[FA][155] Rassemblement pour une bonne petite traque! (QA - Lunielle, Zihark, Jaered, Tintallë et Heifara) [Terminé]

Fin automne 155,
matin du 7 Soufflegivre,

Il était encore très tôt, le soleil commençant tout juste à pointer ses premiers rayons à l'horizon... La propriété du vieux Delaprairie était de loin la plus éloignée et isolée de toutes : fort heureusement pour le voisinage, au vu du nombre impressionnant d'animaux et bestioles en tout genres que l'on pouvait y trouver. Très matinale, Heifara était allée faire un petit tour dans les champs entourant le domaine. L'heure approchant, elle rebroussa tranquillement chemin : quelques paysans la dépassèrent en la saluant. Elle avait déjà entrevu ses personnes, qui travaillaient pour le vieil homme. Elle apercevait déjà les grands murs qui entourent les vastes jardins de Delaprairie : ils étaient assez particuliers, un grand lierre et diverses plantes rampantes les recouvrant intégralement, leur donnant davantage l'aspect d'une vaste haie que d'un mur. Autours d'Heifara, les champs qui appartenaient également au vieil homme s'étendaient, immenses : cela faisait déjà cinq bonnes minutes qu'elle cheminait entre eux!

La belle rouquine repensa à ses dernières journées, fort animés. Trois semaines plus tôt, elle avait rencontré Halastar Delaprairie à Erathia, qui l'avait recrutée pour fonder et diriger un groupe intrépide qui aurait pour mission de capturer une bête sévissant dans les environs de Bourg Dalor, un hameau entre Cydonia et Tamawa. Il l'avait alors invité à se rendre chez lui dés que possible, à Cydonia : hélas, Heifara fit l'erreur de rentrer en passant du coté de Tamawa, espérant voir le hameau et ses habitants (voire peut être même le monstre!) de ses propres yeux. Bien sûr, elle n'avait aucune idée de la situation actuelle à Tamawa et elle fut considérablement retardée en étant bêtement "cueillie" par une bande de bandits, sbires d'une certaine Scarlett. Elle parvint malgré tout à s'en sortir, reprenant sa route en passant brièvement par Bourg Dalor.

De retour à Cydonia, elle ne tarda point à se rendre chez le vieil Halastar qui ne s'offusqua point du tout de son retard. Au lieu de cela, il alla jusqu'à faire visiter l'intégralité de son domaine à Heifara, tâche qui leur prit la journée. Pour beaucoup, suivre ainsi la bibliothèque ambulante qu'est Delaprairie aurait été un véritable supplice : mais pour une Heifara avide de savoir, la journée auprès du vieil homme fut des plus agréables! Elle ne n'hésita point à l’assommer de questions sur toutes les plantes et autres animaux qu'il lui présenta. De son coté, Halastar ne manquait pas d'interroger la jeune Nua sur ses origines. A Erathia, le vieil homme la trouvait déjà sympathique (sentiment partagé par Heifara) : ce-jour là, ils comprirent tous deux que le début d'une longue amitié venait de naître.

Depuis, elle résidait chez Halastar : il avait catégoriquement refusé qu'elle dorme à l'auberge, lui offrant généreusement l'une de ses nombreuses chambres vides. Elle se rendit ensuite chaque jour à Cydonia pour accrocher quelques affiches, acheter des outils et répandre la rumeur selon quoi messire Delaprairie recrutait pour une affaire de "capture de monstre"! De fil en aiguille, elle fini par obtenir de quelques taverniers et autres commerçants la garantie qu'un "bon client à eux" était intéressé. Halastar reçu également quelques messages confirmant la venue d'autres membres potentiels. A tous, fut répondu la même chose : ils devaient se rendre à l'entrée de sa propriété ce matin là. Ils seraient alors brièvement jugés et évalués pour savoir s'ils étaient dignes ou non de se lancer dans cette aventure. Arrivant enfin au grand portail de fer ouvragé de la propriété, Heifara se positionna devant pour attendre et accueillir les "invités". Vêtue d'une robe blanche courte et de sa cape de voyage Jinmen noire, elle se mit alors à scruter l'horizon... Espérant de tout son cœur que dans le lot, des personnes respectables viendraient se présenter : après tout, la récompense de cinq cent talents par personne promise par le vieil homme était alléchante!

[HRP]Salut à tous!
Voici donc le post d'introduction à cette petite QA, ou nos personnages pourront se présenter et faire un peu connaissance, etc... Ainsi que le départ de l'expédition. Tout cela ne devrait prendre que deux ou trois tours; après quoi un nouveau sujet sera ouvert dans les Plaines Arides, à Bourg Dalor![Fin HRP]

Cela faisait longtemps qu’elle n’était pas partie. C’était avec cette pensée qu’elle se réveilla ce matin là. Elle était contente et en même temps quelque chose la turlupinait. Depuis ce voyage raté avec Ahina et Ethiann, elle n’avait pas eu l’occasion de se remettre sur la route pour aller faire autre chose et faire autre chose. Elle se leva, prit une bonne douche et finalement descendit dans la forge. Elle regarda sa liste de chose à faire et remarqua qu’il n’y avait rien. Elle avait terminé ses commandes de la semaine et elle n’aurait rien d’autre à faire d’ici là. Deux solutions s’imposèrent dont à elle. Soit elle sortait voir ce qu’il se passait un peu à Cydonia, elle donnerait ensuite quelques nouvelles à son père qui était basé à Silmarie. Il adorait les potins et elle ne se lassait jamais de lui en dire des tonnes. Soit, elle commençait à forger un autre cimeterre au cas où celui de Drenys la lâche. Elle scruta la forge et son regard passa inexorablement dehors. Non, pas de forge aujourd’hui, elle avait besoin de bouger.

Elle prit donc ce qu’il lui fallait, attacha l’épée dans son dos et sortit en fermant bien la porte derrière elle. La journée était idéale pour passer le plus de temps dehors. Même si le soleil était là, il ne pointait pas toujours le bout de son nez et n’agressait donc pas sa peau. Certes, l’hiver commençait à taper à la porte de l’automne pour que celle-ci lui laisse la place, mais il restait encore assez de temps à l’automne pour que les passants puissent admirer les magnifiques couleurs qu’elle nous présentait tel un défilé de mode. Lunielle s’émerveillait beaucoup plus devant cela depuis sa rencontre avec Sonja. La petite élémentaire avait réveillé en elle plein de sentiments qu’elle ne pensait pas connaitre de prime abord et qu’elle avait appris à connaitre au fil du temps. Cette rencontre avait été la meilleure et elle espérait que bientôt elle pourrait emmener la petite à Silmarie comme elle lui avait proposé voir même promis.

Tout à ses pensées, elle ne remarqua pas d’abord la file de personne devant elle et inexorablement, elle rentra dedans. Un colosse la regarda de haut et finalement s’en alla. Lunielle se demandait bien ce qui pouvait attirer un groupe de badaud de la sorte. Elle tenta de voir quelque chose, mais avec sa petite taille, ce n’était pas évident, aussi commença t’elle a évacué un peu de chaleur, ce qui fit pousser un peu les gens et elle put enfin voir ce qui les attirait. Une affiche qui parlait de capture de monstre, tient donc cela semblait intéressant. Elle ne regarda même pas le reste de l’affiche, la récompense et autre elle verrait sur place, ce qui l’intéressait surtout c’était l’aventure. Elle avait envie de bouger et c’était un très bon moyen pour cela. Elle rentra donc ce jour là tranquillement et commença à forger un second cimeterre, tout en pensant au lendemain.

Le lendemain arriva plus vite que prévu et comme à son habitude, elle se leva, prit une douche et s’habilla. Pantalon, tee-shirt, le tout noir. Ne pas oublié le collier offert par on ne savait qui et qu’elle possédait depuis toute petite. Elle descendit dans la forge et récupéra donc les deux cimeterres qu’elle croisa dans son dos. Une fois paré, elle se dirigea vers l’endroit du rendez vous. Il s’agissait de la demeure du vieux Delaprairie. Cela n’était pas Lunielle d’ailleurs, on le disait fan de créature en tout genre ainsi que de plante et autres. Elle ne le connaissait pas assez pour émettre un jugement et elle ne tenait pas compte des jugements des autres tellement parfois ils pouvaient s’avéré non conforme. Après quelques minutes de marche, elle arriva devant l’entrée et remarqua une jeune femme. Nua de toute évidence et plutôt jeune. La forgeronne s’avança donc vers elle et décida de se présenter.

