Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)

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[Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)
   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyLun 13 Aoû - 1:49

Deux jours de voyage m’attendent de Storghein à Cydonia. Après une bonne nuit de repos et un moment charnel avec Siana, je suis d’aplomb pour supporter ce trajet. Nous resterons amis : c’est une femme attendrissante que j’ai rencontrée et qui m’a donné une bonne image des astorgs. Je sais que j’aurai plus de problèmes à me faire comprendre dans cette nouvelle cité car la majorité des habitants parlent cydien, langue que je n’ai encore jamais entendue. J’ai cependant bien saisi que les habitants des montagnes n’aiment pas du tout ce peuple... j’espère ne pas développer d’aversion envers eu. Mais je ne pense pas car je suis curieux de comprendre leur culture apparemment différente. Aux dires des astorgs, même s’ils étaient péjoratifs, j’ai même eu l’impression que leur façon de vivre et de se comporter ressemblait à ceux de mon peuple tout en étant tout de même éloignés de notre mode de vie. Nous verrons bien.

Le voyage se passe bien, Yakuru préfère largement les plaines aux montagnes. Cette « affinité » se ressent car ce n’est qu’au bout d’un jour et demi que j’arrive à proximité de Cydonia, au petit matin. Du haut d’une colline, je contemple cette ville et décide, sur un coup de tête, de camper ici. Je n’ai pas dormi depuis un moment et m’assoupir quelques heures me fera le plus grand bien. Ainsi, mon énergie sera préservée pour visiter la ville plus tard dans la journée. Je nourris Yakuru et mange à mon tour quelque chose avant de m’installer à même le seul, mon compagnon de voyage restant à proximité pour veiller sur moi. Je rêve alors d’une rencontre hasardeuse comme la précédente. Peut-être aussi une belle jeune femme, qui sait ?

Je me réveille quelques heures plus tard, bien reposé. Yakuru me caresse le visage de son museau et je souris. J’aime vraiment cet animal et j’ai tendance à dire que quelque chose nous lie, qu’on peut facilement se comprendre même si nous ne parlons pas le même langage. Sûrement aurai-je le même sentiment avec les femmes de cette cité. Je me reprends mentalement de penser à des choses si indécente... suis-je donc si obsédé ? Akemi me donnerai des coups pour cela. Pour éviter de penser trop longtemps à ma si chère sœur, je me lève tranquillement, mange encore quelques fruits secs et me décide à gagner la ville, sans monter mon cheval. Les températures sont agréables, ici, malgré la saison imposant quelques débuts de fraîcheur.

C’est alors que j’aperçois un groupement de personnes au loin. Sans m’approcher immédiatement, je constate qu’une femme aux cheveux foncés discute avec plusieurs hommes. Peut-être est-ce un groupe de voyageurs ? Cependant, en m’approchant encore, je peux voir que les hommes sont plutôt menaçants envers la potentielle cydienne (ce peuple est doté de cheveux et d’yeux foncés, comme les nôtres) et qu’ils ne tardent pas à l’encercler. Je peux deviner quelle sait se battre vu la façon dont elle se tient mais, par curiosité, je m’approche tout de même. Ils sont apparemment trop occupés à lui chercher des ennuis qu’ils ne me voient pas prêt à intervenir, si souci plus important il y a. Et cela ne tarde pas à arriver puisque l’un des gars profite d’une ouverture pour dégainer son arme et l’attaquer par derrière.

Trop loin pour agir au corps à corps, je projette rapidement une ligne de flamme jusqu’à ses pieds, qui ne tardent pas à prendre feu. Il s’agite, crie et commence à vouloir éteindre les flammes. J’approche donc en courant, profitant de la fumée pour dissimuler mon arrivée vers ce même homme ; puis je dégaine ma plus courte lame et le transperce en plein ventre. Je retire mon wakisashi et le pousse sur le sol, prêt à affronter le reste du groupe. Il en reste quatre... mais à deux, ça peut tout à fait être faisable. En me retournant, je peux observer rapidement la demoiselle : mon étonnement est au plus haut lorsque je m’aperçois qu’il s’agit d’une Jinmen. Et probablement même d’une Samouraï puisqu’elle possède elle aussi deux sabres.


- Pardonne-moi, camarade, je me suis permis d’intervenir car tu semblais en difficulté, dis-je rapidement mais poliment pour éviter de la froisser. Saches que cela fait un bon moment que je n’ai pas combattu aux côtés d’un des miens ; ça serait donc un honneur pour moi de le faire aujourd’hui.

N’attendant pas vraiment de réponse de sa part, je me concentre sur le combat. Les hommes semblent énervés de ne pas comprendre ce que nous disons... De mon côté, je suis impatient de contempler les prouesses de ma confrère.


Dernière édition par Katsuya le Lun 20 Aoû - 1:56, édité 1 fois
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Re: [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)
   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyLun 13 Aoû - 8:27

Ras-le-bol.
C’était la sensation qui m’envahissait ces derniers jours. Depuis cet incident dans la taverne avec la princesse Ayane, le groupuscule de voyous que nous avions corrigé m’avait prise pour cible, peut être était-ce la même chose du côté de la princesse, je n’en avais aucune idée mais j’en avais froid dans le dos en y pensant. Luné était certes une bonne combattante, elle n’en était pas moins légèrement maladroite si je pouvais me permettre cet euphémisme. J’espérais avoir été la seule prise pour cible, après les récents évènements, je pense que c’était probable, la dernière fois que j’avais eu affaire avec ces gens, j’avais fait la rencontre de cette jeune cydienne qui avait foncé tête baissée dans le combat sans crier gare. Cette rencontre avait été particulièrement brutale et mes agresseurs du moment l’avaient amèrement regretté. Et aujourd’hui, ils recommençaient, mais que cherchaient-ils ? Si ils tenaient vraiment à me tuer, ils m’attaqueraient de nuit, au moment où j’étais assoupie et plus vulnérable, mais pourquoi attendre que je sois armée et en plein forme pour revenir ? Quelles étaient leurs véritables intentions ? Enfin je n’avais pas le temps de leur demander, les cinq autres gaillards qui m’encerclaient ne prononçaient pas le moindre mot, l’un d’entre eux avait une tête familière, il tremblotait légèrement et ne faisait pas vraiment le fier étant donné la raclé qu’il avait pris de Rosa près de la rivière et le fait qu’il m’ait vu étaler misérablement son chef de groupe. Une odeur de brûlé envahit alors mes narines et l’homme qui se tenait derrière moi, visiblement prêt à m’attaquer par surprise venait de reculer, son pied ayant pris feu. L’action se passa en un éclair, la fumée masquant l’arrivée d’un nouveau protagoniste. L’homme qui s’agitait et tentais d’éteindre le feu se tût soudainement dans un gloussement caractéristique d’un type qui viens de se faire pourfendre par une lame. La fumée laissa apparaitre un Jinmen, armé d’un wakisashi assez court et un autre rengainé, plus long, presque le double de taille si j’en juge à l’œil nu. Le voyou était à terre et semblait en bien piteux état, peut être était-il mort, après tout cela ne m’importait guère. Le mystérieux, et beau, jinmen m’adressa alors quelques mots avant de se replacer directement en posture de combat.


« - Pardonne-moi, camarade, je me suis permis d’intervenir car tu semblais en difficulté. Saches que cela fait un bon moment que je n’ai pas combattu aux côtés d’un des miens ; ça serait donc un honneur pour moi de le faire aujourd’hui. »

Décidément, j’aurai vraiment tout vu dans ce continent, je venais de croiser consécutivement une princesse jinmen, une mage de bataille cydienne et maintenant, un samouraï ?
Enfin, je ne pouvais refuser son aide, d’une part parce que je serais probablement en très fâcheuse posture si il n’avait pas agi, de l’autre parce que je n’avais aucunement le droit de lui refuser ce qu’il considérait comme un honneur. C’était un point que nous partagions tout les deux, l’honneur. Et peut être aussi le combat à deux armes, j’avais peine à croire que sa deuxième arme soit une décoration. Tout le reste semblait nous différencier, il était un homme, moi une femme, il était vraisemblablement du clan de la salamandre, si j’en jugeais par la couleur de ses vêtements qui étaient caractéristique. Je continuais de faire face à mes adversaires tout en lui répondant dans notre langue natale.


« - Il est rare de voire une salamandre et une licorne batailler côte à côte. Ce sera également un honneur pour moi. »

