[DA] Te rencontre une nouvelle fois, est ce le destin ? (pv Talphan)[Terminé]

Kae se réveilla avec un affreux mal de tête. Ces derniers temps, elle ne dormait pas très bien et elle s’imposait des entrainements assez poussés ce qui la mettait dans un état de fatigue avancé. Elle se leva et alla jusqu'à la salle de bain. Son reflet dans le miroir semblait lui hurler d’arrêter de genre de chose. Elle était un pue à bout, pourtant elle était contente. En revenant de Cydonia, elle avait apprit quelques chose et elle s’était même fait un ami. Elle repensa alors à Arsher qui lui rappelait si douloureusement son frère. D’un côté elle avait peur de retomber dans le cycle d’avant qui la faisait rester passive et d’un autre, elle était contente de pouvoir rencontrer des gens qui ne voulaient pas la tuer ou l’emmener de force. C’était agréable.

Elle secoua la tête et sortit de ses pensées pour aller prendre une bonne douche qui la remit rapidement d’aplomb. Elle se servit ensuite son déjeuner, attendant qu’Akaï revienne de sa chasse matinale pour partir vers Silmarie. Il lui fallait un remède contre le mal de tête c’était urgent et aussi toute sorte de chose. Elle n’avait pas fait les courses depuis plusieurs semaines et si cela continuait, elle n’allait bientôt avoir que la peau sur les os tellement elle ne mangeait que peu.

Akaï ne mit pas longtemps à revenir, le ventre plein semblait-il. Il avait l’air de très bonne humeur ce qui confirmait que la journée allait être plutôt bonne. Elle se souvint aussi de son autre rencontre à Silmarie cette fois là. Ce qu’elle avait entendu ce jour là l’avait poussé à la curiosité et elle avait demandé à un peu tout le monde s’il connaissait le jeune homme. Elle n’avait récupéré que peu d’infos en vérité, mais ce n’était déjà pas si mal finalement. Elle savait déjà qu’il se nommait Talphan et que c’était un Almer. D’après ce qu’elle avait pu entendre de la conversation avec une de ses subordonnées, il semblait être comme un chef et si on exceptait le faite que ses subordonnées avait prit sa bourse, elle en déduisit qu’il était peut être le chef d’une mini bande de voleur ou quelque chose dans ce genre. Elle se demandait bien si elle allait le rencontrer une nouvelle fois.

Après quelques instants, elle entra dans Silmarie, saluant les gardes à la porte, portant toujours sa capuche. Elle trouvait cela malpoli, mais elle préférait que peu de personne ne soit au courant de son identité et donc de son visage. Elle si dirigea vers l’herboriste le plus prêt, la mère de Lunielle et prit ce dont elle avait besoin. Puis elle commença à faire tranquillement ses courses tout en étant dans ses pensées. La brume était aussi de passage ce jour là, elle s’en souvenait bien car une fois ses courses faites, elle s’était perdu sur le pont suspendu. Un sourire naquit sur son visage. Elle se demandait bien pourquoi elle se rappelait de ce genre de chose, non pas qu’elle avait l’habitude d’oublier, loin de là, mais elle s’ingéniait à avoir le moins de relation possible alors pourquoi voulait-elle revoir ce jeune homme. Elle reprit conscience du présent lorsqu’elle entendit de l’eau couler.

« Mais qu’est ce que… »

Elle regarda autour d’elle et se rendit compte que ses pas l’avaient en réalité entrainé vers la cascade de Silmarie. Son ami Lunielle lui avait dit un jour que seul Silmarie était capable de faire ça. Comme si une sorte de magie était à l’œuvre et ne vous permettait pas d’oublier les rencontres que vous aviez effectués ici. Bien sur la cydienne lui avait parlé de sa rencontre avec le jeune homme et l’elfe s’était d’ailleurs mise à rigoler pour la première fois. Elle s’était excusée en lui disant qu’elle avait l’impression que dés qu’une histoire commençait ici, elle continuait et ne pouvait se finir que lorsque la fin des deux parties serait arrivée. Ce à quoi la druidesse avait répondu par une phrase voulant dire le jour ou j’aurais une rencontre comme celle là je m’en rappellerais surement, et la forgeronne avait renchérit en lui disant qu’on ne s’en rendait compte que plus tard, sur le moment ce n’était toujours qu’une rencontre anodine, puis elle était partit.

Cette elfe avait le don de lui tapait sur les nerfs parfois. Alors que Kae était habitué à surprendre les autres, c’était toujours Lunielle qui la surprenait. Elle n’arrivait jamais à lui faire peur ou autre. D’ailleurs parfois elle se demandait si elle n’était pas dépourvue d’âme, mais lorsqu’on la regardait et qu’on lui parlait on se rendait très vite compte que ce masque d’acier était en réalité une façade qui lui permettait de repousser les autres sans qu’il n’en prenne trop ombrage. Elle se demandait d’ailleurs si Luni serait capable de ressentir de l’amour au moins une fois. Elle soupira, sortant de ses pensées pour replonger dans d’autre et finalement Akaï siffla à son oreille. La jeune femme tourna la tête vers le petit serpent qui voletait à côté d’elle. Il ne sortait rarement de sa cachette sauf quand il s’inquiétait.

« Excuse moi Akaï, je me demandais juste si j’allais le revoir un jour. Le destin nous réserve tellement de surprise parfois qu’on peut se le demander n’est ce pas. »

Elle s’accouda à la rambarde devant la cascade et se perdit une fois de plus dans la contemplation de cette eau qui semblait tout adoucir et la transporter dans un endroit ou plus rien ne pouvait l’atteindre.