« Bonjour, je me nomme Lunielle. Est-ce bien ici qu’on se présente pour la chasse ? »

Elle avait posé son regard gris sur la jeune femme, espérant que celle-ci ne prenne pas la fuite, elle attendit patiemment qu’on daigne bien lui répondre.

Invité

Voilà quelques temps qu’Elyncia, Asuka et moi sommes installés à Silmarie. J’ai pu découvrir les moindres recoins de la cité et j’ai fait connaissance avec plusieurs elfes. Je me sens bien, ici, malgré que nous logions à l’auberge pour le moment. Après tout, ma mère a passé sa courte jeunesse ici-même avant d’aller s’installer avec mon père à Cydonia. Parler l’elfique me rapproche un peu plus d’elle et je me rappelle encore la fois où j’ai pu la voir de mes propres yeux. J’ignore encore comment cela se fait exactement mais je suis heureux d’avoir pu lui parler quelques minutes. Même si Elyncia passe du temps avec les membres du Temple pour les aider au mieux, elle me laisse librement circuler et j’essaye au maximum de tisser des liens avec Asuka lorsque mon aimée n’est pas là.

La petite n’est pas tellement facile à comprendre et a un caractère bien trempé mais plutôt réservé. Elle a vécu des choses horribles, ce qui la rend on ne peut plus méfiante vis-à-vis de nous. Elyncia a cependant réussi à se rapprocher d’elle, notamment en exerçant son jinmen. Elles trouvent toutes les deux fréquemment des ruses pour se comprendre et, le reste du temps, je m’arrange pour faire la traduction. Depuis que nous sommes à Silmarie, j’ai aussi pu visiter les alentours et retourner quelques jours à Cydonia de temps en temps, juste pour saluer mon père.

C’est d’ailleurs aujourd’hui que j’emmène pour la première fois Asuka avec moi à Cydonia, Elyncia étant trop prise pour les prochains jours. Je sais aussi qu’elle a l’occasion de retrouver Iréa et je respecte cette amitié particulières qu’elles ont construite. J’ai dû insister quelque peu pour que la petite veuille venir seule avec moi... ma maladresse est un vilain défaut mais j’ai l’impression qu’elle pourrait s’intéresser au contact avec les animaux. J’envisage d’ailleurs d’en dresser d’autres, depuis mon séjour ici, les forêts étant abondantes pour faire des exercices particuliers. Storm ne semble pas forcément handicapé par la brume constamment présente et le climat changeant de cette région.

Je partage quinze heures de voyage avec « ma petite perle », comme j’aime l’appeler. Sans qu’elle ne s’y intéresse vraiment, je lui enseigne parfois la Survie, les règles élémentaires pour s’en sortir en cas de pénurie de nourriture, par exemple. Je sais que quelques heures dans la journée, elle donne à manger et des caresses à Storm et j’en suis plutôt ravi car il me semble percevoir un sourire discret sur son visage de porcelaine. Nous arrivons finalement dans ma ville et, après avoir dit bonjour à mon père, je remarque que plusieurs affiches sont placardées un peu partout. Une mystérieuse chasse au monstre est sur le point de commencer. Je me rappelle alors avoir envisagé d’acheter un cheval directement à Silmarie... mais mes pauvres revenus de ces temps ne me le permettant pas, j’avais oublié cette idée. La récompense parle de cinq-cents talents, une bonne petite somme et un brin d’aventure qui me permettront de créer un lien plus intéressant avec la petite, j’en suis sûr. Lui demandant quand même son avis, je finis par annoncer la nouvelle à mon père, à nouveau contrarié que je m’embarque dans une situation houleuse.

C‘est donc le lendemain que je me présente à l’endroit indiqué par plusieurs informateurs, chez un certain Monsieur Delaprairie, un noble cydien dont j’ai déjà entendu brièvement parler. J’arrive devant le portail, tenant la main d’Asuka dans la mienne, insistant pour qu’elle ne me lâche pas. On ne sait jamais sur qui l’on peut tomber... je l’ai suffisamment appris. J’aperçois une jeune femme, apparemment nùa et une autre, elfe, peut-être plus âgée. La deuxième semble se présenter, de loin et j’avance plus lentement pour les laisser converser quelque peu. Je finis moi aussi par arriver jusqu’à elles et par expliquer ce que je fais ici.

- Bonjour, mesdames. Je viens pour la chasse au monstre... mon nom est Zihark Carnesîr et voici Asuka. Elle ne parle que le jinmen mais elle ne gênera pas le fait que je vous guide à travers Azthia pour retrouver ce que nous cherchons.

J’attends alors de savoir si nous seront seuls ou si d’autres arriveront.

Cydonia, un jour d'automne. La ville est calme, les citoyens vaquent à leurs occupations, menant leur petite vie tranquille. Peu ont été et sont touchés par les évènements qui secouent Azthia, beaucoup d'entre eux n'en ont pas même connaissance, ou ne considèrent ces histoires que comme des racontars d'ivrognes ou d'excentriques rumeurs sans fondement. Et pourtant l'une de ces histoires, la seule que nul cydien ne peut ignorer ou réfuter, s'est gravée dans leur mémoire. Il s'agit d'un évènement encore récent, dont la blessure de l'issue fait encore saigner le cœur du Joyau. Pour beaucoup la perte de la directrice de l'école élémentaire est encore douloureuse, et personne à Cydonia n'oubliera son sacrifice. Cependant, la fierté des cydiens les a fait se relever, et rien de ce tragique évènement n'a pu empêcher au Joyau de reprendre son activité usuelle.

Et dans une taverne des quartiers les moins riches, un homme sis au comptoir commande une énième choppe de vin chaud. Cela fait trois jours qu'il est ici, allant de taverne à auberge et d'auberge à taverne, sans vraiment se faire remarquer. Silencieux, discret, les rares mots qui filtrent de sa barbe bouche ne sont que pour poser d'étranges questions, ou pour encourager un soulon dans ses histoires abracadabrantes. Nul ne sait vraiment ce qui l'a mené là, ni même ce qu'il cherche, mais sa tranquillité et sa propension à éviter les ennuis lui valent de ne pas être inquiété par les gardes. Lorsqu'on le lui demande, il dit simplement être un voyageur à la poursuite de son histoire, un observateur du monde, ou un simple ermite. Alors que fait-il?

Il écoute les rumeurs, les racontars de voyageurs avinés, et il les observe, les dévisage, les encourage. Il n'est pas rare de le voir offrir une chope à son interlocuteur, feintant de boire la sienne, jouant visiblement le jeu de croire à ses histoire saugrenues. Peut-être est-ce là son seul but après-tout, donner du réconfort à ceux que plus personne n'écoute. Ou peut-être y croit-il réellement, à ces histoires. Car celle qui semble le plus l'intéresser jusque-là est celle de l'incident, celle du " Monstre venu des entrailles de la terre ", cette histoire encore fraîche dans les mémoires cydiennes. Et c'est, en réalité, la véritable raison de sa venue au Joyau. Il l'avait entendu pour la première fois aux alentours d'Erathia, alors que dans une taverne miteuse il se demander où sa route devait le mener.

Autrefois le templier n'aurait pas fait cas d'une telle rumeur, mais depuis qu'il était enfant-loup, les choses étaient différentes. Pendant de longues semaines il s'était questionné, se demandant si le rêve qu'il avait eu à Nùa-Ty avait le sens qu'il lui donnait. Et puis, faute de n'avoir d'autre but, il l'avait accepté comme une vérité. Alors il avait entrepris un voyage sur les terres de l'orient, en compagnie d'un groupe d'explorateurs. Et à mesure de son voyage, il croyait de plus en plus à sa tâche, jusqu'à ce que les pouvoirs de Wanyä lui en prouvent la véracité. Puis, lorsqu'il fut de retour à Erathie, le crépusculaire se demandait quel chemin devait-il suivre. De nombreuses rumeurs circulaient alors, plus étranges les unes que les autres, et puis celle d'un cydien avait retenu son attention. Le géant sorti de la terre, forçant une femme – le templier ne retint pas son nom, seulement qu'elle était importante au Joyau – à se sacrifier pour sauver Cydonia. Alors, suivant son instinct, l'enfant-loup s'était mis en route.

