Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween]

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   [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween] EmptyMar 18 Sep - 10:54

Combien de temps ça faisait, au juste ? Une semaine ? Non, plutôt une dizaine de jours depuis ma rencontre avec la belle Auween. Déjà tant de temps, tant de temps que j’avais passé à me morfondre sur cette ultime qu’elle avait eu et sur mon interminable quête de justice. Mais à présent un mal que je ressentais depuis quelques jours semblait avoir peu à peu raison de moi. Je voulais la revoir, je voulais la prendre dans mes bras, la serrer contre moi, passer ma main sur son visage, dans ses cheveux… Mais elle ne me laisserait probablement plus jamais l’approcher. Depuis que j’avais appris cette sinistre histoire et qu’elle avait détalé, mes chances de revoir Auween et de pouvoir lui parler s’amenuisaient. Elle me savait gentil, après tout je ne l’avais pas brusquée ; elle me savait semblable à elle, nous avions tout deux un élément, et le même, en plus de ça. Mais j’avais compris aussi qu’elle avait besoin de temps, aussi je lui en avais laissé, peut être pas assez, c’est possible, mais j’avais moi-même pris une décision.

J’étais reparti d’Erathia vers Tamawa, bien décidé à la revoir, peut être sans lui parler, peut être la revoir que de loin, je m’en fichais, je voulais savoir comment elle allait au minimum. Ça faisait déjà un petit moment que je marchais, désireux de faire une pause, je me posais au pied d’un arbre un instant, prenant le temps de boire et me restaurer un peu. Cela me laissait également le temps de réfléchir et d’imaginer à comment se passerait nos retrouvailles, en bien ou en mal ? Au plus profond de moi je n’espérais que le bien, mais je ne pouvais m’immiscer dans sa tête pour savoir ce qu’elle en pensait. Une petite pensée pour Ferris et Elenwë retentit au fond de moi, j’aurais aimé leur demander conseil, elles m’auraient aidé à coup sur, mais en y repensant, si elles étaient encore là, le problème Aube/Crépuscule ne se serait jamais posé. Pour le coup je me sentais complètement idiot de penser à cela. Mais j’entendis un bruissement de feuilles non loin qui me tira de mes rêves. Quelqu’un approchait, qui ? Des brigands ? Des Templiers ? Un animal forestier ? Un prédateur peut être ?
Aucune idée, mais étant donné que ça approchait dans ma direction, j’eus l’idée de me percher un peu plus en hauteur, dans un arbre au feuillage assez épais, malgré ce début d’automne. Il était possible que cela soit des templiers en partances vers un village, beaucoup passaient pas cette forêt pour gagner de précieuses heures. Ce qui justifiait d’autant plus mon envie de me cacher, je n’avais pas envie de me chicaner avec des templiers de l’aube un peu obtus. J’étais donc tranquillement hissé, quasi-invisible. En même temps qui serait assez parano pour regarder dans les feuillages ? C’est probablement pour ce genre de trucs que les trois-quarts des embuscades fonctionnaient, non ?

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’aperçus la tignasse châtain/brun assez courte et cette silhouette fine et agréable que j’affectionnais tant. Mais bon sang, que faisait-elle ici ? Pourquoi Auween était elle en plein milieu de la forêt, de si bonne heure le matin ? Je ne me souviens pas que les apprentis pouvaient se permettre ce genre de libertés… Enfin à mon époque ça ne l’était pas.
J’avais l’air d’un vieux en me résumant ma pensée : « à mon époque » bah voyons… ça faisait quoi ? 4 ans ? 5 ans ? C’était pas si vieux, enfin bon.

Je me re-concentrais sur Auween, qui n’étais pas si loin de moi, mais ne m’avait probablement pas vu, normal en même temps, j’étais assez fier de ma cachette sur le coup. Cependant son attitude m’interpella, elle avait l’air perdue, seule, abandonnée… Je ne sais pas exactement laquelle de ces sensations était la bonne, bien que j’avais peine à croire qu’on ait pu abandonner la jeune femme ici. Elle devait être perdue, peut être avait elle perdu son repère, je ne sais pas.
En y repensant, je remarquais que je ne savais plus grand-chose quand j’étais à proximité d’elle, elle captait toute mon attention au point que je ne réfléchissais plus clairement. En parlant de réfléchir, je n’avais toujours pas trouvé la meilleure solution pour entrer de nouveau en contact avec elle, en priant qu’elle accepte de m’écouter. Peut être que je devrais penser à une méthode « douce » pour renouer le contact, quelque chose de pas forcément physique, je sais !
J’allais lui parler par télépathie, après tout si nous avions tout deux ce don, ce n’était pas pour rien. Tandis que j’avançais mes premiers mots à son attention, tremblant, je sortais la petite rose blanche-bleue qu’elle avait laissé choir la dernière fois. Bon, je dois avouer que ce n’étais pas la même, l’autre ayant fanée, j’en avais faite une autre, que je trouvais d’ailleurs encore plus jolie que la première. Sans le moindre bruit, je la prenais dans mes mains, cette fleur qui représentait mon âme, à la fois bleue et blanche. Un bleu si foncé qu’il ressemblait à du noir, mais cette fleur m’était fidele par sa dominance de blanc dans le noir, la lumière dans les ténèbres. Il est vrai que j’étais plutôt patient et gentil, plutôt sain d’esprit, enfin je crois. Le noir devait symboliser mon envie de vengeance qui m’obsédait. Enfin, je me décidais à lui envoyer cette petite phrase, que je voulais emplie de douceur et de gentillesse, mais par télépathie c’était quand même légèrement différent que de vive voix.


**- Tu m’as l’air troublée, petite fleur. Me permets-tu de te parler librement, Auween ?**

Quelle que soit sa réaction, je pouvais la voir juste en baissant les yeux et orientant ma tête de façon à ce que mon regard perce le feuillage encore épais du résineux. Elle était si belle, si proche et pourtant si inaccessible encore, je me faisais peut être du mal à la contempler ainsi mais j’étais tellement heureux de la revoir que j’aurai pu rester planté là pendant des heures, quitte à prendre racine, sans mauvais jeu de mots…
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   [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween] EmptyMer 19 Sep - 6:15

Je ne réalise pas grand-chose. Je range ma chambre – quel bazar ! – et je me rends compte que plus rien ne sera comme avant, désormais. J’ai senti mon frère distant, depuis que je suis revenue de ma mission, depuis ma promotion. S’est-il passé quelque chose en mon absence ? J’ai cru ressentir de la jalousie et de l’envie lorsque je l’ai croisé dans les couloirs du Temple... des sentiments qu’Ewan ne me transmet jamais et que j’aurais de la peine à lui attribuer en temps normal. Quoi qu’il en soit, c’est nostalgique que j’emballe mes affaires pour les transférer dans ce qui sera ma nouvelle chambre. Je n’en ai pas beaucoup mais je profite pour faire un peu de tri, me remémorer certains souvenirs. Ce dortoir va me manquer, mes amies aussi. Je sais que devenir Templière implique beaucoup de choses et que le travail que j’aurai sera probablement conséquent. Malgré tout, je sais que mon apprentissage continuera à se faire et j’ai encore beaucoup de choses à explorer. Je n’ai jamais été ailleurs qu’à Silmarie ou à Tamawa... je ne connais donc pas énormément Azthia et n’ai que mon imagination pour m’aider à interpréter les paroles de mes camarades ayant voyagé. Cependant, ce n’est pas ma motivation qui manque pour partir à l’aventure et, dès que la cérémonie de nomination s’est close, je n’avais qu’une envie : partir explorer les environs.

Cependant, avec les préparatifs, le nouveau cheval qu’on m’a offert en guise de récompense et de compagnon de route fidèle et auquel je dois m’habituer ainsi que les journées où j’apprends que j’aurai des missions sous peu et quel sera mon rôle en tant que Maître, je n’ai pas vraiment eu de temps pour moi. Pas de temps pour voir mon frère, pas de temps pour profiter des derniers jours de soleil, pas de temps pour penser à Ethiann. Car depuis trois nuits, je rêve de lui et je n’ai pas oublié ce qu’il a pu me dire alors que je partais en courant. Il veut me prouver qu’il n’est pas comme les autres mais ma crainte est toujours là. Il m’a révélé ses intentions avec la plus grande sincérité, j’ai pu le sentir et l’accepter depuis presque deux semaines. Seulement, il reste un Crépusculaire et j’ai toujours envie de le convaincre de revenir au Temple. C’est comme si la voie qu’il avait choisie n’était pas la sienne, comme si c’était par dépit. Il semble respecter les Templiers de l’Aube, respecter encore Maître Jacen et il semble surtout me respecter moi... il n’a pas fait de remarque sur mon élément, cette partie de moi qui m’a bien servie dans les moments difficiles. J’ai envie de l’aider à s’accepter, à accepter ses envies de vengeances pour qu’il ne les mette jamais à exécution. Mais qui suis-je pour faire cela ? Certes, il m’a montré un intérêt, il était séduit, j’ai bien pu le sentir, il me laissait le faire. Mais utiliser cet attachement serait affreusement malhonnête... je ne veux pas lui faire de mal, je me suis attachée vite... trop vite, sûrement.

Une fois mes affaires entreposées dans mon nouvel « appartement », je vais me dégourdir dans le jardin. J’ai l’impression de le voir différemment, en cette journée où je suis Templière, en cette journée de liberté. C’était un rêve et je n’ai pourtant pas l’impression d’avoir changé... du moins pas tant que je l’aurais pensé. J’ai simplement la responsabilité de représenter le Temple d’Ankdor comme il se doit, maintenant, celle de trouver de nouveaux Sensibles, comme moi. Je secoue la tête ; je ne veux pas me mettre la pression tout de suite. Après tout, j’ai fait le plus dur en réussissant la mission qui m’a été confiée, non ? J’avertis par Télépathie Maître Jacen que je m’absente un moment et décide d’aller explorer les environs de Tamawa. Je n’ai pas tellement pu bouger en rendant visite aux villageois il y a quelques jours et je n’ai jamais pu aller plus loin seule. C’est étrange de penser que je peux le faire, à présent. C’est malgré tout avec le sourire que je m’en vais, traversant les portes de la ville pour la deuxième fois, déterminée à aller plus loin que la dernière fois. Je pars à pied pour éviter les désagréments que je pourrais avoir avec un cheval et je marche vite, curieuse de ce que je pourrai découvrir.

Je me rends compte, malheureusement bien vite, que j’ai oublié ma carte à la maison et que retrouver ma route sera compliqué, étant donné que je n’ai pas marqué mon chemin. Cette prise de conscience n’a lieu qu’une fois que je suis perdue dans un bosquet inconnu, évidemment. Contacter quelqu’un serait faisable mais je ne saurais plus ou me mettre en appelant à l’aide alors que je suis sensée être responsable, à présent. Je m’enfonce alors comme une imbécile dans le bois, sans avoir la moindre idée de l’endroit où j’atterrirai en continuant. Comment ai-je pu oublier cela ? J’étais plus sérieuse pendant ce test... je m’en veux de me relâcher simplement parce que je suis perturbée d’avoir atteint le but que j’espérais depuis mon arrivée au Temple. Sept ans... déjà sept ans que je suis arrivée à Ankdor. J’ai bien changé depuis cette époque. Soudain, quelque chose me fait sursauter.


**- Tu m’as l’air troublée, petite fleur. Me permets-tu de te parler librement, Auween ?**

Je fais des tours sur moi-même dans l’espoir de l’apercevoir mais la lumière n’est pas vraiment présente. Ce n’est pas une voix, c’est de la télépathie. Et je reconnais celle-ci alors que je ne connais pas cette personne... pas autant que je l’aimerais, du moins. Je n’ose plus tellement croire au hasard lorsqu’il me dit ça. Serait-il revenu ici pour me chercher ? Pour me parler ? Pour me réprimander ? Je lui ai dit bien des horreurs la dernière fois... des horreurs que je regrette amèrement. Pourtant, j’ai gardé la fleur qu’il m’a offerte, me rendant compte que je l’avais oubliée dans mes cheveux lorsque je l’ai laissé seul près du muret de pierre. Je l’ai gardée soigneusement dans un petit vase et, étonnamment, seule un pétale à flétri, les autres sont restés intacts. Intacts comme les sentiments que j’ai pour lui, même si je n’ose pas encore me l’avouer. Aimer quelqu’un si rapidement... est-ce vraiment de l’amour ou est-ce la combinaison de son air énigmatique avec sa sincérité qui m’a littéralement envoutée ? J’arrête de marcher pour entrer dans son jeu ; par télépathie, il reste invisible, je ne peux pas le localiser dans les bois encore épais pour la saison. C’est amusant.

** Je crois que j’ai perdu mon chemin en voulant faire la maline. Mais... apparemment, quelqu’un veille sur moi, je n’ai donc pas à avoir peur. Du moins, je pense. C’est bien ce que tu es, non ? Une sorte de gardien qui me sauve du danger ? **

Je regarde le ciel quelques secondes et ferme les yeux. Je suis heureuse à cet instant et je n’ai plus peur. Qu’en sera-t-il lorsqu’il se montrera devant moi ?
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   [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween] EmptyVen 21 Sep - 8:11

Amusant, oui c'était amusant d'un sens. J'avais la sensation que l'ambiance qui s'était installée entre nous n'était pas tendue, c'était plutôt agréable justement. Elle avait sursauté, chose pour le moins évidente, elle ne s’attendait probablement pas à rencontrer quelqu'un ici. Surprise partagée, je devais l'avouer, les chances de croiser quelqu'un ici étaient d'une sur... Euh, cinquante, je dirais. Peut être plus, peut être moins, ce n'était qu'une estimation personnelle de toute manière. Enfin, elle s'était stoppée net, scrutant dans tout les sens, tentant, je pense, de m’apercevoir. Mais bon, elle ne regardait pas au bon endroit et je dois dire que ça m'amusais de la voir chercher. J'étais heureux qu'elle ne parte pas de la même manière que la dernière fois, bien que ma démarche pouvait, peut être lui sembler bizarre. Elle m'avait dit des choses terribles la dernière fois, je savais pourtant qu'elle n'avait pas tout à fait tort, enfin pas sur tout. Je ne pouvais lui reprocher qu'une chose : Celle de m'avoir associé à l'ordure qui l'avait fait souffrir. Mais bon, je pense aussi que j'aurais très probablement réagis pareil, après tout j'avais tendance à mettre tout les zélotes dans le même sac que celui qui m'avait enlevé ma chère Ferris.