[HRP] Je suis un peu partit dans mes pensées, j'espère que ça te laisse assez d'ouverture pour t'incruster, sinon n'hésite pas à le dire je rajouterais quelques trucs ^^

Talphan se trouvait sur le balcon d'une résidence assez importante, dans sa main droite se trouvait une coupe de vin, dans l'autre il y avait un manuscrit d'une épaisseur assez modeste qu'il lisait à la faible lumière environnante. C'est un de ses amis qui lui avait donné l'ébauche de son livre, ce dernier voulait publier une fiction épique. Talphan lui promis de donner son avis, heureux de voir qu'on donnait un certain crédit à ses avis en matière d'art et de littérature. Le peu qu'il avait lu jusqu'ici l'intéressait. « Le guerrier au pavois », tel était le titre de cet oeuvre encore inachevé narrant la vie d'un homme se dressant contre l'état et son roi oppressant le peuple. Bien décidé à protéger la veuve et l'orphelin de son bouclier miroitant. L'histoire, bien que très classique, restait intéressante, les personnages attachant et le tout était bien écrit. Cependant, Talphan se demanda pourquoi devait-on toujours prendre les armes pour faire régner le bien. La violence n'engendre que la violence, c'est bien connu, même si c'est pour une bonne raison cela reste mal en soi. Alors pourquoi accordais-t-on autant de crédit à ces hommes doués pour semer la mort ? Pourquoi acclamer un homme qui rend des femmes veuves et des enfants orphelins sous prétexte que la morale d'un homme n'est pas la même que la sienne ? Cela dépassait complètement l'Almer.

Talphan but une gorge de son vin, referma le manuscrit et posa sa coupe sur le rebord de la fenêtre. Il allait être temps pour lui de se retirer, avant que l'on remarque l'absence d'un certain collier serti d'une pierre précieuse qu'il avait dans sa poche... Un dernier coup d'oeil vers la salle où se réunissaient les convives, puis il grimpa sur le rebord du balcon avant de sauter dans le vide. La chute n'était pas très haute, il se réceptionna dans un buisson, en sorti en retirant les brindilles prises dans ses vêtements. Il jeta aussi son masque dans le jardin où il avait atterri. Cette nouvelle mode de soirée masquée était une vraie bénédiction pour lui et toute sa profession, permettant à n'importe qui de se fondre dans une foule de gens riches sans qu'on ait la moindre idée de qui il est. Le pas léger, le voleur se retrouva très vite hors de la propriété, dans les rues calmes et silencieuse de la cité elfique. La cité dormait, comme la plupart de ses habitants. Les rues étaient à lui et à lui seul, aussi en profitait-il pour déambuler sans but précis. Laissant ses pas choisir leurs chemins sans se soucier de son lieu d'arriver. Au bout d'un moment, le son de l'eau qui tombe lui parvint aux oreilles, le sortant de ses rêveries. La cascade se dressait devant lui, grande et majestueuse. L'almer s'approcha de l'eau, lorsqu'il remarqua une silhouette de l'autre côté de la rive. De loin, avec le manque de lumière, il ne reconnut pas tout de suite la jeune femme. Une fois un peu plus près, il sut que c'était Kaenie, celle qui l'avait guidé il y a peu lorsqu'il avait dû rentrer dans la cité. Cette dernière semblait perdu dans ses pensées, fixant l'eau qui s'écoulait devant elle.

Il ne pensait pas la revoir de sitôt. Ayant fait des recherches sur cette jeune femme, pour satisfaire sa curiosité, il apprit qu'elle habitait en ermite dans la forêt. La croiser en ville relevait de la chance... Ou d'autre chose, qui sait. Talphan décida de l'interpeller :

« Il n'est pas très prudent de sortir en pleine nuit dans les rues, mademoiselle Kaenie. Silmarie a beau être une cité calme, on peut toujours faire de mauvaise rencontre. »

Il s'accouda à la rambarde de sécurité juste en face d'elle, scrutant l'eau à son tour. N'était-ce pas faire une mauvaise rencontre que de croiser un voleur au beau milieu de la nuit ? Il garda bien cette pensée pour lui, ne voulant pas lui faire peur sans raison. L'almer était inoffensif, mais cela il était le seul à le savoir.

« Même s'il est vrai que cet endroit est très plaisant, de jour comme de nuit. Je comprends qu'on puisse venir se recueillir dans ses pensées en pareil lieu. »

Le voleur appréciait vraiment cet endroit, le calme et la sérénité qu'il lui apportait. Sans doute n'était-il pas le seul. Redressant la tête, il lui sourit, attendant la réaction de la jeune femme.

[Désolé du retard, j'ai eu une semaine de folie ! =/ ]

Elle entendait le clapotis de l’eau. Elle sentait son esprit s’en aller, loin de cette vie. Elle avait envie de les revoir, le sourire de sa mère, les remarques affectueuses de son père et la chaude étreinte de son frère. Elle avait envie de ressentir ça une fois de plus. Elle se sentait tellement bien qu’elle n’entendit pas la personne arrivé puis lorsque celle-ci parla, elle sortit de sa rêverie.

« Il n'est pas très prudent de sortir en pleine nuit dans les rues, mademoiselle Kaenie. Silmarie a beau être une cité calme, on peut toujours faire de mauvaise rencontre. »

Cette voix, elle l’avait bien ancré la première fois qu’elle l’avait entendu. Mélodieuse et grave, une voix d’homme en soit. Chacun possédait des tonalités différentes et elle se demandait combien de voix un être humain pouvait détecter de la sorte. Elle sourit à cette pensée, cette cascade avait le don de tout vous faire oublier quand même. Elle ne savait pas pourquoi ses pieds l’avaient conduit jusqu’ici, pourtant elle les remerciait de leur sagesse. Elle ne bougea pas pour le moment. Tout comme elle, il s’était renseigné, elle espérait qu’il n’avait pas appris des trucs étranges sur elle. Elle ne voulait pas paraitre louche quand même. Elle décida finalement d’ouvrir la bouche.

« Mauvaise rencontre dite vous Monsieur Talphan ? Qui pourrait faire une mauvaise rencontre devant une cascade si merveilleuse. De plus, parfois celui qui censé être le inoffensif ne l’est pas toujours. Il faut se méfier des apparences. »

Elle repensait à tout ceux qui l’avait sous estimé. Ils en avaient payé le prix cher, tant pis pour eux. Elle n’avait encore jamais tué, mais si cela devait arriver, ce serait seulement parce que la personne l’avait cherché. Elle n’aimait pas tant que ça la violence, mais parfois, la circonstance l’exigeait.

