’étincelle qui animait chacun d’entre eux.


« Fils et Filles de Silmarie, aujourd’hui nous allons nous battre, nous battre pour défendre ce qui nous est cher. Je vois la flamme qui brille dans vos yeux, une flamme d’espoir, l’espoir de vaincre et en vous battant pour la liberté, votre liberté cette flamme s’embrasera, calcinera vos ennemis et tous ceux qui se dresseront sur votre passage. Battez-vous, battez-vous et gardez foi car vous n’êtes pas seuls, Silmaria veille sur chacun de ses enfants. Aujourd’hui, la destin vous appartient. »

La Prêtresse fit faire un demi-tour à son cheval et lui fit parcourir les lignes elfes cherchant dans les yeux de ses frères et sœurs une réponse à son discours et elle y vit le courage, l’amour de leur patrie et leur foi écrasant la peur. Alors la jeune elfe éleva la voix et à plein poumons entonna un chant guerrier que ses troupes reprirent dans des claquements de boucliers et des cris d’excitation.

« La victoire est à la portée de vos doigts, faites en sorte qu’elle soit votre », conclua t-elle avant de rejoindre l’arrière presque à regret passant le flambeau aux Capitaines.

Mettant pied à terre, la Prêtresse appela un des coordonnateurs pour une sempiternelle vérification totalement inutile, mais l’attente lui était insupportable et dire à ses hommes de combattre alors qu’elle-même était confinée à l’arrière avait le don de l’agacer. Heureusement Nalween n’eut pas à ronger son frein bien longtemps, elle fut rapidement rejointe par Philéa et s’inclina à son tour pour répondre à son salut. Un doux sourire étira les lèvres de Nalween comme pour rassurer la Reine Amazone sur son état. Elle avait conscience de la différence d’âge qui les séparait et savait aussi par conséquent la présence de la Dame rassurante aussi bien pour les amazones que pour les elfes qui avaient pu compter sur le peuple sylvestre lorsqu’il était en difficulté.

« Tout l’honneur et pour moi Philéa, je ne te remercierai jamais assez pour ce que la princesse à fait pour mon peuple en ces temps de troubles. »

Prête ? Oui et non, comme la plupart des troupes amassées sur la colline et dans la plaine. Elle savait par Zed le plan minutieux qu’avait conçu la Reine Amazone lors de la réunion des dirigeants mais le déroulement de la bataille n’était couché sur aucun papier et l’incertitude régnait sur le cœur de la Dame malgré sa foi en les siens.

« N’aie pas de crainte pour moi, mon épée a déjà fait couler le sang et je n’aurai pas de remords à tuer ses soldats sans âme. » Tournant son regard vers le champ de bataille elle rajouta dans un murmure, « Mes peurs les concernent eux, je déteste me savoir à l’abri lorsqu’ils tomberont pour défendre notre monde. »

Tournant son regard vers Philéa et sa grossesse évidente elle rajouta précipitamment.

« Pardonnes-moi, je sais que tu partages ce sentiment il était maladroit de ma part de l’évoquer. »

Préférant se taire plutôt que de faire une nouvelle bourde, après tout la situation était plus que délicate pour la Reine son époux étant sur le front, son aînée dans la bataille et au secours de sa cadette et cette dernière aux mains d’Azael, la Prêtresse fut néanmoins tirait de son silence par Philéa qui l’interrogeait sur une enfant et suivant la direction que lui indiquait la Reine la Prêtresse croisa le regard de la petite. Dire que Nalween était pâle était une évidence, mais en comprenant que la Grande Prêtresse en personne était à portée de vue d’Azael eut le mérite de la faire opter pour un teint cadavérique. Estomaquée, elle dut papillonner des yeux pour comprendre que ce n’était pas une hallucination et la bague aux doigts de la petite lui fit comprendre qu’elle était bien réelle. Autant dire que la vision du rôdeur ne la rassura pas, rappelons-nous qu’elle avait vu l’apocalypse et que ce dernier s’y trouver ensanglanté.

« En effet, tu as sous tes yeux la nouvelle Grande Prêtresse de Silmaria. », murmura t-elle trop perturbée pour ne pas élever plus la voix et pour que seule Philéa perçoive ses mots. « Zed la confiée à un inconnu pour qu’il la dissimule aux yeux du monde, Azael la cherche et je crains de ce qu’il pourrait advenir s’il savait sa présence sur le champs de bataille ».
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Reine Amazone
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   [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé] EmptyJeu 7 Juil - 10:17

De toutes les reines sur ce vaste monde d'Azthia, Philéa était connue pour être la plus têtue certes, mais également pour être la femme la plus déterminée pour obtenir la liberté de son jeune peuple. Pour se faire, la souveraine s'était bien souvent illustrée sur le champs de bataille, en tant que Sentinelle comme en tant que reine du peuple Amazone. Une fois n'était pas coutume, cette bataille ne se déroulerait pas sans elle malgré son état. Comme elle avait su l'affirmer à Jacen la veille, la vie de leurs enfants ne serait pas mise en jeu si elle restait à l'arrière avec les blessés et les soigneurs. En tant que dirigeante, la Cydienne savait pertinemment qu'elle ne pouvait pas laisser son peuple seul face aux ténèbres. D'un regard, elle balaya l'assemblée tandis que la Grande Prêtresse s'occupait des derniers préparatifs. Une fois que Nalween eut fini et qu'elle eut pris conscience de sa présence à ses côtés, elle lui affirma sa gratitude pour les services rendus par Eléa lors de sa disparition. Philéa sourit à son tour, fatiguée d'avance de la bataille qui allait se jouer. Triste spectatrice parmi les acteurs ne put-elle s'empêcher de penser.

« Il était de notre devoir d'honorer notre alliance et de ne pas laisser sombrer ton peuple dans l'oubli ma chère Nalween. Que ma fille ai su prendre les bonnes décisions me ravie, elle est donc sur le chemin pour me succéder. »

Philéa était quelque peu fière de sa fille ainée, si cette dernière faisait encore de nombreuses erreurs, si elle n'était encore qu'une adolescente pleine de ressentiments et de colère à son égard, ce qu'elle avait sans doutes mérité de part ses choix et qu'elle comprenait en tout cas, la reine Amazone ne pouvait que constater que la jeune princesse grandissait chaque jour et prenait bel et bien le chemin de sa succession. Ce serait donc avec moins de craintes pour l'avenir que Philéa laisserait le trône à Eléa le moment venu. Les remerciements de Nalween n'étaient qu'une preuve de plus du chemin parcouru par la jeune héritière, force était de constater qu'elle avait grandi plus vite que ne l'avait espéré Philéa. Preuve en était qu'elle avait pris ses responsabilités en acceptant d'aller chercher Jelenna et la jeune mère ne pouvait que lui en être reconnaissante car étant donné son état, il lui était impossible de faire quoi que ce soit pour tirer sa cadette de ce mauvais pas. Elle n'était une fois encore qu'une simple spectatrice parmi les acteurs de cette bataille.
Nalween en était une autre.

La jeune Prêtresse avait bien changé. Les rumeurs à son égard l'avaient toujours présentées comme une enfant apeurée par le monde extérieur, peu sure d'elle et trop pieuse pour se jeter à corps perdu dans une quelconque bataille. Aujourd'hui, la reine Amazone voyait essentiellement en elle une femme pleine de courage, farouchement attachée à son peuple. Comme toutes les femmes de ce monde, Nalween était devenue actrice de son propre destin. Ses traits, devenus plus surs et plus inquiets que par le passé, ne détrompaient pas Philéa, la jeune elfe avait grandi elle aussi et en affrontant le monde, elle avait vaincu ses propres peurs. Tout le monde changeait, ce n'était pas un mal. D'un regard, l'amazone suivit celui de la Grande Prêtresse avant de sourire tristement. Nombreuses seraient les victimes de ce combat mais leur victoire était assurée, Philéa n'en doutait pas. Elle ne pouvait pas douter.

