Il y avait un nom que murmuraient les truands à Cydonia. Un seul. « Meian »
Tu devais te demander de quoi il s'agissait sans doutes mais la réponse te fut donner au détour d'une sombre ruelle par un homme que tu venais d'abattre sans scrupule pour t'assurer de prendre sa place. Meian était une vieille boutique ouverte par une antiquaire mais la vieille boutique n'était pas si vieille que cela surtout quand on voyait au final qu'elle servait de lieu de rendez vous aux truands. Certains racontaient qu'au départ de Sora, l'Ombre avait pris sa place. Personne n'en savait plus sur l'Ombre mais tous la craignaient si bien qu'elle n'avait pas à se montrer car quand tel était le cas, ce n'était pas bon signe. On en ressortait pas indemne voire même pas vivant. Alors voilà, tu n'avais pas le choix, si tu voulais assouvir tes désirs de gloire et de pouvoir, il allait te falloir trouver l'Ombre et négocier. Ou la tuer si tu le pouvais …

[ Je te laisse décrire comment tu as coincé ce mec et comment il t'as donné l'information sur l'Ombre, comme on doit aller vite, je passe ce passage ^^ Je te laisse ensuite décrire comment tu es parvenue jusqu'à la boutique. Arrête-toi au moment où tu entres en donnant le code secret (à savoir « ombre parmi les ombres »)
Minimum 20 lignes sans compter les dialogues. ]

« Entre Renard » prononça une voix à peine audible à travers le lourd bois de la porte de la boutique.

La porte n'était même pas fermée, de toute façon, la vieille boutique d'antiquités avait été depuis plusieurs années déjà maintenant laissée à l'abandon. Les gens passaient à côté sans même y faire attention, comme si la mémoire de son passé florissant n'était plus. Une fois dans la pièce, il était évident qu'il valait mieux fermer la porte, ce que tu fis sans hésiter. Il n'y avait malheureusement pas de loquet mais fermer à clé aurait sans doutes fait suspect de toute façon. Personne dans la pièce, à croire qu'un fantôme t'avait parlé quelques minutes plus tôt. Les lieux, plongés dans la pénombre, étaient dignes d'une ancienne boutique d'antiquités. Des bibelots trop lourds pour être transportés trônaient ici et là et l'épaisseur de poussière sur les meubles démontrait que les lieux étaient abandonnés depuis bien trop longtemps.

« Voilà bien longtemps que je ne t'avais pas vu Renard, je ne t'aurais pas reconnu. »

La voix semblait provenir de nul part et de partout tout à la fois. Etrange sentiment que cela mais peu importait n'est-ce-pas ? Il fallait avant toute chose parvenir à comprendre où était la source pour l'attaquer ou discuter. Discuter dans un premier temps, pour gagner du temps peut-être. D'ailleurs, n'était-ce pas ce que ton interlocuteur faisait ?

« Que viens-tu faire ici ? » demanda simplement la voix, « As-tu terminé ta mission ? »

Aïe, ça devenait plus complexe non ? Quelle mission cet idiot pouvait-il bien avoir ? Comptais-tu jouer le bluff ou avouer la vérité ? Telle était la question petite Scarlett. Si tu veux une place dans ce monde, il va falloir trouver la solution !

[ A toi de gagner du temps tout en fouillant la pièce discrètement pour trouver l'Ombre. Arrête-toi quand tu penses l'avoir trouvé. Pose des questions si tu veux, le but est quand même d'en apprendre sur l'Ombre. A toi de voir d'ailleurs si tu joues le Renard ou si tu lui avoues la vérité ^^
Et n'oublie pas, 20 lignes minimum sans compter les dialogues ]

[ Je ne prends pas en compte les éléments (tels que les miroirs) que tu ajoutes dans la pièce tout comme le fait que tu ai allumé la lumière, si je n'ai rien précisé à ce sujet, ce n'est pas pour rien. ]

