[151-DP] N'est fidèle que celui qui croit (mission Yuuhi, Nalween, Tutnesi)(fini)

[ Nalween ]

Depuis combien de temps ton geôlier t'avait-il permis de sortir de là ? De nombreuses nuits sans doutes, si nombreuses loin de celui qui emprisonnait ton cœur. Le père de tes enfants qui sans toi, ne les verrait pas grandir. Nalween, ancienne Grande Prêtresse de la cité des elfes, mère d'adorables chérubins, épouse du P'yra. Tu étais bien courageuse de tenter d'aller le sauver, seule. Sans doutes était-ce un avantage pour toi quelque part que de vouloir être seule car à plusieurs, on était plus facilement repérables ! La bataille ne faisait pas encore rage au dehors, la nuit à peine tombée sur le camps, tu avais pris la décision de partir. Si tout se passait bien, tu serais de retour à temps, avant que ne soit lancée la dernier combat des hommes face au Dieu Fou.
Que penseraient les tiens si tu n'étais pas de retour à temps ? Pire, que penseraient-ils si tu prenais des risques pour leur ennemi ? Car la rancune était tenace entre Elfes et Almers, peu importaient les alliances et les pactes, on ne pouvait pas effacer des années de haine d'un revers de main. Tout dépendait donc du succès de ta mission. Si tu revenais saine et sauve, qu'auraient-ils à dire ?

Telle une ombre, tu t'étais glissée hors du camps.
Mieux valait ne pas se faire repérer n'est-ce-pas ? Nul doutes qu'ils t'auraient arrêtée. Mais une question nouvelle se posait. N'étais-tu pas en train de mettre en danger toute l'opération en agissant de la sorte ? Si tu te faisais repérer par l'ennemi, il n'aurait pas trop de mal à comprendre ce qui se tramait … Tutnesi t'attendait, cela valait sans doutes quelques sacrifices. Il ne tenait qu'à toi de t'infiltrer dans la belle tour où tu avais été si bien reçue. Il te faudrait retrouver ton chemin, sans oublier que la Bête rôdait. Déjà, la bonne idée serait de passer les gardes de l'entrée car si tu avais pu éviter les autres sans trop de problèmes en te faufilant ici ou là et en profitant de la nuit pour te dissimuler, nul doutes qu'il serait plus difficile de faire de même avec eux deux. A toi de jouer en somme !

[ Yuuhi ]

Le maitre était si près que mieux valait lui demander des ordres directement n'est-ce-pas ? Il était bien plus simple d'aller à sa rencontre, toi qui en avait le privilège, plutôt que d'attendre sagement ses ordres ! Il ne te fut pas bien difficile d'entrer dans la tour, après tout, le maitre savait surement que tu viendrais, non, le plus difficile fut surement de quitter le camps Cydien sans se faire prendre et là, il n'y avait que sur toi-même que tu pouvais compter ! Il était évident depuis votre dernière rencontre avec Azael que ce dernier ne portait pas dans son cœur, s'il en avait un bien sur, tes compagnons, ceux qui avaient posés leur mains sur Ankha, c'est donc seul qu'il te faudrait te débrouiller ! Toutefois, si tu avais plus d'un tour dans ton sac … sans doutes ne pourrais-tu pas échapper bien longtemps au regard des gardes Zélotes, où encore, à ceux qui partageaient ta tente. Les premiers étaient nombreux et postés un peu partout par groupe de deux ou de trois, les second étaient quatre. A ton tour de nous montrer tes prouesses !

[ Tutnesi ]

Depuis combien de temps étais-tu captif ? Pire, depuis combien de temps cette fille parlait ?
Kiki était la gardienne de nuit de ta prison et d'après ce qu'elle t'avait dit, elle en faisait de même le jour pour une gamine du nom de Jelenna. La seule chose que tu savais, mis à part que cette peste parlait beaucoup trop et pour ne rien dire de vraiment intéressant, c'était que tu ne pouvais pas lutter contre elle. Ce soir-là, Kiki, Cavalier de la Bête, se décida à entrer dans la chambre, l'air morose. Elle te raconta avec tristesse comment Azael avait refoulé ses avances avec une certaine violence. Cette fille faisait peine à voir, on aurait dit une gamine, mal habillée certes, mais une gamine. Pourtant, elle changea vite d'aspect, arborant de nouveau son sourire en ajoutant d'un ton narquois :

« Au fait, tu savais que t'étais papa ? »

Les espions faisaient de tout temps un travail formidable visiblement …

[ Pour le moment, chacun d'entre vous à une mission bien particulière pour lancer le topic. Vous êtes dans des endroits différents les uns des autres et ne pouvez donc pas vous rencontrer. Le MJ interviendra jusqu'au moment où Yuuhi rencontrera Nalween dans quelques post, ce sera alors à vous de gérer jusqu'à ce que vienne le tour de Kiki. Si vous n'avez pas compris quelque chose, n'hésitez pas à MP le Staff ! ]
[ Bon jeu ! ]

Depuis combien de temps attendait-elle ce moment ? Des secondes, des jours, des semaines, des mois, chaque instant depuis qu’elle l’avait quitté. Si la Prêtresse n’avait plus aucun intérêt aux yeux du Dieu des Morts ce n’était pas le cas d’un P’yra mais si l’armée Erathienne était défaite demain –et elle devait l’être- Nalween doutait qu’Azael trouve utile de garder Tutnesi en vie et il l’exécuterait sûrement. Elle devait agir, ce soir ou jamais et en vue des chérubins qui attendaient son retour à Silmarie « jamais » était exclu. Ses enfants connaîtraient leur père, ce dernier les élèverait et Azthia allait retrouver son apparente quiétude après la bataille et leur deuil mais pour cela il fallait arracher son époux des griffes d’Erathia. La prêtresse ceignit son épée longue à sa taille après avoir enfiler une tenue de cuir sombre et furtive, adaptée aux mouvement qu’elle s’attendait à devoir employer pour rejoindre la cellule dans laquelle elle avait passé quatre jours et ce sans se faire remarquer. Elle ne doutait pas de ses aptitudes au combat et se savait capable de terrasser ses ennemis en combat singulier mais plus d’un ou deux Erathiens serait compliqué, toute la garde mènerait inéluctablement à sa perte et à celle de Tutnesi. S’il était exclu que ses enfants perdent leur père, autant survivre elle aussi.

Tout le monde dormait en vue de l’énergie qu’il faudrait déployer demain exceptés les gardes alliés qui effectuaient les rondes. Elle avait observé leur fonctionnement et savait pas conséquent comment les éviter. Les semaines de répit après sa grossesse lui avait laissé le temps de se réhabituer à son corps et les soigneurs avaient fait des miracles pour qu’elle soit rapidement sur pied. Les elfes avaient besoin d’elle, Zed lui ayant confié la tête de l’armée de volontaire suite à la disparition du précédent Capitaine de la Garde et elle s’était évertuée à préparer au mieux les siens avant la grande Bataille et demain il leur faudrait une Meneuse. Et pour cela, il valait mieux ne pas trop tarder.

La Dame Elfe du éviter quelques sentinelles en plus des gardes elfiques mais en rusant légèrement elle parvint sans mal à les esquiver et le futur champ de bataille se dressa devant elle. Son regard courut sur la lande partiellement éclairée par la lune qui l’avait honorée de sa présence pour finir sur la Lumineuse et ses murs sur lesquels brillaient de multiples torches ce qui ne laissaient pas de doute quant à son emplacement. Contournant l’édifice pour ne pas se faire repérer –l’arrivée des alliés ayant sans doute renforcée la présence des gardes à l’entrée principale de la ville-, elle se glissa jusqu’à la tour, ses pas dans l’herbe mouillée par la rosée étaient silencieux, indétectable même pour des gardes entraînés et lorsqu’elle arriva jusqu’au fameux donjon elle utilisa la flore pour se dissimuler et se posta sur une branche d’un arbre pour ne rien louper du territoire ennemi le temps d’observer le nombre de garde et leur emplacement.