« Personne ne sera à l'abri ma chère Nalween. Nous tomberons ou nous vaincrons ensemble, il n'y a nulle honte à être ici plutôt que sur le champs de bataille. »

Avec un sourire qui ne ressemblait au portrait qu'on peignait d'ordinaire d'elle, Philéa ajouta :

« J'ai confiance en chacune de mes amazones comme tu as foi en chacun de tes soldats. Nous sommes tous des enfants de cette terre et nous le prouverons. Ceux qui tomberont n'en seront que plus honorés par ceux qui resteront. Il faut avant tout penser aux vivants. »

Philéa tentait de se convaincre elle-même en affirmant ce genre de choses car elle savait pertinemment que si Jacen ou ses filles venaient à disparaître, elle ne pourrait s'en remettre. Pour l'heure, la Cydienne préféra effacer cette éventualité de sa mémoire et porter toute son attention sur la petite fille qui se trouvait non loin d'elles. A sa vue, Nalween sembla presque avoir un malaise ce qui bien évidemment étonna la reine Amazone. Soit cette enfant avait un lien de parenté avec la Grande Prêtresse qui exprimait ainsi sa peur de la voir blessée, soit quelque chose d'autre se cachait derrière ce comportement. Philéa préféra néanmoins attendre que la jeune elfe prenne la parole plutôt que de l'accabler d'avantage.
Lorsque Nalween lui dévoila l'identité de la petite fille, Philéa cru un instant que le monde venait de s'arrêter. Ainsi, l'âme de Silmaria n'habitait plus le corps de la Grande Prêtresse Nalween ? Outre cette information capitale qui lui avait échappé, que faisais la petite fille sur le champs de bataille si la manœuvre consistait à l'éloigner d'Azael ? Une incompréhension flagrante se peignit sur les traits de la reine Amazone tandis que son regard médusé passait de Nalween à la petite fille. Il fallut quelques minutes à la Dame pour reprendre ses esprits. Abandonnant malgré elle Nalween, elle se dirigea vers l'homme censé dissimuler l'enfant aux yeux du monde. Sans même se présenter, Philéa s'adressa à l'inconnu :

« La Grande Prêtresse et moi-même allons prendre cette enfant sous notre aile quant à vous, votre mission sera de protéger les derniers bastions de notre défense. »

L'homme sembla hésiter, comme s'il était prêt en réalité à répliquer ou à confier l'enfant à quelqu'un d'autre. Pour sa part, Philéa le trouvait totalement inconscient aussi, elle se permit d'insister. S'il était assez fou pour mener la petite fille jusque là, aussi prêt de ses ravisseurs, dans ce cas, il pouvait la lui confier. Au bout de quelques minutes, l'homme céda et leur laissa l'enfant. La jeune reine amazone prit la petite fille par la main tandis que son visage n'exprimait que colère contenue pour tant d'inconscience et inquiétude. Elle força la petite fille à se diriger vers Nalween et ajouta d'une voix entendue :

« Ma chère Nalween, je crois que cette enfant sera mieux protégée entre tes mains. »

Sans attendre, la Dame chercha du regard son soigneur personnel avant d'appeler d'un ton sec :

« Sophia ! »

Une jeune amazone apparut, âgée tout au plus de vingt cinq ans, l'air stressée et désolée. Elle s'inclina avec respect devant la reine Amazone et la Grande Prêtresse et interrogea du regard Philéa. Cette dernière lui expliqua que le moment était venu et la jeune femme posa donc ses mains sur l'épaule de la souveraine tandis que cette dernière fermait les yeux. Cherchant au fond d'elle sa concentration, la Cydienne n'eut aucun mal à trouver le calme avec Sophia qui soignait ses maux. Sans doutes la présence des catalyseurs aidait-elle également la jeune femme. A Cydonia, leur présence lui avait permis d'étendre sa protection à l'ensemble des soigneurs ce qu'auparavant elle n'avait jamais été capable de faire pour un si grand nombre. Malgré sa grossesse, Philéa savait que les soins de l'amazone lui permettraient de réitérer le même stratagème.
Une légère brise s'éleva tandis que le pouvoir de la reine Amazone se mettait en œuvre. Elle s'intensifia rapidement sous le regard des soigneurs, sans doutes inquiets bien que certains aient déjà assisté à la mise en place de sa tornade protectrice. Son champs protecteur plus exactement car contrairement à une tornade, il n'avait pas le côté assourdissant. La tornade se mit petit à petit en place, tant et si bien que lorsque la première épée s'entrechoqua, nul ne pouvait plus ni entrer ni sortir sans le bon vouloir de sa Majesté.

Fatiguée mais beaucoup moins qu'elle ne l'aurait cru, Philéa tourna son visage vers l'enfant avant d'ajouter :

« Désormais, nul ne pourra t'atteindre tant que je n'en déciderai pas autrement. »

La détermination dont faisait preuve Philéa était sans faille. Il fallait être inconscient pour laisser cette enfant aussi prêt de celui qui lui voulait du mal et la seule chose que la reine amazone pouvait faire pour la protéger était de la maintenir près d'elle. Pour le reste, Nalween devrait gérer seule car maintenir la tornade en place aussi longtemps prendrait la plupart de l'énergie de la Dame et Philéa comptait bien se servir de celle qu'il lui restait pour rester attentive au moindre changement, à la moindre éventualité ou encore, pour enfoncer une des flèches de Jelenna dans le corps pourri d'un Erathien !

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Re: [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé]
   [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé] EmptyDim 10 Juil - 15:42

Malgré son jeune âge, la jeune elfe avait vu de nombreuses horreurs, elle avait côtoyé à plusieurs reprises la mort sans que jamais cette dernière ne puisse l'emporter. A de nombreuses reprises également, ses parents ou d'autres adultes tout aussi attentionnés avaient tenté de lui faire oublier la douleur de la perte d'un être cher seulement, il n'y avait eut aucun adulte ce jour-là pour lui faire oublier la mort de ses parents et de son frère. Eloween n'était pas triste, inconsciente encore du fait de son jeune âge de ce qu'était la mort.

Depuis qu'une étrange femme l'avait privée de ses parents et de son ainé, la petite Eloween avait trouvé refuge derrière la cape de Thingol, un rôdeur venu à Silmarie pour des raisons que l'enfant ignorait et ne cherchait pas à savoir. La main tendue qu'elle avait saisi ce jour-là lui avait suffit à retrouver un minimum de calme et de stabilité, tout ce qui jusque là manquait à l'enfant depuis le passage de ce que les adultes avaient appelés « un Cavalier ». Eloween était trop jeune pour comprendre ce genre de choses, elle savait simplement que sa famille avait fait un long voyage et qu'elle ne pourrait pas la revoir avant un moment. Voilà tout ce que la petite elfe avait compris depuis que sa vie tranquille dans la cité elfique avait été mise sans dessus dessous. Durant les dernières semaines, elle avait suivi l'Astorg sans voir d'autres personnes que ce vieil elfe nommé Zed, qui lui avait remis une bague étrangement attirante et avait parlé de « Grande Prêtresse » en la désignant.

Eloween ignorait encore qui était la Grande Prêtresse, une fois, elle avait entendu son grand frère lui dire qu'il s'agissait de Nalween mais d'après Thingol et ce vieil elfe, la Dame ne l'était plus. Dans ses souvenirs, seul le dernier voyage pouvait conduire l'âme de Silmaria en dehors du corps de sa Prêtresse, c'était du moins ce que Idril lui avait expliqué par le passé ou du moins, ce dont elle se souvenait. La petite fille n'avait vu qu'une seule fois la belle Nalween dans l'autel de la déesse et ce souvenir, précieux à ses yeux, était resté gravé dans sa mémoire malgré les troubles récents de cette dernière suite aux différents chocs émotionnels qu'elle avait subi. La Dame avait-elle perdu son chemin sur les routes du dernier voyage ? Eloween espérait que non, son cœur se serrait chaque fois qu'elle pensait à cette éventualité qu'était de ne plus voir la belle Nalween.

Cette nuit-là, Eloween s'endormit, épuisée d'avoir marché toute la journée comme de ce qu'elle avait vu. Pourtant, la petite elfe qui ignorait tout de sa destinée fit un rêve des plus étranges et au matin, elle eut la conviction qu'elle devait demander à son père adoptif de se rendre à Erathia, un nom murmuré par la voix d'une femme à laquelle elle accordait ses pensées par moment dans la journée. La belle Nalween avait visité ses rêves, tout comme Ayaween.

« Thingol, j'aimerai me rendre à Erathia. »

La voix de la petite elfe avait fait sursauté l'Astorg tout autant que sa demande farfelue. Aller à Erathia ? Visiblement, la petite fille avait perdu la tête ! Sans doutes les festivités pour son récent anniversaire l'avait-elle perturbée parce que là, elle voulait carrément se jeter dans la gueule du loup ! Le guide réagit négativement et vivement à sa demande mais la petite n'en démordait pas. Thingol ne pouvait sans doutes pas comprendre ce qui animait la jeune Eloween, ce qui la poussait à agir.

« Thingol, je dois y aller, s'il te plait ! »

Les charmes de l'enfant étaient incontestables mais ils ne fonctionneraient pas cette fois-là. Thingol avait la mission de la protéger, ce qu'ignorait Eloween bien entendu mais pour autant, il ne pouvait pas la laisser au beau milieu de l'armée du dieu qui en voulait à sa vie. Sa sécurité, plus que compromise, serait impossible à assurer ! Pourtant, lorsque la petite fille ajouta avec ferveur :

« Thingol, c'est mon destin qui me pousse à aller là-bas, tu ne peux pas t'y opposer. »

Etait-ce vraiment la petite elfe qui parlait ? Eloween elle-même n'aurait su le dire mais après le rêve qu'elle venait de faire, nul doutes possible que la demoiselle devait se rendre dans cette cité du nom d'Erathia. Son destin l'y appelait.

