[DA] La solution la plus évidente n'est pas toujours la meilleure (mission Auween) (fini)

[ Les premiers posts se passent au Temple ^^ ]

Il était dans la vie d'un apprenti, et plus encore, dans celle d'un apprenti Templier, un grand honneur, celui de passer enfin maître et de pouvoir à son tour donner sa chance à la génération future. Ce titre, honorifique comme symbolique mais également et plus encore, accordé uniquement aux meilleurs, n'était donné qu'à la suite d'un long et pénible entraînement qui, pour les plus doués s'achevait au bout de six ans. Les rumeurs allaient bon train depuis quelques temps dans les couloirs du Temple. Il paraîtrait qu'une pipelette parle un peu trop, il paraîtrait aussi qu'une demoiselle veut un peu trop être au centre de tout et que cela risque de lui jouer des tours ...

Jiven n'écoutait en général pas du tout les bruits de couloirs pour ne pas dire qu'il ne les écoutait jamais mais il se trouvait cependant que lorsque son meilleur et plus ancien ami lui rapportait la même chose que son ancien élève, son intérêt était tout de suite piqué au vif. Il fallait dire que dans ton enthousiasme, tu avais quelque peu oublié d'éviter de crier sur tous les toits ton envie de devenir Maître Templier si bien que la rumeur était remonté jusqu'à ton propre professeur et enfin, jusqu'au directeur. Il n'était pas rare d'avoir ce genre de cas, les plus jeunes s'imaginant qu'ils seraient tout de suite les héros de demain mais il était d'autant plus amusant quelque part que cela vienne de toi pour la simple raison que ça n'étonnait ni le directeur ni ton mentor.

L'homme était quelqu'un de pragmatique, en général, quand une telle rumeur remontait jusqu'à lui, il n'hésitait pas à donner carte blanche au mentor en question pour faire comprendre au jeune imprudent qu'il n'était pas encore prêt mais, aux dires de Jacen, le pire était sans doutes que tu semblais prête à devenir Maître à ton tour. Ne manquait surement plus qu'à t'apprendre l'humilité mais ce n'était sans doutes pas un problème. Cependant, Jiven était peu à même de t'accorder une telle faveur s'il ne te sentait pas prête et encore moins, si tu te vantais autant à ce sujet alors même que rien ne t'avait été proposé. Ce fut donc une missive des plus sérieuses qui t'informa de ta convocation chez le directeur du Temple.

« Entre jeune fille » précisa la voix du directeur tandis que tu frappais à la porte, « Alors, on me dit que tu veux devenir Templier ? » ajouta-t-il une fois la porte fermée, son regard se posant sur toi non sans une certaine douceur mais également teinté d'ironie.

Invité

[HRP : comme la mission se passe juste après la rencontre avec Ethiann, qui n’est pas terminée, il est possible que je complète un tout petit peu ce post une fois le précédent RP clos !]

J’ai fui. Mon retour au Temple se passe assez mal parce que cette rencontre m’a bouleversée. Jamais je ne me suis sentie si proche de quelqu’un, sans compter Maître Jacen et Ewan, en si peu de temps... je me sens mal d’être partie comme cela, d’avoir été effrayée par celui en qui j’avais une confiance aveugle pour je ne sais quelle raison. J’ai besoin de temps pour réfléchir, besoin de temps pour digérer qu’il est Templier, certes, mais Crépusculaire. Ethiann déteste les Zélotes, ces manipulateurs d’éléments de Cydonia... mais par déduction, il me déteste aussi puisque j’en maîtrise un également et que, malgré tout, je suis chez les Templiers. Cependant, par déduction également, il devrait se détester aussi ; il maîtrise la Nature, comme moi et n’a apparemment pas honte de s’en servir. Il ne m’a jugée à aucun instant et semblait même attaché à moi. Mais je ne sais plus quoi penser... À mon retour, je ne parle de cette rencontre à personne et, même si mon frère voit bien que je vais mal, je le supplie de ne pas me questionner pour l’instant.

Ma motivation à devenir une véritable Templière n’a pourtant pas disparue et, c’est en voulant cacher mes sentiments, que je fais circuler une rumeur (vraie, ce qui est assez rare) que je veux enfin être promue. Ma détermination est à la hauteur de ce que cette rencontre a chamboulé en moi. Qu’Ethiann ou que les autres Templiers du Crépuscule me détestent s’ils veulent, je leur prouverai que maîtriser un élément n’est pas déterminant dans une carrière de Templier et qu’au contraire, il peut être une force ! Mes camarades se chargent d’en parler partout dans l’établissement et, bientôt, les gens viennent me questionner sur mes réelles intentions. Je me plais à leur répondre que j’estime être prête et personne ne me contredis là-dessus... pas même Maître Jacen. Il ne m’a jamais réprimandée pour le moment mais je pense que si ce que je disais était incorrect ou pénalisait le Temple, il me l’aurait dit. Estime-t-il, lui aussi, que je puisse passer cette épreuve et atteindre son rang, à défaut d’atteindre son expérience un jour ?

Je fais cependant moins la maline lorsque je reçois une missive, signée par le directeur lui-même, me convoquant dans son bureau. Depuis tout ce temps où je réside au Temple d’Ankdor et malgré ma langue bien pendue, jamais je n’ai été convoquée de la sorte. Il faut dire que Maître Jiven est bien le seul, à part Maître Jacen, à m’impressionner autant, si ce n’est plus. Et, bien qu’ils soient amis de longue date, je doute que ce premier puisse m’accorder une faveur simplement parce que je suis l’élève d’un proche. C’est avec beaucoup d’angoisses que je me rends donc dans son bureau et, après quelques minutes d’attente, on me fait entrer. Le voyant assis là et m’approchant de lui tout doucement, j’ai l’impression que les murs se resserrent autour de moi. Mais pourquoi j’ai fait ça, dites-le-moi ?! Je prends une grande inspiration et c’est avec douceur mais ironie qu’il me pose cette question. Se moque-t-il de ce que je peux ressentir ou de ma motivation ? Pense-t-il que je ne mérite pas ce titre ? Progressivement, je prends un peu plus d’assurance, réellement déterminée à atteindre mon but. En devenant plus forte, je pourrai affronter plus de choses, mieux supporter certaines révélations... et peut-être revoir Ethiann. Je demande un peu de courage à mon frère par télépathie et je commence enfin à justifier mes agissements.

- Oui, Monsieur le directeur, je veux devenir Templière et je suis vraiment déterminée à le faire, si Maître Jacen estime que j’en ai les capacités ! Je veux prouver à tout le monde que je fais partie des vôtres et que je suis prête à aider quiconque en a besoin. Mon discours part en sucette à partir de là et je commence à trembler, malgré mon air confient. Même si je ne me destine pas forcément à l’enseignement ou à former les plus jeunes parce que ma patience inexistante pourrait les pénaliser et moi aussi, je suis prête à faire beaucoup de sacrifices pour prouver ma valeur et prête à m’adapter à toute situation ! Enfin... j’espère... Du moins, je... je me sens profondément convaincue de faire partie de cette famille, de ce Temple ou la paix règne et j’aimerais continuer à la promouvoir, en voyageant, par exemple ! Oui, ça serait parfait ! Mais je n’ai pas la prétention d’exiger des choses... comme je vous l’ai dit, je peux m’adapter et... et... enfin... je me tais, peut-être, non ?

Embarrassée, je baisse la tête, attendant qu’il me réponde. Je crois que j’ai gaffé...

[ Désolée mais j'aimerai autant que tu n'édites pas tes posts de mission, et ce, pour rester logique avec ce que je réponds ^^' ]

Le directeur du Temple n'avait de mémoire jamais mangé quelqu'un. De mémoire seulement, je ne suis pas dans sa tête malheureusement mais il impressionnait toujours autant les autres. Son calme, sa sérénité mais cette aura également presque « trop » charismatique faisait de lui une clé importante, une pièce indispensable du puzzle Templier. Il était craint mais étrangement adulé de la plupart des élèves bien qu'il ne fasse rien en ce sens. Quoi qu'il en soit, il sourit intérieurement de voir à quel point tu semblais angoissée d'entrer dans son bureau. Ton comportement tout entier clame que tu n'es pas à l'aise en sa présence mais le Directeur ne s'en préoccupe guère, il ne s'est pour ainsi dire jamais vraiment arrêté sur ce genre de détails et c'est sans doutes pour cela que la plupart des gens l'aiment bien. Quoi qu'il advienne, Jiven est quelqu'un qui sait rester humble et simple et se mettre à la portée de son interlocuteur.