Mais après trois jours d'investigation discrète, le templier n'en savait pas beaucoup plus. Difficile de dissocier les rumeurs de la vérité. Certains parlent de démon, de gardien des morts, d'entité ésotérique. D'autres parlent de Titan, lui donnant le nom de Tallérus, Télapus, ou Tellerius - Jaered n'a jamais été très doué pour retenir des noms. Mais de toutes ces rumeurs, aucune n'a aidé le templier à comprendre comment ni pourquoi ce monstre est apparu devant Cydonia, pour s'en repartir aussitôt. Etait-il apparu de son propre chef, ou quelqu'un l'avait-il fait venir? Avait-il un rapport avec cette rumeur concernant les dieux se battant par le biais de gardien, dont il est – et de cela, il en est convaincu – celui de Wanyä ? Ou n'était-ce qu'une coïncidence, une conséquence des autres catastrophes qui secouent le monde ? Ses pistes se réduisaient à mesure qu'il éliminait les théories les plus absurdes, jusqu'à ce qu'il entende une chose. Un simple détail, mais qui pourrait l'aider. Les deux templiers qui étaient, selon certains, présents ce jour-là. C'étaient Jiven, Jaered l'avait déjà croisé alors qu'il était élève l'académie de Tamawa, et une plus jeune templière dont le nom lui a échappé. Lyra, lui semble-t-il. Le crépusculaire doute fortement que les templiers ysoient pour quelque chose dans cette histoire, mais il se dit que ces deux-là devaient avoir quelque information utile. Quoi qu'il en soit, l'enfant-loup avait trouvé son prochain objectif : Tamawa.

Cela devra cependant attendre un peu, car à force d'offrir des choppes et d'en consommer lui-même, le vagabond a presque dépensé la totalité de sa paie reçue pour le voyage en terres jinmens. Avant de quitter le joyau, il lui faut réapprovisionner sa bourse. C'est pour cette raison qu'il avait, un jour plus tôt, décroché d'un tableau une affiche qui lui paraissait convenable. Un vieil homme que l'on dit collectionneur d'animaux, un personnage excentrique et fantaisiste à en croire les rumeurs, cherche d'intrépides personnes pour une inhabituelle partie de chasse. Il s'agirait, selon l'annonce, de capturer une étrange bête qui sévit dans un bourg alentour. Traquer, capturer, ramener, une mission facile et bien payée, se dit le templier. Et surtout, le départ est pour le lendemain au petit matin. Il aura donc terminé le jour-même de la chasse, voir le lendemain tout au plus, et pourra prendre la route vers Tamawa au plus tard dans trois jours. Le vagabond garde l'affiche avec lui d'une part pour ne pas oublier le nom du client, et d'autre part parce que l'adresse du rendez-vous y est inscrit.

~~ ° ~~

Le soleil est déjà levé quand, enfin, le templier arrive en vue du domaine du vieux collectionneur. Déjà un petit groupe s'est amassé devant les portes, et il semble qu'ils s'apprêtent à partir, ayant attendus assez longtemps. Mais ce n'est pas pour autant que l'homme au bâton se presse, continuant de marcher en plissant les yeux pour voir malgré le bas soleil qui le gène en face de lui. Vêtu de ses habits amples, de sa cape de voyage et de son large chapeau jinmen en tiges de roseau tressées, la manière dont il avance avec son bâton – qu'il enroulé dans un drap de lin Sali par le voyage – lui donne l'air si particulière d'un étrange pèlerin. Et de toutes les personnes réunies devant la demeure de l'excentrique collectionneur, seule une peut le reconnaitre, étant la seule à l'avoir déjà rencontré.

Et quelle ne fut pas la surprise du voyageur quand, assez proche, il l'a reconnu.
" Heifara ! " S'écrie-t-il, après avoir cherché son nom dans un inaudible marmonnement. " Quelle bonne surprise ! Tu es aussi là pour l'annonce ? " Demande-t-il, dans son nùa natal, le temps de parcourir la courte distance qui le séparait du groupe.
" Pardon. " Reprend-t-il en cydien, s'apercevant que de s'adresser à une consœur des îles a fait naturellement ressortir sa langue maternelle.
" Moi c'est Jaered. " Se présente-t-il aux autres, avant d'observer qui seront ses compagnons de chasse.

Il y a là Heifara d'abord, la fragile mais talentueuse nùa qui avait, elle aussi, fait partie de la caravane en découverte d'Hoshizora. Suit une elfe répondant au nom de Lunielle, une elfe élancée mais aux mains qui trahissent un labeur difficile, semblables à des mains de bûcheron, ou de forgeron. Ensuite vient le tour de Zihark, homme aux traits cydiens et au corps svelte. Et enfin… Un léger doute traverse Jaered, mais il semble bien que cette enfant se joindra au voyage. C'est une petite jinmen cachée dans les jambes du cydien parait craintive, et pourtant ses yeux bridés reflètent la curiosité alors qu'elle fixe le l'homme au chapeau tressé. Cet étrange personnage semble l'intrigué, ou peut-être est-ce son chapeau qui rappelle à la petite fille les paysans de son pays. S'apercevant que l'ermite l'observe, l'enfant sourit et se cache derrière le cydien.

L'attente près du portail ne fut guère longue pour la belle rouquine. Rapidement, elle parvint à distinguer diverses silhouettes sur la route. Heifara commença par voir arriver une elfe toute de noir vêtue. De son dos dépassait la garde de deux armes semblables. Cette personne ce dirigea directement vers elle :

"Bonjour, je me nomme Lunielle. Est-ce bien ici qu’on se présente pour la chasse ?"

Ainsi donc la première "candidate" de cette mission des plus difficiles était arrivée. Une personne semblant assez respectable. Dans son Cydien encore légèrement approximatif - même si elle avait fait très récemment d'énormes progrès! - elle lui répondit :

"Je me-appelle Heifara. C'est bien ici. Mais vous êtes un peu avance. Il va falloir attendre..." Elle ne termina point sa phrase pour indiquer d'un signe du menton la présence de nouvelles personnes qui approchaient.
Il s'agissait là d'un elfe... Ou plutôt semi-elfe : il n'avait pas les mêmes traits que Lunielle. Une petite fille visiblement intimidée, manifestement Jinmen, se tenait à ses cotés. Il se présenta à son tour :

-"Bonjour, mesdames. Je viens pour la chasse au monstre... mon nom est Zihark Carnesîr et voici Asuka. Elle ne parle que le jinmen mais elle ne gênera pas le fait que je vous guide à travers Azthia pour retrouver ce que nous cherchons."

Heifara adressa un sourire des plus sincères et chaleureux à la petite fille, avant de reporter son attention sur le guide. Hélas, Bourg Dalor et les points d'eau ou se trouvaient les crocodiles ne seraient guère difficiles à découvrir. Mais une personne connaissant la région est toujours un atout.

"Je appelle Heifara. A' chasse au croclodile est bien ici. Il vous faudra faire attention pour Asuka. Elle pourra sûrement reste avec les habitants de Bourg Dalor pendant chasse. Eux très gentils... Au pire, Halastar pourra veiller sur elle. Très gentil aus..."

Elle n'eut pas le temps de finir quand une personne l'interpela d'un : "Heifara !" Un drôle d'individu venait de faire son apparition... Paré d'un chapeau Jinmen et portant un étrange bâton, la jeune Nua aurait peinée à le reconnaître s'il n'avait pas cheminé avec elle dans cet accoutrement étrange quelques temps plus tôt :

-"Quelle bonne surprise ! Tu es aussi là pour l'annonce ?"

Jaered et Heifara avaient fait partie d'une expédition à travers le pays des Jinmens il y a quelques semaines... Mais cela paraissait être il y a des mois pour Heifara, tant elle avait bougé depuis. Il s'adressait à elle en Nua, aussi eut t'elle le réflexe de lui répondre dans la même langue :

-"En fait, c'est moi qui posait les annonces pour Halastar. Mais je serais avec vous durant la chasse!"

Puis, observant les quelques personnes rassemblées, elle estima qu'il y avait là assez de courageux pour la traque. Tout de même, ils formaient un groupe des plus... Surprenants et disparates? Oui, cela devait être la meilleure manière de qualifier la bande. Elle laissa Jaered le temps de ce présenter. Elle reprit alors la parole, à nouveau en Cydien :

-"Nous devrions être assez. Si vous vouloir me suivre..."

