[An 154][F-H] Le souhait de Yuuhi... (pv Ithilion + libre) (fini)

Durant la Bataille des Rois, Yuuhi n’avait pu réaliser aucune des deux missions que sont Maître lui avait confié. En plus de n’avoir pu empêcher les troupes de rejoindre son Seigneur, il avait en plus été incapable d’éradiquer l’intruse qui était venue importuner son Maître. Et comme si cela ne suffisait pas, leur Maître à tous, le Dieu Azael avait disparut après avoir retrouvé l’épouse qu’il avait tant cherché. Déboussolés et épuisés, les Membres des Enfants de l’œil d’Or, s’ils n’avaient pas déserté avant, rejoignirent leurs quartiers dont le principal se trouvait à Haldern, une petite ville dans les montagnes au sud de Storghein.

Mais, au fil des années qui passèrent, la secte s’éteignit peu à peu jusqu’à complètement disparaître au début de l’année 154 : leur Dieu ayant cessé de se manifester la plupart des Enfants de l’œil d’Or arrêtèrent de croire en Lui et passèrent à autre chose s’ils n’étaient pas tués avant. En début de l’année 154, la secte n’était plus que composée d’une poignée de membres. Plus assez pour entreprendre la moindre action. D’ailleurs ces dit membres voyant leur secte devenir inactive, au bout d’à peu près un mois ne purent plus supporter la situation dans laquelle ils se trouvaient : ils avaient besoin d’action. Et le Chef de la secte des Enfants de l’œil d’Or les comprenaient en quelque sorte. Ce fut grâce à un courageux, ou à un inconscient, selon le point de vu, qui osa révéler sa pensée à son chef, que celui-ci décida de les libérer de leur attachement à la secte. Puis avant de leur donner quelques conseils qui resteront connus d’eux seul et de les remercier pour leur fidélité au Seigneur Azael et de continuer à prêcher le Dieu, le Chef des Enfants de l’œil d’Or se résigna, à contre-cœur, de dissoudre la secte des Enfants de l’œil d’Or, mettant officiellement un terme aux activités de celle-ci. Leur Maître n’étant plus, les membres non plus, la secte n’avait plus lieu d’être.

Mais l’ancien Chef des Enfants de l’œil d’or ne pouvait croire que tout était fini. Il ne pouvait croire qu’Azael ait aussi simplement disparu. Ce n’était pas possible n’est-ce pas ? Le Dieu devait sans doute se cacher quelque part à l’abri de tous, réparant ses blessures et attendant que sa prochaine heure vienne. Comment pouvait-Il être satisfait que tout ce termine ainsi ? L’ancien chef des Enfants ne l’était pas. Etait-il aussi inutile que cela ? Le jeune homme aux cheveux de sang ne pouvait le croire et il aurait tant aimé pouvoir faire plus qu’il n’avait fait pour le Dieu qui avait donné un nouveau sens à son existence. Et lui, Yuuhi, qu’allait-il devenir ? Son souhait ne serait-il jamais réalisé ?

Ne pouvant se satisfaire de la situation actuelle, le Dragon du Crépuscule se transforma en une très belle jeune femme aux cheveux ébènes, grâce à diverses techniques de déguisements et de maquillage, du nom de Liliana et partit à la recherche de son Maître dans les alentours. C’était l’identité qu’il prenait d’ailleurs à chaque fois qu’il sortait se promener dans Haldern, les Cydiens n’étant guère aimés à Storghein et cela, au vu de son physique androgyne, lui était plus pratique pour ne point trop se faire remarquer. Ainsi, la jeune femme chercha pendant de longs mois le Maître qu’elle venait de perdre. Se rendant à l’évidence que le Dieu ne se trouvait point ici, Liliana quitta Haldern et parcourut les moindres recoins de Storghein et sa région. Mais une fois de plus, elle ne trouva rien, pas la moindre petite trace d’un quelconque Dieu ou petit frère… Liliana quitta alors Storghein et sa région et reprit sa véritable identité : celle d’un jeune homme cydien au physique androgyne et aux longs cheveux couleur sang…

La prochaine étape de Yuuhi fut Erathia, l’ancienne cité de son Maître. Là encore, il passa de nombreux jours à discrètement la fouiller pour ne rien trouver une fois de plus. Cependant, le jeune homme put se rendre compte que maintenant la ville était de nouveau habitée et qu’il était interdit de se promener avec une arme en ce lieu, entre autre. N’ayant rien trouvé de ce qu’il cherchait, le jeune homme aux cheveux de sang ne tarda pas à repartir…