Le Directeur connaît bien ses élèves, aussi bien sans doutes que les Templiers qui vivent sous ce toit et ceux qui l'ont quitté. Il est conscient qu'une des rares choses qui te fait réagir est sans doutes que l'on se « moque » de toi et c'est pour cela qu'il a employé un ton ironique et non un ton simplement amusé par ton audace. Les élèves de ton genre, il en a l'habitude, c'est qu'il a eut le droit à Evenor le bougre ! Sans dire un mot de plus, l'homme attend, patiemment, que tu te décides à rebrousser chemin ou au contraire, à entrer dans le vif du sujet.
Amusé par ta longue réplique, l'homme te demande de t’asseoir d'un geste de la main. Il te scrute un moment avant d'ouvrir son Esprit. Une sensation de paix intérieure et de sérénité envahit la pièce, comme s'il était conscient que ton esprit n'a besoin que d'une chose, être rassuré. D'ordinaire, il sait comment dissuader les élèves impatients de faire une erreur et les rappelle à l'ordre mais ton cas est différent. Jacen n'a pas émis l'envie de te faire passer l'épreuve mais il a tout de même insisté sur le fait qu'il te sentait relativement prête. C'est que le monsieur n'aime pas trop voir s'envoler ses apprenties, il a toujours peur d'avoir mal fait, de ne pas avoir terminé.

« Tu fais déjà partie de cette famille Auween et tu n'as nul besoin de prouver à qui que ce soit ta valeur. » débuta-t-il, pensif.

Il était évident que tu manquais encore cruellement d'expérience mais que tu avais également envie de prouver au monde que tu étais là au nom de la paix. Peut-être était-ce une lacune de ce mode d'apprentissage que de ne pas prévoir énormément de missions. Peu importait, la question n'était pas là. Il avait déjà plus ou moins pris sa décision avant qu'elle n'entre dans le bureau mais il se devait tout de même d'éclaircir certains points avant de lui proposer la mission qu'il comptait lui confier.

« La confiance est le ciment de ce Temple, il n'y a rien à prouver à tes paires comme aux autres. La vantardise est le premier pas vers l'échec Auween et tu es en mesure de le comprendre. Tu n'es pas patiente, tu es bien trop bavarde et inexpérimentée et pourtant, je sens cette volonté que tu as de devenir Templier alors écoute-moi bien. » il marqua une courte pause avant de reprendre, « Je vais te donner ta chance, car tous ici la mérite lorsque l'heure est venue. Cependant, il te faudra être diplomate, patiente et juste. Chacun a ses défauts mais ce sont nos qualités qui permettent d'avancer, ne l'oublie pas. C'est toi toute entière qui deviendra Templier, avec tes qualités mais aussi tes défauts et il te faudra l'accepter sans quoi, tu ne seras jamais prête à protéger. La paix est un symbole, un drapeau derrière lequel se regroupent les Templiers, nous n'agissons pas pour nous-même mais pour protéger les générations futures. Tu es la génération future Auween. » à nouveau, un pause, il n'était pas certain d'avoir fait passer le message mais il conclut finalement, « Si tu te sens réellement prête, si tu penses agir non pas pour toi mais au nom de la paix, si tu te sens capable de t'accepter alors l'heure sera venue pour toi de prendre ton envol et de te prouver à toi et à toi seule que tu peux être Templier car ma chère, tu es depuis longtemps déjà l'une des notres. »

Invité

D’un geste de la main, Maître Jiven me demande de m’asseoir. M’approcher ainsi de lui me stresse encore, surtout que j’ignore ce qu’il peut bien penser de ce que je viens de dire maladroitement. Il n’exprime pas ses émotions, du moins, pas d’émotions qui me permettraient de savoir si ma demande n’est pas allée trop loin. Mais alors qu’il me scrute, je me sens petit à petit apaisée et incroyablement sereine. Je trouve étrange qu’il cherche à me rassurer mais je ne lutte pas : c’est bien ce dont j’ai besoin.

« Tu fais déjà partie de cette famille Auween et tu n'as nul besoin de prouver à qui que ce soit ta valeur. »

J’ignore pourquoi mais cette phrase me touche énormément. Venant de Maître Jiven en personne, elle me donne du courage, l’envie d’aller plus loin malgré tout. Il me conforte dans l’idée que je fais bien partie des Templiers et dans l’idée que je veux les protéger ainsi que pérenniser leurs idées. Il énonce mes défauts, que je connais fort bien, même si je ne peux pas encore les maîtriser. Et malgré tout, Maître Jiven m’annonce qu’il veut bien me donner ma chance. Et je me trémousse sur ma chaise, sans oser sauter de joie encore. Devenir diplomate, patiente et juste, ça me semble impossible actuellement, mais je suis prête à faire d’énormes efforts, comme j’ai pu lui dire un peu plus tôt. J’accepterai et dompterai mes défauts pour devenir une Maître Templière méritante et accomplie.

- J’ai bien assez pensé à moi jusqu’à maintenant, je peux penser à agir pour les autres désormais, Maître Jiven, commence-je d’un air déterminé. Devenir Templière sera un accomplissement personnel avant tout, vous avez raison. Malgré qu’on ait pu me juger sur différents aspects de ma personne au fil des années, c’est bien à moi que je dois prouver ce genre de choses. Je dépasserai mes capacités, s’il le faut, je mettrai mes défauts de côté dans les moments importants de mon existence et j’endurerai les épreuves de la vie pour mériter mon titre et agir au nom des Templiers d’Ankdor.

Cet air solennel ne me ressemble pas et, pourtant, il est totalement sincère. Sans m’en rendre compte, je me suis levée et, c’est lorsque je reprends mes esprits, que je me rassois, légèrement rougissante.

- Tout ça évidemment en obéissant à ce que vous me direz, hein... hum...

Je me surprends à repenser à Ethiann. Devenir Templière ne fera peut-être que m’éloigner davantage de lui et ce n’est pas ce que je souhaite. Les tensions récentes entre les Templiers de l’Aube et du Crépuscule sont évidentes et si je retourne le voir un jour, nous risquons d’être confrontés à un dilemme sacrément embêtant. Mais bon, pour le moment, je ne pense pas retourner vers lui. Premièrement, j’ai plus important à faire... Deuxièmement, ses révélations me font toujours froid dans le dos et je me sens moins prête à retourner le voir que passer les épreuves que Maître Jiven peut bien me proposer pour recevoir ma nomination ! C’est avec impatience que j’attends de voir ce que le Directeur va me répondre à présent.

Le Maître Templier t'observait avec douceur, attendant une réponse qui n'appartenait qu'à toi. S'il pouvait en effet te donner une chance de devenir Templier à part entière à ton tour, il ne pouvait cependant pas prendre la décision pour toi. Le Directeur remarqua visiblement que tu n'étais pas à l'aise et il espérait cependant que son invitation à t'asseoir t'aiderait un tant soit peu, visiblement, il se trompait. Conscient qu'il ne faut pas agir sur toi comme avec les autres, il tente de t'apaiser par la pensée, envoyant des ondes par l'Esprit qu'il espère suffisante. Jiven est un homme sérieux, à l'écoute mais plus encore, l'un des meilleurs directeurs qu'ai pu connaître le Temple. En effet, il a tendance à s'adapter naturellement à la personne en face de lui et, plus encore, il a vécu suffisamment d'événements douloureux dans sa vie pour être en mesure de comprendre la difficulté et la détresse humaine.
Le Templier sent que sa phrase a eu un impact sur toi, plus encore, il sent qu'elle te donne un espèce de courage qu'il espère fructueux même s'il n'en témoigne rien. Si tu as de nombreux défauts, tu as également des nombreuses qualités qui dorment en toi et qui n'attendent qu'une chose, que tu les acceptes et les exploites. Jiven n'est que le coup de pouce, l'élément déclencheur primaire qui te permettra de te dépasser, du moins l'espère-t-il.

Ton discours semble le convaincre. Cet air solennel n'est en général pas un grand synonyme de ta personnalité et pourtant, il est bel et bien là. Tu as enfin compris qu'il faut avant tout vouloir devenir Templier pour protéger et non pour plaire ou se persuader qu'on agit « bien ». La sincérité qui transpire de tes paroles achèvent de le convaincre, c'est la bonne solution, même si tu ne réussis pas cette mission, tu es en passe de devenir une excellente Templière. L'homme sourit mais ne dit rien.

« Nous avons reçu des nouvelles de Filine et Briomme. Une femme du premier village est venue se plaindre de tensions et de représailles. Nous ignorons ce qu'il se passe là-bas, tu devras donc t'y rendre et trouver ce qui pousse ces gens à agir de la sorte, le but étant de faire cesser ces incidents. »

Tu avais tes ordres de missions, il n'y avait plus qu'à honorer ta parole.

