Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini]

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Sfriedwick
Sfriedwick
Féminin Nombre de messages : 20
Race et âge : Astorg - 50 ans
Cité : Erathia/La Troupe
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[151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini]
   [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini] EmptyMer 7 Sep - 12:56

C'était une bien triste journée qui semblait s'annoncer sur Tamawa.
Toute la nuit il n'avait pas cessé de pleuvoir, et les coups de tonnerre qui s'abattaient sur la Cité faisaient frémir les fenêtres de l'auberge sans prétention dans laquelle Sfriedwick logeait. Les éclairs avaient déchiré le ciel à intervalles réguliers, en éclairant subitement et brièvement la chambre du clown, l'empêchant ainsi de dormir à point fermé.

Dès l'aurore, ou du moins ce qui y ressemblait car un nuage menaçant masquait le soleil, Sfriedwick avait fait promptement sa toilette : cela ne servait à rien de paresser ; valait mieux descendre et laisser Elly se reposer.
En descendant les escaliers qui menaient au réfectoire de
L’Auberge de l'Or Bleu, Sfriedwick avait, c'est vrai, l'air un peu désorienté.
Sa chemise n'était pas boutonnée jusqu'en haut, et il avait omis de se peigner et de lacer ses chaussures. Une grosse besace dans chaque main, il alla s'asseoir à une très longue table de bois clair, le long d'un mur, sur un banc pesant qui avait vrombit lorsqu'il l'avait déplacé.
Il était encore seul dans la pièce vide, et le crissement du chêne sur le plancher avait détoné.
La salle était spacieuse et percée de fenêtres larges ornées de rideaux brodés. Cela devait être splendide les beaux jours, mais pour l'heure et malgré l’été, on n'apercevait rien que de la pluie battante et des arbres fouettés par le vent. Le bruit des gouttes qui rebondissent sur les vitres meublait le vide de la salle à manger ; et quand le tonnerre grondait tout frémissait, jusqu'à l'eau du vase posé sur le comptoir, au fond de la pièce.

Après avoir pris une profonde inspiration, le saltimbanque saisit les deux sacs qu'il avait descendus et les posa délicatement sur la table. Précautionneusement, il sortit des petites boîtes pleines de poudre, des gazes, des seringues et des baumes, un miroir et du maquillage. Le contenu une fois déballé, il y avait beaucoup moins de place sur la table.
Personne d'autre que le clown n'aurait su par où commencer tellement le désordre semblait régner dans ses affaires. Mais pour Sfriedwick c'était un jeu d'enfant presque. Il avait sorti un grand dès de tissu blanc, et était allé chercher derrière le comptoir un peu d'eau claire, et commença à tremper ses mains jusqu’aux poignets, pour se relaxer. Les soins qu’il procurait à Elly le fatiguaient tous les jours davantage, mais il lui fallait persister car sa malade était en voie de guérison. Il s'attela ensuite à retoucher son maquillage. Il passait largement les pigments sur ses traits, avec une précision qui en disait long sur l’ancienneté de ces gestes.
Depuis combien d’années maintenant faisait-il partie de La Troupe ? Impossible de le dire. Que faisait-il avant cela ? Difficile de s’en souvenir.
Ce que Sfriedwick savait, c’est tout le bonheur que lui apportaient ses joyeux compagnons et sa Meneuse. Qu’il avait hâte de les retrouver tous, de les serrer contre lui, de leur lancer quelques drôleries… Ils étaient comme sa famille.

Les minutes s'écoulaient calmement, rythmées par la rageuse pluie qui allait au-dehors. La table désemplissait progressivement et bientôt n'y restait-il plus rien que le miroir au tain passé.
Sfriedwick , durant le minutieux exercice auquel il s'était astreint, avait eu l’occasion de constater le vieillissement de ses traits. Sa peau était moins tendue, ses rides se creusaient, des poches s’installaient sous ses yeux, et le maquillage ne cachait plus sa vieillesse désormais. Et ses toux qui n’en finissaient plus… Combien de temps lui restait-il ? Aurait-il l’occasion de guérir son amie et de revoir ses amis ? Le doute était de plus en plus grand.