Il m’avait tutoyé, j’aurai très bien pu faire de même mais j’avais répondu tout naturellement, mes manières nobles ne me quittaient pas, je ne tutoyais personne si ce n’est les personnes avec qui je suis très proche u que je connais depuis des années, des personnes telles que Ryudo, l’homme qui travaillait au service de ma famille depuis bien avant ma naissance, ou encore mes frères, avant qu’ils ne disparaissent. C’est là que je me rendis compte que la noblesse dont je suis issue n’est en rien enviable, certes nous avions des possessions qui feraient pâlir certains riches marchands qui avaient sué pendant des années pour en obtenir ne serait-ce que la moitié, mais peu de gens pouvaient comprendre l’importance et le sérieux de l’éducation au sein d’une famille noble d’Oyashima. En outre, je ne comprenais moi-même pas l’intensité de l’éducation au sein de la famille impériale, je pouvais l’imaginer sous toutes formes mais il m’était difficile d’en avoir une idée claire. Et ce beau jeune homme, avait il connu l’éducation d’une famille de basse-noblesse, ou plutôt de haute-noblesse ? J’étais curieuse, bien que je n’aie pas le temps de me préoccuper de tels détails. Il restait encore quatre vauriens et j’en avais vraiment marre de devoir perdre du temps pour les corriger, du temps que je perdais pour ma mission. De plus cela faisait déjà deux fois qu’ils me menaçaient de leurs armes, je ne laisserai pas passer cela une nouvelle fois. Je tirai mon katana de son fourreau, la lame siffla doucement sur les rebords de ce dernier avant de dévoiler ses quatre-vingt centimètres d’acier acéré, ne demandant que de la chair à mordre. J’étais résignée à punir cet affront d’une manière bien plus radicale que la précédente fois, c’est pourquoi je dégainai également les cinquante centimètres de métal tranchant qui composait la lame de mon wakisashi encore tout fraichement réparé. Je tenais mon katana droit, pointe de la lame vers le haut, de mon point de vue, la pointe de la lame se trouvais entre les deux yeux de l’homme en face de moi. Je tenais mon wakisashi, lame vers l’arrière, comme un assassin tiendrait sa dague avant de poignarder sa cible, tranchant vers le bas.
Nos adversaires n’avaient probablement pas compris que me laisser dégainer ces deux armes annonçait non seulement que je devenais sérieuse, mais aussi qu’ils allaient surement y rester. Je fis un pas en direction du premier adversaire, il se jeta sur moi, accompagné d’un coéquipier tandis que les deux restants bloquaient la route de mon camarade. Ils n’étaient pas idiots, juste mal organisés. A leur place j’aurai laissé un compagnon bloquer le deuxième samouraï pendant que les trois autres faisaient la fête du premier, mais eux n’étaient pas franchement du genre à réfléchir aussi profondément sur le potentiel déroulement du combat. Enfin, l’homme que je visais brandit un couteau papillon, arme classique pourvue d’une lame de la longueur de son avant-bras. Une arme facile à dissimuler dans une manche, généralement maniée en paire. Il n’en avait sorti qu’un seul, je ne pouvais exclure l’éventualité qu’il en cachait un deuxième mais je ne pouvais me focaliser sur son partenaire qui fonçait sur mon flanc avec une épée de fer partiellement rouillée. Cependant ils n’avançaient qu’imprudemment et je disposais d’assez d’espace pour manœuvrer paisiblement. J’exécutai un pas de côté tout en abaissant ma silhouette qui me permit de passer aisément derrière l’épéiste et de lui trancher l’arrière du cou. Ma lame s’était arrêtée sur la vertèbre, je ne possédais l’élan nécessaire pour faire mieux, mais ce coup net et meurtrier était suffisant pour venir à bout de n’importe quoi. L’homme armé de son couteau était nettement plus agile, il porta un coup à mon bas ventre, que je parvins à esquiver mais il fit de même avec mon habile riposte au katana. Il avait compris qu’avec mes deux armes je possédais une meilleure condition de combat que lui avec son simple couteau, il se dépêcha alors de ramasser l’arme de son coéquipier gisant à présent dans une mare de sang, souillant le sol. Il maniait très bien l’épée, et associé à son couteau il était plutôt difficile à atteindre. Comprenant que je ne le toucherai pas si facilement, je lui lançai mon wakisashi au visage tout en fonçant au travers de sa garde, bloquant l’épée avec la lame de mon katana et attrapant son bras maniant le couteau de mon autre bras, j’étais assez proche de lui pour lui asséner un violent coup de genou dans le plexus solaire. Cette opportunité le fit reculer, il manqua de trébucher sur mon wakisashi arrivé plus loin, toujours au contact, je le martelais de coups de pieds tandis que nos bras étaient toujours en prise et qu’aucun de nous deux ne voulaient céder le moindre centimètre carré à l’autre. L’un de mes coups fit céder un instant la force de ses bras, je arrivai à le désarmer de son couteau que je saisis lors de sa chute pour lui caler entre deux côtes. Dans ma hâte je ressaisis mon wakisashi et passa également dans son dos pendant sa stupeur et lui transperça le cou de ma plus courte lame. L’acier mordant passa au travers de la chair en sectionnant tout, la carotide n’y fit pas exception. Il se vida de son sang en moins d’une minute, une mort radicale et passablement douloureuse bien que rapide. Je m’étais lâché sur le coup, devenant une guerrière parfaitement impitoyable et froide, un parfait instrument de mort que mon seigneur pouvait utiliser à sa guise. Après tout, c’est ce que nous étions, nous autres samouraï, des combattants exécutant les ordres sans discuter. Mais ici, qui avait donné les ordres ? Personne. J’avais laissé libre cours à mon envie de combat et voila que deux hommes étaient morts, je ne pourrais les questionner sur leurs intentions maintenant.
Enfin l’heure n’étais pas à s’imaginer ce que j’aurai du faire ou non, je regardai mon partenaire du moment, il venait de mettre à bas ses deux assaillants également et je pense qu’il n’avais pas eu non plus le moindre problème pour les mettre en pièces. Je retirai mon wakisashi du cou du malheureux, prenant le soin de laver la lame sanglante avant de rengainer ce dernier, ainsi que mon katana immaculé. Mon regard pouvait en dire long sur mon caractère, je pense que mon camarade avait bien compris que je n’avais pas voulu les tuer d’une manière aussi expéditive mais il savait aussi bien que moi que lors d’un combat, on fait passer sa propre survie avant celle de son adversaire. L’instinct combattif qui animait chaque soldat donnait souvent un chemin jonché de cadavres et d’atrocités qu’un civil ne pourrait probablement jamais suivre ni comprendre. C’est un choix que nous avions fait, nous autres samouraï, de nous aventurer sur ce chemin de violence que nous rechignions à utiliser sauf lorsque notre honneur est en jeu. Ce combat n’avait rien d’honorable, mais fort heureusement rien de déshonorable non plus, après tout ils étaient cinq contre deux, et tout le monde était armé et parfaitement conscient que l’utilisation d’une arme pouvait faucher la vie de quelqu’un. Je n’étais pas fière du déroulement du combat, mais je ne pouvais mourir aujourd’hui, j’avais une mission importante à remplir et je préférai tuer quelques voyous que de faillir à mon devoir envers mon seigneur. Un concept que ce mystérieux samouraï aurait très facilement pu comprendre également, du moins je le pensais.
D’ailleurs j’étais tellement absorbée dans mon combat que je n’avais vu le déroulement du sien. Mais lui, avait il assisté à cette triste scène ? J’espérais qu’il ne me juge pas trop vite à ma façon de traiter mes adversaires, il ne savait pas que ces derniers me traquaient. De plus ma mission me confiait carte blanche, je devais simplement ramener ma cible, vive de préférence, afin qu’elle soit jugée, mais morte était aussi une option que je ne pouvais exclure. Cette dernière option était pourtant la plus évidente, je connais peu de déserteurs qui accepteraient de se laisser juger pour finir condamné à mort tandis qu’un combat singulier était bien plus facile à remporter. Enfin bref, je ne voulais m’imaginer toute les solutions possibles, je me devais pour l’instant de remercier ce bel inconnu qui m’avait porté secours.
En y regardant de plus près, il ressemblait presque à mon frère, il était distingué, beau garçon, son regard était intense et envoutant. Il avait tout pour plaire aux femmes, son charme était indiscutable. Je m’inclinai face à lui, en guise de salutations tardives et aussi de remerciements. Je ne savais quoi dire, après une telle scène de violence j’avais peur de sa réaction et c’était normal, les salamandres étaient réputés pour leur habilité au langage, je ne pourrais le persuader facilement, il devait être facile pour lui de comprendre les intentions d’une personne lorsqu’elle s’exprimait. D’ailleurs je devais également faire attention à ses mots, si il était un beau parleur je devais mesurer la quantité d’informations que je divulguais, après tout il m’avait peut être aidée dans l’unique but de m’approcher. Je ne cédais pas à la paranoïa, mais notre pays était en crise depuis la mort de l’impératrice et la disparition des deux héritières principales, une bataille pour la succession allait s’engager lors de la mort de l’empereur, tous voudraient sa part du gâteau, c’était classique et inéluctable. Dans la logique des choses, si la disparition des princesses était liée avec la mort de l’impératrice, en partant du principe que cela soit un complot, celui ou celle qui tirait les ficelles s’empresserait de supprimer tout les héritiers qui barrent sa route. Il n’est pas impossible que cette personne fasse suivre les personnes dépêchées à travers le continent pour des missions quelconques. D’ailleurs, était-il envisageable qu’il pense que je sois à la recherche des deux princesses ? A vrai dire, j’aimerai pouvoir les retrouver et les protéger de tout danger imminent et je pense que si cela devait arriver, le prince ne pourrait m’en vouloir d’avoir abandonné temporairement ma mission principale.
Le silence qui s’était installé entre nous deux étant gênant. Du moins pour moi il l’était. Je tâchais de rompre cette quiétude pour engager la conversation maladroitement.


« - M… Merci de votre aide… »

Etrange, je me sentais idiote de manquer autant de confiance en moi, mais c’était la première fois que je rencontrais un samouraï en dehors d’Oyashima et un jeune homme qui plus est. Il m’était difficile d’imagier ce qui lui trottait dans la tête actuellement et cela me perturbais d’un sens.
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Re: [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)
   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyMar 14 Aoû - 5:54

« - Il est rare de voire une salamandre et une licorne batailler côte à côte. Ce sera également un honneur pour moi. »

Ainsi est-elle du Clan de la Licorne. Intéressant. Bien que je sois Samouraï, il m’a été donné peu d’occasions de bouger de clans en clans au sein d’Oyashima. Je sais cependant que celui-ci est très réputé pour le dressage, l’élevage et l’agriculture... je suis donc curieux de voir cette jeune femme combattre pour comparer nos niveaux. Surtout qu’elle semble, comme moi, manier deux sabres dont un katana et un wakisashi. Et l’assurance avec laquelle elle tient ses lames me fait penser qu’elle est probablement douée... très douée. À sa façon de parler, je peux remarquer qu’elle est d’une famille noble et a de bonnes manières. J’en oublie souvent les miennes au premier contact et suis quelqu’un d’assez familier, j’espère ne pas l’avoir offensée. Mais pas le temps de penser à cela qu’un des voyous se jette littéralement vers moi, lame vers l’avant.

Instinctivement, j’utilise ma courte lame pour parer le coup mais j’oublie qu’elle est émoussée depuis un bon moment, maintenant – je me demande d’ailleurs comment elle a pu transpercer la chair de l’inconnu quelques secondes avant. Sous la force de mon adversaire et tordue par mon mouvement pour le repousser, la lame se brise en deux. Je la rengaine rapidement, lance l’éclat, après l’avoir ramassé, dans la direction de l’ennemi pour le distraire et fait à mon tour parler mon deuxième wakisashi ; je n’aurai donc qu’une arme pour ce combat... tant pis. L’homme évite de justesse mon projectile et accoure à nouveau vers moi, pendant que son compagnon tente une attaque vers ma jambe droite. Je prends équilibre sur la pointe de mon pied, fait un tour sur moi-même et écrase la tête du deuxième maintenant à terre avec mon talon. Assommé, il met du temps à se relever : temps que j’utilise en quelques secondes pour combattre de face le premier. Il semble foncer sans réfléchir, à l’instar de mon mode de combat, et sa technique laisse à désirer... peut-être l’épée n’est-elle pas son arme de prédilection ? Alors que je le sens déjà perdre ses forces, je sens aussi son ami ramper vers moi et tenter de m’agripper la jambe à nouveau ; quand comprendra-t-il que cela ne fonctionne pas ? Je tends alors la main dans sa direction et projette une flamme juste devant ses yeux. La chaleur l’aveugle et je fais un demi-tour pour trancher l’épaule de son compagnon, qui brandit hautement son arme vers ma tête. Ce dernier recule et hurle de douleur alors qu’il perd son sang à une vitesse importante.

Voir les gens souffrir ainsi ne m’enchante pas et, bien que je me sois habitué à enlever des vies, ce n’est pas quelque chose que j’aime faire aujourd’hui. Seulement, malgré leur maladresse, ils semblent réellement embêter la jinmen et cela me dérange encore plus que de les charcuter. Je respecte énormément la gente féminine et encore plus lorsqu’elles ont suffisamment de courage et de volonté à s’engager sur la voie du combat. Voilà pourquoi, même si je n’humilierai pas ses hommes en me moquant de leur manque de pratique, je leur enlèverai la vie s’il le faut. Je jette un œil à ma compagnonne du moment et voit qu’elle se débrouille bien ; elle est agile, perfectionniste et maîtrise parfaitement son art. Et je dois bien avouer qu’elle est vraiment très belle. Je retrouve ma concentration grâce au cri de l’adversaire debout, se précipitant vers moi sans son épée, apparemment incapable de la manier à présent. Il a sûrement l’intention de me battre au corps et corps et je sais que l’affrontement va tourner au déloyal. C’est malheureusement son choix : se battre jusqu’au bout avec ce qui lui reste de courage... ou d’obstination.

Il saute et brandit son poing vers ma mâchoire mais je l’intercepte et lui tord le bras tout en le gardant suffisamment à distance pour transpercer son dos de ma lame. Il gémit mais meurs vite et je me hâte de m’occuper du dernier. Il s’est relevé et semble tétanisé ; l’ennemi tremble mais cherche encore à combattre puisqu’il court maladroitement vers moi. Je tourne à nouveau sur moi-même pour l’éviter et l’achève également d’une belle taillade dans le dos. La mort stoppe sa course avant qu’il ne puisse se retourner et je ferme les yeux quelques secondes, pensant qu’ils ont malgré tout honoré leurs intérêts comme il le fallait.

Après avoir délicatement nettoyé ma plus grande lame, je me retourne alors sur la belle inconnue que je viens d’aider et me rapproche légèrement d’elle. En premier lieu, elle ne dit rien et s’incline pour me remercier. Je suis tout de même étonné de tant de politesse car nous sommes du même rang. Cependant, après son timide merci de vive voix, je réponds à ses gestes en m’inclinant également pour éviter de l’offusquer. Puis je me relève et souris.


- C’est tout à fait normal pour moi d’aider une personne en danger. Mais s’il te plaît, tutoie-moi ! Je ne suis ni ton grand aîné, ni un supérieur hiérarchique, tu peux être à l’aise en ma présence.

Un autre silence s’installe pendant quelques secondes, puis je relance la discussion.