[ Tu es libre de choisir dans quel village tu te rends en premier et de poser des questions ! ]

Invité

Filine et Briomme : deux villages dont j’ai vaguement entendu parler. Ils sont apparemment proches de Tamawa et surtout proches l’un de l’autre. Apparemment, ces tensions et représailles sont récentes, il ne me semble pas en avoir entendu parler autrement. J’écoute ce que me dit Maître Jiven comme s’il s’agissait de simples informations puis le remercie poliment, contenant ma joie, avant de prendre quelques secondes pour réfléchir. Je prends une grande inspiration et, après instants à me remettre de mes émotions, la pression monte. Il ne s’agit pas de simples informations, c’est ma première mission ! Pire : c’est celle-ci même qui déterminera si je suis digne d’être Templière ou non ! Je frotte mon visage avec mes mains et tente de retrouver mon calme.

*Ça va aller, Auween... agis naturellement, c’est apparemment comme cela qu’on t’apprécie.* me dis-je à moi-même.

Après quelques minutes à m’agiter toute seule, je me lève, tourne un peu dans la pièce, me rassois et je décide finalement de demander poliment à Maître Jiven une carte de la région. Bien que j’aie pu entendre parler de ces deux villages, je n’ai aucune idée de la direction où ils se trouvent et à quelle distance exactement. Il cherche alors dans les tiroirs de son bureau et trouve ce que je lui ai demandé. Après avoir repéré les deux endroits, une foule de questions arrivent à mon esprit. Je décide de les poser maintenant, au risque de paraître ridicule.

- Il s’agit bien de ma première mission seule ou est-ce qu’un Maître m’accompagne, Monsieur le Directeur ? Et pensez-vous qu’il soit raisonnable d’y aller à pied ? J’ai aussi de la peine à estimer la durée du trajet... je ne suis pas très à l’aise avec les chevaux, vous savez ? Mais j’ai peur de prendre trop de temps pour m’y rendre, ainsi. Je pense me rendre en premier lieu à Filine, puisque c’est de là que vienne les plaintes... Puis-je partir maintenant ou dois-je attendre demain ? Et serait-ce mieux que je passe la nuit là-bas si les négociations trainent ou que je revienne à Tamawa à chaque fois ? Dans ce cas, où puis-je trouver l’argent pour payer une nuit ou plusieurs ? J’avoue que... je suis un peu perdue, excusez-moi...

[HRP : pardon, mon post est vraiment court mais, comme j’avais peu d’infos, je ne savais pas trop quoi mettre en plus. Si tu veux que je complète un peu plus, dis-moi. Wink

)

Jiven t'avait donné toutes les informations dont il disposait et malheureusement, elles n'étaient pas bien nombreuses. Les querelles qui animaient le village n'étaient pas spécialement méchantes visiblement mais suffisantes toutefois pour terroriser la population et faire en sorte que certains se plaignent. L'Almer aurait pu envoyer un Templier plus habitué de ce genre de situations certes, mais il avait estimé que cette mission serait parfaite pour déterminer si tu étais prête ou non à partir à l'aventure en tant que Templière et non plus en tant que simple apprentie. Le Temple avait besoin de gens comme toi, impulsif mais suffisamment réfléchi tout de même pour ne pas faire n'importe quoi. Il était évident que tu avais des défauts mais aux yeux du directeur, tu avais également les qualités nécessaires à ce genre de mission. Ne tenais qu'à toi de prouver qu'il avait raison.

Avec calme, mais non sans un sourire amusé, l'homme chercha dans les tiroirs de son bureau la carte demandée. Lorsqu'il put enfin mettre la main dessus, il referma le tiroir aux merveilles et l'ouvrit avec ce même calme déconcertant parfois. Il te montra patiemment Tamawa et le Temple sur cette dernière avant de te montrer par la suite les deux villages espérés. Le Templier alla même jusqu'à saisir une plume pour la tremper dans l'encre et entouré d'un trait fin ta destination. Il était sûrement conscient de la difficulté de s'adapter en quelques minutes à peine à la nouvelle mission qu'il venait de te donner. Il fut quelque peu surpris de ta réaction mais avec cette patience éternelle qui le caractérisait tant, il prit le temps de tout t'expliquer et surtout, de te rassurer.

« Si tu souhaites devenir Templier, il te faudra apprendre à te débrouiller seule, aussi, aucun Maître ne t'accompagnera durant cette mission. C'est à toi de trouver les clés de ta réussite. Je pense qu'il serait plus judicieux de t'y rendre à cheval, chaque heure perdue à tergiverser est une entrave à la paix. Il est également de ton devoir d'apprendre à dominer tes peurs sans quoi, tu ne seras jamais capable d'aider ton prochain. Les chevaux sont comme les êtres humains, ils ont besoin d'attention, tâche de t'en souvenir. Tu es libre de faire tes propres choix, si tu estimes que partir demain est plus judicieux, personne ne t'en tiendra rigueur. Pour ce qui est de passer la nuit là-bas, je pense qu'il vaudrait mieux en effet éviter les allers-retours, ne serait-ce que pour comprendre ce qui s'y passe, tu seras plus à même de régler le conflit si tu vis avec eux et vois de tes propres yeux la situation. Quant au reste, nul besoin de te poser de questions, tu seras logée, n'aie crainte. »

Invité

C’est donc seule que j’irai dans ces villages... et à cheval. Oh, Maître Jiven me fait bien comprendre que ce n’est pas obligatoire mais il a bien raison de me préciser que c’est en affrontant mes peurs que je deviendrai plus forte et que je pourrai aider tout le monde. N’est-ce pas pour cette raison que je veux devenir Templière, à présent ? Venir en aide aux autres et prôner la paix au nom du Temple d’Ankdor... une mission bien compliquée. Mais j’ai encore cette excuse d’être en formation et de pouvoir faire des erreurs. C’est donc avec le sourire que j’écoute ce que le Directeur m’annonce ensuite, retenant chaque information primordiale pour mon petit voyage. Enfin pour moi, c’est déjà énorme ! Une fois ses explications terminées, je me décide à parler pour conclure l’entrevue.

- Il est encore tôt, je pense donc partir aujourd’hui. Et j’irai à cheval... je suis prête à faire face à l’adversité !

Mon air déterminé se transforme en rire légèrement nerveux. Cependant, je suis motivée et, tout en repliant la carte généreusement gribouillée par Maître Jiven, je lui transmets ce sentiment. J’espère que cela va suffire à le convaincre de ma détermination et de mon envie d’évoluer enfin. Après l’avoir salué et remercié plusieurs fois, je quitte son bureau et prends tout de même quelques minutes pour m’aérer et retrouver du calme dans le jardin du Temple. Je réfléchis alors à la façon d’annoncer la nouvelle à mon frère : comment va-t-il réagir au fait que je sois déjà envoyée en mission ? Il ne me semble pas avoir entendu qu’il ait été recommandé par Maître Iréa ou convoqué lui aussi par le Directeur. J’ai trouvé cela flatteur dans un premier temps mais, finalement, j’ai un peu honte. Est-ce une question de pouvoirs, de façons d’agir ? Je n’ai rien fait pour mériter une véritable mission alors qu’Ewan est toujours si dévoué, si appliqué dans l’art du combat et ses spécialités. Ce n’est pas que je ne l’ai pas aussi été mais... je me toujours sentie moins puissante que lui.

Quoi qu’il en soit, ici, il ne s’agira pas de faire mes preuves dans le Soin ou dans la Manipulation de mon élément mais bien de régler un conflit. Il semble à première vue anodin mais je pense dès le départ ne pas sous-estimer la situation. Une fois remise de mes émotions et mes réflexions repoussées à plus tard, je retourne au dortoir pour préparer mes affaires. J’arrive à prendre un sac plutôt petit mais tout de même plus pratiques et plus spacieux que ceux que j’utilise d’habitudes. J’y mets quelques habits de rechange, quelques petites provisions que je grignote parfois en pleine nuit, ainsi que la carte que Maître Jiven m’a donnée. Une fois prête, j’inspire et expire plusieurs fois pour me détendre et décide enfin d’aller chercher mon cheval. Aux écuries, ils semblent tous assez calmes et sereins, celui que je choisis n’en démord pas. L’un des hommes présents me prépare ma monture et m’aide à monter en me faisant la courte échelle. Pour le moment, pas de panique, le cheval semble plutôt bien m’accepter. Je remercie le monsieur et m’en vais directement vers la sortie de la ville. Quelques secondes me suffisent à prendre mes repères et je commence alors ma route vers Filine.