Deux, ils étaient deux gardes à l’entrée. La Prêtresse se mordilla la lèvre. Un aurait sans doute était trop aisé il n’empêche que pour une fois elle aurait préféré opté pour la simplicité. Les approcher sans se faire repérer était clairement impossible, elle ne pouvait évidemment pas demander à l’arbre qui dissimulait la Dame de se mouvoir jusqu’à eux –sans compter qu’on repassera niveau discrétion- et les autres abris potentiels avaient soigneusement étaient éliminés par les Erathiens. Se laissant glisser à terre en s’accroupissant à terre, toujours à l’abris de l’ombre du végétal la Prêtresse dégaina sa lame en prenant soin à ce que la lame ne percute pas le fourreau et lorsque cette dernière fut sortie elle adressa une courte prière à Silmaria avant de se lancer.

Un éclair aveuglant qui s’il n’eut pas raison des rétines des Erathiens les aveugla le temps que la Dame fonde sur eux. Le jet de lumière avait été bref mais suffisant pour les aveugler et assez surprenant pour qu’ils ne donnent pas l’alerte. L’épée de la dame se planta dans le cœur de celui de gauche, transperçant l’acier alors qu’elle saisissait un poignard à la taille de ce dernier de sa main droite et dépliant le bras elle faucha la carotide du second trop surpris par la dame à la beauté singulière pour esquisser le moindre mouvement. Il s’effondra, la main sur la gorge et elle le rattrapa in extremis afin que le choc de son armure sur la dalle n’ameute pas le reste de la garde. Dégageant son arme du premier et essuyant sa lame sur la cape, elle pensa un instant à dissimuler les corps mais le sang versé par les artères sectionnées alerteraient dans tous les cas quiconque passeraient par ici. Il fallait faire vite.

Yuuhi avait rejoint Cydonia vers le dix Tombeneige à environ deux jours près. Une fois arrivé dans la cité portuaire, il n’avait pas tardé ni eut de mal à rejoindre les camps Cydiens pour la bataille à venir. Puis le douze, l’armée cydienne avait pris la direction d’Erathia et le treize en soirée, arrivait dans la cité du Dieu maudit. Là, on dressa des tentes qui serviraient chambres à coucher pour les soldats et les civils cydiens, avant la grande bataille qui les attendaient. La dernière, étaient ce que tous souhaitaient. Mais qu’en serait-il vraiment ? Nul ne pouvait répondre maintenant à cette question. La seule exception était sans doute Yuuhi. Lui, se réjouissait de la bataille à venir, il avait même hâte de voir le dernier acte commencer. Mais, comme il ne laissait rien paraître de ses véritables sentiments, nul ne pouvait savoir que parmi eux se cachait un traître…

Alors que tous étaient en train de monter les tentes, le jeune homme, qui s’était teint les cheveux en noir de jais grâce à de l’encre de seiche, en profita pour essayer de repérer où avait bien pu passer les autres membres des Enfants de l’œil d’Or qui avait été envoyé en mission à Cydonia, tout comme lui, tout en aidant Cydiens et Zélotes à monter les tentes pour la nuit. Le Dragon du Crépuscule ne tarda bientôt pas à repérer un des membres des Enfants de l’œil d’Or, même si celui-ci n’avait aucune idée de la véritable identité de Yuuhi. Le jeune chef des Enfants de l’œil d’Or fut satisfait d’avoir aperçu un des membres de sa secte mais là n’était pas le véritable problème. Même si le Dragon du Crépuscule avait fait part de la mission qu’allait devoir jouer la secte des Enfants de l’œil d’Or lors de la bataille finale, il n’avait en aucun cas fait part du fait que leur Seigneur à tous lui avait confié une mission bien spéciale : celle de Le retrouver, sans que personne ne s’en aperçoive, avant la bataille finale dans Sa tour. Pourquoi et dans quel but ? Le jeune chef des Enfants de l’œil d’Or n’en avait aucune idée mais la question ne l’intéressait pas plus que cela. Alors il n’y réfléchit pas. De toute façon, le Maître dit, on fait. Donc il n’y avait rien à réfléchir, tout simplement. Les raisons de Monseigneur d’agir de la sorte ? Cela ne regardait que Lui et après tout Il avait sans doute de bonnes raisons d’agir ainsi. C’était le Seigneur de tous après tout.

Enfin, le véritable problème était de comment allait-il pouvoir contacter ce membre des Enfants de l’œil d’Or ainsi que les autres afin qu’ils l’aident dans sa mission tout en gardant celle-ci secrète ? Devait-il agir seul, sans l’aide de personne, prenant peut-être de plus gros risques d’être repéré ? Yuuhi n’avait pas fini de résoudre son dilemme lorsque toutes les tentes furent finies d’être installées. Le jeune chef des Enfants de l’œil d’Or se souvint alors de ce qui avait été décidé lors de la réunion : tous les membres des Enfants de l’Oeil d’Or devaient se retrouver à un endroit bien précis d’Erathia, loin du campement, étant une des caches pour les objets utilisés par la secte. Le Dragon du Crépuscule savait que comme cela avait été dit à la réunion, cela avait été transmis aux membres ayant un rang inférieur au Conseil. Tous seraient donc au lieu de rendez-vous à l’heure dite, s’ils ne rencontraient pas de problème. Cela était risqué mais ils n’avaient pas le choix. Il était essentiel de faire un récapitulatif et de s’approprier les accessoires indispensables pour cette scène, avant que le dernier acte ne commence. Avec un peu de chance tout se passerait bien…

Quant à Yuuhi, il était déjà allé dans cette cache. C’était lors de sa dernière mission, après avoir fait son rapport à sa Seigneurie. Le jeune homme aux cheveux de jais savait donc parfaitement où le lieu se situait. Le problème était de le rejoindre sans que Cydiens et Zélotes ne le repèrent. C’était cela le plus gros soucis. Enfin, ce n’était pas tant les Cydiens mais plutôt les Zélotes, en tant que soldats aguerris, qui posaient le plus de problème au chef des Enfants de l’œil d’Or. Comment allait-il échapper à leur vigilance ? Yuuhi avait le choix entre deux méthodes : soit il rejoignait le plus discrètement possible l’endroit du rendez-vous en priant pour que personne ne le repère, soit il distrayait tout ce beau monde suffisamment longtemps par on ne sait quelle action pour qu’il est le temps de rejoindre le lieu de rencontre sans que personne ne s’en doute le moins du monde. Enfin, ce fut ce que pensa Yuuhi à cet instant là. D’ailleurs, le temps qu’il réfléchisse à tout cela, l’heure de préparer à manger était arrivée. Comme tous, il aida à la préparation du repas. Quant celui-ci fut prêt et servi, le chef des Enfants de l’œil d’Or n’était toujours pas décidé sur la manière dont il allait rejoindre le point de rendez-vous. Ce fut ainsi que le Dragon du Crépuscule se retrouva bientôt à partager sa tente avec quatre autres personnes…

Yuuhi remarqua bientôt qu’une des quatre personnes semblait ne pas arriver à dormir et paraissait s’inquiéter de quelque chose. Il commença alors à engager la conversation avec ladite personne qui se nommait Luca. Celui-ci lui apprit qu’il attendait un message de sa famille et s’inquiétait qu’il ne soit toujours pas arrivé. Le Dragon du Crépuscule proposa alors d’accompagner l’homme à l’extérieur de la tente et de demander aux Zélotes qui gardaient les lieux s’ils ne savaient pas si des oiseaux messagers ne s’étaient pas montrés. Une fois que cela fut fait et que la réponse fut négative, le chef des Enfants de l’œil d’Or, voyant l’air inquiet qu’arborait le jeune homme, décida d’aller demander aux autres Zélotes s’ils n’avaient pas vu d’oiseaux messagers. Mais à vrai dire, Yuuhi ne faisait pas cela par bonté de cœur, cela lui donnait une occasion de fureter un peu partout et surtout de repérer les points faibles de la sécurité qu’exerçaient les soldats cydiens. Une fois que le jeune homme aux cheveux de jais eu sa réponse positive, il en fit part à Luca. Celui-ci afin de remercier la personne qui venait de l’aider, et parce qu’il avait également envie de s’amuser, proposa de faire une petite fête dans leur tente. De toute façon, demain serait le premier jour de la bataille finale, du moins c’était ce qu’espérait la plupart des personnes, et nul ne savait encore combien reviendrait vivants. Alors autant s’amuser un peu pendant qu’on le pouvait encore, c’était ce que pensaient certains, pour la plupart des jeunes. Yuuhi accepta l’invitation, ainsi que les jeunes recrues Zélotes et les un peu moins jeunes qui gardaient les lieux non loin de la tente où se tenait la fête. Et ainsi commença la fête improvisée…

Le jeune chef des Enfants de l’œil d’or se garda bien de boire une seule goutte d’alcool. Enfin, cela n’avait rien d’exceptionnel, il évitait de toucher aux boissons alcoolisées pour diverses et variées raisons. En tous cas, quand tous les invités furent bien saouls, Yuuhi en profita pour quitter discrètement la tente. Profitant de la nuit tombée, il quitta aussi discrètement que d’autant faire ce peut le campement, s’arrêtant et se cachant derrière les tentes ou évitant les Zélotes qui faisaient leurs rondes de surveillance. Une fois qu’il eut quitté le campement, le chef des Enfants de l’œil d’Or n’eut aucun mal à rejoindre le point de ralliement de la secte.