- Je m’appelle Soma Katsuya, fils d’artisans nobles du Clan de la Salamandre, comme tu l’as si bien deviné. Mais dis-moi... est-ce l’une de tes missions qui t’amène en ces terres ?
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Re: [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)
   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyMar 14 Aoû - 10:49

[Je te conseilles d'écouter West one Music - The Eternal Quest et Two Step From Hell - Atlantis pendant que tu lis, je les aient trouvées particulièrement excellentes pour ce post.]

Méfiance.
Sentiment incontrôlable empêchant l’objectivité. Une forme s’apparentant à de la paranoïa. Je ne savais quoi faire ou dire, il était là, planté en face de moi, se présentant, me tutoyant, m’invitant à faire de même, en m’assurant que nous étions tout deux dans le même camp. Pouvais-je me laisser berner ? Pouvais-je avoir confiance ? Et s’il avait calculé chaque détail de cette journée ? Non, j’avais du mal à imaginer une personne aussi noire derrière un sourire aussi charmant. Je commençais à devenir folle à force de trainer dans le coin, cherchant sans succès un Jinmen. J’avais déjà confondu Katsuya avec mon frère, de part leur ressemblance légère, quelle honte pour lui. Je ne devais pas laisser mes tourments me laisser agir n’importe comment, je me souvenais encore des paroles de mon père qui m’encourageaient à vider mon esprit pout atteindre un seuil de sérénité quasi-parfait. Cela faisait plusieurs jours que je dormais assez mal, peu pour ne pas dire quasiment pas. La fatigue m’accablait peu à peu, je voyais le mal partout, cette ville n’était vraiment pas le genre de ville dans laquelle j’allais m’attarder.
Néanmoins, je devais accomplir cette mission dans les délais. J’osais espérer que ce Jinmen aurait entendu des rumeurs ou quoi que ce soit au sujet d’un homme d’une trentaine d’années, de race jinmen et à l’air un peu louche.
J’aurai voulu lui rendre son sourire, mais cela faisais longtemps que je n’y parvenais plus.


« - Je m’appelle Soma Katsuya, fils d’artisans nobles du Clan de la Salamandre, comme tu l’as si bien deviné. Mais dis-moi... est-ce l’une de tes missions qui t’amène en ces terres ? »

Il déclinait son identité, simplement et efficacement, j’aurai juste préféré qu’il n’aborde pas le sujet de la mission.
Il ne pouvait pas savoir que mon esprit tiraillé d’une part entre mon frère que j’aimais et l’honneur de la famille et de mon clan m’empêchait d’afficher la moindre expression joyeuse. Il m’était déjà assez pénible de retenir mes larmes, ce qui était déjà bien assez douloureux, même pour un samouraï. Il n’y avait rien de plus précieux à mes yeux que mes deux frères, la seule famille qu’il me restait. Mais je ne pouvais bafouer l’honneur de ma famille pour cela, mes aïeux avaient trimé toute leur vie pour offrir à leurs descendants un présent pareil. J’étais face à un choix cornélien : Revoir mon frère et ne rien faire, ce qui salirait le nom de ma famille et souillerait la mémoire de mes ancêtres, ou bien le trouver et le traduire devant la justice ou l’exécuter moi-même, mon frère bien-aimé.
Mes pensées me faisaient m’évader du monde réel encore un instant, ce flot de sentiments que je refoulais en continu devenait vraiment pénible à porter, mais je ne devais pas céder, pas maintenant, pas encore, pas si prêt du but. Mais comment pouvais-je mentir à cet homme ? Il n’était surement pas un idiot et avait du remarquer la peine qui me terrassait petit à petit.
N’était-ce pas drôle en quelques sortes ? Qu’un samouraï se fasse littéralement laminer par ses propres sentiments, alors qu’au combat nous sommes impitoyables, froids, parfaitement impassibles. Je fermai les yeux un instant, inclinant légèrement la tête pour reprendre mes esprits avant de reprendre un air plus neutre envers mon interlocuteur.


« - Je me nomme Shuzen Karaleth, fille d’une longue lignée de samouraïs au sein du clan de la Licorne… Du moins, la seule qui en reste.... »

Pourquoi avais-je précisé cela ? Tout était sorti parfaitement naturellement, comme si il me semblait naturel de le lui préciser. Avais-je déjà oublié mon deuxième frère, Seijin ?
Non pourtant, je me souvenais clairement de son visage, sa manière de parler, l’affection qu’il me portait, celle que moi je lui portais, mon jeune frère et néanmoins mon ainé, celui avec qui j’étais le plus proche. Pour moi tout deux étaient déjà morts, et pourtant ce n’étais pas vrai, sinon pourquoi serai-je ici, en mission pour retrouver l’un d’entre eux ? Je ne savais même plus ce que je faisais, à quoi je pensais, je n’arrivais même plus à contrôler mes propres émotions. Je tentais de balbutier quelque chose pour répondre à cette question fatidique qu’il me posait, rien ne m’obligeais de lui répondre franchement, mais il me semblait tout aussi mal venu de lui mentir sur la raison de ma présence ici. Il venait de me sauver la vie, il me traitait avec galanterie, il me souriait, tout laissait penser qu’il était quelqu’un de bien, alors pourquoi n’arrivais-je à m’exprimer, comme si quelque chose de vicieux n’en empêchait ? Pourquoi… Pourquoi mon cœur me faisait-il si mal ? Une douleur, cinglante, brutale, vivace, déchainée… Je n’avais de mots pour le décrire tant cela était terrible pour moi. Je commençais à me demander si j’avais les capacités de réussir cette mission. Le prince m’avait accordé cet honneur, je ne voulais ni ne pouvais le décevoir, j’avais accepté sans même réfléchir aux conséquences que cela m’infligeais sur le plan mental et moral. Si je venais à retrouver mon frère, que ferais-je ? Serais-je capable de le regarder dans les yeux et de lui annoncer que je devais le ramener à Koubaï ? Parviendrais-je à retenir mes larmes du fait que je revoyais mon grand frère après toutes ces années ? Parviendrais-je également à ne pas laisser éclater ma colère vis-à-vis de ses actions qui avaient entrainé le sacrifice de notre père ? Et s’il m’apprenait qu’il était responsable du départ de Seijin ? S’il refusait de m’accompagner, serais-je capable d’abattre ma lame sur lui ?
Enfin je décidais de bloquer ce genre de pensées négatives et de les bannir de mon esprit, j’en avais oublié ce pauvre Katsuya qui me fixait toujours avec son sourire. D’ailleurs, je le trouvais craquant ainsi. J’en oubliais mes maux, me perdant dans son regard brun foncé. Il me donnait tout l’air de quelqu’un cherchant son âme sœur, ce que nous faisions tous à notre façon après tout. Quelques pensées envahirent mon cerveau un instant, mais où avais-je la tête ? Pourquoi je ne pouvais détacher mon regard saphir du sien. Après quelques secondes supplémentaires je détournai enfin la tête, échappant à cette emprise tentatrice et néanmoins réconfortante.


« - Ma… Mission… »

J’étais complètement perturbée, paniquée intérieurement et en même temps furieuse de me voir dans un état pareil juste à cause d’un regard et d’une histoire de famille datant qu’il y’a plus de cinq ans. Quelle poisse. Il devait être aisé à mon interlocuteur de comprendre ce qu’il m’arrivait. J’avais amené ma main gauche sur mon cœur et en serrait le poing, retenant une larme rebelle lorsque j’avais pensé à ma famille.

« - J… Je cherche quelqu’un… quelqu’un d’important à mes yeux… Je dois le retrouver… Et… »

Ma voix s’éteignit subitement, je baissai à nouveau la tête en laissant s’échapper cette fichue larme qui bataillait pour sa liberté. J’espérai qu’il n’avait rien vu, ce qui était probable au vu des mèches qui passaient devant mon visage habituellement, la tête baissée mon visage devenait méconnaissable. Je perdais donc la face aussi simplement que cela ? Quelques souvenirs suffisaient à ébranler la volonté de fer que j’avais habituellement ? Non, après tout je pouvais concevoir que ce qui m’arrivait était normal, à ma place je pense qu’il serait tout aussi tiraillé par ses émotions, non ?
Lui qui me gratifiait de son sourire franc et apaisant, pourrait-il prendre l’horrible décision d’ôter la vie à quelqu’un de sa propre famille ?

J’inspirai un grand coup pour retrouver mon calme avant de continuer.


« - Je suis navrée, il m’est difficile d’en parler, ce sont beaucoup de mauvais souvenirs qui refont surface… »

Ok, c’était décrété, j’étais une sombre abrutie. Je voulais à tout prix éviter de replonger dans cette horrible spirale d’émotions qui avaient bien faillit me rendre parfaitement ridicule et voilà qu’en contrepartie j’aiguillais mon interlocuteur vers d’autres questions plus douloureuses encore. Je priais intérieurement pour qu’il ne m’en demande pas plus, je ne voulais pas non plus qu’il s’inquiète ou quoi que ce soit. Que devais-je faire ? Lui expliquer tout ce qui concernait ma famille ? Me contenter de répondre à ses questions au risque de me faire du mal avec d’autres souvenances perturbantes ? J’aurai également prié pour arriver à me concentrer, mais cela m’était tout simplement impossible. Je ne comprenais toujours pas ce qui était arrivé, ce que j’avais fait de mal pour que les kamis me tourmentent ainsi. Qu’avait fait ma famille pour subir tout cela ? Quel pitoyable spectacle je devais offrir à mon collègue. Je devais être le plus ridicule samouraï qu’il lui ait été donné de rencontrer, j’en étais sure. J’avais espoir qu’il pardonne mes hésitations, il devait être difficile pour lui d’imaginer le dilemme que j’avais. Je voulais élucider le mystère qui planait sur cette affaire de meurtre dans laquelle mon frère s’était retrouvée, mais plus j’y pensais, plus j’avais mal et plus j’avais mal, plus j’y pensais.
Un eternel cercle vicieux, c’est vraiment ça que je méritais ? Méritais-je, non, méritions nous de tous souffrir à cause d’une histoire étouffée par le suicide de notre père ? Je me souvenais. Je me souvenais à présent pourquoi j’avais accepté cette mission, je voulais retrouver mon frère et le convaincre de venir avec moi régler cette histoire pour de bon. J’étais persuadée depuis des années qu’il était innocent, il m’avait été impensable d’imaginer mon frère capable d’un acte aussi ignoble. Lui qui avait toujours été la droiture incarnée dans notre fratrie. Non, il était hors de question que je redevienne la proie du doute, il était innocent, je le savais, il le savait, et tout le monde devait le savoir.

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Re: [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)
   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyMar 14 Aoû - 12:13

Son visage... je n’ai jamais vu aucun œil s’éteindre ainsi, perdre son éclat et me montrer de terribles souvenirs. Je ne peux pas les décrypter mais je déduis rapidement que j’ai touché un point sensible, très sensible. Elle me dévisage, j’essaye de comprendre pourquoi. Ais-je dis quelque chose de si blessant pour qu’elle n’exprime plus rien d’un seul coup ? Elle met longtemps à me répondre, je mets du temps à apprendre son nom : Shuzen Karaleth, descendante d’une lignée de Samouraï. Voilà donc d’où lui viennent tous ses talents de combattante. La solitude, je la sens dans ses mots, dans sa voix. De nature impulsive, je réfléchis rarement à quoi faire. En temps normal, je l’aurais prise dans mes bras, lui demandant d’arrêter de répondre, que ce n’est pas la peine de se torturer. Peu m’importe les raisons, après tout, il s’agissait d’une politesse comme une autre. Je n’aime pas voir les femmes souffrir et... mon Dieu qu’elle souffre actuellement. Je la regarde, alors qu’elle part dans ses pensées. Pensées qui la tuent, pensées qui la déchirent... elle essaye de se cacher mais on ne cache pas éternellement la souffrance. Même un Samouraï ne le fait pas. J’ai choisi de ne jamais la cacher, au risque de faire peur aux gens mais souffrir en silence est trop douloureux.

