[151-DP] [partie 1] flashback - Nous ne laissons à nos enfants que des souvenirs (pv Jacen) [Terminé]

~°~ An 133 ~°~ Printemps ~°~

Chaque matin avait tendance à être le même … Se lever, s'habiller, arborer un sourire pour rassurer son père qui ne voyait plus que par elle depuis le départ de sa mère pour la cité des femmes libres, dites Muria, préparer le petit-déjeuner, veiller à ce que tout soit en ordre, prendre son tablier, arborer un sourire commercial … voilà en quoi consistaient les premières heures de la matinée de Philéa lorsqu'elle se levait. Ce matin-là, comme tous les jours, la jeune Cydienne s'était levée mais étrangement, elle se sentait fatiguée. Pourtant, elle ne sortait pas, son père le lui interdisait et puis à vrai dire, elle n'avait pas vraiment d'amis depuis la disparition de sa mère et surtout, depuis l'accession au trône de cette dernière de la cité la plus recherchée par Cydonia. Cela tenait sans doutes d'ailleurs du miracle que son père et elle puissent encore vivre dans la cité de façon respectable.

Fatiguée, Philéa avait enfilé une robe de couleur crème sans manches. Rapidement, elle s'était coiffée, de façon à ce que sa longue chevelure brune claire, qu'elle n'avait pas eut le temps d'éclaircir depuis un moment pour leur rendre leur couleur miel ne soit plus un tas de cheveux indomptés. Une longue queue de cheval suffirait pour la journée et elle n'avait pas le temps de se faire une natte … de toute façon, qui irait lui dire qu'elle était jolie ? Peut-être ce jeune homme qui venait chaque jour depuis plus d'une semaine ou peu sans faute et encore, malgré les regards qu'il lui lançait, la jeune femme se doutait qu'elle ne l'intéressait pas vraiment. Sans doutes ce jeune homme avait-il simplement envie de se rincer l'œil, Philéa se savait jolie, mais peut-être pas suffisamment pour qu'on l'épouse ou qu'on veuille bien la supporter, elle et son mauvais caractère. Quoi que … il venait quand même depuis une semaine et chaque jour, il commandait toujours la même chose, un bouquet de fleurs pour sa grand-mère, sa mère ou parfois, quelqu'un dont il ne précisait même pas le nom. A vrai dire, Philéa commençait à apprécier ses visites. Chaque jour, elle devait composer un nouveau bouquet pour le jeune homme et si la jeune femme était douée pour quelque chose dans cette satanée boutique, c'était bien cela. Son père avait de nombreuses tenté de lui apprendre l'art de faire pousser les plantes mais si Philéa avait bien un don, ce n'était pas celui de manipuler la nature mais bel et bien celui de faire jouer la brise, faisant plier selon sa propre volonté l'élément symbole de la liberté qu'elle ne pouvait obtenir, prisonnière qu'elle était de son père, de ses souvenirs, et du choix de sa propre mère.

« Papa ? » appela la jeune adolescente.

Son père vint la rejoindre dans la cuisine. Il lui expliqua brièvement qu'il n'aurait pas le temps de manger là parce qu'il avait reçu une grosse commande pour une fille de la noblesse Cydienne ou quelque chose comme cela et la jeune femme hocha la tête lorsqu'il lui demanda de tenir la boutique sans lui. Il ne rentrerait surement que tard dans la soirée et Philéa ne put s'empêcher de penser qu'elle serait ainsi un peu plus tranquille. Leur boutique était connue dans la cité et de ce fait, les clients venaient en général nombreux dans la journée d'ailleurs, la clochette de l'entrée commençait déjà à s'agiter. Affichant son sourire commercial bien qu'elle n'ai pas eut le temps de manger quoi que ce soit, la jeune femme descendit et s'approcha de sa cliente.

« Bonjour, je peux vous renseigner ? »

La mère de famille voulait un bouquet pour la naissance d'une petite-fille. Philéa lui désigna les fleurs les unes après les autres mais plus d'une heure après l'arrivée de la cliente, alors que celle-ci n'était toujours pas satisfaite, elle commençait à perdre patience. D'autant qu'elle n'avait toujours pas pu manger ! Fort heureusement pour la jeune femme, la dernière composition qu'elle lui proposa lui plut et la boutique fut de nouveau vide. Entre temps, plusieurs clients étaient passés chercher leur commande, en passer ou acheter une fleur mais aucune nouvelle du jeune Cydien. Philéa était quelque peu déçue, le jeune homme l'amusait avec son air timide, mais après tout, ce n'était pas comme si sa visite lui était vitale. Aussi, elle repartie dans l'arrière boutique se chercher une tranche de pain à la confiture de rose et un verre de lait mais lorsqu'elle revint, l'homme était là, cherchant visiblement à attirer l'attention d'un des vendeurs. La tranche encore dans la bouche, Philéa ne se démonta pas pour autant, elle s'avança au contraire près du comptoir et précisa, posant la tranche qui lui faisait tant envie sur ledit comptoir :