« Même s'il est vrai que cet endroit est très plaisant, de jour comme de nuit. Je comprends qu'on puisse venir se recueillir dans ses pensées en pareil lieu. »

Elle tourna un instant sa tête vers le jeune Almer. Plaisant, c’était bien le mot qui pouvait convenir à Silmarie. Ici tout semblait tellement bien, enivrant, tellement qu’on en oubliait le temps et l’espace. Tellement qu’on en oubliait beaucoup de chose et qu’on se perdait facilement dans ses pensées. Elle sourit doucement. Depuis combien de temps n’avait-elle pas réfléchit à ce genre de chose. Depuis combien de temps ne pensait-elle qu’a sa vengeance. Elle avait oublié ce que c’était de vivre une vie ou on pouvait rêver et penser un peu à soit. Elle avait oublié tellement de chose. Elle tourna son visage une nouvelle fois vers le jeune homme et fut surprise de voir qu’il la regardait. Son sourire était serein tranquille. Elle se souvenait d’une phrase que Lunielle avait prononcée un jour, lorsqu’elle s’était retrouvée devant cette cascade.

« Seule Silmarie est capable de tant de mystère. C’est une ville de romance et de charme. C’est un endroit d’excellence pour commencer quelque chose. Quand on commence ici, il se poursuit, ou que l’on soit, quoi que l’on fasse. Une fois le sentiment éprouvé, l’histoire commencé ne peut se finir, c’est ça la magie de Silmarie. »

Elle s’arrêta un instant, se rendant compte qu’elle avait prononcé ses phrases à haute voix. Elle rougit quelque peu, se rappelant d’une autre conversation avec la forgeronne sur Talphan justement. Elle se dit qu’elle devait tout de même éclaircir ce qu’elle avait dit.

« C’est une amie qui m’a dit ça un jour alors que nous étions devant cette même cascade. A croire qu’elle connait des choses que d’autre ignore. Elle ressent plus de chose et elle a de très bon conseil en vérité, même si je connais quelqu’un d’autre qui en donne des meilleurs mais sous forme d’énigme. »

Elle rit doucement. Oui, elle avait reçut beaucoup de conseil et elle n’en avait pas suivit beaucoup après tout. Cependant le destin semblait lui dire de continuer sur cette voie, et il l’avait même emmené dans un endroit qui semblait propice. Les filles avaient peut être raison. Pour le moment elle s’en tiendrait à ce qu’elle pensait ce n’était déjà pas si mal. Elle ne cessait de fixer le jeune homme, puis elle lui demanda doucement.

« Qu’en pensez-vous ? »

Une question simple et direct qui elle espérait obtiendrait une réponse.

[HRP]Pas de soucis t'inquiète et pour info la couleur c'est du ligthseagreen ^^[/HRP]

Au final, tous deux étaient au même point, sachant qui était l’autre, même s’il doutait que la cydienne ait appris beaucoup plus que son nom. Qui sait, peut-être pouvait-elle le surprendre. En tout cas, Kaenie ne semblait pas très surprise de croisé l’almer à une telle heure de la nuit. Ni inquiète d’ailleurs. Ceci le confortait dans l’idée qu’elle n’avait pas la connaissance de sa véritable identité et sa profession. Cela rassurait quelque peu Talphan même s’il trouvait ça quelque peu injuste pour la jeune femme, il en savait tellement sur elle alors qu’elle ne savait quasiment rien. Ce n’était pas bien de s’immiscer de cette manière dans l’intimité des gens, déterrer leur passé dans l’unique but de satisfaire sa curiosité mal placé. Cela dit, maintenant que c’était fait, tant pis. Les remords ne sont pas compatibles avec son métier, cela se saurait sinon !

En tout cas, la réponse de Kaenie montrait bien qu’elle n’avait nullement peur de ses balades nocturnes. Sa raison ? Elle ne pouvait rencontrer quelqu’un de mauvais au pied de telle cascade. La grande cascade de Simarie, la Cascade des Anciens. Si seulement la cascade éloignait vraiment le mauvais œil, l’almer aurait aimé que cela soit vrai. Le fait qu’elle parle d’apparence fit rire Talphan, ce n’est pas lui qui allait la contredire. Il avait vu des créatures à l’allure féroces se révéler être aussi inoffensives et peureuse que des chatons et des plantes magnifiques attirer leurs proies par leur beautés et leur parfums envoutant. D’un rapide regard il étudia la distance séparant les deux rives. Il commença à reculer en disant :

« Je ne peux qu’être d’accord avec vous. Parfois, derrière un agneau se cache un loup… »

Talphan estima avoir pris assez d’élan, couru, sauta sur la rambarde et donna une grande impulsion pour bondir par-dessus l’eau. Il en profita pour faire un petit salto avant pour enfin se réceptionna non loin de Kaenie. Il se redressa ensuite lentement.

« … et ce loup n’attend que la nuit pour dévorer les innocents agneaux. »

Il sourit tristement, sa métaphore était un triste reflet de la société dans laquelle ils vivaient tous les deux. Il ne se considérait pas comme un loup déguisé, mais il ne pouvait nier qu’il était loin de l’agneau blanc de pureté. Ça se saurait. Ce n’était de toute façon ni le lieu ni le moment de débattre de la chose. Le discours qui suivit lui semblait étrangement familier. On lui avait déjà dit cela avant il n’y a pas si longtemps que cela. Devant cette même cascade. C’était pour le moins troublant. Est-ce que Kaenie tenait ses propos de la même personne que lui ? A moins que ce ne soit tous les elfes qui aient le même discours. Rien que pour entretenir le mysticisme autour d’eux, c’était possible. Lui ne savait pas trop quoi penser. Il aurait aimé croire à cette magie féérique. De tout son cœur il le souhaitait. Cet espoir infime que notre existence ne se résume pas à quelque chose de plus grand. Et elle lui demandait ce qu’il en pensait. Une question simple qui attendait une réponse bien plus compliqué.

«J’ai entendu dire la même chose, ici même à Silmarie. Ce que j’en pense n’a au final que très peu d’importance. La magie de cette cité est peut être réelle, à moins que ce ne soit qu’une idée implanté dans tous les esprits par superstition. Tout ce qui importe au final n’est pas la vérité. Ce qui est vraiment important, c’est ce qu’on ressent. »

Ce n’était pas une réponse très clair, mais c’était toujours mieux que rien. Il se retourna vers Kaenie. Ce qui était vraiment important, c’était ce que l’on ressentait, il l’avait dit lui-même. Cela reste difficile de faire abstraction du reste, il en était conscient. Sa tête était remplie d’idée parasite.