Alors qu’il marchait depuis plusieurs heures dans une forêt non loin d’Erathia, Yuuhi se souvint qu’il y avait en ce lieu un petit lac. C’était là qu’il avait rencontré Azael pour la première fois un peu moins d’une dizaine d’années auparavant. Il lui fallut quelques heures de plus pour atteindre le petit lac. Une fois arrivé en ce lieu, Yuuhi prit le temps d’observer l’endroit où il se trouvait. Le soleil s’était couché et la nuit était apparue, faisant prendre aux arbres vert foncés et aux treillis qui composaient la forêt un air inquiétant, alors qu’entre les végétaux on pouvait voir la pleine lune. Laissant remonter les souvenirs dans son esprit, le jeune homme aux cheveux de sang prit la direction du petit lac et entra dans l’eau. Le Dragon du Crépuscule leva la tête vers l’astre lunaire et le contempla de longs instants, essayant de faire le vide dans son esprit pour mieux réfléchir objectivement à sa situation après. Alors qu’il reportait son étrange regard roux foncé un brin rougeâtre vers l’eau du lac en train de mouiller ses habits lui recouvrant la moitié inférieure du corps, le désespoir l’envahit. Soudain, il ne croyait plus à rien. Même plus à l’espoir de revoir son petit frère. Tout n’avait plus d’importance. Penser à quelque chose d’autre, penser à quelque chose d’autre. Il n’était plus Yuuhi Aka Taiyônoryû, il n’était plus Yuuhi. Il n’était plus Yuuhi… Il était… Parfois le jeune homme aux cheveux de sang prenait tellement à cœur le rôle qu’il interprétait qu’il le devenait. A d’autres moments, il était tellement convaincu de ce qu’il n’était pas qu’il finissait par le devenir. Mais cela ne marcha pas cette fois. Yuuhi resta Yuuhi, le jeune homme à l’esprit fragile. Malheureusement.

Soudain, le Dragon du Crépuscule eut le besoin de se sentir vivant. Il ôta d’abord les habits et la côte de maille qu’il portait sur la partie supérieure de son corps, révélant des bras, un dos et un torse très musclés mais restant pourtant harmonieux, recouvert d’une peau claire. Les poignets du jeune homme étaient recouverts par un bandage blanc alors qu’une multitude de cicatrices recouvraient le torse du Dragon rouge. Il en avait aussi dans le dos mais elles étaient moins nombreuses et régulières que certaines qui lui recouvraient le torse.

Un petit vent frais se leva alors et vint caresser le torse nu du jeune homme. Mais cela ne semblait pas suffire à l’ancien chef des Enfants de l’œil d’Or. Le Dragon sortit alors la lame de son sabre de son fourreau et la contempla pendant quelques instants sous le clair de lune, un étrange sourire étirant ses lèvres. Soudain, le jeune homme refit la même chose qu’il avait fait environ un peu moins d’une dizaine d’années auparavant, avant de rencontrer le Dieu pour la première fois. En faisant un tel acte désespéré, cherchait-il à reproduire ce qu’il s’était passé autrefois, même si la possibilité qu’une telle situation se reproduise une deuxième fois était infime ? Allez savoir. Quoiqu’il en soit, Yuuhi ne tarda pas à lâcher son sabre qui tomba sur les bords du lac. Du sang s’écoulant de son propre corps vint bientôt rougir l’eau du lac et le jeune homme ne tarda pas à s’effondrer sur les abords du point d’eau lui aussi, rejoignant le monde de l’inconscience. Sur son torse, ses bras et ses poignets on pouvait voir une multitude d’entailles d’où s’échappaient des flots réguliers de sang venant rougir le sol vers le bord du lac…

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Lorsque Yuuhi se réveilla la première chose qu’il vit fut un mur blanc sans le moindre ornement. Il se redressa alors et constata bientôt qu’il était assis sur un lit aux draps blanc eux aussi.

Promenant son regard roux foncé un peu rougeâtre, le jeune homme aux cheveux de sang put se rendre compte qu’il se trouvait dans une pièce sobre possédant une simple table de bois et une chaise en plus du lit sur lequel il était assis. Quelques rayons de soleil rentrait par une petite fenêtre mais c’était là tout ce que contenait la pièce. Où se trouvait-il ? Etait-il… ? Non, sans doute pas, vu qu’il avait une étrange impression de déjà vu face à cette pièce. Pourquoi ? Etait-il déjà venu ici ?

Ce fut à ce moment-là qu’une femme d’un certain âge entra dans la pièce. Lorsqu’elle vit le jeune homme réveillé, elle parut un peu surprise et ne tarda pas à répondre aux questions du Dragon du Crépuscule. Celui-ci apprit donc qu’il se trouvait au temple d’Ankor et les circonstances dans lesquelles il arriva chez les templiers. Cela ne lui plaisait guère car tous les templiers maîtrisaient l’Esprit et Yuuhi n’appréciait que peu que l’on connaisse ses véritables sentiments. La dame sembla d’ailleurs ressentir les émotions du blessé à cet instant. Elle lui avoua alors qu’elle ne lui voulait aucun mal, seulement le soigné, même si le Dragon rouge se doutait déjà de cela. Il resta d’ailleurs environs un bon mois peut-être plus avant de ne pouvoir quitter la chambre et le temple d’Ankor. La dame lui ayant demandé de revenir encore régulièrement la voir pour contrôler l’état de ses blessures, cela fit qu’en cette fin d’hiver 154, Yuuhi était toujours à Tamawa.