« Désolée, je ne vous ai pas entendu. »

Elle déposa à côté de son déjeuner le verre de lait, qu'elle n'arriverait visiblement pas encore à ingurgiter, et demanda, un sourire aux lèvres :

« Alors, toujours la même chose ou vous avez décidé de changer un peu ? »

La compilation d'excuses disponibles commençait à se réduire fortement, de manière assez inquiétante, alors que le jeune Jacen s'apprêtait à entrer dans la boutique de fleurs. A venir depuis plusieurs jours, avec des motifs et des excuses à chaque fois différentes, rien de neuf ne lui venait en tête aujourd'hui. Pourtant, il allait franchir le seuil, il le savait: quelqu'un, à l'autre bout, tirait sur cette corde invisible reliée à son coeur pour l'entrainer à l'intérieur.
Mentir gauchement était devenu une habitude étrange ces derniers temps: voilà déjà une semaine qu'il aurait dû revenir au Temple, terminer sa formation bientôt achevée. Dans peu de mois, le Trio Magic TM allait gagner ses galons de titulaires de manière très précoce d'après maître Rhodd. Bientôt la fin d'une ère: Jacen avait toujours su qu'un jour ils finiraient par suivre tous les trois leurs voies. Jiven était promis à un grand avenir, peut-être mener très rapidement quelques légions; Celyween détecter et entrainer les jeunes recrues. Jacen? Travailler avec les jeunes était déjà plus son truc que le terrain. Peut-être un disciple philosophe et pas trop difficile. Mais plus l'heure de la séparation du Trio approchait, plus Jacen voulait autre chose. Il se sentait seul et avait découvert que quelques fleurs pouvaient changer cela.

Afin de prolonger son séjour près de la jeune fleuriste qu'il convoitait, il avait simulé une fatigue chronique de ses parents paysans. Et pour ses parents, une permission de repos venant de maître Yodha lui-même.
Et à la jeune fille de la boutique, les excuses fleurissaient aussi facilement que dans sa pépinière: grand-mère malade, anniversaire de son père, décoration d'intérieure, naissance d'une nièce... Tout y était passé, et aujourd'hui il n'avait plus rien à lui proposer. Mais très franchement, il était à prendre le risque de passer pour un idiot pour la chance de la voir quelques secondes. Et puis, il n'était pas obligé de donner une excuse pour acheter des fleurs! Il ne comptait même plus l'argent qui passait dans ces bouquets: quand on aime on ne compte pas, mais la jeune fille comptait pour lui à ce point!

Se tenant prêt à improviser quelque chose sur le chaud, le jeune apprenti entra dans la boutique, traînant un peu des pieds, simulant un désintérêt naturel totalement nullissime. Comme si faire semblant d'être ici innocemment, comme s'il passait ici par hasard était une tactique de séduction valable et émérite. Qui venait dans une boutique de fleurs par erreur en flânant? Reprenons le plan minutieusement établi par Jacen pour séduire la jeune Philea: passer totalement par hasard chaque jour dans cette boutique, dans les heures où elle tenait la vente par un pur hasard. Il se trouvait que Jacen avait à chaque fois besoin de fleurs totalement par hasard bien sûr. Un plan digne de Jiven, exécuté tel Celyween, un vrai travail d'équipe sans qu'ils ne soient au courant!
Pendant les premières secondes, il s'obligea à ne pas jeter de regards vers le comptoir. il espérait que quelqu'un soit là avec la vendeuse, permettant à son entrée d'être discrète, dans un style purement "je suis là depuis longtemps en fait, vous m'aviez pas vu?".
Visiblement, il n'était pas assez discret ni assez faussement désintéressé pour passé inaperçu, alors que la voix féminine qu'il commençait à bien connaitre s'était élevée presque contre lui.
Un peu désarçonné, il vérifia tout d'abord autour de lui qu'il était bien l'interlocuteur de la jeune fille. Échappant à son regard insitant et à sa tartine de confiture, il faisait mine de choisir un bouquet tant en émettant des "humm" évasifs. Mince, personne ne pouvait entrer dans cette boutique maintenant et lui faire gagner quelques secondes? Il ne pouvait rester si impoli devant elle, il l'agacerait, les renvoyant tous les deux d'où ils venaient. Non, il ne savait pas quelles fleurs il voulait, s'il souhaitait changer, mais il savait ce qu'il voulait.

Il s'approcha un peu du comptoir, la main se frottant le dos du crâne dans un geste pensif, levant finalement le regard sur elle. Belle et fraîche, naturelle, elle faisait fâner toutes les fleurs autour d'elle. Pas vraiment le bon plan pour une fleuriste.