Je ne sais pas exactement ce qui pouvait lui passer par la tête, mais elle semblait apaisée, peut être était-ce parce que je n'étais pas physiquement en face d'elle, peut être que notre relation allait se résumer à des dialogues télépathiques. J'étais probablement un peu défaitiste, non, complètement défaitiste, au fond de moi, sa réaction de l'autre fois m'avait démoralisé quelques temps, et maintenant que j'étais prêt à lui dire clairement ce que je ressentais, j'avais peur que ça recommence. Bien sur, elle le savait déjà, mais de vive voix, c'était toujours mieux qu'une flopée d'émotions ressenties, même si elles avaient été relâchées volontairement.


** Je crois que j’ai perdu mon chemin en voulant faire la maline. Mais... apparemment, quelqu’un veille sur moi, je n’ai donc pas à avoir peur. Du moins, je pense. C’est bien ce que tu es, non ? Une sorte de gardien qui me sauve du danger ? **


Elle levait les yeux au ciel, un instant j'ai cru qu'elle m'avait vu mais en réalité non, elle fermait les yeux. Surprenant, je n'avais toujours aucune idée de ce qu’elle faisait, j'étais un peu éloigné mine de rien. Je ne bougeais pas, j'effleurais juste la rose du bout de mes doigts en me demandant toujours comment se déroulerai cette conversation, un instant, un long instant passait avant que je ne me décide à répondre.

** Un gardien ? Non, je n'ai pas la noblesse d'un gardien, je ne suis qu'un homme soucieux des autres, et tout particulièrement d'une personne qui m'est chère. Bien sur que je te sauverai du danger, en priant tout de même que tu n'y sois pas exposée mais je te protégerai au péril de ma vie s'il le faut.**

Je n'aurais sûrement pas dit ça sur un ton de blague, plutôt un air très décidé. Effleurant les épines de la rose, ce qui aurait pu symboliser la carapace émotionnelle qui encapsulait habituellement mon cœur. Il y en avait six, je me demandais alors si Auween arriverait à me faire abattre ces six verrous. Je crois que tout dépendrait de ses réponses, de sa façon d'être, je saurai si, enfin, elle avait pris une décision. Enfin, il n'en restait que cinq maintenant, je venais d'arracher la première épine de la tige.

** Je dois te parler Auween, c'est quelque chose qui est très important pour moi. Je sais que tu m'avais dit de ne pas m'approcher de toi, mais j'ai besoin de savoir... **

J'observais ses réactions, je crois qu'elle m'accordait le droit à quelques réponses, c'était déjà un bon signe pour moi. Tandis que je jaugeais la situation, me demandant si je faisais bien de faire ça, je m'amusais à ramasser un fruit dans l'arbre pour le jeter au loin, derrière Auween, pour lui laisser penser que j'étais derrière elle, comme un guide ou une sorte d'ange gardien.

** Tu sais, J'ai pas vraiment pour habitude de faire des longs discours, je suis plutôt du genre à écouter les autres, mais pour une fois je vais parler. Te parler de choses pas forcément joyeuses, mais je veux vraiment faire taire cette petite voix dans ta tête qui t'incite à rejeter ce que je suis. Je ne sais pas avec exactitude tout ce que tu as vécu, je ne sais pas quelles horreurs tu as pu traverser, je n'ai pas pu être présent lorsque tu as été attaquée, toi, ton frère et ton ami par cet homme. Mais je peux le jurer devant toutes les divinités, je ne suis pas comme lui. Notre seul point commun est d'être deux templiers du crépuscule. Je ne suis pas de ceux qui jugent les gens sans les connaître, je n'ai jamais rejeté les autres parce qu'ils ne rentraient pas dans le moule. Ce que cet homme t'as dit sur ton pouvoir, je peux comprendre cela, tu le sais que je suis également un manipulateur. Ni toi ni moi n'avons choisit de maîtriser une telle chose, nous n'avons pas forcément demandé à être sensibles à l'esprit et pourtant nous le sommes. La nature à voulu que nous héritions de ce pouvoir, personne n'a le droit de nous le reprocher... **

Je marquais une pause tout en arrachant une autre épine de la tige, observant avec attention l'élue de mon cœur. Je n'allais pas lui laisser l'occasion de me répondre avant que j'ai fini de parler, je savais qu'elle était un peu pipelette sur les bords mais je lui demandais pour une fois de m'écouter, jusqu'au bout, après elle aurait tout le loisir de répliquer, me complimenter, m'insulter, je ne sais pas.

** Nous sommes différents en de nombreux points, un homme et une femme, une elfe et un cydien, une templière de l'aube et un templier crépusculaire. Pourtant nous avons des points communs, nous maîtrisons tout les deux un élément, nous sommes deux êtres vivants doués de parole, nous sommes composés de la même façon...
Tu dois te demander où je veux en venir, non ? Je n'ai pour objectif de te faire attendre pendant des lustres si ce n'était pas pour te dire quelque chose d'important, soit en sure, mais avant j'ai une question à te poser...**


Mon cœur se serrait peu à peu tandis que je prenais une légère inspiration pour finalement ne pas continuer, je me sentais mal et perdais mes mots. Je n'arrivais plus à formuler correctement ce que je voulais lui dire... Mais peut être allait-elle réagir avant que je ne retrouve ce que je voulais lui dire...
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   [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween] EmptyVen 21 Sep - 13:03

Il ne me répond pas pendant un long moment. En rouvrant les yeux, je me suis demandé s’il était parti mais il recommence à me contacter par télépathie. Un homme soucieux des autres... une personne qui lui est chère... alors que nous ne nous connaissons pas. Je n’arrête pas de penser que c’est déraisonnable. Il donnerait sa vie pour moi... déjà... Mais j’ai envie de le voir, de le toucher à nouveau. Après tout, c’est son choix et c’était aussi le sien de revenir me voir ici. Il veut me parler malgré ce que j’ai dit : « Reste loin de moi pour le moment... ». Le pensais-je vraiment ? Des sentiments inconnus se mélangent dans ma tête. Mais l’impatience, surtout l’impatience. Je me retourne pleine d’espoir lorsque j’entends du bruit mais il ne s’agit que d’une farce. En temps normal, je l’aurais boudé... mais il demande de l’attention. Alors je l’écoute attentivement se confier, me dire encore une fois à quel point il est déterminé à me faire comprendre que l’ennemi n’a rien à voir avec lui.

La nature a décidé de me faire naître un jour sans lune, de me doter de l’Esprit, de la faculté de la manipuler toute entière et celle de soigner les blessures. Je suis née comme cela, c’est vrai... Ethiann n’est pas né Templier Crépusculaire comme je ne suis pas née Templière de l’Aube. Les choix que nous faisons sont guidés par énormément de choses, par tout ce que nous vivons. Je sais qu’Ethiann n’a pas choisi la voie du Crépusule pour détester les Zélotes ou les manipulateurs d’éléments... il la fait pour se venger et c’est malheureusement cela qui me dérange. Cependant, je ne peux pas encore ramener Ethiann sur le chemin qu’il aurait du suivre... Premièrement parce que je ne le connais pas assez et que, même s’il confiance en moi, je ne pourrai pas le convaincre. Deuxièmement parce que je ne suis rien pour lui dire de revenir au Temple. S’il a estimé que c’était cette voie qui lui convenait, c’est pour plusieurs raisons.

Une question... mais quelle est-elle ? Il n’a pas l’air décidé à me la poser. Plusieurs secondes défilent ainsi, sans que je ne le trouve. Plus que la frustration, c’est l’incompréhension qui m’envahit. Pourquoi tant d’hésitation si c’est justement cela qui l’a mené à moi ? Je garde le silence une minute ou deux encore puis je me décide enfin à lui demander quelque chose par télépathie.


**Je crois que tu es trop loin de moi pour réussir à parler, maintenant... ne viendrais-tu pas à ma rencontre ?**

Pas de réponse... une minute... deux minutes... trois minutes... dix minutes passent ainsi sans qu’aucun de nous deux ne parle. Je les compte, les secondes qui passent et je n’en vois pas le bout... pourtant je ne perds pas patience et ne bouge pas. Et enfin j’entends du bruit derrière moi. Si c’est encore une pomme, tant pis. Mais ce n’en est pas une. C'est plus lourd. Il est là, toujours habillé en noir, toujours le regard sombre et désolé... toujours décoiffé. A-t-il sauté d'un arbre ? Mon cœur n’en peut plus. Je ne sais pas pourquoi il m’envoûte à ce point, pourquoi je ne pense plus à rien quand il est près de moi. Mais je n’en ai rien à faire. Ma gorge se noue, j’ai envie de pleurer, de m’excuser pour le mal que je lui ai fait mais je ne peux pas parler. Et maintenant que nous sommes en face l’un de l’autre, je ne veux pas utiliser la télépathie. Je mets donc un certain temps avant de m’avancer lentement vers lui. Plus je m’approche, plus je me sens mal et bien en même temps. Nous sommes finalement à un mètre l’un de l’autre lorsque j’arrive à dire quelque chose, la voix tremblante.

- Merci pour tout ce que tu as dit. Malgré mes paroles horribles et que je regrette amèrement, je vois que tu n’es pas trop réticent à me revoir, je suis contente... Alors... quelle était ta question, finalement ? Et cette chose si importante que tu voulais me dire ? Je suis vraiment curieuse, tu sais...

Je tremble. De peur et de joie.
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Re: [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween]
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Le trouble ? C’était bien cela que je pouvais ressentir ou peut-être était-ce de l’incompréhension. Oui, je crois que c’était surtout de l’incompréhension, avec une pointe d’impatience qui la caractérisait si bien. Je m’en souviens, même si ce n’est que la deuxième fois que nous nous rencontrons, cette jeune femme qui avait coursé un gosse dans Tamawa. Cependant j’étais heureux qu’elle s’oblige à un peu plus de patience tandis que je gardais le silence. Elle me cherchait toujours du regard, je dois dire que je ne savais toujours pas si c’était pour m’incendier lorsqu’elle me trouverait, ou pour me sauter dessus. Enfin, je ne trouvais toujours pas le courage de formuler ma question et de lui dire ce que je voulais…

Troublant comme sentiment, elle était pourtant là, prête à m’écouter et c’était précisément à ce moment que je perdais mon sens logique et ma capacité à formuler. Etait-ce une blague ? Une farce divine de mauvais goût ? Non, je crois qu’en fait, je voulais voir sa réaction avant de continuer. J’avais tout de même ôté une épine de plus de la rose. Il en restait trois, les trois plus importantes, les plus proches de la fleur.
Elle semblait songeuse, je me demande encore une fois à quoi elle pouvait penser jusqu’au moment ou elle me sortit de mes propres songes avec cette phrase. La phrase que je voulais entendre par-dessus tout.


**Je crois que tu es trop loin de moi pour réussir à parler, maintenant... ne viendrais-tu pas à ma rencontre ?**

J’était d’abord surpris, puis heureux, encore plus qu’avant, puis à nouveau surpris. Comment dire, comment expliquer ce que je pouvais ressentir… Elle voulait me voir, après ce qu’elle m’avait dit il y a une poignée de jours de cela, je croyais ne jamais entendre ceci de toute ma vie. Et pourtant, elle était là, cette demande que je voulais, cette invitation à la rejoindre, cette opportunité de pouvoir peut être la serrer dans mes bras… Je restais figé pendant quelques minutes, silencieux, me demandant toutefois s’il était sage d’accéder à sa demande après ce qui s’était passé… Peut être était elle impatiente, je l’étais aussi, mais était elle prête, préparée mentalement à me revoir, sachant toute la crainte que je lui avais inspiré il y a peu ? Pourquoi me torturais-je ainsi l’esprit alors que moi-même je brûlais de cette envie d’apparaitre en face d’elle et de pouvoir la voir de près, son si joli sourire, ses yeux envoutants…
J’étais moi-même trop impatient et venait de laisser trop de temps filer pour prendre le temps de descendre correctement, c’est donc en sautant de la grosse branche que j’arrivais dans son dos. La chute m’avait ébouriffé en passant dans le feuillage encore épais et c’est d’ailleurs dans une pluie de feuilles que j’atteignais le sol dans un bruit lourd et très audible. J’avais été imprudent en sautant et je sentais d’ailleurs mon bras picoter légèrement, une simple égratignure sans doute. J’avais d’autres préoccupations que de vérifier en relevant gentiment ma manche et je dois dire que le meilleur des remèdes à tout mes maux était en face de moi, le simple fait de la voir me rendait invincible.
Elle s’était retournée, me regardait encore et le silence faisait poids sur nos cœurs, je le sentais, c’était visible. Mon air sombre de d’habitude allait toujours de paire avec mon accoutrement aussi noir que la nuit. Je sentais qu’elle voulait dire quelque chose, une poignée de secondes passaient avant qu’elle ne se décide finalement à parler tout en s’approchant de moi, laissant finalement un bon mètre entre nous deux.


« - Merci pour tout ce que tu as dit. Malgré mes paroles horribles et que je regrette amèrement, je vois que tu n’es pas trop réticent à me revoir, je suis contente... Alors... quelle était ta question, finalement ? Et cette chose si importante que tu voulais me dire ? Je suis vraiment curieuse, tu sais... »

Je ne pus retenir un sourire amusé, non pas moqueur, mais bel et bien amusé. Tout en enlevant encore une épine de la tige, voyant qu’il en restait deux et que dans cette même phrase elle comblait deux de mes attentes, je pouvais aisément supprimer une autre épine. L’ultime, la dernière, la plus importante… Tout allait probablement se jouer maintenant, tout ce que j’espérais de nos retrouvailles était là et c’est avec conviction et malgré son tremblement visible que je parcourais le mètre qui me séparait d’elle.

« - Il se trouve que, puisque tu m’as demandé de venir à toi, ma question n’est plus vraiment d’actualité… Oh, j’y pense tu as laissé tomber cela, l’autre fois.»

Je saisis ses mains pour y glisser la fleur, comme je l’avais fait la dernière fois puis, prenant délicatement sa main droite pour lui faire ôter la dernière épine de la fleur. J’avais également approché ma tête de son oreille et c’est au moment que l’excroissance piquante céda que je murmurais doucement et tendrement.

