[151][Début printemps] Le premier voyage du Guide (pv Volesprit) [FINIS]

La cité elfique était encore nouvelle pour lui, mais petit à petit il commençait à s'habituer à son nouvel environnement. Ici, l'albinos n'était pas mal vu, il n'avait pas de surnom. Il était inconnu. Être inconnu à de nombreux avantages se dit il, mais ça n'aide pas à trouver du travail. Il traversait les rues étroites de la ville lorsqu'un idée lui vint en tête. la rue boisée semblait correspondre au meilleur endroit pour trouver des voyageurs à guider. Usant de quelques Talents, qu'il avait jusqu'alors économisé, il fit courir la rumeur selon laquelle il était guide et qu'il cherchait quelqu'un a escorter. Quand on met la main à la poche, cela permet toujours de faire venir le client plus vite, surtout si le messager est content de sa paye. Décidant de s'installer, il entra dans l'auberge "A la Belle Etoile".

Assis à une table de bois finement ouvragées depuis maintenant une heure, Naraphel commandait son second verre de vin (il détestait la bière). Dehors le temps changeait rapidement. La journée avait été ensoleillée et bercée par le chant des oiseaux qui rentraient de migrations, mais maintenant que le soleil se couchait, la brume, nuage insidieux, se glissait le long des collines et les bruits s'était tut. Très vite la masse laiteuse engloutit la cité telle une vague géante et de dehors, nulle lumière ne filtrait plus. Le brouillard était une chose étrange. Dans son enfance et durant la plus grande partie de sa vie, Naraphel ne l'avait jamais vu. Dans le Nord il faisait trop froid pour permettre au brouillard d'exister. Ici il existait, il abondait même.

Une serveuse vint apporter le verre de vin et regarda d'un air étrange le plat laissé presque intact. Elle voulut savoir si la nourriture n'était pas bonne mais Naraphel la rassura, il manquait juste d'appétit. Et ce, depuis toujours. Il n'était pas seul dans la taverne, deux elfes étaient assis à l'autre bout et semblait discuter d'un sujet échappant totalement à sa compréhension. Bien qu'il comprit la langue sylvestre, les deux hommes étaient loin et parlaient vite rendant le tout brouillon et incohérent. Il ne distingua que quelques bribes de la discussion, l'un des deux elfes racontait à l'autre qu'une nouveau peuple avait été découvert, une nouvelle civilisation et que c'était sans précédent, il sembla à Naraphel que le mot Jinmens revenait souvent mais il n'y prêta pas vraiment attention.

*Quelle importance, je me fiche de ce qu'ils peuvent se dire. J'espère que j'aurais un client avant la fermeture, je n'ai pas prévu d'endroit où dormir et quitte à dormir dehors, je préfèrerais que ça soit sur la route, un travail en poche.*

Posée à côté de lui trônait Stormbringer, son épée bâtarde, qu'il ne quittait jamais. Même lors de sa chute dans les eaux glacées, des années plus tôt, sa main était restée fermement serrée à la poignée et il avait été retrouvé avec. Il sourit à cette pensée, elle au moins ne le trahirait jamais.

Alors qu'il finissait son verre en savourant le délicieux nectar qu'était le vin des colline brumeuses, et prenait la décision de quitter l'auberge pour y revenir le lendemain à l'aube naissante, la porte s'ouvrit.

Encore du courrier. Décidément, cela n'en finirait jamais. Ses braves corbeaux venaient lui apporter des nouvelles des quatre coins d'Azthia mais ses informateurs n'avaient pas grand chose de palpitant à lui apprendre. Les rapports concernaient principalement la situation de chaque cités à l'exception de Muria. Malgré les quelques recherches effectuées la ville cachée des amazones restaient introuvables. Arwen lui avait laissé entendre qu'elle ne devait pas s'en mêler et laisser tranquille la cité où qu'elle se trouve. *Pfff... et je sers à quoi moi ?* Elle s'était pourtant bien gardé de rétorquer et avait mis fin à toutes les expéditions envoyées. Elle trouverait bien une autre occupation pour passer le temps. Car oui, Volesprit s'ennuyait enfermer entre quatre murs assise toutes la journée.