Puisqu’il était toujours de ce monde, Yuuhi était bien décidé à poursuivre ses activités de fleuriste-alchimiste et ses prières à Azael, pendant qu’il réfléchissait à ce qu’il allait maintenant bien pouvoir faire. Les chances de retrouver Azael et son petit frère étaient bien minces. C’était ce qu’il pensait. Fallait-il continuer ou bien laisser tomber ? Mais quelques temps plus tard, la vie allait lui montrer que même si les chances étaient bien minces, ce n’était pas impossible…

Quoiqu’il en soit vendre des fleurs et des potions et prier un Dieu n’étaient pas ce qui rapporte le plus lorsque l’on n’était pas spécialement connu et puis l’argent qu’il avait piqué après avoir dissolu la secte avait déjà été utilisé lors des mois précédents. Le Dragon du Crépuscule n’avait presque plus d’argent dans sa bourse. Alors qu’un soir Yuuhi dînait dans un bar qui n’était pas des plus recommandables, car la nourriture y était moins cher, il rencontra un homme. Une fois qu’il eut réalisé les désirs en tous genres de l’homme, celui-ci lui donna des petits boulots plus ou moins recommandables, même si la plupart consistait en général à régler des querelles, pas toujours justifiées, en employant plus ou moins la force, ou bien retrouver des objets perdus ou volés. Rien de bien extraordinaire mais cela faisait toujours un peu plus d’argent à Yuuhi.

Ce fut d’ailleurs alors qu’il venait d’achever un de ces petits boulots lors d’une belle journée, pas trop froide pour un hiver, que le Dragon du Crépuscule le rencontra. Enfin, la première chose qu’il entendit fut une sublime et joviale mélodie d’alto. Attiré, le jeune homme se mit à suivre le bel air. Yuuhi arriva bientôt dans une petite rue. Comme dans un rêve, il observa le nouveau lieu où il venait d’arriver. Puis son regard roux foncé rougeâtre se mit à parcourir ce qui lui sembla être sur l’instant des musiciens. Enfin, c’était plutôt un groupe de personnes qui s’était assemblé. Yuuhi s’approcha de l’assemblement et aperçut bientôt la source de la mélodie. En fait, il n’y avait qu’un seul et unique musicien qui semblait s’entraîner ou bien répéter. Et pourtant tant de personnes étaient venues l’écouter sans même savoir qui il pouvait bien être… Et alors que les yeux de Yuuhi se posèrent sur le musicien, celui-ci leva le regard…

Les yeux roux foncés rougeâtre rencontrèrent alors deux prunelles aussi bleues qu’un ciel dégagé par une belle journée. Pendant quelques instants, ils se regardèrent mais le blond jeune homme n’arrêta pas pour autant de jouer sa belle mélodie sur un instrument tout aussi élégant que celle-ci et qui semblait de bonne facture. Le musicien devait avoir tout juste une vingtaine d’années mais paraissait avoir quelques années de moins. Il avait les traits fins montrant son appartenance à la race cydienne mais ses yeux bleus ciels et ses cheveux blonds comme les blés bien mûrs, dont les reflets du soleil donnaient à cet instant une couleur dorée, étaient la preuve que du sang Astorg coulait aussi dans les veines du jeune homme. Pourtant, il n’avait point la grande taille qui était également une preuve de l’appartenance à ses deux races. Le blond jeune homme devait faire tout au plus dans les un mètre soixante-cinq et encore. Peut-être le sang d’une autre race coulait-il encore dans ses veines ? Allez savoir. Le musicien avait des cheveux longs tombant en un joli dégradé autour de son fin visage et allant jusqu’au milieu de son dos pour les mèches les plus longues. Une partie de ses cheveux vint caresser son visage, formant une frange aux mèches rebelles, cachant la plupart de son œil droit. Le doux sourire qu’il affichait ainsi que la magnifique mélodie qu’il jouait pour son jeune âge et l’aspect doré que donnait le soleil à ses cheveux pouvait le faire passer pour un ange auprès de certaines personnes, à cet instant.

Surpris par cette soudaine rencontre improbable, n’en croyant pas ses yeux, Yuuhi en tomba sur ses fesses. Au sens propre comme au figuré. Malheureusement pour le jeune homme aux cheveux de sang, son arrière train vint écraser les pieds de la ou les malheureuse(s) personne(s) qui se trouvaient derrière lui non loin de l’endroit où il se trouvait. Après quelques instants d’intense béatitude, conséquence d’avoir trouvé ce qu’il cherchait depuis une dizaine d’années, Yuuhi se releva et s’excusa poliment auprès de sa malheureuse victime involontaire, une jolie jeune femme aux longs cheveux.

Puis à peine avait-il fait un pas pour s’en aller, se demandant fortement s’il ne devait pas aller retourner se coucher, qu’il entraperçut rapidement une chevelure azur. Croyant halluciné, le Dragon du Crépuscule tourna rapidement la tête et put apercevoir une figure bien connue : celle d’un homme d’une trentaine d’années aux cheveux azurs qu’il avait croisé plusieurs fois quelques années auparavant, dont une pendant la bataille des rois. Que venait faire cet homme ici ? Bah, il était peut-être en train de rêver après tout. Bien décidé à aller retourner se coucher, Yuuhi n’avait à peine fais quelques pas de plus, que le jeune musicien qui venait de finir de jouer l’attrapa par le bras et l’empêcha d’aller plus loin, après avoir demandé à la jolie demoiselle si elle n’avait rien. Le blond jeune homme s’adressa alors au Dragon rouge :