Avant de rejoindre les membres de la secte, le jeune homme modifia légèrement sa coiffure. Puis il entra dans le lieu, ayant changé sa façon de se comporter. Désormais pour tous, il était Yami, un des membres des Enfants de l’œil d’Or et plus ou moins considéré comme le bras droit du Chef de la secte. Yami donna alors les derniers ordres aux membres des Enfants de l’œil d’Or avec qui il devrait coopérer pour ce dernier acte et leur remit les derniers accessoires qui leur serviraient pendant leur mission. Puis une fois que tout le monde fut partit, Yami sortit un sac d’une trappe dans un coin de la pièce où il se trouvait. Il l’ouvrit et en sortit un ample et long manteau bleu foncé presque noir ainsi qu’un masque blanc ayant une expression souriante. Le jeune homme ôta son manteau actuel et mis le manteau bleu. Puis il récupéra un loup vénitien où était accroché un morceau de tissus qui couvrait le bas du visage dans son précédent manteau qu’il mit sur son propre visage. Puis ce fut au tour du masque blanc ayant une expression souriante et ressemblant étrangement au masque de jeune fille souriante utilisé dans le théâtre Nô. Ainsi vêtu, le Chef des Enfant de l’œil d’Or rejoignit sans rencontrer de réelle difficulté, peut-être était-ce grâce au Dieu, qui sait, l’entrée, qui ressemblait toujours autant à celle d’une grotte pour Yuuhi, de la tour où résidait le Maître.

Se faufilant aussi discrètement que possible à l’intérieur, le jeune chef des Enfants de l’œil d’Or ne tarda pas à retrouver celui-ci, se demandant pour le Maître tenait expressément à le rencontrer et à lui confier cette mission. Mais le sujet sur lequel se questionnait le plus Yuuhi était en quoi allait consister la mission et pourquoi à lui et pas à un autre. Il y avait tant de personnes dans la secte dont les capacités étaient supérieures aux siennes ou qui seraient plus à même de remplir des missions plus que lui. Alors pourquoi lui ? Pourquoi devait-il prendre des risques à la veille du dernier acte ? Pourquoi devait-il s’en charger alors que d’autres auraient pu le faire à sa place ? C’était d’un ennui…

Haa, il allait finir par provoquer la colère du Maître en pensant ainsi. Bah, tant pis, ça ne serait qu’une fois de plus. Yuuhi n’avait d’ailleurs jamais compris pourquoi Monseigneur lui avait confié les rênes de la secte. Cependant, il aimait être à sa tête, cela l’amusait particulièrement de donner des ordres à ses asticots qui lui servait de sous-fifres et il aimait le sentiment que lui procurait sa position. Savoir qu’il était la personne la plus importante de l’institution lui plaisait. Mais par contre, les risques que cela impliquaient, moins. Yuuhi, bien que possédant des compétences dont il n’avait pas à rougir, n’était pas le plus courageux des hommes. C’était un lâche. Alors savoir qu’il était possible qu’il ait à faire une mission seule, sans pouvoir se cacher derrière des personne, de devoir donc jouer le premier rôle, ne l’enchantait guère… Mais c’était un ordre du Maître et les ordres du Maître étaient absolus. Enfin, même si cela n’avait pas été le cas, le chef des Enfants de l’œil d’Or aurait quand même été prêt à tout pour réaliser les demandes de son Seigneur. Yuuhi était prêt à tout pour réaliser son souhait et était convaincu que seul Azael pourrait réaliser un jour son vœu…

[ Nalween ]

Les deux gardes n'étaient visiblement pas bien malins, ils s'étaient fait avoir comme des enfants pris sur le fait par leurs parents. Si tu avais pu retenir l'un des gardes, le bruit du corps de l'autre ne fut pas amorti et résonna quelques longues secondes sur la dalle. De longues secondes qui suivirent sans doutes dans ton esprit mais personne ne vint. Que faisaient les autres gardes ? Tu ne tarderais pas à le savoir. En revanche, il n'était sans doutes pas bien malin d'avoir utilisé un tel éclair pour aveugler les deux pauvres sans âmes, nul doutes en effet que certains avaient du le voir avec la nuit environnante, il te fallait donc en effet faire vite. Première chose, il fallait pénétrer dans la tour, mais pour cela, nous pouvons te faire confiance pas vrai ?
Deuxième chose, éviter les gardes mais pas trop quand même parce que … c'est que tu ne savais pas où se trouvait ce petit Tutnesi ! Il te fallait donc trouver un garde, le forcer à te répondre sans qu'il ne donne l'alerte ou encore t'en débarrasser sans que personne ne le voit ! Alors petite prêtresse, comment feras-tu ?

(Tu peux aller jusqu'au moment où tu seras à l'étage en dessous de celui où se trouve Tutnesi ^^ Pour la réaction du garde, envoie moi un MP et je te donnerai ce qu'il faut !)

[ Yuuhi ]

Je noterai simplement qu'il est impossible que les Zélotes aient bu avant le combat, il paraît logique qu'aucun Capitaine digne de ce nom ne laisserait de l'alcool dans ses rangs ^^"

Le maitre t'attendait, le maitre s'attendait toujours à tout.
Sa colère, si elle n'était pas peinte sur son visage, était palpable. Il se triturait les mains dans une espèce de folie passagère et son air préoccupé n'inspirait rien de bon. Visiblement, il s'attendait à ta visite mais pas à tout ce qui se passait en dehors de ces murs. Il posa sur toi un regard sans émotion et se contenta de dire :

« Que me vaut le déplaisir de ta visite ? »

Il était fort à parier qu'il n'appréciait pas que tu le déranges sans avoir été prévenu auparavant de ta visite par un quelconque moyen. Pourquoi étais-tu venu ? N'avait-il pas donné des ordres ? En fait non, il n'en avait pas donné, il n'était même pas au courant en réalité de la bataille qui se profilait, il ne l'avait appris que dans la journée, lorsque ses troupes étaient parties en éclaireur comme d'habitude. Alors pourquoi ce misérable se présentait-il si ce n'était pour lui annoncer des nouvelles qu'il connaissait déjà ?
Azael posa un regard emprunt d'une froideur toute particulière avant de prononcer les mots suivants :

« Nul enfant ne m'a averti de la présence des troupes. »

Froid.
Direct.
Azael était en colère même si son ton et son visage sans expression ne le trahissaient pas. Il poursuivit :

« Je suis d'humeur clémente. Un rat s'est introduit dans mon palais. »

Il marqua une pause.

« Tue-le. »

Azael avait parlé, la volonté du maitre exprimée, il fallait agir mais ça, c'était de ton ressort.

(Tu peux aller jusqu'au moment où tu rencontres Nalween, à toi de voir ce que tu veux faire pour empêcher la demoiselle de passer et la tuer sachant que si tu as besoin du Mj, n'hésite pas ! Je ferais intervenir Kiki au prochain tour je pense sinon au suivant !)