« Une chose est sûr, tout semble plus magique ici. La preuve est là, nous nous rencontrons de nouveau. Hasard ou destin, nous en restons au même point, tous les deux devants une cascade à profiter de l’air nocturne. »

Sa vision restait tout de même très terre à terre. Talphan avait toujours était très rationnel. Restait à savoir si c’était aussi le cas de son interlocutrice.

[j'ai pas eu le temps de corriger, j'ai surement fait des fautes, tu aura le droit de me lapider ^^ je corrige ça dès demain sur ce bonne année!]

Kae s’était perdu une nouvelle fois dans la contemplation de la cascade lorsqu’elle entendit la voix de Talphan s’éloigner. Ainsi il parait déjà, elle releva la tête pour lui dire quelque chose, mais à la place, elle le vit réduire la distance qui les séparait en un saut. Il se réceptionna juste derrière elle. Il avait utilisé une métaphore pour le moins juste. Elle n’aurait pu dire qui était qui, mais elle préférait nettement être le loup, être dévoré n’était guère enchanteresse. Elle se tourna alors vers lui attendit un instant. Que pouvait-elle dire, il n’avait pas réellement répondu à la question qu’elle lui avait posée et puis y répondrait-il ?

Elle connaissait tellement peu de chose de lui. Même si elle ne le montrait pas, elle avait une certaine réserve. Elle supposait son métier, mais elle n’en était pas sur, elle ne connaissait rien de son passé ou de son présent, la seule chose dont elle était certaine c’était son prénom.que penserait Lunielle de ce genre de réflexion. Cette pensée là fit sourire. L’elfe lui aurait déjà dit d’arrêter et elle savait que son autre amie ne lui aurait pas donné plus de détails. Elle devait encore se débrouiller par elle-même, se dépêtrer avec ce qu’elle avait. Elle attendit encore un instant et elle fit bien car il lui donna une réponse.

« Lunielle »

Ce fut la seule chose qui sortit de sa bouche à cet instant. Elle avait le don de réunir les gens et de leur dire la même chose, devant les mêmes endroits. Si elle ne connaissait pas si bien la forgeronne, elle pourrait penser qu’elle était une sorte de prophète, oui peut être quelque chose comme cela. Elle secoua la tête, les elfes étaient des personnes très imprévisibles. On ne savait jamais ce qu’il avait dans la tête et c’était encore pire avec la forgeronne car elle possédait l’esprit. On ne pouvait rien lui cacher si on ne le possédait pas. Elle secoua de nouveau sa tête et sa capuche finit par tomber. C’était la première fois qu’elle ne faisait rien pour se recouvrir. Que pouvait-il lui arriver près de cette cascade si elle se rappelait des paroles de Lunielle.

« J’aimerais tellement y croire, mais la réalité est tout autre en vérité. »

Une réflexion faite à haute voix, encore une fois. Oui, elle aimerait tellement croire à tout cela. Elle aimerait pouvoir croire ce que l’elfe lui disait, ce qu’elle ressentait, mais la druidesse avait tellement vu de chose qui ne laissait pas réellement de place aux doutes. Elle avait tout perdu et rien gagné pour l’instant à part des soucis. Pourquoi cela serait-il différent à cet endroit ? La cascade pouvait-elle réellement faire ce genre de chose. Elle en doutait fortement, elle ne faisait que produire un effet qui rendait tout magique. A cette pensée, elle entendit les paroles du jeune almer derrière elle.

Elle soupira. Magique, destin. Elle avait décidé deux ans auparavant de supprimer ces mots de son vocabulaire, cependant elle ne pouvait pas dire qu’il n’avait pas tord. Après tout, il s’était rencontré à tout hasard devant les portes de Silmarie. Quelle était la probabilité de se rencontre une autre fois de la sorte. Qu’est ce qui les avait amenés à se rencontrer ici ? Le destin, elle en doutait. Un concours de circonstance serait la réponse la plus probable à dire vrai mais pouvait-elle réellement y croire ? Là était toute la question.

« Je ne sais si c’est le destin qui nous amène à nous rencontrer, il y a bien longtemps que j’ai bannis certains mots et expression de mon vocabulaire, cependant, je dois avouer que ces rencontres sont quelques peu étrange. Toujours au hasard, comme si nous étions destinés à nous retrouver. »

Elle rit d’elle-même. Elle avait utilisé le mot destiné. Qu’est ce qu’elle n’avait pas fait là. Elle se retourna alors pour faire face au jeune homme. Ses cheveux volaient doucement dans la petite brise. Le silence s’était installé et elle ne cessait de le regarder. Qu’est ce qui pouvait bien être à l’œuvre à Silmarie qui pouvait rendre les rencontres magiques et différentes des rencontres dans une autre ville ? Elle n’en savait rien, elle savait seulement qu’au moment ou elle avait voulut revoir le jeune homme, celui-ci était apparut comme par enchantement. Magie ? Destiné ? Toujours les mêmes mots. Des mots brut de sens mais qui n’en avait pas réellement. Qu’est ce qui pouvait bien amener deux être à se rencontre ainsi sans but précis. Voilà qui demandait à réflexion.

Elle se rappela un instant leur première rencontre. Il était prostré devant les portes de Silmarie et elle voulait entrer dans la ville. Cette fois ci, c’était elle qui avait été à l’arrêt et lui en mouvement. Sa pensée cheminait tranquillement lorsqu’elle se rendit compte qu’elle devait arrêter de se perdre ainsi lorsqu’elle était en présence d’autre personne. Il était temps pour elle de grandir. Sans cesser de regarder Talphan, elle se mit à parler.

« Magie ou autre, je suis contente de vous revoir. J’ai l’impression que vous en avez appris beaucoup sur moi, surement grâce à la jeune elfe de la dernière fois. J’espère que votre séjour ici sera plus long que le dernier, il serait dommage de se quitter de suite alors que nous nous rencontrons de nouveau. »

Elle commença à avancer tranquillement sur le chemin se rapprochant inexorablement de son interlocuteur. Que voulait-elle, à ce moment elle ne savait pas. A quoi pensait-elle, à rien réellement. Que leur réservait l’avenir, elle ne le savait pas non plus. Autant profiter du présent et voir ce que ces deux rencontres pouvaient leur apporter, après tout s’il devait toujours se rencontrer de la sorte c’est qu’il y avait surement une raisons. Elle s’arrêta à quelques centimètres du jeune homme et dit d’une voix douce.

