[FE] Et la lumière fut [Spectacle Troupe] (terminé)

Erathia la Disparue. Erathia l’Oubliée.
Erathia la Belle. Erathia la Lumineuse.

La nuit recouvre l’assemblée de son manteau noir étoilé. Les conversations vont bon train tandis que la scène au centre de l’attention reste désespérément vide.

Quatre ans se sont écoulés. Quatre ans de voyages, de rencontres, de découvertes. Quatre ans de deuil, de reconstruction, d’entraide. Quatre ans c’est si peu. Si peu, et pourtant Erathia n’est plus rien de ce qu’elle était il y a quatre ans. Le jour et la nuit.

La Troupe n’avait pas remis les pieds dans la Lumineuse depuis la Bataille des Rois. Alors encerclée par une armée de morts-vivants, la cité leur avait paru pour le moins hostile. Rien à voir avec ce qui les attendait quand ils arrivèrent à Erathia. S’il est vrai que la neutralité de la Cité attirait les hors-la-loi, il était tout de même magique de croiser Elfes, Cydiens, Astorgs, Nuas et Almers dans un même lieu. Magique et réconfortant. La Troupe prônait la tolérance et voir que la cohabitation tenait le coup à l’échelle d’une Cité lui fit le plus grand des plaisirs.

C’est donc le cœur léger que les Saltimbanques s’étaient rassemblés sur l’immense place du marché erathien. Une scène de bois sombre, bien plus longue que large, occupait une bonne partie de l’esplanade tandis que des gradins avaient été montés, formant un demi-cercle autour du plateau. Plusieurs centaines de personnes pourraient ainsi assister à ce qui allait se dérouler.

Le traditionnel Spectacle des Saltimbanques !

La nuit recouvre l’assemblée de son manteau noir étoilé. Les conversations s’apaisent peu à peu. A l’aide d’un ingénieux assemblage de bougies et de miroirs, une tâche de lumière vient éclairer le centre de la scène.

La nuit recouvre l’assemblée de son manteau noir étoilé. Les conversations se taisent. Une silhouette occupe désormais le halo de lumière.

[Participants : Cimber (PNJ), Siobhan, Cimber, Jillian, Eléa, Abigaia.
Si vous souhaitez vous inscrire et jouer un Saltimbanque d'un jour rendez-vous ici.
Rappel : les joueurs peuvent jouer des spectateurs et poster durant le spectacle.]

Tout se jouait maintenant, le grand jet de lumière, et voilà que Cimber se tenait sur la scène, immobile, sa harpe à ses côtés. Il avait enfilé, encore une fois sans broncher, les vêtements qu'on lui avait proposé, qu'il trouvait sois dit en passant de plus en plus ridicules à chaque fois. Il ressemblais à un prince, un espèce de noble ou un truc comme ca. Peu importais, il sentait maintenant les regards d'un nombre incalculable de personnes... C'était oppressant, écrasant même. Se connaissant lui même, il n'aurait pas pu bouger un muscle il y à quelques années. Mais maintenant, c'était different. Il se sentait vivant, et il allait jouer. Jouer comme jamais.

Et ainsi, alors que tout sons avaient laissés place à un silence de marbre, il commenca. Doucement... Un petit son délicat mais ô combien portant atteignant l'oreil de tous. Un deuxième... Troisième, et il commenca à accelérer. Et alors que la mélodie commencait, Anastasia fit son entrée, vêtue d'une longue robe blanche, ses cheveux blonds plus ou moins longs attachés en un chignon qui lui donnait une certaine grâce. Elle addressa un sourire bref à l'harpiste, accompagné d'un clin d'oeil, et commenca.

-

''Au fond d'un désespoir qui n'est pas le miens,

Enfouie dans les ténèbres,

Je me dévoue au chant et à la prière,

Me promettant ne jamais plus regarder derrière''

Il commenca, et cette fois-ci, pour de vrai. Ces doigts glissaient parfaitement sur les cordes, les faisant vibrer avec un son qui se mélangeait merveilleusement avec celui des autres, car à la vitesse qu'il allait, il n'y avait plus un seul espace de silence entre chaque son. Il commencait déjà à avoir mal au doigt, ce qui était bon signe: il s'appliquait. Il garda un léger sourire alors qu'il faisait danser ses doigts sur les cordes, et qu'Anastasia continuait.