« - Je t’aime… »
**Je t’aime**


J’avais lâché sa main et reculé d’un pas, la regardant fixement, visiblement embarrassé, je pouvais voir à sa tête qu’elle s’attendait à quelque chose, mais surement pas à ça. Je rougissais et arborais un sourire plutôt gêné mais on pouvait sentir que malgré tout ça, il était sincère…
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Re: [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween]
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Il sourit... comment quelque chose d’aussi éphémère qu’un sourire a pu autant me manquer ? Ce n’était que dix petits jours mais je n’ose pas imaginer les dégâts qu’une absence plus prolongée nous ferait à tous les deux. Il tient la même rose que j’ai perdue la dernière fois et lui enlève une épine, puis deux. Pourquoi fait-il ça ? Ses mains... j’ai envie de les prendre dans les miennes et, lorsqu’il s’approche encore de moi, je frissonne. Il me donne délicatement la fleur, autant que la dernière fois, si ce n’est plus. A-t-il peur de me briser comme la fois passée ? Je sais qu’il ne le fera plus et surtout jamais volontairement. Avec mes doigts, il presse contre la dernière épine de la tige et la fais céder en même temps qu’il se penche à mon oreille.

Il me dit « Je t’aime » de deux manière différente mais c’est sa voix qui me marque le plus. Instantanément, je rougis, ne pouvant contenir ma surprise. En croisant son regard tout de suite après, je ne peux pas m’empêcher de placer l’une de mes mains devant ma bouche, tremblante, ne sachant pas quoi répondre à cela. Choquée, je le suis... c’est tellement soudain. J’imaginais un intérêt, comme celui que les garçons du Temple me portaient. Mais en fait, non... j’ai senti dès le départ que c’était bien plus... Je suis touchée, tellement touchée par ces mots que personne ne m’a jamais dis, pas même mon frère. On pourra dire ce qu’on veut, les mots ont un pouvoir magique quand ils sont dits avec sincérité. Et je la perçois, celle-ci, en le voyant rougir et en souriant timidement.

Je ne me rends compte qu’après que mes larmes ont commencé à couler, humidifiant mon visage tout entier et ma main avec. Mais je soutiens son regard, je veux me plonger dans le sien à jamais, y voir de l’amour, de l’affection. C’est soudain mais, par toutes les divinités, je jure que c’est salvateur. C’est comme si d’un coup, il m’avait donné ce qui me manquait pendant toutes ces années à chercher une reconnaissance. Comme si d’un coup, tout ce que j’avais vécu avait enfin un sens : les brimades de mes parents, la formation au Temple, les combats contre le passé et les Crépusculaires. Il semble alors inquiet. Peut-être ce mélange d’émotions le perturbe et il ne sait plus tellement où donner de la tête et quoi en penser. Je me défige alors et commence à rire. Un rire peut-être difficile à identifier car il représente autant mon stress face à la situation que ma joie d’être enfin comblée.

Je fais vers lui le pas de distance qu’il a mis entre nous, repose la rose dans mes cheveux, comme la tulipe qu’il m’avait aussi offerte. Je sèche mes larmes d’un revers de manche et, encore tremblante, j’essaye de parler. N’importe comment... sans logique, comme je sais le faire. Mais je parle enfin.


- Ne t’inquiètes pas, je suis heureuse... et je... je ne sais pas comment exprimer tout ce que je ressens, c’est tellement confus dans ma tête. Jamais... jamais, tu sais, on ne m’a dit ça et jamais probablement on ne m’a aimé de cette façon. Les garçons du Temple ne me regardaient pas comme toi, ils étaient juste intéressés, je ne sais pas... j’étais mal à l’aise, puis mon frère mettait son grain de sel. Avec toi, c’est différent, tellement différent. Je n’ai pas besoin de faire semblant, tu trouves ce qui me plaît tout de suite... je ne trouve plus les mots, comme si les tiens avaient pris toute la place. C’est... c’est horrible, j’aurais tellement de choses à dire et je pense que... j’en ai déjà trop dit, non ?

Je le vois rire discrètement. Peut-être est-il soulagé de me voir réagir comme ça. Je scrute encore chaque détail de son visage, de haut en bas je le regarde et je n’ai alors qu’une envie, que je ne tarde pas à réaliser. Avec beaucoup d’élan, je saute sur lui, m’agrippant à son cou. J’ignore si c’est la surprise ou si j’y suis allée trop fort mais il bascule en arrière et nous tombons comme deux abrutis sur le sol. J’ouvre les yeux et je rougis encore, réalisant que je suis sur lui, mes jambes de part et d’autre de son corps. Me rendant compte qu’il s’est cogné la tête, je fais abstraction du malaise et avance mes mains vers cette dernière pour l’inciter à s’asseoir. Je garde la même position et le serre contre moi, une main dans ses cheveux et l’autre dans son dos. Je me sens tellement bien comme cela, en sécurité. A quoi bon chercher des réticences où il n’y en a pas, des peurs là où elles n’ont pas de raison d’être ? Je me suis sentie bien avec lui dès les premières minutes de notre rencontre... pourquoi lui ai-je dis des choses si affreuses avant de m’en aller comme une lâche ?

- Pardon...

Et je recommence à pleurer. De regrets, de honte... d’amour, probablement. Je ne veux plus le quitter.

- Ethiann j’ai dit n’importe quoi la dernière fois, je suis vraiment désolée... je sais bien que tu n’as rien à voir avec eux mais j’ai paniqué comme une idiote ! Je m’en veux tellement... j’aurais pu passer à côté de tout ça, de tout ce que tu me donnes à présent. Tu vois, maintenant, je suis dans tes bras et je ne pense à rien d’autre. J’ai été bête de me poser autant de questions, de te dire des choses si terribles. Pardon...

Je descends ma main de sa tête à son torse pour la glisser derrière son dos aussi et me blottit contre lui. Avec peu d’assurance, je me prépare à dire la suite en prenant une grande inspiration, essayant de donner à ma voix un ton plus stable.

- Moi tu sais, je... je ne connais rien à tout ça. Alors pardonne-moi si je n’agis pas comme il faut, si j’ai des réactions immatures... je ne sais pas ce que c’est aimer ou se faire aimer...

Je prends alors une petite distance, si petite que nos nez se touchent presque lorsqu’on se regarde droit dans les yeux.

- Mais je sais ce que « je t’aime » veux dire, c’est pour ça que je suis si...

Mon cœur va exploser... j’en ai bien l’impression. Je m’éloigne un tout petit peu encore, assez pour voir ses lèvres. Mes yeux passent de celles-ci à son regard profond toutes les deux secondes et je réalise enfin la différence entre l’amour fraternel ou l’affection que Maître Jacen a pu m’apporter. C’est ça qui différencie ces relations... cette envie de l’embrasser. Mais prendre cette initiative alors que je n’ai pas dit le plus important, c’est impossible.

- Ethiann je t’aime... reste avec moi.

Plus jamais je ne lui dirai de partir, plus jamais... je le sais maintenant. Il m’a comblée avec ses mots, probablement me comblera-t-il avec des gestes. Quoi qu’il en soit, même après avoir dit le plus important, je ne peux toujours pas franchir cette poignée de centimètres qui nous séparent d’un premier baiser.
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Effectivement, elle ne s’attendait pas du tout à ça. Et personnellement, je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle soit si choquée par ces révélations. La main devant la bouche, comme pour étouffer un cri de stupeur, des larmes coulantes, non pas des larmes de tristesse, je le voyais bien. Un mélange de soulagement, de joie, de satisfaction, de bonheur, quelque chose de sincère, de partagé. Un amour réciproque ? Je crois que ses pensées l’avaient de nouveau piégée, elle semblait absente une fraction de seconde, pour finalement avoir un petit rire que j’avais peine à identifier. Après coup il me semblait bien que c’était un rire plutôt nerveux, animé par le stress mais en même temps il semblait vrai, joyeux, quelque chose de spontané. Comment dire, c’est comme si elle était stressée mais en même temps heureuse à ne plus pouvoir le cacher, étrange comme sensation, j’étais assez décontenancé sur le coup.

Néanmoins, elle avait placé la rose comme la tulipe avait été placée, lors de notre première rencontre et c’est en essayant ses larmes qu’elle faisait ce pas que j’avais placé entre nous pour la regarder. Elle essayait de parler, malgré qu’elle tremble encore ce qui n’eut pour effet que de saccader ses paroles au point de laisser l’impression qu’elle baragouinait n’importe quoi. Et pourtant, en y regardant de plus près, elle m’expliquait que personne ne l’avait aimé comme je l’aimais, devais-je comprendre que j’étais le premier ? Ou que les autres garçons qu’elle avait pu connaitre étaient des salopards qui ne cherchaient qu’à profiter d’elle ? Je pouvais comprendre qu’elle était désirable, pour ne pas dire horriblement attirante, séductrice et ce, bien malgré elle, car elle n’avait vraiment pas cet air aguicheur qui caractérisait les allumeuses qui pouvaient courir les rues. Pourtant je ne comprenais pas comment l’homme fonctionnait, qu’une femme soit attirante, physiquement je peux le comprendre, mais ou est l’intérêt de ne s’intéresser qu’au corps, si c’est pour finir avec une pétasse ?
Avec Auween j’avais de la chance, elle était mignonne à croquer, terriblement sexy, mais aussi franche, sincère… Talentueuse, c’était indéniable pour moi, puisqu’elle était élève de Maitre Jacen. Nous étions sur la même longueur d’ondes et partagions de multiples points communs. En somme : Comment lui résister ? Personnellement, j’en étais incapable, elle me subjuguait complètement et je devais bien admettre que je n’avais aucune envie d’échapper à ses charmes.

Sa façon de parler était amusante aussi, c’est un petit rire discret qui se dessinait sur mon faciès, j’étais rassuré de ne pas être le seul à être embarrassé de la situation et d’un sens, ça me rassurais de la voir réagir comme ça. Ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’après ce rapide échange de regards, elle me saute littéralement dessus, avec tant d’élan que la surprise en plus de la rapidité de l’action me firent perdre l’équilibre. Mon premier réflexe fut d’amortir sa chute, comme si c’était ma propre vie qui en dépendait. Chose idiote car nous n’étions au final que tombés par terre, rien de bien méchant, mais ce simple réflexe protecteur que j’avais eu ne faisait que renforcer le fait que je tenais plus à elle qu’à ma propre vie. Je m’étais cogné la tête dans la chute, la douleur avait été vive et m’élançais encore. Auween était au dessus de moi, les jambes de part et d’autre de mon bassin, elle rougissait encore et j’en étais tellement chamboulé que mon choc à la tête et la plaie faite dans la descente de l’arbre étaient le cadet de mes soucis. Une position fort tendancieuse et je crois qu’elle l’avait comprit aussi.

Elle m’invitait à me redresser, restant dans la même position, avant de me serrer contre elle. Un instant j’ai bien cru que mon cœur avait cessé de battre. En réalité, j’avais l’impression que le temps s’était arrêté, plus précisément, j’aurai voulu qu’il s’arrête, afin de pouvoir profiter éternellement de ce moment. Je lui rendais son étreinte, il paraissait évident que je n’allais pas me faire prier, moi qui avait tellement attendu ce moment. Bien qu’elle était, logiquement plus haute que moi de par notre position ma foi fort agréable, le fait que j’étais légèrement plus grand qu’elle faisait que ma tête arrivait presque au niveau de la sienne. Elle passait d’ailleurs sa main dans mes cheveux, non loin de l’hématome tout récent. Elle était si douce dans ses mouvements que les petits mouvements de sa main dans mes cheveux me donnaient l’impression d’un massage apaisant, son autre main posée dans mon dos me maintenait près d’elle, cela me donnait même l’impression qu’elle ne voulait plus que je parte, que je reste avec elle à tout jamais.

J’avais passé un bars autour de sa taille et mon bras droit qui était d’abord posé au même endroit que le premier remontais délicatement dans son dos également, lui faisant aussi comprendre que la dernière chose que je voulais maintenant, c’était que nous nous séparions. C’est alors que je l’entendis sangloter, encore une fois, tandis qu’elle me présentait des excuses.


« - Ethiann j’ai dit n’importe quoi la dernière fois, je suis vraiment désolée... je sais bien que tu n’as rien à voir avec eux mais j’ai paniqué comme une idiote ! Je m’en veux tellement... j’aurais pu passer à côté de tout ça, de tout ce que tu me donnes à présent. Tu vois, maintenant, je suis dans tes bras et je ne pense à rien d’autre. J’ai été bête de me poser autant de questions, de te dire des choses si terribles. Pardon...
- Tu n’avais pas tort, du moins pas sur tout, lorsque tu m’as dit que la vengeance ne me ramènerai pas ma sœur et mon amie, c’est vrai. Mais je ne suis pas devenu ce que je suis par simple envie de vengeance, je reconnais volontiers avoir eu envie de tuer ceux qui ont tué mon amie, mais ce que je veux par-dessus tout c’est que la justice les envoient là ou ils devraient être. Pour cela je n’avais pas d’autres choix que de quitter l’ordre de l’Aube. »


Je me décollais légèrement d’elle, passant la main droite sur sa joue encore humide, avant de passer délicatement le bout de ma manche pour chasser ces larmes qui fuyaient le long de son visage. Sa joue gauche faite, c’était ensuite ma main gauche qui venait faire de même sur sa joue droite. Je comprenais ainsi que plus jamais je ne voudrais la voir pleurer, je voulais voir son sourire, l’entendre rire, l’entendre respirer sans pouvoir déceler la moindre parcelle d’angoisse…
Je venais de comprendre que mon destin était de rester à ses côtés, malheureusement je savais que même si je le voulais, je ne pourrais la suivre autant que je le voudrais, pas encore du moins. Mais je savais aussi qu’un jour, je pourrais et que je ne m’en priverai pas. Aussi longtemps que je serais capable de respirer, de marcher, de penser… Je serai près d’elle.

Auween venait de laisser glisser sa main de mes cheveux jusqu'à mon dos, comme l’autre avant de se blottir contre moi. Je devinais qu’elle allait ajouter quelque chose, elle prenait une grande inspiration, probablement pour se remettre de toutes ses émotions ou pour se donner du courage pour la suite, je ne sais pas.


« - Moi tu sais, je... je ne connais rien à tout ça. Alors pardonne-moi si je n’agis pas comme il faut, si j’ai des réactions immatures... je ne sais pas ce que c’est aimer ou se faire aimer...
Mais je sais ce que « je t’aime » veux dire, c’est pour ça que je suis si... »


Donc finalement, je comprenais que j’étais bel et bien le premier homme qu’elle rencontrait, malgré tous les garçons qui lui devaient se presser pour sortir avec elle à Ankdor. J’en étais encore plus heureux, savoir que j’étais le premier tandis qu’elle était également mon premier amour, cela nous faisait un point commun supplémentaire en plus. Et pas n’importe quel point, puisqu’il s’agissait probablement de l’un des plus forts sentiments qu’un être vivant puisse ressentir. J’avais par ailleurs laissé transparaitre mon soulagement, mon allégresse et ma très forte envie de la garder au creux de mes bras toute la journée et plus encore, je pense que ça allait également l’aider à se calmer et à retrouver un rythme cardiaque presque normal. En effet nous étions si proches l’un de l’autre qu’elle avait probablement pu sentir mon rythme légèrement plus rapide que la normale, signe d’une certaine excitation ou plutôt l’effet d’avoir un énorme poids en moins sur le cœur. Dans son cas j’avais presque l’impression que son cœur allait littéralement jaillir hors de sa poitrine, se battant comme un diable pour s’extirper de son petit corps.