Il était vraiment rare de voir le clown dans cet état, lui d’habitude si joyeux. Peut-être était-ce l'absence du petit-déjeuner, la crise de la cinquantaine, ou bien cette météo terrible qui lui sapait le moral. Quoi qu'il en soit, il avait bien besoin de réconfort, ou d'une autre occupation qui lui changerait les idées. Et il ne pouvait même pas aller se promener à cause de l’orage.
C'était donc une très, très longue journée qui s'annonçait... Mais par chance, une personne allait venir l’égayer un peu.


Dernière édition par Sfriedwick le Dim 30 Oct - 7:52, édité 1 fois
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Faelin
Faelin
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Re: [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini]
   [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini] EmptySam 10 Sep - 7:12

« Pourquoi ?... »

Voici la question que je ressassais depuis tellement d'heures. Les évènements qui avaient marqué ma vie à jamais, m'avaient séparée de ma famille, n'étaient éloignés de ce jour pluvieux que d'une maigre semaine, me laissant ainsi encore la cuisante marque de la douleur, de l'incompréhension, et du désespoir. Après m'être fait chassée de mon foyer telle une hérétique, avec pour seuls bagages ma jument tellement choyée et un dessin de ma famille tant aimée, je ne savais guère où aller. Toutes ces années, j'avais été protégée de tous les malheurs de la vie, et maintenant que je me retrouvais seule et désemparée, j'étais perdue.
Afin de fuir cette ville, remplie de souvenirs qui ne me rappelaient que plus encore le statut d'étrangère à Cydonia qui maintenant était le mien depuis que mon père m'avait reniée, je décidai de m'exiler quelques temps à Tamawa, où les rues étrangères ne me permettraient que mieux de réfléchir à tout ceci à mon aise, et de trouver une solution pour le reste de ma vie.
Durant le voyage, je n'avais cessé de presser Lightning, désireuse de quitter le théâtre des mes joies ainsi que de ma perte pour des contrées plus étrangères qui me rassureraient sans doute aucun. Pour mon plus grand soulagement, le voyage se fit sans être ponctué de mauvaises rencontres, contrairement à ce que j'avais pu m'imaginer. Voulant continuer dans ma lancée aussi longtemps que possible, je réduis le nombre de haltes autant que je pus. L'épuisement gagnait Lightning ponctuellement, qui alors ne pouvait plus galoper aussi rapidement qu'à son habitude, et ainsi ralentissait l'allure jusqu'à parfois complètement s'arrêter.


« Je suis désolée, je veux juste fuir tout ceci pour aller le plus loin possible … » lui murmurais-je alors à l'oreille, consciente de la pousser jusqu'à ses limites et honteuse.

Après plusieurs jours de galop sur les routes hasardeuses, j'arrivai finalement à Tamawa sans trop d'encombre. Après avoir laissé Lightning aux portes de la ville, j'entrai dans cette cité qui m'était si inconnue et qui pourtant, à mes yeux, s'apparentait à un havre de paix. Je parcourus rapidement les différentes rues et ruelles qui s'offraient à moi, zigzagant entre les marchands et les passants qui déambulaient dans les avenues et esquivant les enfants un peu trop agités qui éprouvaient le besoin insatiable de courir dans les moindres recoins de la ville, défoulant ainsi leur trop-plein d'énergie.
Je repérai d'abord une auberge dans la rue principale, ainsi que plusieurs échoppes où, notant ainsi en moi-même, je pourrais m'arrêter un jour.
Le jour déclinant, la pluie lavant les pavés et trempant mes vêtements, et la fatigue du voyage commençant à se faire sentir, je regagnai l'auberge aperçue quelques heures plus tôt sans trop de difficultés. Par chance, une chambre restait libre, et je pus ainsi passer la nuit au sec et en sécurité.


