Son flaire ne l'avait pas trompé. En effet, au bout de quelques heures seulement d'exploration dans la large zone qu'il avait délimité au par avant, la petite équipe d'éclaireurs repèrent rapidement le camps des scélérats grâce aux formidables talent de pisteur du sergent Caedr. L'autre personne ayant été désignée pour cette mission était le lieutenant Elyncia. Cette dernière semblait pouvoir manipuler le vent à sa guise et avait redirigé la brise face à eux pour couvrir leur pas et ramener d’éventuels odeurs ou sons provenant du campement ennemis.
L’écho de rires et de discussions résonna jusqu'à leurs oreilles au beau milieu des arbres. Tout le monde semblait l'avoir perçut. Cela semblait provenir du Nord de la forêt.

- Vous entendez ? leur demanda Elyncia. Surement nos gars. Je peux augmenter la force du vent pour couvrir notre approche. D'autres idées ?

-Nous allons avancer prudemment pour confirmer la chose, puis nous décamperons en vitesse. lui répondit ithilion. Cependant, si ils se permettent de faire autant de bruit, cela signifie qu'il doit y avoir pas mal de patrouilles dans les environs. Nous allons devoir renforcer notre prudence si nous ne voulons tomber dans un bête guet-apens. Je vais tenter d'éviter une telle situation.

De la sacoche il portait au niveau de la taille, il sortie deux petits morceaux de bois. Puis il les fit s'entrechoquer sans trop forcer. Un son perçant agressa leurs oreilles. Devant les regards furibonds que lui portèrent les deux soldats cydiens, ithilion redonna deux coups rapides de claves. Cette fois-ci, le son mat fut si faible qu'il fallait se concentrer pour percevoir quelque chose. Satisfait, il se justifia avant que ses deux collègues ne le foudroie sur place :

-Il s'agit d'une illusion. Ne vous faites pas, elle sera inaudible maintenant. Dans un périmètre de 10 mètres, des faux voyageurs ou des animaux vont patrouiller pour nous. Une sorte de clochette d'alarme au cas ou il y aurait du danger. Maintenant, nous pouvons avancer discrètement.

Les trois espions se remirent en marche en direction de la source des bruits. Régulièrement, le détective continuait à frapper des claves pour maintenir ses illusions en place. Plus, ils avançaient, plus les éclats de voix s'amplifièrent et d'autres bruits s'ajoutèrent à la liste, comme des bruits de fers, la répercussion de coup de marteaux...Bref, le campement ne devait plus être trop loin.
Alors qu'Ithilion allait donner de nouvelles directives à ses deux compagnons d'armes, un cri de surprise le coupa net dans son élan.

"hey ! c'est quoi ça ?!! Sortez de la !

Seul le bruissement des feuilles au passage des courants d'air brisait le silence pesant qui s'était posé. Dix secondes passèrent, puis une autre voix, surement celle d'un homme, constata sur un ton grognon :

-Non ce ne sont pas eux. Juste une saloperie d'animal. Reprenons la recherche, si ils entendent le bruit que l'on fait, ils seront surement attirés comme des mouches seraient attirés par de la merde ! On les cueillera à se moment.

Cachés dans les immenses fougères qui venaient probablement de sauver leurs peaux, Ithilion et les deux soldats n'osèrent esquisser le moindre geste et allait jusqu'à retenir leur respiration, de peur que le simple bruit d'un souffle n'attire les bandits.
Les lèvres d'Ithilion se joignirent, un sifflement aigu et saccadé s'en échappa imitant à perfection le chant strident du pinson des arbres. Grâce à sa maitrise de l'illusion, il put fausser la position de la source et fondre ce chant parmi celui des autres oiseaux de la forêt. L'emprise fût directe.


-Attends ! reprit soudainement la première voix. T'as vu la bas ? J'ai vu des silhouettes s'enfuir par la bas. Allons voir ! Toi Gaus, va chercher le groupe beta et mu, ils sont dans le secteur G 7 .