Pour la première fois de ma vie, je me sens à l’aise avec l’animal, qui n’émet pas de signes de plaintes ou de mécontentement à mon égard. Une heure et demie me suffit pour arriver au village... à pied, j’en aurai facilement eu pour le triple ! Je descends alors difficilement mais calmement du cheval et pénètre dans la petite cité. Je trouve rapidement un endroit où entreposer mon cheval et prends également mes repères dans le village. Là-bas se trouve l’herboristerie, ici la Taverne, là-bas une auberge. C’est dans ce dernier lieu que je décide de me rendre sans presser le pas, premièrement pour me prendre une chambre et deuxièmement pour commencer à recueillir des informations. Avec la Taverne, c’est l’endroit où le plus de passage se fait, dit-on. Une fois entrée, j’observe le lieu : c’est bien moins luxueux que ma chambre à Ankdor mais suffisant pour quelques nuits. Tant que j’ai un lit... Ne sachant pas trop détecter l’origine de l’aubergiste mais remarquant rapidement qu’il n’est pas astorg, je décide de parler en cydien, étant donné qu’il s’agit de la langue la plus parlée en Azthia, d’après ce que j’ai pu apprendre en cours. Je suis d’ailleurs étonnée de maîtriser aussi bien cette langue.

- Bonjour, Monsieur. Vous resterait-il des chambres simples à disposition ?

Il répond d’un signe de tête, apparemment méfiant à mon égard. Je prends alors mon air le plus innocent, consciente que je ne pourrai pas le convaincre de me lâcher des informations si facilement.

- Dites... j’ai entendu que les habitants de Briomme cherchaient des ennuis...

Il coupe ma question brutalement, tapant du poing sur le comptoir d’accueil.

- Allez voir le Maire, il vous en dira plus.

Le ton est sec et je n’insiste pas. Je sors directement de l’établissement : mon cœur bat vite. Je n’ai pas vraiment eu peur, j’ai surtout été surprise d’une réaction si forte pour cette affaire. Pour le moment, me poser ce genre de question ne me mènera à rien pour le moment. Le bâtiment n’est pas difficile à trouver, la maison sort légèrement du lot. Je frappe alors, intriguée par l’apparence que le Maire pourrait avoir. Et, lorsqu’il ouvre, c’est un homme tout à fait banal qui se montre.

- Bonjour... Monsieur le Maire ? dis-je avec un grand sourire.

Il acquiesce d’un signe de tête.

- On m’a redirigée vers vous je... je suis envoyée par le Temple d'Ankdor et j’ai pu entendre certaines personnes se plaindre de conflits avec le village d’à côté. Briomme, c’est cela ? Pourrions-nous en discuter quelque part ? J’aimerais beaucoup aider les habitants à supporter ce conflit, vous savez ?

J’attends alors la réponse du Maire, impatiente de pouvoir faire avancer les choses.

Le Directeur du Temple t'observa sans ajouter un mot, il avait confiance et toi et savait certainement que tu réussirais, en tout cas l'espérait-il. Il te témoigna avec un sourire discret son assentiment et te laissa quitter son bureau sans rien ajouter. La carte suffirait, pour le reste, c'était à toi de faire tes preuves et il savait que tu arriverais à tes fins. Cette mission serait difficile certes, mais elle te permettrait de comprendre les valeurs principales nécessaire à tout Templier qui se respecte. De plus, elle t'ouvrirait certainement les yeux sur quelques uns de tes défauts et la plupart de tes qualités. En somme, elle semblait taillée pour toi et c'était pour cette unique raison qu'il avait accepté de céder en te la confiant.

Le premier village se trouvait être Filine, des deux attaqués, c'était de lui que venait la plainte déposée au Temple. Il était donc plutôt logique que tu t'y rendes en premier et en cela, c'était un choix judicieux que tu venais de réaliser. Il fallait recueillir leurs témoignages pour espérer comprendre la situation et, bien entendu, la régler au plus vite. L'auberge du village était plutôt petite mais chaleureuse. Un feu crépitait dans la cheminée au fond de la grande salle et tout le petit monde à l'intérieur vaquait à ses occupations. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser de prime abord, la plupart des clients étaient en train de manger, de discuter ou de jouer aux cartes mais aucun ne touchait à de l'alcool ou tout du moins, dans des proportions respectables. S'ils semblaient totalement pris par leurs occupations respectives, tous avaient néanmoins un regard inquiet, suspicieux et presque méfiant.

L'aubergiste n'était pas spécialement réputé pour son amabilité, pour ainsi dire, il ne parlait presque jamais. Sa femme était plus délicate, plus accueillante et mille fois plus souriante mais elle se trouvait actuellement en cuisine, bien dommage n'est-ce-pas ? La première question posée, il te fit signe qu'il avait une chambre pour toi à l'étage. Cependant, la seconde question resta en suspend. A peine avais-tu posé la seconde question qu'il tapa du poing sur le comptoir pour te couper et t'envoya voir le maire de la ville …

Le maire est plutôt jeune, trente cinq ans maximum sans doutes ce qui peut être quelque part étonnant mais ne mérite sans doutes pas qu'on s'attarde sur ce détail. Il écouta ta demande sans broncher, sans chercher à t'interrompre, uniquement préoccupé par quelque chose qu'il n'exprimait pas à voix haute. Il t'observa rapidement, semble soucieux puis, sans savoir pourquoi, il se décide à te faire confiance. Il espérait visiblement mieux, un Templier expérimenté mais il préfère taire cela.

« Entrez » lance-t-il calmement.

Il ouvrit la porte avec calme et le silence pesa dans le bureau de la maisonnée, au premier étage, puis, après quelques minutes, l'homme nommé Eden se décida enfin à prendre la parole. Il soupira, visiblement rassuré de pouvoir se confier et surtout, soulagé de pouvoir partager sa lourde charge à savoir : régler cette affaire !

« Cela fait un mois que les hostilités ont commencé … Nous n'avons rien fait et pourtant, chaque soir, c'est la même chose ! Ils nous attaquent, volent dans les étables de mes concitoyens et j'en passe … les actes de violence sont de plus en plus nombreux ! » il marqua une pause avant d'ajouter, « Tout a commencé il y a un mois, peut-être plus, quand le fils de ma sœur a été enlevé par les sbires de Briomme. » il sembla hésiter, « C'est un catalyseur, ils l'ont enlevé pour profiter de lui ... »

La colère marquait ses traits bien que son ton reste froidement calme. Il semblait plus las qu'autre chose au final, comme s'il ne parvenait plus à faire quoi que ce soit et que tu représentais la dernière solution qu'il avait.

« Voyez !! » hurla-t-il presque tandis que, de la fenêtre, on pouvait voir prendre feu une étable.
Force était de constater que les choses allaient mal …

Invité

Je sens le Maire passablement préoccupé, peut-être même fatigué par des attaques incessantes du village voisin. C’est cependant très aimablement qu’il m’invite à entrer et je me sens dès lors plus détendue. Nous nous rendons silencieusement au premier étage du bâtiment, dans ce qui semble être son bureau. Avant de prendre la parole, je ressens un certain soulagement et une certaine confiance qu’il est prêt à m’accorder pour cette affaire. C’est donc avec respect et patience que j’écoute son récit, décidée à ne laisser filer aucun détail qui pourrait m’aider dans la suite de mes recherches. Un mois donc que ces hostilités ont commencées... par un enlèvement. J’ai pu entendre brièvement parler des Catalyseurs : ce sont des gens puissants mais surtout importants à protéger, pour le Temple, car beaucoup de monde recherche le pouvoir qu’ils détiennent. Une question me fait alors réfléchir sur un point : s’ils ont obtenu le neveu du Maire, quel intérêt ont-ils de tout saccager continuellement ?

Je n’ai pas le temps de l’interroger, j’en ai juste assez pour percevoir sa colère puis la lassitude qu’il ressent à cause de cette histoire. En plus de se faire du souci pour le membre de sa famille, il se doit de gérer une véritable crise dans son village et je ne peux m’empêcher d’admirer cet homme encore jeune et dévoué, malgré tout désemparé. C’est à cet instant que je saisis l’importance de ma mission : au-delà, bien au-delà de ma promotion de Templière, c’est l’avenir de tout un village qui est entre mes mains. Emplie d’une nouvelle confiance en moi, je suis cependant attristée de suivre son regard et sa voix me montrant par la fenêtre qu’une étable a pris feu. Les yeux écarquillés, j’hésite pendant quelques secondes à sortir pour aider les habitants mais le feu a déjà pris une ampleur énorme, probablement à cause du foin... à part attendre qu’il s’éteigne, personne ne pourra rien faire. Les villageois tentent de sauver les quelques bovins ayant réussir à sortir, je vois des femmes pleurer, j’entends des vaches meugler et taper contre les parois encore debout.