[si des trucs ne vont pas dans mon post, n'hésitez pas à me le faire savoir n_n]

Tutnesi était dans son palais, toujours entouré par ses serviteurs, eux mêmes surveillés par les nombreux gardes qui les laissaient à peine respirer. Mais pendant ce temps, Tutnesi se voyait libre. Il s'était d'ailleurs rarement senti aussi bien. Une si jolie femme à ses côtés, ce n'était pas tous les jours que ça se produisait ; et étrangement, bien qu'ayant reçu une éducation inhibant ce genre de sentiment, cela ne le laissait pas totalement indifférent. Tout était calme en ce jour, outre l'habituel remue-ménage des cuisiniers et serveurs pour que tout soit parfait. Un léger souffle d'air caressa sa peau, et défit quelque peu sa coiffure. Ayant une sainte horreur d'avoir les cheveux en bataille, il replaça sa mèche d'un geste énergique.

L'heure du dessert arriva, de même que le chef cuisinier apportant le fromage blanc relevé de nombreuses grappes de groseilles. Alors que les serviteurs débarrassaient rapidement les restes du rôti, le tintement du verre du récipient rempli par ce dessert légèrement acidulé fut le dernier souvenir agréable de Tutnesi. S'en suivit une dispute avec sa douce femme au ventre élégamment rond, puis une irruption qui mit tout en l'air. Sur le coup, le P'yra n'y crut point : comment avait-on pu déjouer la surveillance de son palais, pourtant impénétrable ? Comment avait-on pu oser violer son intimité ? Cette pénétration dans son lieu de vie ne relevait pas du réel. Que se passait-il ? Tutnesi ne pouvait pas l'expliquer, et ne croyait d'ailleurs qu'à un n-ième mauvais rêve.

Une éternité enfermé, sans voir la lumière du jour lui persuada du contraire. Le temps ne passait plus. Il ne le ressentait presque plus, sauf par la longueur de sa barbe qu'il ne rasait que très peu. On ne pouvait pas dire qu'il était mal logé : bien qu'il n'ait pas une bonne centaine de serviteurs à ses pieds en train de faire tout ce dont il avait besoin, et que les murs n'étaient pas ornés d'or, il avait pour autant tout ce dont un humain normal a besoin. Mais lui, inutile de le préciser, n'était pas un humain normal. Bien que sortant que très rarement de son palais, il ne supporterait plus très longtemps d'être enfermé dans cet endroit. Il n'en pouvait déjà plus. Il y avait une différence, autre que l'aspect matériel entre ce lieu et son palais. Ici, le P'yra ne contrôlait plus rien. Ce monde dans lequel il avait atterri sans vraiment savoir pourquoi, ne tournait pas autour de Tutnesi.

Il était inquiet, très voire trop angoissé. Qu'allait-il devenir ? Lui, P'yra autrefois splendeur dans sa cité. Qu'allait devenir sa femme, sa douce elfe qui s'était sacrifié pour lui ? Et sa cité ? Que s'était-il passé ? Et surtout, qu'allait-il se passer ? Bien qu'ayant énormément de temps devant lui, le dirigeant de la cité fantôme veillait beaucoup pour prier son Dieu, lui implorer sa libération proche, la santé pour sa femme, et pour ses futurs bambins, ainsi que la sauvegarde de sa cité. Une voix criarde vint lui perturber sa prière. Jetant un rapide coup d'œil aux alentours, il ne se laissa pas déconcentrer.

C'était toujours cette gamine aux airs dévergondés. Habillées comme une clocharde, on pourrait douter à sa simple vue s'il s'agissait réellement d'une fille, mais sa voix suraiguë ne laissait place au doute. Cette voix qui lui cassait réellement les oreilles ne s'arrêterait donc jamais ? Jour après jour, elle allait reprendre ? Malgré la lassitude de Tutnesi, il ne pouvait pas renier le fait qu'elle lui avait appris quelques petites choses, entre autres, que c'était Maladie qui l'avait enlevé. Les yeux fermés, le visage replié sur lui même, le P'yra n'écoutait en rien de ce que lui disait Kiki. Ils semblaient s'être lancés un défi, celui qui résisterait, le premier qui se lasserait de l'autre...

Et le grand gagnant, enfin, la grande gagnant fut Kiki. Incontestablement. Peu à peu, Tutnesi commençait à montrer des signes d'agacements : il faisait trembler frénétiquement son pied droit, et se rongeait les ongles de sa main gauche. Il tourna sa tête vers la fillette brusquement. Il lui jeta un regard pénétrant, noir. Il voulait lui balancer un message en pleine figure : « Ta Gueule ».

Hélas, Kiki ne l'a pas entendu de cette oreille. Elle n'a même rien entendu du tout. Et elle dit une parole de trop, probablement. Lui rappeler son manque, celui de sa femme, et de son enfant qu'il ne connait même pas n'était visiblement pas la meilleure chose à faire. Il n'en fut pas plus pour mettre Tutnesi à bout : il se leva brusquement, se précipita vers la demoiselle, et hurla :

« LAISSE MOI SORTIR DE LA ET RETROUVER LES MIENS BORDEL ! COMBIEN DE TEMPS JE VAIS ENCORE RESTER LA ? ET T'AS PAS INTERET A TOUCHER A UN SEUL DE LEURS CHEVEUX ! »

[ Tutnesi ]

Kiki avait beau être une peste, elle n'en restait pas moins un Cavalier puissant sous ses apparences chétives. Sous son air candide se cachait la Bête, le magnifique dragon aux écailles d'un blanc immaculé, aux serres puissantes et aux crocs acérés. Néanmoins, si la jeune fille-dragon aimait quelque chose en particulier, c'était bel et bien de s'amuser des réactions des autres et la tienne l'amusa encore plus !

« Et oh pas toucher hein ! »lâcha-t-elle dans un sourire, esquivant ton mouvement.

Une griffe de dragon avait remplacé son index de la main gauche et s'agitait de droite à gauche pour te faire comprendre de "pas toucher" tandis qu'elle se contentait d'ajouter :

« Parle pas si fort, on va encore dire que tu fais trop de bruit et je devrais encore te faire taire ! »

Elle fit mine de réfléchir, plongeant son regard sombre dans le tien. Visiblement, elle était contente de son effet seulement, elle semblait sincèrement en proie au doutes. Elle devrait peut-être te laisser sortir non ? Tu n'irais pas bien loin en plus avec Mort qui rôdait dans les couloirs …

« Non ! » se moqua-t-elle, « tu dois rester là ! »

Elle sourit et décida de s'assoir sur le lit. De toute façon, tu n'irais pas bien loin avec la porte fermée !

« Le maitre l'a pas dit, d'ailleurs, c'est bizarre qu'il garde un vieux grincheux comme toi en vie ! Pis pour ta femme, pas besoin de hurler, que veux-tu que le maitre fasse de ton elfe sans pouvoirs ? Par contre c'est vrai qu'ils sont mignons tes fils. A croquer même ! Mais le maitre s'en fout, il a même dit qu'ils puaient la vie. »

Elle se tut, reposant son regard sur toi comme si elle reprenait conscience du fait que tu existais. Elle regarda avec étonnement son doigt-dragon, se demandant visiblement pourquoi il avait pris cette forme puis le fit redevenir normal dans un soupir qui semblait signifier « tant pis » ou encore « mais qu'est ce que tu fais là toi ? ». Une lueur malicieuse traversa son regard tandis qu'elle ajoutait, sa voix toujours moqueuse :

« Tu es drôle toi, et si je te racontais ce qui se passe dehors ? En échange, tu arrêtes de hurler, je ne suis pas sourde. »

[ Le post est très bien par contre, je dois te faire patienter avec ce post le temps que Nalween et Yuuhi avancent ^^ ]

La pauvre gosse. Ses tympans n'en sortiraient probablement pas indemnes. Il ne fallait pas faire crier le P'yra, ses gardes, ses serviteurs, ses chiens, ses esclaves le savaient, et aucun d'entre eux n'avait osé se rebeller contre la puissance du dirigeant. Il ne fallait surtout pas le mettre en colère. Tous étaient à ses ordres, tous étaient à ses petits soins. Surtout quand il venait de prier. Benu était un Dieu très puissant... Mais ici, dans un endroit qu'il ne connait pas, bien que un mois s'est déjà écoulé depuis qu'il est là, le monde tourne à l'envers. La gamine n'allait pas lui demander s'il avait soif, s'il avait chaud, s'il avait envie d'un massage des pieds, Tutnesi en était bien conscient. De là à se faire traiter comme ça, se faire rabaisser à un tel point, il avait décidément du mal à l'accepter. Cette sale gosse savait-elle à qui elle parlait ? Il n'était pas un vulgaire esclave, il ne faisait pas parti de la crasse de la société... Et Tutnesi était réellement conscient du danger qu'il encourait ? Oh que oui, c'était le moins que l'on puisse dire.