Dans son rêve, la douce Eloween s'était éveillée vêtue d'une robe immaculée, chatouillée par l'herbe mouillée par la rosée d'un matin de printemps. En ouvrant les yeux, elle avait constaté qu'elle se trouvait dans une plaine. Face à elle, sur un lac à l'eau limpide, un cygne la fixait du regard. La jeune elfe se sentit attirée par l'animal et partit donc dans sa direction. A peine fut-elle à quelques pas de lui que le bel oiseau prit son envol. Déçue, l'enfant se retourna et vit alors la silhouette d'une femme elfe se dresser devant elle. Surprise mais attirée une nouvelle fois par la Dame, elle saisit la main que cette dernière lui tendait.

« Ma douce enfant »

Ces quelques mots avaient suffi à convaincre Eloween et elle avait suivi la jeune femme. Le temps ne semblait pas s'écouler dans ce paysage et lorsqu'elles s'arrêtèrent, Eloween sentit une douceur l'envahir. Face à elle, Nalween se tenait, droite et fière, et derrière elle, se trouvait l'armée de Silmarie. Les morts côtoyaient les vivants mais cela, la petite elfe l'ignorait. Seule comptait cette immense armée et cette main tendue dans sa direction. La main d'Ayaween lâcha celle de la petite et l'autre la poussa délicatement en direction de l'avenir. Eloween attrapa la main de Nalween qui lui souriait avec douceur.

« Vois l'avenir mon enfant, il n'appartient qu'à toi. »

La petite fille s'était réveillée avec la sensation de devoir se rendre à Erathia. Ce mot lui était resté dans la bouche à son réveil. Elle se sentait bien, enveloppée de douceur, comme si quelqu'un ne cessait de veiller sur elle, caché dans l'ombre. Comme si un ange gardien avait décidé de la protéger corps et âme. Cette sensation de quiétude lui était si agréable …
Et si lointaine maintenant qu'elle se trouvait sur le champs de bataille.
Les armées étaient alignées, prête au combat. Eloween ne comprenait pas pourquoi tout ne s'était pas passé comme dans son rêve. Avait-elle commis une erreur ? Sa présence avait suscité beaucoup de murmures ainsi que la colère d'une femme qu'elle ne connaissait pas. Thingol fut écarté d'elle et l'enfant retint avec peine se larmes. La jeune femme aux rondeurs agréables et à la beauté fulgurante ne lui voulait pas de mal, elle le sentait, c'était sans doutes pour cette raison qu'elle avait saisi sa main tendue. L'enfant suivit la belle dame et que ne fut sa surprise que de voir Nalween à ses côtés. Elle se souvenait de la beauté de la Dame et surtout, de sa sagesse. Sans hésiter, Eloween se plaça aux côtés de la Grande Prêtresse et ajouta :

« Grande Prêtresse, je vous ai vu en rêve ! » ne put-elle s'empêcher de lui dire, enthousiaste mais consciente qu'elle ne pouvait le hurler sur tous les toits.

La petite fille ne comprenait pas vraiment ce qui allait se jouer. Autour d'elles s'étaient dressées une sorte de champs de force ou quelque chose comme cela qui, d'après la dame dont elle ignorait le nom, empêcherait quiconque d'entrer pour lui faire du mal. Mais pourquoi voudrait-on lui faire du mal ?

« Grande Prêtresse Nalween, pourquoi on voudrait m'atteindre ? Je ne suis qu'une enfant … Pourquoi ils sont tous armés ? C'est quoi ce bruit ? Et pourquoi je me sens toute triste tout à coup ? »

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Re: [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé]
   [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé] EmptyJeu 14 Juil - 6:43

Les mots de la Reine à ses côtés, pleins de sagesse l’apaisèrent malgré qu’elle est toujours du mal à affronter du regard le champ de bataille et ses morts, la Prêtresse en connaissait la nécessité et ainsi se contenta d’elle d’acquiescer. Pourtant, l’Ancienne Grande Prêtresse ne pouvait s’empêcher de penser que les morts n’auraient que faire des honneurs des vivants ils ne les percevraient pas dans la mort. L’interruption de Philéa lui désignant la petite l’avait pétrifiée, Nalween ne pouvait s’empêcher de fixer la nouvelle Grande Prêtresse, ses cheveux bruns, ses yeux mordorés…sa bague. Nul doute quant à son identité pourtant l’ancienne réincarnation était partagée sur la conduite à suivre. Zed lui avait explicitement signifiait qu’elle n’était pas en lieu sûr à Silmarie et la pourriture de Dieu qu’elle avait croisé avait suffi pour achever de la convaincre mais si elle devait se cacher, pourquoi dès lors l’emmener sur un champ de bataille au plus près du danger, au plus près du Dieu Maudit ? Les questions, sans réponse, tourbillonnaient dans son esprit, n’y trouvant pas de réponses alors que la Prêtresse demeurée statufiée. Nalween sentait à peine le regard de Philéa la dévisageait tant elle était occupée à démêler les fils de l’énigme que représentée la présence de la Grande Prêtresse ici. Elle sentit la Reine Amazone se mettre en marche à ses côtés et la vit alors parler au rôdeur, le même que Nalween avait rencontré à Silmarie il y avait des mois, une année si elle se souvenait bien de tout cela. Trop abasourdie pour tiquer au titre qui n’était plus le sien, Nalween vit avec soulagement Philéa convaincre le rôdeur et alors que Thingol se préparait au combat, la Grande Prêtresse regagnait les lignes arrière à l’abri des combats. Quelle âge pouvait-elle avoir quatre, cinq ans tout au plus ?

Philéa une fois revenue auprès d’elle lui confia l’enfant qui un sourire sur le visage prit la main de l’Ancienne Grande Prêtresse qui lui rendit son sourire. Elle était la nouvelle Silmaria, elle le
sentait, par sa douceur, par l’aura apaisante qui émanait de la petite et par l’espèce de volonté que l’on pouvait lire dans ses yeux d’enfants. Si Nalween était sûre d’une chose, c’est que son monde n’avait jamais connu la certitude, son doute et ses craintes avaient été omniprésentes et pour cela elle se surprit à envier l’enfant, sentiment qu’elle écarta d’un geste. Son ancienne charge ne lui avait jamais sied, hors de question d’avoir de quelconque regret quant à sa disparition.

Reprenant contenance, la Dame Elfe vit Philéa quérir une soigneuse, nullement étonnant en vue de sa grossesse qui devait l’affaiblir au même stade Nalween se souvenait être alitée dans sa chambre sans parler de son état mental qui n’avait pas été au beau fixe, et pourtant cela n’empêcha pas la Reine Amazone de faire se lever un fort vent qui avant que la tornade ne se mit, obligea la Prêtresse à reprendre ses appuis sur le sol, légèrement déséquilibrée. Malgré la protection qui était à entendre Philéa sans faille, les soigneurs pouvaient aisément voir à leur pied le champ de bataille et aussi entendre à loisir le tintement des épées qui fit relever son menton de défiance alors que Philéa rassurait la petite et dans d’autres circonstances la colère contenue dans sa voix aurait fait sourire Nalween. Mais la Reine était plus coutumière au champ de bataille qu’elle ne l’était elle mais au final peu importait : Pour la petite fille elle ne devait pas laisser transparaître la difficulté de l’épreuve qui se dressait devant elle. L’épée à sa taille n’attendait qu’à être sortie de son fourreau décoré d’argent, le chant de l’acier ne demandait qu’à retentir mais elle devait se tenir à sa résolution de rester à l’arrière d’autant plus à présent que la petite se dressait à ses côtés.


« Grande Prêtresse, je vous ai vu en rêve ! »

Le regard de la Prêtresse glissa vers la petite qui a qui on avait visiblement pas encore expliqué que c’était non plus Nalween mais bien elle la nouvelle Grand Prêtresse. Mais ce fut le reste qui fit froncer les graciles sourcils de la belle Dame. Si elle l’avait vu en rêve, il devait y avoir une raison et en vue de son enthousiasme ce ne devait pas être juste un simple rêve ou peut-être que si simple songe d’une orpheline en perte de repère mais dans la première hypothèse cela expliquerait sa présence ici et prouverait que Zed n’avait pas commis la pire des bourdes en confiant la petite à un inconscient. Décidée à faire le clair sur cette histoire, l’elfe aux cheveux d’ébènes se pencha légèrement vers Eloween avant de de lui répondre de sa voix musicale et maternelle :

« Qu’as-tu vu ma grande ? C’est la raison de ta présence ici ? »

Court répit dans tous les cas avant que la petite ne reprenne.