Je ferme les yeux et me retourne, tentant de contenir la haine que je ressens instantanément. Respirant profondément, je m’avance vers le Maire et reprends doucement mon calme.

- Cette violence ne peut pas continuer, je vous l’accorde ! Ces agissements mettent en péril tout votre village... mais vous vous faites assez de soucis comme ça depuis assez longtemps, Monsieur le Maire. Faites-moi confiance, je vais m’occuper sérieusement de cette affaire !

En même temps que je lui offre un sourire sincère, j’essaye de propager tout autour de lui grâce à l’Esprit un sentiment de réconfort, rien que pour l’apaiser un petit moment.

- Pour l’instant, je vois deux solutions : soit attendre la prochaine effraction et interroger l’un des voyou, soit aller à Briomme directement et demander des explications au Maire, voire au dirigeant de ces malfrats si je le trouve en interrogeant les habitants.

Je réfléchis ensuite dans ma tête mais pas plus de quelques secondes.

- Comme je suis plutôt ici pour restaurer la paix et que, seule, je risque de ne pas pouvoir maîtriser l’un des agresseurs – suivant sur lequel je tombe –, je pense plutôt me rendre à Briomme.

Encore une pause mais, cette fois, je ne quitte pas son regard.

- Cependant, j’avoue avoir du mal à faire le lien entre l’enlèvement de votre neveu et ces attaques. Les kidnappeurs n’ont-ils pas demandé une rançon à votre sœur ou à vous-même ? Enfin, en même temps, j’imagine qu’avec un tel pouvoir, on ne souhaite rien de plus... Je vais tenter de découvrir pourquoi ils dirigent une telle violence contre vous. Il faudrait aussi qu’on trouve un moyen de récupérer votre neveu des griffes de ces malfaiteurs. Y aurait-il dans votre village des gens qui voudraient m’aider ? Des espions, par exemple, qui pourraient me signifier une faille particulière pour entamer des négociations sous un bon angle ?

L'étable n'avait pas tardé à brûler entièrement, ne laissant derrière elle qu'une forte odeur rance et des cendres qui déjà s'éparpillaient sous les effets du vent. Lasse, en colère, le maire regardait la scène d'un air détaché, comme s'il tentait de trouver une ultime solution ou au contraire, comme si était en train de se convaincre que rien n'y ferait, que tout était déjà joué d'avance et qu'ils ne parviendraient jamais à retrouver la paix … Le bruit des flammes dévorant le bois et la chair se fit plus discret, seuls crépitaient désormais quelques feux que la population ne tarderait pas à pouvoir éteindre. Lasse à l'image de son maire, ils semblaient découragés et à bout de force, comme si la seule solution qui leur apparaissait désormais était de prendre les armes contre leurs voisins pour en finir. Il allait te falloir agir vite si tu voulais éviter l'effusion de sang.

Ta prise de confiance soudaine ranima quelque chose dans le regard du maire l'espace d'un instant. Il avait visiblement envie de te croire, de toute façon, ce fardeau était devenu trop lourd pour ses jeunes épaules depuis bien trop de temps alors que quelqu'un vienne à son secours n'était sans doutes pas de refus, aussi jeune sois-tu ! Si l'espoir se raviva un peu dans son regard, il se demandait toutefois ce que tu comptais faire. Voilà des jours et des semaines qu'il réfléchissait à la solution la plus adéquate alors comment allais-tu t'y prendre ? S'il ne doutait pas de ta sincérité, il se demandait toutefois ce que tu allais faire mais étrangement, il se sentait rassuré et prêt à te confier la tâche et te faire confiance.

Il réfléchit à ce que tu venais de dire mais ne parvint pas à prendre une décision. Voir le maire de Briomme était une bonne idée certes mais il risquait d'être tout aussi impuissant que lui-même non ? La population était déchaînée, cela voulait sans doutes bien dire qu'il n'y pouvait rien non ? Quant à voir les malfrats, là encore, il aurait pu y penser et mettre fin à tout ça mais il n'y parvenait pas. Les malfrats en question se gardaient bien de le hurler sur tous les toits et à bien y regarder, il se demandait comment une jeune fille aussi frêle que tu pouvais lui apparaître pourrait maîtriser des malfrats !

« Ils ne veulent pas de rançon, pourquoi en voudraient-ils quand la valeur de mon neveu suffit à elle seule ? Un catalyseur est un puissant allié … Vous avez vu mes gens, aucun d'entre eux ne vous aidera, ils sont apeurés, terrorisés et prêt à prendre les armes à la moindre occasion. L'incident d'aujourd'hui pourrait bien être le dernier … Je crains d'être le seul à pouvoir vous accompagner. Ma sœur également si vous le souhaitez, la présence d'une femme ne sera pas de trop pour apaiser les tensions … Si nous réussissons à quoi que ce soit … »

Il appela une certaine « Marianne » qui ne tarda pas à entrer, l'air inquiet même si elle tentait de le cacher de son mieux. Elle avait des cernes marqués mais semblait pourtant forte et fière. Elancée, fine de taille, elle avait un regard profond et plein de certitudes. Elle t'observa de ses yeux noisettes quelques secondes avant de prendre connaissance de la situation. Sa voix, claire et forte malgré la tension qui y pesait, différait grandement de celle, résignée, de son frère :

« Ils ont mon fils, je vous accompagnerais mais je ne promets rien de mes réactions. Le maire de Briomme est quelqu'un de sage, d'âgé, sans doutes entendra-t-il raison. Mon frère semble à même de vous faire confiance, il en sera de même pour moi. Je veux mon fils. Quant aux espions ma chère … Vous n'êtes pas en ville ici. »

Le ton était certes dur mais pas agressif pour un sou. Il était évident qu'elle était bien plus forte que son frère, sans doutes pas à cause de son caractère – ou peut-être que si – mais plutôt à cause de sa situation. Elle était la mère du petit disparu et cela lui donnait une force insondable, dangereuse. Le frère et la sœur te conduisirent en silence aux portes du village, passant devant la bâtisse en miettes. Le maire s'arrêta pour assurer son soutien puis le petit groupe repartit. En moins de dix minutes, le maire de Briomme, l'air tout aussi fatigué, vous accueilli. Vieux, il l'était, dans les soixante ans passés. Son regard, épuisé, semblait également démontrer une intelligence hors du commun et un sens de la justice aiguisé. Sans même attendre les présentations, dès que la porte fut refermée, il rétorqua à la fameuse Marianne :

« Garce, que viens-tu faire ici ? »
« Bonjour cher beau père, je viens reprendre mon fils, vous savez, le petit garçon que vous avez kidnappé il y a un mois. »
« Et que fais-tu de ton mari ? De ta promesse ? »
« Rendez moi mon fils »
« Que fais-tu de ma fille ? »
« Rendez moi mon fils » le ton se fit plus dur, plus tranchant.
« Et toi là, qu'attends-tu pour apprendre à ta sœur à tenir sa langue en présence d'hommes ? » demanda-t-il en s'adressant au jeune frère – car la sœur, à bien comprendre, était plus âgée, de pas grand chose mais plus âgée quand même -
« Je parle si je veux vieux débris ! » hurla à moitié Marianne.
« Allez vous vous décidez à cesser vos attaques ? » demanda le jeune maire à l'ancien, sans grande conviction pour autant.
« Allez vous vous décidez à honorer vos promesses ? » rétorqua le vieux.

Ah ah, dans ce méli mélo d'informations, il était peut-être temps que tu interviennes non ? Parce qu'ils n'allaient pas tarder à se taper dessus !

Invité

Bien que le Maire mette de côté tous mes arguments, il semble décidé à m’accompagner pour régler cette affaire sans issue. Même si le Maire de Briomme est apparemment aussi impuissant que celui de Filine, il apparaît qu’il s’agit de la meilleure solution pour le moment... du moins, celle qui semble la plus réalisable. Eden appelle alors une certaine Marianne, apparemment la mère du Catalyseur. Même si elle semble inquiète et fatiguée (c’est tout à fait justifié, d’ailleurs...), elle semble prête à récupérer son fils coûte que coûte... et je sens déjà qu’elle risque d’être difficile à contenir. Je peux comprendre sa colère mais s’emporter ne fera qu’empirer la situation pour le moment. Gardant ma réflexion pour moi, j’écoute ce qu’elle a à me dire et, malgré la dureté de ses propos, je ne prends pas mal sa remarque car c’est ma compassion qui prend le dessus quand je pense à ce que les frères et sœurs ont dû vivre ces dernières semaines. J’acquiesce alors restant exceptionnellement silencieuse, repassant toutes les informations que j’ai pu récolter dans ma tête pendant le trajet jusqu’aux portes.