Ma poitrine se serre en même temps qu’elle tente de parler. Une mission... la mienne est bien banale. La sienne semble peser le monde entier. Et j’ai envie de l’aider à porter ce monde à cet instant. Ma poitrine se serre alors qu’elle serre son poing, le posant sur son cœur. J’ai mal pour elle. Elle baisse la tête et pleure silencieusement, essayant de me cacher sa honte. Mais je peux la sentir. Trop bien, même. Mon sourire disparaît et laisse place à toute la compassion dont je peux faire preuve. Et maintenant elle a peur... elle a peur que je la questionne encore, elle a peur de me montrer ses blessures. Pourquoi tellement de mal en elle, pourquoi autant de regrets ? Elle me touche... je n’ai pas honte d’être sensible malgré que je sois un homme. Je n’ai pas honte de souffrir pour les autres. La seule chose dont j’ai honte, pour le moment, c’est de ne pas trouver mes mots. C’est rare et douloureux, autant que ses craintes et ses émotions refoulées.

Elle s’attend à d’autres questions mais je n’en poserai pas. Je garde le silence, hésite longtemps. Je me suis permis ce geste tellement de fois mais jamais avec un cœur et une âme blessée comme la sienne. Je ne veux pas la briser mais elle l’est déjà tellement. C’est donc lentement que j’effectue les deux pas qui nous séparent. J’avance ma main vers son bras, la tire légèrement vers moi, l’entoure complètement et la serre contre moi. Je passe une main dans ses cheveux et lui dit quelque chose à l’oreille.


- Tu es courageuse, Kara-san.

Je ne prolonge pas cette étreinte ; je fais simplement glisser ma main le long de son bras, frôle sa main et lui offre un autre sourire. Je ne sais pas comment elle réagira mais je m’en contre-fiche. J’ai fait ce qu’il me paraissait bon de faire... j’espère simplement ne pas l’avoir contrariée alors que nous venons de faire connaissance. Rapidement, je change de sujet pour éviter de provoquer un silence de plus.

- Pour tout te dire, je suis de passage ici... mon Seigneur voulait me faire découvrir Cydonia et me faire apprendre leur culture, étant donné qu’il s’agit d’un peuple important ici. Connais-tu un peu la cité ? Sais-tu où je pourrais passer la nuit ? Je ne crois pas que je pourrai me débrouiller pour me faire comprendre, encore... il faudrait que je trouve un traducteur. À moins que tu n’aies appris à parler le cydien ? Ou que tu saches où se trouve l’auberge la plus proche ?

Mille et une questions, comme elle le redoutait. Mais celles qui sont moins effrayantes que celles que j’aurais pu poser... du moins, c'est ce que je pense.
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Re: [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)
   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyMar 14 Aoû - 20:44

Tendresse.
Quelque chose qui m’avait cruellement manqué tout au long de mon enfance. J’avais oublié depuis longtemps ce qu’étais que d’être proche de quelqu’un, d’être étreinte par quelqu’un. La quiétude qui gagnait chaque partie du corps, l’extrême sensation de bonheur que d’être avec quelqu’un qui nous est cher. Je n’avais jamais vraiment connu ça, ma mère mourut lorsque j’étais très jeune et l’éducation stricte du samouraï bannissait très rapidement toutes formes de rapprochements sentimentaux. Bien que je savais que mon père m’aimait plus que tout, il ne m’avait jamais prise dans ses bras et ne m’avais jamais vraiment témoigné d’affection. Mes frères suivaient cet enseignement comme je l’ai fait, je n’avais donc que très rarement reçu de câlins de mes frères. Depuis combien de temps ignorais-je un aspect aussi simple et jovial de la vie ? Le simple fait d’avoir véritablement la sensation de compter aux yeux de quelqu’un. La sensation d’exister aux yeux de quelqu’un, d’être au centre de son attention pour des motifs autres que celui de la guerre…

Katsuya, en à peine deux pas venait de briser cette illusion que je m’étais faite de la vie, l’illusion de n’exister que pour me battre et mourir pour le bien de ma famille, mon clan et l’empire. Il venait de me montrer, non, de me faire redécouvrir ce que c’était que d’être enlacé par quelqu’un. Je ne savais pas pourquoi il était si gentil avec moi, après tout rien ne l’y obligeait et nous ne nous connaissions que depuis une poignée de minutes. Je ne parvenais pas à comprendre pourquoi était-ce un inconnu qui m’apprenait ce que j’aurai du apprendre de mes parents depuis ma plus tendre enfance. Mes sentiments s’emballaient encore, par ce simple geste que j’aurai normalement rejeté tant il m’aurait paru familier. Etrangement, je n’avais pas cette sensation actuellement, je me sentais mieux, je me sentais presque heureuse, tellement heureuse que de nouvelles larmes coulaient le long de mon visage. Cette sensation de bien-être s’éteignit en même temps qu’il relâchait doucement son étreinte, tandis que moi, ayant également passé mes bras autour de son corps, presque instinctivement, j’attendais encore avant de finalement le laisser libre. Il m’avait murmuré quelques secondes plutôt des mots qui n’avaient fait que me bouleverser un peu plus. Pourquoi m’avait il dit cela ? Comprenait-il ce que je ressentais ? Avait il comprit tout ce que j’endurais depuis ces six dernières années ? Etait-il l’un de ces magiciens capable de lire l’esprit des gens, de sonder leurs pensées et de les ressentir ? Il n’en avait pas l’air, il me semblait juste être quelqu’un qui portait de l’attention aux autres. En somme, j’avais l’impression de revivre ma rencontre avec cette jeune fille à Erathia, Heifara si je me souvenais bien. J’étais dans une situation telle que je comprenais à présent le désarroi de cette jeune fille. J’expérimentais pour la première fois de ma vie ce qu’était réellement que la gentillesse d’une personne envers quelqu’un en détresse.
Je devais l’avouer, j’étais en plein détresse, en proie à mes sentiments les plus primordiaux. Je ne voulais retenir plus mes larmes, mais je ne voulais pas pleurer ainsi, pas après m’en être privé toute ma vie. J’étais habituée à retenir mes émotions, j’avais toujours été ainsi. Je baissai de nouveau la tête esquivant son regard, laissant les larmes dévaler sur mon faciès tandis que j’agrippais de ma main gauche son vêtement au niveau du torse sur laquelle je l’avais posé à plat lorsqu’il m’avait serrée dans ses bras. On pouvait facilement imaginer toutes sortes de choses à la vue de cette scène, une enfant refusant de laisser partir son grand frère, une jeune femme qui ne voulais laisser son amour s’éloigner d’elle. Il n’en était rien, c’était plutôt comme si ces mots m’avaient fait perdre l’équilibre et que je m’étais rattrapée un peu n’importe comment. Je souhaitais d’ailleurs qu’il ne m’en veuille pas pour cela, j’étais chamboulée au plus profond de mon âme.
Il tentait de changer de sujet, voila qu’il me questionnait sur Cydonia et ses pratiques. Que répondre, je n’aimais pas cette cité, en même temps je m’étais mis un petit gang à dos juste en m’interposant entre l’un d’entre eux et la princesse… La langue cydienne, les bons coins à visiter, la taverne la plus proche… Tout dans son discours démontrait qu’il me parlait comme deux amis se parlent en général, de manière courate, sympathique et conviviale. Il me surprenait d’un sens, il était si extraverti, tout l’inverse de moi en réalité, je ne parlais que très peu, privilégiant l’écoute que je considérais comme une meilleure solution pour apprendre à connaitre les gens. Et quand je l’écoutais, j’avais la sensation d’être quelque chose de sensiblement différent qu’un simple samouraï comme il avait du en croiser des dizaines. Etait-ce lié au fait que je sois une femme ? Un air caractérisant son petit côté charmeur ? Peut être bien, si c’étais le cas en tout cas, c’était un stratagème particulièrement efficace et aussi un très bon moyen pour louer des liens avec les autres. Peut être devrais-je en prendre de la graine, les salamandres d’Oyashima étaient réputées pour leur éloquence après tout. J’aurai voulu lui répondre, vraiment, mais j’avais tout autre chose qui résonnait en moi, ses trois mots qu’il m’avait adressés lorsque nous étions tout deux très proches.


« - Tu es courageuse… »

J’aurai voulu que cela soit vrai, je voulais ardemment que ça le soit, mais je repensais irrémédiablement à ce qui était arrivé lors de la mort de mon père. Je revoyais parfaitement la scène, les nobles étaient rassemblés sur le palier de la maisonnée, mon père et mon frère étaient en proie avec eux, ils se disputaient tous…
L’un vociférait des propos envers mon ainé, il le traitait de meurtrier, mon frère se défendais de ces accusations, comme le ferait n’importe qui. Mon père était sous le choc, il ne s’attendait pas à entendre de pareilles choses. Et moi, ou étais-je ? Ah oui, je me souviens, j’étais dans la salle d’à côté, recroquevillée sur moi-même et sanglotant et priant les divinités que tout ceci prenne fin. Seijin tentais de me réconforter, il était toujours là pour moi depuis que j’étais toute petite. Il m’assurait que la vérité éclaterait au grand jour et que les accusateurs seraient châtiés comme il se devait pour cette infamie.

Si seulement, il avait pu avoir raison.

Mon frère avait été emprisonné pendant l’investigation, ou du moins ce qu’ils avaient osé appeler ainsi. Mon père possédait de bonnes relations et avait le bras plutôt long au sein du clan, mais il fut vite pris au dépourvu, toutes choses pouvant disculper mon fraternel était introuvable ou mystérieusement manquant. Officiellement des témoins vénales avait confirmé avoir vu mon frère quitter la propriété de la victime peu de temps après qu’il fut retrouvé mort. Officieusement c’était faux, nous le savions tous. C’était la seule fois que j’avais vu Seijin perdre son sang froid, la seule fois ou il avait lancé quelque chose au travers d’une pièce de la maison, il vomissait littéralement toute sa haine sur le moindre objet qui passait à sa portée. Cela ne l’empêchait pourtant pas de venir s’enquérir de mes tracas quelques minutes après cela. L’impensable allait se produire, nous ne le savions pas encore au moment, aucun de nous trois n’imaginerions un instant que notre père avait demandé d’offrir sa vie pour conserver l’honneur de notre famille. Il avait prétexté que c’était son devoir en tant que chef de la famille. A peine ses bourreaux firent mine d’accepter qu’il avait déjà saisit son arme et s’acquittais de ce lourd fardeau qu’est le seppuku. Nous assistions tous les deux impuissants à la mort de celui à qui nous devions tout…
Pourquoi, pourquoi n’avais-je pas agi ? Pourquoi je n’avais rien dit ? Comment avais-je pu abandonner ainsi mon frère et mon père au milieu d’un scandale que beaucoup de gens savait complètement infondé ?

Ce que Katsuya m’avais murmuré était faux, je n’étais pas courageuse, intérieurement, j’ai toujours été une petite fille peureuse. C’est cette même peur de mourir qui m’avait servi de base pour forger cette carapace émotionnelle, ce masque fin derrière lequel je souffrais en silence chaque seconde de mon existence. J’avais toujours la tête baissée et marmonnais de manière désordonnée et peu audible certaines choses. Soudain je lâchais brutalement dans un sanglot.


« - Non, tu te trompes, j’ai abandonné tout ceux que j’aimais… Et maintenant je veux rattraper ce temps perdu au détriment de ma mission originelle… J-Je suis… »

Ma voix s'éteignit encore une fois sur un ton assez sombre, la main qu’il avait effleurée plus tôt serrait désormais la sienne tout en tremblotant légèrement et je tenais toujours fermement mon emprise de la main gauche. Nous ne nous connaissions pas mais il semblait percevoir ma peine et la comprendre, par je ne sais quel miracle. Peut être allait-il m’éclairer d’un sage conseil. Ou peut être pas, après tout même si il concevait que quelque chose me peinais, il lui serait difficile d’armer une réponse en conséquence de mon passé qu’il ne connaissait pas du tout. Je commençai à me calmer, la poigne de mon dextre gauche se relâchait tout doucement et ma voix retrouvait son timbre normal. Je me sentais plus légère, libérée d’un poids qui m’avait accablé depuis trop longtemps, ma culpabilité. J’en avait fait ma sentence pendant six longs printemps, elle m’avait renfermée sur moi-même et avait altéré ma façon de penser. Maintenant c’était clair pour moi, je devais retrouver mon frère pour le disculper des ignominies qui l’accablent depuis ces six dernières années. Je relevai finalement la tête vers Katsuya, nos deux visages étaient très proches, je n’avais même pas remarquée que je m’étais presque blottie contre lui après avoir prononcé mon discours. Je lui murmurai finalement.