Sa tête recula un peu plus encore, je la voyais baisser les yeux pour fixer je ne sais quoi encore avant de me refixer des yeux et ce, à intervalles réguliers. Sur le coup je ne comprenais pas vraiment ce à quoi elle pouvait penser, peut être cherchait elle à percer un mystère à mon sujet, je ne sais pas exactement mais dans ce cas elle n’aurait eu qu’a me demander et je lui aurais épargné les recherches. Mes mains s’étaient replacées sur sa taille, nous étions toujours dans cette position qui faisait que nos corps étaient maintenant disposés comme un « V », nos visages étant cependant si proches que je pouvais sentir son souffle sur ma peau, elle avait presque l’air essoufflée, c’était comme si elle venait de courir un marathon pour finalement me plaquer au sol. L’idée aurait pu me plaire je pense, mais dans cette situation nous aurions été deux à courir un marathon, chacun dans son sens pour retrouver l’autre au plus vite.
A nouveau je la sens hésitante, et cette fois ci je crois avoir compris à quoi elle pensait…


« - Ethiann je t’aime... reste avec moi. »

Un instant de silence se posa de nouveau, je pris soigneusement le temps de la regarder dans les yeux en approchant me tête de la sienne, si bien que nos fronts se touchaient, nos regards plongés l’un dans l’autre. Le fait que je ne dise rien semblait la perturber légèrement, c’est un autre frisson que je sentais émaner de son corps, je ne pouvais l’expliquer, peut être craignait-elle une réaction étrange de ma part. Elle n’avait pas vraiment tort, enfin ça dépendais de ce qu’elle qualifierait d’actions étranges.

Mes mains étaient remontées de sa taille vers le milieu de son dos, d’une légère pression sur celui-ci, je la fis d’abord légèrement sursauter mais finalement je décidais d’aller jusqu’au bout de ce à quoi elle avait pensé plus tôt. C’est doucement que nos lèvres finirent pas se coller, tout d’abord tendrement, un long et tendre premier baiser qui semblait bien parti pour s’éterniser, ce qui était très loin de me déplaire. Finalement je crois que l’un comme l’autre, nous attendions ce geste avec tant d’envie que la tendresse laissait doucement place à plus de passion, quelque chose de vraiment fort, quelque chose d’indestructible. Oui, je crois que c’est ainsi qu’on pouvait le qualifiait, au fur et à mesure que nos lèvres se détachaient d’un demi millimètre pour revenir l’une vers l’autre, que les multiples contacts de nos deux corps devenus si proches qu’il était presque difficile de savoir les délimiter. C’est maintenant que notre véritable histoire commençait, maintenant que nos sentiments venaient d’être exposés, qu’ils étaient parfaitement réciproques, ce baiser qui semblait ne jamais prendre fin devenait également le sceau qui unissais nos deux âmes.

Nous décidions finalement de mettre fin à ce baiser, nous mettons tellement de temps à nous décrocher l’un de l’autre que j’avais l’impression que ce n’était pas que mon âme, mais aussi mon corps qui refusait de s’éloigner de celui d’Auween. Elle rougissait de nouveau, moi de même, je le savais. Avec un ton doux et envoutant, je m’empressais alors de lui répondre.


« - Je t’aime Auween, je t’aime plus que tout dans ce monde. J’aimerais rester avec toi chaque minute qui passe, malheureusement je ne suis pas spécialement le bienvenu au temple. Il se peut que nous soyons séparés quelques temps, à cause de notre devoir de Templier, à cause du fait que je sois un renégat et un traitre aux yeux de certains. Mais soit sure d’une chose, rien au monde ne pourra briser l’amour que je te porte… »

J’avais saisit son visage entre mes mains, délicatement. Finalement je la lâchais doucement et d’un geste assuré, je sortais du col de ma tunique le pendentif que ma sœur m’avait offert en guise d’adieux. Un pendentif bien spécial, composé d’une fine chaine argentée et pourvu d’une petite tourmaline d’un vert d’eau profond elle-même cerclée de deux minuscules apatites d’un bleu turquoise clair. Il avait une particularité bien à lui, je détachais une deuxième petite chaine d’argent de mon poignet. Elle était parfaitement identique à la première, et pour cause, elle était un morceau de ce pendentif. Je prenais le bout supérieur du pendentif, tirant doucement dessus, l’anneau central coulissa si bien que le collier d’origine se détacha en deux morceaux distincts, parfaitement symétriques. Je passais tendrement le premier pendentif, la partie gauche, autour du cou de ma douce, l’attachant et l’ajustant avant de rattacher la partie droite autour de mon cou.

Constatant la perplexité de mon geste dans le regard d’Auween, je lui expliquais d’un ton calme :


« - Ce collier est tout ce qu’il me reste de ma jeune sœur. Tous petits, nous l’avions abîmé en chamaillant. Au début nous pensions l’avoir cassé mais il n’en était rien. Ce collier est en fait deux colliers assemblés savamment pour n’en former qu’un seul. J’ai gardé pendant des années la deuxième chainette en guise de souvenir, ma sœur possédant le collier entier. Un jour elle me l’a donné, m’expliquant qu’elle voulait que, le jour ou je tomberais amoureux d’une femme, que je rende au collier sa véritable symbolique. En réalité, ces deux colliers sont deux pièces d’un seul et même ensemble, un peu comme le sont deux personnes s’aiment d’un amour sincère. Il se trouve que j’ai trouvé la femme que j’aime…
Je te promets que même si nous sommes séparés, je ferais tout mon possible pour que cela soit le moins longtemps possible, je te le promet ici, que Callista et Silmaria m’en soit témoin, je te jure de revenir auprès de toi.»


C’était bien la première fois que je pouvais évoquer le souvenir de Ferris avec un sourire, je sais que ma sœur n’aurait pas été plus heureuse que maintenant, cela me faisait du bien.

Mon bras commençait à m’élancer sévèrement, il n’est pas impossible pour que ce que je prenais pour une égratignure soit peut être légèrement plus sévère que cela. Le petit tressaillement que j’avais eu lors de l’élan de douleur n’était probablement pas passé inaperçu, mais je ne voulais pas qu’elle s’inquiète pour si peu. Je passais encore une fois ma main sur sa joue, en la contemplant, je me sentais vraiment apaisé, j’avais l’impression que rien ne pourrait venir gâcher un si bon moment. Nos fronts entraient à nouveau en contact, je ne pouvais toujours pas me détacher de son regard émeraude…
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Je n’aurais jamais pu espérer avoir quelqu’un de si tendre à mes côtés. Il me rend mon étreinte, essuie délicatement mes larmes, prend soin de moi à chaque seconde. Je peux sentir que lui aussi veux rester ici, avec moi sans ses bras, pour le reste de la journée... le reste du temps, sûrement. Il est soulagé, probablement libéré d’un poids. Qu’a-t-il ressenti pendant ces dix jours après les atrocités que je lui ai dit la fois d’avant ? Mais je ne me sens plus coupable. Je le plaque finalement au sol lorsque ses mains se placent sur ma taille. Il s’approche, nos fronts se touchent. A son contact, je ne contrôle plus rien : je respire fort, frisonne et pourtant j’ai chaud... vraiment chaud. Il me serre encore contre lui et finit par oser m’embrasser. Ses lèvres douces et tendres contre les miennes me font soudain penser que je risque d’être maladroite, comme j’ai pu lui dire. Mais ce baiser, d’abord timide et hésitant devient peu à peu naturel et bien plus passionné. Progressivement, nous osons plus, je passe à plusieurs reprises ma main dans ses cheveux, geste que j’apprécie déjà. Une caresse, un échange tellement simple mais tellement important pour nous à ce moment-là.

Petit à petit, il nous faut nous détacher... mais c’est dur, j’aimerais que ça ne s’arrête jamais. C’est comme si le toucher était la preuve qu’il était là et, de ce fait, qu’il resterait toujours avec moi. Je sais bien que ce n’est pas possible pour l’instant, comme il me le fait remarquer. Lorsque nos regards se croisent à nouveau, je rougis encore et, au contact de ses mains sur mon visage, je suis rassurée. Mais je souris parce qu’il y a une chose qu’il ne sait pas encore : je suis libre, maintenant. Plus besoin d’un Maître pour me déplacer puisque je suis un Maître à mon tour. Je viendrai le voir s’il le faut, si, pour le moment, il lui est impossible de venir au Temple. Cependant, je n’ai pas le temps de lui préciser qu’il sort un magnifique collier de son col et détache ensuite une autre chaîne de son poignet. Séparant le pendentif en deux, il accroche autour de mon cou le deuxième collier ainsi identique au premier. Même si je saisis l’importance de ce geste, je reste un peu perplexe. Ethiann le remarque et me donne une explication.

Sa si chère sœur lui a donc légué ceci pour une raison bien particulière. Et je comprends à quel point il est important pour lui de me le donner à moi. Qui a dit que le coup de foudre ne dure pas ? Sûrement pas nous. Il me promet de bientôt venir me revoir, que nous ne serons pas séparés longtemps. Je suis émue encore une fois et touche le pendentif du bout des doigts. Mais je ne pleure pas, cette fois. Je souris sincèrement. En temps normal, probablement aurais-je refusé un tel cadeau... c’est un symbole tellement important et nous nous connaissons si mal. Pourtant, les étoiles dans ses yeux, son air déterminé et ses promesses font que je ne peux qu’investir cet objet avec tout l’amour qu’il a gardé en lui pendant tant d’années. Je caresse son visage du dos de ma main, appréciant ce contact et me prépare à tout lui dire. On va pouvoir se voir souvent... je le souhaite autant que lui.


- Merci, Ethiann... il est magnifique, ce collier. Je vais le garder précieusement, tout le temps que je t’aimerai et que tu m’aimeras. Ferris sera contente, j’en suis sûre.

Je fais une petite pose, jouant avec la chaîne, la faisant glisser entre mes doigts. Puis je le rassure enfin.

- Dix jours... il s’en est passé des choses, tu sais ? Quand je suis revenue au Temple, j’étais encore plus déterminée à finir ma formation, va savoir pourquoi... du coup, comme tout le monde m’a entendue parler de cela, Maître Jiven m’a convoquée. J’ai eu une de ces peurs, si tu savais ! Mais après avoir discuté avec lui, il m’a dit que finalement j’avais ma place là-bas et m’a proposé ma première mission... c’était dur mais je l’ai réussie. Alors, Ethiann, en plus du temps qu’on a aujourd’hui parce qu’il est tôt, on aura encore plein de temps pour se voir. Tu n’auras pas besoin de venir au Temple, je viendrai à ta rencontre où tu voudras. On m’a dit que je n’aurais pas de missions tout de suite en tant que véritable Templière... je suis donc libre pour passer du temps avec toi.

Son sourire est interrompu par une légère expression de douleur. Serait-il blessé quelque part ? Inquiète, je m’éloigne un peu pour localiser la plaie mais il passe sa main sur ma joue et appuie à nouveau son front contre le mien. Je pose ma main sur son bras, saisissant à nouveau ma taille et il sursaute alors. Je me décide, pleine d’assurance à soulever sa manche. Je remarque que son avant-bras est complètement éraflé et qu’un bel hématome commence à entourer la blessure.

- Attend, je vais faire quelque chose.

Je m’installe en tailleur à côté de lui, cette fois. Délicatement, je pose ma main directement sur la plaie et je le vois serrer les dents.

- Ça ne fera plus mal, après, lui dis-je en souriant.

Et j’applique, pour la première fois sur un vrai blessé, ce que Maître Jacen m’a appris. Me concentrant, je canalise mon énergie et lui transferts par ma main. Je ressens alors sa douleur qui, sans un premier temps, me fait aussi serrer les dents. Exactement sur mon bras, je sens son énergie m’habiter, comme si je m’étais moi-même blessée à cet endroit.


- Eh ben, ça pique ! dis-je sur le ton de la plaisanterie mais sans vraiment rigoler.

Petit à petit, en fermant les yeux, j’arrive à prendre le dessus sur la blessure, la douleur et à le guérir. Je sens la peau cicatriser, la brûlure s’en aller, le bleu s’atténuer. Une fois ceci fait, j’ouvre les yeux et dépose un petit baiser sur son bras, maintenant rétabli, légèrement rosé par endroit.


- Fais attention, la prochaine fois ! Il ne faudrait pas abuser de ma gentillesse !

Et je ris. Par ces étreintes, ce baiser, ce pendentif et par le soin à présent, nous sommes liés à jamais. Je l’espère... je l’espère tellement fort lorsque je le prends encore dans mes bras.
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J’étais heureux, elle semblait l’être aussi. Tout allait pour le mieux, je crois. Une ambiance si romantique qui s’était installée entre nous deux, quelque chose de fort, le genre de chose qu’on n’aime pas voir disparaitre. Mes explications avaient effacé son air perplexe de plus tôt, elle souriait, émue, pendant un instant je pensais qu’elle allait se remettre à pleurer mais il n’en était rien. Je préférais de loin son sourire à ses larmes, je crois d’ailleurs n’importe quel homme normalement constitué préfèrerait voir sa belle sourire que pleurer.

« - Merci, Ethiann... il est magnifique, ce collier. Je vais le garder précieusement, tout le temps que je t’aimerai et que tu m’aimeras. Ferris sera contente, j’en suis sûre. »

C’est vrai, Ferris aurait surement été heureuse de nous voir ainsi, si proches l’un de l’autre, partageant une certaine complicité. Ces mots me rassuraient encore, me remplissait d’une joie infinie, je la serrai de nouveau dans mes bras malgré cette sensation de piquant qui animait toujours mon bras. Je ne voulais pas être séparé d’elle, je ne voulais pas que l’aube et le crépuscule soient les deux raisons de nos séparations, même elles étaient courtes. Je voulais vivre à ses côtés. Elle savait que nous ne pourrions être aussi souvent que nous le souhaitions l’un avec l’autre, mais elle avait cependant une nouvelle plutôt sympathique à m’annoncer.