« Et si nous allions nous promener. Il ne fait jamais bon de rester trop longtemps près d’un endroit. D’autre personne pourrait comploter de mauvais coups. »

Elle lui sourit doucement, répondant ainsi à son sourire d’avant. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle n’avait pas envie d’écourter cette rencontre. Elle avait même envie de la prolonger, un petit peu et peut être un peu plus. Parfois il était aussi bon d’avoir de la compagnie, quelqu’un avec qui parler et qui pouvait vous répondre. Et puis si le destin les y autorisait c’était que ce n’était pas encore terminé pour eux.

[HRP]T'inquiète pour les fautes j'en fais souvent aussi. Et bonne année à toi aussi ^^[/HRP]

Le monde vous semble parfois ridiculement petit. Comme si tout ne tenait qu'à un mouchoir de poche. C'est en tout cas ce qui est arrivé à Talphan lorsque le prénom de Lunielle arriva à ses oreilles. Il se souvenait d'avoir rencontré cette elfe ici même devant la Cascade des anciens. Un personnage assez étrange et singulier, assez en tout cas pour qu'il se souvienne de leur brève rencontre. Il faut dire qu'il s'était rendu ridicule ce soir-là. En plus il était passé pour un coureur de jupon, mais maintenant c'était trop tard. De plus, l'almer voyait un côté positif à cela, le fait d'avoir plusieurs casquettes était le meilleur moyen de continuer son petit bonhomme de chemin loin de celui des prisons de la cité. Enfin, ce n'est sûrement pas la forgeronne qui allait lui causer le moindre souci avec la justice. Restait que leur connaissance commune intriguait le voleur, cela se raccordait plutôt bien avec leur sujet de discussion. Cela le fit rire, une fois de plus, les fils de leurs destins semblaient s'entrelacés de manière beaucoup plus étroite qu'il n'y paraissait. Comment ne pas croire à la magie après ? A première vue, Kaenie voyait quelque raison d'être sceptique quant à croire à la destinée. Cependant, elle les garda pour elle. Préférant bannir directement le mot de son vocabulaire. Elle avait ses raisons, sachant ce qui lui était arrivé, Talphan comprenait bien plus son ressentiment qu'elle ne pouvait l'imaginer, ce qu'il comptait d'ailleurs bien lui dire.

« Je comprends votre réticence à croire en une certaine destiné. J’émets souvent les mêmes doutes à vrai dire. Même s’il est vrai que cela fait pas mal de coïncidence, que ce soit nos rencontres fortuites ou alors les connaissances qu’il semblerait que nous ayons en commun… »

Le fait qu’il ait tous les deux vécus le même drame de perdre leurs familles se rajouter à la liste de coïncidences, mais il garda cela pour lui quand même. Après tout, elle était contente de le revoir, bien qu’elle sache pertinemment qu’il savait des choses sur elle. Ranimer des souvenirs douloureux pourrait changer quelque peu la donne. Lorsqu’elle évoqua la durée de son séjour, il dirigea doucement la main vers sa poche, machinalement, sans y penser. Maintenant que son objectif était déjà en sa possession, il n’avait plus qu’à rentrer chez lui et vendre le fruit de son méfait au plus offrant, ce qui ne devait pas être très compliqué. Le bijou était une pièce de collection, surtout la pierre qui le sertissait. Une émeraude d’une grande pureté, grosse comme son œil. Il soupira, leurs rencontre sera donc une nouvelle fois très brève. C’était peut-être mieux après tout, il n’était pas quelqu’un de très fréquentable. Certes, il appréciait l’idée de voir un peu plus la jeune femme, mais si elle venait à découvrir qui elle était, sa vision pourrait être bien différente.

Lorsqu'elle lui proposa une promenade, il ne put s'empêcher de pouffer de rire. Non pas que la proposition en soit le faisait rire, c'était plutôt l'argument qu'il trouvait comique. Si certaines personnes comploter un mauvais coup, il n'était surement pas ici. Aucuns brigands de la cité ne fomenteraient une mauvaise action à son encontre et tant qu'elle serait avec lui, aucun voleur n'esquisserait un mouvement envers elle. Le plus à craindre était les ivrognes déambulant le soir, cependant, il n'était pas très fréquent à Silmarie. Les voleurs aussi d'ailleurs était peu nombreux ici. La cité des elfes était celle dont la démographie était la moins importante. Moins de personnes à voler, donc moins de voleur. Au final, les chances qu'elle croise une mauvaise personne, même sans la présence de Talphan, restaient moindre.

« N’allait pas prendre ça pour de l’arrogance, mais tant que je serais là, aucun brigand de se risquera à s’en prendre à vous. Cependant, l’idée d’une promenade me tenterais bien...Mais avant j’aimerais être franc avec vous.»

Son sourire s’effaça, laissa place à un visage sérieux.

« Je ne resterais que très peu de temps à Simarie, en fait j’ai déjà terminé mon travail ici. Je repartirais bientôt à Erathia. Je ne suis pas un agneau, Kaenie, loin de là, ce que je fais n’a rien de noble ni d’honnête. Je préfère vous dire cela, plutôt que de vous décevoir par la suite. Maintenant le choix vous appartient, il vous suffit d’un mot et je disparaîtrais dans la nuit de la même façon que je suis arrivé. »

Rare était ses relations avec les personnes qui ne faisaient pas parti du monde de l'ombre. S'il préférait la franchise au mensonge ce soir, c'était pour être sûr de ne pas être déçu lui aussi. Il était difficile de nouer un lien avec quelqu'un, mais tellement facile de le détruire. Mentir était certes une nécessité pour lui. Cependant, cette nécessité l'usait assez souvent pour qu'il ait envie d'arrêter de mentir. Maintenant, leur destin était dans les mains de Kaenie, était-elle prête malgré tout à lui donner sa chance ? Ou choisirait-elle de continuer son chemin seule ? Talphan ne savait pas encore qu'elle allait être son choix, même si l'on pouvait sentir son inquiétude, qu'elle choisisse de lui dire adieu et lui tourne le dos. Peut-être avait-il bien fait... L'avenir nous le dira.