Le bruit de pas que firent les hommes indiquait qu'ils s'étaient élancés en direction de l'ouest.
Une fois certain que plus personne ne se trouvait dans les environs, Ithilion lâcha un soupire à la fois de soulagement et de déception :

-Cette mission est un échec et une réussite. Je vous l'avais dit, ils ont des yeux partout. Nous avons du être repéré il y a bien longtemps. Et nous avons faillit tomber dans un piège. Je trouvais cela louche qu'ils se permettent aussi peu de discrétion. Au moins il est clair maintenant que cette bande est mieux organisée et plus intelligente qu'il ne parait. Cela devient fort intéressant. Je ne me suis pas trompé, elle se trouve bien dans cette zone. Sinon ils ne se donneraient pas tant de peine. Cependant, je pense qu'il serait plus sage de rentrer au campement, maintenant qu'une chasse à l'homme est lancé, il va être difficile d'obtenir des positions plus précise. Qu'en pensez vous ?

En faite, malgré les apparences, plusieurs points venaient de se confirmer même dans un laps de temps aussi court. Comme il venait de l'expliquer, ils étaient à présent sur a 99% que le camp se trouvait effectivement dans cette zone. Suite à cette rencontre indirect avec leur cible, ithilion avait pu constaté que leur mode de fonctionnement était bien par groupe de trois personnes. Et cette histoire de zone était forte intéressante. Le prisonnier qu'il retenait à Varath lui apprendrait surement plus à ce sujet. Ce qui leur donnerait quelques outils supplémentaires pour en finir. Après, peut être que la lieutenant ELyncia ou même le sergent Caedr avait quelque chose d’intéressant à proposer. Il attendit donc leur réponse sans rien ajouter.

Quant Indy commença à exposer son point de vue, la jeune femme eut peur qu'il refuse cette option. Mais elle se conforta presque aussitôt dans le fait qu'il commence à penser comme elle. Mais à nouveau, il fallut qu'il remplace leur stratège, exposant sa tactique tout en préparant des parchemins. Ca ne l'embêtait pas outre-mesures, mais c'était tout de même assez déconcertant de voir qu'il s'agissait de la base de l'entrainement que leur avait fait subir Tanurin dans le contexte de combat en sous-nombre. Qui pouvait bien être Indy ? Il avait l'air de connaitre les rouages des organisations militaires. En était-il un ? Qu'importe... ce n'était pas le moment de ce concentrer sur ça pour le moment. Elle avait bien trop à faire avec cette opération de guérilla : son type d'opération préféré, même si elle n'avait jamais eu l'occasion de vivre cette situation en condition réelle. Elle n'avait que la théorie et la pratique qu'elle avait acquise lors des entrainements. Seulement, cette fois-ci, ce n'était pas un entrainement. Elle se contenta donc d'acquiescer aux instruction du mystérieux bonhomme avant de se relever et ouvrir la marche avec le sergent Caedr.
Tout était calme. Elyncia se sentait apaisée par cette tranquillité et ce silence. Il n'y avait que les bruits d'animaux soumis à l'illusion d'Indy qui perçaient l'obscurité de la nuit. C'était à croire qu'elle n'était pas en train de risquer sa vie mais qu'elle était en train de se balader au clair de lune avec deux collègues. Seulement ce n'était pas le cas et c'est le sergent qui la ramener à la réalité, voyant bouger des ombres non loin. Aucun doute, il s'agissait de leurs cibles. Et sur un regard entendu, les deux militaires s'avancèrent. Elyncia était surprise de voir que Caedr se déplaçait presque aussi agilement qu'elle. Il était même un peu plus discret qu'elle, ses bruit de pas s'étouffant presque naturellement, n'utilisant qu'habillement les pointes de ses pieds comme appui. Elyncia en était jalouse. Elle aurait tant aimé apprendre à se déplacer aussi discrètement. Elle devait en prendre de la graine.
Ils étaient cinq visibles, mais Elyncia savait pertinemment qu'il devait y en avoir au moins un un peu plus loin, en train de fouiller quelque chose surement. Dans tous les cas, ils avaient abandonné leur formation habituelle, ce qui était certes une bonne décision, mais Elyncia ne comptait pas mourir et les éliminerait peut importe leur nombre.
L'impact était éminent. La lancière attrapa un couteau de lancer à sa ceinture avant de l'envoyer dans la gorge de l'homme le plus proche qui s'étouffa. Ses compagnons ne remarquèrent même pas que l'un des leurs était en train de mourir jusqu'à ce qu'il tombe sur le sol dans un bruit sourd. Mais il était déjà trop tard. La lance d'Elyncia se planta dans le plexus solaire d'un des brigands, tandis que Caedr en décapita un avant d'enfoncer sa lame dans l'estomac de celui qui se tenait à côté. Le cinquième para la coupe d'Elyncia qui n'attendit pas pour enchaîner, lui donnant un coups avec le bois de la lance. Son arcade explosa et il se retrouva à terre à sa mercis. Le présumé sixième sorti alors des buisson sur sa droite mais le pauvre malheureux subit le même sort que la première victime du lieutenant qui se chargea de poignarder son comparse avec un nouveau couteau de lancer juste après.