La pièce semblait petite n'est-ce-pas ? Il était difficile d'imaginer que quelqu'un puisse s'y cacher sans qu'on ne le repère mais en réalité, peut-être cette personne était-elle tout simplement sous ton nez sans que tu ne parviennes à la voir. Là était l'ombre, là était le jeu, elle n'était pas devenue la dirigeante d'un si gros réseau pour rien. Le plus gros réseau de malfaiteurs de la cité était entre ses mains et, bientôt, elle pourrait étendre son influence sur toutes les cites, elle y travaillait du moins. Ombre parmi les ombres, elle était celle qui révolutionnerait le crime. Ce titre se passait de main en main, lorsqu'une ombre tombait, une autre prenait sa place. Beaucoup venaient à elle pour lui voler ce titre et tous repartaient, vivant ou mort selon son bon plaisir.

« Tu es donc celle qui l'a tué, je me disais aussi … » se contenta de répondre la voix.

L'ombre savait tout de tout le monde et, contrairement à celles qui l'avaient précédées, elle avait des atouts incontestables. L'Esprit était l'un d'entre eux aussi, elle était pleinement consciente du fait que tu n'étais pas Renard car elle était liée à chacun de ses truands et les surveillaient de loin, gardant un lien avec eux en permanence. Là était la force de son réseau. Aucun n'en avait conscience mais elle les dominait tous et avait toujours dominé ses adversaires grâce à cela et à d'autres choses également.

« Je ne me montre qu'à ceux qui le méritent » se contenta de répondre la voix à nouveau.

Il était difficile de dire d'où elle venait car lorsque tu pensais qu'elle venait de la droite, ton regard ne s'arrêtait que sur des bibelots et, quand tu pensais l'entendre à gauche, il ne s'arrêtait que sur une étagère de livres ou une table … A en devenir fou, je vous le dis ! La flamme à peine allumée du chandelier disparu aussitôt et, tu avais beau te débattre comme un beau diable pour la rallumer, rien n'y faisait, elle se mourait aussitôt, plongeant la pièce dans une obscurité totale à chaque fois. Visiblement, quelqu'un n'avait pas envie qu'on découvre quoi que ce soit ou préférait l'obscurité … Quoi qu'il en soit, il allait falloir faire avec car sinon, tu repartirais bredouille.

« Tu viens ici sans savoir pourquoi ? Tu t'amuses à ôter la vie à l'un de mes sujets pour le plaisir, mais qui es-tu donc pour te croire permis d'agir de la sorte ? »

La voix était clairement surprise, et franchement, il y avait de quoi. Tous ceux qui venaient à elle savaient ce qui se trafiquaient dans cette boutique et ce qu'on y trouvait alors pourquoi tuer le Renard, demander le code et finalement, poser des questions aussi surprenantes ?

« Je t'écoute, pose tes questions gamine »

A nouveau cette fichue voix qui donne l'impression de venir de partout et en même temps de nulle part. Au moins, tu venais d'apprendre quelque chose, la personne qui te parlait était forcément plus âgée que toi, c'était un bon point mais lui rentrer dans le lard ne semblait pas porter ses fruits. Il allait falloir se la jouer plus subtile pour l'obliger à se montrer.

« Que viens-tu chercher ? » demanda la voix.

Tu avais ton excuse. La vérité ou le mensonge ? Peut-être que d'avouer tes véritables intentions la ferait sortir de sa cachette, à moins au contraire qu'elle ne la force à t'attaquer et, visiblement, elle avait l'avantage des lieux. Qui ne tente rien n'a rien comme on dit mais tu préférais peut-être poser des questions. Apparemment, elle n'avait pas compris que tu ignorais ce qui se passait ici, tu pouvais toujours reformuler les questions et la manipuler pour l’obliger à se montrer ou alors, tu pouvais dire la vérité … Personne ne ferait le choix à ta place, si tu étais là, ce n'était pas par hasard n'est-ce-pas ?

« Seuls les actes amènent de grands changements » se contenta de répondre la voix.