Elle s'engagea alors à l'intérieur de la propriété, vous invitant à la suivre d'un geste gracieux. L'entrée mène directement sur une petite cour, avec une sorte de grande étable sur la droite. Au centre de l'espace, une belle fontaine de marbre blanc sur laquelle une splendide statue avec une belle colonne ouvragée, attire votre regard : de nombreuses représentations animales sont gravés sur cette colonne, elle même surplombée d'une sorte de coupe de laquelle déborde diverses plantes qui semblent "couler" le long de la colonne jusqu'à atteindre la fontaine.
La cour elle même étant "clôturée" d'un vaste et magnifique mur de verdure, vous ne parvenez que vaguement à distinguer le vaste manoir plus loin. Vous dénombrez quatre passages, deux devant et deux autres sur la gauche, directement "taillés" dans le mur. Encadrant chacun de ses passages, une statue masculine et féminine : certains d'entre vous comprendront rapidement aux vêtements et divers symboles présents sur les œuvres d'arts que chaque "couple" représente une saison.

Devant l'étable, deux paysans vous saluent : ils semblent affairés à préparer une charrette de grande taille, à quatre roues et à laquelle deux bœufs sont attelés. A l'intérieur de celle ci vous parvenez à distinguer une grande bâche de tissus soigneusement pliée, un nombre considérable de cordages de diverses tailles et même des chaînes! Quelques tonneaux et des écuelles trainent à coté de l'engin, en attente d'être chargés. De vos pieds jusqu'à l'étable, un immense filet de corde épaisse semble également attendre de rejoindre le chargement.

Mais apparemment, Heifara ne comptait pas s'arrêter ici. Ceux qui auront laissés leurs regards s'égarer un peu trop longtemps constateront qu'elle attend sagement devant le passage encadré par les statues qui doivent représenter l'automne : en effet, les protagonistes sont habillés de feuilles de vigne et le sol à leur pied est recouvert de feuilles. L'homme tient même une pomme "croquée" à la main, fruit typique de la saison. Dés que tous l'eurent rejointe, Heifara s'engagea à l'intérieur du passage d'un pas bien plus lent : peu après, vous comprenez que sa soudaine "lenteur" est surtout destinée à vous laisser le temps d'admirer le jardin... Qui s'avère tout simplement époustouflant!
Le chemin prend la forme d'une allée verte qui serpente, chaque "angle" donnant sur de petits espaces de jardin ou vous voyez diverses statues, mais aussi des animaux plus ou moins "enfermés" dans des sortes d'enclos, en fonction de leur dangerosité. Les fleurs et plantes présentes autours de vous, toutes plus exotiques les unes que les autres, semblent fleurir durant cette saison pré-hivernale, si bien que vous en venez même à vous demander si vous n'êtes pas au printemps! Régulièrement, vous constatez la présence d'autres passages à votre droite ou votre gauche, menant sur d'autres allées ou des petites cours moins fleuries (voire pas du tout, dans certains cas). Le jardin semble conçu de manière à rappeler la nature à l'état sauvage... Tout en étant très bien organisé et entretenu. De nombreux arbres dont les feuilles tombent en automne sont présentes, de manière à créer un sol typique de la saison, couvert de feuilles rousses qui offrent un contraste splendide avec les murs encore verts.

Après bien deux cent mètres de marche et avoir passé deux petits ponts sur des ruisseaux, Heifara vous fait ressortir juste devant l'entrée du manoir, une vieille battisse elle même décorée par d'autres plantes rampantes. La jeune Nua vous mène aussitôt à droite, en direction d'un beau pavillon à seulement une dizaine de mètres du passage : vous constatez que l'architecture est décorée avec des plantes d'automne, comme celles que vous venez d'admirer dans le passage derrière vous. Au centre du toit, une statue représente le même couple "d'automne" qu'à l'entrée, si ce n'est qu'ils sont cette fois-ci ils sont enlacés.
Déjà empreints de la "logique" impeccable des lieux, certains d'entre vous tâcheront de regarder autours pour vaguement discerner la présence de deux autres pavillons similaires aux autres angles de la battisse. Un peu de logique vous permet de deviner qu'un quatrième doit être caché par le manoir, afin de respecter l'équilibre : quatre saisons, quatre couples de statues, quatre allées, quatre pavillons.

A l'intérieur du pavillon, un homme plutôt âgé et vêtu tel un jardinier, se lève et approche de vous, souriant. La jeune nua vous ayant guidé semblant l'avoir déjà salué, elle ce contente de passer à coté de lui pour entrer dans l'architecture, ou vous la voyez s'installer dans un tas de coussins. La laissant faire comme si elle était chez elle, le vieux jardiner vous fait signe d'approcher :

-"Bienvenue messieurs, dame, petite. Vous vous en doutez certainement, mais je me nomme Halastar Delaprairie. Merci à vous d'être venus... Je commençais à désespérer de trouver des gens assez courageux pour une telle épreuve. Mais je vous en prie, approchez : il serait inconvenant de ma part de vous laisser partir le ventre vide! Installez vous, présentez vous et mangez... Je vous expliquerais tout et répondrait à vos questions."

Comme promis, vous retrouvez à l'intérieur du pavillon de nombreux coussins, fauteuils et une table basse déjà garnie d'un nombre considérable de victuailles : des fruits et légumes de saison, dont certains particulièrement étranges ou exotiques, des desserts faits à partir de ses légumes, des gâteaux, pains, de la viande grillées et même des œufs durs ou au plat! De quoi partir le ventre bien rond en ce contentant juste de goûter aux produits et préparations inconnues. Un accueil royal...

[HRP]Le tour de Tintallë est sauté pour ne pas retarder la quête. S'il désire nous rejoindre les paysans l'escorteront directement jusqu'à la table.[/HRP]

Lunielle regarda avec attention les deux personnes qui venaient de la rejoindre près du portail de l’immense bâtisse. Le premier jeune homme n’avait rien de familier et si son air était décidé, elle doutait fortement qu’il sache se battre, cependant elle sentait en lui quelque chose de familier, elle ne savait pas exactement comment expliquer cela. Avec lui, il y avait cette petite fille, Lunielle aurait volontiers voulu lui parlait après tout, elle connaissait assez le jinmen pour se faire comprendre par quelqu’un, cependant en regardant bien, elle était certaine que la petite fille allait prendre peur. Les gens prenaient constamment peur lorsqu’il la regardait et elle savait bien pourquoi. Elle reporta alors son attention sur l’autre personne qui venait d’arriver. Il aurait chanceler que la forgeronne ne serait étonnée, elle le détailla et remarqua que sous ses airs d’ivrogne se cachait surement une personne bien plus capable qu’il n’y laissait paraitre, de plus il semblait connaitre la jeune femme, c’était surement un avantage non négligeable.

Elle se laissa par la suite guider ans l’immense domaine. Immense n’était pas un adjectif surfait tellement les endroits qu’ils passaient semblait s’étendre à l’infini. La beauté du lieu en était peut être pour quelque chose aussi après tout. A chaque pas, a chaque regard, Luni ne savait plus où donner de la tête. Il y avait tant de chose à voir, à imprégner qu’elle se demandait si le propriétaire des lieux savait lui-même ce que recelait son jardin. L’elfe continua sa route tout en suivant la jeune femme mais elle ne pouvait empêcher ses yeux de zigzaguer dans les différents endroits ou ils trouvaient quelque chose d’assez surprenant pour se poser. Elle se reprit finalement lorsqu’ils arrivèrent devant un pavillon après être passé par une ultime merveille. Lunielle porta alors son attention sur l’homme âgé qui s’avançait vers eux et qui les invitaient à venir s’assoir. La forgeronne regarda ses compagnons de route et finalement après le petit discours décida d’aller s’assoir.

Le pavillon était lui-même plutôt magnifique, on pouvait y trouver tout ce dont on avait envie, de quoi s’assoir et se rassasié. Lunielle s’installa donc dans un des fauteuils et regarda la table. Elle ne voulait pas paraitre impoli, cependant elle avait déjà copieusement mangé ce matin comme elle le faisait lorsqu’elle se préparait à une journée de travail et elle n’avait pas réellement envie de manger encore. Elle n’était pas certaine que son estomac apprécierait le surplus aussi refusa t’elle poliment la nourriture présente devant elle. Elle se tourna plutôt vers son interlocutrice, le vieil homme et ses autres camarades.

« Bien, comme je suis arrivée la première, je connais vos prénom, mais je préfère me représenté. Je me nomme Lunielle ravie de tous vous rencontrer. »

Elle inclina doucement la tête et attendit la suite des festivité.