- Tanurin m'avait dit que vous étiez efficace mais je suis tout de même stupéfait.

- Gardons les éloges pour plus tard sergent. Ce n'est pas vraiment le moment de tailler une bavette.

- Oui excusez-moi lieutenant.

Ils eurent à peine fini de procéder à leurs civilités qu'ils entendirent des bruit venant des buissons à leur gauche. Elyncia s'était planté, ils étaient plus nombreux que ça dans ce groupe. Ils étaient déjà sur eux. C'était au tour d'Indy d'agir, pendant que les deux soldats parèrent les coups des derniers survivant du groupe.

[HRP : Un peu maigre mais en combat, difficile de faire plus]

La réaction d'Ithilion vint rapidement et un homme s'écroula au sol avant même qu'Elyncia ne l'ait vu sortir de la végétation. Au moins, avaient-ils encore un avantage sur leurs adversaires. Après avoir pris une bonne bouffée d'air, la jeune femmes s'élança avec son subordonné pour faire face à leurs ennemis mortels, histoire de ne pas les laisser se remettre de l'effet de surprise. Même Indy n'eut pas le temps de finir de donner ses directives que les deux soldats avait déjà tué de nouveaux brigands, et rapidement, ils se retrouvèrent seuls au milieu de cadavres.
Satisfaite, Elyncia se retourna vers Indy, le visage recouvert de sang alors qu'il commençait à nouveau à dicter ses "ordres". La jeune femme se demandait si tout ça était véritablement nécessaire. Caedr et elle était réputé pour être de bon soldat, surtout dans ce genre de situation. Ils connaissaient chacun leurs places et ils ne poseraient aucunes difficultés dans le déroulement de cette opération.
Caedr prit immédiatement la tête, se déplaçant presque accroupi, tâtant le sol pour repérer des traces de pas pour pouvoir prédire la position éventuelle de leurs nouvelles cibles, qui étaient aussi leurs potentiels bourreaux :

- Les traces de pas sont celle du groupe sur lequel nous venons de tomber, leur murmura-t-il silencieusement. Si nous continuons dans cette direction, nous devrions tomber sur un autre groupe d'ici une minutes ou deux. En revanche, s'ils se déplacent déjà vers notre position après avoir entendu les bruits de lutte, il faudrait aller un peu plus par-là pour leur couper la route.

Le pisteur qu'il était accompagnait ses explications avec des gestes, montrant des directions du doigt. Ce type était vraiment très fort et Elyncia était plutôt contente du choix de leur capitaine pour la composition du commando. Elle n'aurait pas pu espérer mieux. Ils avaient les meilleurs cartes en main pour ce genre de situation et elle semblait de plus en plus confiante en son idée folle - quoiqu'elle n'ait pas longtemps douté de leur réussite, sans quoi ils ne seraient pas en train de se balader dans une zone grouillant d'ennemis mais plutôt en route pour retourner à Tamawa.
Et Caedr était d'autant plus bon que ses estimations s'avérèrent exactes. Elyncia les avait entendu venir de lui. Autant dire qu'ils ne se préoccupaient pas de la discrétion, pensant avoir l'avantage. Ces brigands allaient regretter leur erreur de jugement. Quand elle aperçut les silhouettes, un de ses couteaux de lancer fendit l'air, se logeant cette fois dans l'oeil d'un des malheureux. Sans attendre, elle se rua sur eux avec une grâce féline, faisant tournoyer son arme, peignant la nuit d'une couleur de sang, abrégeant les souffrance du malheureux, tandis que ses deux comparses faisaient ce qu'ils avaient à faire. Seulement, ils était plus coriaces qu'ils n'y paraissaient. Ceux-ci étaient tous équipés de boucliers sur lesquels la hampe du lieutenant martelait sans les percer. Ithillion et Caedr allaient devoir faire quelque chose et rapidement, sans quoi, la situation allait vite se gâter.
D'autres groupes devaient sans doute déjà accourir au secours de leurs compagnons. *Au moins, nous n'aurons pas à aller les chercher* garda-t-elle pour elle-même. S'ils étaient assez nombreux à venir, les choses seraient difficiles, mais s'ils s'en sortaient, leur quota serait rempli, signifiant le retour à Tamawa. Mais pour le moment, elle devait se débarrasser des deux enquiquineurs qui ne voulaient pas se laisser mourir. Même si elle les tenait en respect, les faisant même reculer, elle savait qu'elle ne tiendrait pas ce rythme agressif longtemps. Mettant tout le poids de son corps, elle porta une violente estocade qui heurta encore une fois la protection du combattant. Seulement, il ne s'attendait pas à ce qu'elle mette autant de force dans ce coups et trébucha en arrière, laissant échapper un juron. Elyncia para le coups de son coéquipier qui, réactif, avait tenté de l'éventrer. Il recula tandis que la jeune femme armait un coups. Lorsqu'elle le relâcha, c'est le poitrail de son adversaire qu'elle transperça, laissant le soin à Caedr d'achever celui qui était en train de se relever. Mais ils n'avaient pas le temps de se réjouir. Les renforts étaient arrivés.