« Vous auriez au moins dû demander à la d'moiselle si elle n’avait rien en plus d’ vous excusez vous n’ croyez pas ? »

La voix qui s’était adressé à Yuuhi était une très belle voix profonde, pleine de charme et de chaleur aux accents joviaux, bien qu’à cet instant elle comportait aussi un brin de reproche… Et, bien que différent, le musicien avait quelque chose en lui qui faisait un peu penser au Dragon du Crépuscule. Etait-ce son physique ? Peut-être un peu mais pas plus que cela. Quoiqu’il en soit c’était un peu comme si le musicien partageait un air de famille avec Yuuhi. Et pourtant le Dragon du Crépuscule avait tout d’un cydien pur souche…

Tamawa, ou la ville neutre. Une des dernières cités ou Ithilion pouvait se promener tranquillement, visage découvert, sans se faire poursuivre par la garde. Cela allait surement devenir son nouveau point de chute, maintenant que Ptot Tah n'était plus vivable. Les températures y étaientplus fraiches, et la bonne humeur des gens peut etre moins palpables que dans les anciennes rues marchandes Almers, mais le métissage qui demeurait à l'intérieur de Tawana rendait les lieux plutôt intéressant.

Alors qu'il traversait une ruelle en direction du port, la circulation bouchonnait à cause d'un regroupement massif d'individus au milieu du chemin. Ce ne fût qu'en s'approchant pour satisfaire sa curiosité, qu'ithilion put entendre une faible mélodie s'élever au-dessus du brouhaha général. En jouant des coudes, et en se faufilant à travers cette masse compact, le cydien réussit à se mettre en bonne position pour admirer l'unique musicien dérouler son spectacle au milieu de sa scène improvisée. Un homme de taille moyenne, à la chevelure dorée et ausourire enjôleur, se mouvait dans tout les sens en narrant son récit enchanson. Une magnifique mandoline créer dans un bois clair, dont la caisse de résonance était pourvu de magnifiques ornementations, accompagnait la voie du chanteur en s'associant parfaitement avec son ton. Ce ménestrel avait tout d'un charmeur, avec sa belle frange blonde qui lui retombait sur le visage et ses yeux bleus clairs et si profond
que les jolies demoiselles devaient si noyer facilement.
La fin de la chanson fut accueillit par des applaudissements et des sifflements chaleureux quand à la superbe prestation. Seulement, certains cris ne furent pas portés à l'adresse de l'artiste. En effet, il y eut un léger mouvement parmi la foule et des piaillements de protestation fusèrent à l'encontre d'un malheureux qui avait chuté au sol. Celui-ci se releva et s’apprêtait à s’éclipser mais cela n'avait pas l'air d'être de l'avis de l'artiste, peu content que son spectacle soit troublé. Ce dernier attrapa l'inconnu par le bras et lui lança :

« Vous auriez au moins dû demander à la d'moiselle si elle n’avait rien en plus d’ vous excusez vous n’ croyez pas ? »

L'envie de se frapper la main contre le front face à cette scène lamentable du bon samaritain démangea le cydien.Mais lorsqu'il reconnut le fauteur de trouble, c'était plutôt pour se réveiller qu'ithilion eut envie de se cogner la tête. De nouveau sur sa route, toujours avec cette chevelure rouge et son visage efféminé, Yuuhi venait de démontrer encore une fois que le cotoyer ne faisait qu'attirer les ennuis. Bien qu'il n y avait pas forcement de raison, cet homme était l'un des rares être qui pouvait faire naitre un sentiment de crainte chez Ithilion. Un exploit en soit, mais dont l'intéressé se serait bien passé.
Pendant une fraction de seconde, le cydien ressentit tout de même la folle envie de venir en aide à son " compagnon" rien que pour rabattre le clapet à ce blondinet prétentieux qui avait le don de l'horripiler. Tout de fois, il ne pouvait se permettre de se faire ficher dans son dernier lieu de replie. Certes il lui resterait les petits villages annexes, mais il ne pourrait plus profiter des grands marchés, ni jouir de la science contenu dans la grande bibliothèque. Et puis, cela reviendrait à se suicider que d'aider un homme tel que ce nid à problèmes.
La position du petit homme parfait et saint, sans aucun reproche, et qui faisait la morale que prit le musicien acheva Ithilion. Ni une ni deux, avant même qu'il se rende compte de ce qu'il faisait, il était déja arrivé au niveau des deux hommes et profita de l'effet de surprise pour les séparer. Puis il se positionna derrière Yuuhi et plaqua ses mains sur les épaules de l'homme qu'il redoutait de manière affectif. A cet instant, Ithilion pensait être devenu complètement fou.

-Excusez mon petit frère, commença alors le cydien à l’adresse de la femme bousculée. Il ne devrait se trouver ici. Sa maladresse est un danger pour tout le monde. Je vais le ramener de ce pas chez nous, au moins il ne causera plus de tord.

Sa bouche s'approcha discrètement de l'oreille de yuuhi et il lui murmura d'un ton froid ;

-Toi tu rentres dans mon jeu, sinon je te promets que je te saigne sur place.