Invité

La dénommée Heifara sourit à la petite et se présente dans un cydien assez rudimentaire. Elle semble inquiète pour Asuka et me donne certains conseils pour la faire garder et je la remercie de la tête tout du long. Elle ne finit pas sa phrase et je n’ai pas le temps de lui dire que je comprends le nùa qu’un autre homme nous rejoint : la trentaine, une dégaine un peu étrange mais à la mine sympathique, apparemment nùa. Il semble connaître l’autre nùa et, après quelques salutations en leur langue maternelle, il nous parle en cydien et se présente. Je m’introduis à nouveau et remarque que le nouvel arrivant semble intrigué par Asuka. Je suis étonné de voir qu’elle lui sourit, peut-être a-t-elle reconnu son chapeau, typique des Terres Jinmen. En tout cas, je suis heureux de voir qu’ils pourraient bien s’entendre car Asuka n’a pas été très sociable jusqu’ici... facile à comprendre, aux vues des traumatismes qu’elle a subis à cause de Kaïlla.

Nous finissons par nous mettre en route vers l’intérieur de la propriété et je suis littéralement époustouflé par le jardin magnifique qui nous accueille. Une fontaine de marbre, des statues de couples et d’animaux rendent la cour terriblement vivante. Près de l’étable, une charrette semble être en cours de préparation. Nous suivons encore la jeune fille arrivons finalement dans un magnifique jardin. Les animaux en cage ou en enclos me font un peu de peine mais la verdure et la nature flamboyante tout autour, malgré la saison grisonnante, me laissent sans voix. Asuka semble elle aussi émerveillée de tant de beauté, elle qui n’a pas vu la vie en rose depuis que nous l’avons recueillie. Après plusieurs minutes de marche, nous arrivons devant un magnifique pavillon et je peux remarquer qu’il y en a trois autres, pour respecter un équilibre assez présent, malgré l’effet sauvage des plantes exotiques.

Un vieil homme finit par nous ouvrir la porte et je suis étonné de voir Heifara entrer et s’installer... peut-être se connaissent-ils depuis longtemps, déjà. Il nous invite à entrer, nous offrant un merveilleux repas comme je n’en ai pas eu depuis longtemps. Les voyages sont enrichissants mais je me suis tellement habitué à manger le nécessaire que je me sens déjà rassasié à peine installé à table. Je propose plusieurs choses à Asuka qui goûte un bout de chaque chose, déterminant ses préférences pendant que je satisfais ma curiosité en goûtant de nouvelles choses. J’observe aussi les autres mais ne dit rien, jusqu’à ce que l’elfe ouvre la conversation. Je remarque qu’elle ne touche rien de ce qui se trouve sur la table, peut-être n’a-t-elle pas faim... Elle se présente à nouveau et, étant le seul à avoir la bouche vite à ce moment-là, je lui réponds.

- Enchanté, Lunielle. Les elfes sont plutôt rares à Cydonia, je suis content d’en voir une. Ma mère était une elfe également mais je connais peu mes congénères car elle est morte à ma naissance.

Asuka me regarde. Il est vrai que je ne lui avais pas parlé de ce détail... peut-être que cela lui suffira pour se sentir un peu plus proche de moi.

[HRP : désolée, ma réponse est courte et pas terrible...]

Si l'architecture paysagère du jardin n'impressionne guère l'homme au chapeau tressé, les créatures qui s'y trouvent parviennent à capter son intérêt. Non pas que les jardins manquaient d'entretien, oh, loin de là. Mais cet ermite est homme de la nature, et quand la nature n'est pas laissée libre de se développer à son gré, quand elle est dompté à force de cisailles et de grillages tutrices, pour cet homme là, les plantes perdent de leur beauté. Quant aux différents animaux croisés au gré des chemins de graviers, et bien qu'il aurait préféré les voir en totale liberté, ils trouvaient chez cet homme un certain intérêt. Les réunir tous en ce même lieu a certainement dû coûter au propriétaire énormément de temps et d'argent, surtout au prix auquel il paie ses chasseurs. La référence des statues aux quatre saisons n'a point échappée au voyageur d'outres mers, montrant qu'en plus d'être riche et extravagant, le propriétaire avait un souci du détail fort prononcé.

Vient alors le moment des présentations avec leur employeur, non pas dans le grand manoir qui se trouve en face de la sortie du jardin d'automne, mais dans un pavillon situé à gauche de ce dernier. D'un âge avancé, plus vêtu comme un vieux jardinier que comme un noble cydien, le visage aussi souriant qu'engageant, l'homme se présente comme étant Halastar Delapraire, un nom qui rappelle de manière amusante son goût pour la jardinerie. Et à observer le comportement de la jeune nùa, ces deux-là se connaissent déjà depuis un moment.

Si les autres invités sont plus hésitants quant à l'offre de nourriture, Jaered pour sa part ne se fait pas prier. Sans toutefois se jeter dessus comme il l'aurait fait il n'y a pas si longtemps, l'ancien templier s'installe sur l'un des sièges mis à disposition et, après avoir posé son chapeau à son coté, empoigne à pleine main une cuisse grillée qu'il déguste goulûment. La première à se présenter est l'elfe, Lunielle. Le cydien se nomme Zihark et est, selon ses dire, demi-elfe du sang de sa mère. S'il ne l'avait pas dit, Jaered ne s'en serait pas douté. La petite reste silencieuse, sans doute intimidée par tous ces inconnus. Achevant d'avaler sa pitance, le nùa se présente à son tour, regardant directement son hôte.

" Moi c'est Jaered. Juste Jaered. Vous n'auriez pas un peu de… Ah! En voilà! "
La main libre du voyageur se dirige vers un pichet de vin tandis que l'autre apport une autre cuisse à sa bouche. Ses manières peuvent paraître rustres et sans éducations pour certains, mais ce n'est pas tous les jours qu'un repas lui est offert, alors autant en profiter. D'autant que chasser une mystérieuse bête sauvage risque d'être une tâche aussi épuisante qu'ardue, et de cela il doute que ses compagnons de chasse ne s'en rendent compte.

Le vieil homme observait chacun des protagonistes alors qu'ils se présentaient à nouveau, un par un. L'attitude des Nuas ne sembla pas le choquer : en effet, Heifara ne se gênait pas plus que Jaered... La jeune femme ayant juste une touche de féminité et de raffinement en plus dans sa manière de s'empiffrer : d'ailleurs, la quantité de nourriture qu'elle semble capable d'absorber s'avère inversement proportionnelle à son gabarit! S'installant et reprenant son verre de vin, Delaprairie reprit :

-"Bien... Inutile de passer par quatre chemins, vous n'êtes point là pour cela. Pendant que nous discutons, l'attelage devrait commencer à partir pour le village. Vous le rattraperez à pied, ce qui devrait être une simple balade digestive au vu de l'allure des bœufs. Comme vous avez pu le constater, je "rassemble" des animaux... Pas pour le simple plaisir de les enfermer dans une cage, toutefois : j'ai une quantité considérable d'animaux domestiques qui sont libres de se promener dans le parc ou même ailleurs... Mais aussi quelques bêtes sauvages qui n'auraient pu survivre si je ne les avais point recueillis : bébés isolés de leurs parents, que je fini par relâcher ou simplement des créatures des plus rares qui sont menacées d'extinction à cause de la chasse.

Heifara, contrairement aux autres, ne gouttait pas à tous les plats : ayant déjà satisfait sa curiosité sans limites par le passé, elle savait déjà que manger : des lamelles grillées d'un fruit à la texture orangée, extrêmement doux et sucré. Elle proposa le plat du met particulièrement succulent à la petite fille, tout en lui souriant. Le vieil homme ne leur laissa que quelques secondes pour s'hydrater et laisser aux convives le temps de digérer ses premières informations :

-"La bête de Dalor, un crocodile particulièrement énorme, a tué il y a quelques mois un vieil homme. Quelques semaines plus tard, ils retrouvèrent les restes d'un voyageur de passage... Notez qu'il ne s'agit pas du seul reptile de se genre près de Dalor et les villageois ont toujours vécu avec ses animaux. Développant une peur inconsidérée pour se crocodile en particulier, ils ont payés un groupe de chasseurs pour abattre la bête il y a un mois de cela : l'un d'entre eux est mort et un autre a perdu la jambe. Apprenant tout cela, je me suis juré de faire tout mon possible pour sauver le crocodile qui n'a au final rien fait d'autre qu'être un animal carnivore plus gros que la norme, sans cesse harcelé ou approché par des imprudents..."