« Grande Prêtresse Nalween, pourquoi on voudrait m'atteindre ? Je ne suis qu'une enfant … Pourquoi ils sont tous armés ? C'est quoi ce bruit ? Et pourquoi je me sens toute triste tout à coup ? »

La Prêtresse pinça les lèvres, presque inconsciemment alors que l’enfant la pressée de question. Elle était trop jeune, bien trop jeune pour lui déclarer de but en blanc comme on l’avait fait pour elle qu’Azael voulait récupérer l’âme de Silmaria et comme elle le craignait sans doute au péril de sa vie. Encore une fois, le remord lui broya le cœur c’était de sa faute si cette enfant était exposée aujourd’hui, cela aurait dû être elle qui risquer à tout moment de perdre la vie et en vue de son fiasco à la tête de Silmarie elle l’aurait amplement mérité, pas une gamine qui n’avait même pas dix ans.

Sa tristesse s’expliquait facilement, toutes les Grandes Prêtresses avaient une empathie particulière, une sensibilité exacerbée qui développer en conséquence leur côté maternel et protecteur que même elle, tâche noire de la dynastie ne pouvait nier. Posant cette fois un genou à terre pour être à la hauteur de la petite, elle tenta de choisir soigneusement ses mots se demandant un instant si elle devait lui mentir mais elle ne put s’y résoudre on ne rassurait pas un enfant avec des mensonges.


« Ne m’appelle plus Grande Prêtresse ma puce, je ne le suis plus depuis que l’âme de Silmaria m’a quittée. Prenant délicatement la main d’Eloween, elle lui désigna la bague qui brillait de son bel éclat de cristal à ses doigts, tu portes la bague, aujourd’hui tu es Silmaria et c’est pourquoi Azael te recherche pour récupérer sa bien-aimée mais nous sommes là pour te protéger tout comme les peuples d’Azthia sont là pour protéger ce qui leur est cher même si cela implique des sacrifices et le recours aux armes. Relevant le menton de la petite entre du bout des doigts et plongeant ses yeux azurs dans ceux dorés de la gamine elle déclara d’un ton sans appel, Il ne t’arrivera rien. »

La Prêtresse se redressa dans un bruissement de tissus, effleurant le pommeau de son épée alors que son regard se perdait sur les silhouettes des soldats. Non, il ne pourrait rien lui arriver, elle ne le permettra pas, les Dieux ne seraient pas assez cruels pour le permettre.

[J'ai perdu la fin du message hier soir à cause d'un plantage et grâce à la divine récupération je n'ai pas tout perdu donc désolée du léger retard ! Je corrigerai les fautes plus tard ^^'.]
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Re: [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé]
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La petite Eloween était intimidée. Elle avait déjà vu la Grande Prêtresse par le passé, une fois pour être précise, et à la dérobée qui plus est aussi, se retrouver face à elle aujourd'hui faisait battre son cœur à la chamade. Son grand frère lui avait parlé de l'importance de la belle Dame pour le peuple de Silmarie et sans savoir pourquoi, l'enfant avait tout de suite éprouvé du respect pour Nalween, même du haut de ses trois ou quatre ans à l'époque. Ce même respect transpirait à présent dans chacun de ses gestes, accompagné d'une certaine crainte. Eloween n'avait jamais vraiment su comment se tenir en public ou tout du moins, en présence de sa Prêtresse. L'excitation gagnait cependant de plus en plus de terrain dans la tête de la petite elfe qui se demandait vraiment bien pourquoi les deux belles femmes, Ayaween et Nalween en personne, avaient requis sa présence en ces lieux. Elle fut cependant étonnée par la réaction de ce qu'elle croyait être la Grande Prêtresse, bien que son regard fut très doux, sa voix trahissait quelque chose comme de l'inquiétude. Avait-elle commis une erreur ?

Obéissante et impressionnée par la Dame, Eloween fit mine de chercher dans sa mémoire les bribes de son rêve qui lui étaient restés à son réveil. Elle ne voulait pas décevoir Nalween aussi mit-elle quelques minutes à se remémorer le tout avant d'énoncer timidement :


« Dans mon rêve, il y avait un beau cygne, tout blanc ! On aurait dit que ses plumes étaient faites de neige, c'était beau ! »

La petite se rendit compte que ce genre de détails était peu utile aussi, elle s'empourpra avant de reprendre :

« Il y avait une dame devant le lac et elle m'appelait ! La dame a tendu la main vers moi et on a avancé, dans mon rêve, c'est vous qui nous attendiez et vous m'avez tendu la main ! »

L'enfant hésita avant de finalement se résoudre à tout avouer :

« Vous m'avez dit que l'avenir n'appartenait qu'à moi mais je ne me souviens plus vraiment de ce que j'ai vu derrière vous. Je sais juste que quand je me suis réveillée, j'avais le mot « Erathia » en tête et je savais que je devais m'y rendre. Je … j'ai eu tord Dame Nalween ? »

La petite hésitait et lorsque la Grande Prêtresse s'accroupit pour se mettre à sa hauteur, elle ne put s'empêcher de penser qu'elle avait commis une erreur. Pourquoi la belle Dame semblait-elle si triste en la regardant ? Pourquoi n'émanait-il d'elle que douleur et culpabilité ? Par l'Esprit, la petite fille ressentait les émotions de la Grande Prêtresse de façon décuplée, cependant, elle ne pouvait pas deviner les raisons pour lesquelles elle parvenait à lire les émotions de la Dame aussi bien tout simplement parce qu'elle n'avait pas conscience de ce don et encore moins de comment le manipuler ! La petite Eloween plongea son regard dans celui de Nalween, y cherchant visiblement le réconfort, se demandant toujours ce qu'elle avait pu faire de mal.

Les premiers mots de la Dame choquèrent Eloween et elle allait surement protester lorsque cette dernière poursuivit son histoire. L'âme de Silmaria … Eloween se souvenait qu'un jour, son grand frère lui avait raconté l'histoire des Grandes Prêtresses. Silmaria, une belle déesse du monde des cieux, avait fui sur terre pour échapper au méchant dieu nommé Azael. Comme il était très méchant, la belle avait pris la décision de se réincarner et ainsi étaient nées les Grandes Prêtresses de Silmarie. Oui, la petite elfe connaissait parfaitement l'histoire de la belle Silmaria mais ce qu'elle ne parvenait pas à comprendre, c'était comment l'âme de Silmaria avait pu quitter le corps de la belle Nalween alors que celle-ci n'était pas partie en voyage avec ses parents mais qu'elle était belle et bien devant elle à lui parler.
La main de Nalween se posa délicatement sur celle de la petite fille qui se laissa faire, perdue dans ses propres pensées suite aux révélations qu'elle venait d'entendre. Son jeune âge ne lui permettait pas encore de tout comprendre d'elle-même. Nalween lui montra avec douceur la bague que lui avait donné le vieux Zed et qu'elle avait maintes fois refusé de quitter sans vraiment savoir pourquoi. La voix douce de l'elfe résonna telle une violente claque dans la tête de l'enfant. Elle était … Silmaria ?

Il fallut du temps à la petite pour s'en remettre. Quelques minutes et déjà, la belle Nalween s'était relevée, prête à donner sa vie à n'en pas douter pour la défendre. La petite elfe regarda alors autour d'elle, au delà de la protection érigée par Philéa. Le champs de bataille … les épées … ceux qui ne se relevaient pas.
Des larmes roulèrent en silence sur ses joues.
La petite fille n'avait plus de questions, seulement des réponses trop cruelles pour qu'elle puisse les saisir. Trop soudaines pour qu'elle puisse les accepter. Sans savoir pourquoi, elle posa délicatement et timidement sa main dans celle de Nalween et posa son regard sur la jeune femme enceinte qui l'avait aidé jusque là. Le contact physique la rassura, le regard qu'on lui rendit l'apaisa.


Elle était Silmaria … la belle déesse ? Voilà pourquoi son rêve lui avait montré Ayaween et Nalween, pour lui faire comprendre qu'elle faisait partie d'un cycle. Eloween commençait à y voir mieux maintenant que la surprise et la peur étaient passées toutefois, elle avait encore du mal à se faire à l'idée. Qui pourrait l'en blâmer ? La jeune elfe tenta de faire taire cette peur panique qui étreignait son cœur et tandis qu'elle prenait le temps de tout assimiler, elle ajouta simplement, incapable de retenir les larmes qui roulaient sur ses joues :

« Il ne m'arrivera rien …. »

[ Prochain tour : Asora ]
[ Ce post est pourri, j'arrivais pas à faire mieux désolée >.<" ]
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Crépus, Cap Storghein
Asora
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   [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé] EmptyDim 17 Juil - 13:34

[Note: Azael possède le corps d'Asora depuis ce topic]


Hurler était une chose si simple, tellement simple qu'il nous est si naturel de pouvoir le faire. Expulser sa peur, appeler à l'aide, évacuer la frustration, reprendre les sens de la réalité. Crier est la dernière chose qui nous reste quand nous n'avons plus rien, notre dernière puissance, la dernière protestation qui nous éloigne de l'objet manipulable aux grès du vent.
Asora ne pouvait plus crier. Elle n'avait donc plus rien, elle avait tout perdu. Non, on lui avait tout volé. La moindre parcelle de sa peau, sa voix, ses yeux, quelqu'un venait de les lui arracher à vif dans une douleur à en perdre connaissance, un cœur arraché encore chaud. Violée, torturée, Azael l'avait privé de toute son humanité. Elle n'était même pas un esclave, elle était une chose, sa chose. Respirer ne la rendait pas vivante pour autant, ses organes encore fonctionnels non plus: elle était morte, un fétu de paille de volonté dans un corps trop grand pour elle mais trop petit pour deux.