« - Merci, Katsuya-san, merci de me soutenir. Ces trois mots résonnent encore en moi comme le glas de la rédemption que j’avais tant attendu. Je peux enfin aller de l’avant à présent… »

Nos regards se croisaient encore, reflétant tout deux une sincérité mêlée d’une flamme vivace qui venait de s’allumer. La flamme d’une amitié très forte, je l’espérais. En fixant de nouveau le jeune homme, j’avais une envie impérieuse de l’embrasser et pourtant je me résignais car même si il était attirant et très sensible, il me semblait inconcevable que quelque chose de durable puisse naître entre nous. De plus je ne savais comment il aurait pu réagir, d’autant que je ne comprenais moi-même pas d’où pouvait surgir une telle envie…


[HRP : C'était presque la parfaite scène du baiser mais sur la fin, j'ai pas osé xD]
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Re: [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)
   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyMer 15 Aoû - 1:16

[HRP : mais pourquoi t’as pas oséééééé ?! XD]

Les blessures sont profondes, on ne peut pas changer de sujet comme cela. J’ai eu légèrement peur de la réaction qu’elle pouvait avoir mais elle a bien accepté mon geste. Peut-être trop bien ? J’ai créé des relations sans lendemain parfois en quelques minutes avec les femmes les plus sensibles. Toujours en les respectant, j’ai pris du bon temps toutes ces années et je continue de le faire lorsque l’occasion se présente, me laissant tout simplement guider par ce que je désire et ce que l’autre désire aussi. Elle m’a rendu mon étreinte et s’agrippe maintenant à ma tunique, comme si j’étais le seul à pouvoir la retenir de couler. Tremblante, elle saisit ma main et je pose celle qui me reste sur la sienne, celle qui s’accroche. J’en oublie ma mission, du moins partiellement. Mes sentiments sont confus et, alors que c’est une attirance physique qui aurait pu nous rapprocher, il s’agit-là de quelque chose de bien plus fort. Quelques minutes, la voilà déjà qui pleure, se rapprochant de moi encore une fois. Peut-être nous sommes-nous rencontrés dans une autre vie, peut-être étions-nous des âmes sœurs prêtes à tout l’une pour l’autre. Moi qui ne suis jamais tombé amoureux d’autre chose que du combat, je commence à me questionner sur la nature de ce sentiment.

Arrive-t-il lorsqu’on est proche physiquement d’une personne ? Dans ce cas, je serais tombé sous le charme de bien des femmes. Arrive-t-il comme la foudre arrive sur terre, sans prévenir ? Mais dans ce cas, que ressent-on ? Bien des sentiments se bousculent en moi lorsque Kara-san se dénigre et renie mes paroles. Est-ce que l’amour est le fait de vouloir sauver quelqu’un d’une détresse imprononçable ? Je ne peux pas l’identifier mais je suis sceptique sur l’idée qu’il puisse me frapper du jour au lendemain. Car mon père, aussi professionnel soit-il, m’a un jour parlé de ce qu’était l’amour, du moins celui qu’il éprouve depuis des années pour ma mère. Je me rappelle avoir été enthousiaste face à la description du sentiment et être depuis toujours à sa recherche. Mais jamais je n’ai pu atteindre ce qu’il m’a confié ce jour-là.


« J’ai rencontré ta mère lors d’échanges purement commerciaux. Je me rappelle encore de ce jour car le son particulier de sa voix résonne encore en moi. Elle n’a pourtant pas une voix très différentes des femmes que j’ai pu connaître avant... mais à cet instant, elle était spéciale et elle l’est encore aujourd’hui. Mon cœur s’est senti apaisé et j’ai su que quelque chose se passerait. Je ne pouvais pas définir ce « quelque chose » mais je reconnaissais-là un moment unique de ma vie. De fil en aiguille, nous avons discuté commerce, puis temps du jour et nous avons rapidement changé de sujet. Nous étions passionnés par nos arts mais aussi par notre peuple. Elle avait ce regard timide que les femmes ont lorsqu’elles sont séduites, tu le découvriras sûrement bientôt, vu le beau jeune homme que tu deviens. On est toujours flatté lorsque ça arrive, notre égo dépasse ses limites. Et là, étrangement, je ne me sentais pas plus important, je me sentais moi-même. Elle était certes attirée par moi mais je voyais aussi ses yeux s’attarder sur mes défauts : mon œil légèrement fermé, ma cicatrice dans le cou, mon doigt amputé il y a longtemps. Aucune autre femme avant cette fois ne s’était arrêtée sur de tels détails avec autant de curiosité. Celle-ci était bien placée puisque, rapidement, elle a voulu savoir comment je m’étais fait tout ça. Pendant que je lui racontais ma vie à travers mes blessures, je regardais les siennes. Ses cicatrices n’étaient pas visibles, à part une ou deux sur ses mains légèrement abîmées. Ta mère a eu un passé compliqué mais elle est devenue une femme formidable au fil du temps, acceptant mille et une choses qu’on a pu lui faire.
Et voilà que nous nous rencontrons en dehors du travail. Chacun tiraillés par nos devoirs en tant que nobles artisans du Clan. Nous voulions vivre notre amour malgré les contraintes, nous voulions partager nos vies à jamais et fonder une famille. Nos attentes ont été récompensées : nous sommes maintenant reconnus au sein d’Oyashima et nos deux enfants sont magnifiques et sont destinés à de grandes choses. Puis, pour reparler d’amour, lorsque je regarde ta mère encore aujourd’hui, c’est ce sourire, ce regard du premier jour que je retrouve. Oh, bien sûr, on peut tomber amoureux plusieurs fois dans une vie et ressentir cela des dizaines de fois si on y parvient. J’ai cependant eu la chance de trouver la femme de ma vie instinctivement, celle avec qui je pourrai vivre jusqu’à la mort, peut-être plus encore. Et je te souhaite la même chose, mon fils. Malgré le fait que tu feras sûrement passer ton devoir avant le reste, ne délaisse pas l’amour et les femmes. Parce qu’un jour, tu pourras ressentir ce sentiment merveilleux qui fait supporter le quotidien tendrement pendant des années aux âmes et aux corps blessés par la vie. »


« - Merci, Katsuya-san, merci de me soutenir. Ces trois mots résonnent encore en moi comme le glas de la rédemption que j’avais tant attendu. Je peux enfin aller de l’avant à présent… »

J’ai vu ses blessures mais l’étincelle que mon père avait dans les yeux ce jour-là ne m’habite pas encore. Elle me touche, je la respecte, j’ai envie d’un contact, envie de prendre soin d’elle. Mais il ne s’agit pas d’amour, je le sais maintenant. Légèrement déçu, je le suis moins lorsque je perçois son envie de m’embrasser. Pourtant elle se résigne et détourne les yeux. J’en ai autant envie qu’elle, même si je sais probablement quelque chose qu’elle ne réalise pas encore : lorsque je repartirai, ça sera fini. Une amitié, tout au plus, un lien fraternel, peut-être. Je deviendrai un fantôme pendant quelques temps pour elle et rencontrai d’autres personnes. Mais je veux sceller ce que nous avons vécu maintenant car je sais qu’aucun de nous ne regrettera un geste d’affection. Je détache alors mes mains des siennes et les posent sur sa taille pour la rapprocher encore de moi. Puis glissant mes doigts sur son visage encore humide, j’y installe tendrement ma main et finit par déposer l’un de mes plus doux baisers sur ses lèvres. Elles sont douces et légèrement tremblantes mais elles prennent de l’assurance au rythme des secondes qui défilent. Je glisse ma main dans ses cheveux alors que ma langue caresse la sienne, délicatement. Au milieu du champ de bataille, la scène ressemble au début d’une nouvelle vie, d’un nouveau départ pour elle. Le baiser devient rapidement passionné et je mets quelques secondes supplémentaires à calmer mes ardeurs. Je reviens à de petites caresses, lèvres contre lèvres puis je les sépare en ramenant mes deux mains sur son visage, posant mon front sur le sien.

- C’est une bien jolie récompense pour un sauvetage in-extremis, Kara-san, lui dis-je doucement en souriant.

Je la serre une dernière fois dans mes bras avant de ressentir le contrecoup du combat et des deux jours de voyage. Ma sieste de tout à l’heure m’a permis d’avoir des forces mais, si je veux repartir demain pour les sept jours qui me restent, il me faut un peu de tranquillité. Je m’écarte un peu d’elle et siffle fort pour appeler Yakuru.


- Si je t’escorte jusqu’à Cydonia telle une princesse, tu acceptes de me montrer où je peux me reposer ? Je tombe de fatigue.

Je dis ça en souriant puis, lorsque mon cher compagnon arrive, j’attrape sa bride et m’incline devant Karaleth.

- Votre fidèle destrier est là pour vous servir, à présent ! dis-je en ponctuant ma réflexion idiote par un rire sincère.

Peu importe si je pars demain. Tant que je peux la rendre heureuse quelques temps, je pense que je serai heureux, à défaut d’être amoureux. Il finira bien par me conquérir un jour où l’autre, celui-là.



[HRP : moi j'ai osé, tralalèreuh ! Razz]
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Re: [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)
   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyMer 15 Aoû - 10:24

Le désir.
Il m’était difficile de l’expliquer, je n’avais jamais vraiment pris le temps de réfléchir sur ce sentiment atrocement envoutant tant il était puissant. Un pouvoir inconnu attisant les pulsions les plus primaires de notre être. Un sentiment voluptueux, agréable, enivrant que je ne voulais laisser se terminer. Le combat qui s’était déroulé plus tôt ne m’avais rien inspiré d’autre qu’un légère honte, je n’avais même pas senti mon corps s’échauffer lors de l’action, pas la moindre sensation, rien. Et Là, j’étais blottie contre Katsuya après avoir assassiné la peine qui meurtrissait mon âme depuis tant d’années. J’étais devenue une tout autre personne, il m’avait fait comprendre indirectement que toute cette éducation que j’avais suivie n’était que pur fourvoiement. J’avais toujours pensé qu’établir une barrière sentimentale m’aurai permis d’être plus forte, intouchable. J’avais tout faux, je restais une femme, un être sensible, une entité que les dieux avaient doté d’émotions diverses. Je comprenais que j’avais faux sur toute la ligne depuis des lustres. Je m’étais résignée à l’embrasser, bien que j’en aie eu une envie prompte et intense. Je regrettais de ne pas avoir été au bout de mon envie du moment, même si je n’avais aucune idée de quelle aurait pu être sa réaction. Je n’avais jamais porté autant d’attention à ce genre d’envie, bien qu’il m’ait arrivé quelques fois de trouver des hommes mignons et attirants, cela s’en était arrêté à une façade rapidement établie par un coup d’œil furtif sur la personne. Ici c’était différent, je l’avais tout prêt de moi, nos corps se touchaient, nous avions échangé quelques paroles, il m’avait porté secours et m’avait traité non comme un samouraï mais comme ce que j’étais vraiment, une femme.
Il avait compris mon geste bien qu’il n’ait pas eu lieu. Et Je ne m’étais pas douté un seul instant de ce qu’il pouvait en penser, il avait visiblement pensé à la même chose que moi, ou avait ressenti cette même envie lorsque nos regards se sont croisés à nouveau. Il lâchait mes mains pour m’attirer encore plus près de lui en m’attrapant par la taille, déplaçant ensuite une main le long de mon corps pour atteindre mon visage encore humide des récentes larmes qui m’avaient échappées. Le caressant du bout des doigts il finit par porter ses lèvres sur les miennes.
J’étais envahie d’un incontrôlable sentiment encore plus primitif qu’un simple désir. J’étais encore tremblotante sur le coup, ne comprenant toujours pas pourquoi je ne découvrais que maintenant de telles envies. Au fil des secondes qui semblaient bien trop courtes, j’avais instinctivement fermé les yeux et ma main gauche qui était il y’a peu posée sur son torse venait de passer dans son dos, la main droite étant passée quant a elle, sous son bras et remontais sur son épaule, comme si j’avais peur qu’il ne disparaisse. Je nageais littéralement dans la plénitude. Je le ferrai fort contre moi tout au long de ce baiser qui semblait se prolonger. Je sentais tout les muscles de mon corps se détendre, le calme conquérir et dominer mon esprit tandis que s’attisait profondément dans les méandres de mon esprit torturé une ultime pulsion bien plus indécente que le simple désir. Je prenais un peu plus d’assurance au fur et à mesure que ce langoureux baiser se prolongeait, Katsuya apparaissait être animé d’une ardente envie de le prolonger encore un instant, un ultime instant, un instant que je désirais également plus que tout actuellement. Je pouvais percevoir cette envie que nous avions tout deux de profiter de ce baiser aussi intensément que l’autre, un plaisir partagé sans aucuns doutes.
L’intensité de cette union entre nos deux corps diminuait petit à petit, tandis que nos lèvres et nos langues se séparaient doucement avant de revenir à une série de petites caresses de nos bouches, concluant ce divin moment. Nos étreintes ne se desserraient pas encore, nous prolongions tout deux ce moment intime tandis que nos fronts entrèrent en contact, fixant de nouveau nos regards l’un dans l’autre.