Visiblement, l'Ombre était amusée par tes réponses, son ton le trahissait, à moins qu'elle n'en joua pour t'induire en erreur ? Tu ne pouvais pas le savoir certes mais tout était permis dans ce genre de circonstances et mieux valait rester prudente car tu étais la proie et non le chasseur, pour l'instant du moins. Car l'Ombre parlait certes mais rien dans sa voix comme dans la provenance du son ne pouvait t'indiquer où elle se trouvait. Ombre parmi les ombres, tel était le jeu qu'elle aimait et dont elle raffolait. Tu n'étais que la souris prise au piège et le chat se montrait sadique. Le silence se fit de son côté tandis que tu révélais tes intentions. Etait-ce là encore une partie du jeu pour l'Ombre ou comptait-elle sincèrement garder le silence sans jamais t'interrompre ?

Chaque information que tu donnais, chaque mot qui sortait de ta bouche donnait à cette dernière toutes les raisons de croire que tu n'étais pas bien différente des autres. Ils étaient tous venus à ses pieds, réclamant sa place et tous avaient échoués mais, contrairement à eux, tu avais de l'ambition. Et pas des moindres. Tamawa, si l'Ombre se foutait complètement de savoir pourquoi tu voulais Tamawa et pour qui, force était de constater que l'idée était alléchante. Son commerce commençait à s'étendre vers Silmarie bien que la cité ne recèle que de peu de brigands mais Tamawa était encore un cocon que nul brigand n'avait osé pénétrer du fait de la présence des Templiers.

« Je dirige déjà une cité gamine, cela ne t'a pas effleuré l'esprit ? » riposta-t-elle d'un ton moqueur, « Je dirige seule » ajouta-t-elle avec froideur.

L'Ombre dirigeait en silence, froide, mortelle, elle tuait ceux qui la gênaient, elle achevait ceux qui parlaient trop et se nourrissaient de ceux qui la craignaient. Elle était seule et le demeurait car tel était son destin et c'était avec sagesse qu'elle l'acceptait. Diriger une cité dans l'ombre était son passe-temps, son joujou personnel et elle ne comptait pas le partager.

« Tamawa est une cité neutre, jamais tu ne pourras introduire un assassin là-bas et, quand bien même réussirais-tu, crois-tu vraiment qu'ils te suivront comme une armée bien docile ? »

A nouveau la voix se fit écho, impossible en somme d'en trouver la source.
A nouveau le silence après tes paroles car l'Ombre réfléchissait à ce qu'il se passait. La pénombre dans la pièce ne l'aidait pas non plus à déterminer tes véritables intentions mais un indice plus spirituel l'y aidait suffisamment pour savoir que tu n'avais pas vraiment l'intention de lui donner la place que tu proposais si gentiment. Peu importait, elle ne comptait pas partager l'hégémonie sur cette cité comme sur le reste.

« Je suis l'Ombre qui règne sur cette cités. Les morts n'ont pas besoin de connaître mon nom, les vivants ne connaissent que ma voix. Je n'ai que faire de ton dieu, ici ne règnent que mes ordres et ma loi. » commença-t-elle avant de reprendre, « Je suis le sang dans les ruelles, la peur dans les chaumières, je suis l'assassin, le violeur, le voleur et le brigand. Si tu es venue ici sans savoir qui je suis, c'est que tu ne mérites pas que je réponde à ta demande. Pourquoi échanger mon empire contre quoi. .. des promesses ? »

Une lame se glissa sur ta gorge, froide, tranchante, et laissa un filet de sang sur ton cou lorsqu'elle se retira. Tandis que tu te retournais pour réagir, ton regard ne tombait que sur le vide. La voix reprit :

« Je te propose autre chose. Que dirais-tu de travailler pour moi ? Je dirige la pègre, je suis l'Ombre, pourquoi ne pas être ma silhouette ? Je t'offrirais la gloire tandis que je dirigerais dans l'ombre. Je t'offre ainsi la vie, qu'en dis-tu gamine ? »

Tandis que tu te retournais en direction de la voix, une jeune femme te faisait face. Il était difficile de vraiment la voir du fait de la pénombre mais sa silhouette était trop fine pour être un homme. Sa voix, toujours aussi neutre, ne trahissait rien. Grande, élancée, tout traduisait la puissance chez elle. Tu ne pouvais voir son visage ou encore, discerner réellement ses traits, mais tout trahissait en elle force et souplesse. Il était temps de répondre car si ton ambition dévorante semblait lui plaire, elle n'hésiterait pas une seul instant à te tuer si tu prenais trop de temps.

