[155][D-P]Et oui, quand on rit toute seule, on a pas l'air fine... (fini)

Eh, où tu vas ? On a entraînement cet après-midi, oublie pas !

T'inquiète va !

Annabeth adressa un signe de tête au garde du palais et talonna Espoir qui partit au trot parmi les ruelles, se dirigeant vers le port, Cristal marchant au côté du cheval, et Flink voletant derrière eux. Une vraie mini-ménagerie, mais les habitants étaient habitués, Annabeth appréciant les petites balades. Puis, la plupart n'avait pas le temps pour attarder leurs regards sur elle ou un de ses animaux. Le peu qui tournaient vraiment la tête étaient les étrangers. L'Elfe saluaient ceux qu'elles connaissaient, et d'autres, qui lui adressaient des signes de respect quand ils voyaient la marque des Compagnons de la Reine sur ses habits et l'armure qui recouvrait ses mains et sa poitrine.
Il ne faisait pas très froid aujourd'hui, aussi n'avait pris que sa cape. L'hiver s'en allait lentement, et la fraîcheur qui l'accompagnait. Bien sûr, il ne faisait jamais vraiment chaud dans la cité des Neiges, mais pour une Elfe, c'était très acceptable, comme température, et même si elle avait souvent pesté contre le temps, ce jour-ci, elle n'avait aucune raison de s'énerver. Annabeth pouvait se promener paisiblement, et elle avait entraînement l'après-midi. Certes, un entraînement n'était jamais facile, mais il était si éreintant qu'elle pouvait oublier ses soucis, ses pensées. Puis, elle avait la matinée pour profiter de la tranquillité.
Bientôt, la petite troupe arriva au port Glacé. Annabeth attacha Espoir à un piquet et s'assit sur le bord, les pieds dans le vide, posant ses doigts sur le sol rugueux et humide. Les bateaux se balançaient aux rythmes, les voiles blanches se gonflaient au vent et le mouettes volaient au dessus de la mer, tel un ballet aérien. Ballet que Flink décida de rejoindre et il déploya ses ailes en rejoignant les oiseaux blancs, qui l'accueillirent à grands cris. Annabeth inspecta les alentours avec anxiété. La dernière fois que Flink avait volé au-dessus de la mer, des gamins lui avaient jeté des pierres et l'oiseau était tombé dans l'eau. Cette histoire avait failli mal tourner. Mais heureusement, nul enfants ne traînaient au port. Les passants l'ignoraient, mais pas sa tigresse, allongée près de sa maîtresse scrutant l'infini bleu. Soudain, perçant le silence et la sérénité, Annabeth éclata de rire toute seule.

Je dois avoir l'air intelligente à côté d'une tigresse en regardant la mer, et riant seule !

Le soleil s'était levé une heure plus tôt sur la capitale Astorg endormie et cette dernière amorçait son éveil. Déjà, les marchands installaient leurs étals, les pécheurs quant à eux avaient commencé à lever l'ancre s'apprêtant à braver les éléments pour ramener pitance. L'air frais du port de Storghein était emplit d'iode marin et rien ne semblait pouvoir ébranler la quiétude de ce moment d’une beauté indescriptible. Peu à peu la population commençait à s'afférer dans les rues, profitant d'un temps qui semblait doux à Storghein. Çà et là les enfants courraient, riaient et chahutaient. L’atmosphère générale était chaleureuse, et tout, depuis la semi-agitation des habitants de Storghein et l'heure matinale laissait à penser que la ville elle-même sortait de la torpeur d'un long sommeil.

Penché à la fenêtre de la chambre d’auberge dans laquelle il avait dormit Eybor se décidât à aller voir le port de plus prêt et à palper son atmosphère, à la faire vivre. Il s’habilla, pris son bâton et descendit un étage, là, il s’arrêta au comptoir et attendit que le patron se dirige vers lui.