« - Dix jours... il s’en est passé des choses, tu sais ? Quand je suis revenue au Temple, j’étais encore plus déterminée à finir ma formation, va savoir pourquoi... du coup, comme tout le monde m’a entendue parler de cela, Maître Jiven m’a convoquée. J’ai eu une de ces peurs, si tu savais ! Mais après avoir discuté avec lui, il m’a dit que finalement j’avais ma place là-bas et m’a proposé ma première mission... c’était dur mais je l’ai réussie. Alors, Ethiann, en plus du temps qu’on a aujourd’hui parce qu’il est tôt, on aura encore plein de temps pour se voir. Tu n’auras pas besoin de venir au Temple, je viendrai à ta rencontre où tu voudras. On m’a dit que je n’aurais pas de missions tout de suite en tant que véritable Templière... je suis donc libre pour passer du temps avec toi.
- Oh ! Ca pour une nouvelle, c’est une nouvelle. Félicitations pour ta nomination ma belle. Je ne demande rien de plus que de pouvoir passer du temps avec ma templière préférée, tu le sais ça. »


Un autre regard tendre, un autre petit baiser, plus court, bien plus court mais non sans affection. J’étais fier d’elle, fier d’être l’homme qu’elle aime et qui l’aimait, fier de pouvoir être à ses côtés. Mais un léger pincement au cœur m’empêchait d’être parfaitement joyeux à cette annonce : Elle était templière, le jour ou ses missions l’enverrait vers une mort certaine viendrait, comment pourrais-je réagir devant le fait qu’elle risque sa vie, alors que c’est cette même angoisse qui m’avait habité jusqu’à ce que le pire se produisit avec Elenwë ? Je ne laissais cependant rien transparaitre de ma peur, mais le doute et l’angoisse avait déjà pris place dans mon esprit. Je ne pourrais supporter de la perdre, le simple fait de la voir pleurer me faisait mal, alors que ressentirais-je si je la voyais blessée… Ou pire ?
Je chassais finalement ces horreur de ma tête, Auween n’était pas imprudente, elle savait réfléchir et garder la tête sur les épaules. De plus, peut être aurais-je la chance de pouvoir la protéger même durant ses missions, et peut être que Callista et/ou Silmaria m’accorderait enfin un bonheur durable à ses côtés.

La douleur de mon bras resurgit au moment ou elle posa sa main sur l’endroit, cela faisait un moment qu’elle semblait préoccupée par ce petit tiraillement que j’avais eu un peu plus tôt, elle était donc si inquiète que ça, elle aussi ?
Elle avait découvert la blessure après avoir relevé ma manche avec hâte, une grosse éraflure, rien de bien inquiétant. Et pourtant Auween ne semblait pas penser la même chose, je me demandais alors ce qu’elle penserait de moi en voyant les multiples cicatrices sur mon torse…
Elle s’était assise en tailleurs, à mes côtés, ce qui d’ordinaire aurait pu me pousser à bouder un peu le fait qu’elle s’éloigne de moi pour si peu, mais comme je la sentais un peu inquiète, et que moi-même j’avais tendance à m’inquiéter pour pas grand-chose, je la laissais faire, en serrant des dents au moment ou elle plaqua sa main sur ma blessure.


« - Ça ne fera plus mal, après. »

Si je l’avais connue qu’aujourd’hui, j’aurai volontiers pensé que son sourire était un brin sadique. Mais il n’en était rien. Quand bien même j’aurai peut être accepté de me laisser malmener par la demoiselle, rien que pour avoir le luxe d’être près d’elle. Certains me traiteraient de masochiste, je leur répondrais que je sais ce que je veux et que je suis prêt à tout pour l’avoir.
Bien entendu, ce que j’aurais pu répondre n’était pas à interpréter de travers non plus, quand je pensais à « employer touts les moyens », je n’incluais que des méthodes loyales pour parvenir à mes fins, on pouvait donc bannir le mensonge et la tromperie de ma liste.
Je sentais l’énergie magique émaner de sa main, apaisant ma douleur tandis qu’elle-même semblait la ressentir, chose que je n’appréciais pas. Elle mettait cependant tant de cœur à l’ouvrage que la blessure disparaissais peu à peu, le bleu se dissipant pour au final ne laisser à l’endroit qu’une légère rougeur qui allait très surement disparaitre dans quelques minutes. Elle était vraiment impressionnante. Pour sur, elle ne pouvait qu’être douée dans le domaine, j’avais déjà entendu parler des talents de guérisseur de Maitre Jacen, nul doute que ses apprentis avaient un excellent professeur. Elle avait même trouvé le moyen de lâcher une petite blague dans l’opération, même si elle l’avait fait sans rigoler, je me doutais bien qu’elle l’avait fait pour ne pas que je m’inquiète plus que ça. Et ce petit baiser déposé sur la plaie donnait l’impression de revivre ce que beaucoup d’enfants avaient pu connaitre étant gosse, l’histoire du fameux bisou magique.


« - Fais attention, la prochaine fois ! Il ne faudrait pas abuser de ma gentillesse ! »

Ce commentaire me fit rire aussi, tout comme elle. Un rire partagé, un baiser partagé, des étreintes partagées et aussi le collier partagé. Je crois pouvoir me fourrer dans un coin de la tête une conclusion ma foi bien évidente : Nous sommes liés à jamais.
Je me relevai le premier et saisit délicatement sa main pour l’inviter à faire de même. Je ne m’étais pas redressé par envie, je devais même reconnaitre que j’aurai voulu qu’elle reprenne position comme avant et que nous partagions un autre câlin tendre tout les deux. Malheureusement j’avais entendu quelque chose, un craquement léger, comme s’il avait été étouffé ou fait de manière non-intentionnel. Nous n’étions plus seuls dans la zone, il y avait quelque chose ou quelqu’un qui nous regardait. D’un geste rapide mais mesuré, je plaquais Auween contre moi et passait mon bras droit, armé de mon bâton dans son dos, comme une barrière dressé pour la protéger. C’était ce que je faisais de mieux, assurer la protection des autres, de part mon entrainement et ma profonde envie de lui éviter tous problèmes. Même si ma vie n’avait été qu’une succession de tourments et de pertes douloureuses, il était hors de question qu’Auween subisse le même sort, je préfèrerais mourir pour elle.
Je scrutais les environs doucement, mais je ne voyais rien, personne, pas même une ombre. Ma belle semblait de nouveau en proie à l’inquiétude, je crois qu’elle aussi, avait entendu quelque chose. Nous étions deux, mais contre quoi ? Ou qui ? Mystère.

Je penchais la tête vers Auween pour lui murmurer quelque chose, oubliant presque que ma télépathie aurait pu faire la même chose mais de manière plus discrète, je m’en fichais, je savais que la voix produite par mes cordes vocales avait généralement plus d’impact qu’une voix retentissant dans la tête.


« - Je ne sais pas ce qui nous tourne autour en ce moment, mais je te protègerai, contre vents et marées, contre Azael en personne s’il le faut. »

Je sais que ma réplique aurait pu faire terriblement cliché, un peu comme dans ces pièces de théâtre à l’eau de rose que ma mère affectionnait tant, mais on ne rigolait pas avec le nom d’Azael, ce qui donnait tout son impact à ma phrase. Peut être Auween avait elle vu quelque chose qui m’échappais, je n’avais pas une vue perçante, loin de là, je me contentais d’ailleurs d’une vue moyenne, ça me permettait de ne pas voir des choses que, de toutes manières, je ne voulais pas voir.


[HRP : J'te l'avais dit que t'allais devoir cogiter un peu Razz Et comme dirait une certaine personne : "Surpri-ise !" © Elyncia]
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Re: [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween]
   [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween] EmptyMer 26 Sep - 6:47

Son rire, je donnerai tout pour l’entendre à nouveau. Je m’interroge toujours autant sur le fait que je me suis attachée à lui si rapidement que c’en est effrayant... nous avons partagé un premier baiser langoureux, quelques étreintes et il tient apparemment tellement à moi qu’il me donne ce si précieux cadeau. Mon premier baiser... Contrairement aux autres adolescentes du Temple, je ne m’étais jamais amusée à imaginer cet instant, jamais imaginée à quoi pouvait bien ressembler le garçon qui me ferait découvrir cela. Ma priorité était tellement centrée sur Ewan que j’en oubliais mes propres envies, mon avenir après ma promotion et mes hormones. Les seuls moments d’indépendance que j’imaginais étaient à Ankdor, vivant aux côtés de mon si cher jumeau, prête à rester célibataire toute ma vie. Disons, j’imaginais l’intrusion d’un homme dans cette relation fusionnelle que nous avons comme une menace pouvant mettre un terme à notre complicité. Et malheureusement, maintenant que j’y pense, c’est bien ce qui risque d’arriver. Ewan a mis une distance parce que je suis devenue Templière... en instaurera-t-il une autre en apprenant qu’Ethiann est devenu important pour moi alors que je le connais à peine et qu’en plus il est Crépusculaire ?

Je n’ai cependant pas le temps de faire part de mes craintes à mon coup de foudre qu’il m’aide à me relever pour me plaquer contre lui, apparemment prêt à attaquer. Trop occupée à réfléchir, je n’avais pas entendu le bruissement des feuilles au sol, comme si quelqu’un marchait sans vouloir être discret. Il y a aussi des... sabots ?


« - Je ne sais pas ce qui nous tourne autour en ce moment, mais je te protègerai, contre vents et marées, contre Azael en personne s’il le faut. »

Je le crois, je ne peux pas faire autrement. Le coup de foudre est vraiment quelque chose d’étrange. C’est comme si nous étions faits l’un pour l’autre, comme si cette relation était tellement naturelle qu’elle ne demandait qu’à être activée par notre rencontre. Doucement, j’essaye de desserrer son étreinte pour tourner légèrement ma tête vers l’origine du bruit. J’aperçois alors un détail qui me saute immédiatement aux yeux : un grain de beauté au coin de la lèvre. Elle apparaît, timide, apparemment impressionnée. C’est une cydienne de mon âge, fréquentant les mêmes cours que moi... et sérieusement entichée de mon frère depuis un bon moment. Dans chacune de ses mains, elle tient la bride d’un cheval : le sien... et celui qu’on m’a offert récemment.

- Lielia ? demande-je, surprise. Qu’est-ce que tu fais là ?
- Je t’ai suivie... dit-elle tellement doucement qu’on l’entend à peine.

Contrariée, je m’éloigne d’Ethiann et m’approche d’elle. Les mains sur les hanches, je la regarde d’un air fâché.


- Et pourquoi faire ? relance-je donc.
- J’étais curieuse de voir ce qu’un Maître Templier pouvait faire en dehors d’Ankdor... j’ai été servie... j’ai tout vu, Auween.

Elle lance un regard furtif à Ethiann et je la sens embarrassée. Non pas par la situation et le fait de nous avoir pris en flagrant délit mais bien par l’attirance qu’elle a pour mon aimé. Je tape alors du pied, réellement chiffonnée et m’approche encore d’elle.

- Dis donc, je ne savais pas que tu étais une sale petite voyeuse qui craque sur ceux qu’elle espionne ! Et puis comment tu as fait pour partir du Temple ? Tu as demandé la permission à ton Maître, au moins ?
- Ne pense pas que maintenant que tu es Maître à ton tour, tu peux me donner des ordres ! Tu n’as pas besoin de savoir comment je suis venue, il faut que tu reviennes au lieu de faire des cochonneries dans la forêt avec un... inconnu ! Je vais tout dire à Ewan, tu vas voir !
- Ah parce que tu crois que mon frère va te croire et qu’EN PLUS, il va t’apprécier grâce à ça ? Tu peux rêver, sale pimbêche ! En plus, pourquoi tu as amené mon cheval ici ? Je suis venue à pied, ça ne sert à rien !
- C’est que je...

Un point pour moi ! J’ai réussi à la mettre dans l’embarras. Sauf qu’elle commence à pleurer... et sérieusement, sans prétention.

- Eh, qu’est-ce qu’il y a ? lui demande-je, mal à l’aise.
- Je suis jalouse... v... voilà ce qu’il y a ! T’es Templière avant tout le monde, t’as un cheval à toi, tu te trouves un beau ténébreux super sexy... et ça n’a pas l’air de te déranger plus que ça !
- Mais ne n'ai rien demandé, moi...
- De quoi ?! T’as crié partout que tu voulais devenir Maître, Ewan adore les chevaux et du coup tu l’as copié... et pour le bel inconnu, je suis sûre que t’as joué la séductrice, comme tu le fais avec tous les autres garçons du Temple !
- Mais qu’est-ce que tu racontes, Lielia ?! Sérieusement, quel est ton âge mental, parce que...
- Pas vrai ? Hein ? Pas vrai qu’elle a fait son aguicheuse pour te séduire ?

Elle lâche les brides et dit cette phrase en même temps qu’elle s’avance rapidement vers Ethiann. Ne voulant pas que mon cadeau ne s’échappe, j’attrape les lanières pendant qu’elle s’agrippe au col.

- Qu’est-ce qu’elle a que je n’ai pas ? Pourquoi Ewan ne m’aime pas ? Pourquoi même un inconnu ne voit qu’elle, toujours elle ? Même pour mes autres amies elfes ce n’est pas comme ça, alors dis-moi !

Mais elle est folle ou quoi ?! Pas encore assez pour faire ce qu’elle va faire ensuite, apparemment. Elle se retourne vers moi, un sourire aux lèvres.

- Tu vas vite comprendre que moi aussi j’ai des charmes !

Et sans qu’Ethiann puisse réagir, elle plaque sa bouche contre la sienne. Je me sens bouillir de l’intérieur, la rage m’envahir toute entière. Mais qu’est-ce qui lui prend, bordel ?! Je lâche les chevaux qui restent sagement sur place et m’approche d’elle, furibonde. A peine arrivée vers elle, je l’attrape par les cheveux et la projette au sol.

- T’es vraiment qu’une tarée, ma pauvre fille ! Ewan n’aimera jamais une allumeuse comme toi ! Va donc te chercher le dernier clochard de Tamawa mais laisse les amours de ma vie tranquilles, espèce de...