La jeune Nuà partageait le point de vue du vieil homme : après tout, même si les villageois considéraient l'animal comme un meurtrier, il n'avait au final fait que suivre ses instincts les plus primaires! La culture Nuà la rendait bien plus proche de la nature et des différents cycles naturels que la plupart des gens "civilisés" : dans les îles, les Nuas apprenaient à respecter et craindre les animaux sauvages. Halaster, ne désirant point imposer son avis laissa aux autres le temps de répondre - s'ils le désirent - avant de faire un signe de la main à Heifara :

-"Heifara, je t'en prie : tu as plus d'informations au sujet de la Bête que moi. Prends ton temps et exprime toi correctement, nos invités ne sont probablement pas habitués à ta... Prononciation exotique!

La remarque du vieil homme arracha un sourire à la jeune femme. Il avait encore du travail avec elle, mais elle ne doutait pas un instant qu'il ne parvienne un jour à corriger ses derniers défauts linguistiques. Reposant le morceau de fruit qu'elle venait d'entamer, elle rapporta se qu'elle avait apprise des villageois, quelques semaines plus tôt :

-"D'après villageois... Bête être très très grande. Si eux pas se tromper, faudra replie queue dans longue charrette que vous avoir vu, sinon elle va traine sur la route! Vu taille, d'après eux il pèse plus que un bœuf, mais un peu moins que deux. Être vif, très bon chasseur : avoir bon nez et il sait très bien se cache dans l'eau ou hautes herbes. Très très fort : ils avaient appâter lui avec cheval attaché un jour. Ils ont réussi à blesser, mais il a réussi à emporter le cheval, le tirer jusqu'à l'eau et arracher la corde juste en tirant avec ses dents... D'après eux, dés qu'il a commencé à manger, la blessure qu'il avait s'est refermée. Les chasseurs, pareil : ils ont réussi à presque le tuer, mais il emporte un d'entre eux dans l'eau pour le manger : quand crocodile ressortit, il n'avait plus d'blessures!"

Sur ses propos inquiétants, elle reprit la dégustation de son fruit. Elle observa les éventuelles réactions de chacun tout en se servant un verre d'eau. Parler autant lui avait donnée soif! Bien sûr, le vieil homme ne tarda point à reprendre le relais :

-"Vous l'aurez compris, cet animal n'est pas que gros, il possède aussi quelque chose d'autre qui lui permet de guérir aussi vite... Aussi, je ne peux me résoudre à laisser cette bête finir par se faire tuer. J'offre cinq cent talents par personne pour la capture du crocodile. Si vous n'avez vraiment pas le choix, vous pourrez et devrez même l’abattre mais la prime sera rabaissée à deux cent talents pour chacun d'entre vous. Vous aurez plusieurs jours pour tester diverses méthodes, observer, préparer le terrain... Votre charmante guide, Heifara, est également médecin et dispose d'une affinité avec l'eau assez particulière : je lui fais confiance pour vous empêcher d'essayer quelque chose qui serait bien trop risqué pour vos intégrités. Si vous êtes toujours partants et désirez poser des questions... Nous sommes à votre écoute. L'annonce ne précisait point que le monstre était aussi dangereux : je ne vous considérerais point comme des lâches si vous vous désistez! Le sage mesure sa force et évite les adversaires trop coriaces pour lui.

Avec son sourire bienveillant, le vieil homme vous dévisage alors tour à tour, attendant les questions de chacun.

Lunielle était concentré sur les paroles du vieillard. Elle comprenait maintenant pourquoi tant d'animaux était parqué ici. Ce n'était pas pour le prestige mais pour les sauver, pourquoi pas. Elle doutait cependant que Kae aurait opter pour cette option. La connaissant, elle aurait bien sur tout fait pour les sauver mais sûrement pas de cette manière. Elle reporta son attention sur les paroles du vieil homme. Ce crocodile avait tout de même tuer assez de monde. La forgeronne se doutait que ce n'était pas par plaisir que l'animal tuait non. Contrairement aux hommes, il assouvissait un besoin de s plus naturel. Chasser pour manger. Certes il ne faisait pas de différente entre les humains et le gibier, pour lui tout était pareil mais bon on ne pouvait pas non plus lui en vouloir. Cependant l'attitude du vieil homme l''énervait quand même, elle ne saurait dire pourquoi mais sa presque nonchalance l'agaçait prodigieusement.

Lorsque la Nua prit la parole, elle porta son regard sur elle. Il était vrai que sa prononciation du cydien était quelque peu étrange et quelqu'un qui passait par là ce serait sûrement moquer d'elle, mais lorsque l'elfe parlait le jinmen, elle ne devait sûrement pas être plus brillante. Surtout qu'elle ne connaissait que les bases de cette langue histoire de se faire comprendre, cependant elle parla couramment le Nua. Elle se concentra d'abord sur les informations que la jeune femme leur dit. Un animal capable de se régénéré en mangeant. Voilà qui était étrange, qu'est ce qui avait bien pu lui arriver pour qu'il soit ainsi. Elle ne savait pas, cependant elle se doutait bien qu'il n'était pas né comme cela ou alors c'était un cas extrêmement rare dans ma nature. Elle était une fois encore perdu dans ses pensées lorsque le vieux recommença à parler.

Ainsi il fallait le ramener vivant. Bon sang, la tâche ne serait sûrement pas aisé et elle doutait que quelqu'un ici soit herboriste. Il allait falloir avoir un sacré bon plan pour éviter de finir dans la gueule du monstre et de ne pas le tuer. Mais bon, elle maniait pas mal de chose déjà, tout cela lui serait sûrement utile, et elle ne doutait pas que ses compagnons soit eux aussi doté de pas mal de compétence. Elle sourit intérieurement, finalement elle avait bien fait de répondre à cette annonce, cela promettait d'être plutôt intéressant. Elle décida donc de faire part de ce qu'elle pensait. Et c'est donc dans un Nua parfait qu'elle commença à parler.

« Très bien, je suis toujours de la partie. Une petite bagarre avec un animal aussi étrange ne peut pas faire de mal, enfin si mais bon a nous tous, je me doute qu'on est quand même assez polyvalent pour y arriver. En ce qui concerne la barrière de la langue, on peut parler le Nua ça ne me dérange pas et je doute que cela dérange notre ami cydien ici présent qui ressemble à un guide. »

Elle posa alors son regard sur la petite, celle ci semblait totalement perdu, bien, il faudrait utiliser plusieurs langue, ce n'était pas si grave. Elle s'exprima alors doucement pour que la petite comprenne.

« Et toi, puce on parle jinmen avec toi. »

Elle lui sourit pour lui montrer qu'elle ne lui voulait pas de mal. Elle savait bien que ses yeux faisait peur, elle espérait juste que la petite n'ai pas peur, elle ne voulait pas l'effrayer loin de là, mais plus la rassuré pour qu'elle ne se sente pas mise à l'écart de leur discussion. Après cela, elle regarda les autres et attendit de savoir ce qu'ils allaient faire.

Invité

Ainsi, notre ami nùa se prénomme Jaered... et est très gourmand. Tout autant que celle qui nous a reçus au point de rendez-vous, Heifara, bien qu’elle soit plus délicate. Le vieil homme finit par nous expliquer la raison de notre venue. Le fait qu’il ne capture pas les animaux simplement pour les capturer me rassure... ainsi, il ne s’agit pas simplement d’un collectionneur. Il parle ensuite de la bête comme un animal horriblement dangereux mais purement instinctif et je le rejoins là-dessus. Beaucoup de préjugés prennent racine dans la bouche de ceux qui ont peur et qui ne cherchent pas à comprendre ce que les bêtes endurent. Peut-être n’ont-ils pas la parole mais ils sont préoccupés par leur survie... un homme ou un cheval aura alors le même statut. Le fait que les azthiens se pensent tout en haut de la chaîne alimentaire m’a toujours révolté. La nùa propose un met à Asuka qui en saisit timidement un bout mais semble gentiment affronter sa méfiance naturelle.

Le vieil homme demande ensuite à Heifara de continuer à développer les capacités de l’animal et les choses paraissent soudain moins naturelles... un crocodile énorme qui se régénère, ça sort de l’ordinaire ! Si deux chasseurs expérimentés n’ont pas réussi à dompter la bête, il me semble difficile que nous y arrivions... mais je ne soulève pas pour le moment, tout en arrêtant petit à petit de manger. Aucunement attiré par l’appât du gain, je ne le suis pas non plus par le fait de tuer la bête. Je suis relativement curieux de ces drôles de capacités et je m’impatiente d’aller retrouver la créature. Le fait qu’Heifara puisse nous soigner en cas de besoin est un sacré atout, en tout cas. Son cydien à couper au couteau était un peu plus gênant, cela dit. J’hésite à lui dire qu’elle peut m’adresser la parole en nùa sans problème mais Lunielle prend la parole.