***

Briomme ressemble à Filine, bien qu’il s’agisse du village « ennemi ». Je m’attendais à un village plutôt mal soigné mais l’homme âgé qu’est le Maire a l’air de bien gérer son affaire tout de même. Serait-il alors à l’origine des attaques contre Filine ? Pour le moment, je garde cette pensée sous forme d’hypothèse et laisse le Maire nous accueillir dans ses appartements. Malgré sa fatigue elle aussi apparente, il semble intelligent et je peux voir une certaine droiture dans son attitude... espérons qu’il entende ce que nous lui demanderont. Cependant, je suis surprise de sa première remarque et j’écarquille les yeux au fur et à mesure que les voix s’élèvent, que les mots et les pensées deviennent violents. Je ne me laisse pourtant pas décontenancer et trie les informations échangées jusqu’à ce que j’estime la limite dépassée. Je me place alors entre les trois personnes, bien décidée à arrêter le conflit pour arranger la situation calmement.

- Stooooop, dis-je en élevant légèrement la voix pour me faire entendre.

Je laisse alors planer dans la pièce un sentiment d’apaisement, comme je l’ai fait plus tôt avec le Maire de Filine, ne serait-ce que pour réduire les tensions et réunir les conditions pour qu’ils soient attentifs à mes mots.

- Je n’ai pas tout compris mais rien ne va pour personne et ça ne peut pas continuer comme cela. Je crois bien que c’est les seules paroles sur lesquelles nous sommes d’accord pour le moment mais c’est déjà un bon début, n’est-ce pas ?

Je sens qu’ils reprennent leur calme petit à petit, même si les tensions sont toujours présentes et ne vont pas disparaître de sitôt. Cependant, lorsque les Maires acquiescent mes propos, Marianne fait de même et semble vouloir m’écouter malgré son impatience.

- Si j’ai bien tout saisi, vous êtes l’épouse du fils du Maire de Briomme... l’enfant est donc son petit-fils. D’après ce que dis Monsieur, vous avez pris un engagement envers votre mari et sa sœur, donc votre belle-sœur. Quelle famille compliquée !

Je fais une pause, le temps que leur silence confirme ce que je viens de dire.

- Par rapport à tout cela, j’ai des questions... et ne répondez pas tous en même temps, ça ne mènera à rien ! Madame, quel est donc cet engagement ? Car même si vous voulez récupérer votre fils, vous n’avez pas nié l’avoir pris... dans ce cas, pourquoi ne pas l’avoir tenu ? Je ne vous juge pas, j’essaye juste de comprendre pour trouver une solution. Monsieur le Maire, j’imagine que ces attaques dirigées contre Filine ont un rapport avec cette promesse dont vous parlez ? Seulement, valait-elle la peine que vous enleviez votre petit fils pour cela ? Il n’a rien demandé, tout comme Eden ici présent... Je crois que vos conflits de famille ont pris trop d’ampleur et ont commencé à affecter bien d’autres innocents, les villageois en premier lieu. Je veux vous aider à régler ces problèmes mais il faut que vous vous montriez coopératifs... si chacun reste sur sa position, on ne peut aller nulle part. Commencer par reconnaître ses torts avant ceux des autres, c’est preuve qu’on est sage pour prendre des décisions. Après tout, même si c’est par alliance, vous êtes de la même famille, non ?

Je commence à m’épuiser à transmettre autant d’énergie positive mais je suis convaincue que nous arriverons à trouver un compromis... probablement ne sais-je pas encore à quoi m’attendre, mais j’essaye en attendant de leur communiquer que je ne suis contre personne et que je suis l’alliée de tous.

Le bazar, c'était un réel bazar sans nom et une belle pagaille sans laquelle le Temple t'avait fourrée ! Plus la discussion avançait, plus elle se faisait houleuse et plus ça devenait compliquer de comprendre quoi que ce soit dans cette histoire. Moi-même j'ai un peu de mal à comprendre qui est qui et qui veut quoi. Rassurant n'est-ce-pas ? Jiven a bien dit qu'il te faudrait « gérer la situation » et il a également précisé qu'il te faudrait te montrer patiente et à l'écoute … sauf qu'en l'occurrence visiblement, ces trois bonhommes n'ont pas spécialement envie de te laisser en placer une ou de faire un pas en avant pour marquer le début d'une paix … Peut-être que les choses ne sont pas aussi simples qu'elle n'y paraissent n'est-ce-pas ?

Les trois protagonistes semblent surpris de ton intervention, visiblement, ils t'avaient complètement oubliée ou en tout cas ne s'attendaient-il pas à ce que tu les apostrophent de la sorte ! Ils tournent dans ta direction un visage étonné et la colère ne tarde pas à laisser place à l'étonnement sur celui du vieux maire mais avant qu'il n'ai pu dire quoi que ce soit, tu as la bonne idée de parler et de t'expliquer. Intrigués, ils t'écoutent, non sans mécontentement de la part du vieillard qui n'ose pourtant pas t'interrompre. Ce n'est pourtant pas l'envie qui lui en manque apparemment mais il préfère te laisser l'occasion de t'expliquer, peut-être attends-t-il quelque chose en particulier de toi lui aussi …

Tandis que tu marques une pause, Marianne semble se calmer, en apparence du moins et elle laisse les deux hommes tranquille, ruminant intérieurement de t'avoir amené. Elle est clairement hostile à ta présence même si elle n'ose rien dire ou faire en ce sens. Sachant pertinemment qu'elle n'est pas en position de force ni contre toi ni contre son beau père, elle se doit de rester là, impuissante, et d'attendre. Tandis que tu essayes de recoller les morceaux de l'intrigue, la tension se fait palpable, presque trop consciente et soudain, tout explose.

« Cette garce a enlevé ma fille et refuse de nous la rendre ! Elle a trompé son mari ! »
« Vous êtes mal placé pour dire ça espèce de vieux porc ! Je n'ai pas trompé mon mari, j'ai simplement eu peur de vos avances et j'ai préféré partir ! »
« C'est honteux, sale petite garce ! »
« Quant à votre fille, elle m'a suivi de son plein gré et je ne vous la rendrais pas, encore moins tant que je n'aurais pas mon fils ! »

La tension monta d'un cran pourtant, tandis que Marianne et le vieil homme se faisait face, le cadet des trois pris la parole pour te répondre, las.

« Nos deux villages étaient ennemis depuis bien longtemps, le saviez-vous ? Les Templiers proposèrent que l'on marie les enfants de chaque maire pour obtenir la paix et cela fonctionna très bien. Marianne épousa Bremne et de leur union naquit leur fils. Ce qu'il veut souligner, c'est que ma sœur est partie après que Bremne ne l'a batte. »
« Mensonges ! »
« Elijah nous a rejoint un peu plus tard. C'est à ce moment là qu'ils ont commencé les attaques. »
« Vous devriez avoir honte ! Jamais ma fille ne vous aurait suivi, vous l'avez enlevée ! »
« Après que vous ayez enlevé mon fils, c'était de bonne guerre non ? » lâcha Marianne froidement.

Le bazar, je te l'avais bien dit ! Au moins, tu commençais à comprendre de quoi il en retournait. Marianne avait été battue par son mari et s'était enfuie avec son fils. Le vieux maire avait enlevé le petit en espérant ramener la mère par la même occasion. Par vengeance, Marianne avait enlevé Elijah, sa belle sœur, et son père n'avait eu d'autres choix que d'attaquer le village voisin pour récupérer sa fille, ne voyant pas d'autres solutions. Eden quant à lui était impuissant, incapable de choisir entre sa sœur et l'autre, entre ses responsabilités de frère et celles de maire … Bref, c'était à toi de démêler tout ça et de trouver la solution pour que tout rentre dans l'ordre … avant qu'ils ne s’entre-tuent !

Invité

Bien qu’ils s’arrêtent quelques secondes pour m’écouter, dès qu’ils reprennent la parole, c’est la catastrophe à nouveau... Je soupire mais prend la peine de tendre l’oreille car il va falloir prendre l’avis de chacun pour s’en sortir et trouver une solution... si solution il y a. Je ne perds pas espoir mais chacun campe sur ses positions, à part Eden qui semble un peu plus neutre dans l’histoire, me révélant la vérité sans broncher et sans modifier ses propos. Même s’il s’agit du frère de la maman, il a pu comprendre et analyser toute l’histoire d’un regard légèrement plus extérieur. Mais cela ne règle pas le problème et ils continuent encore de crier. Après la réplique sèche de Marianne, j’interviens encore, cette fois d’un ton plus sec.