Je serre mon poing et me contient à un point que mes larmes ne coulent même pas. La situation a dégénéré... le premier baiser, les premiers instants que j’ai vécu avec Ethiann sont fichus, maintenant, à cause d’une frustrée nymphomane ! Sérieusement ?! Je jette un regard à Ethiann, sans vraiment d’expression, trop occupée à transmettre tous ces sentiments si négatifs pour en ressentir qui proviendraient de lui. Je n’ai plus qu’une envie, donner des coups de pieds à cette bécasse et l’envoyer en enfer.
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Re: [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween]
   [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween] EmptyMer 26 Sep - 16:01

J'avais agis instinctivement pour protéger Auween, la protéger contre quoi cependant ? Contre une jeune cydienne qui tenait deux chevaux. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Auween la connaissait et était tout aussi surprise que moi. Elle s'éloignait de moi pour aller trouver l'espionne en herbe. D'ailleurs elles devaient avoir le même âge ou pas grande différence, je pense.
Auween était irritée, c'était palpable j'avais déjà vu cette attitude. La dénommée Lielia me jeta un regard embarrassé, le même que celui de beaucoup d'autres filles... Ce qui avait dont de me mettre mal à l'aise, Auween était présente, je me doutais bien qu'elle le prendrait mal, et c'était bien ça qui me mettait mal à l'aise. Ce même regard qu'elle m'envoyait avait d'ailleurs attisé ma belle.


« - Dis donc, je ne savais pas que tu étais une sale petite voyeuse qui craque sur ceux qu’elle espionne ! Et puis comment tu as fait pour partir du Temple ? Tu as demandé la permission à ton Maître, au moins ?
- Ne pense pas que maintenant que tu es Maître à ton tour, tu peux me donner des ordres ! Tu n’as pas besoin de savoir comment je suis venue, il faut que tu reviennes au lieu de faire des cochonneries dans la forêt avec un... inconnu ! Je vais tout dire à Ewan, tu vas voir !
- Ah parce que tu crois que mon frère va te croire et qu’EN PLUS, il va t’apprécier grâce à ça ? Tu peux rêver, sale pimbêche ! En plus, pourquoi tu as amené mon cheval ici ? Je suis venue à pied, ça ne sert à rien !
- C’est que je... »


Auween ne mâchait pas ses mots, elle avait vraiment la langue acide quand elle était contrariée. D'ailleurs, elle avait un petit air mignon quand elle était énervée...
Enfin, Auween avait du toucher un point sensible, le cydienne était embarrassée, au point ou elle commençait à en pleurer. D’ordinaire, j’aurai agit tout de suite, mais j’avais été complètement pris au dépourvu et au final, ce n’était qu’une dispute entre deux rivales, ni plus, ni moins.
Voir Lielia pleurer m’embêtais un peu aussi, mais que pouvais-je faire ? J’étais probablement dans la pire situation imaginable. Auween était mal à l’aise, si bien qu’elle reprit la conversation :



« - Eh, qu’est-ce qu’il y a ?
- Je suis jalouse... v... voilà ce qu’il y a ! T’es Templière avant tout le monde, t’as un cheval à toi, tu te trouves un beau ténébreux super sexy... et ça n’a pas l’air de te déranger plus que ça ! »


Voyez-vous ça... Un beau ténébreux super sexy…

« - Mais ne n'ai rien demandé, moi...
- De quoi ?! T’as crié partout que tu voulais devenir Maître, Ewan adore les chevaux et du coup tu l’as copié... et pour le bel inconnu, je suis sûre que t’as joué la séductrice, comme tu le fais avec tous les autres garçons du Temple !
- Mais qu’est-ce que tu racontes, Lielia ?! Sérieusement, quel est ton âge mental, parce que... »



Bizarrement, je ne croyais pas vraiment Lielia sur ce point. Auween reconnaissait elle-même avoir des défauts, mais je ne la pensais pas capable de faire une chose pareille. Dire qu’elle souhaitait devenir maitre, je l’avais fait tout autant à mon époque. Adorer les chevaux comme son frère ? Après tout ils étaient frère et sœur, qu’ils aient des points communs n’est pas vraiment étonnant…
Tout semblait m’indiquer que Lielia avait quelque chose en tête, ou alors elle ne savait pas comment argumenter et balançait tout un tas de pensées incohérentes. Soudain j’entendis que la conversation avait changée d’orientation, la cydienne me regardait et venait de me dire quelque chose en cydien.


« - Pas vrai ? Hein ? Pas vrai qu’elle a fait son aguicheuse pour te séduire ? »

Je n’avais même pas eu le temps de saisir tout l’étendue de sa phrase qu’elle était déjà trop près de moi, m’agrippant au col. Je pensais qu’en plus de se fourvoyer complètement, la jeune femme s’apprêtait à faire ou dire quelque chose. Effectivement, elle surenchérit immédiatement.

« - Qu’est-ce qu’elle a que je n’ai pas ? Pourquoi Ewan ne m’aime pas ? Pourquoi même un inconnu ne voit qu’elle, toujours elle ? Même pour mes autres amies elfes ce n’est pas comme ça, alors dis-moi ! »


J’allais répondre, tentant de trouver tout de même une formulation qui ne la blesserait pas. Je ne pouvais que la contredire, je ne voulais pas qu’elle prenne ça pour un signe de méchanceté gratuite, c’était pas mon genre, enfin pas envers des personnes qui ne m’avaient rien fait de mal. Cependant je n’eus même pas le temps d’ouvrir la bouche, ne prêtant pas attention à ce qu’elle avait dit à Auween, qu’elle venait de plaquer ses lèvres sur les miennes. Bon sang, pourquoi faisait-elle ça ? Je pouvais déjà sentir la rage émaner d’Auween, il n’est pas impossible que Lielia l’ait sentie aussi, peut être était-ce ce qu’elle cherchait. Je la repoussais doucement, tentant de lui faire comprendre que ce qu’elle venait de faire était stupide mais mon geste n’eus même pas le temps de tilter qu’Auween l’avait agrippée par les cheveux et projetée au sol avec rage.
J’étais dans la mouise. D’une part j’avais la femme que j’aimais, devenue passablement hystérique et psychotique envers cette fille un peu nunuche qui l’avait provoquée. Mais je ne pensais pas que Lielia l’avait fait dans l’unique but de l’enquiquiner, au fond, je ne pensais même pas que cette fille avait une once de méchanceté. Elle devait être un peu idiote, dans le sens où ses actions n’avaient suscité que du rejet et de la rage de la part d’Auween.
Malheureusement je ne pouvais pas laisser Auween la malmener plus longtemps, j’avais horreur de ça et je ne voulais pas que mon aimée devienne tout ce que je déteste. Auween n’avait pas un mauvais fond non plus, elle était juste très impulsive. Je sentais intensément la rage qu’elle projetait autour d’elle, une rage telle que Lielia en était presque tétanisée. Elle serrait du poing, impossible de savoir ce qui lui passait par la tête mais il était clair que la cydienne allait passer un sale quart d’heure. Hors de question que je reste à ne rien faire cette fois-ci, je frappais brutalement du pied au sol, l’impact des plaques d’armures de mes bottes cliquetèrent avec force et j’attrapais le bras d’Auween fermement, mais pas brutalement, afin de la stopper dans son élan.

Je pense que l’une comme l’autre était étonnée de mon geste, Auween ne m’avait encore jamais vu avec un air si strict et moralisateur.


« - A quoi vous pensez, toutes les deux ? Vous voulez vous prouver quelque chose en vous comportant comme des enfants ? »

Alternativement je regardais Auween et Lielia avec un air sévère, on aurait presque cru un maître réprimandant ses apprenties.

« - Toi tu es devenue templière, et toi tu es encore une apprentie, mais aucune de vous deux ne saisit le principe de la paix ? Quand il s’agit d’histoire de cœur, votre première réaction est de faire preuve de mesquinerie ou de violence et d’injures ? »


Je marquais une pause, l’impact de mes paroles avaient secouées les deux femmes avec un effet assez imprévu, je dois le dire. Je ne sais pas comment elles pouvaient les interpréter mais je ne leur laissais même pas le temps d’ouvrir la bouche que je me plaçais entre elles, ce qui laissa le temps a Lielia de se relever et d’arrêter de trembler. C’est avec un air un peu plus doux que je m’adressais à elles désormais.

« - Que vous ne vous aimiez pas, c’est une chose, que vous vous battiez alors que vous êtes dans le même camp en est une autre. Au lieu de hausser le ton et de faire tourner la discussion en un dialogue de sourds, prenez le temps de mesurer la dureté de vos mots et de vos actions… »

Je reculais doucement en marquant une autre pause, le silence que j’avais imposé sur le coup avait du leur laisser le temps de réfléchir. Je regardais Lielia pour finalement lui demander, sur un ton neutre.

« - Tu es apprentie et tu es sortie sans permission, je me trompe ?
- Je… euh… Je… Non, enfin… Non je n’ai rien demandé…
- Dis-moi qui est ton maître.
- Qu… Quoi ? Je ne suis pas dans l’obligation de…
- Tu préfères que je te traine par la peau du cou au milieu de la cour du temple ? Ou que je t’emmène directement voir Maitre Jiven ?
- NON ! Non… Je… Suis l’apprentie de Maitre Ilya…
- Maitre Ilya ? Je la connais bien, très bien même, alors voilà ce que je te propose : Tu oublie tout ce que tu as vu ici et tu rentres au temple avant qu’elle ne se rende compte que tu as enfreint les règles. En échange, j’oublierai de parler à Maitre Ilya du fait que j’ai vu son apprentie trainer dans la forêt sans permission. Crois moi, si tu lui a déjà désobéi une fois, tu sais déjà ce qui t’attend si elle devait apprendre que tu as de nouveau enfreint les règles. Et si tu ne lui as jamais désobéi, je peux t’assurer que tu n’as pas envie de savoir ce qui t’attend. »


Ce que je venais de lui dire lui avait littéralement coupé le sifflet. Effectivement, moi qui étais l’un des anciens apprentis d’Ilya, je savais très bien à quel point elle pouvait être intransigeante avec le règlement. C’est probablement pour ça que je ne l’aimais pas trop, au début. Mais finalement je lui devais beaucoup de choses, mais pour le moment je ne voulais pas que Lielia foute son avenir en l’air pour des sottises. Elle finit par acquiescer et commençait à tourner les talons mais je l’interpellais de nouveau.

« - Et pour répondre à tes questions : Primo, je ne vois qu’Auween parce que je l’aime. Ensuite, Elle ne m’a pas « aguiché » comme tu dis, elle est restée elle-même, tout simplement. Et pour Ewan, désolé mais je ne peux pas t’aider, je ne le connais pas et je doute qu’Auween te laisse l’approcher, si tu ne l’avais pas encore compris.
Mais je peux te donner un conseil qui pourrait te sauver : Tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler.

… Ah ! Et une dernière chose, vis, ne te focalise pas sur ce que deviennent les autres, on à tous un chemin à suivre et personne n’a le même. Par contre, n’essaye plus jamais de m’embrasser, que tu en ais envie ou que tu fasses ça par pure provocation je m’en fiche complètement, je serais bien moins gentil la prochaine fois. »


Je sentais bien que mes propos étaient durs mais il était nécessaire parfois de mettre les choses au clair. Mon ton s’était adoucit peu à peu avant de redevenir sec sur la fin, mais Lielia semblait avoir réfléchit à ce qui venait de se passer, et je crois qu’elle ne pouvait que m’écouter après que j’ai empêché Auween de la malmener. Elle baissait la tête, avec un air triste mais tourna les talons pour repartir vers le temple avec son cheval en me lâchant un petit « Merci » timide avant de partir.

Elle était déjà loin que je lâchais un soupir exaspéré, toute cette histoire ne me plaisait pas, Auween pouvait sentir ma légère frustration, elle était à côté de moi et je tenais toujours son bras mais moins fermement. Je lâchais d’ailleurs ce bras pour poser mes deux mains sur ses épaules et la fixer avec un air grave inscrit sur le visage, mêlé à de l’inquiétude. Elle sentait que j’allais dire quelque chose, je m’apprêtais d’ailleurs à le faire mais finalement je la serrais dans mes bras avant de lâcher dans un susurrement à son oreille précédé d’un petit baiser dans le cou.


« - Je ne veux plus jamais te voir comme ça… »

L’air grave et inquiet avait laissé place à une forme de peur, pas de l’effroi à proprement parler, plutôt un mélange d’inquiétude et de peur, je ne saurais l’expliquer moi-même. Tout ce que je pouvais dire c’est que la réaction d’Auween m’avait fait froid dans le dos, je ne l’aurais pas imaginée capable d’une telle brutalité.
Enfin sur le coup j’étais choqué mais en y réfléchissant à deux fois, je me souvenais qu’Elenwë m’avait dit que les filles étaient bien plus mesquines et/ou sournoises entres elles que ne le sont les garçons. C’était vrai, nous étions plus du genre à nous mettre un bon poing dans la figure que d’aller se jeter des crasses au visage. Enfin je ne savais comment Auween avait pu prendre ma réaction plus tôt, peut être l’avais-je choquée ou contrariée, dans tout les cas j’étais désolé d’avoir haussé le ton envers elle. Je la serrais un peu plus fort contre moi, de peur qu’elle ne s’enfuit, qu’elle ne me repousse… Je ne sais pas.


« - Désolé d’avoir haussé le ton comme ça ma douce, mais je ne pouvais pas te laisser faire, ça ne t’aurai rien apporté de la faire souffrir plus qu’elle ne souffre déjà et tu n’aurais eu que des ennuis en retour. Soit patiente avec elle, je ne pense pas qu’elle soit mauvaise, jalouse, sans doute, mais mauvaise, non. »

J’avais un air doux et rassurant au début, qui laissait peu à peu place à un air plutôt moralisateur mais toujours attendrissant. Je n’avais pas l’habitude de faire ça, la diplomatie et moi faisaient deux depuis qu’Elenwë avait été massacrée, mais j’étais assez content d’avoir pu résoudre cette dispute sans que cela ne finisse mal. Après tout j’avais eu peur pour Auween, en tant que Templière elle aurait eu de graves ennuis pour avoir frappé une apprentie et Lielia aurait VRAIMENT passé un sale quart d’heure face à la furie infernale de mon aimée. A présent je crois que ma première envie était de pouvoir passer le reste de la journée avec Auween, de laisser cet incident de côté et de passer une bonne journée.
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Re: [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween]
   [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween] EmptyVen 28 Sep - 3:18

Je ne m’attends pas vraiment à ce qu’Ethiann réagisse de cette façon. Il m’attrape par le bras, pas violemment, juste pour m’empêcher de faire quoi que ce soit à Lielia. Dans un premier temps, je suis encore plus énervée... pensant qu’il pourrait m’échapper à cause de ce qu’elle lui a fait. Mais lorsqu’il commence à parler, je saisis un trait de caractère que je n’ai pas encore découvert. Il est sérieux, moralisateur et d’un calme incroyable tout en utilisant un ton strict qui me donne des frissons. Je me suis vraiment conduite comme une enfant... en tant que Maître Templière, mon comportement était inadmissible. Frapper une Apprentie... mais pour qui je me prends, franchement ?! Je suis effrayée par ce que je pourrais faire pour Ethiann, d’un seul coup... je n’ai plus pensé aux principes de paix des Templiers, je n’ai pensé à rien d’autre qu’au fait qu’il pourrait partir avec elle. Mais qui suis-je finalement pour penser qu’il n’est rien qu’à moi ? Probablement d’autres filles lui ont-elles fait la cour bien avant et tenteront encore de le séduire. Qui suis-je pour les traiter comme des moins que rien sous prétexte que j’aime Ethiann ?