« Qui ressemble à un Guide » ? Je suis étonné et me questionne sur la façon dont je suis habillé pour vérifier ce qui pourrait bien me trahir... Je confirme cependant en nùa.

- Effectivement, nous pouvons parler dans votre langue pour éviter trop de complications, je la connais bien même si je l’ai apprise il y a longtemps.

Je souris et apprécie ce que Lunielle dit ensuite à Asuka. Je trouve cette attention particulièrement gentille, surtout que la petite n’a pas encore pu intégrer de notions cydiennes. Timidement, je vois Aruka sourire et je remercie l’elfe d’un hochement de tête reconnaissant. Puis je pense soudain à quelque chose et c'est légèrement réservé que je pose ma question.

- Concernant la petite... je suis en train de me dire qu’il serait peut-être dangereux de l’emmener si près du crocodile. D’ordinaire, j’essaye de l’intéresser mais elle risque de courir un réel danger si elle s’approche de trop près... Serait-il possible qu’elle puisse rester avec vous ?

Asuka comprend apparemment suffisamment bien ce que je dis puisqu’elle agrippe mon écharpe et me supplie en jinmen de la prendre avec nous.

- Ou bien... y a-t-il des villageois qui pourraient veiller sur elle à proximité du lieu ?

Je suis bien trop ravi qu’Asuka ait envie de me suivre pour la gronder maintenant... pourrai-je la gronder un jour, je me le demande !

Le nùa reste parfaitement muet tout le long de la discussion, imperturbable, insondable tandis qu'il goûte à tel ou tel met posé sur la table. Le discourt de vieil excentrique au sujet des animaux ne le touchent pas. Que ce soit pour les sauver ou non, et même s'ils ont une certaine liberté dans leur parcs, ces animaux sont enfermés. Mais même s'il est en désaccord avec cette pratique consistant à enfermer des animaux, à leur privé de liberté, Jaered comprend que cela soit parfois nécessaire. Aussi ne fera-t-il aucun commentaire à ce sujet, qui ne le concerne d'ailleurs pas.

L'ermite n'échappe aucune réaction particulière à la description de la "bête" qu'ils devront chasser. Une description sans doute rendue exagérer par la peur de ceux qui en sont à l'origine. Mais déjà le crépusculaire commence évaluer la mission. Un énorme crocodile, il ne doit pas être bien plus gros que les autres. Plusieurs personnes ont été attaquées et certaines, dont des chasseurs, en sont ressorties mortes ou blessées. C'est signe que l'animal est tout de même dangereux, aussi ne faudra-t-il pas le sous-estimer. Quant à la raison de ladite chasse, pour capturer vivant l'animal, l'ermite s'en fiche bien. En un sens, car si cela avait été simplement de tuer la bête pour en faire un trophée le nùa aurait refusé d'y participer.
Les informations de Heifara, plus précises, n'inquiètent pas plus l'homme au chapeau tressé. Cela ne fait que confirmer la difficulté de la tâche, et justifier le prix donné en récompense. Quelque part, cela le conforte. Il aurait eu, malgré tout, mauvaise conscience de soutirer tant d'argent – cinq cent talents, tout de même, ce n'est pas rien - à un vieil homme, si riche soit-il, pour un emploi trop facile.

Le barbu n'échappe pas plus de réaction en entendant les différents commentaires de ceux qui seront ses partenaires de traque, et c'est à peine si l'on peut distinguer sa surprise en découvrant que tous parlent le nùa. Et s'ils parlent le nùa, qui est une langue bien peu connue sur le continent, il se doute bien qu'ils sont capable de parler d'autres langues encore. Le jinmen notamment, ce qui se confirme lorsque l'elfe s'adresse à la petite fille. Autrement dit, tous sont plus polyglottes que lui, y compris l'enfant probablement. Mais sont-ils, pour autant, les personnes adéquates pour cette mission ? Savent-ils au moins manier les armes qu'ils portent ? Il le verra bien.

L'elfe parle de polyvalence du groupe, et en effet cela peut être un avantage certain. Parcourant rapidement l'assistance du regard, le nùa évalue. Il y aura donc Heifara, dont les compétences curatives sont étonnantes, il le sait pour y avoir eu recours suite à une mésaventure durant leur voyage commun en terre jinmen. L'elfe, Lunielle, s'est équipée de deux épées, et son assurance laisse à penser qu'elle sait s'en servir. Quand au cydien - demi-elfe apparemment – nommé Zihark, eh bien s'il est guide en nature comme semble le penser Lunielle ses compétences seront utiles à la traque. Reste alors l'enfant, qui malgré quelques réticences de son tuteur (Jaered le considère ainsi, faute de plus d'informations sur eux) va les accompagner.
Quant au vagabond lui-même, ses facultés de templier leur permettront de rester en vie. Après tout sa formation avait pour but de protéger un village ou toute une unité de templiers contre toutes sortes d'ennemis, alors protéger quatre personnes dont une gamine contre une bande d'animaux sauvages ne devrait pas causer de problème.

" La p'tiotte… " Dit-il finalement, mastiquant un dernier moceau d'il ne sait quel fruit à demi-cuit. " Prendre un peu l'air, ça peut pas lui faire d'mal. Elle peut nous aider et j'crois bien qu'Heifara pourra s'occuper d'elle quand on s'occupera du best… du croco-machin, comme elle d'vra rester en retrait."
Ayant terminer de se sustenter, le bonhomme s'essuie les mains et la barbe avec un linge qu'il pense être une serviette puis finit se vin et reprend :
" Bon ! Si c'est réglé, qu'est ce qu'on attend pour aller chercher ce croco-machin ? "

Heifara se permit un sourire, en entendant tout le monde dialoguer dans sa langue natale. Ils maîtrisaient mieux cette langue qu'elle même ne maîtrisait la leur, mais leur accent donnait une allure étrange au langage des îles. Elle comprenait pourquoi le vieil homme avait passé autant de temps à tenter de renforcer ses connaissances linguistiques : avec son propre accent et ses hésitations, elle devait être particulièrement pénible à comprendre, parfois... D'où le fait qu'ils n'hésitent pas à employer le Nùa plutôt que de devoir subir son Cydien déplorable. Quoi qu'il en soit, elle fit la traduction pour le vieil homme qui ne maîtrisait pas aussi bien cette langue exotique que les jeunes... Les invités, dans leur empressement de lever cette barrière de la langue en oubliaient la présence de leur hôte! Une fois qu'Heifara eut traduit chaque commentaire, le vieil homme reprit :

-"Je vois que, comme je l'espérais, j'ai affaire à des gens qui savent utiliser leur tête et sont plus instruits que les chasseurs "lambdas" que j'ai coutume de rencontrer. Pour la petite, ne vous inquiétez pas : même si je ne vous suivrais point sur le terrain, j'irais avec vous jusqu'au village afin de gérer tout ce qui concernera le gîte, le couvert et autres tracas du genre. Ainsi vous pourrez rester concentrés sur votre mission! Asuka pourra rester en sécurité avec les villageois et moi même." Il adressa un sourire au Nùa avant de rajouter : "Il serait trop dangereux de l'emmener aussi près des reptiles et garder Heifara en retrais serait une erreur, croyez moi! Avant la chasse, certains d'entre vous seront peut être amenés à devoir s'entraîner auprès d'elle, afin d'éviter de tuer l'animal accidentellement."

Constatant que tous avaient terminés, le vieil homme acheva son propre verre tout en se levant. Il détacha son tablier de jardinier pour le troquer contre un vieux manteau de voyage. Il ne lui fallut que quelques pas pour récupérer son outre et un bâton de marche aussi ancien que lui. Quittant le pavillon, il annonça :

-"Il est temps désormais! Nous partons pour Bourg Dalor. Nous devrions y arriver aux alentours de midi. Vous aurez toute l'après midi pour faire une reconnaissance des lieux et établir une stratégie. Après quoi vous aurez tout votre temps, plusieurs jours s'il le faut, pour mettre votre plan en œuvre.