Elle lisait une missive en provenance de Cydonia quand elle constata que le soleil commençait sa descente dans le ciel. Il était temps de rentrer. Se relevant de son fauteuil, elle alla prendre sa veste tout en jetant le courrier qu'elle venait de finir. La lettre atterrit au milieu de la paperasse qui encombrait son bureau. Tous les jours elle se promettait qu'elle rangerait bientôt. Ça ne serait pas encore pour cette fois. Elle sortit en laissant une fois encore la pièce un peu plus en désordre que la veille. Dehors, un léger vent frais accompagnait la brume qui s'installait paisiblement sur la cité elfique. Bien qu'elle apprécia la fraicheur de la soirée, la faim lui commandait de regagner au plus vite l'auberge où elle vivait depuis que la bibliothécaire voyant sa tête un matin avait faillit avoir un crise cardiaque.

Il faut vous reposer mademoiselle Tawaren... dormir dans la salle des archives n'est pas une solution. Votre corps ne va pas supporté longtemps le rythme que vous lui infligez. Allez donc prendre un bon lit à l'auberge et ne remettez pas les pied ici tant que vous ne serez pas remis de votre état de fatigue permanent.

La jeune ministre avait acquiescé avec un sourire. Étant la gardienne des archives, nul ne pouvait lui en interdire l'accès, mais la bibliothécaire avait raison et elle s'était pliée à ses exigences en prenant une chambre à la Belle Étoile. La bibliothèque où elle travaillait et la rue boisée dans laquelle l'auberge se trouvait n'était distant que d'une centaine de mètre. L'idéal pour Volesprit qui si elle appréciait la marche ne dépréciait pas après une longue journée de travail de ne mettre que quelques minutes pour rejoindre son petit nid douillet.

Elle ne put s'empêcher de bailler tandis qu'elle pénétrait dans l'établissement. Il n'y avait pas foule dans la salle commune. Les deux gars qui discutait dans un coin elle les connaissait, des habitués. Mais le troisième occupant, un jeune homme d'une vingtaine d'années, ne lui disait strictement rien. Volesprit se dirigea vers le comptoir derrière lequel se tenait le patron qui la gratifia d'un sourire en coin. Elle lui rendit son sourire.

Dur journée ?

On ne peut pas dire qu'on soit déborder. Mais les affaires marchent bien. Et toi Volesprit ? Encore une journée à te détruire les yeux sur des écrits illisible ?

Encore une comme tu dis...

Tu veux aller directement te coucher ? Shaela peut te préparer la baignoire, il reste de l'eau chaude.

C'est gentil mais je vais d'abord manger un morceau. Peut être après.

Comme tu veux. Va t'installer, je t'apporte ça dans un instant.

Merci.

S'installant à la table la plus proche du comptoir, elle se posa de manière à voir l'étranger qui visiblement ne faisait pas grand chose d'autre que de siroté un verre de vin. D'ailleurs, Shaela vint lui en apporté un comme d'habitude. Alors que la jeune serveuse allait repartir Volesprit l'interpela à voix basse pour ne pas être entendu par les autres clients.

Dis moi Shae, tu sais qui est l'homme là bas qui boit tout seul ?

J'ai cru comprendre qu'il était guide et qu'il cherchait des clients. Je crois qu'il est Astorg vu son accent.

Un Astorg à Silmarie ? Original. Remarque il n'est pas mal du tout. Tu n'as encore rien tenté Shae ?

La serveuse piqua un far faisant explosé de rire Volesprit.

Je te taquine. Désolé.

Ce n'est pas du tout mon genre de toute façon.

*Quelle mauvaise fois.*

Je ne serais pas aussi catégorique que toi mais il est sans doute plus de mon âge que du tiens.

Tu te fais vieille.

Hey ! Je n'ai que vingt huit ans. Il me reste de belle année devant moi.

Je te taquine. Désolé.

C'est de bonne guerre je suppose.

Bon je retourne en cuisine sinon le patron va encore râler. Tu veux du ragout ? Sinon en dessert il nous reste des pâtisseries.

