[ Dans mon idée, le post se déroule avant ta mission auprés de Phil', cela me semble plus cohérent. Pardon pour le pavé, je n'en ai pas eut conscience n_n". Le reste sera plus court promis ! Ah et ne fais pas attention au fautes, je n'ai pas la motivation de relire =.="]

Ses yeux s’ouvrirent sur la table de marbre, blanche, immaculée, glaciale. La Prêtresse referma les yeux, fronçant les sourcils. Le retour à la réalité était toujours dur en ces temps de trouble et souvent elle avait rêvé d’un sommeil eternel mais ce n’était pas dans le contrat qu’elle avait payé de son âme en devenant Grande Prêtresse. Repoussant la plume dont elle se servait pour écrire, Nalween s’aperçut en faisant la moue qu’elle avait joliment renversé son encrier, rependant le liquide noire sur sa main et son bras, tachant par la même occasion la manche de sa robe. Jurant, elle se redressa sur sa chaise pour jeter un coup d’œil à la missive qu’elle avait entamé, visant à prévenir les contrées alentours de sa prochaine visite. Ne pouvant se dédoubler, Erendar lui avait conseillé de reléguer la tâche à une personne de confiance mais personne ne correspondait aux critères. Nalween se leva, repoussant la chaise avant de rejoindre en quelque pas son balcon jetant un regard empli de mélancolie à ses collines, à Silmarie.

Une nuit avait suffit pour faire chavirer le calme paisible de la Cité des Brumes. La paix était à peine réapparue qu’un nouveau danger détruisait tout sur son passage, menaçant un peuple pacifique et innocent. N’avaient-ils pas le droit à vivre loin du sang et des larmes ? Elle se détourna, rageuse avant de quitter la bibliothèque de l’Autel, se rendant à ses appartements. Nathanaël – qui sommeillait dans un coin du palais- sursauta lorsque la porte de l’antichambre de la Prêtresse manqua de sortir de ses gonds laissant place à la demoiselle et il se demanda un instant comment une silhouette aussi frêle et gracieuse pouvait faire preuve d’une telle violence, jamais il ne voudrait être sur le chemin de sa sœur. Interrogeant James du regard, ce dernier haussa les épaules et ils se détournèrent avec un sourire au coin pour rejoindre l’armurerie.

Sa camériste écarquilla les yeux en la voyant entrer, et manqua de défaillir lorsqu’elle s’aperçut que la robe qu’elle avait soigneusement cossue dans des dégradés harmonieux de bleu et de blanc étaient désormais affublée d’une tâche noire, sans parler de Nalween qui oubliant l’encre sur sa main et son bras avait orné son beau visage de peinture tribale. La colère de Nalween diminua en inversement proportionnel de sa Camériste et bientôt elle se retrouva dénudée sous une douche glaciale et frissonnante. Mettre la robe mettait des heures à Faënath mais la lui retirer était étrangement court.

Bref elle se plia comme à l’accoutumée au rituel de l’elfe couturière et cette dernière lui enfila, après avoir effacé les peintures de guerre, une robe plutôt simple dans les teintes azur et mauve, au décolleté en V et lassée, cintrant merveilleusement sa taille fine. Comme à l’accoutumée pour la Prêtresse, la robe se fendait pour laisser voir ses jambes, cachée en partie par des bottes montantes. A cela s’ajouta ces habituels colliers qui couraient le long de son cou de cygne et ceux de ses bras qui s’entrelaçaient en de gracieuses courbes. Sa camériste lui demande de se tourner, ce que Nalween fit en soupirant puis il y eut un long silence. Inquiète, Nal se tourna vers Faënath qui lui retourna un regard atterré et légèrement outré.

- C’est quoi çà ?
- Cela quoi ?
- Ne fais pas l’innocente Nalween, l’horreur que tu as dans le bas du dos.


Et Nalween tressaillit, se retournant en un tourbillon de voile vers le miroir et fit face à un dos plus que nu, puisque le tissus se fendait à ses omoplates pour descendre jusqu’au bas de son dos dévoilant quelque chose qu’elle aurait préféré garder caché jusqu’à sa mort. Elle aurait du se méfier, le décolleté n’était pas assez plongeant pour qu’il n’y est pas quelque chose d’autre pour compenser. Le tatouage en lui-même n’était pas si horrible, puisqu’il représentait un dragon de façon stylisé en arabesque mais sa présence sur la peau neigeuse d’une Prêtresse de son rang était en effet déplacée.

- Personne ne saura.
- Tu plaisantes ? Et tu as pensé aux cérémonies ? Tous les elfes le verront.
- Il y aura bien quelque chose pour le cacher, ce n’est pas la peine de dramatiser.
- Ton Capitaine ne va pas le louper.

Et il y eut un nouveau silence, pendant lesquels Nalween eut un mal fou à rassembler les parcelles éparpillaient entre ses neurones. Le … Capitaine… Fëanaro ? Elle l’avait totalement oublié avec le chaos des derniers jours. Elle prit une cape sur un porte manteau, rattacha la broche avant de filer dans le dédale de couloir, croisant quelques elfes qui n’eurent pas le temps de s’incliner que déjà elle s’était éclipsée. Elle dut cependant se stopper en entendant son prénom et en se retournant, Nalween réceptionna d’une main adroite une épée longue aux armoiries de Silmarie, ornée de gemmes azur et aigue marine, la sienne. Jetant un regard à son lanceur, elle reconnut James qui pavanait un sourire au coin et il ajouta avant de se détourner un "Puisque l’on n’a pas le droit d’être là". Elle soupira en continuant sur sa lancée, attachant d’un geste expert la lame à son côté. Elle allait voir son Capitaine de la Garde, pas Tutnesi –pourquoi lui ? Bonne question, une idée au passage. Et tout l’Autel était au courant ou c’était une impression ?