[HRP : il faudrait qu'on arrive à passer à la suite histoire de clore pas trop tard. Je sens que mes 3 semaines à venir vont être chargées et il faut encore que je m'occupe de la QA :/]

Les salves de groupes de bandits n'en finissaient plus. Apparemment, les craintes du détective étaient fondées. La fatigue marquait les visages en sueurs des deux soldats qui luttaient farouchement au corps à corps. Malgré sa position plus distante, la situation n'était pas plus favorable. Ses muscles commençaient à crier grâce et ses poumons ne leurs offraient plus assez d'oxygène. Le combat ne faisant par partie de ses plus grandes qualités, ithilion devait toujours être en mouvement pour se trouver hors zone de bataille, tout en étant assez proche pour soutenir ses deux camarades. Les illusions se succédaient à une vitesse phénoménale. A plusieurs reprises, les clones fictifs des deux guerriers cydiens leur sauvèrent la vie en prenant à leur place un coup fatal. Ce facteur dérouta l'organisation adverse qui ne savait plus où frapper car le moindre coup dans le vide signifiait un déséquilibre certain, et donc, la mort assurée.
Ainsi, l'un des malfrats compris rapidement que la sorcellerie venait de l'étrange individu en retrait. Décidé de lever la malédiction frappant ses coéquipiers, il contourna la zone et se jeta sur le cydien en hurlant. Ce dernier eut juste le temps de bloquer la lame en empoignant le bras du bandit avant de basculer avec lui dans sa chute. Les deux hommes luttèrent violemment au sol. Son agresseur, plus frais et surtout plus puissant que lui avait nettement l'avantage. Toutefois, lorsque le fil tranchant de la lame ne fut plus qu'a quelques centimètres de sa carotide, le cydien décida d'utiliser sa dernière cartouche. Sa main droite se plaqua contre la poitrine du colosse. La réaction fut immédiate, la pression d'air calée entre sa paume et l'armure s'amplifia et rejeta violemment son porteur en arrière. Caedr choisit ce moment pour apparaitre et achever l'homme au sol et aider ithilion à se relever en vitesse.

-Nous ferions mieux de nous en aller. Si nous restons plus longtemps, la mission tournera au désastre. lui lança le sergent, tout en guettant autour de lui l'éventuelle arrivée de renfort.

-Sage décision ! Acquiesça Ithilion en époussiérant sa veste. Elyncia est sur vos pas ?

L'intéressée surgit des fourrées à bout de souffle, un liquide sombre ruisselant le long de sa lance. Cependant, elle n'eut le temps de prendre une petite pause car ils se remirent derechef en courses, cette fois-ci pour retrouver Varath et le reste de la garnison. Aucune embuscade ne leur barra la route, heureusement pour eux d'ailleurs, mais ce ne fut que grâce au talent de Caedr qu'ils purent aisément contourner les groupes toujours en chasse. Cette mission aura été assez instructive pour ithilion devant les techniques de pistage qu’employait ce talentueux sergent.