« Vous prendrez bien quelque chose à manger, dit ce dernier, un grand homme tel que vous a bien besoin de se remplir l’estomac avant d’entamer une si belle journée !

- Je vous remercie, mais je n’ai pas très faim, je viens payer ma chambre comme je ne sais pas si je serais encore à Storghein demain, je préfère ne pas laisser créance derrière moi.

- Eh bien, soit, merci d’être venu et n’hésitez pas, si vous deviez revenir à Storghein, vous savez où venir loger ! »

Prenant congé de son interlocuteur, Eybor tourna les talons avant de sortir de l’auberge. Décidé à aller voir de plus près les rivages de Storghein, Eybor se rapprocha d’un grand voilier qui semblait appartenir à bien plus qu’un simple pêcheur. Mais, lorsqu’il s’en approcha, des hommes à la carrure massive lui firent sentir qu’il n’avait aucun intérêt à s’avancer de plus. Tournant à droite, le druide laissa là ces hommes et leur voilier, il n’avait aucune envie ni aucun intérêt particulier à se battre avec eux.

Le vent fouettait gaiement le visage de l’Astorg, lui laissant sentir des embruns marins doux et délicats. C’est en passant qu’Eybor vit une jeune fille assise sur le bord de mer, les deux pieds au dessus de l’écume blanche d’une mer peu agitée, elle semblait être accompagnée d’un gros félin et d’un faucon, le tout formait une compagnie bien étrange. Au moment où le druide passa derrière eux, prenant bien soin de ne pas marcher sur la queue du félin, la jeune fille se mit à rire soudainement, ce qui fit sursauter le druide qui posa le pied sur la queue de l’animal.

Cristal feula soudainement et bondit sur ses pattes avec un grondement mi-indigné, mi-menaçant. Annabeth fronça les sourcils, étonnée et se retourna pour voir ce qui avait provoqué la fureur de sa tigresse. Et la réponse vint bien vite ; un inconnu avec une robe verte et un bâton à la main avait le pied posé sur sa queue. Le félin tira sur sa queue et, quand celle-ci fut libre, se tassa pour bondir sur l'imprudent...

Cristal ! Stop ! Tu n'avais pas qu'à laisser traîner ta queue !

Annabeth donna une tape sur le bas du dos de Cristal, et celle-ci gémit. Pas de douleur, elle l'avait sûrement à peine sentie. Mais l'Elfe l'avait dressée. Ce genre de tape, c'était quand le félin ne devait pas insister. La jeune femme lui jeta un regard noir et soupira, avant de se leva pour faire face à « l'écraseur de queue ». Gênée, elle passa une main dans ses cheveux et s'excusa :

Je suis désolée, ma tigresse a encore du mal à vivre en communauté, là où on garde sa queue près de soi. Excusez-moi.

Evidemment, c'est ce moment que choisit Flink pour revenir de son ballet avec les mouettes. L'oiseau se posa sur l'épaule de sa maîtresse et jeta un oeil vers Cristal et poussa un croassement moqueur, auquel la tigresse répondit par un grondement menaçant. Annabeth soupira à nouveau, et déclara :

Les ménageries, c'est pas toujours faciles à tenir.

Maigre tentative d'humour. D'abord, elle se balade avec un tigre et un faucon, qui fait de la danse avec des mouettes. Ensuite, elle rigole toute seule. Enfin, son tigre manque d'attaquer un malheureux inconnu qui lui a écrasé la queue, et là, ses deux bestioles se chamaillent ! L'inconnu devait vraiment la prendre pour une tarée, et Annabeth ne lui aurait pas voulu. D'ailleurs, pensé comme ça, elle commençait à croire que peut-être bien qu'elle avait un problème mental...
Mal à l'aise, elle porta la main à son cou et tritura le pendentif en forme de trèfle qui y brillait. Geste qui lui était devenu familier depuis qu'elle avait gagné à un chanceux le collier, qu'elle ne quittait plus.
Annabeth devait reprendre le contrôle, tout lui échappait. Et elle n'avait pas envie que l'inconnu l'engueule, ou l'injure. Détendre l'atmosphère. Si besoin il y avait, peut-être l'homme était-il un fanatique des tigres et qu'il verrait comme un honneur que Cristal ait voulu l'attaquer ?...Mouais, peu de chance quand même. L'Elfe continua donc :