Elle avait vite compris ce qui s'était passé -à dire vrai, Azael n'avait pas vraiment voulu faire cela dans la discrétion. Elle voyait, elle entendait, elle sentait toujours mais comme à travers un heaume. Elle sentait ses jambes la mettre en mouvement, mais dans un état second rappelant l'avant-sommeil. Elle sentait sa poitrine se soulever dans l'inspiration, mais avec un poids. Aucun son ne sortait de sa bouche alors qu'elle se débattait. Le dieu cherchait dans sa tête, mêlant ses souvenirs aux siens: elle revoyait des événements passés, la mort de Bête, la bataille de Tamawa, Glace, la libération de Jelenna, les gens qu'elle connaissait. Asora savait, car elle était lui et lui était elle, ce qu'il cherchait absolument: Silmaria. Tout ça pour une déesse qui s'était enfuie, tout ça pour un amour divin qui ne concernait pas les Hommes. Si l'Astorg était la chose d'Azael à présent, tous les autres n'étaient ici que des jouets d'autres dieux. Ils pensaient se battre pour leur vie, leur patrie, leurs enfants. Conneries. Il n'y avait pas un dieu pour rattraper l'autre, jalousie et pouvoir guidant leurs gestes, sacrifiant leurs pions sur l'échiquier de leur jeu.
Elle avait prié, ô combien prié, sa déesse Hilina. L'avait-elle pour autant sauvée de toutes ces cruautés? Non, Asora s'en était sortie seule, l'arme au poing. L'avait-elle jugée digne d'être sa Championne? Non plus. Et voilà où sa volonté l'avait amené: à être sacrifiée à son tour sur l'autel du panthéon. Son coeur se serrait, elle hurlait, hurlait tellement en silence.


"Silence, tu m'empêches de me concentrer".

C'était sa propre voix qui venait de lui donner un ordre, sèche et directe. La rage s'empara soudainement de l'esprit encore libre de la Templière, brûlant, consumant. Elle pouvait le rejeter, elle était sûre de sa force morale.

*Foutez le camp! Dégagez, je ne vous accepte pas. Dégagez, sortez, rendez-moi....*

"Une jeune fille de bonne éducation ne parle pas ainsi à son aînée."

Son calme la faisait bouillir d'autant plus.

* DEGAGEZ! Vous n'avez aucun droit, ma vie ne sera pas dictée par un dieu ou qui-que-ce-soit. Vous allez décarrer, je vous foutrai dehors moi-même enfoiré!*

"Ta vie? Toute ta vie a déjà été jouée aux dés par ta déesse protectrice. Ton odeur empeste la sienne, celle de ma gentille belle-soeur. Tu sais comment est considérée Esra dans les Landes des Immortels petite? Comme une gamine qui cherche a avoir le plus d'adeptes possible pour son propre ego. Tu ne nieras pas le contraire, n'est-ce-pas? Toi qui a dû t'allier à la Championne de ta déesse. Qu'est-ce-que cela fait, de se rendre compte que tu as vénérer une déesse qui ne t'a même pas choisi? Ah, en fait ne me le dit pas, je m'en rends bien compte puisque je le ressens déjà en toi!"

Les paroles d'Azael, au fur et à mesure, vidaient totalement Asora de toute volonté. Elle ne gagnerait pas, elle ne pouvait rien faire contre lui. C'était un dieu, elle une pauvre enveloppe mortelle. Dans le passé, Azael avait pris possession de beaucoup de corps comme le sien. Pourquoi elle plutôt qu'un autre pourrait se libérer de son emprise? C'était perdu, c'était la fin. La carte "Glace" était piégée, sa déesse avait eu tord de la jouer sur la table; voilà comment s'était éteinte Asora Thorn.

* S'il vous plait... Arrêtez. S'il vous plait*

Elle pleurait sans larmes, elle suppliait sans cœur.

"Vous êtes née humaine, mademoiselle Thorn, et ceci n'est pas de ma faute. Vous êtes née pour servir à atteindre les objectifs des dieux -mon objectif. Vous allez réussir là où tous les autres Cavaliers ont échoué, n'est-ce-pas merveilleux d'avoir une réelle utilité une fois dans sa vie?"

Asora n'avait plus la force, ni même la volonté de répondre. Son corps avançait, chevaucha un cheval, frôla des corps. Mais elle ne ressentait bientôt plus que la sensation de glisser dans un vide sans fond, son esprit se diluer dans son corps. Elle aurait souhaité qu'on se rende compte de la supercherie, mais Azael saurait sans doutes agir comme elle, s'adapter. Voilà une chose qu'elle n'avait jamais réussi à faire: s'adapter. Avant de mourir, elle ne voyait nulle lumière blanche: elle n'avait que des regrets.
Lorsque son corps s'arrêta, elle sentait comme des centaines de fouets près d'elle. Reprenant quelque peu connaissance, la jeune fille discerna comme un dôme fait de vent lui barrant le passage. Cependant, la protection tomba bien vite lorsque la femme de son maître, la Reine amazone, crut reconnaitre Asora élève de Jacen, et non Azael.
Elle entendit sa propre voix, respectueuse au possible, donner des nouvelles de Jelenna et de l'avancement de la bataille.
Puis, ce fut comme si l'univers naissait dans sa poitrine.

Enfin.


[écoute: Ohne dich de Rammstein]


Après plus de dieux siècles de séparation, Azael posa enfin les yeux sur son aimée. Il ne voyait ni une elfe, ni une enfant de six ans: il voyait Silmaria, si grande, si belle, si blanche. Autour d'elle, un voile de printemps rendait tout si parfait, si pur. Azael sentit pour la première fois depuis des centaines d'années le soleil sur sa peau, la chaleur revenir en lui, son coeur battre à nouveau. La douleur du muscle se réveillant lui déchirait la poitrine dans une douleur qui le soulageait enfin. Une larme glacée s'écoula sur la joue d'Asora alors que les anciens amants se retrouvèrent enfin ensemble.


"Je me suis rendu là où tu m'as laissé. La nuit s'est étendue dans son voile sur l'herbe et les ruisseaux, les lieux m'ont été si vide et noir sans toi. J'ai pleuré, tellement pleuré, j'ai eut si mal, ô si mal que chaque seconde était plus douloureuse que la précédente. Mon coeur s'était arrêté de battre depuis si longtemps..."

Azael était à présent si proche de la femme qu'il aimait que rien ne semblait plus pouvoir les séparer. Qu'importe à présent les crimes, les lois bafouées, les moyens déployés, les pions sacrifiés, tant de lui qu'il avait donné maintenant qu'elle était là, Silmaria, sienne, l'unique pensée qui l'avait permis de tenir contre l'Ombre, le Temps, la Douleur et le Néant.



[prochain tour: Elo]
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Re: [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé]
   [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé] EmptyLun 18 Juil - 7:34

La petite Eloween ne comprenait pas ce qu'il se passait, tout autour d'elle, au delà de la protection sans faille apparente que leur offrait la reine amazone, les corps s'amoncelaient, sans vie. La petite elfe était capable de sentir cette dernière s'échapper des corps, déchirant le voile léger qui partageait le destin des vivants de celui des morts. Des larmes se mirent à rouler sur les joues de l'enfant sans que cette dernière ne parviennent à les retenir car force était de constater qu'elle venait de comprendre ce que « le dernier voyage » signifiait. Il n'y avait aucun soleil, aucune plage de sable fin ou d'oasis exotique au bout du dernier voyage, seulement la mort. Ce mot cruel reflétant une réalité toute aussi cruelle. Les peuples présents se mourraient devant ses yeux et ce n'était que devant ce triste spectacle que l'enfant avait compris ce que tout cela signifiait. Dans sa tête, Eloween sentait les âmes des défunts quitter ce monde pour le suivant et lorsqu'elle ouvrait les yeux, c'était comme si les corps étaient vidés, comme si les pauvres ères n'avaient jamais existé. L'enfant pleura à chaudes larmes la disparition de son peuple comme celle des autres. Chaque corps tombant à terre lui brisait un peu plus le cœur. La main de la Grande Prêtresse lâcha celle de Nalween tandis qu'Eloween avançait d'un pas en direction du champs de bataille. Dans son rêve, l'enfant avait vu le passé et l'avenir, son avenir. Ayaween ainsi que Nalween lui avaient soufflé que sa place était à Erathia, qu'elle devait s'y rendre au plus vite et désormais, la jeune elfe savait pourquoi. Si son peuple devait se mourir, alors sa place était auprès de lui pour accompagner ses derniers instants.