Ça sera parfait comme ça merci bien.

Attendant que son assiette arrive, elle avala une gorgée de vin puis sortie de sa manche une cigarette qu'elle alluma d'un geste rituel. Les paupières closes, elle somnola à demi dans sa robe de velours noir de jais. Ses yeux ne s'ouvrirent à nouveau que lorsqu'elle sentit l'odeur de la nourriture chaude qu'on lui avait servis pendant qu'elle était perdu dans ses pensées. Affamée comme elle l'était, le repas ne dura pas plus de dix minutes. Après s'être repue, elle ouvrit un livre qu'elle tira de sa sacoche. Si le contenu n'apprenait pas grand chose à la demoiselle, elle prenait pourtant plaisir à lire un ouvrage datant de la première Grande Prêtresse. Il faudrait qu'elle fasse un tour à la bibliothèque de Tamawa pour voir ce qu'il possédait comme manuscrit concernant Silmarie durant cette époque. Cela lui donna une idée. Remettant à plus tard sa lecture, elle se dirigea vers la table du jeune homme qui devait être guide. En s'approchant elle constata qu'il était effectivement charpenter comme un Astorg mais un autre détail la frappa. Elle avait d'abord crut qu'il était très pâle de visage mais la vérité était tout autre. Ce garçon était albinos. Ses prunelles rouges le prouvaient. Cela justifiait aussi les cheveux blancs à son âge même si certains se les décoloraient parfois.

Pardonnez moi, j'espère que je ne vous dérange pas.

Peu probable. Il n'avait pas l'air d'avoir grand chose à faire si ce n'est attendre. Elle prit place à sa table. Dans le doute elle choisi de continuer à s'exprimer en elfique.

Volesprit Tawaren, ministre des renseignements. J'ai cru comprendre que vous étiez guide ? En faite il se trouve que j'ai à faire à Tamawa et je me demandais si vous seriez à même de m'y escorter ? Non pas que j'ignore le chemin pour m'y rendre mais les routes ne sont pas toujours très sûr pour une jeune femme se promenant seul comme moi.

Elle parlait en connaissance de cause. Mieux valait évité le décompte des fois où durant un voyage elle avait fait de mauvaise rencontre. Néanmoins, elle s'en était toujours tirée sans encombre mais parfois elle n'avait due son salut qu'à la chance.

Vu votre épée je suppose que vous savez vous battre. Depuis combien de temps... au faite peut être préféré vous que nous nous exprimions en Astorg ?

Elle tira une bouffé sur sa cigarette curieuse de savoir si sa proposition intéresserait le jeune homme.

La femme qui s'était approchée de la table était belle à n'en pas douter. Sa chevelure blonde tombait dans son dos comme une cascade d'or pur. Sa robe de velours noir soulignait les courbes de son corps. Instantanément, Naraphel se sentit mal à l'aise. Les femmes de son village le traitaient de monstre et il y avait vécu de très durs déboires amoureux, depuis il trainait un malaise à l'encontre de la gente féminine.

Pardonnez moi, j'espère que je ne vous dérange pas.

En disant ces paroles, la femme prit place à côté de lui. Elle sent légèrement le vin et la cigarette à teintée l'haleine de sa bouche de l'odeur âcre du tabac. Naraphel détecte une autre odeur, moins simple à définir, comme l'odeur de vieux livres.

Volesprit Tawaren, ministre des renseignements. J'ai cru comprendre que vous étiez guide ? En faite il se trouve que j'ai à faire à Tamawa et je me demandais si vous seriez à même de m'y escorter ? Non pas que j'ignore le chemin pour m'y rendre mais les routes ne sont pas toujours très sûr pour une jeune femme se promenant seul comme moi. Vu votre épée je suppose que vous savez vous battre. Depuis combien de temps... au faite peut être préféré vous que nous nous exprimions en Astorg ?

Naraphel reprit son souffle un instant, son premier travail venait peut être enfin à sa rencontre. Il sourit à la femme avant de lui répondre dans un elfique sur bien que plus lent que la moyenne.