La pluie avait martelé les carreaux de ma fenêtre la nuit entière, et les crissements des branches d'arbres sur le verre provoqués par le vent s'insinuant dans les feuillages, m'avaient empêchée de dormir ne serait-ce qu'une petite heure. Au lever du soleil, j'étais plus fatiguée que jamais. Cependant, cette nuit immaculée d'insomnie m'avait permis de réfléchir à mon avenir, et j'avais décidé que, lorsque je retournerais à Cydonia, je rendrais hommage à ma famille, à son métier ancré dans ses racines que l'on m'avait enseigné.
Une fois levée, je me lavai et m'habillai prestement, et descendis silencieusement les marches de l'escalier pourtant grinçant. Je voulus prévenir l'aubergiste que je resterais quelques jours encore, et par conséquent payer en avance, mais je n'aperçus personne dans la salle. Ce n'est que lorsque j'entendis le crissement d'un banc sur le plancher antique de chêne, que je remarquai un homme assis à une table tout au fond. Intriguée, je l'observai attentivement. Il semblait exténué, et une affligeante tristesse émanait de lui, tel quelqu'un qui aurait vécu et dû supporter tous les malheurs du monde. Un état bien ironique pour un homme qui à première vue semblait être un saltimbanque.
Je le vis étaler sur la table le contenu de deux sacs râpés et éliminés par les années. Tout cet attirail étrange me fascinait, et alors que je me questionnais sur l'utilité de tel petit récipient et de telle bouteille, l'homme, qui se trouvait être un clown, se leva et alla chercher d'un pas fatigué un peu d'eau, sans toutefois me remarquer dans la légère pénombre. Je m'approchai quelque peu, mes pas n'émettant toujours aucun bruit, mon habitude à me mouvoir silencieusement dans les fourrés étant toujours présente. Il relaxa ses poignets, dont les muscles semblaient noués, avec l'eau fraîche du bol. Ensuite, il commença à corriger son maquillage quelque peu effacé, utilisant dans un ordre précis qu'il semblait connaître sur le bout des doigts les différents produits, qui pourtant, me semblaient incompréhensibles. Son habileté à appliquer le blanc et à tracer le noir traduisait son âge et son expérience.
Absorbée par son rituel, je continuai d'avancer, et par mégarde, butai mon pied dans un banc de bois, émettant ainsi un son qui emplit le vide de la pièce.


[Désolée, j'ai mis un peu de temps pour répondre ...]
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Sfriedwick
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   [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini] EmptyDim 11 Sep - 7:44

Quand un bruit se fit entendre derrière Sfriedwick, celui-ci afficha un air déconcerté et franchement surpris, largement amplifié par son maquillage éclatant.
Par réflexe, il regarda dans le miroir ce qui avait causé ce bruit, et il aperçut une jeune femme dont la longue chevelure ample encadrait un visage pâle, qui affichait alors un air contrit.

Immédiatement, l'attitude du clown changea du tout au tout. Les sombres pensées qui le hantaient s'évaporèrent dans la seconde, et il se retourna puis se releva, non sans quelques douleurs articulaires qui passèrent inaperçues.
Pendant une seconde et demie, il crut qu'Elly s'était relevée, et qu'elle était descendue le surprendre. La même silhouette que la Nùa, la même chevelure noire, le même regard distant. Mais ce n'était pas la Nùa. La demoiselle qui lui faisait face avait la peau blanche, et des traits fins qui la faisaient paraître encore jeune. Ses yeux sombres renforçaient l'aura envoûtante qui planait autour d'elle, et que Sfriedwick ressentait confusément.


Bonjour. La voix du saltimbanque résonna dans la pièce avec beaucoup plus d'ampleur qu'il ne l'aurait cru. Bonjour, reprit-il plus doucement. Grâce à son empathie, Sfriedwick emplit la pièce d'une atmosphère sereine, destinée à rassurer la demoiselle que Sfriedwick sentait préoccupée.
Le clown avait toujours pris cette précaution lors de nouvelles rencontres. L'esprit lui permettait de percevoir l'état d'âme de son entourage, et diffuser des émotions dans l'air. Ainsi, en fonction du contexte, il usait de son pouvoir comme il l'entendait. En cas d'attaque, il montrait son inoffensivité; parfois, pour faire des farces, il s'amusait à donner le sentiment d'oublier quelque chose d'important; mais quand il s'agissait de mettre à l'aise le monde, il savait comment s'y prendre: les années avaient été le meilleur des professeurs.


Vous m'avez fait peur, ce n'est rien, dit-il dans un sourire. La demoiselle n'ayant encore prononcé le moindre mot, Sfriedwick ne voulut pas la brusquer. Il était encore tôt, et beaucoup de personne avaient besoin de calme au lever; Sfriedwick en faisait partie.
Il fit un signe de main à la nouvelle arrivante, l'invitant à s'asseoir si elle le désirait. Lui-même reprit tranquillement sa place sur le banc, et enveloppa son miroir dans un drap avant de le remettre en place dans sa besace. Il farfouilla bruyamment à l'intérieur de celle-ci pendant quelques secondes, en grimaçant exagérément, et en sortit un petit, tout petit couteau, long comme l'index. L'air satisfaire, il le passa de sa main droite à sa main gauche, puis de main gauche à sa main droite, et réitéra l'opération deux fois encore, avant de le poser sur la table. Ensuite, il saisit le second sac, juste à côté, et sortit délicatement un morceau de bois de pin, encore brut. Comme avec le petit couteau, il le fit passer d'une main à l'autre à plusieurs reprises, et le posa juste à côté du couteau, avec une minutie géométrique.
Eh oui, Sfriedwick avait des tocs, et il n'y pouvait rien. Quand il était seul il arrivait à les contenir, mais la présence d'une autre personne que lui le perturbait, et ce depuis toujours.