[ Merci de ne pas manipuler mon PNJ ! Si je jouais normalement, elle t'aurait tué juste après avoir reçu une claque d'autant qu'il est tout à fait illogique de réagir de la sorte quand tu as quelqu'un en face de toi dont tu ne connais pas les pouvoirs. De plus, tu oublies que tu parles à celle qui dirige toute la pègre de Cydonia et que si elle le souhaite, elle peut te tuer à tout moment (j'ai insisté sur ces divers points, sur le fait qu'elle soit illusionniste, annihilateur ou encore, qu'elle ai l'Esprit). Fais attention lors de la prochaine réponse s'il-te-plait et n'hésite pas à poser des questions si tu as un doutes, je suis là pour ça ma grande ! n_n
Normalement, c'est le dernier tour ^^ ]

La jeune femme se tenait là, bien droite face à la jeune élémentaire qui sans doutes devait se lasser de son petit jeu. Cela faisait des années maintenant que beaucoup venaient quémander une place à ses côtés voire pire, venaient prendre sa place. Essayer aurait sans doutes été le terme le plus exact car nul n'avait pu lui prendre ce qu'elle possédait et tous étaient repartis avec un bout en moins. Parfois même pour ne pas dire souvent, l'Ombre n'hésitait pas avant de prendre la vie de ceux qui l'importunaient. Alors pourquoi n'agissait-elle pas ? Peut-être l'ambition débordante et le courage dont faisait preuve la demoiselle en face d'elle l'impressionnaient-elle ? Pas vraiment. En réalité, l'Ombre trouvait cela simplement fort intéressant. La plupart de ceux qui un jour avaient voulu sa place s'étaient contentés de venir l'agresser mais force était de constater que ce n'était pas le cas cette fois-ci. Avec une certaine subtilité, Scarlett s'était jetée dans les griffes du loup mais avait continué à se débattre, à chercher la faille tout en se montrant suffisamment douce pour obtenir ce qu'elle voulait. Voilà un potentiel qui plaisait fortement à notre protagoniste.

Cependant, la jeune femme venait de faire un erreur. Considérait-elle sincèrement que l'Ombre était un rat d'égout ? C'était là une erreur qui aurait fait grimacer l'Ombre elle-même si tant est qu'elle fusse capable de tels sentiments. Cette gamine impétueuse se fourvoyait totalement. Elle n'était pas le rat mais bel et bien le luthiste. Elle était la reine des catacombes, la reine de Cydonia, l'Ombre que le Consul lui-même craignait. Comment croyait-elle que la pègre eut pu survivre sans cela ? Déçue, la jeune Ombre se décida à laisser parler la jeune femme sans dire un mot. Sa colère était enivrante quelque part, et sa peur, qu'elle tentait de cacher derrière ses élans, était d'autant plus exaltante.

« Pauvre enfant, tu es bien stupide. » commença patiemment l'Ombre, « Crois-tu sincèrement que je sois devenue si puissante sans atouts ? Cette cité que tu penses acquise est à mes pieds, le Consul en personne tremble de ne sentir un jour ma lame sur son cou. »

Le silence se fit, lourd, pesant sur cette affirmation. Nul doutes qu'elle ne mentait pas, l'Ombre avait main mise sur tout dans cette cité et ce n'était pas une petite jeune qui allait lui voler tout ce qu'elle avait bâti. Du haut de son empire, elle ne demandait qu'à s'étendre quitte à partager la gloire tant que le pouvoir lui revenait. Cependant, si elle n'aurait pas hésiter à tuer l'imprudent qui se serait permis d'agir de la sorte, l'Ombre n'avait pas encore envie de tuer la jeune femme car au fond, elle s'en doutait, cette dernière pourrait lui être fortement utile.

