[FH] Ca faisait longtemps ![PV Jehan] (fini)

Flowène soupira d'aise. Tamawa était une cité si différente de Muria !
Le soleil brûlant d'été réchauffait les rues. L'Elfe avait très chaud, mais elle s'en fichait. Ca lui faisait du bien de sortir un peu de la cité Amazone. Bien sûr, elle grimaçait à chaque fois qu'un homme l'approchait d'un peu trop près, et elle portait la main à la garde de Saphir qui dépassait de son fourreau. Mais elle se savait protégée. Elle pouvait toujours se transformer d'ailleurs. Bon, une panthère c'était pas discret discret, mais elle pouvait s'enfuir sous sa forme de colombe et de salamandre.
Elle pouvait profiter de son voyage tranquille. Après tout, elle avait pris des jours de congés au Bar Bu, et avait prévenu Kiera qu'elle partait quelques jours. Elle faisait en quelque sortes son boulot de Sentinelle. Elle protégeait Muria... Hors de Muria... Non, elle n'avait pas réellement d'excuses, elle voulait juste prendre quelques jours pour elle.
Alors, elle était partie sur sa fidèle Destinée, avec Avalanche et Perce-Neige, évidemment. Et Flowène n'était pas déçue.

La journée était chaude, mais beaucoup de gens faisaient leurs courses dans la rue marchande de Tamawa. Les étals étaient nombreux, les marchands heureux, les acheteurs prenaient leur temps. L'ambiance était à la fête, et pourtant, aucune était prévue le soir (enfin, pas à la connaissance de l'Elfe !). La belle avait laissé son cheval à l'entrée de la cité, et marchait tranquillement, accompagnée de ses deux bestioles. Avalanche créait parfois un mouvement de recul chez ceux qui la voyaient, mais comme elle ne montrait aucun signe d'agressivité, ils finissaient par se calmer. Puis, c'était un avantage : personne n'osait trop s'approcher de la belle, même les hommes. Ce qui ne lui déplaisait pas. Elle sourit en pensant qu'à Muria, Avalanche ne suscitait pas autant de remue-ménage. Tout le monde connaissait l'animal de prédilection de la princesse Eléa (et de Jelenna, vu qu'elle se trimbalait parfois avec les loups de sa soeur), et cette bête n'était pas vue comme un animal dangereux, tant qu'on ne s'en prenait pas à leur maître. Bon, certains ne quittaient pas la louve de vue, mais pas au point d'en avoir réellement peur.
Flowène regarda derrière elle quand une marchande l'interpela. Et c'était pour ça d'ailleurs, qu'elle percuta quelqu'un, sans même s'en rendre compte.

« Oups, excusez-moi je suis désolée... »

Sa journée venait brusquement de changer de côté. Car la personne qu'elle avait percuté était un homme. Elle était à moins d'un mètre d'un homme.
Flowène grimaça et fut soudain saisie de frissons. Elle n'avait jamais été aussi proche d'un homme (à part son père) depuis.. Un bon bout de temps !
Sentant la détresse de sa maîtresse, Avalanche grogna et montra les crocs face à l'inconnu. Quant à Flowène, elle recula d'un pas et balbutia :

« Je... Excusez... »

Paralysée, autant qu'étonnée, elle secoua la tête pour se reprendre et lança un sourire gêné à celui qu'elle avait bousculé...

J'avais décidé de quitter Erathia pour visiter le monde en compagnie de mon loup Fantôme, et c'est ainsi que je me suis retrouvé à Tamawa. Même si Erathia et Tamawa se situaient sur le même continent, le climat avait changé entre les deux. Le soleil frappait assez rude, et les rues étaient chaudes.
Les gens dans la rue, semblaient tous êtres en vacances, les clients avançaient d'étals en étals, les gens riaient tous, marchands,acheteurs,femmes, enfants, hommes. L'ambiance était forte festive, je me demandais si il y aurait une fête ce soir.
Les gens semblaient être un peu gênés, mais pas terrifiés par le loup, comme si d'autres bêtes étaient déjà présentes.
Je marchais tranquillement, profitant du calme et du temps, quand tout à coup quelque chose, ou quelqu'un plutôt, quelqu'une même me percutas. C'était une jeune femme, une jeune elfe en fait, aux oreilles pointues, une taille fine, une bouche en bouton de rose , un nez fin, des cheveux longs et bleus, mais surtout ses yeux, d'un bleu étrange, indéfini, ils donnaient envie de se plonger dedans. Une jeune elfe, quasi parfaite, et c'est sa beauté qui m'avait caché la vue de ses deux animaux : une chouette blanche aux yeux bleus, et une louve blanche également, comme Fantôme, mais aux yeux verts ; cette rencontre allait peut être intéressante, j'avais d'ailleurs remarqué que les deux loups se faisaient face Fantôme silencieux, mais le poil dressé, et la louve grognant, mais sans bougeaient, semblant attendre quelque chose de leurs maîtres, moi et l'elfe.
Voyant, que l'elfe semblait apeurée et gêné, je décidais de la rassurer :

«Ce n'est rien, rassurez vous, j'aurais dû regarder devant moi, mais l'activité de cette cité m'attirait le regard. C'est une belle bête que vous avait là, la louve je veux dire. Au fait, moi c'est Jehan. Enchanté ma dame» ; dis-je en souriant et en lui tendant la main.