Mon aimé prend alors un ton plus doux pour nous parler ensuite. Il persuade Lielia de retourner à Ankdor avant que Maître Ilya ne découvre son absence. Connaîtrait-il ce Maître plus que tous les autres ? Aurait-elle été sa formatrice pendant son séjour au Temple ? Je n’ai pas le temps de lui poser la question qu’il répond à celles de Lielia alors qu’elle commence à partir. Je rougis légèrement à chaque mot qu’il prononce... je ne suis pas encore habituée à tant d’affection, encore moins devant quelqu’un d’autre. La cydienne finit par partir, remerciant Ethiann et emmenant son cheval. Voyou est toujours calme, à côté de nous, broutant la mousse naissante sur les arbres alentours. Ethiann lâche alors mon bras et saisis mes épaules ; il a l’air frustré mais aussi inquiet. Me voir comme ça a dû l’effrayer, je ne sais pas... je ne me suis pas reconnue non plus. Peut-on changer à ce point pour quelqu’un ? Oublier tous ses principes, tous ses idéaux et faire le mal ?

Il me prend finalement dans ses bras, m’embrasse dans le cou et me murmure à l’oreille quelque chose qui me marque profondément.


« - Je ne veux plus jamais te voir comme ça… »
- D’a... d’accord, acquiesce-je alors immédiatement.

Je le serre fort contre moi, en même temps qu’il resserre son étreinte également. J’ai tellement peur de le perdre, maintenant... alors que j’avais peur de lui dix jours avant. Il me met dans tous mes états : sa tendresse, son caractère que je connais si peu encore, ses mouvement, son toucher... tout me plaît chez lui et je ne veux plus laisser aucune autre femme l’approcher. Il n’a pas l’air de vouloir partir et pourtant c’est un homme... peut-être est-ce cela qui me fait peur. Non pas que je n’avais pas réalisé qu’il soit un homme précédemment, c’est juste qu’une sensation étrange m’habite maintenant que je suis dans ses bras et qu’il m’appelle « ma douce ». Mes sentiments font naître dans mon ventre de petits papillons et c’est en desserrant l’étreinte, scrutant une énième fois son magnifique visage, que je me rends compte de quelque chose de nouveau. Voilà un changement inattendu dans mon corps et dans ma tête : je le désire... j’ai d’abord l’impression que c’est déplacé aux vues de la situation et de son inquiétude mais lorsque je m’avance et saisis son visage pour l’embrasser, je m’en contrefiche. Mon baiser est bien différent de celui d’avant ; même s’il est tout aussi tendre, il est bien plus passionné. Je descends mes mains sur son torse, en passant l’une derrière son dos, faisant remonter l’autre sous sa tunique.

Le contact avec sa peau m’embrase mais c’est timidement que je le caresse, continuant à l’embrasser. J’en veux plus mais je n’ose pas... pas encore. Je me force alors progressivement à arrêter mon mouvement puis décolle mes lèvres des siennes, bien à contrecœur. Pour éviter son regard, je me blottis contre lui, rougissant de plus belle. Jamais je n’ai été timide jusque-là et voilà que je n’ose pas entreprendre plus que cela ! Mais... de toute manière, c’est bien trop tôt, nous nous connaissons bien mal et je suis peu calée en la matière pour que quelque chose de plus ne se passe. J’ignore pourquoi tout ça a éveillé tant de nouvelles choses en moi, maintenant, alors que rien ne s’y prêtais... quoi qu’il en soit, la situation est embarrassante à présent. J’ai cependant une petite ouverture qui me permet d’en sortir : j’entends Voyou se rapprocher de nous et, sans regarder Ethiann dans les yeux je me retourne vers mon nouveau compagnon. Il me renifle, colle son museau tiède sur ma joue... tente-t-il de me réconforter, d’effacer mes doutes ? C’est le cheval le plus apaisé et apaisant que j’ai pu voir jusqu’ici. Les membres du Temple l’ont bien choisi, il supporte mon humeur angoissée facilement. Il porte ensuite attention à mon petit sac et en mordille la hanse.


- Héééé, qu’est-ce que tu fais ? dis-je en reculant d’un pas.

Je me rappelle alors qu’il doit rester quelques friandises à l’intérieur : Ewan m’a expliqué brièvement que les chevaux aiment bien les carrés de sucre, de temps en temps. Pensant faire plaisir à Voyou, j’en avais laissé dans mon sac, finalement. J’en sors alors quelques-uns et lui donne l’un après l’autre.


- A ton avis, Voyou, que peut bien vouloir faire celui que j’aime, maintenant ? Peut-être veut-il encore se balader dans la forêt, monter aux arbres tel un singe habile ? Non, il n’a rien d’un singe... c’est un ange, je crois. J’ai eu peur et j’aurais sûrement peur de le perdre toujours. Je ne sais pas ce que c’est qui nous lie ainsi mais je ne peux plus me passer de lui. Il va me rendre dingue, je crois. C’est grave, docteur Voyou ? Parce que je crois que je deviens déjà folle...

Bien sûr, il ne comprend rien, il se contente de mâchouiller ses sucres et, lorsqu’il n’y en a plus, il recommence à brouter. Son nom – que je lui ai donné – est aussi contraire à son caractère que son humeur de l’est à la mienne. Dommage qu’il ne soit qu’un cheval, j’aurais bien aimé me confier à lui. C’est les larmes au bord des yeux que je me retourne, réussissant à soutenir le regard d’Ethiann... il est tellement beau mais aussi tellement mystérieux. Je touche le pendentif du bout des doigts et, laissant ma main retomber le long de mon corps, je me décide à m’adresser directement à lui.

- Et si tu me montrais cette si jolie rapière que tu as achetée il y a dix jours ? J’aimerais voir ce qu’elle a de spécial.

Je souris mais ma voix tremble. Je crois que j’ai besoin de me changer les idées.
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Re: [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween]
   [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween] EmptyMer 3 Oct - 7:50

Auween avait réagi comme je l'espérais, elle n'avait pas bronché devant mes remontrances. Ma réaction semblait la surprendre, c'était compréhensible, je n'étais pas du genre si sérieux en temps normal. Enfin elle comprenait et ne s’énervait pas contre moi, après tout je venais de protéger une fille qu'elle n'aimait pas vraiment, il aurait été naturel qu'elle m'en veuille pour cela. Ma phrase semblait la marquer, c'était également une bonne chose. Elle me serrait contre elle au fur et à mesure que je faisais de même. Dire qu'il y a encore une semaine et demi elle me fuyait après m'avoir dit des choses tristement vraies bien que blessantes, aujourd'hui elle était dans mes bras...

La vie est parfois cruelle, je ne le savais que trop bien puisqu'elle m'avait déjà retiré ma sœur et ma meilleure amie. Ma seule crainte maintenant, c'était de me demander quand elle me volerait l'amour de ma vie ?
Cette sensation de frustration n'était pas visible mais cette pensée me hantait.


Elle eut une réaction à laquelle je ne m'attendais pas, elle saisit mon visage et m'embrassa de nouveau. Un baiser bien plus passionné, je le sentais facilement. Elle ne se comportait pas comme ce premier baiser que nous avions échangé, elle était bien plus... Entreprenante. Elle passait ses mains sur mon corps, l'une dans le dos passant sous ma tunique, l'autre posée sur mon torse. Je ne l'avais jamais vue comme ça, pas si désireuse. Je ne savais pas trop comment réagir, cela faisait si peu de temps que nous nous connaissions. Elle semblait se résigner et finalement le baiser se finissait, elle se blottissait contre moi en évitant mon regard mais je voyais qu'elle était plus rouge qu'une tomate. Elle était tout aussi embarrassée que moi maintenant, si bien qu'elle saisit l'opportunité que lui offrait le canasson non loin. En effet il se rapprochait, si bien qu'il collait son museau contre elle, peut être cherchait il à la réconforter, ou lui demandait-il quelque chose ?

Je n'étais pas grand fan des chevaux, mais il fallait avouer que parfois ils étaient comiques. Auween semblait comprendre finalement ce qu'il voulait, au moment ou il attrapa la hanse de son sac. En effet, elle en sorti plusieurs morceaux de sucre pour l'animal. Elle semblait m'oublier, ou peut être voulait elle que j'entende ce qu'elle disait après.



« A ton avis, Voyou, que peut bien vouloir faire celui que j’aime, maintenant ? Peut-être veut-il encore se balader dans la forêt, monter aux arbres tel un singe habile ? Non, il n’a rien d’un singe... c’est un ange, je crois. J’ai eu peur et j’aurais sûrement peur de le perdre toujours. Je ne sais pas ce que c’est qui nous lie ainsi mais je ne peux plus me passer de lui. Il va me rendre dingue, je crois. C’est grave, docteur Voyou ? Parce que je crois que je deviens déjà folle... »



Sa réplique me fit sourire, rien que le fait qu'elle parle à cet animal me faisait déjà sourire. Ensuite être comparé à un singe parce que j'aimais bien monter aux arbres me faisait presque rire. Ensuite elle parlait d'un ange, certes j'aimerais pouvoir être son ange gardien à chaque instant mais tout cela m'était encore impossible. Elle disait aussi avoir peur de me perdre... Vrai que moi aussi j'avais peur de la perdre, mais je savais une chose, c'est qu'elle ne me perdrait jamais. Quant à savoir ce que je voulais actuellement, c'était de rester avec elle. Cependant je ne dis rien sur le coup. Elle se retourne finalement, les yeux brillants, je voyais qu'elle avait les larmes aux bords des yeux. Je ne comprenais pas pourquoi et je pense ne pas pouvoir le comprendre là tout de suite. Elle me regardait finalement avant de changer de sujet.


« - Et si tu me montrais cette si jolie rapière que tu as achetée il y a dix jours ? J’aimerais voir ce qu’elle a de spécial. »

Ce qu'elle a de spécial ? En apparence rien mais sentimentalement elle m'était chère. Je détachais l'arme de ma ceinture pour la placer dans les mains de ma belle. Je sortais ensuite la pierre brisée de ma poche et la tenais dans mes mains. Le simple fait de la voir me faisait mal, mal de penser que je n'avais rien pu faire.
Ma voix et mon air s'assombrissaient tandis que je racontais à Auween.


« - La pierre que tu vois ici est tout ce qui me reste de ma meilleure amie. La rapière que tu tiens est une réplique parfaite de la sienne dont la pierre est ici, brisée dans ma main. Tu es la première personne à laquelle je raconte ceci. Tu es la seule qui en est digne à mes yeux, la seule à qui j'accepterai de confier mon lourd passé. »

Elle allait probablement me demander pourquoi, où je ne sais quoi comme autre question. La vérité est que je ne voulais rien lui cacher. Je lui confierai le moindre détail de mon existence si elle me le demande.

« - Tu es la seule en qui j'ai confiance Auween... »
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Re: [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween]
   [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween] EmptyVen 5 Oct - 8:29

Sans attendre, il détache la rapière de sa ceinture et me la tend. Je contemple le manche raffiné, la pierre sertie puis il me montre autre chose : une autre pierre, de la même couleur... complètement brisée. Elle appartenait donc à sa meilleure amie, celle dont il m’a décrit la mort avec beaucoup d’émotion la dernière fois. Celle-là même qui lui avait avoué dans un dernier soupir qu’elle l’aimait. Me voilà jalouse d’une personne qui n’existe que dans ses souvenirs... je me déteste, parfois. Surtout qu’il semble clair qu’il n’avait pas le même genre de sentiments et il est de toute manière évident qu’il m’aime comme il n’aimera jamais personne.

« - Tu es la seule en qui j'ai confiance Auween... »

La détresse et la solitude de son regard me fait affreusement mal au cœur. Plus que de l’amour, c’est de la compassion que je ressens pour lui maintenant, réellement affectée par sa peine. Je comprends ce sentiment de vide, cette sensation de n’avoir personne à qui se confier alors qu’on en aurait tellement besoin. Mais je ne pourrai pas le comprendre tout à fait car, même si c’était difficile pour moi, il me restait mon frère. Notre lien précieux fait que nous ne serons jamais laissés à l’abandon comme Ethiann. J’essaye alors de le réconforter par l’Esprit, même si mon envie de le prendre dans mes bras est plus forte. Du courage, un sentiment de sécurité et surtout la certitude que je suis là pour le soutenir forment un paquet de sentiments intenses que je lui envoie à ce moment-là. J’ai sincèrement envie de l’aider à aller mieux... et c’est la même envie que celle que j’avais pour Ewan, peut-être est-elle-même plus forte pour Ethiann car il est encore plus démuni et fragile.

- Je ne trahirai jamais ta confiance, Ethiann. Je veux t’aider alors raconte-moi tout, même ce qui fait mal, si ça peut te soulager. Maintenant, je suis prête à tout entendre, à tout accepter.

Malgré le ton sérieux que j’ai employé involontairement, je souris. Mon regard se pose sur la rapière : je m’éloigne légèrement et l’invoque sans hésitation. La prise en main est similaire à celle d’un sabre, je me sens à l’aise avec cette arme. La couleur est particulière et je retourne l’arme runique dans tous les sens pour être sûre d’en saisir tous les détails. La jeune femme qui maniait la lame devait être une très bonne guerrière.

- Rien qu’avec une arme, on peut deviner la personnalité de son détenteur, c’est drôle... J’imagine ton amie comme quelqu’un d’appliqué, de juste mais aussi quelqu’un d’aimant. Probablement est-elle morte dans d’atroces souffrances, vu comment tu m’as décrit tout cela. Mais je pense que... Je ne la connais pas mais si elle t’aimait vraiment, sûrement était-elle heureuse de quitter ce monde dans tes bras, Ethiann. Je pense bien qu’elle aurait aimé rester à tes côtés et peut-être te révéler ses sentiments autrement...