Elle n’était donc pas la seule à se demandé si la destiné existait ou non. Si elle existait réellement pourquoi certaines personnes devaient subir plus que d’autre ? Et pourquoi pour des raisons stupides. Elle n’en savait rien. Elle ne savait pas. Elle secoua la tête, s’éloigna un petit peu de lui et se dirigea vers la cascade. Invariablement, elle se dirigeait toujours vers cette cascade dés qu’elle était avec quelqu’un à croire que celle-ci arrivait à monopoliser son attention. Mais en réalité son attention était monopolisée par autre chose pour le moment.

Lorsqu’elle avait proposé de faire une promenade, la réponse de Talphan ne la choqua qu’a moitié. Après tout, elle se doutait de quelque chose même si elle ne savait pas réellement de ce que c’était. Son métier était bien trop mystérieux à son goût et elle avait décidé quelque chose lorsqu’elle avait tenté de prendre des renseignements sur lui. Si jamais il venait à se rencontrer et qu’il posait une question bizarre elle lui répondrait quelque chose qu’elle n’avait encore jamais répondu à qui que ce soit depuis la mort de ses parents. Elle le laissa reprendre la parole et écouta avec attention ce qu’il disait.

Déception.
C’était ce qu’il ressortait comme sentiment. Elle avait bien compris qu’elle ne craignait rien des brigands en sa présence ce qui la confortait dans son idée qu’il devait un travail hors du commun et secret en quelque sorte. Elle était cependant déçue qu’il ne puisse rester plus longtemps à Silmarie. Leur première rencontre avait été courte, très courte, il fallait dire que Kae ne s’était pas épanché sur le sujet et n’avait pas laissé matière à la discussion. Aujourd’hui elle le regrettait. Cependant elle avait pensé qu’ils auraient pu passer un peu plus de temps pour discuter, mais il s’avérait que pour le moment il n’en avait pas le loisir. Son sourire s’effaça quelque peu. Par contre lorsqu’il parla de l’agneau, du faite qu’il ne faisait pas quelque chose de noble ou d’honnête, elle ne put s’empêcher de rire. Elle s’éloigna de la cascade, s’éloignant ainsi de lui. Elle était encore un visage découvert et elle décida de parler.

« J’avais déjà compris la première fois que votre métier n’était pas réellement un de ceux répertorié dans les listing des villes. Mais je vous l’ai déjà dit il me semble, ce n’est pas parce que quelqu’un ressemble à un agneau qu’il en est forcément un. Pour ma part, je ressemble bien plus à un loup. »

Elle attendit un instant et partit s’assoir sur le banc qui n’était pas loin de lui. Elle tourna alors son visage vers le sien. Fixant son regard émeraude dans le sien. Autant être franche avec lui, de toute façon ils avaient tous les deux un choix à faire. Elle avait déjà fait le sien.

« Je suppose que vous avez apprit la mort de ma famille, enfin plutôt l’assassinat de ma famille. Cela m’arrange car je n’aime pas me rappeler ce souvenir. Ce que vous ne savez peut être pas ce sont les raisons qui m’ont poussé à m’exiler ainsi dans la forêt de Silmarie. Je vais vous les expliquez. »

Elle attendit quelques secondes et puis se remit à parler, ne lâchant pas regard.

« Si je suis venue ici, c’est d’une part pour échapper à ceux qui me recherche et d’autre part pour m’entrainer tranquillement. M’entrainer pour une vengeance que j’ai déjà commencée. Ici tout semble bien plus simple et calme. Je peux augmenter ma puissance et ma force sans que personne ne puisse me déranger et ceux qui se mettent en travers de mon chemin je les élimine. Alors pensez que je plus agneau que vous ? Ou bien plus loup ? »

Elle ne voulait pas l’effrayer loin de là, elle voulait simplement lui faire comprendre.

« Je ne suis pas quelqu’un de noble, et je pense que vous l’êtes bien plus que moi. Contrairement à moi, vous n’avez pas de sang sur les mains. On a tous une raison de faire ce qu’on fait. Ma vengeance, votre travail. Peut importe nos choix tant qu’ils sont réfléchit et juste. Je ne m’éloignerais pas de vous parce que vous n’êtes pas un agneau. Peu m’importe qui les gens sont, tant qu’ils ne font pas de mal aux personnes autour d’eux. »

Elle n’avait cessé de le regarder pendant tout ce temps qu’elle avait parlé. Son secret, sa façon de faire était bien plus meurtrière que la sienne finalement. De son point de vue à elle, il se rapprochait plus de l’agneau qu’elle. Même si elle allait se battre contre des assassins, contre ceux qui ruinaient des personnes pour leur propre profit. Même si ses justifications étaient juste et qu’elle sauverait peut être d’autre vie, elle en prendrait aussi. Ce n’était pas le cas de Talphan. Elle détourna son regard doucement et finalement se força à poser la dernière question qui était sur le bout de sa langue.

« Et vous, que choisirez vous finalement ? »

Voilà tout était dit, il ne manquait que sa réponse.

La réaction de la jeune femme surpris pour le moins le voleur, s'attendant à une tout autre réaction. N'importe qui d'autre à sa place l'aurait fui comme la peste après une telle déclaration, ou alors elle aurait posé tout un tas de questions. Kaenie, elle, l'acceptait, lui tout entier, sa part de lumière comme sa part d'ombre. Simplement, sans chercher à aller plus loin, ni à en savoir plus. Voilà encore un élément pouvant consolider cette idée que leur rencontre faisait partie de leur destinée. Bien sûr, elle ne savait pas exactement qu'il était membre de la guilde des voleurs, encore moins qu'il ait une place assez haute dans la hiérarchie de cette dernière. Ce n'était d'ailleurs pas vraiment le genre d'information que Talphan comptait crier sur tous les toits. De toute façon, la jeune femme lui dit qu'elle ne se considérait pas non plus comme un petit agneau. Après cette déclaration, elle laissa planer un silence le temps de rejoindre le banc qui tout proche d'eux. Jamais elle ne détourna ses yeux de lui. Jamais lui ne détourna les siens d'elle. Bien sûr, il la suivit, écoutant la suite de sa déclaration.