« Tu n'es rien de plus qu'une gamine venue se vanter de voler un empereur »|i] ajouta-t-elle d'un ton amusé, [/i]« Tu t’égares gamine, comment pourrais-tu abattre le faucon en plein vol quand tes yeux ne sont mêmes pas capables de le voir ? »

Finalement, elle n'était en rien différente des autres. Au contraire, si elle avait su se montrer ambitieuse et raisonnable de prime abord, l'Ombre savait désormais que son cœur n'était que mensonge. Les promesses sonnaient faux et elle ne cherchait que le pouvoir mais fort heureusement, les personnes comme elle étaient souvent les plus faciles à manipuler pour les gens de son acabit.

Les réactions successives de Scarlett ne manquèrent pas de faire sourire la jeune femme jusqu'à ce que sa main s'abatte sur son visage. La colère s'empara de l'Ombre bien que rien n'en fusse visible. Elle n'appréciait pas le ton employait ? Pour qui se prenait cette petite garce à la fin ? Le trône de Tamawa ne lui suffisait donc pas pour vouloir en prime chercher les ennuis là où elle ne trouverait que la faucille ?

« Ici ne règnent que mes ordres et ma loi » répéta-elle pour toute réponse aux diverses questions posées par la jeune femme.

Pourquoi l'Ombre aurait-elle peur d'un dieu quel qu'il soit là où elle donnait la mort d'un claquement de doigt ? Elle ne craignait rien de plus que la mort elle-même et les dieux n'étaient pour elle que pacotilles et superstitions. Que faisaient les dieux de ceux qu'elle envoyait au tombeau ?

« Les dieux ne sont rien en ce monde, ils ne sont que superstitions et rumeurs. Que font les dieux de ceux dont le sang souille les ruelles ? Dans cette cite ne vivent que mes lois jeune fille. »

La jeune femme retira le capuchon qui trônait sur sa tête et laissa apparaître ses traits. Belle, c'était le premier mot qui sautait aux yeux et qui sans doutes, expliquait comment elle avait pu se retrouver là, à diriger un monde d'hommes et de femmes prêtes à tout pour piller et tuer dans le seul but de s'enrichir. De longs cheveux d'un noir d'encre cascadaient le long de ses épaules jusqu'à ses fesses. Ses yeux, l'un bleu saphir et l'autre noisette, scrutaient l'élémentaire sans relâche. Ses traits fins, sa peau légèrement hâlée, lui donnaient un air sauvage et presque intouchable …

« Tu es intéressante gamine, te l'a-t-on déjà dit ? Je suis celle qui règne sur cette cité et je compte étendre mon ombre sur les autres. Tu souhaites le trône de Tamawa, je puis te l'offrir, en échange de quoi, tu me seras fidèle. Ta quête de gloire sera satisfaite à l'image de ma quête de pouvoir. Je serais l'Ombre, tu seras la silhouette, libre de tes mouvements, de ton engeance et du reste, je t'offrirais mes fils et mes filles. Ils t'obéiront. Mais si un jour tu me trahis, ils seront l'arme de ma vengeance. Mon offre te paraît-elle suffisamment alléchante pour satisfaire ta sainte croisade ? »

Un sourire calme et froid se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle ajoutait, tendant la main vers la jeune femme :

« Pourquoi gâcher ton potentiel à croire en un dieu qui ne te sauvera ni de la solitude, ni de la mort ? Tu as de grandes possibilités, tu es ambitieuse, pourquoi gâcher cela aux yeux de ceux qui ne regardent pas le monde ? Viens avec moi, je t'offrirais le monde, il sera ton esclave. »

« Mes intérêts ne te regardent pas, apprends à rester à ta place et tu obtiendras un jour les réponses. Tu sers un dieu qui n'a visiblement que faire de toi mais peu m'importe, si Tamawa tombe, je veux que ce soit pour moi. »