Dame Volesprit, je vous remercie pour votre sollicitude, mais cette langue me convient, je me dois d'entraîner les facultés de compréhension que les Dieux m'ont octroyés.

Il désigna d'un geste l'épée appuyée contre la table.

Il me semble que si vous avez besoin d'être gardée des dangers de la route, je puisse convenir à l'emploi. Je me nomme Naraphel et il se trouve qu'en effet je sois Guide. Je ne doute pas que vous connaissiez les routes mais nous sommes au début du printemps, les crues peuvent avoir inondés les voies habituelles. Peut être alors pourrais je vous guider. Mes tarifs sont de 50 Talents par lieues parcourues, la moitié payée au départ l'autre à l'arrivée. Tamawa est à 8 Lieues d'ici, cela ne devrait pas vous ruiner.

Il se renfonça dans sa chaise, attendant la réponse de la femme. Son prix était acceptable, il était même excellent compte tenus de l'état probable des routes et Naraphel le savait. Mais pour un premier travail, il ne voulait pas faire fuir le client, de plus la femme l'intriguait et était venue lui parler d'elle même, une première dans sa vie de solitude.

Son interlocuteur bien qu'il ne prit pas la peine de se présenter au premier abord lui adressa un sourire affable visiblement heureux d'avoir déniché un client. A vrai dire, on aurait put le croire timide en oubliant le barda qu'il portait sur lui. Non, il y avait peu de chance pour qu'un type se déplaçant avec une épée en imposant comme cela soit un gars timide. Dans le cas contraire, elle irait se chercher ailleurs son mercenaire. Quand enfin il prit la parole, il s'adressa de manière courtoise même si Volesprit tiqua sur les quelques fautes d’intonations qu'il commit.

Dame Volesprit, je vous remercie pour votre sollicitude, mais cette langue me convient, je me dois d'entraîner les facultés de compréhension que les Dieux m'ont octroyés.

*En effet.* Au moins sa grammaire était elle irréprochable. Sans compter que son accent Astorg et la lenteur de sa diction ne manquait pas de charme. Cela lui donnait un côté très exotique. Elle se demanda même si ce n'était pas la première fois de sa vie qu'elle entendait une personne de Storghein s'adresser à elle en elfique. Il capta de nouveau son attention en désignant sa magnifique épée qui trônait à ses côtés avant d'ajouter.

Il me semble que si vous avez besoin d'être gardée des dangers de la route, je puisse convenir à l'emploi. Je me nomme Naraphel et il se trouve qu'en effet je sois Guide. Je ne doute pas que vous connaissiez les routes mais nous sommes au début du printemps, les crues peuvent avoir inondés les voies habituelles. Peut être alors pourrais je vous guider.

Voilà qui semblait un bon début. Il mettait en valeur ses connaissances avec un argumentaire sérieux et véridique. Elle hésita à lui rétorquer qu'elle connaissait de nombreux chemins détournés qui lui permettrait de parvenir à destination malgré les crues mais elle ne voulait pas non plus jouer les vantardes devant cet inconnu. Et puis rien ne l'empêchait ensuite de lui répondre qu'elle n'avait qu'à se débrouiller toute seule si elle était si maline. Peu probable qu'il refuse un client mais dans le doute mieux valait s'attirer les bonnes grâce du guide.

Mes tarifs sont de 50 Talents par lieues parcourues, la moitié payée au départ l'autre à l'arrivée. Tamawa est à 8 Lieues d'ici, cela ne devrait pas vous ruiner.

Pour un garde du corps, elle aurait payé moitié plus. Il était raisonnable tant au niveau de la rémunération exigée que dans le mode de paiement. Elle soupesa le pour et le contre de ce marché avant de sortir de sa sacoche une bourse de cinq cents talents sur la table.

Et bien messire Naraphel, je crois que l'affaire est entendu. Je vous paye tout d'avance car je pense pouvoir vous faire confiance, essayer d'honorer comme vous le pouvez vos engagements. Sans vouloir vous menacez, vous pourriez le regretter amèrement si vous tentez de vous jouez de moi.

Affichant son plus beau sourire elle poussa l’aumônière dans sa direction.