Pendant cette brève manipulation, le clown ne voyait pas la jeune femme. Peut-être irait-elle prendre place sur une autre table de la grande salle, ou bien s'assiérait-elle à côté, ou en face de lui, et qu'elle le regarderait sculpter son morceau de bois en silence, peut-être, enfin, quitterait-elle la salle, en quête d'un endroit où elle pourrait être seule. Après tout, c'était encore une parfaite inconnue... et tout le monde n'était pas d'un naturel communicatif.
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Faelin
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   [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini] EmptyMer 14 Sep - 1:05

Lorsque je butai dans le banc, le clown sursauta, et se retourna vers moi. Honteuse de ma maladresse, le rouge me monta aux joues, et mon regard glissa instantanément vers le sol, fixant mes chaussures. Le saltimbanque, quant à lui, arborait une expression des plus déconcertées, comme s'il s'attendait à voir quelqu'un d'autre qu'une étrangère telle que moi. Mais la surprise ne s'attarda pas sur ses traits, et il me dit :

« Bonjour ! »

Son salut résonna dans la pièce vide de son, brisant le silence qui régnait en ce doux matin. Le clown dut parler plus fort qu'il ne l'eut voulu, puisqu'il réitéra de manière plus douce :

« Bonjour. »

Timidement, par pure politesse, je lui retournai son bonjour ; cependant, mes cordes vocales se bloquèrent, et seul un murmure sortit de sa gorge, que le clown ne sembla pas entendre.
Soudain, l'air s'emplit d'une sensation aussi douce et légère qu'une plume, et une sérénité que je n'avais ressentie depuis tellement longtemps m'emplit. Mes muscles se dénouèrent, et je me détendis instantanément, comme prise par une harmonie venue du paradis. Effaçant un instant mes souvenirs. Mes préoccupations. Mes incompréhensions. Mes peines. Tout.


« Vous m'avez fait peur, ce n'est rien. »

Alors, il me décocha un franc sourire souligné de rouge écarlate, amplifiant son air plein de sympathie. Puis, je le vis m'adresser un signe de main m'invitant à m'asseoir en face de lui. En temps normal, j'aurais décliné sans hésitation une telle invitation, préférant toujours me méfier de tout un chacun que de me faire prendre au piège. Les criminels étaient toujours à l'affût d'une nouvelle proie, et n'avaient nul besoin d'être priés pour utiliser les stratagèmes les plus vils pour arriver à leurs fins. Cependant, une sensation paisible émanait de cet homme au visage peint. Ce clown qui arrivait sans peine à me donner une paix intérieure que j'avais perdue semblait être quelqu'un de particulier. Les années avaient sculpté chez lui une douceur remarquable, et son empathie semblait pouvoir mettre en confiance et apaiser n'importe quel cœur en peine.
Contre toute attente, en particulier la mienne, je décidai d'accepter son invitation. D'un pas encore vacillant à cause de cette quiétude qui m'avait gagnée pour la première fois depuis un long moment, je pris place sur le banc faisant face au saltimbanque. Ce dernier s'était replongé dans ses affaires. Toujours intriguée, je le regardai s'affairer. Il fouilla le contenu de ses sacs, et en sortit un coutelas ainsi qu'une pièce de bois encore brut. Je notai qu'il ne semblait pouvoir s'empêcher, lorsqu'il saisissait un objet, de le prendre dans une main, puis dans l'autre, et ce par trois fois. Pourtant, avant que ma maladresse ne le fasse me remarquer, il ne semblait pas avoir ce tic. Je devais probablement le troubler pour réveiller chez lui ses tocs.
Cet homme me semblait être un vrai mystère. Dans ses yeux concentrés, je pouvais distinguer de la tristesse et de l'inquiétude ; et ses traits tirés traduisaient une immense fatigue physique et psychologique. Pourtant, alors qu'il se trouvait dans cet état, il avait réussi à me débarrasser de mon mal-être que je pensais indélébile.