-

''Sans savoir pourquoi,

Je m'élance dans une histoire qui n'est pas la mienne,

Une chanson pour la lumière,
Une chanson pour le soleil,

Une voix si familière me caresse,
Reste avec moi,

Des mains froides me sont tendues,

Mais je n'arrive pas à les saisir.
Reste avec moi pour l'éternité.''

Il avait commencé à chanter avec elle. Il ne faisait cependant que murmurer alors qu'elle chantait, donnant un air des plus mystiques à cette chanson. Et il commenca un long solo, qui lui chauffait les doigts au plus haut point. Cependant, il ne lâchait pas, il pincait les cordes avec assuiditée alors qu'un torrent de son s'échapait du cadre argenté de son instrument, émerveillant les spectateurs. Il faut dire que la voix juste et aigue, sans parler de la portée de celle-ci, d'Anastasia les laissait bouche bés. Mais un autre grand défis l'attendait, le prochain couplet... Il allait le chanter seul. Il esperait que sa voix serait assez portante, et peu tremblotante comme elle semblait malheureusement l'être habituellement. Voilà, le solo terminé, il commenca.

-

Voyagant à travers le monde,

Je recherche désesperément les jours perdus sans toi,

Car si tel est mon destin,

J'illuminerai tout les recoins les plus sombres.

Si mon souhait ne t'atteint pas,

Si même ma voix est absorbée par le silence,

Je m'assurerai de la chaleur de tes mains, avec la froideur des mienne.

Bat-toi!
Je le ferai.

Le reste de la chanson comportais principalement un solo de harpe qui venait puiser dans les dernières forces de Cimber. Les cordes prenaient des teintes orangées alors que de légères entailles c'étaient faites au bout de ses doigts rougis. Mais il n'arrêtait pas, il ne restait qu'un dernier couplet à faire, et la foules semblait boire leurs paroles. Ca lui faisait plaisir. Si ils appréciaient, il appréciait aussi. Il se demanda soudainement ce qu'en pensait Jillian. Était-elle impressionnée? Il l'espérait. Il avait la meneuse de la troupe en grande admiration depuis longtemps déjà, et un simple 'bien joué' de sa part pouvait l'enflammer! Mais... Il devait garder sa concentration.

-

''Je chante pour défendre la lumière,
Je combat pour éffacer les ténèbres,
Pour que tu puisse sourire à nouveau,
Je t'ai entendu pleurer encore une fois,
Une chanson d'espoir pour illuminer le future,
Une bataille pour enterrer cette noirceur qui me semble infinie,
Donnant ma vie pour y arriver,
Ta voix émanant du plus profond de ce nuage de tourments,
Je chanterai jusqu'à la mort
Je combattrai jusqu'à la mort''

Et puis silence. La harpe s'arrêta, leurs voix aussi. Ils avaient reussi. Les deux soufflaient comme jamais, mais ils avaient reussi leur spectacle. Il se tinrent par la main et saluèrent la foule, qui commenca à les acclamer. Leurs efforts n'étaient pas vains, car la foule semblait avoir adorer. Applaudissement et cris accompagnés de sifflement. Il sourirent une dernière fois et, emmenant la harpe de l'elfe, ils quittèrent la scène. Dans les coulisses, ils eurent droit à des applaudissement de la part de tout le monde. C'est ce qui lui fit le plus chaud au coeur; voir son talent reconnu parmis ses collègues. Maintenat... C'était au tour de quelqun d'autre, d'en mettre plein la vue.

Saltimbanque d'un jour de Coralynn :
Nom : Hélio (et son frère Erwan)
Compétences : Manipulation de la nature et du feu, Illusion

***

Hélio respira un grand coup. Les applaudissements nourris qu’on entendait jusque dans les coulisses étaient le signal, c’était à son tour de monter sur scène. D’un geste, il fit signe aux régisseurs de souffler les bougis du mécanisme d’éclairage de la scène, d’un autre il appela son très jeune frère Erwan, catalyseur de son état, à venir le rejoindre. Serré contre lui tandis qu’il lui tenait la main, sa présence était réellement réconfortante et chassait un peu le trac qui l’envahissait.

