Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [DP 152] L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'âme. (fini)

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Reine Amazone
Eléa
Eléa
Féminin Nombre de messages : 5382
Âge : 34
Race et âge : Cydienne - 31 ans
Cité : Muria
Métier : Fleuriste-Gladiatrice

Feuille de personnage
Compétences: Manipulation de la nature / Soin / Esprit
Compétences bonus: Manipulation du feu, dressage d'une bête, Spécialisation (rapière)
Réputation :
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[DP 152] L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'âme. (fini)
   [DP 152] L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'âme.  (fini) EmptySam 20 Oct - 15:13

Il pleuvait dru ce jour là si bien que la jeune femme avait du mal à voir au loin de derrière sa fenêtre. Seule dans la pièce, elle n'avait allumé qu'une unique bougie pour contrer les ténèbres pesantes de la chambre. D'un air triste, elle contemplait tantôt le ciel, tantôt le monde extérieur, cillant à peine lorsque les éclairs zébraient le ciel. De longs cheveux aussi noir que la nuit au dehors cascadaient jusqu'au creux de ses reins tandis que des yeux d'un bleu profond se perdaient dans la contemplation de la scène au dehors. Les doigts ancrés sur le rebord de l'ouverture, elle semblait chercher quelque chose ou quelqu'un du regard sans parvenir à le distinguer parmi le torrent d'eau qui déferlait sur Muria cette nuit-là. L'homme qui hantait ses cauchemars semblait résolu à l'abandonner une nouvelle fois si bien que chaque nuit, tandis qu'elle s'attendait encore à le voir dans la cour du palais, elle se recouchait, déçue et seule, dans le vaste lit froid qu'occupait sa chambre. D'un air absent, la jeune femme soupira, délaissant finalement les carreaux de verre martelés par la pluie battante. D'un pas lent mais décidé, elle traversa la pièce endormie pour se pencher au dessus d'un berceau.

Paisible, sa petite fille dormait encore, totalement inconsciente du trouble qui agitait sa mère. Malgré son jeune âge, quatre mois à peine, la petite avait déjà les traits caractéristiques des deux nations qui se mêlaient dans son sang. Des oreilles légèrement pointues indiquaient à merveille son ascendance elfique tandis que ses cheveux noir de jais qui jaillissaient ici et là en touches éparses lui venaient de dame sa mère. Plus la jeune femme regardait l'enfant, plus son cœur semblait se serrer et le sourire las qui pesait jusque là sur ses lèvres se transformait un un sourire plus doux, plus paisible. Entre ces murs, rien ne pourrait jamais atteindre son enfant, sa précieuse héritière née du sang versé. Jamais la petite fille ne connaîtrait son père et si la colère animait encore avec violence le cœur de l'Amazone, elle savait par expérience qu'elle devrait la vérité, et uniquement cette dernière, à ce petit être. Avec délicatesse, ce qui n'était pas commun pour la belle, elle déposa un baiser sur le front de l'enfant endormie avant de passer délicatement sa main dans le duvet qui lui servait de chevelure. Par instinct, les doigts de la petite fille se refermèrent sur ceux de l'adulte qui ne put s'empêcher de frémir sous ce contact. De prime abord, la princesse avait rejeté le contact avec son enfant, refusant d'y voir une bénédiction des dieux, persistant à croire qu'elle était le fruit d'une union viciée puis, avec le temps, elle l'avait accepté et accueilli en son sein. Il n'avait fallu en réalité que quelques jours pour qu'elle ressente le vide terrible que représentait la perte de sa fille, comme si celui laissé par son père se rappelait à elle à travers le nourrisson délaissé.

Avec douceur, la demoiselle repoussa tendrement le doigts potelés de son chérubin et les posa sur le torse de cette dernière qui, l'ombre d'un instant, entrouvrit les yeux. Le bleu acier des yeux de son père souligna la jeune femme dans un soupir sans pour autant pouvoir s'empêcher de sourire. L'enfant ne tarda nullement à se rendormir, babillant paisiblement dans son sommeil. Rassurée, la Cydienne posa un regard circulaire sur la pièce et constata avec une certaine solennité que ses deux loups étaient eux aussi endormis. Les deux fauves avaient veillé toute la journée durant sur la petite fille tandis que sa mère revenait péniblement du Tribunat. Les journées loin de sa progéniture comme de ses compagnons à quatre pattes lui étaient difficiles mais pour autant, la princesse ne s'en plaignait pas, sachant pertinemment que son devoir devait l'emporter sur ses ambitions personnelles.