« - C’est une bien jolie récompense pour un sauvetage in-extremis, Kara-san »

Il me souriait encore en prononçant cette petite phrase doucement. Il l’avait di avec une certaine tendresse, la même qui caractérisait toutes ces phrases qui m’avaient chamboulées un peu plus tôt. Cette fois ci, j’étais sereine, décontractée et parfaitement calme. Il m’avait sauvé, c’était vrai, je lui devais beaucoup, et pas qu’une seule fois en réalité. Il m’avait aidé malgré lui à découvrir un autre aspect de la personnalité que j’avais toujours réprimée depuis toute petite, il avait réveillé ma nature humaine réelle. Certes ce baiser pouvait être perçu comme une récompense, il n’en était rien, je l’avais désiré tout autant, je désirais même que cela se reproduise à présent. Je répondis par un murmure dévoilant un timbre de voix doux et tendre.

« - Ce n’était pas une récompense digne des deux fois ou tu m’es venue en aide aujourd’hui, Katsuya-san. Tu m’as sauvée, puis tu m’as permise de me libérer de mon supplice, je ne pourrais te remercier comme il se doit pour tout ce que tu as fait pour moi. Ce baiser je l’ai désiré, ardemment, de tout mon être… Je ne me l’explique pas. »

Il n’était pas nécessaire de lui préciser que mes pensées étaient confuses, il était bien assez clairvoyant pour le remarquer, peut être avait il même comprit que ce doux baiser en était en partie responsable. Cette douce étreinte que j’affectionnais tant céda doucement, Katsuya s’éloigna quelque peu pour siffler. Je n’eus le temps de rassembler mes pensées qu’il m’adressa un nouveau sourire avant d’ajouter une phrase.

« - Si je t’escorte jusqu’à Cydonia telle une princesse, tu acceptes de me montrer où je peux me reposer ? Je tombe de fatigue. »

Je n’eus le temps de prononcer le moindre mot que son destrier accourut vers son maitre qui se saisit de la bride avant de s’incliner humblement et de terminer sa réplique.

« - Votre fidèle destrier est là pour vous servir, à présent ! »

Il éclatait un rire franc et agréable, sa petite boutade avait eu raison de la parcelle de sérieux que j’avais conservé, je n’avais pu étouffer un rire léger tout aussi franc terminé par un sourire agréable. Mes larmes avaient séchées, je redevenais joyeuse, je me sentais bien en sa compagnie, sa bonne humeur et son sourire avait le pouvoir de répandre la joie tout autour de lui, il semblait illuminer son entourage. J’aurai du refuser son invitation, nous avions tout deux une mission à remplir, mais je ne pouvais après ce qu’il avait accompli pour moi. Plus précisément, je n’avais pas envie de lui refuser, je ne voulais le priver de cette doléance et je ne voulais d’ailleurs pas non plus m’éloigner de lui pour le moment.
Mon seul désir actuel était de rester à ses côtés.


« - Je n’ai pas la prétention d’être une princesse, mais j’accepte volontiers cette délicate attention. Je t’en prie, appelle moi Kara… »

Lui demander d’oublier ce suffixe respectueux revenait à lui avouer que je voulais que nous tissions un lien profond et durable plus intime que celui d’amis. Des amis proches, très proches, peut être des confidents l’un pour l’autre, peut être même des amants…
Peut être m’emballais-je, un homme aussi charmant devait déjà avoir quelqu’un qui l’attendais quelque part, de plus nos statuts respectifs rendaient difficile une liaison amoureuse.
Nous montions donc sur le dos de l’animal. Katsuya prenant sa place de cavalier, je montais donc en amazone devant lui, j’étais légèrement accotée contre son torse et j’avais passé mon bras gauche autour de sa taille pour m’assurer un certain équilibre. Nous avancions tranquillement en direction des portes de la ville, oubliant complètement le carnage récent. Il devait avoir voyagé avec le minimum de pauses possibles pour être aussi fatigué, il était compréhensible qu’il veuille retrouver ne serait-ce qu’une nuit le confort d’un bon lit douillet lui permettant de conserver un maximum d’endurance avant de reprendre son périple. Le camping sauvage n’était pas aussi opérant qu’une chambre délicatement préparée pour garder la forme, je ne le savais que trop bien. Nous étions arrivés en peu de temps à l’entrée, nous continuâmes à pied en direction de l’auberge la plus proche que je connaissais

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   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyJeu 16 Aoû - 0:03

Je peux d’abord voir qu’elle est confuse... c’est bien normal, nous ne nous connaissons que depuis une heure tout au plus, maintenant. Je ne me rappelle d’ailleurs pas être allé si vite en besognes par le passé ; mes charmes ont-ils augmenté subitement ? Je crois qu’elle a simplement baissé sa garde trop vite. Son rire fait plaisir à entendre : il est sincère et délicat. Sa réflexion sur le fait que je l’aie sauvée me touche aussi mais il serait prétentieux de ma part de penser que j’ai fait tout le travail. Je sais qu’elle s’est suffisamment ouverte pour permettre à ses pensées d’évoluer. « Un jour nouveau » n’est pas assez pour exprimer les changements qui l’attendent, à présent. Un seul combat peut rapprocher bien des gens.

« - Je n’ai pas la prétention d’être une princesse, mais j’accepte volontiers cette délicate attention. Je t’en prie, appelle moi Kara… »

À cette proposition, je ne peux que sourire encore et répondre positivement en hochant la tête. Quelque chose nous lie maintenant ; peu importe que ça ne soit pas l’amour, j’aurai bien le temps de le trouver. En attendant, nous profitons de la ballade sur le dos de Yakuru pour nous enlacer encore. En la voyant combattre tout à l’heure, je ne pensais pas qu’elle était si douce et câline. Mais je ne m’en plains pas et profite de cette courte ballade. Une fois arrivés à Cydonia-même, nous descendons du cheval et je l’amène par la bride aux boxes qui lui serviront d’hébergement pour le reste du séjour. Seulement... je me rends compte bien vite que Karaleth ne parle pas le cydien et essaye de me débrouiller comme je le peux. Laissant tomber l’elfique pour me faire comprendre, je mime le chiffre un. L’homme comprend bien vite ce que je lui demande (heureusement...) et m’écrit combien cela va me coûter. Je tapote l’encolure de Yakuru et lui souhaite un bon séjour après avoir payé. Nous sortons alors et j’admire un peu plus cette ville.

Bien que l’architecture soit très différente de chez moi, elle est bien plus raffinée qu’à Storghein, bien plus soignée. Je reconnais au premier coup d’œil les cydiens et comprends un peu mieux cette différence marquante : ils sont bien plus élancés, fins et délicats que les astorgs. J’ai pu entendre que ces deux peuples sont en conflits voire en guerre depuis plusieurs siècles, se disputant la mer et se haïssant de génération en génération. De tels conflits n’existent pas au sein d’Oyashima, du moins ne sont-ils pas si prononcés... Cela fait quelques temps d’ailleurs qu’aucune véritable guerre ne s’est déclarée. Malheureusement, la disparition de l’Impératrice va remuer bien des sentiments. J’espère ne pas avoir à affronter Kara à l’avenir... peu importe le dénouement, il serait douloureux. Je secoue la tête et chasse cette idée de mon esprit alors que la jeune femme m’indique où se trouve l’auberge la plus proche. Et c’est lorsque nous entrons que de petits ennuis commencent. Des ennuis que j’apprécierai probablement plus tard... en attendant, ils sont embarrassants.

Comme précédemment, j’essaye de demander une chambre pour moi, laissant Karaleth choisir si elle veut aussi passer la nuit ici ; elle fera sa demande après moi. Je mime deux fois le chiffre un et l’aubergiste me sourit, semble comprendre. Il me note le prix, qui me semble exorbitant pour une chambre simple et pour le peu de temps que je vais y passer. Je lui demande en elfique s’il s’agit bien de ce que j’ai quémandé : une chambre pour une nuit. Il me confirme que oui et me demande de payer. C’est sceptique que je le fais tout de même. Il encaisse, me rend la monnaie et nous fait signe à tous les deux de le suivre à l’étage. La Samouraï essaye de lui expliquer qu’elle n’a encore rien demandé mais l’aubergiste n’en a apparemment rien à faire. Bien malgré nous, nous le suivons et la première chambre à droite est apparemment la mienne. Seulement, lorsqu’il ouvre la porte, je devine ce que je pensais imaginer... C’est bien une chambre double qu’il m’a louée.


- Écoutez, ça ne va pas, je n’ai demandé qu’une chambre simple ! tente-je d’expliquer désespérément en elfique.
- Déjà payé... pas rembourser, me dit-il maladroitement mais tout en sachant bien ce qu’il m’a fait.

Cela faisait bien longtemps que je n’en avais pas voulu à quelqu’un... je déteste ce genre d’arnaques. Je regarde enfin ma sœur d’arme et ne peut m’empêcher de soupirer. En temps normal, je n’en aurais pas fait toute une histoire, j’aurais même été content de partager ma chambre avec une si jolie jinmen. Seulement, bien que nous ayons échangé un baiser des plus passionnés tout à l’heure, j’ignore comment elle pourrait prendre ma proposition. Et pour la première fois depuis longtemps, je n’ai pas envie de me mettre en mauvaise position et de passer pour un pervers. C’est donc légèrement mal à l’aise que j’entame ma question, essayant de la formuler du mieux que je le peux pour qu’elle semble la moins tendancieuse possible.


- Je peux t’aider à négocier une autre chambre, étant donné que...

Mais elle m'interrompt d'une manière inattendue.