Puis il se redressa, arborant toujours un magnifique sourire sur son minois, pour s’adresser à freluquet vaniteux donneur de leçon. Plus il le regardait, plus sa tête lui faisait penser à celle d'un astorg, ce qui n'arrangeait l'animosité qu'il éprouvait envers lui.

-Je te remercie de te soucier de l'éducation de mon petit frère.lui lança t-il s'en cacher son ironie. Je pense que tu devrais aller voir dans la rue un peu plus loin, tu trouveras surement d'autres personnes ayant besoin de tes services. Les demoiselles en détresses se trouvent facilement en ce moment ! Cours à leur rencontre mon prince !

Sur ces mots qu'après réflexion il jugea complètement inutile et hors de propos, il saisit le bras de Yuuhi et l'emmena avec lui à travers la foule. Juste histoire de rester crédible. Et voila, une minute dans un périmètre de moins de 10 mètres et cet abruti l'avait déjà fait remarqué. Et s'en rien demander en plus...Pourquoi avait-il réagit comme ça ? Cela ne lui ressemblait pas du tout.

Yuuhi avait vraiment l’impression de rêver. Pourtant, cette poigne, cette main qui lui tenait le bras, ce physique ainsi que « l’aura » qu’il dégageait, c’était bien Kiiro, son cher petit frère. Même la remarque que le ménestrel lui adressa ressemblait bien à son petit frère. Mais il devait rêver, n’est-ce pas ? Le Dragon du Crépuscule n’eut pas le temps de plus approfondir la question quand soudain il sentit qu’on avait enlevé la main du ménestrel de son bras. Surpris, Yuuhi leva son regard roux et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit se tenir entre eux une chevelure azur bien connue ! Mais l’ancien chef des Enfants de l’œil d’or n’était pas au bout de ces surprises. Le trentenaire aux cheveux azur prit bientôt la parole et débita un flot de ce que Yuuhi savait n’être qu’un tas de mensonges. Aux dernières nouvelles, il n’avait jamais eu de grand frère. A moins que sa mère et son père n’aient eu des aventures de leur vivant qui étaient restées secrètes… Ce qui n’était pas faux en vérité puisque Yuuhi et le blond ménestrel n’étaient en fait liés qu’à moitié par le sang. Mais tous deux l’ignoraient. L’un aurait pu sans douter, mais même s’il avait le moindre doute, il en faisait fi et considérait le deuxième comme son véritable petit frère.

Soudain, alors que le ménestrel, fasse au silence de Yuuhi, s’était mis à lui faire la morale en lui expliquant toutes les raisons qui faisaient qu’il fallait demander à une dame si elle n’était pas blessée lorsqu’on l’avait bousculé, entraînant force cris admiratifs et vénération par les jeunes demoiselles énamourées dans le public et que le Dragon du Crépuscule se contentait d’observer les deux hommes béatement, ne revenant toujours pas du tournant qu’avait prit les choses et étant toujours persuadé de rêver, le fleuriste ne put s’empêcher de légèrement sursauter lorsqu’il sentit Ithilion poser ses mains de manière affective sur ses épaules et lorsqu’il l’entendit murmurer à son oreille d’un ton froid. Le suivre dans son jeu ? Pourquoi pas. Le saigner sur place ? Ce n’était pas une mauvaise idée non plus. Il aurait bien aimé voir la tête que ferait ces pauvres gens s’ils avaient vu un flot de sang sortir de son corps avant de rendre son dernier souffle ou presque. Ah, qu’il aurait aimé voir leurs expressions dégoutées et ou affolées, les voir courir en tout sens cherchant à appeler médecin ou milice ! Cela aurait fait un spectacle de choix. Mais tout ceci n’était qu’un rêve, n’est-ce pas ? Et à quoi cela servirait de changer de monde dans un rêve ? A rien, bien évidemment. Sauf, que là ce n’était pas un rêve. Ce que l’esprit fragile et dérangé de Yuuhi n’avait toujours pas compris. Mais physiquement, rien ne fit comprendre au monde qu’elles étaient les pensées peu recommandables de l’ancien chef des Enfants de l’œil d’Or…

A peine quelques secondes plus tard, le Dragon du Crépuscule se leva à son tour et s’inclina respectueusement devant la demoiselle dont il avait précédemment écrasé les pieds. N’observant aucune réaction chez la demoiselle, il lui prit alors la main tout en disant d’une voix polie, respectueuse, charmante et un peu peinée d’avoir fait du mal à une si jolie demoiselle :

« Ma damoiselle, je vous prie d’excuser mon comportement fort grossier à votre encontre. J’espère que votre honneur n’a rien et ne m’en tiendra pas rigueur. »