Attentivement, je le regardai ouvrir son couteau, et à l'aide de celui-ci, sculpter la pièce de bois sortie auparavant. Il retirait l'écorce si facilement qu'il semblait avoir passé sa vie à sculpter du bois. Ne reconnaissant pas les formes qui se dessinaient sous la main habile qui manipulait la lame, je demandai :


« Qu'est-ce que vous sculptez ? »
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Sfriedwick
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   [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini] EmptyMer 14 Sep - 7:52

C'est avec bonheur que Sfriedwick vit la jeune femme prendre place face à lui.
Tout en continuant à sculpter son morceau de pin, le saltimbanque lui jetait de temps à autre des regards bienveillants, qui traduisaient son désir d'engager une discussion.


Qu'est-ce que vous sculptez? lâcha-t-elle enfin, la voix timide.
Sfriedwick, avec délicatesse, posa son coutelas sur la table, et le fit tourner trois fois avant de n'y plus toucher. Il regarda ensuite la demoiselle qui ressemblait alors à une enfant timide et curieuse.
**Quelle jolie voix** remarqua le clown pour lui-même.
C'est... une panthère. répondit Sfriedwick, en faisant tourner frénétiquement l'objet dans sa main droite.C'est pour une amie, en convalescence, ajouta-t-il après un temps d'arrêt.

La jouvencelle acquiesça d'un air compatissant.
Dans la grande salle, ils n'étaient que deux; et la pluie au-dehors se faisait moins forte. Sfriedwick déposa le bout de bois à côté de son outil, puis se leva en tendant la main vers son interlocutrice:

Sfriedwick, saltimbanque de La Troupe. Ravi de faire votre connaissance mademoiselle.

La mignonne se leva à son tour, saisit la main du clown qui put apprécier le contact de sa main chaude, et dit :
Enchantée, je m'appelle ...

Et tandis que son interlocutrice allait dire son prénom, un grand bruit se fit entendre en direction de la porte, qui s'ouvrit. L'atmosphère apaisante qui s'était installée avait disparue, et dans l'encadrement de l'Auberge de l'Or Bleu, quelqu'un fit son apparition...


Désolé, c'est nul ><
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Faelin
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   [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini] EmptyDim 18 Sep - 8:24

« C'est … une panthère. » me répondit-il. « C'est pour une amie, en convalescence. »

Dans son regard vint se loger une petite lueur triste, comme si cette amie était une source de grande inquiétude. Voyant sa mine abattue, je tentai un petit sourire qui, je l'espérais, lui remonterait quelque peu le moral.
Le saltimbanque continua à sculpter, dessinant d'une main habile les contours des membres musclés, la ligne svelte de son échine, la longue queue enroulée, le poitrail majestueux, le museau fuselé, les oreilles couchées. Une telle merveille prenait forme sous de simples mains humaines ; je me trouvais face à un véritable artiste.
Soudain, il posa son œuvre sur la table ; il se leva et me tendit sa main.


« Sfriedwick, saltimbanque de La Troupe. Ravi de faire votre connaissance, mademoiselle. »

Un sourire s'étira sur mon visage ; je me levai à mon tour et saisis sa main avec franchise. A mon tour, je me présentai :

« Enchantée, je m'appelle Faelin ! »

Mais alors que je disais mon prénom, j'entendis un grand fracas en provenance de la porte, qui couvrit le son de ma voix. La douce sensation qui jusqu'à présent m'avait enveloppée s'évapora instantanément, laissant à nu ce qui me préoccupait.
D'un pas assuré, trois hommes entrèrent ; les mailles de leurs armures cliquetaient, cintrées par de grosses ceintures sur lesquelles pendaient des épées. Sur l'un d'elle, mal rangée dans son fourreau, j'aperçus une rune.
Des templiers ?