Le manteau sombre de la nuit ayant totalement recouvert l'espace, leur fuite se finit sans accident lorsqu'ils sortirent de la forêt. D'immenses nuages noirs bloquaient les rayons de l'astre lunaire et cachaient jalousement les constellations aux yeux des terriens. Les trois éclaireurs ne ralentirent le pas uniquement à la vue des lueurs de la ville de Varath. Leurs jambes tremblaient même en marchant, usées par l'effort soutenu demandé lors de ces dernières heures. Malgré la fraicheur ambiante et leurs vêtements trempés de sueur et de sang, leurs corps dégageaient suffisamment de chaleur pour qu'ithilion ne soit à deux doigts de retirer son masque et de mettre torse nu.
Leurs pieds meurtris foulant enfin les pavés, ils se dirigèrent non pas vers le QG mais en direction de la prison. Là ou se trouvait le capitaine, ainsi que tous les autres soldats de cydonia. D'ailleurs, le soulagement se ressentit lorsqu'on les aperçu revenir de ce guêpier. Et la légendaire fraternité régnant entre tout les soldats d'une même division détendit l'atmosphère, s'en suivit une petite heure de détente dans une ambiance bonne enfant. Ce ne fût qu'une fois assit que le détective éprouva un profond sentiment de soulagement. Cette sensation de libération à la plante de ses pieds valait son pesant en or.
Le travail malgré tout reprit son droit, et le capitaine demanda à ce que l'on fasse au plus vite une réunion de rapport et de mise au point. La garnison de Varath leur permit d'utiliser la salle de garde des geôles. Le capitaine, Ithilion ainsi que les deux acolytes avec qui il avait mené la mission s'installèrent autour d'une table. Elyncia fût désigné pour établir le topo de ce qui s'était passé dans la forêt.



[ bon bah suite à ta demande je suis passé à la vitesse supérieur ^__^, si je suis allé trop vite quelque part ou que quelquechose te dérange, mp moi ou box moi ^__^]

L'idée du transfert de prisonnier n'était pas si bête. Bien qu'elle ne règle pas le problème en profondeur, elle permettait d'éviter la confrontation dans Varath même. L'excursion leur avait bien montré l'importance de ce groupe de malfrat. La question était de savoir si Cydonia laisserait ces faits-divers impunis, les laissant se propager tranquillement dans ses campagnes ou si elle mettra à disposition d'autre division pour filtrer la zone et l'épurer de toute menace. Enfin pour le moment, gagner du temps en transférant ce meneur dans les geôles de la cité mère suffirait à contenir le phénomène. Et comme Elyncia venait de le dire, une fois la bas, ils pourront cuisiner ce gars à la bonne température et lui faire cracher tout ce qui serait utile. Des que la lieutenant eut fini d'appuyer à son idée ses arguments, Indy prit enfin la parole tout en tapotant sa tasse pleine contre la table. Une manie qui agaçait bien souvent l'assemblée lorsqu'il s'agissait d'affaire sérieuse.

-Bien. Je pense que miss Elyncia n'a pas tort. Si nous extrapolons la cible de ces malfrats à Cydonia, Varath devrait être à l'abri de tout grabuge. Du moins en son sein car les agressions sévissant aux alentours ne cesseront pas pour autant. Au contraire, il y a risque de représailles. Si ils ne sont pas trop stupides, ils éviteront de trop attirer l'attention de la capitale mais le meurtre ou le dépouillage d'une seule personne est intolérable. Cela doit cesser au plus vite.

Le détective avait cessé sa percussion pour sortir un parchemin. Il commença alors à le plier minutieusement afin de lui faire prendre forme. Tout en s'appliquant à son origami, il se tourna vers le capitaine et lui demanda ;

-Pensez vous pouvoir obtenir l'aide d'autres divisions lorsque nous serons à Cydonia ? Même si ces bandits sont nombreux, ils sont limités au niveau provision et matériel. Et ils ne doivent pas dépasser les quatre-vingts individus. Avec la bonne tactique, il nous sera aisé de nous en défaire une fois pour toute.