Je ne vous aies jamais vu ici, du moins dans mon souvenir. Je ne me vante pas de connaître toutes les personnes de Storghein, loin de là, mais pas mal quand même. Etes-vous d'ici ? Un étranger ? Moi, je m'appelle Annabeth.

Elle se tut, songea un instant à présenter ses compagnons, puis renonça, jugeant cela inutile.
Son insatiable curiosité venait de parler. Là où certains diraient : « Je vous offre un verre pour me faire pardonner ? », ben l'Elfe demandait : « Vous êtes qui ? Vous venez d'où ? ». Pour commencer. Puis, après, ça risquait de finir par : « Tu aimes les animaux ? Tu fais des collections ? Moi j'adooore les coquillages ! ». Bon peut-être pas les coquillages, c'était vraiment nul, mais Annabeth était bien capable de poser ce genre de question. Beaucoup regrettaient leurs rencontres avec elle. Enfin, elle ne le savait pas, évidemment, mais il était vrai que ses questions étaient souvent agaçantes. Annabeth en avait fait la cruelle expérience à Tamawa, lorsqu'elle était partie avec Vlad dans la Cité. Elle s'était arrêtée à l'Auberge de l'Or Bleu, et un parfait abruti lui avait renversé une chope dessus. Inutile de dire que déjà, commencé comme ça, c'était pas génial comme entrée en matière. Et l'autre était Cydien, Vlad avait du jouer les traducteurs, ce qui avait été très agaçant. En moins de quelques heures, Destan (le Cydien), s'était débrouillé pour la traiter de gamine, et de curieuse (et bien d'autres). D'accord, les coups donnés avaient été renvoyés, mais Annabeth avait découvert une autre partie de son caractère. Enervante.
Bon, elle n'avait pas laissé sa curiosité non plus, fallait pas pousser, mais au moins depuis, avait cessé de poussé le bouchon trop loin.

En voyant la jeune femme disputer son animal, Eybor fût d'abord choqué, ce n'était pas de la faute de celui-ci si on avait marché sur sa queue, puis ce fut l'incompréhension qui domina quand celle-ci s'excusa prétextant qu'elle avait du mal à tenir sa ménagerie. C'est lui qui avait été à l'origine de tout cela et lui qui avait à s'excuser d'avoir marché sur la queue du félin. La jeune femme apparemment gênée ne trouva qu'un moyen de se sortir de son malaise, poser un maximum de question dans un minimum de temps, ce après quoi elle semblait se sentir encore plus gênée. Après une seconde de réflexion qui lui servit à comprendre toutes les question qui lui avaient été posées Eybor se décidât à répondre :

« Eh bien, quelle fougue, vous pouvez vous rasséréner, je ne vous en veux pas, ni à vous ni à votre animal, c'est même à moi de présenter mes excuses, j'aurai dût faire plus attention à là où je mettais les pieds. Pour ce qui est de ma présence en cette ville, il est vrai que j'y viens peu souvent, je ne suis ni d'ici ni d'ailleurs, je me contente de parcourir les terres de ce monde, proposant mes services à ceux qui en ont besoin. Je ne me décrierait pas comme un étranger, je suis Astorg il semble être juste que je me promène dans la capitale. A dire vrai, il me semblerait que ce soit vous qui êtes étrangère à la ville, vous n'avez pas le physique Astorg et ces oreilles me rappellent celles des elfes, pourtant, vous portez la marque des compagnons de la reine et je me vois obligé de ravaler mon jugement. C'est un bel animal que vous avez là et je suis bien désolé de lui avait fait mal. »

En disant cette dernière phrase le druide s'approcha de l'animal pour lui caresser le haut de la tête, lorsqu'il commença l'animal fût d'abord réticent et grogna en montrant les crocs, puis au fur et à mesure que la main d'Eybor s'avançait le félin se rassérénait jusqu'à ce qu'il accepte de se faire caresser en ronronnant joyeusement.