Ils tournèrent la tête dans notre direction ; l'un d'eux murmura quelque chose à celui qui semblait être le leader, puis ils s'approchèrent d'un même pas. Arrivés à notre hauteur, ils fixèrent Sfriewick, et l'un d'eux dit enfin :


« Je me nomme Maître Szan, membre de l'Ordre des Templiers. »

J'avais donc vu juste. Mais que venaient faire par ici des Templiers, à Tamawa ? Peut-être cherchaient-ils des éléments pour remplacer les pertes humaines. Mais alors …

*Bien sûr ! Sfriewick possède l'Esprit ! Comment ai-je pu ne pas m'en rendre compte …*

D'une voix forte et assurée, le Maître reprit :

« Nous sommes à la recherche de personnes possédant l'Esprit qui pourraient rejoindre nos rangs au sein de l'Ordre. »

Le regard dur du Maître semblait mu d'une détermination sans faille, que même ses hommes n'osaient pas contredire. J'espérai alors qu'il n'essaierait pas d'enrôler Sfriedwick de force. S'il le fallait, je m'interposerais. Habituellement, je ne me comportais pas de cette manière, mais cet homme si gentil qui avait réussi à me soigner ne méritait pas de devoir faire quoi que ce soit contre son gré !


[HRP : Je ne vais pas pouvoir répondre avant la fin de la semaine prochaine, donc ne te presse pas pour répondre ^^]
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Sfriedwick
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Re: [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini]
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Ces trois hommes en imposaient, il faut le dire. Le regard dur, les traits profondément marqués, ils avançaient avec détermination sans se soucier de leurs bottes mouillées qui crassaient le parquet de L'Auberge de l'Or Bleu. Leur accoutrement, s'il n'était pas aussi criard que celui de Sfriedwick, était aussi flagrant que le sien. Il claquait, cliquetait, grinçait tandis qu'ils marchaient, et Sfriedwick ne doutât pas que le 1er étage de l'auberge eût entendu leur arrivée.
Sfriedwick les regardait avec curiosité, et un peu de peur cela est vrai. Il n'avait jamais beaucoup aimé les combattants, et la Bataille des Rois n'avait fait pour arranger la chose.

Une boule lui était tombée sur l'estomac quand le saltimbanque s'aperçut que les trois chevaliers se dirigeaient en direction de lui et de la jeune fille qui venait de le rejoindre. Qu'avait-il fait encore? Il avait beau chercher dans sa mémoire, il n'avait embêté personne ce mois-ci...
Aussi stressé que le clown pouvait l'être, il se contint. Avec toute l'expérience dont il était doté et de ce qu'il en avait retiré, il s'efforça de diffuser dans la pièce une atmosphère tranquille, quasiment nonchalante, qui créait un décalage avec la scène qui allait se dérouler.

Je me nomme Maître Szan, membre de l'Ordre des Templiers.
Hum... oui? Et après? En quoi cela intéressait-il Sfriedwick? Ce dernier ouvrit la bouche pour intervenir, signaler une méprise, qu'il ne travaillait pas ici, qu'il n'était qu'un client parmi d'autres et que ces gentils messieurs se trompaient sûrement de personne, n'est-ce pas? Mais il n'en eut pas l'occasion car déjà le malabar déclarait, la voix ferme qui ne laissait place à aucune réplique:

Nous sommes à la recherche de personnes possédant l'Esprit qui pourraient rejoindre nos rangs au sein de l'Ordre.

Hum... oui? Et après? Même réaction du vieux clown: il fichait pas mal de l'Ordre des Templiers et de leur recrutement à la noix.
Oh! mais oui bien sûr! s'exclama contre toute attente Sfriedwick. Il se leva avec entrain, jeta un regard facétieux à celle dont il n'avait pas encore entendu le prénom, regard qui passa inaperçu auprès des trois Templiers, et reprit : Quel honneur de vous voir venir à moi! Depuis le temps que j'attendais que quelque chose m'arrivât, vous me flattez messieurs. Moi? Membre des Templiers? Je n'y crois pas. L'empathie du vieux clown déferlait dans la Grande Salle, où l'ambiance devenait mielleuse, guillerette même.
Les Templiers semblaient s'être décrispés; leurs bras ballaient le long de leurs corps massifs, et la marque d'inquiétude qui barrait leur front s'était atténuée: ils ne devaient pas avoir l'habitude d'être aussi bien accueillis auprès de leurs potentielles recrues.


