Durant ces quelques années, je fus en pleine période de doute. J'eus besoin d'un énorme besoin de liberté, et par conséquent je voyageai de part en part, traversant les terres azthiennes en long, en large ainsi qu'en travers. Pendant cette période, je vis plus de pays que je n'en verrai dans le reste de ma vie tout entière.

An 151

Durant cette période, je m'exilai d'abord à Tamawa. Cette cité neutre, au centre du territoire et à une journée de galop de Cydonia me permettrait de prendre du recul par rapport à tout ce qu'il venait de m'arriver.

♣ « Les évènements qui avaient marqué ma vie à jamais, m'avaient séparée de ma famille, n'étaient éloignés de ce jour pluvieux que d'une maigre semaine, me laissant ainsi encore la cuisante marque de la douleur, de l'incompréhension, et du désespoir. Après m'être fait chassée de mon foyer telle une hérétique, avec pour seuls bagages ma jument tellement choyée et un dessin de ma famille tant aimée, je ne savais guère où aller. Toutes ces années, j'avais été protégée de tous les malheurs de la vie, et maintenant que je me retrouvais seule et désemparée, j'étais perdue.
Afin de fuir cette ville, remplie de souvenirs qui ne me rappelaient que plus encore le statut d'étrangère à Cydonia qui maintenant était le mien depuis que mon père m'avait reniée, je décidai de m'exiler quelques temps à Tamawa, où les rues étrangères ne me permettraient que mieux de réfléchir à tout ceci à mon aise, et de trouver une solution pour le reste de ma vie. »

Alors, à l'auberge de l'Or Bleu, j'y rencontrai un clown, Sfriedwick, saltimbanque de la Troupe. Nous entamâmes un timide dialogue, interrompu par l'arrivée intempestive de trois Templiers, que le clown aux yeux remplis de malice s'empressa de mettre dehors.

An 152

Cette année-là, je partis en forêt, afin de chasser du gibier que je pourrais revendre dans ma cité natale. Je parfis mon art de la chasse ; plus les semaines passaient, plus je m'attaquais à un gibier plus conséquent. Je commençai par des lièvres sauvages, enchaînai sur des renards, continuai avec des cervidés tels que des cerfs, des biches et des daims. Les ours constituèrent l'étape suivante.

♣ « Depuis déjà un an, elle avait pris la décision de rendre hommage au métier ancestral enseigné à chaque descendant des Galicians, et ce malgré qu'elle ait été inéluctablement reniée par son père. Son clan restait une part importante d'elle-même, et elle ne voulait en aucun cas trancher le dernier lien qui la reliait à lui, aussi détestée fut-elle. De ce fait, après une année passée à chasser des animaux locaux aux abords de Cydonia, elle avait jugé bon de partir quelques temps, afin d'explorer des contrées plus lointaines et par conséquent, peut-être avoir la chance de rencontrer des animaux plus féroces et plus rares que ceux qu'elle avait jusqu'à présent eu l'habitude de côtoyer.
La forêt sauvage lui avait paru être une bonne destination, où, en ce début d'automne des plus chaleureux, elle trouverait sans doute aucun des recoins profonds à l'abri des regards, giboyeux à souhait. Le jour de son départ avait été décidé sur un coup de tête, où elle avait des plus rapidement préparé ses maigres bagages. Quelques minutes après avoir pris sa décision, elle était aux portes de Cydonia, sa jument harnachée et parée pour le départ. »

Seulement, un jour de Soufflevent, j'eus la désagréable surprise de tomber nez-à-nez avec un cerbère nain. Par chance, je ne fus pas seule. Je rencontrai un jeune homme Astorg, s'exerçant à manipuler la végétation. J'eus de la chance de le rencontrer ; grâce à son aide, nous pûmes vaincre la bête, et ressortir de cette forêt vivants.

An 153

Durant cette année, je n'avais guère de but précis. Je continuai à parfaire mon habileté à la chasse, me déplaçant de ville en ville, traquant la moindre proie dont je saisissais l'existence. C'est durant cette période que je trouvai une clientèle intéressée par les animaux que je tuais, que ce soit pour leur viande, leur fourrure ou leur cuir.
Malgré tout ceci, j'étais nostalgique du passé, de mon enfance où mon père m'emmenait avec lui vendre le produit de ses parties de chasse. J'aurais voulu revenir en arrière.

An 154

Cette année fut la pire.
Un jour, alors que je marchais dans Cydonia par une nuit glacée de Soufflefroid, je rencontrai, contre toute attente, Loki. Ce dernier semblait être en grande conversation avec un autre homme encapuchonné. Mon frère prononçait des paroles dont je ne l'aurais jamais cru capable …

♣ « Mon cerveau fonctionne à plein régime. Que se passe-t-il ? Il aurait assassiné notre famille ? Mais pourquoi ? Loki ? Ce n'est pas possible … Il serait en train de mentir ? Mais pourquoi ferait-il une chose pareille ? Et je n'ai vu aucun des tics qu'il a habituellement lorsqu'il ment ! Alors il l'aurait vraiment fait ? Les questions se bousculent dans ma tête, et tandis que les mots de Loki résonnent encore dans ma tête, ma raison reprend le contrôle de mon corps et je rentre à la maison. »

Peu après, je courus sans attendre chez moi ; j'arrivai haletante sur le seuil de chez moi, et poussai nerveusement le battant de la porte.

♣ « A peine ai-je mis un pied sur le plancher que l'odeur du sang se jette sur moi et m'envahit. Une aura de mort plane sur la pièce, où reposent cinq cadavres éventrés. L'émotion me terrasse, et mes jambes cèdent sous la douleur que génère cette vision d'horreur. […] Péniblement, je me force à me lever, et prends une pelle dans la remise. Je ne peux décemment pas laisser leurs dépouilles dans cet état. Je me mets donc à creuser plusieurs trous, que je prends la précaution de faire profonds pour que des charognards ne viennent pas les déterrer. Etonnamment, mes mains agissent seules, et avant que je le réalise, elles avaient creusé de leur propre volonté sept fossés. Je retourne dans la maison, et tire péniblement chaque cadavre l'un après l'autre, luttant contre mon dégoût et essayant d'oublier le parfum du sang qui embaume les environs. »

♣ « Je jure de te retrouver, Loki, et de t'arrêter. Et lorsque ton cadavre sera enfoui dans cette sixième tombe, je pourrai enfin reposer en paix dans la septième. »

Après cela, je partis immédiatement pour le territoire Jinmen, qu'avait mentionné Loki. Là, je faillis embrocher d'une flèche le pauvre épervier de Zihark. C'est comme cela que je rencontrai Elyncia et son groupe. Ensemble, nous combattîmes des fourbes de Sombre Présage, qui s'apprêtaient à s'infiltrer avec l'armure des gardes impériaux. Elyncia fit diversion pendant j'allai chercher le reste du groupe, et ensemble nous vainquîmes les cultistes, dont Amanda, qui fut plus coriace.
A l'auberge, où nous nous remettions de nos émotions, je regardai la neige tomber doucement sur le paysage aux côtés de Zihark.