« Puisque vous m'avez indiqué votre nom, il est logique que j'en fasse de même, mon nom est Eybor, Eybor Rodin'tor. C'est une bien belle journée vous ne trouvez pas ? »

Cet inconnu était agréablement étonnant. S'excuser pour avoir marché sur une queue qui trainait là où elle ne le devait pas, c'était du jamais vu. Mais cela la changeait. Le nombre d'hommes qui avaient répondu à des excuses, à des bonjours polis par des grognements était surprenant. Aussi s'était-elle habituée. Non pas que aucun n'était poli, mais Annabeth n'en croisait pas dix mille. Puis, l'Astorg ne semblait pas gêné par le comportement de Cristal, allant même jusqu'à lui caresser la tête. Et la tigresse finit carrément par ronronner ! Ce qui était un exploit ! Cristal était d'habitude plutôt craintive, voire méfiante envers les inconnus, et la voilà qui ronronnait comme un chaton sur un Astorg qui lui avait marché sur la queue ! Annabeth jeta un regard ahuri sur la main qui faisait des va-et-vient.
L'homme ne la connaissait pas, donc, normal qu'elle non plus n'ai pas de souvenir de lui. La remarque sur sa race la fit sourire. Elle s'était habituée à recevoir ces commentaires depuis qu'elle avait quitté Silmarie. Dans toutes les villes où elle était allée, au moins une personne lui avait fait la remarque.

Eh bien, tant mieux, vous fâcher n'était sûrement pas mon objectif, et merci pour le compliment. Et il est vrai que ma question a du vous paraître incongrue, car de nous deux, c'est moi qui ai l'air le plus étranger à la ville. Pourtant, je suis ici depuis mes 12, en gros. J'ai passé mon enfance à Silmarie, mais le voyage m'a trop tenté, je ne pouvais pas rester chez moi.

Annabeth passa sous silence le fait qu'elle espérait surtout retrouver sa soeur. Cet inconnu n'avait pas à savoir tous les détails de sa vie, puis, parler de Flowène était un peu douloureux.

Puisque vous m'avez indiqué votre nom, il est logique que j'en fasse de même, mon nom est Eybor, Eybor Rodin'tor. C'est une bien belle journée vous ne trouvez pas ?

Cet Astorg était vraiment déroutant. Il changeait de sujet comme de chemise, et plus rapidement encore. Eybor... Non, ce nom ne lui disait rien.

Oui, très belle journée... Mais dîtes-moi, vous avez dit que vous offrez vos services...Vos services en quoi ?

Le fait qu'elle fouillait trop dans la vie privée d'Eybor ne l'effleura pas. Après tout, lui connaissait son métier, elle avait le droit de connaître le sien, et elle n'y voyait pas trop de signe distinctif, sauf le bâton, et encore... Annabeth n'y connaissait pas grand chose...

"Oui, très belle journée... Mais dîtes-moi, vous avez dit que vous offrez vos services...Vos services en quoi ?