Non, Flowène n'aimait pas cet homme. Elle voyait bien qu'il l'avait regardée. Pas survolée, regardée. Pas comme un pervers, évidemment. Mais c'était déjà assez pour que l'Elfe se sente encore moins à l'aise. Elle détestait qu'on effleure sa silhouette des yeux, elle détestait croiser le regard de quelqu'un, elle détestait converser avec des hommes... Pourquoi était-elle amazone sinon ? Les Soumis se tenaient tranquilles à Muria. Et celui qui tentait quoique se soit était mis à mort. Un lieu parfait.
Pourquoi était-elle venue à Tamawa ?!
L'Elfe regarda le loup de l'inconnu, silencieux, mais qui avait le poil dressé. Ce qui, visiblement, ne plaisait pas du tout à Avalanche, car elle était tendue à se rompre, et ses poils dressés et ses crocs découverts n'avaient rien de sympathiques. Quant à Perce-Neige, ses plumes s'ébouriffaient, et son bec claquait, menaçant. Mais Flowène ne voulait pas qu'elles attaquent. Elle ne voulait pas avoir des ennuis. Autant les éviter au maximum. Mais si cet abruti attaquait...

«Ce n'est rien, rassurez vous, j'aurais dû regarder devant moi, mais l'activité de cette cité m'attirait le regard. C'est une belle bête que vous avait là, la louve je veux dire. Au fait, moi c'est Jehan. Enchanté ma dame. »

Apparemment, il ne comptait pas attaquer de suite. Il semblait même plutôt normal, sympathique... Et il appréciait Avalanche...
Flowène ne savait pas vraiment comment réagir, mais elle posa la main sur la garde de Saphir. Juste au cas où.

« Merci pour... Avalanche. Je m'appelle Flowène. »

Pas question de baisser sa garde.

« Votre loup n'est pas mal non plus. Mais je ne pense pas qu'Avalanche ait l'air de l'apprécier. Elle très protectrice vous savez, elle n'aime pas trop que quelqu'un empiète sur son territoire... »

Peut-être Jehan comprendrait-il le message. La louve blanche ne permettrait pas qu'il ne s'aventure trop loin. Qu'il fasse une réflexion ou qu'il ne s'attaque à elle. Elle la défendrait. Et il risquait de ne pas sortir vainqueur de ce combat.
Flowène faillit sourire. Avalanche était comme ça depuis qu'elle l'avait sauvée. Depuis qu'elle l'avait trouvé dans la forêt, avant de la soigner, de s'occuper d'elle. La louve n'avait jamais réussi à s'éloigner de celle qui était peu à peu devenue sa maîtresse. D'une certaine façon. La louve était dans le genre indépendante, et n'obéissait pas aux ordres. Et pour cause, l'Elfe ne lui en donnait jamais ! Elle n'en n'avait pas besoin. Avalanche comprenait toujours ce qu'elle attendait d'elle. Pas besoin d'insister. Et elle avait une réactions presque maternelle, même si elle ne lui avait jamais enseigné. C'était comme si elle connaissait le passé de sa maîtresse, et voulait l'en protéger.
Plusieurs fois, Flowène s'était questionnée sur le fait que sa chère louve avait eu des petits. Car cet instinct ne pouvait pas venir de nulle part. Beaucoup de femelles avaient des petits très tôt, et Avalanche était certes jeune, mais bien assez vieille pour être mère. L'Elfe l'avait-elle arraché à son foyer ? C'était parfois ce qu'elle pensait, et elle culpabilisait parfois à cause de ça...
Mais quand elle voyait à quel point Avalanche lui était dévouée, elle était rassurée.

« Comment s'appelle-t-il ? Votre loup je veux dire. »

Le temps passe et jamais ne s'arrête.

Le changement de saison s'annonce et bientôt, le doux soleil qui réchauffait ce monde laissera place aux brunes couleurs de l'automne. La vie flétrira et s'endormira petit à petit et doucement, la nature entamera son répit, bien lovée dans son cocon de sommeil. Dans ce décor que le temps semble vouloir figer, le moment est venu de s'éclipser, de laisser la nature reprendre ses droits et le cours des choses se faire.

[Désengagés : Jehan, Flowène]

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