Voyez vous-mêmes: je vous attends depuis des jours! Mes sacs sont tous prêts à être emportés Et le farceur saisit les deux sacs qu'il avait descendus et les jeta imprudemment sur son épaule. Quand partons-nous? Allez, il n'y a plus de temps à perdre,disait-il. Les Templiers paraissaient déconcertés, mais ils ne dirent rien. Et quand Sfriedwick commença à marcher en direction de la porte, en déclarant à la va-vite par dessus le brouhaha des armures qui avait recommencé : Mademoiselle, ce fut un plaisir, vraiment. Nous nous reverrons peut-être! Dans l'air flottait une quasi-frénésie, un emportement tourbillonnant et déstabilisateur dont Sfriedwick était à l'origine.
Déjà il atteignait la porte de L'Auberge de l'Or Bleu, dont le saltimbanque saisit le loquet qu'il tira bruyamment. Aussitôt l'air froid s'engouffra dans le réfectoire. Avec un grand sourire il se décala de l'encadrement, et d'une révérence presque comique, il fit:
Oh je vous en prie, après vous messieurs... Celui qui avait parlé émit un grondement -de remerciement peut-être?- et sortit de l'auberge avec fatras, suivi tout de suite de ses deux subordonnés.
Et puis, contre toute attente, Sfriedwick, au lieu de leur emboîter le pas, fit un grand geste du bras et referma la porte de L'Auberge de l'Or Bleu, dont il verrouilla instantanément le loquet, grinçant.

Nous serons plus tranquilles maintenant! Vous disiez vous appelez comment? La plaisanterie dut amuser le clown, qui affichait un sourire si grand qu'il touchait presque ses oreilles. J'ai toujours détesté les vendeurs au porte-à-porte!
Les Templiers avaient dû comprendre le message.


Je suis désolée de ne pas avoir répondu avant >.<'
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Faelin
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Re: [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini]
   [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini] EmptyDim 23 Oct - 7:46

Allait-il partir comme cela ? Allait-il accepter la proposition qu'on venait de lui offrir et emboîter le pas des Templiers qui se tenaient droits devant nous ? Il n'avait guère la carrure d'un combattant, et malgré son Esprit aiguisé je trouvai bien saugrenu de s'engager sur la voie des combats ; il ne pouvait décemment pas, à son âge, et avec un caractère qui semblait pourtant pacifique, partir ! Son discours mielleux et ses francs sourires le laissaient pourtant entendre, ce qui m'étonnait encore plus.
Soudain, je le vis empoigner ses deux sacs, et d'un pas assuré se détacher du banc pour se diriger vers la porte, suivi de près par les trois Templiers. Ainsi donc, il allait déjà partir. Nous n'avions pas parlé longtemps, et déjà cet homme si sympathique s'en allait suivre un chemin haché par les batailles et les combats.
Mais alors qu'il tenait la porte pour laisser sortir les trois hommes, il referma rapidement le battant tout en fermant le loquet. J'écarquillai les yeux ; jamais je ne me serais attendue à une telle réaction.


« Nous serons plus tranquilles, maintenant ! »

Certes, mais tout de même ; peu de personnes auraient osé une telle farce, surtout sur des hommes avec un air aussi hargneux et dur. Il fallait un certain cran pour mener par le bout de nez trois maîtres et ensuite les enfermer dehors. Heureusement, ils ne semblaient pas l'avoir vraiment mal pris ; la dernière chose que j'espérais était qu'ils défonçassent l'entrée, un air vindicatif imprimé sur le visage accompagné de prunelles foudroyantes, et fissent je n'ose trop imaginer quoi au saltimbanque, tout cela juste pour une plaisanterie.

« Vous disiez vous appeler comment ? »

Je détournai mon regard du seuil de l'Auberge de l'Or Bleu, et posai mes yeux sur le clown : un immense sourire fendait son visage d'une oreille à l'autre, tandis qu'il revenait vers moi se rasseoir tranquillement. Ses yeux rieurs brillaient d'une lueur facétieuse ; sa petite farce le rendait encore plus guilleret qu'un jeune enfant. Son humour était certes bien particulier, mais néanmoins ce dernier réussit à me dérider. Ce fut avec la même expression que je lui répondis :

« Faelin, monsieur. »

Ma façon de l'appeler dut lui paraître inhabituelle et surtout étrangement respectueuse, car à mon « Monsieur » il se mit à rire doucement. Sûrement était-il accoutumé à des appellations plus familières de la part des autres, mais je ne pouvais m'empêcher d'appeler les étrangers que je croisais « Monsieur » ou « Madame ».