Voici votre due avec un petit supplément pour vous loger ce soir car nous partons demain après midi. Pas avant pas après. Je voyage à allure modeste, je ne vais au galop que si nécessaire, j'apprécie la conversation et répond à presque toutes les questions que vous pourriez vous posez à mon égard, je préfère si possible ne pas consommer de la viande autre que celle que j’emmènerais durant le voyage mais j'apprécie beaucoup le poisson quel qu’il soit, je peux dormir n'importe où mais j'apprécierais que nous montions la garde à tour de rôle, j'ai déjà eut de très mauvaise surprise au réveil.

Ses exigences étaient juste des mesures pour s'assurer qu'elle ferait un agréable voyage. De toute façon s'il était guide il saurait se débrouiller. Les mercenaires y arrivaient bien eux. Du moins n'en avait elle jamais croisé qui soit assez mauvais pour se retrouver démuni en pleine nature. De nouveau le regard de Volesprit s'attarda sur le visage du jeune homme qui allait lui servir de garde du corps. Elle voulut en savoir plus sur lui.

Dites moi sans vouloir être indiscret, vous êtes guide depuis longtemps ? Vous n'avez pas l'air d'être un de ces fils de marchands qui exercent la profession pour prendre leur autonomie mais peut être que je me fourvoie. Et si je ne me trompe pas comment en êtes vous venu au métier de guide ?

Comprenant qu'elle demandait à quelqu'un qui ne la connaissait ni de Silmaria,ni d'Azael de lui raconter sa vie en détail, elle éclata de rire faisant par la même tomber sa cigarette qu'elle rattrapa de justesse du bout des doigts entre son index et son majeur.

Je suis désolé si je me montre trop curieuse mais j'aime à savoir qui m'accompagne sur la route. Non pas que je déprécie les gens que je n'arrive pas à cerner mais au moins ais je l'impression que celui qui me protège n'est pas un parfait étranger.

Elle invita Naraphel à s'exprimer s'il le souhaitait d'un geste de la main. Espérant qu'il acquiescerait elle posa sa tête en appuie dans le creux de sa paume. Volesprit préférait être bien installé quand on lui comptait une histoire.

Naraphel réfléchit un instant avant de répondre. S'étaler sur son passé ne l'enchantait guère, mais il ne risquait rien à révéler quelques petits détails à sa nouvelle cliente, de plus elle semblait déterminer à en apprendre plus, peut être le fait qu'il soit albinos l'avait intriguée, il n'aurait su le dire et il n'était pas sur de vouloir le savoir. Ce dont il était sur c'est qu'elle ne serait satisfaite qu'une fois qu'ils auraient échangés quelques banalités. Tandis qu'il empochait d'un geste vif mais gracieux la bourse posée sur la table, il se mit à lui parler de sa vie.

Je ne suis guide que depuis quelques années. J'ai commencé ce métier avec un elfe, un ami qui était lui même guide depuis bien longtemps. C'est lui qui m'a enseigné la plupart des fils du métiers et qui m'a montré les meilleures routes du Nord d'Azthia. Je suis encore loin d'être aussi bon que lui, mais je pense que je ferais l'affaire. J'espère que cette explication vous conviendra. Pour ce qui est de la nourriture, n'ayez crainte. Nous n'emporterons que le strict nécessaire, je saurais trouver de quoi nous nourrir durant les pauses. Ne vous inquiétez pas non plus de l'allure, le temps ne presse pas et nous aurons aussi lentement que vous le souhaitez, le paysage n'est pas désagréable dans ces contrées, quand le brouillard ne masque pas la vue évidemment.

Je dois cependant vous poser quelques questions moi aussi.

Ici, le ton de Naraphel se fit plus bas, presque un chuchotement.

Avez vous des ennemis dans la région ? Savez vous vous défendre ? Manier une arme ? Je dois connaître ce genre de détail car je n'aime pas, moi non plus, les mauvaises surprises.