"Et bien... On va dire que ça dépend. Disons que... La prochaine fleur est pour vous?"

La jeune femme trouvait la réaction de son interlocuteur amusante. Il était entré depuis un petit moment déjà dans la boutique mais n'avait pas encore daigné venir quémander l'aide de qui que ce soit, comme s'il attendait de voir qu'il s'agissait bien d'elle et non de son père qui tenait la boutique à cette heure. Philéa s'en amusa intérieurement, attendant qu'il lui réponde. Elle n'aimait pas spécialement qu'on lui fasse la cour, ni même qu'on cherche à la draguer. De tous les prétendants que son père avait pu lui présenter, aucun n'avait tenu suffisamment longtemps pour parler de mariage, soit que son père s'en soit mêlé soit parce qu'elle avait elle-même décidé de le jeter dehors lorsqu'il parvenait à plaire au fleuriste, ce qui en soit, était quelque chose de rare, l'homme tenant particulièrement à son unique enfant.
Philéa était lasse de cette vie, depuis que sa mère les avait quitté quelques années auparavant, la jeune femme avait prit l'habitude de gérer les affaires de son père, remplaçant bien malgré elle la femme qu'il avait perdu. Car la fin de l'adolescence amenait avec elle l'âge adulte et la jeune Cydienne ne s'imaginait pas finir ses jours dans cette boutique, à vendre des bouquets de fleurs. Elle voulait du changement, rêvait d'aventures et espérait sortir un jour de son trin-trin quotidien. Philéa n'attendait pas grand chose de son avenir proche, en réalité, elle savait déjà que son père ne la laisserait pas partir facilement tant que sa plaie ne serait pas pansé or il était évident même aux yeux de la jeune femme, que ce ne serait jamais le cas. Si pour sa part Philéa avait estimé la décision de sa mère injuste et égoïste, son père l'avait vécu comme une trahison. Aurait-elle voulu le tuer qu'elle n'aurait pas trouver mieux ! La Cydienne savait que ses rêves d'évasion ne pourraient se réaliser que si elle leur donnaient leur chance or ce n'était pas prêt d'être le cas, Philéa ayant trop de scrupules à imposer à son père ce que sa propre mère n'avait pas hésité à faire. Il fallait aussi sans doutes préciser que pour le moment, jamais personne ne lui avait proposé une telle aventure ou encore, que la demoiselle n'avait pas encore trouvé l'excuse pour partir. Force était de constater qu'elle n'était pas malheureuse et que rien ne justifiait à ses yeux de laisser ses désirs prendre le pas sur la dure réalité.

Toutefois, le jeune homme avait eut tendance à lui offrir un début de changement ces derniers jours, ne manquant pas de l'amuser avec ses excuses toujours plus étranges pour acheter un bouquet de fleurs. Comme si les clients se confondaient en excuses lorsqu'ils venaient acheter un bouquet ! Le jeune homme l'amusait, mieux encore, il apportait un peu de fraicheur et de renouveau dans le quotidien bien rangée de la jeune fleuriste. Alors qu'il semblait hésiter à lui répondre, Philéa se permit de prendre le temps de le détailler. Le jeune Cydien était plutôt agréable à regarder. Un visage doux encore marqué par les traits de l'adolescence et encadré par de longs cheveux bruns presque aussi noirs que la suie et enfin, de petits yeux noisettes qui lui donnait un certain charme féminin. Grand et finement taillé, il ne semblait pas être un guerrier vu sa carrure songea avec amusement la jeune femme quant à sa timidité apparente, qui ne manquait pas d'amuser la jeune femme, Philéa l'interpréta comme le signe qu'il ne devait pas avoir l'habitude de côtoyer les femmes.
Avec une certaine appréhension, Philéa se rendit compte qu'elle avait pris plus que le temps nécessaire pour le détailler et qu'il pourrait très bien s'en offusquer. Non pas que cela la dérange, après tout, elle voyait tellement peu d'hommes qui avaient le courage de passer outre son père et son mauvais caractère qu'elle pouvait bien en profiter un peu non ? Depuis qu'elle attendait un peu de renouveau dans sa vie, si ça devait être lui qui lui apportait, autant qu'il lui plaise ! La jeune femme devait bien l'avouer, son interlocuteur n'était pas vraiment son type bien qu'il ne lui déplaise pas. En réalité, la fille de la reine amazone préférait les hommes un peu plus vieux, plus grands et plus musclés, au creux des bras desquels on se sentait en sécurité. L'inconnu qui n'en était plus vraiment un la tira de ses pensées en se décidant enfin à prendre la parole. Sa question l'amusa tellement qu'elle lui tira un sourire et, à sa grande surprise, ses joues se mirent à rosir légèrement.