* * *

Le temps du départ avait sonné. Sur la grande place de Varath, l'évènement peu commun avait attiré du monde hors de chez soit malgré l'heure matinale. L'ambiance était cependant plutôt silencieuse. Quelques chuchotements avec son voisin pour donner ses impressions sur ce qu'il se passait. Un homme à la barbe naissante, vêtu de l'uniforme miteux des prisonniers de Varath, se tenait sagement au milieu des fiers soldats de Cydonia. Une corde entravait ses mains et était reliée à la selle du sergent Caedr.
Pour éviter toute fuite et donc tout risque d'embuscade sur la route, la décision prise la veille était resté seulement entre Indy et les trois gradés. Le détective avait proposé le départ à l'aube exprès pour qu'il ne passe pas inaperçu, sans toutefois laisser le temps aux bandits de s'organiser. La demande de transfert ne fût ni longue, ni compliquée grâce à la présence du capitaine Tanurin. Le directeur de la prison leur avait permit de s'occuper de l'administration lorsqu'ils seraient arrivés à bon port.

Une fois assuré que tout le monde se trouvait à sa place, le capitaine donna l'ordre de départ. A l'arrière, Ithilion exerça une légère pression des talons pour mettre sa monture en marche. A ses côtés, la lieutenant Elyncia fit de même. Ils avaient été désignés pour fermer la marche dans le but de surveiller leur captif. Celui-ci suivait sereinement la cadence imposée par le cheval du sergent. Il paraissait étrangement serein, comme si il n'avait encore réalisé le sort qui l'attendait à Cydonia. Ou alors peut être était-ce la l'agissement d'un résigné, acceptant le fatalisme de son destin.
Vu la position de la forêt abritant ses compagnons, a moins d'avoir reçu l'information dans la nuit, il était peu probable que ses compagnons apparaissent pour le libérer. Dans le cas contraire, la taupe serait très facile à démasquer. Très peu de gardiens à Varath savaient ou se trouvait la réunion. Ils se comptaient même sur les doigts de la main. Mais on n’en était pas encore à ce scénario.
N'ayant rien d'autre à faire, ithilion interpella sa voisine :

-Au faite ! Je n'ai eut le temps de vous féliciter pour votre promotion. Il me semble que la dernière fois qu'on s'est rencontré, vous n'étiez qu'au rang de soldat.

Devant l'incompréhension du lieutenant, indy se justifia :

-Vous savez...peu de gens savent ou me trouver. La ministre des renseignements de Silmarie en fait partie. Rien de plus anormal vu qu'il s'agit de se genre de personne qui font bien souvent appelle à nos services. Je suppose que cela doit vous revenir maintenant...

Le visage d'élyncia décomposé par la stupéfaction lui tira un large sourire derrière son masque. Il ne put s'empêcher d'ajouter sur un ton enjoué :

-Je suppose que oui.

Les représailles étaient envisageables et c'était bien le problème. Mais Elyncia savait qu'elle pourrait faire jouer les relations de son père pour obtenir un raid de la part de Cydonia pour exterminer toute menace. Néanmoins, elle restait mal à l'aise pour une raison qu'elle ne pouvait expliquer. Elle trouvait qu'ils s'étaient échappé bien trop facilement. Elle se savait talentueuse comme les deux hommes qui l'avaient accompagnée, mais s'en sortir à si bon compte lui paraissait bizarre.

-Pensez vous pouvoir obtenir l'aide d'autres divisions lorsque nous serons à Cydonia ? Même si ces bandits sont nombreux, ils sont limités au niveau provision et matériel. Et ils ne doivent pas dépasser les quatre-vingts individus. Avec la bonne tactique, il nous sera aisé de nous en défaire une fois pour toute.

- Je pense que c'est possible. N'est-ce pas Capitaine ?

- J'imagine que j'aurai le droit à un peu d'aide de Nicolaë ?

- J'imagine oui... vous connaissez mon père, Capitaine.

- C'est surtout toi que je connais bien.

La jeune femme se mit à rire de bon coeur. Son Capitaine était comme un deuxième père pour elle. Il l'avait formée à être ce qu'elle était aujourd'hui et il avait toujours réussi à lui faire prendre confiance en elle quand elle n'était qu'un simple soldat. Avoir partagé les dernières minutes de la vie de son fils l'avait d'ailleurs rapprocher encore plus du vieil homme. Et savoir qu'Elyncia avait été aux côtés de Niyam jusqu'à la fin l'avait profondément touché, comme lorsqu'elle lui a raconté comment elle l'avait vengé alors qu'elle était blessée. C'était tout ça qui faisait qu'Elyncia et Tanurin semblaient si complices.