La lame s’éteint en même temps que ma concentration et je redonne la rapière à mon aimé. Malgré la tristesse qui plane ici, une fois qu’il a rangé tout ça, je le prends pas la main et commence à avancer dans la forêt.

- Viens, je veux me balader encore, profiter d’être là, t’aimer avant que la journée ne se termine. Cette nuit, probablement que je rêverais de toi et demain, si je peux et si tu le veux, nous nous retrouverons. Vivre dans le passé, c’est bien, mais j’ai envie de vivre au jour le jour ce que nous ressentons l’un pour l’autre maintenant. Je ne veux pas avoir de regret si, un jour, on ne peut plus se voir aussi souvent... même si je ne souhaite pas que ce jour arrive. D’ailleurs...

Je continue de parler le reste du temps, lui offrant cependant quelques moments de silence, parfois. Je fuis son passé avec lui, rattrapant le présent, lui racontant comment s’est passé ma mission afin de devenir Templière et ce que j’aimerais faire en tant que telle. Et la journée file à une vitesse insensée. Voilà déjà le moment des séparations, alors que le soleil se couche.

- Il va falloir que tu m’aides à retrouver mon chemin... je me suis perdue, tout à l’heure.

J’essaye de rire mais tout ce que je ressens pour le moment, c’est une envie totalement inexistante de le quitter. Alors qu’il m’entraine vers le bon chemin, je l’attrape par le bras et me blottis contre lui.

- Tu sais que... je n’ai vraiment pas envie de partir ?

Je ne sais pas ce qu’il va me répondre et je m’en fiche... il faudra bien que je rentre à un moment donné. Mais juste un instant... encore quelques minutes à ses côtés. Que les Divinités d’Azthia soient indulgentes.
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Re: [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween]
   [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween] EmptySam 6 Oct - 14:18

Auween prit tout son temps pour examiner l’objet qui la fascinait depuis notre première rencontre. J’avais le moral qui avait décliné depuis que j’avais abordé le sujet mais elle m’avait tout de même montré du soutien, elle-même savait ce que c’était que d’avoir un lourd passé, quelque chose de terrible qui nous pèse sur le cœur depuis tant de temps. Les sentiments qu’elle m’avait envoyé étaient forts, assez pour que je conserve le sourire. En même temps j’étais avec celle que j’aimais, comment pourrais-je ne pas être heureux ? En réalité j’étais tout de même assez mitigé, d’une part mes terribles remords de ne pas avoir pu protéger Elenwë, de l’autre, Auween, celle que je voulais protéger plus que tout au monde maintenant.

Je savais qu’Auween était curieuse, elle voulait savoir ce qui me tourmentait, ce n’était pas vraiment exceptionnel comme réaction, elle savait aussi que ces souvenirs m’étaient particulièrement douloureux, mais en même temps elle faisait preuve de tant de réconfort que je me sentais à l’aise d’en parler avec elle. Je ne parlais cependant pas, je l’observais regarder la rapière sous toutes les coutures et ce n’est que lorsqu’elle en invoqua la lame que je tressaillais légèrement. Auween tenait la lame à la verticale devant son visage, comme Elenwë le faisait quand elle était en garde. Bien que les deux elfes ne se ressemblaient pas vraiment, Auween avait fière allure et me rappelait toute la grâce des elfes dans ces simples mouvements. Indépendamment de sa volonté elle me rappelait aussi que la femme qui utilisait cette arme avait disparue depuis longtemps. C’était comme un dilemme sentimental pour moi, la joie d’être avec celle que j’aime, ou la douleur de me remémorer celle qui m’a toujours soutenu dans les moments les plus durs, comme le décès de ma sœur.

Je ne parlais toujours pas, je regardais Auween et souriait légèrement, ce genre de sourire non pas forcé mais disons légèrement exagéré, celui qui sert de masque à la vraie tristesse. C’est alors qu’elle brisa le silence en me livrant ses conclusions quand à l’arme violacée qu’elle venait de me rendre.


« - Rien qu’avec une arme, on peut deviner la personnalité de son détenteur, c’est drôle... J’imagine ton amie comme quelqu’un d’appliqué, de juste mais aussi quelqu’un d’aimant. Probablement est-elle morte dans d’atroces souffrances, vu comment tu m’as décrit tout cela. Mais je pense que... Je ne la connais pas mais si elle t’aimait vraiment, sûrement était-elle heureuse de quitter ce monde dans tes bras, Ethiann. Je pense bien qu’elle aurait aimé rester à tes côtés et peut-être te révéler ses sentiments autrement... »

Elle m’impressionnait. Elle n’avait jamais connu Elenwë et pourtant elle venait de la décrire à la perfection, une femme appliquée juste, aimante… Elle avait deviné tout ça juste en examinant son arme enfin, une réplique exacte de son arme. Je n’en revenais pas mais ses paroles me firent sourire tout en m’inspirant une once de peur. J’en venais à me demander ce qu’elle pourrait penser de moi si elle découvrait mon arme. Les faux sont des instruments de mort tristement réputés dans tout les cultes, l’incarnation même de la mort ou de la maladie, des fléaux, des carnages…
Enfin je me demande encore pourquoi je m’en fais toute une sinécure, Auween savait que je n’avais aucun rapport avec ce genre de chose… Enfin…

Enfin bref ! Je lui devais des explications, elle qui allait partager ma vie pendant un temps, j’espérais l’éternité mais je me sentais tellement maudit depuis le début de ma vie que je n’avais même pas l’optimisme de m’en convaincre.


« - Elenwë était, comme tu t’en doutes, une elfe, elle aussi, bizarrement je vous trouve assez similaire sur quelques points, vous êtes toutes les deux douces et agréables, pleines de vie et de bonne humeur… Elle était une excellente guerrière à la rapière, probablement la meilleure que j’ai jamais vue jusqu'à présent. Je ne sais pas exactement ce qu’elle à pu ressentir au moment de quitter ce monde, tout ce que je sais c’est ce qu’elle m’a dit et ce que je ressentais sur le moment. Je n’ai jamais su pourquoi elle ne m’a jamais rien dit avant et je ne le saurais jamais mais si il y a bien quelque chose dont je suis sur maintenant, c’est qu’elle aurait aimé connaitre celle qui partage ma vie à présent. »

Je m’étais accoté à un arbre et je levai la tête au ciel scrutant le ciel légèrement obscurcit qui annonçait déjà la tombée de la nuit. Une larme coulait le long de mon visage. Cela m’arrivait très souvent en pensant que mes proches avaient la fâcheuse tendance à avoir des accidents. Cette fois ci c’était une larme versée pour Elenwë qui me manquait toujours énormément mais aussi pour Auween car j’avais osé la possibilité qu’il puisse lui arriver malheur. Inconsciemment j’étais énervé contre moi-même d’avoir osé imaginer que ma douce pourrait m’être enlevée par ces divinités sadiques qui nous contemplent et se jouent de nous, de la même manière que nous envoyons nos pions au sacrifice dans une partie d’échecs.
Finalement Auween me prenait la main, j’en essuyais la petite larme et la suivait dans la forêt. C’était calme, apaisant et bon sang, qu’est-ce que j’étais bien au calme auprès de celle que j’aime. J’aurai voulu que le temps se fige. Auween me parlait, je voyais qu’elle cherchait à me faire oublier le passé, à me faire oublier que le pire était derrière moi. Je savais que le meilleur était à venir, il allait venir continuellement au fur et à mesure que nous passerions du temps ensemble. La nuit approchait de plus en plus tandis que j’apprenais plus de choses au sujet de ma bien-aimée. Elle me racontait sa mission qui l’avait faite Templière et maintenant des projets qu’elle avait en tête. L’idée que son devoir de templier m’empêche de la voir et la porte auprès du danger m’obsédait toujours, mais elle me rassurait tant que je n’y pensais plus aussi fortement.

Cette journée passa vite, très vite… Trop vite. Il faisait déjà presque nuit, les séparations arrivaient je le savais. C’est encore quelques câlinages échangés qui avaient ponctué cette rencontre hasardeuse en un rendez-vous romantique. Auween devait rentrer au temple, je le savais et elle finit finalement par me le dire. C’est alors que je me rappelais qu’elle s’était perdue plus tôt, j’étais heureux de son petit défaut qui me permettait alors de passer encore plus de temps avec elle.
Nous prenions le chemin de Tamawa, elle était toujours blottie contre mon bras et je sentais bien que l’idée de nous séparer pour une durée même courte la rebutait. C’est finalement que je lui disais, alors que nous venions d’arriver non loin des portes.


« - Je ne sais pas quelles tâches vont t’être assignées pour les prochains jours, mais je reste encore quelques temps en ville, malheureusement je vais devoir partir pour Cydonia tout bientôt et j’ai bien peur que nous ne nous revoyons pas avant quelques temps. Cette simple idée me fait mal mais je me dis que nos retrouvailles n’en seront que meilleures. Voir ça de cette façon me permet de garder le sourire, si tu préfères. »

Nous étions rentrés en ville, les rues quasiment désertes, nous prenions le chemin du temple. L’idée de m’en approcher ne me plaisait pas, je ne voulais pas qu’Auween soit mal vue par ses pairs à cause de moi, mais je n’avais pas envie de la quitter, j’en devenais malade rien qu’a y penser. Mais finalement je m’arrêtais, elle n’en fut pas surprise, je crois même qu’elle s’y attendait. Elle avait probablement compris mon geste et le fait que je veuille la préserver d’un maximum de désagréments, c’était le peu que je pouvais faire pour le moment, si j’avais pu faire plus…
Je la prenais une dernière fois dans mes bras, bien que je savais que notre lien était devenu assez solide pour que nous soyons en contact télépathique sur des distances incroyables, je ne voulais pas qu’elle disparaisse de mon champ de vision. Nos esprits étaient liés, nos âmes probablement aussi d’un lien d’amour sincère et incassable. Je commençais à me dire qu’une fois ma tâche accomplie, je reviendrais à Ankdor…

Je posais l’ultime baiser sur ses lèvres, celui qui annonçait cette séparation physique temporaire que la lune nous imposait…

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Re: [Terminé][D-A 155] Cache-cache romantique dans les bois. [PV' Auween]
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Malgré tout, il m’emmène chez moi, au Temple. Et j’aimerais tellement que le temps s’allonge, que cette journée dure toujours. Réconciliée avec le fait qu’il soit un Templier du Crépuscule, enfin consciente qu’il n’a aucune intention de me faire du mal, je n’ai que cette envie de rester près de lui, de le connaître toujours mieux, de le toucher encore. Mais il m’emmène chez moi et, alors que nous arrivons aux portes, Voyou toujours derrière nous, ses paroles me blessent, bien qu’elles n’aient pas ce but.

« - Je ne sais pas quelles tâches vont t’être assignées pour les prochains jours, mais je reste encore quelques temps en ville, malheureusement je vais devoir partir pour Cydonia tout bientôt et j’ai bien peur que nous ne nous revoyons pas avant quelques temps. Cette simple idée me fait mal mais je me dis que nos retrouvailles n’en seront que meilleures. Voir ça de cette façon me permet de garder le sourire, si tu préfères. »

Je ne sais pas non plus ce que je devrai faire en rentrant. Peut-être me confiera-t-on de toutes nouvelles missions qui m’emmèneront loin de lui. Mais j’espère du fond du cœur pouvoir le revoir à Tamawa ces prochains jours... avant qu’il ne parte. En tant que Maître, si je ne suis pas amenée à obéir aux ordres, je suis libre de mes mouvements. Le rejoindre à Cydonia ne serait pas un problème pour moi mais il a aussi sa vie, ses choses à faire... ses comptes à régler. « Quelques temps »... ça peut être quelques jours, quelques semaines, quelques mois... et je n’arrive pas à lâcher son bras alors comment attendre notre prochaine rencontre sereinement alors que je le sais seul à se tourmenter ? Lui aussi, il a mal de me quitter... mais il positive. Le sourire que je lui offre alors en guise de confirmation n’est pas des plus joyeux mais je tente moi aussi d’adopter sa pensée que nos retrouvailles seront superbes.

Nous continuons notre route jusqu’aux abords du Temple et Ethiann s’arrête de façon nette et précise. Retenant toujours sa main, je sais alors que trop de choses nous tiennent encore trop loin l’un de l’autre pour que nous puissions continuer à nous voir régulièrement. Malgré tout, cette épreuve sera pour moi une façon de tester ma résistance au temps qui passe, à la frustration. Faire preuve de patience sera alors ma nouvelle philosophie, en attendant de pouvoir à nouveau le prendre dans mes bras. En attendant, je profite de son étreinte, des sentiments qu’il m’envoie et que je lui rends encore plus intensément. J’ai envie de pleurer mais je me retiens car je suis mi-heureuse et mi-triste d’avoir rencontré quelqu’un comme lui. Peu importe qu’il ait des envies de vengeance, pour moi il reste un homme bon, simplement blessé par la vie qui ne lui a pas fait de cadeaux. En acceptant son dernier baiser, j’accepte tout ce qu’il est et espère, égoïstement, pouvoir rendre sa vie meilleure et, peut-être, un jour, le convaincre de revenir au Temple.

Une pas en arrière, puis un autre, j’attrape fermement la bride de Voyou pour l’entraîner à la maison... celle-ci même qui m’emmène loin de celui dont je suis tombée amoureuse en un claquement de doigts. Je fonds en larme lorsque je me retourne, revoyant sans cesse son visage sombre mais aussi tellement lumineux lorsqu’il m’offre ses sourires ou lorsqu’il me dit qu’il m’aime. Une fois Voyou dans son box, je traverse le jardin du Temple que j’affectionne normalement beaucoup et espère, encore une fois, pouvoir y emmener Ethiann un jour. Lorsque je regagne par erreur le dortoir, mes larmes reprennent le dessus et je retourne à mes appartements. Je suis un Maître Templier et ma vie a pris un nouveau tournant. Me réconcilier avec mon frère, prendre soin des Apprentis, voyager pour retrouver les Sensibles... il me reste beaucoup de choses à faire avant de revoir Ethiann. Pourtant, cette nuit, je ne ferme pas l’œil une seule seconde, me rappelant de chaque contact avec mon aimé comme s’il était avec moi dans cette pièce si vide et peu aménagée.


** Un jour, mon amour... un jour, nous nous reverrons, Ethiann. Car nos sentiments sont plus forts que la distance, que les tensions, plus forts que n’importe quoi. **


[Désengagés.]
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