Philéa ne répondit pas tout de suite. En réalité, elle se demandait comment interpréter ce que venait de lui demander le jeune homme. En lui demandant qu'elle fleur elle aimait, cela signifiait donc sans doutes qu'il avait l'intention de la lui offrir. Non pas que l'idée lui déplaise, bien au contraire, même si elle était fleuriste, personne ne lui avait jamais offert de fleurs en dehors de son père, mais elle se trouvait sotte de ne pas avoir vu venir la question. Sans parler du fait qu'elle ignorait la réponse … Enfant, la jeune femme aimait les roses blanches. Leur pureté, leur finesse, leur piquant, tout lui semblait être parfait dans une rose mais depuis que sa mère était partie, ne laissant derrière elle qu'une unique rose blanche dans la chambre de sa fille en signe d'adieu, Philéa s'était mis à détester la fleur. En grandissant, alors que son père avait tenté de lui apprendre les ficelles du métier de fleuriste sans succès, la Cydienne avait eut tendance à détester de plus en plus ces fleurs qui la retenaient prisonnière. En d'autres termes, Philéa était incapable de dire quelle fleur elle préférait car si elle avait un don pour les compositions de bouquet, elle détestait en réalité le métier qu'on tentait de lui imposer.

« Liberté, si une fleur avait ce nom je l'aimerai. » le taquina-t-elle pour gagner du temps.

« J'aimerai les fleurs que vous m'offrirai, cette réponse vous convient-elle ? »

Un sourire taquin sur les lèvres, Philéa s'amusait follement à le faire tourner en bourrique, lui qui en entrant dans sa boutique, était venu perturber son quotidien trop plat et ennuyant.

Pour se rassurer, s'agripper à la réalité alors qu'il rêvait de s'enterrer profondément pour se dérober de son regard, il tendit un peu son Esprit vers elle, toucher ses sentiments et s'accrocher à quelque chose qu'il connaissait. le contact d'empathie dont il était doué avait ce côté sécurisant du terrain connu, de ne plus avancer en terrain miné. Les femmes avaient la fâcheuse tendance de tout compliquer, exulter des sentiments étranges et de pousser dans des retranchements désarmants. Il était étrange de se dire que malgré ses heures de formation à sonder les gens et leurs intentions, à apprendre à user de sa langue pour désarmer les conflits et faire baisser les gardes, à combattre les fauteurs de troubles... Il n'avait aucune solution pour régler le problème dans lequel il était. A dire vrai, il trouvait beaucoup plus facile d'éviter une guerre dans le nord plutôt que de trouver les mots justes pour séduire une femme. Surtout celle qui lui plaisait.

Il avait déjà côtoyé plusieurs femmes, là n'était pas la question: le Temple se fendait d'une politique égalitaire entre les sexes, et sa génération en était bien composée. Il avait discuté avec beaucoup de filles, des sujets bien différents, dans des contextes divers. Jamais il n'avait eu le problème de devoir bien choisir ses mots, de peser son regard et de ne jamais faillir. Pourquoi avait-il cette délicate impression que, à la première erreur, il serait précipité dans un puits sans fond?

Alors que le temps passait au ralentie, Jacen se rapprochait gauchement du comptoir, contrôlant tellement ses mouvements et sa démarche qu'elle en était exagérée. Il baladait sa main au-dessus des fleurs éclos et des tiges sur le côté de la boutique, faisant mine de choisir et de réfléchir à son bouquet suivant. Quitte à passer pour un imbécile ou un inculte en fleurs (ce qu'il était d'une certaines manière), il espérait que la jeune femme lui sorte le nom d'une fleur inconnue, qu'il puisse prolonger la conversation en lui posant des questions. Mais comme rien n'était simple avec les femmes, sa réponse hautement énigmatique ne lui laissait pas énormément d'ouvertures.
Il saisit une fleur au hasard, violette et bleu-sombre. Comme un trophée, il la présenta à la dame, déposa ensuite une pièce sur la table.

"Je connais bien cette fleur, elle est très capricieuse. Je crois qu'elle n'accepte que d'être offerte lors d'un dîner, allez savoir pourquoi... Si vous me permettez de passer vous prendre tout à l'heure, alors elle s'appellera liberté: celle de choisir ce que vous souhaitez faire de nous!"

Elle sourit, soupira, rosit. Incroyable de voir une telle explosion de sentiments en même temps irradier de son corps, réchauffer ceux de Jacen. S'il ne coupait pas rapidement le lien de l'Esprit qu'il avait créé entre eux, il allait bientôt se noyer en elle.

"Voilà une invitation tellement singulière qu'elle mérite d'être acceptée", conclue finalement la fleuriste avec un sourire entendu.

Soucieux de ne pas fragiliser le lien qui venait de se tisser avec la demoiselle, Jacen prit congés sur-le-champs, n'osant risquer même un regard en arrière.

[Désengagement et fin de topic!]

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