- Mais ça suffit, maintenant ! Je suis plus jeune que vous et je trouve votre comportement vraiment puéril ! Quelque chose cloche, vous ne pensez pas ?

Ils se taisent encore et je sens encore cette lassitude qu’a Eden de revivre inlassablement cette situation. L’autre Maire est contrarié, je le sais bien mais pour le moment il faut qu’il ouvre un peu plus ses opinions tranchées. Quant à Marianne, j’ai bien saisi qu’elle ne m’aime pas mais elle a agi sans réfléchir et l’enlèvement de cette jeune fille a mis ces deux villages en danger.

- Je vais être un peu moins tendre avec vous tous... chacun a agi de manière irréfléchie et cela a provoqué des conflits qui mettent en danger des vies et d’autres familles, j’aimerais que vous en preniez conscience, surtout vous Messieurs, car vous dirigez ces villages. Eden – si je peux vous appeler ainsi – vous avez été impliqué dans cette histoire par le fait que Marianne soit votre sœur. Mais vous auriez dû être plus ferme lorsqu’elle a ramené Elijah à Filine. En plus, vous m’avez menti en disant que le Maire de Briomme a enlevé le petit pour profiter de lui et je n’apprécie pas ça du tout ! Marianne : je sais bien que vous n’appréciez pas ma présence ici. Cependant, je suis avec vous car se faire battre par son mari et draguer par son beau-père (quelle histoire !)... en tant que femme, je comprends votre décision. Est-ce pourtant une bonne attitude de continuer à perpétrer le conflit alors que cette union était sensée restaurer la paix entre vos deux villages ? « Œil pour œil, dent pour dent »... enlever Elijah parce qu’il a enlevé votre enfant, est-ce bien la preuve d’une maturité suffisante ? Ces enfants n’ont rien demandé, comme je l’ai déjà dit et c’est allé trop loin. Quand à vous, Monsieur le Maire, je peux remarquer que vous êtes particulièrement macho... et peut-être que c’est ça qui a fait que vous n’avez pas pu raisonner votre fils ou que vous ne voyez pas la vérité. Admettez que, même si Marianne a rompu l’engagement qu’elle a pris, c’était pour une bonne cause. Votre fils est violent, elle ne pouvait pas rester avec lui. Et franchement... enlever le petit pour la faire revenir... je suis d’accord que vous vouliez vous aussi respecter ce contrat de paix mais cela est encore pire que vouloir simplement la convaincre. Je vous en prie, ouvrez les yeux, tous les trois.

Je fais une petite pause mais reprend avant qu’ils ne recommencent leurs discours insensés.

- Tout le monde veut la paix ici. Alors rendez la jeune fille, rendez le petit, cessez les attaques, rassurez vos villageois et trouvons une solution ensemble. J’aimerais que chacun entende les plaintes des autres et admette ses erreurs pour qu’on puisse mettre les souhaits de chacun sur la table afin de régler ce conflit sans fin. Partons du principe que plus personne n’a été enlevé. Quels sont vos souhaits, maintenant que tout est revenu à sa position initale ? Eden, Marianne, Monsieur le Maire : j’attends vos suggestions CALMEMENT.

Je suis nerveuse mais je continue à instaurer un climat rassurant, malgré que j’aie l’impression que cela ne sert à rien. Nous verrons bien...

La querelle était délicate car aucun ne voulait se résoudre à reconnaître ses tords mais plus encore, elle semblait s'envenimer à chaque nouvelle seconde qui passait comme si chaque nouvelle révélation était un nouveau coup de poignard. Dans ce petit théâtre, il allait falloir trouver une solution et plus encore, lorsque chacun aurait retrouvé son du, que ce soit le fils de l'une ou la fille de l'autre, il allait falloir faire quelque chose pour le petit garçon. Il était évident que de telles tensions ne disparaîtraient pas aussi facilement … Ta réaction les surprit mais attisa plus la colère qu'autre chose pourtant, personne n'éleva la voix et tous se turent, attendant que tu poursuives et que tu expliques ton intervention.

Chacun écoutait en silence, sachant tout à fait qu'il était en tord et comme si tes mots avaient une réelle portée, un réel sens qu'eux seuls étaient à même de comprendre. Ils se turent et continuèrent à t'écouter sans pour autant réagir. Marianne te détestait à présent d'entraver ses plans et de tout comprendre à l'envers. Il avait enlevé son fils et elle avait enlevé en retour Elijah quand elle était revenue le chercher sans succès. Quant au reste, le maire avait bel et bien utilisé son petit fils catalyseur pour continuer sa guerre personnelle contre le village voisin, bien décidé à en finir d'une toute autre manière que la précédente qui avait échoué.

« Vous vous égarez jeune fille » répondit ensuite Eden d'un ton calme, comme pour répondre à ton invitation sans vraiment se départir de son air lasse.
« Nous connaissons tous nos erreurs mais et alors ? La guerre ne cessera pas parce que le Temple a décidé de nous envoyer une gamine. »

Ca se corsait visiblement.

« Elle veut son fils, lui sa précieuse Elijah … et moi la paix. J'en ai marre. Sauf que cette paix, vous ne l'obtiendrez pas en répondant à leurs attentes. Les villageois de Filine profiteront de mon neveu et de son pouvoir pour se venger. »

Là, il marquait un point. Si tu voulais régler le problème, il allait falloir décider quoi faire de l'enfant, peut-être le confier à quelqu'un ? Un temple ? Quant au reste, il allait falloir faire en sorte que Elijah retrouve les siens, si elle le souhaitait et quelque chose pouvait te laisser deviner que ce n'était pas le cas. Une conscience semblait vous avoir suivi, ténue, elle parvenait à se cacher en partie de vous et surtout, de toi. Cela ne pouvait signifier qu'une chose … en dehors d'un nouveau problème, Elijah était surtout une Sensible, ce qui pourrait sans doutes régler ton problème d'ailleurs.

« Cette guerre a débuté à cause de vous et continue par votre faute ... » débuta le vieil homme comme à l'agonie, « Vous avez volé nos terres par le passé, maintenant, vous volez ma fille ... »

Et voilà, on touchait enfin au fond du problème, la guerre avait débuté des années auparavant pour une simple question de terres paysannes volées et débutait aujourd'hui pour rien. Il y avait donc maintenant plusieurs problèmes à régler. Elijah Sensible et son envie de fuir cet endroit, le petit Brandon – pas mieux sous la main XD – catalyseur bien trop dangereux pour ces deux villages ennemis, ces terres volées que Eden ne démentait pas, et enfin, la paix qu'il fallait réétablir. Bon courage petite Templière, les solutions sont à portée de main désormais.

Invité

La tension monte, je ne sais plus quoi faire. Je sens la colère qui plane, les pensées qui se bousculent, les désaccords de plus en plus nombreux. Marianne me déteste, Eden est de plus en plus découragé et le Maire de plus en plus agressif. Mais les éléments se complètent enfin. Après une longue réflexion, j’arrive à mettre un ordre des priorités. D’abord, s’occuper de Brandon : le fait qu’il soit un Catalyseur le mettra de toute façon en danger, qu’il soit avec sa mère ou non. Un endroit neutre serait parfait pour lui. Je pense d’abord au Temple d’Ankdor mais il ne pourrait pas s’y installer de façon durable... par contre, un autre temple...

Ensuite, il faudrait s’occuper d’Elijah. Il est évident qu’elle ne peut pas rester avec Marianne mais, lorsque je pense à la rendre à son père, une présence semble réticente. Je le sens, elle ne veut pas retourner chez elle... son Esprit chatouille le mien, comme pour manifester son existence mais il n’est largement pas maîtrisé. Je sais alors où est la place de la petite et je décide de la rassurer avec quelques mots de Télépathie.

** Ne t’inquiètes pas, nous allons trouver une solution. Veux-tu bien nous rejoindre pour donner ton avis ? Tu ne risques rien, je suis là pour te protéger. **

Elle hésite mais finit par sortir de derrière la porte. Tous écarquillent les yeux lorsqu’elle s’approche de moi pour se cacher derrière mon dos. Le problème des terres viendra plus tard, il faut maintenant parler des enfants. Je regarde le Maire sans tenir compte de son empressement de retrouver sa fille.

- Elijah est une Sensible, comme moi, comme ceux du Temple d’Ankdor. Ainsi, je vais encore une fois être directe avec vous et...
- Je ne veux pas rester ici, papa. C’est pour ça que je suis partie...
- Mais pourquoi...
- Là n’est pas la question, elle vous l’expliquera en temps voulu. La petite ne peut pas rester avec Marianne pour des raisons évidentes et elle ne veut pas rester ici. Je vous propose donc de l’emmener avec moi au Temple pour qu’elle apprenne à maîtriser son don, dans la paix et la tranquillité. Elle pourra bien sûr rendre visite à ses proches, accompagnée d’un Maître.