Puis il revêtit son costume de scène : une immense cape de voyage noire qui tombait jusqu’au sol, assez large pour qu’on ne remarque pas ou à peine la présence de son frère à ses cotés. Puis il rabattit la capuche de telle sorte qu’on ne distingue plus son visage ou presque.
Dans les coulisses, Cimber et Anasthasia venaient de refaire leur apparition. On écarta le rideau afin qu’il puisse passer. Le silence de la scène l’appelait, inexorablement ; il sourit en allant à sa rencontre.

***

Au centre de la scène muette, sept bougies disposées en cercles dont les lueurs vacillantes peinent à lutter contre les ténèbres. Hélio se tiens sur le coté, Silencieuse silhouette toute de noir drapée, presqu’invisible dans la nuit. Le sol gris, le ciel étoilé et les lunes, rien d’autre.

Et soudain une voix qui s’élève de partout à la fois. Illusion.

« Au commencement était le ciel. Sombre, immense, vide.
Et la terre, plate, nue et aride. »

Alors qu’il parlait s’éteignirent les étoiles, tandis que le public sombrait dans l’illusion du noir.
Et la voix continuait :

« Un monde nouveau comme tous les autres,
Qu’aucun esprit divin n’avait encore trouvé,
Qui attendait qu’on vienne le façonner. »

Une pause. Quelques instants, mais dans le silence et l’obscurité, c’était étonnamment pesant.

« Des profondeur du néant surgirent un jour une femme,
Au corps évanescent et composé de flammes.

Azthia, déesse originelle, tel était son nom.
Du moins c’est celui sous lequel nous la connaissons. »

Les bougies soudainement firent grandir leurs flammes, s’entremêlant entre elles comme de longs rubans, prenant la forme d’une femme au corps incandescent.La déesse sous leurs yeux s’animait par le feu, se mouvant gracieusement sur ce nouveau sol, au gré des mouvements qu’Hélio lui insufflait.

« De ses mains et ses pieds, elle façonna le sol :
Aplanissant les vallées, élevant les montagnes et leurs cols,
Creusant jusqu’aux abysses, dessinant le lit des fleuves,
Faisant en sorte qu’y jaillisse une eau claire et neuve… »

Tandis qu’il décrivait la création du monde, Hélio fit trembler le sol, afin que la terre gronde comme en ces temps originels, il teinta son illusion de mouvants reflets aquatiques, tandis que le chant de l’eau laissait entendre sa douce musique. Enfin…

« … Notre monde était sculpté.

Azthia invita la nature à y prendre place. »

Sous les yeux ébahis du public, une multitude de fleur se mirent à pousser à ses pieds, colonisant l’espace en l’espace d’un instant.

« Las… Malgré tout ses efforts, herbes, buissons et fleurs dépérissaient l’un après l’autre, incapable de subsister dans un monde voué à l’obscurité. »

A ces mots, les fleurs se fanèrent aussi vite qu’elles étaient apparues, tandis que la créature de flamme allait de l’une à l’autre, impuissante à faire quoi que ce soit. Le regard triste, elle s’envola finalement.

« Des rivages du ciel, la déesse observait ce qu’elle souhaitait créer se flétrir sous ses yeux atterrés.

De tristesse et de rage, l’échec la fit pleurer.
Ses larmes étaient des escarbilles légères qui s’envolaient dans les cieux,
Piquetant la voute céleste,
Y dessinant des formes élégantes et compliquées.
Et plus Azthia pleurait, plus le ciel scintillait.

Cela dura des heures, des jours, des mois peut-être…
Le temps n’existait pas en ce lointain prélude. »

Et chacun des mots qu’il prononçait détruisait un petit morceau de la chape d’obscurité qui pesait sur l’assemblé, dévoilant peu à peu la beauté des myriades d’étoiles Azthiennes et de leurs constellations.