La jeune Eloween avança encore d'un pas avant de tomber à genou sur le sol couvert de l'herbe déjà grasse en ce début de printemps. Un instant, elle eut l'impression d'être revenue dans son rêve. Comme en songe, les yeux de la petite fille croisèrent ceux d'un magnifique cygne qui s'envola devant elle. Etait-ce la réalité ou le rêve, l'enfant n'était sure de rien si ce n'était du fait qu'elle avait emprunté la bonne voie. Sa place était aux côtés des siens, pour leur dernier grand voyage, si elle devait être sacrifiée pour qu'ils trouvent la lumière, d'instinct, l'enfant l'acceptait. Quelque part, Eloween avait l'impression de ne plus vraiment maitriser son corps, ses pensées ou ses mouvements, elle agissait sous le coup de ses intuitions, persuadée du rôle qu'elle avait à tenir. Elle se souvint alors de ses parents et de son frère ainé, tout comme elle se souvint à cet instant d'un visage plus juvénile, d'un frère que sa mémoire avait refoulé et surtout, d'une chanson. D'un requiem que sa mère avait chanté ce soir là tandis que ses souvenirs avec lui étaient précieusement enfermés dans un recoin de son esprit. La jeune elfe ferma les yeux, joignant les mains devant elle, les plaçant sous son menton. Elle pria en silence la déesse Silmarienne pour quémander sa pitié pour son peuple avant d'entonner le requiem que sa mère chantait, ce requiem qu'elle avait entendu après le passage de l'étrange femme à moitié nue. Ce requiem qui signifiait la fin de toute chose, le début d'une nouvelle vie dans la mort. Le chant s'éleva dans un premier temps, timide, puis, avec plus de force. Seuls quelques soigneurs en réalité devait l'entendre mais peu importait, seule comptait la volonté et la détermination de la petite fille.

Le champs de bataille s'étendait devant elle, pourtant, plus aucun bruit ne s'en élevait. Eloween avança en direction des terres qu'elle avait vu souillées quelques secondes à peine plus tôt mais la nature y avait repris ses droits. Sur l'herbe verte et grasse de ce début de printemps paissaient des troupeaux, surveillés attentivement par des chiens et leur bergers. Sur les rives du fleuve où elle avait cru apercevoir d'énormes navires de guerre se tenaient quelques pêcheurs dont les lignes de cannes à pêche pendaient mollement dans l'eau, virevoltant au rythme du courant. La tour qui jadis se dressait, telle les ténèbres au beau milieu du chaos qu'était la bataille, n'était plus qu'un perchoir à oiseaux et d'une blancheur qui faisait presque détourner le regard. Eloween n'en croyait pas ses yeux … où étaient les guerriers ? Où étaient les morts ? Tandis qu'elle cherchait du regard une réponse qui ne semblait pas vouloir venir, l'enfant vit s'approcher un cheval immaculé monté par deux personnes. Une belle jeune femme aux cheveux blonds et une enfant aux cheveux d'or, à peine plus âgée qu'elle. L'étrange couple s'approcha et lorsqu'il fut à peine à quelques mètres d'Eloween, le temps se couvrit, le vent se leva, le tonnerre se mit à gronder. En arrière plan, la tour qui semblait si paisible était devenue noire comme la nuit, menaçante, tandis que les troupeaux et les pêcheurs avaient disparu. Lorsqu'elle reporta son attention sur le couple qui s'était arrêté en face d'elle, à seulement deux mètres, Eloween crut qu'elle allait hurler de douleur comme de peur. La jeune femme blonde était en réalité un homme aux traits durs et satisfait qui tenait entre ses mains une dague ainsi que le cou relevé de la petite fille aux cheveux d'or. Dans son rêve, la jeune elfe hurla mais l'homme ne l'écouta pas, il posa la lame froide et dure sur le cou palpitant de la jeune fille et tira d'un coup sec. La robe du cheval fut couverte de sang tandis que l'homme semblait retrouver des couleurs au fur et à mesure que la vie quittait le corps de l'enfant. Lorsqu'elle s'éveilla, Eloween pleurait. Elle n'avait pas quitté sa position initiale mais s'était simplement assoupie ou quelque chose comme cela. En réalité, elle venait surement d'avoir une vision même si pour l'heure, elle ignorait encore le sens de cette dernière. Ce ne fut que lorsqu'elle remarqua un cheval s'approcher de la protection offerte par la reine amazone que la petite fille reprit ses esprits totalement.

Le cheval n'était certes pas immaculé et il ne supportait que le poids d'une personne mais Eloween la reconnu aussitôt. La petite fille aux cheveux d'or de son rêve se dressait sur le cheval, comme si rien ne pouvait plus l'atteindre tandis qu'à ses côtés marchait sur le sol la belle demoiselle aux longs cheveux blonds. Le cœur de la petite elfe ne fit qu'un bond tandis qu'elle se levait précipitamment. Ce qu'elle venait de voir ne devait pas se produire hurla une voix dans sa tête. Toutefois, le temps qu'elle réagisse, la Dame amazone avait déjà laissé entrer l'étrange couple.

[ Interlude Philéa – Jelenna ]

Philéa sentait ses forces la quitter au fur et à mesure que les minutes se succédaient. La protection qu'elle avait mis en place lui prenait d'ordinaire pas mal d'énergie mais avec deux enfants sur le point de naitre en plus, ses forces semblaient filer aussi vite que la lumière. Heureusement qu'elle avait un soigneur personnel, qui ne manquait pas de céder sa place à un autre, frais et disponible comme qui dirait, pour lui venir en aide. Sophia s'occupait de ses maux dus à la grossesse tandis que de temps à autre, un Templier s'occupait de sa fatigue. Malgré tout ce dispositif, la reine amazone savait que tout cela ne pourrait durer bien longtemps, il fallait que la bataille soit vite remportée sans quoi, tous allaient risquer pour de bon de tout perdre.
La reine amazone surveillait sans cesse ce qu'il se passait aux abords de la protection qu'elle avait érigée, lorsque les choses se gâtaient, les Templiers présents ainsi que les amazones faisaient en sorte de débarrasser les blessés de leur poursuivants tandis qu'elle les laissait pénétrer la zone de soins. Toutefois, quand la nouvelle lui parvint, elle n'en crut d'abord par ses oreilles.

« La princesse Jelenna ! » se répandit tel un murmure bruyant parmi les rangs des femmes libres. Philéa jeta un coup d'œil dans la direction indiquée par les échos et son cœur manqua un battement. Après plus de six longs mois sans la voir, Philéa l'aurait tout de même reconnue entre mille. Ses petites boucles blondes, ses yeux bleus légèrement en amande, sa peau pâle. Jelenna. Jelenna était là, montée sur un cheval avec à ses côtés, Asora, l'élève de son époux. Philéa se sentit revivre, comme si on lui rendait un morceau de son cœur jusque là arraché sauvagement. Il lui fallait énormément d'énergie pour décider de n'abaisser qu'une partie de la protection pourtant lorsqu'elle le fit cette fois-là, elle se moquait totalement de tout ça.

[ Eloween ]

La petite elfe avait failli, la protection vola en éclats le temps de laisser entrer la petite boucles d'or et l'Astorg. Le cœur battant à tout rompre, Eloween s'attendait au pire mais rien de ce qu'elle n'avait vu ne se produisit. L'enfant sauta de cheval sans attendre et rejoignit ce qui devait être sa mère tandis que la jeune femme s'avançait vers elle d'un pas décidé.

Chaque fibre, chaque centimètre de la peau de la petite fille semblait se souvenir tandis qu'un seul et unique nom trottait dans sa tête.
Azael.
Ce n'était pas la jeune femme blonde qui se tenait devant elle mais bel et bien le dieu d'Outre tombe, celui qui avait envoyé les âmes de son peuple vers le nouveau monde. Le corps d'Eloween semblait se souvenir de chose qu'elle-même ne pouvait avoir vécu. Une multitude d'émotions saisit la petite fille, incapable d'y faire face. Dans un premier temps, elle se sentit attirée par la jeune femme tandis que l'instant suivant, son corps lui hurlait le contraire. D'une écoute distraite, l'enfant écouta la voix de la jeune femme lui parler.

Elle le connaissait sans le connaître. Elle le voyait sans le voir. Elle le sentait, grouillant de mort dans ce corps plein de vie. Il empestait la colère et la peur et pourtant, Eloween sentait s'échapper de son corps un amour sans fin. Dans le corps sans vie de ce qu'elle sentait avoir été son amant dans un passé révolu, Eloween ne put que constater que la vie revenait, coulant presque à flot pourtant, elle trouvait cela dérangeant.
Azael.
Le nom tournait dans sa tête en boucle tandis que ses gestes lui semblaient dictés par une entité, par ce qu'on appelait communément l'instinct. Elle savait, elle l'avait vu en rêve. Maintenant, la petite elfe se souvenait pourquoi elle devait se rendre à Erathia, comme le lui avait dit Nalween en songe, « Vois l'avenir mon enfant, il n'appartient qu'à toi ». Il n'appartenait qu'à elle et à elle seule de sauver son peuple, de sauver le peuple d'Azthia tout entier car tel était le destin de la Grande Prêtresse. Et Eloween savait quel était désormais son rôle. Tandis que le dieu s'était agenouillé devant elle, possédant le corps de cette pauvre femme, la jeune elfe s'approcha de lui.