Pas de réaction mais finalement ils n’ont pas tellement le choix... Elijah ne peut pas rester ainsi dans la nature. Je décide ensuite de soutenir le regard de Marianne. Malgré sa haine envers moi, je la sais quand même relativement inquiète pour son fils.

- Concernant Brandon, je pense que l’emmener dans un temple serait la meilleure solution...
- Ohh ouiii, Brandon m’a dit qu’il aimait beaucoup prier !

Je souris à l’enfant. La coïncidence tombe plutôt bien. Je vois Marianne prête à protester mais je coupe rapidement son élan.

- Bien sûr, vous pourrez aller le voir quand vous voulez, simplement il sera sous la protection du temple et son pouvoir ne pourra être exploité nulle part. Ainsi, il sera heureux en pratiquant sa passion et surtout en sécurité. Le compromis me semble idéal, n’est-ce pas ?

Je les laisse digérer l’information mais je ne laisse pas le temps au grand-père de planifier sa riposte et un nouvel enlèvement.

- Concernant vos terres volées, je ne vois qu’une solution pour connaître la vérité. N’avez-vous pas des archives attestant des faits réels ? Ça serait bien plus simple de pouvoir régler les choses ainsi. Ah, et avant cela... Marianne, vous avez dit que vous reconnaissiez chacun vos torts... maintenant que les enfants ne sont plus en cause, j’aimerais que vous fassiez ici-même, devant une gamine, un acte de paix. Monsieur le Maire, vous reconnaitriez alors que votre fils était violent et Marianne, vous reconnaitriez avoir mal agi dans cette situation. Allez, j’attends...

Ils hésitent plusieurs minutes mais finissent, sous les yeux étonnés d’Eden, par conclure le pacte. Le Maire nous conduit alors dans la salle des archives et me permet de les consulter. Une fois que j’ai trouvé l’information que je cherche, j’invite tout le monde à se pencher sur le papier et lis à voix haute la déclaration faite il y a de cela plusieurs années :

- « Ces terres appartiennent pour moitié aux villages de Filine et Briomme. »

Je me retourne ensuite vers Eden et le Maire.

- Y a-t-il encore une raison de se battre si ces terres vous reviennent à tous les deux ? Si nous les partageons, arrêtez-vous enfin de vous faire la guerre ?

[HRP : je suis navrée, je suis allée vite dans les évènements, pourtant j’ai mis 3h à écrire ce post... >.< J’espère que ça va, sinon je peux éditer mais je ne promets pas la rapidité. :/]

[ Purée j'ai énormément traîné pour cette mission, désolée. Je la ferme dans ce post pour te permettre de faire évoluer ton personnage ! ]

L'Esprit était une source d'information précieuse sans nul doutes mais également une source de problèmes. Tu ressentais essentiellement tout ce qu'il se passait dans la pièce bien entendu mais plus largement, tout ce qui se passait autour, dans un rayon proche. Un novice serait certainement devenu fou entre la tension qui régnait entre les protagonistes et celle qui pointait le bout de son nez chez Elijah. Elle était une Sensible, c'était évident, mais plus que tout, elle était quelqu'un de dangereux au sein de cette famille. Qui sait ce que ses pouvoirs inciteraient de la part des uns ou des autres ? Sans doutes était-ce pour cela que la jeune femme était aussi perturbée et qu'elle n'osait pas entrer. Elle rêvait de liberté, tu pouvais le sentir aisément, mais plus que tout, elle rêvait de quitter cette famille qu'elle ne pouvait plus « supporter ». Plus exactement, elle les aimait, c'était indéniable mais leur présence permanente dans sa tête la rendait perplexe, peureuse et malheureuse. Pour son bien, il fallait à tout prix l'éloigner de son père. Et de Marianne sans doutes car si Elijah semblait énormément compter sur elle, son influence n'en serait pas des meilleures, tu pouvais en être certaine. Les vieilles rancœurs ne meurent pas du jour au lendemain …

Restait également Brandon. Que Marianne aime son fils était une évidence, que Eden veule le récupérer pour les beaux yeux de sa sœur en était une autre mais son don de catalyseur risquait de se révéler problématique. Entre les mains de son grand père, l'enfant avait été instrumentalisé, entre les mains de sa mère, il en serait de même, y compris inconsciemment. Mieux valait lui éviter cela sans quoi le gamin serait toute sa vie durant un instrument au service des uns et des autres. La solution était évidente certes mais une fois résumée la situation, revenait toujours la même question, que faire de lui ? Jiven t'avait prévenue, la situation était simple, évidente, mais la solution était ardue. Il comptait sur ta capacité de jugement pour faire cesser les troubles mais également pour protéger ceux qui en souffraient.

A ton contact, Elijah se raidit, si elle ne maîtrise pas totalement l'Esprit, pour ne pas dire pas du tout, elle n'a pas non plus l'habitude de côtoyer quelqu'un qui joue aussi bien avec le sien. Pourtant, si elle a peur, elle semble également réceptive et prête à te suivre. Hésitante, elle fait alors les derniers pas qui la sépare de la porte et entre timidement, sachant pertinemment qu'elle n'y a pas été invitée. Tandis que son père semble prêt à lui sauter dessus pour la récupérer, la demoiselle se presse dans ton dos pour s'y cacher. Visiblement, elle n'est pas très encline à revoir son géniteur … Elle attend en silence que tu la protèges comme tu le lui as promis. La suite, tu la connais car c'est toi qui l'écris. Elijah te soutient bien qu'elle ai peur de te rejoindre. Visiblement, elle n'a pas envie non plus de quitter sa famille et a peur de l'aventure mais elle semble néanmoins prête à te suivre pourvu d'échapper à cette pression permanente.

Pour Brandon, le problème se révèle plus épineux car si le vieux Maire est fatigué et résigné à suivre les demandes de sa précieuse fille, Marianne ne sera pas aussi simple à convaincre. L'aide de la jeune femme est inespérée. Que le petit garçon aime prier est une bonne chose, cela permettra au moins de le contenter lui aussi et de l'éloigner sans le frustrer des siens. Marianne semble sur le point de dire non mais elle aime profondément son fils et tu as eu raison de souligner l'importance qu'il soit heureux d'une part, et qu'on ne l'exploite pas d'autre part.

« Vous avez intérêt à faire en sorte qu'il soit bien traité et que je puisse le voir à mon gré »

Elle avait craché ces dernières paroles d'un air mauvais mais tu pouvais être certaine qu'elle ne toucherait pas à son fils et n'empêcherait pas son bonheur. Après tout, elle ne cherchait que sa sécurité et l'aimait profondément.

Reste le dernier point, cette histoire de terres volées. Il est évident qu'il faut faire cesser ce problème sans quoi ce sera toujours la même chose. Toujours la même bataille futile. La première proposition ne plait pas mais c'est à nouveau Elijah qui plaide en ta faveur et ils finissent, de mauvaise grâce certes, par s'excuser et accepter l'évidence. Quant au reste, ton jugement est le bon, jusque là, tu as prouvé que tu pouvais prendre les bonnes décisions et c'est sans doutes pour cela qu'ils acceptent l'un comme l'autre de reconnaître l'appartenance des terres. Eden promet tout comme le vieil homme de rendre leur bien à chacun.

« Nous arrêterons mademoiselle » précise le jeune homme.

Sans plus attendre, il demande au vieil homme de signer un papier pour s'assurer de la paix et de partager les terres selon les vieilles archives. Ainsi, l'affaire semble close … Les deux hommes te remercient pour ton choix et te proposent de passer la nuit ici. Toute la soirée durant, Brandon te pose des questions sur le temple dans lequel tu vas l'envoyer, s'inquiétant de ne pas voir sa mère et posant mille et une questions tandis que la jeune future apprentie te questionne sur le Temple. Lorsque tu rentreras le lendemain, tu pourras être fière de toi car tu as accompli ce que l'on attendait de toi et plus encore. En prenant les bonnes décisions, tu as fait en sorte que tout le monde soit contenté et que tout le monde puisse reprendre le cours de sa vie normalement.

La solution la plus évidente n'était pas la bonne, mais ton sens du jugement t'as bien guidée jeune Templière !

[ Fin de la mission ! Félicitations =D
Tu passes officiellement au grade de Templier jeune fille Wink

]

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[DA] La solution la plus évidente n'est pas toujours la meilleure (mission Auween) (fini)

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