- Voyez-vous, selon moi, le monde fonctionne selon un principe d'équilibre, enlevez quelque chose ici, et c'est là-bas que vous en verrez les répercussions. S'il y a une chose que j'ai apprise c'est que l'homme ne se rend compte de la valeur des choses que lorsqu'il les perd et a tendance à détruire l'œuvre de la mère nature, le plus souvent par mégarde non par méchanceté. Le plus souvent ce sont des paysans qui font appels à mes services, vous n'avez pas idée du nombre de personnes qui choisissent un champ pour se livrer bataille et détruisent par là même le fruit de plusieurs mois de travail. Ce sont parfois des alchimistes qui en ont besoins lorsqu'à la suite d'une embuscade en forêt qui a détruit les plantes rares dont ils se servent pour faire leur métier. Dit comme ça vous allez penser que le monde en dehors de ces murs est un coupe gorge, mais en réalité les histoires d'embuscades et de batailles sont bien minoritaires. J'ai souvent à faire à des histoires de cueillette arbitraire de jolies fleurs qui se trouvent être des appâts à insectes en tout genre, pourrissant la vie de tout un village pour des mois. Il est étonnant de voir comment cinq secondes de caprice peuvent anéantir des mois voir des années de dur labeur. C'est pour toutes ces situations que je propose mon aide, je fais repousser les blés détruits, les plantes au propriétés quelconques et apprends au gens à faire des bouquets qui n'attirent pas les nuisibles."

Eybor avait l'impression d'en avoir bien trop dit en une seule fois, on lui demandait de quoi il vivait et avait répondu un monologue sur sa manière de voir les choses, le pire est qu'une autre part de lui lui demandait d'ajouter quelques précisions à son discours. Le druide s'arrêta subitement de caresser le félin, se leva et regarda aux alentours appréciant chaque détail de ce qu'il pouvait voir ou entrevoir, là il prit, une profonde respiration. Il avait goûté au moment, s'était imprégné grâce à chacun de ses sens de l'instant qu'il était en train de vivre, une chose est sûre il ne l'oublierait jamais.

Annabeth ne comprit pas tout ce que venait de dire Eybor, mais elle comprit l'idée générale : il faisait pousser des plantes. Passionnant quoi. Le genre de métier que l'Elfe ne choisirait pas, mais elle était assez intelligente pour ne faire aucun commentaire. D'ailleurs, l'Astorg lui rappelait un peu sa grande soeur, Flowène. Elle aussi faisait de grands discours alors qu'une phrase toute simple pouvait faire l'affaire. Ce qui avait le don d'exaspérer Annabeth. Là, l'Astorg la faisait plutôt rire. Un vrai philosophe. Elle avait souvent préféré traîner avec des gros durs qui ne devaient pas avoir plus de dix mots dans leurs dictionnaires.

Oh je vois, en gros, vous devez passer votre temps sur les routes. Eh bien, vous devez aimer la bougeote. Ca doit être intéressant. Vous devez avoir vu du pays !

L'air sage d'Eybor quand il cessa de caresser Cristal et regarda autour de lui fit sourire Annabeth. Encore un types qui s'enivrait de la nature. L'Elfe n'avait rien contre celle-ci évidemment, mais elle n'était pas du genre à s'assoir sur un banc et à regarder les alentours pendant des heures. Il lui fallait minimum un entraînement par jours pour pouvoir se dépenser, sinon, elle fermait pas l'oeil. Voilà pourquoi elle baladait beaucoup avant les entraînements. Et voilà pourquoi elle trouvait franchement qu'Eybor avait l'air con !Même si elle n'en laissa rien paraître.

Vous aviez une mission à Storghein ?demanda-t-elle pour le sortir de sa rêverie.

Elle aimait parler, mais avec des phrases courtes. Et même si elle se doutait que l'Astorg allait relancer un monologue, elle avait envie de papoter.

De prime abord le druide avait crut qu’il avait rebuté son interlocutrice, elle semblait ne pas avoir apprécié quelque chose dans sa manière de parler. Mais, sa question tranchait avec ce qu’Eybor avait cru percevoir chez elle, elle semblait avoir envie de discuter ce qui était aussi le cas d’Eybor qui se demandait donc comment faire pour éviter de rebuter définitivement Annabeth.