Elle lui expliqua que sa famille avait été tuée. Enfin, elle lui dit surtout qu'elle supposait qu'il le sache, ce qui était d'ailleurs exactement le cas. Le voleur se contenta de hocher la tête, opinant du chef, ne voulant pas l'interrompre. Elle enchaîne sur la raison de sa présence à Silmarie. Son entraînement dans un coin reculé de la forêt afin d'avoir assez de puissance pour se venger de ceux qui avait arraché la vie à sa famille avant que ceux-ci ne la retrouve.

« Alors pensez que je plus agneau que vous ? Ou bien plus loup ? »

Cette question le laissa perplexe un moment. Talphan savait ce qui poussait Kaenie à effectuer cette vengeance, mieux qu'on ne pourrait le croire, il comprenait ses motivations et les sentiments qui devaient habiter la jeune femme. Cependant, était-elle vraiment un loup lâché dans la bergerie ? Ou plutôt le chasseur venu tuer le loup ? Seul le temps pourra répondre à cette question, donner une réponse immédiate était impossible. Lorsqu'ensuite elle lui dit qu'il était sans doute plus noble qu'elle, l'almer se retint de ne pas rire. En effet, il n'avait pas de sang sur les mains, mais la liste de ses mauvaises actions était bien assez longue comme ça. Et même si jusqu'ici jamais sa lame n'avait fait couler le sang, cela restait malheureusement une possibilité. Que ce soit dans son métier ou dans ses recherches personnelles, le voleur craignait un jour de devoir d'être confronté à un dilemme qui se solderait par le sang verser.

« Et vous, que choisirez vous finalement ? »

Kaenie avait détourné les yeux, attendant sa réponse comme une sentence. Comme si ce qu'elle venait de lui dire pouvait le rebuter au point qu'il ne veuille jamais la revoir. Il avait connu toute sorte de tueur, des assassins, des brigands. Même si certains sont parfois cruellement et mauvais, d'autre peuvent faire preuve d'une rare grandeur d'âme. Et être d'excellent père. D'un pas lent, il pris place à côté de la jeune femme. Après quelques secondes de silence, comme s'il cherchait ses mots, finalement il lui répondit, fixant l'espace devant lui :

« Je comprends le sentiment qui vous habite, j'ai moi aussi connu la disparition de tous les êtres qui me sont proches. C'est le genre de choses qui vous détruit complétement et vous rebâtit sur des fondations d'amertume et de rancoeur. Si je devais fuir un loup, c'est celui que la vie n'a jamais mis à terre. Car c'est au fond de lui que ce cache le vice. »

Il tourna finalement la tête verre elle et lui sourit.

« Vous n'êtes pas noble dites-vous ? Là où beaucoup aurait choisi de se laisser sombrer, vous vous êtes fixé un but, un objectif. Je ne connais nul héros de légende qui ait les mains immaculé. Vos qualités sont bien plus nombreuses que vous ne le croyez Kaenie, vous êtes trop dur avec vous-même. »

Il se leva doucement ensuite, s'étirant de tout son long, fit un pas puis se retourna en déclarant :

« Une chose est sûre, mon choix est fait. »

Et comme si cela suffisait comme réponse, il lui tendit la main afin de l'aider à se lever du banc. Après tout, ils avaient une promenade de prévu et il comptait bien en profiter tant que la nuit n'était pas trop avancée. Le temps jouait contre eux, leur temps était compté avant qu'il ne reparte pour Erathia, ce n'était pas le moment de le gâcher.

Elle n’arrivait pas le regarder de nouveau. Cette confession, elle ne l’avait pas fait à la légère, elle le savait. Pourtant elle n’en était pas plus fière. Certes ses motivations étaient peut être noble, cependant elle n’était pas certaine que cela soit la bonne chose à dire devant quelqu’un que le destin semblait poussé vers elle. Elle soupira. Elle attendant la réponse du jeune homme comme une sentence, elle ne savait que faire. Quand il vint s’installer à côté d’elle, son cœur se serra doucement. Pourquoi cela se passait ainsi. Mais en réalité cela devait se passer de la sorte. Si sa famille n’avait pas été assassinée, elle ne serait jamais venue à Silmarie et elle ne l’aurait jamais rencontré. Devait-elle remercier les assassins ? Non, cette idée était complètement absurde, si c’était leur destiné, alors ils se seraient rencontrer dans n’importe quel situation.

Elle écouta ensuite ce qu’il avait à dire. Elle ne put garder son regard détourné et lorsqu’elle le regarda une nouvelle fois, elle vit son sourire. Pas de peur, pas de rejet. Il n’avait pas l’air de la trouvé différente d’avant et elle se sentit soulagé instantanément. Pourquoi, elle ne savait pas mais c’était ainsi. Elle analysa ensuite l’information qu’il lui avait fournit. Ainsi, lui aussi avait perdu sa famille. Quel drôle de coïncidence, quoiqu’il était possible que ça n’en soit pas une. Sa mère disait souvent que les cœurs blessés avaient tendance à se reconnaitre et s’attirer. Elle ne put empêcher un sourire de fleurir sur ses lèvres. Lorsqu’elle était avec lui, elle souriait beaucoup plus et elle ne pensait qu’a des souvenirs heureux de sa famille. Il était comme un baume, il arrivait a calmer ses blessures, mais il n’y avait pas que cela en réalité.

« Vous vous êtes fixé un but, un objectif »

Un but, un objectif. Oui c’est ce qu’elle s’était fixé. Sa famille était tout pour elle, elle n’avait pas le droit de se laisser sombrer alors qu’il fallait qu’elle les venge. Il fallait qu’elle montre à ceux qui profitaient des autres que c’était terminé. Que la partie était finit. Ils n’avaient pas le droit de prendre la vie des gens ainsi alors qu’ils ne leur avaient rien fait. Simplement pour éliminer la concurrence. Elle aurait ceux qui avaient fait, elle l’avait juré avant de partir. Lorsqu’elle entendit le mot héro, elle se mit a rire doucement. Elle ne savait pas si elle était une héroïne et elle ne pensait pas en être une, elle n’en avait pas l’étoffe. Elle savait seulement qu’elle devait faire quelque chose pour que d’autre famille ne soit pas brisée. Elle ne faisait pas seulement cela pour sa famille, mais aussi pour sauver les autres qui allaient se trouver dans le même cas qu’eux.