Il n'était pas face à Enzekiel cette fois, mais face à un adversaire bien plus puissant. Bien que les apparences ne furent pas de cet avis, il ne fallut qu'un bref instant pour s'en apercevoir. Déjà, s'introduire dans son château sans être désiré relevait du miracle, alors, parvenir à l'enlever... Un simple humain ne pouvait pas y parvenir. Et qui plus est, il n'était pas seul. Il n'en sortirait pas, du moins, pas tout seul. L'espoir fait vivre, même si cette lueur vacillait, elle restait là. Le chef d'état se calma très rapidement, sans pour autant faire ressentir dans sa démarche une quelconque peur ou appréhension et répondre aux ordres de manière instantanée. Cela ressemblait plus à un geste venant de lui même, plutôt qu'une réponse à ce que Kiki lui demanda. Il était P'yra après tout, il savait se tenir.

La gamine lui déblatéra des choses sans importance. Son sadisme se faisait ressentir dans ses paroles, mais cela n'émut point Tutnesi d'une quelconque manière. Il était bien pire. Cette gamine avait tellement à apprendre. Et ce qu'il y avait de marrant, c'était non seulement de menacer les gens, mais de mettre les menaces à exécution, et pourquoi pas faire pire que ce qui avait été prévu ? Décidément, cette mioche avait tout à apprendre, et dans un sens, heureusement pour lui. « Le faire taire »... Il en aurait presque sourit. Elle ne savait rien de la vie, encore moins de la torture, des petits instruments qu'il fallait utiliser, où les utiliser pour que le torturé parle le plus vite. Et bien sûr, une fois que les aveux sont obtenus, rien n'empêche de continuer, parce que c'est rigolo.

Ça faisait quelques temps que Tutnesi n'avait pas fourré sa main dans son attirail de torture, tenu un scalpel fin entre ses doigts, touché soigneusement une aiguille très pointue qu'il avait nettoyé de nombreuses fois, parce que personne d'autre n'était autorisé à toucher à son matériel, et l'homme appréciait tout particulièrement laver ses instruments tout en songeant au prochain qui subira sa colère. Cela depuis qu'il était enfermé ici, et même depuis qu'il avait rencontré sa femme. Il ne savait même pas pour quelle raison il avait arrêté. Certes, Nalween le lui avait explicitement demandé, pour autant, il ne pensait pas que c'était pour cette raison. Il n'y avait simplement pas pensé.

Une parole de la fille dragon mis littéralement fin à ses pensées : Tes fils. Sur le coup, abasourdi, il ne comprit pas. Des jumeaux, il avait donc des jumeaux. Et dire qu'il avait dû naître sans leur père, et surtout, il n'était pas aux côtés de Nalween durant cette période difficile. Mais elle était forte, elle avait probablement subi bien des choses pires. Et au pire, il y avait tellement de serviteurs, médecins,.. dans son palais, que la naissance n'avait pu que bien se passer. Pourtant, il aurait aimé être là. Son successeur, ce ne serait pas une mince affaire de le choisir, avec des jumeaux. Comment s'appelaient-ils d'ailleurs ? Un nom assez almer il espérait. Cette nouvelle l'avait complètement déstabilisé. Les questions fusaient de part et d'autre de sa tête, faisaient un grand feu d'artifice. Des roses, des belles jaunes, il y en avait de toutes les couleurs, à dominante rouge tout de même, comme si l'issue allait être funèbre.

Il n'entendit que la dernière question de la petite aux mains changeantes. S'il voulait savoir ce qu'il se passait dehors. Bien sûr qu'il voulait le savoir. En un certain sens, il appréhendait. Même beaucoup. Si la gamine lui proposait, c'est que les événements jouaient en sa faveur. Mais il tenait à savoir plus que tout. Il s'éloigna d'elle, s'assit sur la chaise la plus proche, qu'il avait légèrement fait grincer en la rapprochant de lui. D'une voix neutre, il sortit sans agressivité cette fois-ci :

« Raconte-moi »

Devait-il la croire ? Elle allait peut-être tout inventer, elle qui semblait aimer s'amuser. Cependant, on disait bien que la vérité sortait de la bouche des enfants...

[ Tutnesi ]

Kiki n'était pas un mauvais bougre, bien loin de là. Elle était une âme errante touchée par la main de Dieu. Azael. En elle résidait une partie de l'âme du défunt dieu et c'était cela qui lui avait permis de devenir une servante spéciale et surtout, humaine, aux yeux de son créateur, puis un Cavalier. Bête. Elle aimait ce nom comme le pouvoir qu'il lui procurait mais la petite préférait avant tout qu'on l'appelle Kiki, car tel était son vrai nom, sa vrai forme. Kiki le chat sauvage.

Assise sur le lit du prisonnier, la Cavalier aux airs de gamine se demandait ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Tutnesi. Depuis près d'un mois qu'il était enfermé, jamais il n'avait pensé à demander des nouvelles de l'extérieur. Il était toujours le premier à beugler qu'il voulait sortir, contrairement à sa voisine de chambre, Jelenna, qui elle restait la plupart du temps muette, comme perdue dans ses propres pensées. Pourtant, la petite amazone avait parfois demandé des nouvelles du monde, même si Kiki était persuadée qu'elle le faisait pour alimenter la conversation ou la détournait mais lui. Rien. A croire qu'il était le néant, qu'il se moquait de savoir ce que sa cité était devenue ou encore, sa femme et ses fils. Kiki avait eut vent de leur naissance et elle avait eu envie de les voir. Ils étaient à croquer, elle même aurait aimé avoir des chatons ou des enfants maintenant qu'elle avait ce corps d'humaine. Les petits d'Azael. L'idée lui était venue mais il était évident qu'il fallait être fou pour penser cela, elle l'était certes, mais pas à ce point ! Alors elle s'était entichée de Mort, de Maladie et de Guerre. Si la première ne pouvait pas la supporter, Kiki détestait le deuxième et avec le dernier, elle passait de folles nuits, tout simplement. Elle avait contribué à sa perte par le passé ou un truc du genre, elle n'avait jamais compris mais quelque part, elle trouvait qu'il ressemblait à Tutnesi. Il était fidèle à ses soldats comme l'Almer semblait l'être envers sa femme et ses gosses. Il était froid et insondable, comme l'ancien P'yra. Kiki aimait sans doutes ce genre de personnes et une chose était sure, elle n'était pas sadique. Simplement excentrique.

« Depuis que tu as été invité, pleins de choses ont changées dehors ! »

Kiki aimait les histoires, c'était d'ailleurs pour cela qu'elle aimait bien parler à Jelenna, parce que la petite avait toujours un souvenir, quelque chose à lui raconter. Après, Kiki pouvait se moquer d'elle en paix même si au fond, la Cavalier ne rêvait que d'une chose : avoir un jour à son tour de beaux souvenirs.

« Ta cité n'existe plus déjà, Maladie était en colère tu crois ? Ptot Tàh a sombré dans la maladie et personne n'est venue l'aider. »

La femme-dragon avait employé le ton d'un enfant récitant sa leçon. Elle semblait absorbé par autre chose et en réalité, c'était plus ou moins le cas. Le maitre venait de lui envoyer une image pendant qu'elle parlait mais elle n'était pas suffisamment concentrée pour la déchiffrer.

« Du coup, tu n'es plus P'yra, c'est bête que le maitre te gardes en vie parce qu'en fait, tu ne sers à rien ! »

Encore ce ton agaçant.