« Azael. » appela avec une certaine tendresse la petite.

Elle s'approcha encore jusqu'à se trouver si près qu'elle pouvait sentir son souffle. Eloween savait désormais ce qu'il lui restait à faire. Un sourire doux que lui dictait des sentiments étrangers et pourtant si familiers en elle se dessina sur ses lèvres. Sa voix était aussi douce que d'ordinaire, l'excitation en moins. De loin, pour un oeil étranger, la petite fille semblait avoir deux cents ans et non plus six ans. Il émanait d'elle une aura particulière tandis qu'elle ajouta simplement, posant avec douceur ses mains de part et d'autre des joues du corps de la jeune femme.


« Il est temps d'offrir à ton âme la paix. »

Sans hésiter une seule seconde, la petite fille déposa un baiser sur le front de la jeune femme. Délicatement, elle retira ses lèvres tandis qu'une voix lui rappelait « Vois l'avenir mon enfant, il n'appartient qu'à toi ».

[ Prochain : Azael ]
[ Philéa : tu pourras bien sur réintégrer ce morceau de post dans ta prochaine réponse ! ]
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Azael
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Re: [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé]
   [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé] EmptyLun 18 Juil - 10:33

[Ambiance musicale conseillée: Emilie Simon - To the dancer in the Rain.]



Ce fut alors que, sous les lèvres de Silmarie, l'univers s'embrasa.
Ce n'était pas vraiment une douleur dans un premier temps, c'était plus une chaleur germant depuis son front et se diffusant par les veines et les nerfs tout au long de son corps, ses membres, son organisme. Azael ressentait comme une lumière, un rayon de soleil s'étant égaré sur Terre, pénétrant sa peau, réchauffant son corps d'emprunt à un tel point que son essence divine en était affectée. Puis, alors que la chaleur du baiser de son épouse réveilla en lui tous ses sentiments enfouis, la lumière devint feu.
Il hurla, car cela lui faisait un mal fou. Une pression écrasante semblait lui arracher les bras, les jambes, compresser la poitrine. Pourquoi, pourquoi cela arrivait?
Il avait toujours pris les autres dieux pour des idiots, peu puissants, aboyant plus qu'ils ne mordaient. Même lors de son exil dans l'Outre-Monde, il se doutait que rien de plus puissant ne pouvait être invoqué contre lui. Il avait passé un pacte pour en sortir, il s'en était rendu insensible... Que pouvait-il lui arriver de plus, de pire?

Puis, au delà de la douleur, il comprit. Il sut. Il savait toutes les règles qu'il avait enfreint mais il n'avait jamais cru à la punition. Ce n'était pas une punition divine, mais bien humaine: dans ce corps mortel, affaibli par la mort de ses cavaliers, il s'était rendu vulnérable. A la portée des sentiments. Avait-il trop sous-estimé les humains? Peut-être, mais était-ce vraiment le point important ?
Alors qu'Azael finissait de se consumer, touché par l'amour et la compassion de la déesse, au dehors, son corps d'emprunt expulsait de la lumière par la bouche et les yeux. Un sifflement, semblant remplacer le cri que cherchait à pousser Asora, s'élevait de plus en plus strident. Et Silmaria, ou plutôt l'humaine qu'elle était à présent, la seule capable de voir à son époux à travers la chaire et le sang de l'Astorg, pria pour que son âme, une dernière fois, s'échappe vers les cieux. La lumière s'évapora, s'envola, une mélodie portée par le vent. A côté de son corps fredonnait l'enfant.

Pouvait-on dire qu'Azael n'était plus? Non, car la vie n'avait pas le même sens et la même signification pour les dieux. Disons, simplement, qu'il n'était plus ce qu'il était et qu'après ce jour, après cette minute, sa conscience enfin et à jamais apaisée ne causerait plus de tords à personne.
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Re: [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé]
   [151][DP] La bataille des rois (Nalween, Philéa, Eloween, Asora)[terminé] EmptyVen 22 Juil - 8:07

Philéa sentait ses forces la quitter au fur et à mesure que les minutes se succédaient. La protection qu'elle avait mis en place lui prenait d'ordinaire pas mal d'énergie mais avec deux enfants sur le point de naitre en plus, ses forces semblaient filer aussi vite que la lumière. Heureusement qu'elle avait un soigneur personnel, qui ne manquait pas de céder sa place à un autre, frais et disponible comme qui dirait, pour lui venir en aide. Sophia s'occupait de ses maux dus à la grossesse tandis que de temps à autre, un Templier s'occupait de sa fatigue. Malgré tout ce dispositif, la reine amazone savait que tout cela ne pourrait durer bien longtemps, il fallait que la bataille soit vite remportée sans quoi, tous allaient risquer pour de bon de tout perdre.
La reine amazone surveillait sans cesse ce qu'il se passait aux abords de la protection qu'elle avait érigée, lorsque les choses se gâtaient, les Templiers présents ainsi que les amazones faisaient en sorte de débarrasser les blessés de leur poursuivants tandis qu'elle les laissait pénétrer la zone de soins. Toutefois, quand la nouvelle lui parvint, elle n'en crut d'abord par ses oreilles.

« La princesse Jelenna ! » se répandit tel un murmure bruyant parmi les rangs des femmes libres. Philéa jeta un coup d'œil dans la direction indiquée par les échos et son cœur manqua un battement. Après plus de six longs mois sans la voir, Philéa l'aurait tout de même reconnue entre mille. Ses petites boucles blondes, ses yeux bleus légèrement en amande, sa peau pâle. Jelenna. Jelenna était là, montée sur un cheval avec à ses côtés, Asora, l'élève de son époux. Philéa se sentit revivre, comme si on lui rendait un morceau de son cœur jusque là arraché sauvagement. Il lui fallait énormément d'énergie pour décider de n'abaisser qu'une partie de la protection pourtant lorsqu'elle le fit cette fois-là, elle se moquait totalement de tout ça.

De ce qui se passa ensuite, la Reine Amazone n'était pas vraiment capable de le dire. Les choses allèrent tellement vite qu'elle ne parvint pas à comprendre l'ensemble de la situation, du moins pas sur le moment. Tout ce qui comptait pour la Cydienne était de revoir sa fille, sa précieuse petite fille, courir dans sa direction pour se jeter dans ses bras. Philéa sentit une vague d'émotions lui étreindre le cœur tandis qu'elle posait ses mains sur les frêles épaules de sa petite Jelenna. Un instant, la protection vacilla avant qu'elle n'en reprenne le contrôle. Ce genre d'effusions devraient attendre la fin de la bataille, la reine ne pouvant pas mettre en danger la vie de son peuple et des autres pour ses plaisirs personnels.

« Jelenna » murmura-t-elle, repoussant délicatement sa fille pour mieux l'observer.

La petite amazone avait maigri et son visage était marqué par la fatigue et certainement la peur. Ces mois passés loin des siens avaient du être encore plus cruels pour le cœur de l'enfant que cela ne l'avait été pour sa mère. Les yeux de la petite se posèrent sur Philéa tandis que les larmes roulaient sur ses joues. Avec délicatesse, la reine essuya ces dernières et lui murmura, l'attirant à nouveau à elle tout en gardant sa concentration à son paroxysme, du moins autant qu'elle le pouvait en de telle situation :

« Tu es chez toi ma précieuse Jelenna. »

Pendant ce temps, alors que Sophia s'échinait à soigner en permanence la fatigue de sa souveraine, une jeune femme aux longs cheveux blonds s'approchait d'un pas décidé vers une petite elfe à peine plus jeune que Jelenna. De la scène entre Azael et Eloween, Philéa n'en vit rien. Nul n'aurait pu deviner que la jeune Templière abritait en réalité Azael et que la jeune Grande Prêtresse allait mettre fin à cette guerre d'un geste, simple et délicat. Ce que remarqua en revanche Philéa fut la disparition des Erathiens au delà de sa barrière protectrice. La brise semblait réduire en cendres l'armée adverse tandis qu'au fur et à mesure, des cris de liesse s'élevait de sur le champs de bataille. C'était à ne pas comprendre grand chose, comment avaient-ils pu disparaître aussi vite ? Comment, l'espace d'un instant, l'armée réunie sous la même bannière avait-elle pu inverser la donne ? Philéa se releva et s'avança de quelques pas pour constater par elle-même qu'elle ne rêvait pas. Alors qu'elle n'était plus qu'à quelques pas des abords de la tornade, elle ne put que remarquer ce que ses yeux avaient déjà vu jusque là. L'armée ennemie qui leur tenait tête jusque là avait disparu, dissipée par le vent naissant dans la vallée où tous se battaient pour leur liberté. Un sourire de soulagement se dessina sur les lèvres de l'Amazone tandis qu'elle serrait Jelenna contre elle.