"Non, je n'avais rien de spécial à faire ici, je reviens souvent à Storghein, dans mon pays natal, ne connaissant que l'Astorg j'ai du mal à communiquer avec les gens de l’extérieur. Je dois vous dire qu'il m'est agréable d'avoir une discussion de temps à autre. C'est la raison principale qui me mène à Storghein en plus de la nostalgie envers ce pays qui m'a vu naitre."

C’est à ce moment que Eybor se souvint de la femme qu’il avait rencontré dans cette même ville et qui avait le don de se transformé en un animal dont il ne connaissait pas le nom, un félin aussi. Ce dernier ressemblait beaucoup à celui qu’il venait de caresser, quoique le pelage eut était différent. Le druide se demandait si Annabeth pouvait lui en apprendre plus sur le félin qu’il avait croisé naguère dans les rues de la cité Astorg.

"Dites moi, vous connaissez vous beaucoup en matière de félins ? En fait je cherche à connaitre le nom de l’un d’eux, je l’ai croisé une fois dans ces mêmes rues et une autre alors que je voyageais. Il n’avait pas le même pelage, le sien était moucheté et non rayé et il n’était pas blanc mais jaune. Oh je ne m’attends pas à ce que vous connaissiez toutes les races de félins mais je serais bien bête de ne pas poser la question."

Après avoir dit cela Eybor espérait deux choses, la première étant que la jeune femme lui donne l’information qu’il cherchait et l’autre qu’elle ne le prenne pas pour une espèce de fou.

Elle ne comprenait pas tout à fait le raisonnement d'Eybor. Pour un aussi grand voyageur, le mal du pays était impossible. Enfin, Annabeth ne l'avait jamais eu, elle-même, et la seule fois où elle était retournée à Silmarie, c'était juste pour un cas de conscience, pour retrouver sa famille. Et puis, elle n'était pas restée bien longtemps... Et même pas assez au goût de ses parents. Mais c'était chacun son point de vue après tout. Mais si Eybor éprouvait le mal du pays, pourquoi voyager ? Annabeth avait un esprit simple, et elle avait du mal à saisir.

Dites moi, vous connaissez vous beaucoup en matière de félins ? En fait je cherche à connaitre le nom de l’un d’eux, je l’ai croisé une fois dans ces mêmes rues et une autre alors que je voyageais. Il n’avait pas le même pelage, le sien était moucheté et non rayé et il n’était pas blanc mais jaune. Oh je ne m’attends pas à ce que vous connaissiez toutes les races de félins mais je serais bien bête de ne pas poser la question.

L'Elfe sursauta. Tiens, elle qui pensait que niveau blagotte, elle n'avait pas de point commun avec l'Astorg. Pourtant, il changeait de sujet à la vitesse de l'éclair. Quel rapport avec « La nostalgie du pays qui m'a vu naître » et des races de félins ?! Moui, bon, aucun. Bon, ça ne dérangeait pas Annabeth loin de là ! Au contraire, les longs discours d'Eybor commençaient à lui taper le système. Il parlait toujours autant, mais ce brusque changement de sujet était plutôt comique.
Annabeth réfléchit... Bon, un félin moucheté jaune...Hum, mouais, pas très précis le gars...

Oui, ça me dit quelque chose, je ne suis pas une spécialiste, mais depuis toute petite, j'adore les animaux. Je dirais que votre description correspondrait à un jaguar, ou un léopard. Si la forme du corps faisait penser à un lévrier de chasse, alors je pencherais plutôt pour le guépard. Mais avec les voyages que vous faîtes, vous ne rencontrez pas assez d'animaux pour les reconnaître ? C'est étonnant, vous avez dû traverser plusieurs forêt ou autres lieux un peu sauvages.

Eybor n'était pas assez précis, et Annabeth était sûre d'avoir oublié plusieurs félins correspondant à la description, mais bon, la question de l'Astorg était inattendue et surtout saugrenue.
Par réflexe, elle porta la main à son cou, tripotant la superbe médaille en forme de trèfle, gagnée en même temps que cette capacité de changer la vue des autres.