Il finit son troisième verre de vin tranquillement et se demanda un instant si il n'allait pas s'en acheter une tonnelet pour la route tant il était gouteux, mais non il ne buvait jamais durant les voyages, l'ivresse était un des ennemis de la subtilité et de la maîtrise de soi et comme tout Guide, il en avait bien besoin. La femme semblait savoir manier les mots et Naraphel se douta un instant qu'elle avait des ennemis. Tout le monde à des ennemis quelque part. Mes certains en ont qui sont coriaces, qui vous traquent et qui finissent par vous mettre à mort et il n'avait aucune envie de devoir faire face à quelqu'un comme ça. Il n'en avait pas peur, mais il était pragmatique, risquer sa vie pour une inconnue était une idée qui lui semblait être le comble de la stupidité et la stupidité menait dans la tombe aussi certainement que la peste.

[ Edit Eléa : Attention, 10 lignes RP complètes Wink

]

Le jeune homme qui lui faisait face sembla hésiter un moment avant de lui répondre. L'ambiance restait néanmoins détendu. Après tout, elle ne lui mettait pas la pression. S'il voulait se taire sur son passé libre à lui de le faire. Le seul problème c'est qu'elle aurait plus de soucis à trouver un sujet de conversation si elle ignorait dans quel domaine Naraphel était à l'aise. Sa coupe de vin étant vide, elle fit signe au patron qu'elle en désirait une nouvelle. Alors que celle ci arrivait apportée par Shae qui lui fit un clin d’œil éloquent au passage., Naraphel se décida à lui parler de lui.

Je ne suis guide que depuis quelques années. J'ai commencé ce métier avec un elfe, un ami qui était lui même guide
depuis bien longtemps. C'est lui qui m'a enseigné la plupart des fils dumétiers et qui m'a montré les meilleures routes du Nord d'Azthia. Je suis encore loin d'être aussi bon que lui, mais je pense que je ferais l'affaire. J'espère que cette explication vous conviendra. Pour ce qui est de la nourriture, n'ayez crainte. Nous n'emporterons que le strict nécessaire, je saurais trouver de quoi nous nourrir durant les pauses. Ne vous inquiétez pas non plus de l'allure, le temps ne presse pas et nous aurons aussi lentement que vous le souhaitez, le paysage n'est pas désagréable dans ces contrées, quand le brouillard ne masque pas la vue évidemment.

Une bonne chose que son maître est été un elfe. Ainsi elle était assurée qu'il n'aurait aucune animosité envers sa race ce qui n'était pas le cas de tous les Astorgs. Cela expliquait aussi sa connaissance quasi parfaite de la langue de Silmarie. Il poursuivit en baissant le ton comme pour ne pas être entendu par des oreilles indiscrètes.

Je dois cependant vous poser quelques questions moi aussi. Avez vous des ennemis dans la région ? Savez vous vous défendre ? Manier une arme ? Je dois connaître ce genre de détail car je n'aime pas, moi non plus, les mauvaises surprises.

La remarque l'amusa. Des ennemis elle n'en avait pas des masses. A vrai dire c'était elle qui était l'ennemie de nombreux groupuscules qui agissaient dans l'ombre. Mais elle même agissait par l'intermédiaire de l'Ordre aussi n'avait elle aucune raison de s'inquiéter. Son identité demeurait secrète depuis suffisamment d'années la mettant à l'abri de représailles. Toutefois rien ne l'assurait que la ministre des renseignements qu'elle était n'est pas des adversaires qui lui soit inconnu. Delà à dire qu'elle était menacée... Mais mieux valait mettre en garde ce jeune homme conter de potentiels agresseurs que de risquer de manquer de vigilance. Elle le laissa terminer son verre puis lui répondit sur un ton égale au sien.