Puis le Dragon du Crépuscule lui fit un baisemain. Il se demanda alors s’il n’en avait pas fait un peu trop. Mais la jolie demoiselle aux cheveux longs, qui n’avait pas l’air d’avoir l’habitude d’être traitée ainsi, en sembla fort ravie et s’empressa de raconter aux copines « qu’un beau jeune homme qui lui avait écrasé les pieds s’était excusé comme si elle était une princesse ». Le ménestrel fut d’abord quelque peu surpris par la tournure des choses, mais lorsque Yuuhi jeta un coup d’œil dans sa direction, il arborait un magnifique sourire, qui aurait été capable de faire fondre n’importe quelle jeune fille en fleur, apparemment ravi de la tournure que prenaient les choses. Puis, le jeune homme à la chevelure de sang se tourna vers Ithilion, un petit sourire malicieux et d’excuse éclaira son visage qui arborait la même expression. Ensuite Yuuhi s’adressa à Ithilion comme s’il était réellement son grand frère :

« Ah, t’es là. Je me demandais où tu étais passé. »

Puis il resta là où il était pendant qu’Ithilion s’adressait au ménestrel. Mais devant les dires ironiques et la manière dont l’homme aux cheveux azurs s’adressait à lui, le sourire du musicien ne tarda pas à s’évanouir et la foule de ses admirateurs de commencer à huer l’homme aux cheveux bleus. Qu’avait-il fait de mal pour que cet homme lui dise cela ? Il ne faisait que se préparer pour un spectacle qu’il allait donner quelques jours plus tard. Bon d’accord, il aimait bien multiplier les conquêtes, qu’elles soient féminines ou masculines mais ce n’était pourtant pas une raison pour lui parler ainsi. A moins que cet homme, qui pour le ménestrel semblait être un cydien d’après ces traits, faisait parti de ces abrutis qui s’en prenait à quelqu’un dès que celui-ci avait les cheveux blonds ou roux et des yeux bleus. Que c’était stupide ! Il y avait des Astorgs très bien comme il pouvait y avoir des personnes très bien dans n’importe quel pays ! A vrai dire Kiiro ne comprenait pas cette animosité des Cydiens et des Astorgs entre eux. Yuuhi non plus d’ailleurs.

L’expression du ménestrel qui affichait jusque là son incompréhension face à la situation prit bientôt les traits de la colère. Mais alors qu’il allait répliquer à Ithilion, il remarqua que les deux hommes avaient disparu. Zut, lui qui aurait aimé parler au jeune homme aux cheveux de sang… Mais en plus d’être un charmeur, Kiiro était aussi quelqu’un d’impulsif, téméraire et … à l’humeur changeante. Il ne lui fallut donc pas plus d’un instant pour se lancer à la poursuite de « l’imbécile à la chevelure azur » et de son « petit frère », mettant par là même fin à son spectacle, le blond jeune homme ne sachant pas pour autant où avait pu disparaître les deux hommes. Mais, il n’avait rien de surprenant à cela, le musicien faisant parti de ces personnes qui agissent avant de réfléchir…

Quant à Yuuhi, il laissa le trentenaire aux cheveux bleus, dont il ne connaissait toujours pas le nom, lui saisir le bras et l’entraîner à sa suite. Une fois que les deux hommes se furent suffisamment éloigner de la foule et du lieu du spectacle, le Dragon du Crépuscule ne put s’empêcher de laisser s’échapper un grand rire clair. Cela faisait longtemps que le jeune homme à la chevelure de sang n’avait ri d’aussi bon cœur. Entre deux rires, fermant un œil, il ne put s’empêcher de dire, amusé :

«Pfa, ha, ha. Depuis quand je suis votre petit frère ?!… Ha, ha, ha. »

Puis, semblant s’être calmé, le Dragon rouge poursuivit d’un ton plus sérieux et à peine audible, comme s’il réfléchissait à voix haute :

« Mais bon, faut être stupide pour défendre les mauvais présages des bons. A moins que… »

Comme s’il glissait sur le sol plus qu’il ne marchait, Yuuhi s’approcha alors d’Ithilion. Son étrange regard roux un peu rougeâtre se porta alors sur l’homme qui se tenait en face de lui. Un sourire malicieux, mi-amusé, mi-fataliste passa soudainement et brièvement sur les lèvres de l’ancien chef des Enfants de l’œil d’Or. Puis le Dragon rouge approcha une de ses mains plutôt grandes d’Ithilion et délicatement, effleura le visage de l’homme en une douce caresse avant d’approcher sa bouche de son oreille et de murmurer froidement d’une voix ironique :

« Vous vouliez que je me sente redevable envers vous, n’est-ce pas, messire ? Eh bien vous avez gagné. Je veux bien vous rendre un service pour vous payer ma dette, sans rien vous demander en retour. »

Yuuhi avait en fait beaucoup de mal à comprendre que des personnes pouvaient parfois agirent pour le bien d’autres sans rien demander en retour. Pour le jeune homme cela était impensable. Si on agissait ainsi, pour lui c’était parce que l’on souhaitait quelque chose d’autre en retour.

Puis, après avoir lécher doucement le lobe de l’oreille du trentenaire, il ajouta, susurrant d’une voix malicieuse :

« Je ne savais pas que vous désiriez à ce point mes services, messire. »

Ensuite, Yuuhi regagna rapidement sa position initiale, voulant pouvoir savourer bien à sa guise la tête que ferait, en réaction à ses dires, son interlocuteur, bien qu’il se garda bien de dire ou de montrer quoique ce soit de ses véritables sentiments. Même s’il n’accordait que pas plus d’importance à l’existence des êtres vivants qu’à sa dernière paire de chaussettes, il ne pouvait s’empêcher d’aimer voir leur traits se déformer sous le coup d’émotions telles que le dégoût, la colère, la peur, la souffrance ou encore le désespoir. Le Dragon du Crépuscule aimait les voir crier, pleurer, hurler et supplier. Ce n’était après tout pas pour rien qu’il avait été le chef des Enfants de l’œil d’Or. Et puis, après tout quel homme sain d’esprit irait prier un dieu banni craint de tous représentant de plus la Mort ?