Dernière édition par Katsuya le Ven 17 Aoû - 1:37, édité 1 fois
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   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyJeu 16 Aoû - 11:54

L’amusement.
Je devais bien l’avouer, même Katsuya qui possédait de très bonne capacités d’orateur ne parvenait pas mieux que moi à se faire comprendre à Cydonia. Nous venions d’entrer dans l’auberge qui avait été l’évènement déclencheur de mes péripéties. Katsuya s’approchai du comptoir, j’étais un peu en retrait mais l’aubergiste semblait m’avoir reconnue, il faut dire qu’avec le bazar qui avait été causé par les deux malfrats dans l’établissement il y a quelque jours, que Luné et moi avions réprimandé d’une manière assez expéditive, n’étais pas passée inaperçue.
Katsuya devait se résigner au langage des signes pour se faire comprendre de l’homme qui ne parlait ni Jinmen, ni Elfique. Ils semblaient se comprendre à peu près bien, enfin c’est l’impression que cela donnait, je crois que comme moi, Katsuya s’attendait à une entourloupe de la part de l’aubergiste.
En même temps, c’était compréhensible, à sa place, en voyant arriver un homme et une femme, je crois que, comme n’importe qui d’autre, j’aurai fait un rapprochement similaire, d’autant que nous étions dans la même tranche d’âge. De plus le fait que je dévore littéralement Katsuya du regard depuis quelques minutes aurait pu semer le doute dans l’esprit du brave homme. Je n’avais pas remarqué que le maître des lieux était si attentif aux expressions de ses clients, l’expérience du métier sans doute. Mon partenaire du moment n’avait en rien remarqué mon attitude pour le moins indécente envers lui, l’expression pure du désir charnel qui venait de pervertir mon esprit. Je ne prêtais pas tout de suite attention au fait que l’aubergiste nous avait fait signe, à tout les deux, de le suivre pour nous mener à la chambre. Je n’avais pas encore demandé à louer une chambre, qu’avait-il pu imaginer ? La situation devenait embarrassante, je m’empressais de lui signaler que je n’avais encore rien demandé, mais il ignora complètement mes supplications. Nous étions arrivés devant la porte, dévoilant une chambre pour deux personnes. Ce que nous craignions tout deux était justifié, l’homme s’était imaginé que nous venions en couple. Katsuya semblait gêné par la situation, il s’était empressé de lui expliquer qu’il se méprenait, il avait un air encore plus adorable ainsi et cela n’avait fait que pousser mon désir à son paroxysme. Je ne me l’expliquais pas, il me faisait de l’effet, il avait réveillé mes pulsions les plus refoulées d’une façon si triviale. Certes je n’avais aucune expérience de l’amour et des divers sentiments que cela impliquait, c’était tout nouveau pour moi. Il m’avait pris mon premier baiser, serait-il celui à qui j’offrirais mon corps pour la première fois également ? Cette idée me taraudait l’esprit depuis que nous avions partagé un autre tendre câlin durant le retour à dos de cheval. Je fis signe à l’aubergiste que tout allait bien, nous trouverions bien un moyen de nous arranger de toute manière. Katsuya me regardait et, après un soupire, tenta maladroitement de me faire comprendre qu’il ne voulait pas du tout que j’interprète les actions du tavernier de travers.


« - Je peux t’aider à négocier une autre chambre, étant donné que… »

Je l’empêchais de finir sa phrase en posant ma main sur ses lèvres, il se tût, visiblement sous la surprise de mon geste. Ma main glissa le long de son visage doucement et tendrement, j’avais la sensation de ne plus contrôler mes gestes, je devenais littéralement esclave du désir qui m’avait envahi. J’étais rapprochée de lui, l’entrainant doucement dans la chambre. Au fur et à mesure que la porte se refermait sur nos silhouettes, je sentais que l’attirance que j’avais pour lui n’avait rien d’une illusion résultant de ce simple baiser. Certes, ce long échange langoureux que nous avions eu avait été un véritable catalyseur de tous mes plaisirs refoulés depuis si longtemps. Et maintenant Katsuya se retrouvait être la cible de toutes ces pulsions érotiques qui me dominaient. J’étais collée à lui, je posais un instant la tête sur sa poitrine en le serrant dans mes bras, si bien que je pouvais percevoir les battements légèrement affolés de son cœur. Que devais-je comprendre, était-il lui aussi attiré par mon corps ? Ressentait-il cette envie incontrôlable de partager un moment si intime en ma compagnie ? Je ne voulais imaginer qu’il me rejette, je me serais sentie si mal et idiote si cela devait arriver, mais je ne pouvais sortir de cet état second qui me rendait si… Si humaine, en fin de compte.

Je relevai la tête pour le fixer dans les yeux en lui affichant un regard sensuel franc, qui en disait long sur ce que je voulais de lui.


« - Je n’avais encore jamais partagé avec qui que ce soit un si bon moment que celui de notre baiser, mon premier baiser. Katsuya-san, je n’ai aucune honte à te le dire, je veux passer plus de temps auprès de toi… »

Bien que la formulation ne fut pas directe et aussi explicite qu’elle aurait pu l’être, il avait très bien compris mes intentions et resta muet un instant, nos regards semblaient d’être figés l’un dans l’autre, incapables de se détacher. Je le fis reculer de plus en plus, jusqu'à ce qu’il bascule sur le lit, tombant sur le dos, me fixant toujours. J’avais l’impression d’être hypnotisée par son regard et je dois dire que j’aimais ça. J’étais au dessus de lui, lui adressant de nouveaux regards aguichants, envieux, torrides. Je posais un genou sur le bord du lit tout en câlinant le visage du bel homme que j’avais à ma merci, je glissais ensuite cette même main dans son cou, puis sur son torse, la laissant effleurer voluptueusement chaque centimètre carré de son magnifique corps. Cette passion que j’avais pour lui était semblable à une soif inextinguible, un phénomène d’addiction, un syndrome de manque. Cela aurait pu s’apparenter à deux amants se retrouvant enfin après des années et laissant exploser leur pulsions dans un contact corporel intense. Tandis que je tombais peu à peu dans la luxure, je me laissais aller en rapprochant mon corps du sien, chaque parcelle de ce dernier entrait en contact avec le sien, je dirigeais sa main droite pour la poser sur ma poitrine, à l’emplacement du cœur. Mon rythme cardiaque était rapide, il s’emballait depuis que j’avais embrassé le beau jinmen et s’emballait de plus belle à chaque fois que j’avais pensé à ce tendre baiser. Maintenant il était dans un état d’affolement laissant très simple comprendre la même chose que les regards que je lui avais adressés et que je lui adressais toujours. Ma main était remontée de son torse à sa chevelure ébène que je caressais tendrement avant d’apposer un nouveau baiser sur ses lèvres. Le baiser se prolongea moins que le précédent, il avait cependant fait monter mon désir d’un cran supplémentaire et je pouvais imaginer sans trop prendre de risque qu’il avait eu le même effet chez lui. Cet échange buccal avait également temporisé sa réaction, je ne lui avais guère laissé le temps de s’exprimer depuis que je l’avais embarqué de manière assez cavalière dans la pièce. Je le gratifiais d’un léger baiser supplémentaire avant de lui dire, en rougissant.

« - J’… J’aimerai que … Nous passions un peu plus de temps tout les deux, m’accorderas-tu cette faveur, Katsuya-san ? »

Après ce que je venais déjà d’entreprendre, je redoutais toujours qu’il me le refuse, pourtant mes actions ne semblait pas lui déplaire, enfin c’est l’impression que j’en avais. Il m’aurait probablement arrêtée bien avant que je ne commence quoi que ce soit s’il n’avait voulu que la situation tourne ainsi…
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Re: [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)
   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyVen 17 Aoû - 2:12

[HRP : attention, le contenu de ce post et des suivants pourrait choquer les plus jeunes.]



[ Dispossession (Piano Version) – Keiichi Okabe (NieR) ]

Son geste me surprend. Elle qui semble si réservée au premier abord, peut-être même un peu timide, voilà qu’elle s’approche de moi et m’entraîne dans la chambre après avoir poussé la porte. Karaleth a envie de moi, elle me le montre clairement et m’enlace tendrement. Et c’est bien ce « tendrement » qui m’empêche de penser à l’instant et de me remémorer le moment de passion avec Siana quelques jours auparavant. L’astorg était absolument affamée de mon corps et de mon être, presque animale. La jinmen est différente et m’apporte quelque chose de nouveau : du raffinement, de la délicatesse et peut-être un peu de retenue. Je vois une envie dévorante dans son regard mais elle n’est pas provoquante comme a pu l’être la précédente. Et cela me plaît.

« - Je n’avais encore jamais partagé avec qui que ce soit un si bon moment que celui de notre baiser, mon premier baiser. Katsuya-san, je n’ai aucune honte à te le dire, je veux passer plus de temps auprès de toi… »

Un premier baiser... une première fois. La situation est bel et bien différente. J’aurais pu avoir peur, m’enfuir à cause d’une certaine pression qui s’installe en moi lorsque j’entends ses mots. Mais j’ai envie d’elle et je sais qu’il n’y a pas de raisons que cela se passe mal. Il est vrai que j’ai rencontré peu de situations comme celle-ci mais nous nous entendons bien et je sais qu’elle me fait confiance. Nous nous fixons toujours et elle m’entraîne cette fois vers le lit, où je finis allongé, son corps collé contre le mien. Kara caresse mon visage puis défait ma tunique pour passer ses mains sur mon torse, prenant soin d’explorer chaque centimètre de celui-ci. Elle finit par guider ma main sous son haut et vers sa poitrine que je caresse aussi tendrement que nos étreintes. Je sens son cœur s’emballer et c’est très doucement qu’elle m’embrasse encore. Il est suffisamment maîtrisé pour me donner envie d’elle, plus que précédemment et le ton coquin qu’elle emploie ensuite ne fait qu’augmenter mon désir. Je souris, la saisis par la taille et finit au-dessus d’elle, prenant quelques secondes pour contempler sa beauté si naturelle mais si appréciable.

- Demande-moi toutes les faveurs que tu veux, demoiselle, je te les accorderai jusqu’à demain... chuchote-je en concluant mes paroles par un autre baiser.

Délicatement, je la laisse s’assoir et la déshabille, n’oubliant pas d’attiser son envie par d’autres caresses. Je trouve son corps parfait car même les peu nombreuses cicatrices de combat marquant sa peau se marient avec chaque courbe de son corps. Nous finissons rapidement en sous-vêtements. Elle cherche un contact permanent : des baisers, des étreintes, des caresses... je lui donne tout ce qu’elle me demande avec des gestes ou avec des mots et ne prend pas d’initiatives trop brusquement. Même si je la sens confiante, je ne veux pas que cet instant se transforme en cauchemar pour elle... c’est si vite arrivé. Pas de hâte, nous prenons le temps de nous découvrir et elle ose beaucoup de choses ainsi. Elle me touche de centimètre en centimètre et n’hésite pas à glisser sa main sous mon caleçon. Progressivement, je vais explorer toutes les zones de son corps également puis je sens son ardent désir grimper lorsque je touche du bout des doigts la fleur que je n’ai pas encore cueillie. Je souris beaucoup, elle m’attendrit et c’est un instant de pure tendresse.

Malgré tout, mon envie grimpe aussi et je ne peux m’empêcher de goûter au jardin qu’elle m’offre ce soir. Elle gémit, de gêne ou de plaisirs, sûrement un peu des deux. Puis, après quelques minutes d’extase, Kara me demande de remonter vers elle. J’ignore tout du déroulement des évènements... je connais juste la fin de l’histoire mais me contente de ne pas y penser pour le moment.
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Re: [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)
   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyVen 17 Aoû - 10:50

L’extase.
Katsuya avait favorablement réagi à mes exigences corporelles. Il semblait tout aussi enjoué que moi à l’idée de passer ce tendre et enflammé moment ensemble. Il m’avait rendu mes caresses en me susurrant quelques mots à l’oreille. Le romantisme du moment allait peu à peu se transformer en érotisme sensuel que je n’avais encore jamais réellement connu avant ce jour. En renversant nos positions, Katsuya prenait une allure de mâle dominant et dévorait littéralement mon corps des yeux, je savais alors qu’il était déterminé à combler mes désirs. Je n’avais aucunement l’intention de lui résister, je ne pouvais lui résister d’ailleurs puisque j’avais tout autant envie de lui qu’il semblait avoir envie de moi. Il me laissa me redresser avant d’entreprendre de m’ôter ma tunique tout en me caressant. Je recherchais toujours à découvrir du toucher ce corps d’homme que je ne pouvais me sortir de l’esprit. Ma tunique tombait doucement le long de mon corps tandis que je passais ma jambe de l’autre côté, me retrouvant ainsi à cheval sur lui. Mes mains glissaient encore le long de son dos, avides de découverte pendant qu’il chassait le restant de mes vêtements avec douceur. Nous étions tout deux en sous-vêtements, rien n’avait encore commencé que j’étais déjà toute émoustillée de savoir ce qu’il allait me faire. J’étais déjà, de base, complètement sous son charme mais voir ainsi son corps dénudé et à ma porté me donnait une sensation que je ne saurais décrire avec exactitude, je touchais, enlaçais, embrassais le beau jinmen. Mes mains s’aventuraient à présent dans des zones un peu plus sensibles, ma main droite venait de passer au niveau et même en dessous du caleçon du jeune homme. Nos corps étaient proches l’un de l’autre, mais pas assez, pas encore, nous n’étions pas encore arrivés au point crucial de cette aventure.