Elle sourit avec avidité, imaginant déjà bien vivement l'ancienne cité neutre entre ses mains. Si Erathia avait certes plus de valeur aux yeux de l'Ombre, Tamawa était suffisamment alléchante pour qu'elle s'en contente dans un premier d'autant qu'au fond, elle avait des intentions beaucoup plus grandes. Depuis quatre années désormais, l'Ombre avait introduit les pièces d'un complexe puzzle dans la Lumineuse et bientôt, elle aurait pour elle cette magnifique cité aux allures fières et à la neutralité dérangeante. Aucun marché noir ne survivait bien longtemps au sein de la cité du Tribunat sans compter que Sora Meian s'y trouvait. Tels étaient les réels objectifs, parmi tant d'autres, de l'Ombre, voler là où l'ancienne meneuse ne savait plus que se débattre, tuer là où elle sauvait des vies, enfermée dans sa bibliothèque. Tamawa était le fief des Templiers de l'Aube, si cette gamine pouvait la prendre en son nom, alors le monde tremblerait de peur sous le poids de son ombre. Tous viendraient en aide aux Templiers et nul ne songerait un seul instant que tout cela n'était que prétexte pour atteindre la belle cité des plaines arides. L'Ombre aurait sa cité et sa vengeance et prouverait au reste d'Azthia qu'elle dominait le monde. En somme, son intérêt était dans la diversion que tu allais lui offrir. Donner du pouvoir pour mieux le reprendre, telle était sa philosophie.

La main de l'élémentaire se posa dans la sienne. Sans doutes n'étais-tu pas en mesure de sentir sa puissance mais en cet instant, elle sut que tu étais redoutable pour les autres, mais un moindre danger pour elle. Tu parlais des dieux, ils l'avaient modelée à leur image, forte, froide, ombre, parfaite. Elle avait la combinaison de pouvoirs parfaite pour survivre en ce monde et le diriger et bientôt, tous le sauraient. Elle était encore une Ombre, mais bientôt, elle reviendrait, et le monde craindrait de son visage à son prénom « Aéléria ».
La jeune femme posa son regard acéré sur la jeune femme que tu étais. Que tu la trahisses faisait partie des hypothèses qu'elle avait envisagé certes mais elle ne craignait pas grande chose à prendre ce risque. En effet, elle avait une armée de truands qui la craignaient et lui appartenaient et toi, tu n'avais rien. Pourquoi t'avoir choisi ? Parce qu'elle te savait suffisamment enfermée dans ta folie et dans ta quête divine pour comprendre que tu ferais tout pour ton « dieu ». Elle avait besoin de quelqu'un prêt à tout et capable de réaliser ses projets tandis qu'elle resterait dans l'ombre, tirant les ficelles. Ainsi, si tu te faisais prendre, elle aurait toujours le temps de trouver quelqu'un d'autre bien entendu et si tu réussissais, tu ne réussirais qu'en son nom et une fois le pouvoir entre ses mains, elle aviserait. Les idées avaient une force, celle de mourir pour elles et voilà ce sur quoi l'Ombre comptait bien jouer.

« Je t'offrirais la gloire n'ai crainte mais si tu t'égares enfant, je te tuerais. »

Et sur ces quelques mots, l'Ombre disparut de ton champs de vision. Elle n'avait jamais été là, en réalité, tout ceci n'avait été qu'une vaste illusion à partir de l'instant où elle t'avait coupée, mais peu importait désormais. Elle n'était plus là, seule l'écho de votre pacte demeurait présent. Aéléria était en marche vers le pouvoir, elle ferait bientôt de ce monde son esclave mais pour l'heure, tu étais son corps. Pour l'heure, c'était toi, Scarlett, qui étais en marche vers la gloire.
Le lendemain, un homme vint te trouver, envoyé selon ses dires par l'Ombre en personne. L'aventure commençait donc !

[ Désengagée ]