« Vos qualités sont bien plus nombreuses que vous ne le croyez Kaenie, vous êtes trop dur avec vous-même. »

Ses qualités ? Elle ne voyait que des faiblesses en réalité. La seule qualité qu’elle remarquait chez elle était son entêtement et beaucoup voyait ça comme un défaut. Qui était-elle réellement ? Qu’est ce qui faisait d’elle quelqu’un de meilleure que celle qu’elle était auparavant ? Où voyait-il ces qualités qu’il remarquait. Elle n’était pas certaine d’en être pourvu. Elle soupira doucement en cherchant des réponses à diverses questions qui trottaient dans sa tête lorsqu’elle le vit se lever. Un instant, elle paniqua un peu. Allait-il s’en aller de suite ? Il ne pouvait réellement pas rester plus longtemps ? Elle se fustigea mentalement. Qu’est ce qui lui prenait d’être ainsi. S’il devait partir, elle devait le laisser faire. Pourtant sa présence la rendait tellement heureuse, c’était étrange, elle ne comprenait plus grand-chose pour le moment. Lorsqu’elle le vit faire quelques pas pour ensuite se tourner et lui dire que son choix était fait, elle crut qu’il allait s’enfuir en courant, mais tout au contraire. Il lui tendit tranquillement la main.

Elle resta un instant hébété. Il avait accepté sans rechigner tout ce qu’elle lui avait dit et voilà que maintenant alors qu’il ne restait pas longtemps, il n’hésitait pas à lui tendre la main et donc passer le reste de son temps avec elle. Son cœur rata un battement et elle se sentit un peu plus légère. Elle ne comprenait pas réellement se genre de sentiment et aussi loin qu’elle s’en souvienne, jamais elle n’avait éprouvé quelque chose qui pouvait ressembler à ce qu’elle ressentait à l’heure actuelle. Elle se contenta alors de lever le regard vers lui et avec un grand sourire, elle prit sa main et se leva. Il était vrai qu’elle avait proposé une balade et puisque le temps semblait encore leur manquer cette fois ci. Il ne fallait laisser passer aucun moment. D’ailleurs, elle voulait profiter de chaque moment que pouvait leur offrir le destin. Après tout, le destin se jouait bien trop souvent d’eux, il fallait donc profiter de l’instant présent. Ne sachant pas si elle devait enlever sa main ou pas, elle n’en fit rien et se contenta de poser une question.

« Alors ou allons nous ? »

Kaenie resta silencieuse, écoutant la tirade de Talphan sans commenter, infirmer ou affirmer ses propos. Sûrement réfléchissait-elle à ce qu'il disait, c'est du moins ce qu'il pensait. Il fit confiance à son jugement, en général il comprenait assez bien les gens dès les premières phrases échangés. La première fois qu'il avait vu la jeune femme avec son petit animal de compagnie pour le moins anodin, il eut le sentiment que quelque chose les rapprochés tous les deux. Qu'il n'était pas si différent l'un de l'autre. Cela s'avéra vrai un peu plus tard d'ailleurs. La druidesse ne lui posa qu'une question, après s'être levé en lui prenant la main qu'il tendait. Où allaient-ils allaient ? Aucun des deux ne retira sa main de l'autre. Au contraire, après un petit instant de réflexion, l'almer enserra doucement la main de la jeune femme et lui sourit. Il avait une idée.

« Nous allons là où nous pourrons profiter de la nuit, profiter jusqu’à ce que la dernière étoile s’éteigne et que l’astre du jour pointe à l’horizon. Laissez-moi vous guider, je sais où aller.»

Les rôles s'inversaient, Talphan était le guide et Kaenie celle à qui on montrait le chemin. Leurs deux mains toujours mêlées, il commença d'un pas lent à se diriger vers le coeur de la ville. Profiter jusqu'à la fin de la nuit, c'était le genre de course où le temps finis toujours par gagner, où la réalité reprend sa place et où la magie se trouble et s'efface comme un songe. Certains estime que cette philosophie de profiter de l'instant présent n'est bon que pour les insouciants. Ces derniers ne savent surement pas que la vie n'est qu'une flamme qui peut être soufflée n'importe quand. Mieux vaut des remords que des regrets. C'est ainsi que le voleur voit les choses, cette nuit en particulier il a décidé de n'avoir aucun regret, car lorsque demain il devra prendre la route d'Erathia, il ne veut pas partir avec la sensation d'avoir raté un moment de sa vie. Non, il veut repartir avec un souvenir. Le souvenir du sourire de Kaenie et de la chaleur de sa main dans la sienne.

En ce moment même, Talphan ne comprit pas vraiment pourquoi il était si confiant que ce souvenir lui resterait. C'était peut-être la providence qui en voulait ainsi, à moins qu'une part de son subconscient ne veuille s'affranchir de la vérité, la gardant secrète. Comme un dragon gardant jalousement son trésor. Peu importe, le sentiment qui emplissait son coeur était bien présent, le reste n'était que futilité. Le temps jouait contre eux, alors cela ne servait à rien de perdre du temps à réfléchir, l'almer préférant laisser son corps bouger sans contrainte et son esprit dériver sans encombre. Il ne vivait que l'instant et c'était ça le plus important.

[ Désangagement de Talphan Et Kaenie, suite => Là-haut]

Contenu sponsorisé

» [FA] Le destin ne frappe qu'une seule fois [ intrigue / Jaered, Cimber ] (annulé)
» [DP] Le destin frappe à la porte une seule et unique fois (Ashelia) (fini)
» [Terminé][DA 155] L'or attire les regards, surtout ceux des voleurs [Talphan]
» [Flasback FE 133] Le destin fait parfois bien les choses (Solo) [Terminé]
» [FH] Nouvelle requête (terminé)

[DA] Te rencontre une nouvelle fois, est ce le destin ? (pv Talphan)[Terminé]

[DA] Te rencontre une nouvelle fois, est ce le destin ? (pv Talphan)[Terminé]

Sujets similaires

Sujets similaires