Beaucoup avaient tendance à voir en elle bien des choses qu'elle n'estimait pas être. Perdue, la belle se sentait isolée, nullement à sa place dans sa cité natale comme dans la Lumineuse. Peu importait où on l'envoyait, l'héritière du trône sentait que sa présence n'était ni nécessaire, ni désirée. Totalement esseulée après la disparition tragique de son prétendant, elle s'était mise en tête qu'elle n'apportait que le malheur aux hommes de sa vie. Incapable de pardonner à son défunt fiancé ce qu'elle sentait être une trahison, elle était toute aussi incapable de arpenter ce monde sans lui. En colère, elle le maudissait à longueur de journée mais se languissait de le voir traverser la cour de son palais … Les yeux dans le vide, elle regardait d'un air distrait les premières lueurs du jour qui perlaient tant bien que mal à travers les nuages gris de ce début de printemps.
Un mouvement attira son attention et, l'espace d'un instant, son cœur cessa de battre. Les cheveux blonds, mi-longs, une cape sombre sur le dos, la silhouette au bas de sa tourelle d'argent se pressait pour échapper à la pluie, un paquet dans les mains. « Feanaro » s'entendit-elle murmurer avant de sottement se rappeler qu'il n'y avait plus grand chose en ce monde du « Capitaine Galathil » si ce n'était l'enfant qui dormait tranquillement dans son berceau. Les larmes affluèrent mais elle les repoussa violemment d'un revers de main, son insondable colère prenant le dessus sur sa tristesse béante. Vexée de se sentir si seule en l'absence et par la faute d'un homme de surcroît, la fière Amazone ne supportait plus de stagner. Incapable de se pardonner, incapable de faire un pas en avant, elle fuyait ses responsabilités comme la réalité qui lui faisait face.

Là bas, dans le froid de la bataille, ce n'était pas lui qui avait trahi.

Ce sentiment de honte mêlé à la culpabilité ne cessaient de la hanter et chaque nuit, durant de longues insomnies à veiller sur son précieux nourrisson, la princesse héritière se demandait encore si elle aurait du changer. Si elle l'avait seulement voulu. Feanaro lui avait reproché bien des choses qu'elle n'avait pas souhaité entendre, qu'elle ne se sentait aucunement prête à comprendre cependant, maintenant qu'elle prenait acte de ses responsabilités et tentait d'y faire face avec toute la dignité due à son « rang », la fleuriste se rendait compte que l'Elfe n'avait pas tord. Elle était une enfant au cœur meurtri qui se refusait à grandir et qui, par peur de perdre le peu de personnes qu'elle laissait entrer dans son univers, refusait que ces dernières prennent leur envol. Elle jouait les princesses là où demeurait la femme. Elle se cloîtrait derrière la rancœur et la haine pour cacher ses faiblesses. Elle haïssait les hommes par peur. A chaque nouvelle pique, le Capitaine avait mis le doigt sur cette vérité qu'elle ignorait sciemment de peur d'être blessée. A ses côtés, elle avait appris à vivre, à grandir et à avancer sans crainte, protégée même illusoirement, derrière ses solides murailles. Lorsqu'elles s'étaient brisées, l'élémentaire s'était sentie trahie et n'avait pas su comment réagir.

Cela aurait-il changé quelque chose ?

Timidement, quelqu'un frappa à la porte, plongeant la princesse dans un état perplexe dans lequel la colère, les regrets et bien d'autres sentiments entremêlés se disputaient la première place. D'un air totalement absent, elle invita la personne à entrer. L'Amazone devait avoir à peine quinze ans, sans doutes moins et ses prunelles n'osaient pas croiser celles de la princesse lorsqu'elle parlait bien que son interlocutrice se demande pourquoi. A Muria plus que partout ailleurs, les femmes étaient libres et sœurs, la politesse et la bienséance ne valaient que pour la reine, et encore. Peu importe, elle ne s'en formalisa pas et, curieuse, elle suivit l'adolescente vers la salle du trône.