La nuit s'était déroulée sans encombres. Elyncia, Tanurin, Indy et les deux sergents avaient passé leur nuit à établir un itinéraire plus ou moins sûr, histoire de ne pas avoir de mauvaises surprises. Elyncia resta néanmoins à l'écart de cette décision. Elle n'avait pas le sens de l'orientation adéquat à ce genre de choses. Elle préféra laisser cette tâche au sergent Tarvas, qui disait-on avait été guide avant de s'engager dans l'armée. Tout devrait normalement être parfait et d'ailleurs chacun des hommes autour de la table semblaient confirmer l'impression d'Elyncia car ils ne mirent pas longtemps à adopter l'itinéraire proposé par le sergent.
Au petit matin, tous les soldats s'étaient regroupés sur la place du village, montant fièrement leur destrier, attendant que la garde et Indy apparaissent avec le prisonnier à leur côté. Et apparemment, ils n'étaient pas les seuls à s'être donnés rendez-vous car quelques habitants du village se rassemblaient, curieux de voir ce qui venait déranger ainsi leur traintrain quotidien. Elyncia reconnu d'ailleurs son beau-frère dans la foule, lui lançant un sourire radieux, lui promettant de passer les voir lui et Eléonore avant leur départ pour Erathia : aujourd'hui, elle avait du pain sur la planche.
Caedr attacha solidement le prisonnier à la selle de sa monture, avant que la procession ne se mette en route, accompagnée par les murmures des riverains. Tanurin avait demandé à Indy et à Elyncia de fermer la marche, mais aussi de garder le prisonniers à l'oeil, d'autant plus qu'il avait l'air plutôt satisfait de suivre ses "tortionnaires". Le vieux Capitaine était plutôt paranoïaque mais ça lui avait sauvé la vie plus d'une fois... puis il n'était pas le seul à avoir un mauvais pressentiment.

-Au faite ! Je n'ai eut le temps de vous féliciter pour votre promotion. Il me semble que la dernière fois qu'on s'est rencontré, vous n'étiez qu'au rang de soldat.

Elyncia se tourna vers l'enquêteur, plutôt surprise par une telle remarque. Elle ne se souvenait pas qu'ils aient eu le temps de se parler après le combat contre Maladie la dernière fois, et donc il ne pouvait pas savoir qu'elle n'était qu'un simple soldat à l'époque. Voyant sa réaction, il décida d'apporter quelques précisions :

-Vous savez...peu de gens savent ou me trouver. La ministre des renseignements de Silmarie en fait partie. Rien de plus anormal vu qu'il s'agit de se genre de personne qui font bien souvent appelle à nos services. Je suppose que cela doit vous revenir maintenant...

Elyncia ne s'attendait pas du tout à ça. C'était donc lui le type étrange qui l'avait ligoté dans son super repaire un an plus tôt. Et pourtant, elle avait tous les éléments pour s'en douter : le même schéma s'était reproduit pour cette opération. Un repaire secret, une prudence incroyable, voire paranoïaque. Comment avait-elle pu passer à côté de cela. Seulement elle ne pouvait pas hurler au scandale, d'autant plus qu'elle avait omis de faire figurer le traitement auquel elle avait eu le droit dans son rapport à son retour de Ptot-Tàh. Ce n'était donc pas le moment de le dévoiler :

- C'était donc vous. Ecoutez-moi bien : pas un mot de ce qu'il s'est passé à Ptot-Tàh, lâcha-t-elle en murmurant. C'est déjà bien assez difficile d'être une femme dans l'armée alors si les collègues venaient à apprendre ça... je vous raconte pas l'enfer que je vais vivre. Et si par malheur cela venait à arriver, je vous traquerai, je vous retrouverai et je vous ferai subir mille calvaires pour ceux que j'aurais subi.

Heureusement pour elle - ou pas - un craquement de branche retenti sur leur droite, suivit d'un juron chuchoté. Elyncia, ne fut assez vive pour comprendre ce qui allait se passer ensuite, criant :

- EMBUSCADE !!!