Heifara se leva à la suite du vieil homme qui mena la groupe jusqu'à la sortie de ses jardins. Contrairement à elle précédemment, il ne s'encombra pas de divers détours : il coupa à travers les jardins, se qui nous mena à certaines parties rassemblant des plantes d'autres saisons et donc moins fleuries. Comme il l'avait annoncé, l'attelage destiné à ramener le crocodile et transportant vivres et matériel était déjà parti. Une fois arrivés à l'entrée, Halastar invita Heifara à passer devant : il savait qu'avec son excellent sens de l'orientation, la jeune femme connaissait déjà mieux le chemin que lui. Elle commença par mener le groupe sur divers sentiers à travers champs. Elle fini par vous faire rejoindre un petit bois, vous menant d'un pas tranquille à travers d'autres sentiers ci et là. Heifara ne se doutait pas qu'elle donnait l'impression de perdre le groupe... Ceux connaissant bien les alentours, parmi vous, comprirent toutefois qu'elle prenait un raccourcit pour rejoindre la route de l'est : en effet, en arrivant à la lisière du bois, la route vers Tamawa se profila à quelques centaines de pas seulement!

De là, il ne fallut qu'une dizaines de minutes au groupe pour rattraper le chariot qui avançait certes plus lentement que les marcheurs, mais avançait tout de même! Halastar grimpa aux cotés du conducteur et proposa à Asuka la dernière place. Ceux étant assez flemmards (ou désirant économiser leurs forces), se qui n'était pas le cas de la jeune rouquine, pouvaient eux aussi se frayer une place à l'arrière, sur le chariot. Aux alentours de midi, l'attelage s'engouffra sur un petit chemin détourné de la route principale. Heifara savait que Bourg Dalor ne serait plus bien loin...

[HRP] Heifara désengagée! Un nouvel RP sera bientôt ouvert dans les plaines arides pour la suite de cette QA![/HRP]

Lunielle eut un rictus lorsqu'elle se rendit compte que tout le monde ne maîtrisait pas le Nua finalement. Il était étrange que le vieil homme que semblait bien connaître Heifara ne connaisse pas la langue de la jeune femme, mais après tout, apprendre une langue était compliqué et fastidieux, Luni en savait quelque chose. Elle même les avait tout apprise avec son père, cependant elle avait apprise le jinmen plus tard et ça avait été encore plus dur que les précédentes. Elle se rappelait les heures passé à apprendre et ne put que sourire une fois de plus. Un sourire somme toute étrange au vu de son regard qui restait froid comme de la glace. Elle écouta ensuite la suite du plan et hocha la tête lorsque le vieil homme décida qu'il était temps de partir.

L'elfe suivit donc leur hôte le long des dédales du jardin qui s'avérait beaucoup plus court que lorsqu'ils étaient entré. La jeune Nua avait donc fait en sorte de rallonger leur parcours pour leur faire découvrir les jardins de cet homme hors du commun. Elle décida de passer outre et suivit tranquillement le petit groupe atypique. Le chemin fut assez escarpé lorsqu'on le regardait, mais rien n'effrayait Lunielle, après tout les choses qu'elle entreprenait n'était pas tout à faire courante la plupart du temps. Ils continuèrent ainsi pendant un moment. Heureusement que Lunielle possédait l'esprit et pouvait suivre la jeune femme de plus loin que les autres, bien qu'elle se doutait que dans le groupe une autre personne possédait son don lui aussi. Elle l'avait remarqué la première fois qu'il s'était exprimé. Elle n'était pas encore bien familière avec tout ça, bientôt elle se rendrait à Silmarie pour prendre des nouvelles de Kieran, elle lui demanderait sûrement de l’entraîner un peu.

Une fois sortit de ses pensées, elle se rendit compte qu'ils étaient finalement arrivé à rattraper l'attelage qui allait bien moins vite et allait pouvoir transporter le crocodile. La forgeronne vit le vieil homme monter dans la carriole à côté du conducteur. Il proposa d'ailleurs à la petite fille de venir le rejoindre. L'attention était charmante, elle n'en doutait pas et elle trouvait ça plutôt agréable, seulement le petite fille était plutôt effrayé par les autres encore et si les attentions envers elle semblait la mettre un peu en confiance, l'éloigner de son père n'était sûrement pas la bonne chose à proposer. Elle même alla se poster près de la Nua et continua le chemin à pied. Marcher l'aidait à se concentrer et elle allait avoir besoin de toute sa concentration. Dommage que Kae ne soit pas là, avec ses notions de dressage, elle aurait été très utile.

[Désengagé]

Invité

Jaered répond en premier lieu à ma question mais je le trouve un peu gonflé de confier la garde d’Asuka à son amie, sans vraiment lui demander son avis... Je reste donc assez dubitatif, jusqu’à ce que notre hôte reprenne la parole en cydien. J’avais presque oublié qu’il ne parlait sûrement pas le nùa, langue vraiment peu pratiquée depuis un bon moment maintenant. Il me rassure en parlant du fait qu’il peut garder la petite avec les villageois pendant que nous traquerons la bête : je la saurai au moins en sécurité et pourrai me concentrer sur mes capacités de dressage... bien que je n’aie aucune idée si l’animal est vraiment domptable. Heifara semble avoir des capacités bien utiles, je suis encore plus curieux de voir ça car elle ne semble pas vraiment combattante, face à mes deux compères du moment. Je termine mon assiette et Asuka fait de même, puis nous nous mettons en route.

La nùa nous guide dans l’immense jardin du vieil homme et c’est une drôle de position que j’ai là : il est rare que je ne sache pas où je me trouve et comment me rendre quelque part. Je suis cependant sûr de pouvoir retrouver mon chemin si je remets les pieds ici. Nous traversons des sentiers et un bois jusqu’à arriver sur la route principale de Tamawa. Je suis plutôt content d’avoir trouvé ce raccourci... c’est un gain de temps phénoménal ! Je vérifie du coin de l’œil si Asuka arrive à suivre et, malgré son apparence fragile, elle suit bien et ne se fatigue pas tellement. Dix minutes après, nous arrivons derrière la carriole de voyage. L’homme s’installe alors à côté du conducteur et invite la petite à faire de même ; elle me regarde, comme pour me demander une autorisation, que je lui donne bien évidemment avec un sourire. Contre toute attente, elle accepte tout de même et je crois percevoir un léger sourire au coin de ses lèvres. La voir s’ouvrir petit à petit me fait plaisir.

Je décide de marcher à côté du chariot, désireux de dépenser les calories accumulées et de profiter du paysage. Relevant la tête de temps en temps, je vois Storm nous survoler de plusieurs mètres et je ne pense pas que mes camarades puissent comprendre qu’il s’agit de mon épervier mais je le reconnaîtrais entre mille. Nous arrivons bientôt au lieu désigné et je ne peux m’empêcher de penser à Elyncia : peut-être que ce à quoi elle pense actuellement est bien plus gênant et terrifiant que la situation que j’affronterai le lendemain.

[Désengagé.]

La sortie du domaine de l'excentrique se fait plus rapidement que l'entrée, et plus simplement aussi. Ainsi, Heifara en avait profité pour leur faire visiter l'un des jardins au lieu de les mener directement à la dépendance. Belle attention, pense le nùa. A moins que ce ne soit pour donner du temps aux employés afin de terminer les préparatifs, qui sait.
Quoi qu'il en soit, dès que le groupe commence à arpenter divers sentiers hors de la ville nùa commence à se sentir plus à l'aise. Et bien qu'il ne connaisse pas cette région aussi bien que ceux qui y vivent, il se sent bien moins perdu que lorsqu'il se trouve dans une ville. Sans doute est-ce l'air des grands espaces qui lui donnent cette impression.

Après quelques minutes à traverser un petit bois, le groupe rejoint finalement une route pavée. L'ermite ne sait pas exactement où mène cette route, mais ses sens de l'orientation et de l'observation lui indiquent qu'ils se dirigent vers l'ouest. Et quelques minutes de marche plus tard, les aventuriers rattrapent le chariot des vivres et équipements. Le vieil excentrique prend alors place au coté du conducteur, tout comme la petite jinmen, alors que la nùa, l'elfe et le métis décident de marcher. Le nùa, quant à lui, ne se fait pas prier et s'installe à l'arrière du chariot, s'allongeant plus ou moins confortablement sur le matériel et les cordages enroulés. Il observe un moment le ciel bleu et blanc, suivant du regard la course circulaire d'un oiseau - un épervier ou une buse, il ne le distingue pas très bien à cette distance – après quoi il pose son chapeau sur son visage et commence à somnoler. Non pas qu'il soit particulièrement fatigué, mais cela lui permet en quelques sortes de se ressourcer, et de digérer plus rapidement, surtout. Ce n'est que lorsque le chariot s'arrêtera que finalement le vagabond se relèvera, prêt à commencer cette mission.

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