« Dehors, il y a une armée, toutes les cités réunies, sauf la tienne bien sur, tu imagines ? Elles sont venues sauver Ankha et mettre fin au règne du maitre. Ils sont un peu fous tu sais mais ne t'inquiètes pas, tu les rejoindras bientôt, dès que le maitre aura Silmaria ! D'ailleurs, ta femme est une petite menteuse ! Se faire passer pour la femme du maitre alors qu'il n'en est rien, qu'elle petite vicelarde ! »

Un sourire apparu sur les lèvres de la gamine. Non pas pour ce qu'elle venait de dire, mais parce qu'elle venait de comprendre ce que son maitre tenait de lui dire depuis tout à l'heure.

« D'ailleurs, en parlant de ta femme, elle est là. Quelle folle, elle est venue te chercher ! Tu imagines ? C'est dingue ça le nombre d'orphelins qu'il va y avoir ! »

Kiki rigola de sa blague. Nalween était dans le palais de son maitre, surement pour libérer cet homme qui ne leur servait plus à rien. Autant régler le problème à la source non ?

« Hey, si je te fais rejoindre ta femme, vous fichez le camps et vous allez gentiment mourir dehors demain matin ? Remarque, je pourrais vous tuer maintenant, ce serait plus simple mais j'aime pas tuer, ça salis. Quoique c'est amusant ! Et puis le maitre veut vous voir morts. J'hésite du coup ! »

Les deux gardes à terre, la Prêtresse recula d’un pas et leva les yeux vers le donjon, scrutant chacune de ses tours qui déchiraient les nuages, chacune des pierres taillées et surtout chacune des meurtrières qui permettaient au château d’échapper à la cécité. Se retournant pour observer les plaines, l’Elfe tenta de se remémorer le panorama qu’elle avait détaillé des jours et des nuits durant en attendant de sortir de la Lumineuse alors que Tutnesi était à ses côtés et l’orientation de la Lune lui permit, sans pour autant lui rappeler l’endroit exact de son époux, de lui indiquer une direction à prendre une fois qu’elle aurait pénétrée l’enceinte du château. Glissant la dague du garde à sa hanche, elle s’avança dans la tour et attendit encore quelques secondes dans l’obscurité avant de rengainer sa lame qui regagna silencieusement son fourreau. Il lui serait ardue de se déplacer l’arme à la main, peut-être savaient-ils sa présence et peut-être sauraient-ils où elle se trouvait en ce moment grâce à des sortilèges, pourtant, dans le doute, elle ne souhaitait pas se faire remarquer outre mesure et c’est sur le poignard du garde qu’elle comptait si elle se faisait surprendre par un des soldats qui erraient dans la tour.

L’ombre se remit en route à pas feutrés le moindre de ses sens en alerte. Son souffle mesuré empêché à son cœur de s’emballer à chaque grincement des poutres, simple travail du bois fatigué de portait sur ses épaules un pareil édifice ou tout simplement les cliquetis des bottes de fer des étages du dessus s’en parler du vent glacial en ce début de printemps qui en s’engageant dans les archères ou en se faufilant entre les barbacanes et les créneaux jouer un bien sinistre aria. Alors qu’elle allait passer une nouvelle porte, elle vit une ombre annoncer la présence d’un des gardes. Se dissimulant dans l’ombre de la porte, elle attendit son passage pour lui plaquer une main sur la bouche et planter une nouvelle fois la lame dans le cœur. Après avoir maintenu le garde convulser en sentant la vie s’échapper de son corps, scène à laquelle elle n’assista pas, ayant détourné le regard alors que son propre cœur s’était soulevé dans sa poitrine car si pareil subterfuge était nécessaire pour qu’elle parvienne jusqu’à son but et que ses gardes n’étaient que des automates ce n’était pas pour autant qu’il ne la déstabilisait pas.

Une fois le garde « mort », elle lui ôta son heaume, ses gantelets ainsi que tout son protège bras gauche, ses jambières et couvrit ce qui aurait pu la compromettre au premier regard par la cape qui dissimula son autre bras et sa poitrine. Faisant fi des bottes d’acier trop bruyante pour son opération la dame Elfe après avoir traîné le corps derrière le rabat de la porte continua sa route en s’évertuant à trouver un passage ou une quelconque indication qui la mènerait jusqu’à son époux.

Dire qu’il n’y avait pas de panneaux étaient superflus néanmoins elle avait espéré retrouver dans ce dédale un souvenir qui lui aurait permis de prendre le passage que Mort lui avait fait emprunté. Peine perdue et il allait sans dire que chaque instant passait à errer dans les couloirs en était un de plus qui permettrait à Azael ou aux Cavaliers de connaître sinon son emplacement exact sa présence sans cette partie du donjon. S’ils avaient un tantinet de logique, ils n’auraient cas l’attendre bien gentiment auprès de Tutnesi de toute façon mais si l’envie leur en prenaient de dépêcher un bataillon à ses trousses pour avoir osé revenir en ses lieux elle ne comptait pas leur facilité la tâche en se laissant prendre.

Agacée par le temps qu’elle prenait pour exécuter sa tâche la Dame invoqua une âme, celle d’un défunt qui avait vécu ici et surtout y avait perdu la vie. Ceux qui avaient péri ici n’étaient pas choses rares d’ailleurs, elle s’en rendit compte en cherchant dans les siècles d’histoire de La Lumineuse une âme coopérante qui finit par apparaître en éclairant à ses yeux le couloir et elle le savait qu’aux siens. Encore plus pratique qu’une troche ou même que les pouvoirs que lui conférait Silmaria en vue de la discrétion qu’elle s’évertuait à employer.

« Guide moi jusqu’aux escaliers », murmura-t-elle à la lanterne astrale.

Elle aurait pu lui demander de la guider jusqu’au P’yra Almer, elle en était tentée mais la Prêtresse n’était pas sûre que l’esprit le sache, autant fonctionner par étape. Elle atteint ses derniers guidée par la lumière vacillante qui s’arrêtait de concert lorsque la Dame Elfe se figeait pour éviter les patrouilles ou que l’amante évanescente se dérober à elles dans les ténèbres. Prenant une nouvelle inspiration au pied e ses derniers, la Prêtresse s’élança de ses pas muets sur les marches et en quelques enjambées atteignit le sommet.

Et là elle eut une mauvaise surprise. Trop impatiente, trop empressée elle oublia tout simplement de vérifier si le couloir était libre et pas de chance il ne l’était pas. Recouvrant son sang-froid, elle chanta une peur panique, paralysante qui cloua sur place l’un des deux hommes qui se dressaient devant elle. Qu’un car l’autre insensible à l’émotion se contenta d’exécuter sa tâche, se débarrasser de l’intrus une fois identifié comme tel –un garde n’aurait pas dégaine sa lame à leur vue- et esquivant une attaque de front la Prêtresse à la voix enchanteresse passa la gorge de l’Erathien sur le fil de sa lame et l’autre qui avait glissé contre le mur, ses jambes tremblantes ne pouvant plus supporter sa carrure faillit faire une crise cardiaque en voyant le filet de sang qui s’écouler à terre. Levant les yeux vers la Dame, cette dernière se débarrassa de son heaume pour rassurer un tantinet l’homme et son chant le dissuada de crier au secours tout autant que la lame qu’elle n’essaya pas, délibérément.

« Dis-moi ou se trouve le P’yra et tu auras la vie sauve. »

Une fois réponse obtenue, elle serait contrainte de le bâillonner et de l’emmener avec elle, ce type avait une âme, des émotions, un corps et malgré l’urgence de la situation elle ne pouvait se résoudre à la tuer.

Le coeur battant à tout rompre du prisonnier aurait pu suffire à alerter tous les gardes de la région et le chant de la Prêtresse ne pouvait rien y changer car elle ne tenait pas un Erathien mais bel et bien un être humain, vivant et pourvu d'une âme ainsi que les sentiments qui allaient avec. Il était jeune, c'était sans doutes cela le plus dur pour la jeune femme qui menaçait sa vie à n'en pas douter ! A peine eut-il entendu le son de ta voix que le corps du gamin à peine âgé de la vingtaine se raidit. Il ne fallait pas être bien intelligent pour comprendre que le garde avait des ordres, et que le premier d'entre eux était de tuer les intrus et de ne surtout pas laisser s'échapper les prisonniers seulement la lame sous sa gorge ne l'incitait plus vraiment à suivre lesdits ordres.

Il ... il est au dernier étage, couloir de gauche, la porte du fond à droite.