« Quand Azthia s’apaisa, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir un ciel étincelant d’éclat lumineux.
Voyant ainsi ses vœux exaucés, elle en fut si heureuse qu’elle embrassa la nué,
Laissant sur celle-ci la trace mielleuse et ronde de son baiser.
La première de nos lunes était née. »

Du bout des doigts, la créature de flamme avait envoyé un baiser vers la Lune en question, il volait à présent vers elle comme un délicat papillon avant de se perdre dans le lointain.

« Mais malgré ces lueurs célestes, les plantes peinaient à se développer.
Elles tenaient à peine plus longtemps qu’à l’obscurité avant de renoncer à leur tour et de s’étioler. »

A nouveau, les plantes avaient envahis la scène, la parant de couleurs enchanteresses avant de tomber en poussière une nouvelle fois.

« La colère d’Azthia était grande.
Ainsi donc, ses chères plantes étaient gourmandes ?
Si elle voulait de la lumière, elle allait leur en donner…

Elle trancha ses cheveux, en fit une boulle dorée qu’elle envoya dans les cieux. »

C’était pour Hélio la partie critique du spectacle. Il devait maintenir animé l’Allégorie d’Azthia, former dans le ciel une boule de feu, sans sources aucune pour l’alimenter, tout en augmentant la puissance des flammes présentes de telle sorte que la scène soit vivement éclairée…
Bien sur, il s’aidait de l’illusion, et le pouvoir catalyseur de son frère lui donnait des forces supplémentaires, mais cela restait tout de même extrêmement difficile. Ses jambes tremblait plus que de mesures, sons souffle se faisait sifflant. Silencieux à ses coté, son frère lui serrait la main de toute ses forces essayant autant qu’il pouvait de l’aider.
Le spectacle devait continuer…

« Le nouveau soleil éclairait fort et bien.
Mais il était statique, et pour les plantes du coup, maléfique :
D’abord resplendissantes, elles finissaient desséchées.
Trop de lumière du Soleil les avait littéralement brulées. »

Il ne fit pousser qu’une plante cette fois, économisant ses forces. Un buisson verdoyant qui perdit peu à peu ses feuilles, devient sec et craquant, avant de s’enflammer finalement et de tomber en cendres.

« Azthia désemparée, ne savait plus que faire.
L’alternance fut la seule idée qu’elle trouva pour leur plaire.
S’harnachant au soleil, elle le ramena au sol,
Qu’il fasse le tour de la terre avant de reprendre son envol,
Et chaque jour elle recommençait… »

La tache se facilitait. Les deux créatures enflammées ne faisaient désormais qu’une seule, qu’il faisait disparaitre lorsqu’elle touchait le sol et réapparaître de l’autre coté quelques instants après, mimant l’immuable bal de l’éclaireur du monde et de sa meneuse qui l’entrainait dans cette ronde.

« Enfin, c’était la solution.
Les plantes s’épanouirent, recouvrant les nations.
Et Azthia chaque jour contemple son œuvre
Tandis qu’elle effectue sa quotidienne manœuvre. »

C’était la dernière ligne droite, le bouquet final. Rassemblant ce qui lui restait de forces, il envahit les gradins d’une armée de fleures, lianes et grimpantes qui s’enroulèrent à leur pieds tandis que sur le coté de la scène, phénoménal, grandissait sous leurs yeux un chêne d’une allure ancestrale.

Le public commença à applaudir, croyant la performance finie, Mais Hélio, écartant les bras et soulevant sa cape, tel une chauve-souris, fit taire leur enthousiasme.
Son soleil derrière lui allait finir sa course. Dans l’obscurité il disparaitrait en douce, sans même montrer son visage. Mais il avait encore quelque chose à raconter avant que ne finisse l’illusion de sa journée. Il fallait qu’il tienne… Courage.

« D’autres dieux vinrent ensuite.
Ils créèrent la vie terrestre, aérienne, aquatique,
Et bien entendu l’homme, les elfes et leurs confrères
Qui devinrent peu à peu les maitres sur ces terres.

Et toujours dans le ciel, La Déesse poursuit son travail,
C’est pourquoi nous connaissons ce monde
Sous le nom d’Azthia Sky. »

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