L'atmosphère était pesante dans la pièce, comme si un lourd secret venait d'être dévoilé ou qu'une noire nouvelle venait d'être annoncée. Seuls ponctuaient le silence les babillages d'un enfant dont elle ne parvenait pas à comprendre la raison de sa présence. Le nourrisson à peau mât jouait avec les longs cheveux de la Chef des Sentinelles comme un jeune chat courant derrière une ficelle mais la princesse ne parvenait pas à déterminer pourquoi l'Astorg portait l'enfant dans ses bras, ni qui elle était. Une rapide explication lui apprit que le nourrisson avait été retrouvé devant les portes de la cité sous la pluie et qu'il était souffrant, quoi qu'en démontra son état actuel. Sceptique, la soigneuse proposa néanmoins de l'ausculter. Si elle avait perçu le soulagement de la jeune femme, elle ne comprit pas pourquoi elle agissait de la sorte et préférait l'ignorer. Un rapide examen lui apprit que la petite n'avait fort heureusement qu'un mauvais rhume, les arbres ayant certainement évité en grande partie qu'elle ne finisse trempée comme une soupe. Le regard de la petite parut s'apaiser lorsque la princesse la soigna et elle ne tarda pas à s'endormir. La suite de la discussion, la Cydienne ne la suivit que vaguement, l'esprit ailleurs, son regard vagabondant tour à tour de l'enfant à la Sentinelle.

Plus son regard se posait sur la petite fille, plus son cœur se serrait et plus elle cherchait à comprendre ce qu'il se passait. Un lien, quelque chose d'imperceptible semblait la lier à l'enfant bien qu'elle fut certaine de ne jamais l'avoir vu. Une voix, une sensation étrange en son sein lui soufflaient qu'elles étaient liées. Incapable de trouver la réponse, elle arrêta néanmoins la Chef des Sentinelles et la Reine pour prendre la parole calmement :


« Je vais m'en occuper »

La réaction de Kiera fut diamétralement opposée à celle de Philéa. La première paraissait sincèrement soulagée, comme si quelque chose planait derrière cette enfant qu'elle n'osait avouer, ou simplement par pure inquiétude, quant à la seconde, elle était totalement à l'encontre de l'idée que sa fille puisse agir de la sorte. De quoi avait-elle peur ? Du déshonneur ? L'idée fit sourire la demoiselle tandis qu'elle répliquait :

« Mère, la vérité fut votre rédemption, accordez-moi la mienne. »

La vieille reine posa un regard douloureux sur sa progéniture avant de finalement céder. Il y avait sans doutes un grain de folie derrière cela mais l'héritière sentait qu'elle devait agir de la sorte. Protéger cette enfant lui était apparu telle une évidence contre laquelle elle ne pouvait pas lutter. Elle ne pouvait qu'espérer.

« Eléa, es-tu sure de toi ? »
« Mère, j'ai de par mes choix détruit de nombreuses vies, permets-moi simplement d'en protéger une pour une fois ... »

Kiera confia l'enfant à la princesse héritière sans l'ombre d'un doutes quant à sa capacité de veiller sur elle. La jeune femme quant à elle se sentait totalement dépourvue, comme si, de tenir cette vie entre les mains, elle avait été vidée de ses forces. Le regard doucereux du bébé se posa sur elle et l'Amazone comprit qu'elle avait fait le bon choix.
Que les dieux lui pardonnent ou non ses erreurs, elle n'avait agit que pour l'enfant. Entre les murailles de ce palais, jamais plus elle ne connaîtrait la faim, le froid ou la rudesse du climat telle la pluie battante qui s'écrasait encore sur les parois vitrées de la pièce. Blottie contre sa sœur de lait, la petite dormait déjà à point fermés, les bras d'Aedan l'entourant déjà. L'affection ne lui manquerait pas et la Tribun savait parfaitement que sa propre mère ne tarderait pas à l'accepter. Haiiro et Onii vinrent renifler négligemment l'enfant à sa demande avant de repartir se blottir l'un contre l'autre à leur tour aux pieds du lit. Amusée par la scène, la jeune femme ne pouvait pas s'empêcher de se sentir d'autant plus seule en les voyant. Chacun ici avait sa paire en dehors d'elle, même Philéa avait retrouvé son âme sœur.

Qu'en était-il de ceux que le destin séparaient prématurément ?

D'un air absent, la jeune femme se glissa dans les draps, remontant la dernière couverture jusqu'à son cou avant de plonger sa tête dans l'oreiller moelleux. L'aube était désormais bien ancrée mais elle avait une soudaine envie de dormir. Doucement, lentement, elle se laissa entraîner vers le sommeil, non sans un dernier regard vers le berceau. Lumen et Aedan dormaient paisiblement si bien que cette nuit-là, Eléa ne fit aucun cauchemar.


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