Elle lança un couteau vers l'origine du bruit tendit qu'une flèche lui frôla la joue, allant se ficher dans un tronc d'arbre plus loin. Son réflexe avait sauvé la vie de ses camarades qui s'étaient protégés en levant leurs boucliers ou en se baissant. Anticipant une deuxième volée, Elyncia invoqua une forte bourrasque qui les dévirait de leur trajectoire. Pendant ce temps, une demi-douzaine de fantassins avaient surgis des buissons, prêt à en découdre. L'un d'eux tenta de frapper Laedy qui se cabra, envoyant la lancière au sol. La jument s'éloigna du combat laissant sa maitresse dans une situation bien inconfortable. Le pourri qui l'avait fait chuter brandissait déjà sa hache pour en finir.
Mais la jeune femme était bien plus rapide que lui. Elle roula sur le côté, saisissant un nouveau couteau de lancer, sa lance étant tombé à quelques mètres, regardant le tranchant de l'arme se planter dans le sol. Elle planta alors le couteau dans le mollet de son adversaire qui tomba à genoux laissant le temps au lieutenant de se relever et de lui asséner un coup de bouclier à la tête, l'envoyant au sol, sonné. Elle prit alors le temps de récupérer son arme de prédilection et d'achever le malheureux avant de prendre le temps de constater de la situation. Un seul militaire était tombé tandis que les assaillants, si on retirait leurs archers, avaient presque tous été éliminés... presque j'ai bien dit, parce qu'un irréductible trancha les liens du prisonnier avec un poignard après avoir envoyé le sergent Caedr au sol avec un coup de masse qui lui avait surement brisé quelques côtes malgré l'armure qu'il portait.
Le prisonnier commença à courir pour échapper à son escorte. Seulement, Elyncia ne savait pas s'il était stupide ou si c'était prévu dans son plan, mais l'homme partie dans la direction opposée de l'endroit où étaient campés les archers :

- Ne le laissez pas s'enfuir !

Sur les ordres du Capitaine, le sergent Tarvas se lança à sa poursuite et il fut bientôt suivi par la lancière. Elyncia ne savait pas si Indy les suivait, mais ce n'était que le cadet de ses soucis. Elle devait récupérer l'autre vivant, sans quoi cette opération serait un échec, et elle ne souhaitait plus revivre le cauchemar qu'elle avait vécu lors de la mort de Niyam dans une situation similaire. Elle se mit alors à espérer que cette fois-ci, un autre membre de la famille Elyfed ne tomberait pas, même si elle avait confiance en les capacité de cet homme qui l'avait prise sous son aile depuis la sortie de l'école militaire.
Il ne fallut que peut de temps avant qu'Elyncia s'arrête de courir. Tarvas et le prisonnier l'avaient distancée tout le long de la course poursuite mais quand elle vit le sergent immobile au milieu du chemin, elle pensa alors qu'il avait rattrapé le prisonnier. A vrai dire, c'était la mort qui l'avait rattrapé car le bandit gisait au sol, la tête tranchée. Et l'officier venait de se mettre à dos la belle essoufflée.

- C'est quoi ce bordel sergent ! Expliquez-moi comment notre prisonnier a fini dans cet état alors qu'il était désarmé... et plus vite que ça!

Tarvas se retourna alors vers elle, un rictus s'étirant aux coins des lèvres, un air mauvais sur le visage. Elyncia ne comprit pas tout de suite ce que cela signifiait, mais son instinct lui disait de faire attention, de rester sur ses gardes. Trois carreaux volèrent dans sa direction. Elle eut juste le temps d'opposer son bouclier pour en arrêter deux mais le dernier trait lui transperça la cuisse, lui arrachant un cri de douleur.

- Vous allez devoir mourir ici lieutenant... Je suis sûr que Kaïlla sera enchanté d'apprendre votre mort. Ainsi, elle pourra alors dormir un peu plus tranquillement et moi je pourrai la garder dans mes bras pour toujours. Vous êtes vraiment trop prévisible Elyncia. C'était tellement facile de vous faire tomber dans le panneau.

Tout était clair à présent. Depuis le début, ce n'était pas libérer le prisonnier qui intéressé ces types ; c'était elle. Depuis le début, tout n'était qu'un piège pour l'assassiner elle. Pourquoi elle d'ailleurs ? Elle se souvint alors de ce que Marcia lui avait dit avant de partir rejoindre sa cousine : son destin était de tuer Kaïlla. C'était surement une raison suffisante pour qu'elle veuille sa mort. Et la taupe n'était autre que Tarvas.
Trois hommes sortirent des buissons, laissant tomber leurs arbalètes au sol, tirant chacun leurs épées auxquelles vint se joindre celle de la taupe, du traire. Ils étaient résolu à la tuer mais Tarvas allait apprendre qu'on ne pouvait changer le destin aussi facilement.