Cependant le discours du jeune homme à la chevelure rouge ne s’arrêta pas là. Haussant les épaules d’un air lassé, il continua comme si de rien n’était et que ce qu’il disait était une évidence :

« Mais n’aurait-il pas été plus simple de me le demander directement ? Je ne suis pas du genre à rechigner sur une besogne à faire tant qu’on me donne une compensation, messire. »

Ce fut à ce moment-là qu’une certaine voix profonde, chaleureuse et aux accents joviaux se fit entre non loin des deux hommes :

« Ah, mais c’est pour cela alors ! »

Le musicien s’approcha alors des deux hommes, toute colère semblant s’être envolée. Puis, le blond jeune homme se tourna vers Ithilion et prit le menton de celui-ci entre son pouce et son index et l’obligeant à tourner son visage à droite puis à gauche, un peu comme s’il l’inspectait. Puis, il se murmura à lui-même comme s’il était en pleine réflexion.

« Hm… J’ comprends mieux. »

Yuuhi, un peu surpris par l’intervention du ménestrel, même s’il n’en montrait rien, alors que jusqu’ici le jeune homme à la chevelure de sang se contentait d’écouter le barde, ne put s’empêcher de dire :

« Pardon ? »

Le profond regard bleu ciel se posa alors sur les étranges yeux roux de Yuuhi. Puis Kiiro répondit comme si c’était l’évidence même de son habituelle voix profonde, chaleureuse et enjouée :

« Mais oui ! Comme vos parents sont opposés à votre relation, vous avez inventé cette histoire de frères pour passer plus inaperçu lors de vos rendez-vous galant et vous sortir des situations embarrassantes ! »

Pardon ? Fut ce que pensa Yuuhi à cet instant. Il était si abasourdi par les dires de son propre petit frère, qu’il ne put rien répliquer en retour. Où était-il allé pêcher cela ? Le pire, c’était peut-être que le blond jeune homme était absolument convaincu par ses dires. En tous cas, vu le volume de voix du ménestrel, s’ils étaient sensés passer inaperçus, on pouvait dire que c’était raté. La preuve, tous les passants avaient tourné la tête vers eux, certains avec une expression pleins de sous-entendu, d’autres de dégoût alors que quelques uns semblaient juste curieux. Mais cela n’empêcha pas le blond jeune homme de continuer, celui-ci n’ayant apparemment pas remarqué qu’ils étaient devenus le centre d’attention de tout le monde. Puis de toute manière, Kiiro et la discrétion n’avait jamais fait bon ménage ensemble. Donnant joyeusement de petits tapes amicales, qui vu la force physique du ménestrel ne risquait même pas de faire de mal à une mouche, sur l’épaule d’Ithilion, il continua de son éternelle voix joviale :

« J’ pense que vous avez de la chance d’avoir un tel compagnon. »

Puis il poursuivit, laissant un grand rire s’échapper, après avoir pris soin de donner deux-trois petites tapes tendres sur les fesses du trentenaire :

« Mouhaha ! J’ pense savoir c’ qui vous attirez chez lui. »

Kiiro se mit alors à noyer ses deux interlocuteur sous un flot de questions toutes plus indiscrètes les unes que les autres. Yuuhi pensa alors qu’il était temps d’arrêter le ménestrel dans son délire et gardant un œil sur ses deux compagnons, il se glissa entre eux deux. Le Dragon du Crépuscule détrompa alors Kiiro sur la nature de ses relations avec Ithilion en lui disant qu’il avait simplement proposé ces services au trentenaire. Le musicien ne sembla pas parfaitement convaincu mais, une fois n’est pas coutume, il n’insista pas et poursuivit son bavardage leur faisant part des meilleurs endroits où ils pourraient trouver des prostitués, femmes ou hommes, des meilleurs coins pour manger pas trop cher sans que cela soit mauvais et d’autres choses encore, n’hésitant pas à donner son avis sur la question.

Soudain, alors que Kiiro continuait son joyeux babillage, sans que personne n’aient pu s’en rendre compte se retrouvèrent entouré d’une dizaine de personnes qui ne semblaient pas avoir les meilleures intentions du monde…

Le regret d'avoir aidé ce diable rouge s'insinua bien plus rapidement dans l'esprit d'Ithilion. Au début, yuuhi paraissait calme, même amusé par la situation. Puis rapidement, il s était remit à lui faire des avances en guise de remerciement. Lorsque le cydien sentit le bout de la langue du rouquin lui effleurer le lobe de l’oreille, sa main eut le réflexe de plonger dans son sac pour y effleurer le parchemin de foudre attendant patiemment son tour.