« C'est fini » murmura-t-elle en plongeant son regard dans celui de sa cadette.

Cette dernière lui rendit son regard, un sourire aux lèvres. Elle n'était donc plus en danger ne put s'empêcher de penser Philéa et cette simple pensée fut le début de tant de choses … Sans doutes la Reine était-elle trop concentrée jusque là pour s'en rendre compte, peut-être les soins prodigués par Sophia et les quelques soigneurs qui l'avaient parfois relayée avaient-ils empêchés la reine de se rendre compte que l'accouchement avait déjà débuté. Maintenant que tous ses problèmes s'étaient envolés, que l'armée avait disparu, peu importait comment et que Jelenna lui était revenue, Philéa avait baissé sa garde, suffisamment pour se rendre compte qu'elle avait déjà commencé le travail.

La protection sombra aussitôt dans l'oubli tandis que la Reine pâlissait. Elle voulut appeler Sophia pour qu'elle reprenne son travail mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle voulut demander de l'aide à sa jeune fille mais n'y parvint pas. Heureusement pour elle, perdre les eaux était suffisant pour que la petite Jelenna comprenne ce qu'il se passait sans qu'elle ai besoin de parler. Instinctivement, l'enfant appela son père aussi fort qu'elle le put par l'Esprit et tout aussi naturellement, elle aida sa mère à retourner près de Nalween et de la Grande Prêtresse. Les contractions embrouillaient la tête de la Reine amazone de sorte qu'elle se sentait incapable de faire quoi que ce soit d'autre que de souffler et de se concentrer sur autre chose pour ne pas penser à la douleur. Tant la gamine que l'elfe prirent les choses en main. Jelenna trouva rapidement la couverture épaisse que la Reine avait pris avec elle de peur que ce genre de choses ne lui arrivent en pleine bataille. Au moins, ces petits étaient intelligents, ils avaient choisi la fin de la guerre pour naitre. Philéa fut allongée tandis qu'une douleur atroce déchirait son bas ventre. La Reine Amazone se souvint d'avoir hurlé tout comme elle se souvint du calme incroyable de sa jeune fille ou encore du stress démesuré de son époux. Finalement, malgré les années, Jacen n'avait pas changé, il était toujours aussi incapable d'assister à une naissance sans en faire trop, sans se rendre insupportable pour celle qui travaillait. Lors de la naissance d'Eléa, Philéa se souvenait d'avoir souffert le martyre tandis que son époux ne savait pas quoi faire. Heureusement pour elle, Philéa était bien mieux entourée aujourd'hui.

Les contractions se firent plus rapides, la respiration de Philéa, plus saccadée tandis qu'elle poussait de toutes ses forces. Avoir des enfants à son âge était une folie, lui avait dit un jour Eléa, et finalement, elle n'avait peut-être pas tord songea Philéa tandis qu'un premier cri se fit entendre. Jelenna prit sa petite sœur dans les bras et l'enroula avec précaution dans une couverture affrétée pour l'occasion sous ses ordres. Si Philéa n'avait pas été dans un tel état émotionnel et de souffrance, elle aurait surement été étonnée par l'assurance de sa cadette ainsi que par son attention et son charisme. Du haut de son jeune âge, Jelenna faisait déjà pensé à une jeune adulte bien qu'elle garde encore et fort heureusement ses réactions d'enfant, notamment en s'exclamant que le bébé était tout petit et tout mignon. Un sourire passager étira les lèvres de Philéa tandis que le travail continuait pourtant, la reine se sentait déjà vidée de toutes ses forces, le front embué de sueur. De longues minutes passèrent tandis que la jeune femme avait l'impression qu'on tentait de lui arracher les organes. Jamais de sa vie elle ne se souvenait avoir autant souffert ! Un second cri se fit entendre, plus intense et plus fort que celui de la première petite. Une seconde fille, Philéa en fut soulagée. Elle reposa sa tête sur l'oreiller de fortune qu'on lui avait installé et ferma l'espace d'une seconde les yeux, des larmes roulant le long de ses joues. Fatiguée, épuisée même, l'Amazone reprenait tant bien que mal son souffle tandis que Jacen ne tarissait pas d'éloges sur ses deux filles.

Philéa reprenait son souffle lorsqu'une nouvelle contraction se fit sentir. Elle tourna un regard inquiet et interrogateur vers son époux avant de comprendre ce qu'il se passait. Ce n'étaient pas des jumelles mais bien des triplés qu'elle attendait sinon comment expliquer ces nouvelles douleurs qui lui barraient le bas ventre ?

« Jacen ! » demanda-t-elle, sa voix entrecoupée par sa respiration saccadée.

La reine amazone ne put que croiser le regard coupable de son époux et elle comprit qu'il lui avait menti. Elle réunit ses dernières forces pour l'attraper par le col et l'attirer à lui en hurlant, plus de douleur qu'autre chose :

« Dis moi que tu ne savais pas !! »

Le regard fuyant de son époux aurait du la plonger dans une colère folle mais au lieu de cela, son troisième nouveau-né arrivait. Fort heureusement, il se présentait bien. Fort heureusement, il ne mit pas longtemps à naitre ce qui permit à Philéa de pouvoir souffler. En sueur, vidée de ses forces, elle cru s'endormir mais résista au sommeil autant qu'elle le put, trop pressée de pouvoir tenir dans ses bras ses triplés. Sans doutes s'était-elle assoupie car elle ne se trouvait plus sur le champs de bataille allongée sur l'épaisse couverture mais dans la tente qu'elle avait quitté au matin. Un épais matelas pour soutenir son corps endolori par l'accouchement n'était pas du luxe et l'épais oreiller fourré de plumes soutenait sa tête meurtrie par quelques maux. Philéa ouvrit les yeux, inquiète de ne rien entendre. Ce fut Jelenna qui ouvrit la bouche la première :

« Te sens-tu bien maman ? »

Entendre la voix de sa cadette était un délice auquel Philéa n'avait pas pu gouter depuis tant de temps qu'elle en pleura de joie. A l'abri des regards, une Reine demeurait une femme et une mère. Elle fit un signe de tête indiquant que tout allait bien et demanda à voir ses chérubins. La mine inquiète de sa fille comme de son mari ne lui disait rien qui vaille mais les deux s'exécutèrent. Jacen fut le premier à s'avancer vers elle, Philéa était tellement excitée qu'elle en oublia jusqu'aux autres présences, incapable de dire si quelqu'un d'autres qu'eux se trouvaient dans la pièce, bien qu'elle ai eut conscience qu'Eléa se tenait derrière Jelenna.

« Elles ont tes yeux... » murmura timidement Jacen.

Philéa contempla en silence ses deux petites filles, l'une dans les bras de son époux, l'autre dans ceux de Jelenna. Depuis quand la petite fille était-elle devenue si adulte ? Sur leurs visages, de nombreuses émotions étaient palpables. L'inquiétude pour son état sans doutes mais également l'impatience.

« Denea et Elana » murmura Philéa tandis qu'elle caressait délicatement la joue de ses filles.

Elle posa ensuite son regard sur Jacen, visiblement surpris par le choix des prénoms, tout comme Eléa d'ailleurs mais Philéa l'ignora. Les prénoms qu'elle avait choisi jusque là étaient ceux qui lui plaisaient le plus malgré l'avis de Jacen. Bien qu'il lui ai menti, elle comprenait ce que ces naissances représentaient pour lui et de ce fait, elle était à même de comprendre qu'il avait tut son secret pour protéger ses filles. Avoir choisi les prénoms que Jacen voulait leur donner lorsqu'ils en avaient discuté était une façon pour Philéa de tout recommencer. De pardonner. Un sourire taquin illumina ses traits tandis qu'elle demandait à voir la troisième. Les mines sombres à nouveau. Philéa craint le pire mais lorsqu'Eléa en personne lui amena le troisième enfant, elle ne put retenir un sourire.

« Un petit garçon » s'étonna-t-elle.

Elle, Reine amazone, avait donné naissance à un garçon. Pour beaucoup, cela signifiait énormément de choses, bonnes ou mauvaises, pour Philéa, cela ne pouvait signifier qu'une chose, qu'elle avait donné la vie à un troisième trésor. Peu lui importait ce que diraient ses sœurs, la reine y réfléchirait plus tard, pour l'heure, seule sa précieuse famille au complet comptait.

« Lùkha » souffla Jelenna, hésitante.

Philéa sourit, absorbée par le regard noisette de son fils tandis qu'elle répéta le prénom que Jelenna lui avait choisi, « Celui qui protège » …

[ Post réalisé avec les accords d'Eléa et de Jacen. Nalween, j'ai essayé de ne pas manipuler ton personnage mais tu peux dire que tu étais présente dans la tente. ]
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