[C'est tout petiiiiit T_T]
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Sfriedwick
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Re: [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini]
   [151][F-E] La jeune fille et le clown [Faelin][Fini] EmptyDim 30 Oct - 7:50

Sfriedwick rit doucement quand il entendit Faelin l'appeler Monsieur.
Alors? Il faisait si vieux que ça? Quoiqu'il ait du mal, c'est vrai, à estimer avec précision le nombre de printemps qu'il avait vu naître et mourir, Sfriedwick était sûr d'une chose: il en avait moins de soixante, et peut-être même moins de cinquante-cinq.
C'est vrai qu'au regard de la jeune demoiselle qui se tenait devant lui, le clown paraissait flétri, avec ses cheveux fins, ses joues fripées, et sa voix un peu érodée.

Le gloussement de Sfriedwick s'interrompit bientôt, et il se mit à regarder en silence Faelin, qui venait de se diriger vers le fond de la pièce pour aller chercher un peu d'eau.
Quel âge pouvait-elle avoir? Une vingtaine d'années? Comme le Clown aurait rêvé en avoir autant que cela. Être aussi frais, dispo, et leste que cette jeune demoiselle.
Cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas pensé, mais Sfriedwick resongeait au jeune homme qu'il avait été. Cette période de sa vie, dont il ne parlait jamais, était entourée d'une aura de mystère. Il n'y avait certainement plus que le Clown lui-même pour narrer son histoire.
Grand comme aujourd'hui, plus musclé aussi, il se souvenait de ses premières conquêtes, de ces longues heures passées dans la montagne, du visage buriné de son père.
Il était alors blond comme les blés, et ses mèches tombaient devant ses yeux bleus en lui donnant un air espiègle et admirablement beau. Toutes les filles des villages voisins le connaissaient, et leurs pommettes s'empourpraient quand elles l'apercevaient au loin, revenir des hauteurs avec son troupeau.
Eh oui! Sfriedwick, avant d'être clown, avait été berger, comme son père. Il avait grandi dans une bicoque près de Storghein, avec son père. Sa mère avait succombé à un mauvais rhume, alors que Sfriedwick allait voir son quatorzième hiver mourir.
A vingt ans, l'adolescence devenu homme avait déjà fricoté avec la moitié des filles de son âge. Les mères le regardaient avec méfiance,..et les pères avec colère.
Insouciant, fier et drôle, l'Astrog ne pouvait alors rêver meilleure vie que celle qui était alors la sienne.
Mais tellement de temps avait passé... tellement d'évènements étaient arrivés.
Dorénavant, presque vieux, malade et ridé, Sfriedwick avait fermé les yeux sur les beautés physiques, et ne l'intéressaient plus que celles du coeur.

Faelin reprit sa place sur le banc de bois, et tenait entre ses mains un breuvage dont s'exhalait une odeur poivrée. Au dehors, à la pluie battante s'était substituée une averse légère. Le vent avait diminué, le ciel était moins noir. L'heure avançait, et les clients de l'Auberge de l'Or Bleu ne tarderaient pas à se réveiller.
L'Empathie que dégageait Sfriedwick avait à nouveau repris, et déversait dans la salle une douceur zénifiante.

Et puis, on entendit une léger tintement, celui d'une porte qui chahute la cloche de l'entrée. Le Clown s'extirpa de sa nostalgie soudaine, sourit, se frotta les mains par deux fois et dit:
Oh! J'entends Suzie qui ouvre boutique! Elle a une commande de médicaments qu'il faut que j'aille chercher au plus vite. Théâtralement, il fit une révérence à l'intention de Faelin, et reprit, le sourire fendant son visage: Au plaisir, chère demoiselle. Peut-être nous reverrons-nous un jour; peut-être que non. Mais dans l'un comme dans l'autre cas, ç'aura été très agréable de vous trouver ici ce matin. Votre jeunesse débordante m'a éclaboussé. Puis Sfriedwick se dirigea en deux grandes enjambées jusqu'à la porte qu'il avait, quelques instants plus tôt, refermée au nez des Templiers. Il l'ouvrit, frissonna bruyamment quand l'air extérieur vint le fouetter, et ajouta: Vous êtes un joli bouton de fleur, je suis sûr que vous ferez une magnifique femme. Au revoir, Faelin!

Et sur ces derniers mots sibyllins, le Clown referma la porte, laissant Faelin un peu perplexe.

[Désengagés : Faelin & Sfriedwick]
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