Le ton qu'il employait semblait hésiter entre la panique ou encore entre le hurlement pour alerter les autres. Il finit toutefois par lâcher malgré sa peur évidente :

De toute façon, vous n'irait pas bien loin, vous êtes seule !

Il tenta de bouger mais se rendit vite compte que la lame lui entaillait un peu plus la peau. Il cessa de bouger mais une chose était sure, il n'allait pas tarder à prévenir les autres maintenant qu'il se sentait un peu plus sur de lui. Le laisser sur place serait une erreur, ne te restait plus qu'à le bâillonner et l'emmener avec toi en espérant qu'il ne te fausserait pas compagnie. Peut-être pourrait-il servir de bouclier humain en plus !

« Debout », ordonna-t-elle sommairement et le plaquant contre le mur elle le retourna négligemment pour attacher ses mains dans son dos en déchirant un lambeau de la cape en lin de l’Erathien avant de faire de même et de transformer la bande de tissus en lambeau en bâillon avant qu’il ne reprenne trop d’assurance. Chose faites, elle le décolla du mur et le força à avancer malgré ses protestations, la pointe de l’épée dans son dos lorsqu’il tenta de lui faire face le dissuadant de se rebeller et la main droite posée sur son épaule l’empêcher de se sauver en courant dans la coursive.

Sa vie ne tenait qu'à un fil. Dire qu'une gamine pourrait décider de le couper ou non, comme ça, tout simplement avec ses ongles crochus, sans qu'il ne puisse rien faire. Il peinait réellement à y croire. Le P'yra n'avait simplement pas l'habitude qu'on prenne les décisions pour lui, c'était même une grande première depuis qu'il était le chef. Ordinairement, c'était lui qui avait ce pouvoir de vie ou de mort sur les Almers. Il le chérissait tellement. En ces temps d'apogée de son règne, qu'il était bien loin d'imaginer qu'il changerait un jour de place. Passer de bourreau à victime, de P'yra à prisonnier, voilà bien une descente fulgurante. Pourtant, Tutnesi était persuadé d'une chose : il n'était pas encore tombé au plus bas. Il n'était pas en enfer, et il n'y serait pas. Jamais. Il était encore vivant, et encore P'yra, quoiqu'on ose lui dire. Il avait des devoirs, et il ne s'y soustrairait pas. L'homme était assis droit sur sa chaise, cette même position qu'il adoptait lorsqu'il était sur son trône. Il n'avait pas perdu tout contrôle de la situation. Doté d'une ambition sans limite, il n'était pas dans le genre à se laisser influencer, à laisser son avenir dans le creux des mains d'une autre personne. Si pour une raison quelconque, cela venait à se produire, il ferait en sorte de récupérer ce droit, le plus rapidement possible. Hélas, jusqu'ici, il n'avait pas eu cette occasion. Enfermé dans sa cellule, il était pris au piège...

La gamine lui parla de ce qui se passait dehors. Assis sur sa chaise, il restait muet. Non d'admiration, ni de dégout, comme ça lui était souvent arrivé, car cette fois ci, il ne pouvait pas se le permettre, bien qu'il n'en pensait pas moins, son visage était neutre. Tout en écoutant attentivement, il scrutait les moindres détails de la prénommée Kiki. Il regardait son accoutrement, à la recherche de petits détails. Il voyait ce même endroit depuis si longtemps qu'il commençait à en devenir fou. Il inspectait tout de la jeune fille face à elle, sur son lit. De ses cheveux en bataille, au bout de ses chaussures délavées, il avait imprimé chaque détail de Kiki. Sa concentration atteignait un point culminant, du moins, il n'avait jamais été dans un tel état. Privé de ces repères, de toute distraction, toujours dans la même pièce, il était à chaque instant à la recherche de quelque chose qui le pousserait hors de cette monotonie infernale. Outre ses remarques sarcastiques qui venait pimenter son récit, Tutnesi apprit des choses dont il était bien loin de se douter...

Sa cité était anéantie. Anéantie, anéantie, anéantie, anéantie. Il était dès lors déchu de son titre de P'yra. Être Dirigeant d'une cité fantôme perd totalement l'intérêt d'être le dirigeant. Ptot-tah s'était donc éteinte le jour où Tutnesi s'était fait enlever. On avait beau le critiquer sur tous les points concernant la manière dont il avait usé pour gouverner sa cité, mais le résultat était là, songea-t-il : à l'instant même où il n'était plus, la cité suivit son chemin vers le néant. Il était le maître de ses sujets incapables de vivre sans lui. Mais un maître sans sujet est inutile...

Le tuer... Il n'était donc pas mort jusque là, mais ce n'est pas parce qu'on souhaitait tirer quelque chose de lui visiblement. Pourtant, il s'était imaginé chacune des choses que l'on pouvait lui demander. Tutnesi resta remarquablement impassible face à cette parole, car il avait une expérience sans précédent des menaces de mort : entre ceux qu'il torturait qui juraient de se venger. les éternels mécontents qui n'acceptaient pas un injustice. Mais une fois mort, c'est moins facile de tuer. Cependant, il n'allait malheureusement pas pouvoir réserver ce même traitement à Maladie. Ensuite, Kiki parla d'une bataille d'une envergure encore jamais atteinte : toutes les armées des différentes cités, cela en représentait, du monde. Reste à savoir si Storghein et Cydonia parviendront à s'allier pour détruire l'ennemie, et surtout, s'ils avaient une stratégie adéquat. Il doutait tout autant sur ces deux points, a vrai dire, il n'avait jamais fait confiance en la stratégie d'une autre personne que lui. Lui saurait exactement comment réagir, il était tout de même un tacticien hors-pair.

Néanmoins, ce n'était pas un problème existentiel pour lui : il fallait qu'il sorte d'ici, d'autant plus quand il apprit ce qu'il suivait : Nalween était là. Ou du moins, pas loin d'ici. Pour cacher son trouble, le P'yra sourit, tout en restant scandalisé par l'attitude de sa femme : elle avait des gosses (d'ailleurs, peut-être plus que deux, vu comment Kiki en parlait ; décidément, Tutnesi était bon dans tous les domaines !), et elle devait s'en occuper. N'avait-elle pas des serviteurs, de bons soldats pour venir à sa rescousse ? Elle devait être épuisée par son accouchement, et voilà qu'elle risque sa vie...

Le P'yra répondit simplement aux dires de Kiki, voyant là qu'il s'agissait peut-être de sa dernière chance de sortir vivant :

« Sincèrement, je préférerais sortir pour voir un peu le paysage ! »

Il n'en dit pas plus. Surtout, il ne fallait pas être suspects, mais sortir et rester vivant le lendemain était une possibilité que, contrairement au cavalier, Tutnesi n'avait pas exclue. Il n'avait plus qu'à espérer que Nalween allait bien, et qu'ils se retrouveraient d'ici peu. Désormais, sa vie était un peu dans le creux des ses douces mains...

Après avoir rejoint et donné les derniers ordres aux membres de sa secte, le jeune chef des Enfants de l’œil d’Or n’eut point trop de mal à se rendre, ni ne rencontra beaucoup de difficultés, à l’entrée de la tour d’Azael…

Se faufilant aussi discrètement que possible, Yuuhi ne tarda pas à rejoindre son Maître, même s’il se demandait pourquoi Celui-ci tenait tant à lui confier une mission et pourquoi à lui seul. Le jeune homme n’aimant guère endosser les premiers rôles, il n’était pas vraiment ravi par cela. Pourtant, Yuuhi aimait être le chef de sa secte. Il aimait le sentiment que cela procurait de se trouver au-dessus de tous ses imbéciles de sous-fifres. Par contre, le Dragon rouge n’aimait guère les risques que cela lui faisait courir.

Yuuhi pénétra donc dans la pièce où se tenait le Dieu Azael en étant de fort mauvaise humeur, même s’il ignorait encore en quoi sa mission allait consister. Il savait que son mauvais état d’esprit et les questions qu’il n’arrêtait pas de se poser risquait d’engendrer la colère du Maître, mais il acceptait ce fait. Si cela devait arriver, cela ne ferait qu’une fois de plus en définitive. De toute façon, le jeune homme n’avait jamais vraiment compris pourquoi le Dieu l’avait nommé à la tête de ses fidèles et était convaincu que seul Azael pourrait exaucer son plus cher souhait. Alors quoi que le Maître lui dirait, Yuuhi obéirait. Il était son seul Maître et les ordres du Maître étaient absolus : ils devaient être exécuter, peu importait le prix à payer en retour. Yuuhi n’était pas le seul membre de la secte à partager cet état d’esprit. La plupart des membres pensaient ainsi malgré leurs divergences de points de vu ou autre.