"Oui, ça me dit quelque chose, je ne suis pas une spécialiste, mais depuis toute petite, j'adore les animaux. Je dirais que votre description correspondrait à un jaguar, ou un léopard. Si la forme du corps faisait penser à un lévrier de chasse, alors je pencherais plutôt pour le guépard. Mais avec les voyages que vous faîtes, vous ne rencontrez pas assez d'animaux pour les reconnaître ? C'est étonnant, vous avez dû traverser plusieurs forêt ou autres lieux un peu sauvages."

Eybor commençait à croire qu'il importunait la jeune femme à laquelle il parlait lorsqu'il vit se dessiner sur son visage une grimace d'incompréhension. Décidant de faire plus court et de ne pas passer du coq à l'âne comme il l'avait fait auparavant, Eybor répondit à Annabeth en ces termes :

"Pour ce qui est des lieux sauvages, j'en ai effectivement traversé de grand nombre, mais s'il m'est aisé de reconnaître la faune, il devient dur pour moi de connaître les noms attribués à tout les animaux que je rencontre, en effet, ne parlant pas d'autre langue que l'Astorg je ne saurait demander aux autochtones les différents noms des bêtes qui croisent mon chemin, et ne sachant pas chez qui acquérir ces informations à Storghein j'ai gardé pour moi mon envie de savoir."

Le druide espérait n'avoir pas trop bavassé, pour ne pas faire fuir son interlocutrice.

"Pour ce qui est des lieux sauvages, j'en ai effectivement traversé de grand nombre, mais s'il m'est aisé de reconnaître la faune, il devient dur pour moi de connaître les noms attribués à tout les animaux que je rencontre, en effet, ne parlant pas d'autre langue que l'Astorg je ne saurait demander aux autochtones les différents noms des bêtes qui croisent mon chemin, et ne sachant pas chez qui acquérir ces informations à Storghein j'ai gardé pour moi mon envie de savoir."

Décidément, Eybor était un homme très spécial. Tous les druides étaient-ils aussi blagueurs ? Parlaient-ils tous autant que cet Astorg, ou était-il une exception ? Même Flowène n'avait pas autant d'éloquence. Et pourtant, le nombre de fois où Annabeth s'était endormie pendant qu'elle parlait... Et là, elle ne pouvait même pas. La meilleure chose qu'il pouvait lui arriver était qu'elle s'évanouisse.
De plus, il était inconcevable pour elle que n'importe qui puisse s'intéresser à des plantes, savoir leurs propriétés par coeur, connaître les décoctions que l'on peut faire, et ne même pas savoir reconnaître quelle sorte de félin se tient devant lui quand il en croise un. Pour elle, qui aimait assez les animaux, et qui, de plus, possédait quand même une tigresse, c'était le comble de l'étrange.
Avec un regard perplexe, elle répondit :

« Ca ne doit pas vous intéresser beaucoup, vous allez dans une bibliothèque, vous prenez un documentaire sur les animaux, et vous avez tout ce dont vous pouvez rêver. Vous faîtes comment avec vos plantes ? Et en plus, vous avez l'air assez proche des animaux, pour quelqu'un qui n'y connaît rien. Cristal n'est pas du genre à se laisser caresser par le premier venu. Je suis sûre que si vous vous y intéressiez suffisamment, vous trouveriez.

Eybor était bien sympathique, mais trop ennuyeux. Quand elle y repensait, elle commençait à regretter l'irascible Destan. Certes, ils s'étaient disputés, et tous deux avaient pué la bière pendant toute la soirée, mais au moins, elle ne s'était pas ennuyée. Même Vlad avait semblé amusé ! Là, la discussion était plate, presque sans intérêt. Elle ne voulait pas être méchante, ni grossière, mais elle commençait à se dire qu'elle aurait mieux fait de rester au Palais des Neiges, au lieu de vouloir promener.
Le silence qui s'installa lui permit de jeter un coup d'oeil au soleil. Midi passé. Mince. L'Elfe avait entraînement l'après-midi, et elle devait manger avant. Ne pas déjeuner avant un entraînement, c'était comme se condamner. Ils étaient durs, et Keziah, comme Joris avant elle, était impitoyable (et heureusement). Autant que ponctuelle.