Un autre baiser temporisa l’érotisme de nos caresses, plus il se prolongeait, plus je sentais que Katsuya venait de laisser certaines pulsions ardentes prendre le pas sur son calme apparent. Je venais de toucher juste, j’avais toujours eu l’image des hommes impatients et incontrôlables, Katsuya brisait ce préjugé. J’avais usé de tout mes charmes pour le faire céder, le rendre impatient, désireux, l’animer d’une ferveur démesurée. Il commençait également à toucher mon corps dans ses moindres recoins, ses mains, sa langue, ses lèvres glissaient le long de ma peau douce. Il arrivait également dans des zones érogènes du corps féminin qu’il était difficile de masquer les sensations que ses faits et gestes me procuraient. J’étais comme tétanisée, non pas de peur, mais bien de plaisir, quelques gémissements incontrôlés s’échappaient de ma bouche avec un timbre de voix altéré par mon rythme cardiaque. Après quelques instant je l’invitais à revenir vers moi, je le fis basculer de nouveau afin de me retrouver au dessus de lui, n’hésitant plus à faire entrer nos corps en contact. Ce bref échange n’était que l’annonciateur de choses autrement plus torrides à venir, nous le savions tout les deux. Katsuya me regardais fixement, il venait de comprendre que j’étais prête, définitivement résolue à lui offrir ma toute première fois.

Il s’élança, tandis que je sentais que nos corps s’assemblaient, j’avais également la sensation que nos âmes se liaient profondément d’une attache indestructible. Nos enveloppes charnelles entrelacées et parfaitement fusionnelles se laissaient naturellement aller au rythme de la tendresse avec laquelle Katsuya fixait la cadence de nos ébats. Très vite je ressentais les premières vagues d’émotions, d’abord une petite douleur qui s’estompa très vite pour laisser un fort sentiment de jouissance que j’avais peine à maitriser. J’aurai voulu que cet instant ne s’arrête jamais. Nos corps étaient soumis à une forte tension, notre envie insatiable de l’autre nous conduisait doucement vers la fatigue. Tandis que je ne pouvais désormais plus retenir d’autres gémissements bien plus clairs pour mon partenaire, je ne pouvais me retenir de m’agripper à lui, mes mains se refermaient doucement sur la peau de son dos, mes ongles avaient peut être légèrement marqué son dos nu quelques instant. Nous échangions d’autres baisers plus ou moins sauvages dans le feu de l’action, la tendresse que nous avions eue plus tôt s’était quelque peu amoindrie bien qu’elle fût la principale composante de l’atmosphère brûlante de la pièce.
Nous comprîmes rapidement que notre folle partie de jambes en l’air allait prendre fin, un ultime gémissement de bonheur s’échappa de mon corps, Katsuya était lui aussi arrivé à ses limites énergétiques.

Je n’avais pas eu conscience que nous nous étions assoupis après ceci. Cependant je m’éveillais la première, l’homme qui m’avait initiée aux plaisirs de la vie dormait encore à point fermé. Il me tenait tendrement dans ses bras, le drap léger qui couvrait nos corps encore nus et le fait que j’ai posé ma tête sur son torse me donnait un autre fort sentiment de calme intérieur que je voulais apprécier quelques instants. Je bougeais légèrement pour aborder une position encore plus confortable, j’étais si bien près de lui, nous étions proches au point que même nos jambes s’entrelaçaient sous le drap qui était encore hier, immaculé. Il était tout aussi mignon lorsqu’il dormait, je ne pouvais m’empêcher de dégager doucement mon bras gauche afin de la passer sur son visage et dans ses cheveux. Malheureusement il avait probablement le sommeil un peu léger, il s’éveilla suite à mon geste, je lui adressais un sourire matinal radieux avant de ne me retenir une petite boutade.


« - Vous aurais-je réveillée, bel étalon ? »

Je déposais un petit baiser sur ses lèvres après avoir laissé échapper un autre sourire enjôleur. Soudain je me remettais à penser à toute sortes de choses, je venais de connaitre l’amour avec un homme dont j’ignorais tout, il ignorait également tout de moi. Etait-il comme cela avec toutes les femmes qu’ils croisaient ? N’avais-je été qu’une aventure sans suite de plus à son palmarès ? Non pourquoi pensais-je à cela, il était trop franc pour mentir. Cependant quelque chose me disait que nos câlinages n’auraient probablement pas de suite, après tout nous devions rester lucides, nos clans n’étaient pas les même et bien que nous soyons en période de paix, il pourrait arriver ce fatidique moment ou nous devrions nous battre. Que ferais-je si cela devait arriver, devrais-je encore choisir entre mon honneur de samouraï ou mon honneur de femme ? Après tout, quel genre de femme, d’amante, d’amie pourrais-je être si ma vocation martiale m’obligeait à me battre contre une personne que j’aime ?
Cette idée me glaçait le sang, aussi la chassais-je de mon esprit en un instant, ne laissant pas paraitre ce tiraillement à mon amant du moment.
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Re: [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth)
   [Terminé][155][D-A] Âmes de combattants (PV Karaleth) EmptyLun 20 Aoû - 1:54

Je me réveille doucement grâce à ses caresses et, le temps de la comprendre, je souris à sa boutade. Je touche à mon tour son visage et, la voix encore enrouée, je lui dis mes premiers mots doux de la journée.

- C'est un plaisir de me réveiller à côté d'une si belle guerrière.

Bien qu’elle semble contente et satisfaite, c’est après un instant que je peux voir qu'elle semble pensive, malgré qu'elle tente de me le dissimuler une énième fois.

- Quelque chose te préoccupe ? demande-je en lui caressant la joue.
« - Tout me préoccupe, à commencer par nous. Ce qu'il s'est passé... Ce qu'il se passera... Qu'adviendra-t-il de nous ? »

Kara semble triste et je peux la sentir trembler contre moi. Elle passe sa main sur mon corps pendant qu’elle parle, comme si elle avait peur de me perdre, comme si elle attendait quelque chose. Et je suis attristé qu'elle aborde ce genre de sujet parce que la dernière chose que je veux pour le moment c’est la blesser. Je lui répondrai franchement mais elle sera lésée dans cette histoire... c'était important pour elle, je le savais à la minute-même où je l’ai laissée m’entraîner sur le lit. J’ai blessé de nombreuses femmes en ne passant qu’une seule nuit avec elles. Mais la majorité m’a pardonné. Dans quel camp se rangera Karaleth ?

- Sache d'abord que ce qui s'est passé était important pour moi... mais je pense que nous avons été touchés différemment.

Je la laisse un peu digérer, elle a bien compris ce que je voulais dire. Malheureusement...

- J'ai connu beaucoup de femmes et j'ai eu de l'affection pour chacune d'entre elles. Mais, pour le moment, je ne connais que l'amour de servir Doji-sama. Et, pour le moment encore, c'est cela qui prend le plus d'importance dans ma vie. Je ne sais pas où "nous" allons, certainement vers quelque chose de fort. Peut-être pas vers ce que tu désires, j'en ai peur...

Ça me brise le cœur de lui annoncer ça. Je ne veux pas la voir triste, surtout qu’elle semblait avoir accepté quelque chose de difficile grâce à ce que nous avons vécu. Voilà qu’elle commence à pleurer et je ne peux rien faire à part la prendre dans mes bras encore une fois, pendant qu’elle continue de parler, la voix tremblante.

« - Je ne sais pas quels sentiments tu peux avoir à mon égard Katsuya, mais je comprends que ton engagement envers ton seigneur soit plus important que tout, j'ai moi-même fait prêter le même serment de servir Hotori-sama quoi qu'il m'en coute. Tu as été la seule personne capable de m'aider à me débarrasser de l'épaisse couche de haine qui meurtrissait mon âme, le seule personne capable de lire mon cœur. Si il ne nous est pas possible d'avancer ensemble sur le même chemin, j'espère malgré tout que nos routes se recroiseront, une, deux, trois, des dizaines, centaines ou milliers de fois, je m'en fiche. J'aurai vraiment souhaité être la personne qui finira ses jours à tes côtés, mais puisque je ne peux être cette personne, je veux quand même que tu saches que, quoi qu'il arrive, tu pourras toujours compter sur mon soutien. »

Son discours aurait pu être déterminé si elle n’avait pas pleuré, si elle ne pleurait pas encore en l’articulant. Alors qu’elle est si proche de moi, je peux sentir sa douleur, celle que je viens de lui infliger. Ma gorge se serre alors que j’écoute tout ce qu'elle me dit. Jamais cela ne m'avait fait autant de peine de quitter une femme. Kara est sincère, incroyablement jolie et je regretterais presque de ne pas avoir eu de coup de foudre pour elle, de ne pas avoir ressenti ce que mon père m’a si bien traduit à l’époque. Seulement voilà, mon honnêteté est à la hauteur de mes sentiments : il y a plus important pour le moment.

- Beaucoup d'affection et énormément de respect : c'est ce que je ressens pour toi, Kara. Tu es importante à mes yeux et je ne t'oublierai pas. Jamais. C'est un honneur pour moi d'aider les gens qui le méritent vraiment, surtout lorsque je peux rester moi-même. Ce moment était vrai, je t’en remercie. J'aimerais te savoir heureuse, même loin de moi, maintenant.

Je la serre encore, jusqu'à ce qu'elle calme ses sanglots et que nous nous rhabillons finalement. Tout se passe dans le silence jusqu’à ce que nous sortions de l’établissement. Prendre l’air me fait du bien mais j’étouffe encore de tant de tristesse en la regardant. Je culpabilise terriblement. Karaleth finit par briser ce pesant silence qui nous entoure. Bien que je puisse distinguer qu'elle n'est pas des plus heureuse sur le moment, elle me fait un autre câlin ; celui-ci n’a pas la même signification que tout à l’heure, il est plutôt amical. Elle me sourit finalement avant de continuer de parler, plus sereinement cette fois.

« - Promettons-nous de rester la personne qui aux yeux de l'autre sera son appui le plus fiable sur terre, promettons-nous de rester liés par une amitié forgée avec nos sentiments les plus purs, si purs que même la plus noire des magies ne pourrait altérer ou ébranler... »

Ses paroles m’étonnent mais si penser ainsi lui permet de mieux vivre cette séparation, je suis prêt à tenir cette promesse. Surtout qu’il m’a semblé que nous étions en accord sur bien d’autres choses que le sexe lors de nos petits échanges précédant cette nuit. Je lui offre moi aussi une douce étreinte.

- Je te le promets, Kara. Gardons contact malgré la distance, écrivons-nous. Racontons-nous nos missions, nos réussites, nos échecs, nos satisfactions et déceptions. Une pause, je la regarde dans les yeux, content que ça ne finisse pas plus mal. Et merci, merci pour tout, jolie licorne. Garde courage pour la suite.

Karaleth hoche la tête pour confirmer cette promesse et me remercie à son tour. Ainsi, nous serons liés par les mots, comme je le suis déjà avec Akemi. Une confidente à qui je pourrai tout raconter, une amie sur laquelle je pourrai compter pour longtemps. J’espère un jour recroiser son chemin, partager un combat commun avec elle ou une tasse de thé. Alors que je monte sur Yakuru qui a lui aussi passé une bonne nuit, je ne lui accorde pas d’ultime regard mais je n’en pense pas moins. Je suis ému de quitter cette belle jinmen mais aussi honoré de pouvoir tenir cette promesse pour elle et d’avoir pu l’aider à faire un pas en avant.


[Désengagés]


[HRP : merci pour ce joli RP. ♥]
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