La pièce où se tenait le Dieu ne semblait pas avoir changé depuis la dernière visite de Yuuhi. Elle était toujours aussi sombre, seulement éclairer par les quelques torches accrochées tout autour du lieu circulaire. Hélas pour le chef des Enfants de l’œil d’Or, même si visiblement le Maître s’attendait à sa visite, Il ne l’attendait pas de sitôt et paraissait être d’une humeur plus sombre que celle de la pièce et plus massacrante que celle du jeune homme. Pourtant, son visage n’en montrait rien. Mais on pouvait voir à sa façon de se triturer les mains et à son air préoccupé, son humeur exécrable.

Pendant que Yuuhi saluait respectueusement le Maître, Celui-ci posa un regard sans émotion sur le chef des fidèles de Sa secte et se contenta simplement de lui demandé qu’est-ce que lui valait le déplaisir de sa visite. Le jeune chef des Enfants de l’œil d’Or répondit alors simplement sans la moindre once d’émotion :

« Il m’a semblé que votre Grandeur avait besoin de mes services. Si Votre Majesté est importunée par ma présence et n’a point besoin de mes services, je m’en excuse et peux me retirer. »

Le jeune chef des Enfants de l’œil d’Or savait que la deuxième phrase qu’il avait prononcée n’était que pur politesse. Enfin pour lui. Et puis, il pensait et était presque sûr que le Maître n’avait que faire des excuses. Seuls les actes comptaient. Yuuhi se gardait bien de lever le regard quand soudain il eut l’impression que le Maître s’était mis à poser sur lui un regard emprunt d’une froideur toute particulière. Ce n’était pas une sensation très agréable. Puis Azael poursuivit, en faisant remarquer que nul Enfants de l’œil d’Or ne lui avait fait part de la présence des troupes. Le jeune chef des Enfants comprit alors que le Maître était en colère. Il se contenta alors de répondre :

« Veuillez m’en excuser, Votre Majesté. Je pensais, au vu des nombreux pouvoirs de Sa Seigneurie, qu’Elle était déjà au courant pour les troupes. La prochaine fois, je puis vous assurer que Monseigneur sera le premier mis au courant. »

Puis le Dieu avoua d’être d’humeur clémente et fit part à Yuuhi qu’un intrus s’était introduit dans sa demeure. Il marqua une pause puis donna comme ordre au chef des Enfants de L’œil d’Or de tuer ledit intrus. Yuuhi s’inclina respectueusement devant le dieu et répondit de façon toute aussi polie :

« Bien, il en sera fait ainsi, Monseigneur. »

Puis le chef des Enfants de l’œil d’Or se releva. Après une dernière salutation au Dieu, il disposa et se mit à la recherche du fameux imbécile qui avait osé souiller la demeure de son Maître par sa présence, sans se douter le moins du monde de ce qui était en train de se passer entre Tutnési et Kiki. D’ailleurs, Yuuhi ne savait même absolument pas que son Maître retenait prisonnier le P’yra. Pour la petite princesse bis, il était au courant, c’était même lui qui avait organisé son second enlèvement. Enfin, quoiqu’il en soit le chef des Enfants de l’œil d’Or ne connaissait pas le moindre fait et geste du Dieu contrairement à celui-ci. De toute façon qui aurait pu être en mesure de connaître le moindre agissement d’un dieu ? Les dieux étaient des êtres, des créatures si mystérieuses et si puissantes. Et pourtant, ils avaient besoin des êtres vivants sur Azthia pour pouvoir exister…

Enfin, quoiqu’il en soit, Yuuhi mis un certain temps avant de trouver l’intrus sans pour autant en mettre trop non plus. Le Dieu l’avait sans doute bien aidé dans ses recherches. Le jeune chef des Enfants de l’œil d’Or arriva soudain à un couloir et entendit du bruit. Il longea alors le couloir le plus discrètement possible jusqu’à un escalier qu’il descendit avant d’atterrir dans un nouveau couloir l’angle qui faisait un angle un peu plus loin. Une fois près de l’angle, prudent, le Dragon rouge ne le franchit pas tout de suite mais attendit simplement tout en sortant des gants de son manteau qu’il enfila, en faisant aussi peu de bruit que possible. D’ailleurs, il n’eut pas à attendre plus de quelques secondes pour entendre une voix féminine s’élever, demandant où pouvait bien se trouver le P’yra. Alors, Azael avait aussi fait prisonnier le P’yra. Pff. Cela amusait le chef des Enfants de l’œil d’Or. Beaucoup même. Derrière les deux masques, un sourire cruel apparut alors qu’une nouvelle fois le jeune homme plongeait la main dans sa veste. Cette fois, il en sortit une espèce de poupée de chiffon dont la tête semblait sur le point de se détacher du corps et une rose. Il enfila la poupée sur la main droite et garda la rose dans la main gauche. Le Dragon s’approcha alors un peu plus prêt de l’angle et… la tige de la rose s’allongea et se dirigea très rapidement vers l’intruse. En à peine une poignée de seconde, la tige avait enlacé le cou délicat de l’elfe étroitement.

Soudain, la chose apparue, franchissant l’angle que faisait le couloir. Elle était vêtue d’un ample manteau bleu foncé presque noir dont la capuche recouvrait la partie supérieure d’un masque blanc arborant une expression souriante et qui ressemblait étrangement à ces masques que l’on pouvait trouver dans le théâtre Nô. Ses mains étaient gantées et elle tenait une rose dans la gauche alors qu’une poupée dont la tête semblait sur le point de se détacher du corps remplaçait la main droite. Etait-ce humain ? Allez savoir.

Alors que la chose s’approchait et que les liens autour de l’elfe se resserraient, une voix s’éleva. C’était une voix aigüe et nasillarde, désagréable à l’oreille. Fait étrange, elle semblait venir de la petite poupée qui remplaçait la main droite de la chose.

« Du calme, jolie elfe, si tu ne veux pas que je te torde le cou. »

Comme pour prouver les dires de la poupée, la tige, qui ressemblait maintenant plus à une liane vu sa longueur, se resserra brusquement autour du cou de sa prisonnière, comme si elle voulait l’étouffer. Puis, la voix reprit, toujours aussi désagréable, mais à moitié riant de façon moqueuse et cruelle, comme si elle s’amusait de la situation :

« A moins que vous me fassiez l’honneur de voir les traits de votre joli visage se déformer sous la souffrance… Hi, hi… Ou que vous me fassiez l’honneur de pouvoir assister à l’ouverture de vos veines… Hi, hi… Hi, hi, hi… »

La voix se tut alors et se mit à attendre. Attendre quoi ? La suite des évènements, bien sûr…

[HRP : Voilà poste édité. Razz

S'il y a encore un souci, mp-moi. Wink

]

[ Désengagés ]

-> Tutnesi a été libéré par Kiki
-> Yuuhi a reçu la mission de ramener Tutnesi sans succés
-> Nalween a pu s'enfuir grâce à l'agitation provoquée par l'évasion du P'yra

Contenu sponsorisé

» [151][DE] A la lumière de la neutralité (Meliant, Nalween, Eléa, Soren, Tutnesi) (fini)
» [DH] La mort aux trousses (mission Yuuhi) (finie)
» [151][DP] La bataille des rois (Ithilion, Hasmed, Eybor, Kallan, Yuuhi) (fini)
» [F-E 155] Ave Storghein, celui qui va mourir te salue ! (mission Kaemon)
» [DE 151] Jusqu'à ce que la mort nous sépare (Soren, Tutnesi, Thémis, Jelenna) (fini)

[151-DP] N'est fidèle que celui qui croit (mission Yuuhi, Nalween, Tutnesi)(fini)

[151-DP] N'est fidèle que celui qui croit (mission Yuuhi, Nalween, Tutnesi)(fini)

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