« Mais n’aurait-il pas été plus simple de me le demander directement ? Je ne suis pas du genre à rechigner sur une besogne à faire tant qu’on me donne une compensation, messire. » reprit le fourbe de manière tout naturel.

La main d’Ithilion se compacta dans le but ensuite de s’écraser contre la figure de ce minable. Jamais, il ne comprendrait cet individu aux mœurs plutôt étranges. Jusqu'à maintenant, il n’arrivait même pas à déterminer si cela était le fruit de son éducation, ou si ce démon se moquait de lui à chacune de leur rencontre.
Alors qu’il allait enfin se permettre de répliquer, pour éviter la solution de violence, un nouveau personnage entra en scène et l’interrompit dans son élan. Son cœur manqua de défaillir lorsqu’il détaillait l’arrivant. Le musicien blond des griffes duquel Ithilion avait réussi à extirper Yuuhi à peine quelques minutes auparavant.
Non seulement ce blond à la physionomie plutôt avantageuse avait le don d’énerver l’illusionniste pour son comportement supérieur et dragueur, mais l’exclamation ironique qu’il se permit en tombant sur eux, pile au moment ou yuuhi s’abaissait à ses fantasmes, le fit exploser intérieurement. Ce fut avec grande difficulté qu’il resta maitre de lui et ne se rua pas sur l’homme pour éteindre sa vie comme l’on éteignait une bougie.
Son « compagnon » parut ne pas saisir le sens des propos moqueur du blondinet, et lorsqu’il lui demanda plus ample explication, ce dernier lui déroula une théorie qui acheva ithilion, aux limites de sa patience.

« Mais oui ! Comme vos parents sont opposés à votre relation, vous avez inventé cette histoire de frères pour passer plus inaperçu lors de vos rendez-vous galant et vous sortir des situations embarrassantes ! »

Le pire dans tout cela, ce fût que cet abruti se permit même de lui tapoter l’épaule dans un geste amical. Lui ! Ind, fondateur de l’Ordre, rabaissé par deux minables incapables de réfléchir au-delà de ce qu’ils peuvent voir. Trop longtemps il avait jeté l'éponge sur de simples bêtises, cela ne lui avait jamais valut rien de bon. Autant fixer les limites dès maintenant.

Mouhaha ! J’ pense savoir c’ qui vous attirez chez lui. »

Le rire moqueur du menestrel fut de trop. Et malgré les tentatives de yuuhi pour lui expliquer la situation, cela ne fit rien. Une sensation étrange rongeait Ithilion de l’intérieur. Une émotion qu’il n’avait jamais ressentit de toute sa vie. Sa mâchoire se crispa et une seule idée cognait violemment à l’intérieur de son esprit, faire du mal à ce prétentieux. L’entendre hurler. Sans prendre le temps de réfléchir, il libéra sa prison sensorielle sur l’homme. Il n’avait même pas fait attention à la ruelle qui s’était vu investie par une bande apparemment peu courtoise.
Son regard ne fixait à présent plus que sa cible, prêt à le foudroyer sur place. Soudain, sifflement aigu fendit l’air suivit par un cri de douleur. Une flèche surgit du néant venait de se ficher dans la jambe du ménestrel. Nouveau sifflement. Nouvelle effusion de sang au niveau de son bras droit.
Dans la rue, plus personne ne bougeait, essayant de comprendre le comportement étrange de ce fou qui hurlait le martyre sans raison apparente. Le leader du groupe s’approcha alors en lançant d’une voix mauvaise :

-Qu’est ce qu’il lui prend à votre pote ! Allez vous le faire taire, ses hurlements nous gènes !

L’effronté n’eut pas réellement le temps de réaliser ce qu’il lui arriva. Dans ses souvenirs, l’homme aux cheveux bleus avait tourné la tête dans sa direction, puis ensuite, il revoyait une énorme boule couleur acier jaillir à toute vitesse vers lui. Ensuite ce fût le noir. Malgré que ce ne soit qu’une illusion, la cage sensorielle avait agit de façon extrêmement réaliste, et son cerveau n’avait sans doute pu réaliser qu’en réalité, aucun dégât physique n’avait atteint le pauvre homme, le plongeant dans quelques secondes d’inconsciences. Evidemment, ce fût la panique au sein du reste de la bande. Pour eux, leur collègue n’avait fait que chuter en arrière. Ajouté à cela les geignements continuels du musicien qui n’en finissait pas de souffrir. Un climat glauque s’était installé au milieu de cette rue étroite. Et l’âme d’Ithilion au fil du temps s’enfonçait d’avantage dans la folie, et chaque seconde s’écoulant diminuait les chances de sortir de ce tumulte de haine.

Le temps passe et jamais ne s'arrête.

Le changement de saison s'annonce et bientôt, le blanc manteau de l'hiver qui recouvrait ce monde laissera place à l'herbe grasse et aux timides rayons du soleil. Le silence cédera sa place au chant des oiseaux et le monde s'éveillera petit à petit, sortant lentement de son cocon de glace. Dans ce décor que le temps semblait avoir figé, le moment est venu de s'éclipser, de laisser la nature reprendre ses droits et le cours des choses se faire.

[Désengagés : Yuuhi, Aldrena, Ithilion ]

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