Eh bien, Eybor, ça m'a fait plaisir de vous rencontrer. Mais je dois maintenant retourner au Palais des Neiges, travail oblige. Je suis désolée, et j'espère qu'on se reverra.

Au fond, cela lui faisait un excuse pour échapper aux longs discours de son interlocuteur. Et, certes, elle se sentait honteuse de le laisser en plan aussi soudainement, mais, elle avait des excuses. Comment Eybor le prendrait-il ? Mal ? Elle espérait que non, car, bien qu'ennuyeux, il était plutôt sympathique.
Annabeth adressa un sourire au druide et retourna vers sa monture, qu'elle détacha. Puis, perchée sur son dos, elle talonna Espoir et, suivis de Flink et de Cristal, ils s'élancèrent vers le Palais des Neiges.

[Désengagée.
Désolée de finir aussi soudainement, mais j'ai plus trop d'inspiration pour ce RP... Si vraiment ça te dérange de finir comme ça, envoie-moi un MP, j'éditerais...]

« Ça ne doit pas vous intéresser beaucoup, vous allez dans une bibliothèque, vous prenez un documentaire sur les animaux, et vous avez tout ce dont vous pouvez rêver. Vous faîtes comment avec vos plantes ? Et en plus, vous avez l'air assez proche des animaux, pour quelqu'un qui n'y connaît rien. Cristal n'est pas du genre à se laisser caresser par le premier venu. Je suis sûre que si vous vous y intéressiez suffisamment, vous trouveriez. »

Cette jeune femme marquait un point, il aurait été facile pour lui de se renseigner sur l'animal qu'il avait déjà croisé par deux fois. Cependant il n'avait jamais pris le temps de faire la recherche, même s'il s'agissait d'un sujet qui lui tenait à cœur, il avait attendu que la réponse vienne d'elle même à lui. Eybor n'était pourtant d'habitude pas sujet à la procrastination mais en ce qui concernait ce sujet c'est ce qu'il avait fait jusque là.

Soudain, la jeune femme regarda le ciel et constata avec un ravissement mal dissimulé qu'il était temps pour elle de laisser le druide et de s'en aller vaquer à ses occupations.

« Eh bien, Eybor, ça m'a fait plaisir de vous rencontrer. Mais je dois maintenant retourner au Palais des Neiges, travail oblige. Je suis désolée, et j'espère qu'on se reverra.

- Je l'espère aussi, bon après-midi. »

A ces mots La jeune femme s'en fut, Eybor avait à nouveau eu l'impression d'ennuyer profondément son interlocutrice. Soit, il essaierait de ne pas l’endormir la prochaine fois qu'ils se croiseraient. Il était à peine plus de midi et Eybor commençait à avoir faim, il quitta lui aussi les lieux en direction de l'auberge où il avait dormi la veille, tout en se demandant en quoi pouvait bien consister le travail que faisait Annabeth et pour lequel elle semblait si pressée de quitter les lieux. Il avait bien une idée de ce que pouvait faire une compagnon de la reine et des obligations que ces derniers pouvaient avoir, c'est pourquoi il avait laissé la jeune fille partir sans lui poser de questions à ce sujet. Quoiqu'il en soit, Eybor ne resterai pas dans la ville pour y dormir, il irait à la recherche de personnes à aider.

[Eybor désengagé, ça fait un moment que j'aurait dût m'y atteler mais j'avais aucune idée de comment finir, c'est maintenant fait.]

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[155][D-P]Et oui, quand on rit toute seule, on a pas l'air fine... (fini)

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