Et bien je ne crois pas avoir d'ennemis, du moins pas à ma connaissance et ça serait tout de même cocasse pour moi qui suis dans les renseignements d'ignorer que j'en ai. Mais rien ne prouve non plus le contraire. Je veux dire par là qu'on ne m'a jamais menacé mais qu'il n'en reste pas moins que mon statut peut parfois m'attirer un paquet d'ennuis. Cependant je ne vous cacherais pas que je suis plutôt confiante. Pour répondre à votre seconde question, mieux vaut ne pas trop compter sur moi si nous avions à nous défendre contre quoique soit. A la limite je saurais me protéger mais je n'ai jamais été très ami avec tout ce qui est tranchant ou piquant. Mais je vous redis encore une fois que je ne crois pas que nous ayons besoin de faire usage de la force pour ce voyage. N'auriez vous pas été ici ce soir à rechercher un client, je serais partie seul pour Tamawa sans vraiment me soucier de ce genre de détail mais comme vous étiez là, l'idée m'a traversé l'esprit qu'un garde du corps pourrait m'être utile au cas où.

Elle ponctua sa tirade d'un haussement d'épaule puis reprit une gorgée de vin pour rincer son palais qui s'était asséché. Le trouvant un peu tiède, elle le refroidit quelque peu avant d'y gouter à nouveau. *Vraiment délicieux.* Alors qu'elle s'étirait, une envie soudaine de bailler la prit. Cette dur journée l'avait éreinté et son corps réclamait un lit douillet pour se remettre d'aplomb.

Je ne voudrais pas vous paraître impoli mais j'ai eut une journée assez fatigante et je crois que je tiendrais pas encore longtemps éveillé. Nous remettrons cette conversation à demain. Je serais présent à l'auberge durant toute la matinée. Je vous serais grée de bien vouloir me retrouver ici en début d'après midi si jamais vous comptiez vous promener dans les environs avant notre départ. Je comprendrais sans peine que mes monologues vous fasse fuir. Sinon et bien j'aurais le plaisir de vous revoir demain matin. Sur ce, je vous souhaite une agréable soirée messire Naraphel. J'espère que vous trouverez meilleur compagnie que moi pour la terminer.

Et ainsi elle s'esquiva demanda au passage à Shae si elle pouvait lui apporter de l'eau chaude dans sa baignoire. Un bon bain lui ferait le plus grand bien. Tandis qu'elle se frottait pour faire partir de sa peau l'odeur de tabac froid et la poussière due au vieux livres qu'elle côtoyait, elle s'interrogea sur Naraphel. Ce jeune albinos ne manquait pas de charme. Le lendemain elle aurait d'autre question à lui poser.

L'affaire était donc entendue, ils voyageraient vers l'Est à travers les collines en direction de Tamawa. Naraphel leva la main pour commander un autre verre de vin tout en regardant Volesprit qui se levait. Voyager avec elle serait sans doute un plaisir, il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas parlé à quelqu'un durant ses voyages, peut être en apprendrait il un peu plus sur la culture des elfes. Il repensa avec mélancolie aux longues soirées passées à apprendre l'elfique sur les routes avec son ami... Mais il n'était plus aujourd'hui, qu'un souvenir, parmi tant d'autres.

Demain après midi, retrouvons nous aux portes de la ville pour les derniers préparatifs. Je vous attendrai près des écuries à l'extérieur, mon cheval est là bas.

Sur ces quelques mots il réceptionna le verre que lui tendait la serveuse. Elle le regardait avec une curiosité mêlée de désir, mais il ne s'en rendit pas compte. Il avala le contenu en sirotant le nectar, le vin était sucré mais avait un léger goût de tanin qui rehaussait le plaisir qu'il procurait en bouche. Il reposa le verre vide sur la table. Il se leva, saisit son épée Stormbringer et l'attacha à son flanc puis, il se dirigea vers sa chambre. Au passage il demanda à l'aubergiste de lui faire couler un bain d'eau chaude et d'y ajouter si possible des huiles parfumées afin de laver ses cheveux, il en avait assez de la crasse de la route et pour cette nuit au moins, il voulait être propre. Avant de monter l'escalier en chêne massif conduisant à l'étage où se trouvaient les chambres, il jeta un dernier regard amusé derrière lui, il savait que sa cliente voudrait en savoir plus le lendemain, il attirait sa curiosité et cette simple idée le fit sourire. C'était la première fois que le regard féminin qu'il croisait n'était pas empli de dégout ou de dédain. Détournant le visage, il monta quatre à quatre les marches et disparut de la vue des autres clients de l'auberge.
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