A la base, Erendar avait été le seul à lui avoir conseillé cette rencontre mais elle avait du en avertir ses Protecteurs qui en d’autres circonstances ne l’aurait pas quitté. Elle enjamba une rampe en se réceptionnant agilement, avant de rejoindre le chemin en pierre qui serpentait le long des allées parfumées. Embaumeur, envouteur, il avait été créé il y a de cela des centenaires mais une vieille légende disait qu’il avait été fait à l’image de la Prêtresse d’autrefois mystique et belle, douce et enchanteresse. Nalween ralentit le pas, laissant sa cape couvrir son dos et ne plus être malmener par les caprices du Vent.

Ne trouvant pas Fëanaro, elle se laissa aller contre le tronc d’un cerisier en fleur et ferma les yeux bercés par les murmures du vent. Puis des paroles s’immiscèrent jusqu’à ses oreilles pointues, qui frémirent aux paroles prononcées. Nalween ouvrit à nouveau les yeux, se détachant du tronc pour épier l’auteur des vers. Ce dernier était de dos, assez grand et doté d’une importante tignasse blanche. De ce qu’elle en vit, il n’était pas armé. Se redressant, elle le rejoignit mais ses pas étant trop discret, elle déclara de sa voix musicale.

- Vous êtes le digne fils d'Eleunn, Capitaine. Pourquoi s’être tourné vers une carrière militaire lorsque son père était voué aux Arts ?

Les poèmes d’Eleunn était connu à travers tout Silmarie, notamment car ce dernier avait été touché par la grâce de Silmaria. Attendant un réponse, elle fit face aux vents laissant ce dernier jouer avec ses cheveux, soulevant ses mèches ébènes et diaphanes. Tournant son regard vers le bassin, elle vit sa surface troublait en ondes par le vent et sa l’euphorie du vent s’estompa peu à peu. Elle baissa légèrement la tête, victime du fardeau de sa charge avant de déclarer.

- Nous entrons dans des temps sombres, Capitaine. J’ai besoin d’un rapport exhaustif sur la puissance de l'Armée de Silmarie et de votre avis personnel sur notre situation.

Et la voilà qui attaquait dans le vif du sujet, impitoyablement. Elle releva la tête avant de faire signe à Faenaro de la suivre. Autant s’épargner les oreilles indiscrètes du Palais car cet entretien serait capital pour la suite, car la personne de confiance qui pourrait l’aider dans sa tâche pourrait bien être le Capitaine de la Garde mais elle devait être sur avant de lui confier une partie du Destin entre les mains. C'était une lourde charge, à lui de prouver qu'il pouvait l'assumer.

Alors que la jeune Elfe se concentrait, elle fut interrompue par les paroles de son Capitaine. Fronçant les sourcils, elle manqua de retirer une de ses bottes et de la lui envoyer. Protocole, Nalween, pro-to-cole. On n’envoie pas d’objets contendants sur ses hommes, excepté ses Protecteurs. Par Silmaria, personne ne lui avait dit qu’interrompre une personne en train de préparer une méditation est très déplacée ? Soupirant, elle écouta néanmoins les dires du Capitaine de la Garde et arqua un sourcil. Un mystique ? C’était une bonne chose, il serait donc plus réceptif aux images qu’elle pouvait lui envoyer mais revenir des Enfers étaient un tantinet exagéré, elle ne croyait pas que le Dieu des Morts – elle évitait de la nommer autant que faire ce peu, il était son ennemi désigné- laisserait l’un des ses sujets s’enfuir une fois en sa possession, mieux valait qu’il compte sur sa survie en temps de guerre. Elle regarda le Capitaine se massait la nuque et elle se redressa dans un mouvement fluide, si rapide qu’il en devint flou.

Ces pensées semblaient le tourmenter mais la demoiselle était loin de s’imaginer qu’elle était l’objet de ses tourments. Certes elle n’avait jamais perfectionné son Talent de Ritualiste mais elle était loin d’être inconsciente. En aucun cas, elle n’avait pensé pénétrer le monde Astral mais tout simplement lui transmettre une vision. D’ailleurs c’était bel et bien Ayaween qui était venue à elle et non l’inverse. Fëanaro l’interrompit dans son débat silencieux en l’enfonçant encore un peu plus, ce qui manqua de la faire froncer les sourcils, elle opta pour un visage de glace. Que voulait-il dire ? N’était-elle qu’une enfant inconsciente et arrogante à ses yeux ?

Vu la tournure que prenait les choses, arrogante aurait pu être parfaitement justifié puisque de plus en plus le sentiment d’impuissance face à une autorité supérieur se transformait en refus catégorique d’apprentissage. C’était stupide, bien entendu mais si elle permettait à Erendar de l’éduquer et même à la rabaisser pour éveiller sa soif d’apprendre, le faire avec une personne avec un statut si élevé dans la société Silmarienne était pour Nalween un signe de faiblesse. La Grande Prêtresse était sensée les diriger sur la voix de la sérénité et de la paix et non pas se faire corriger à chaque tournure de phrases. Maudite fierté déplacée.

Il revint à la situation, racontant une parcelle de son enfance, répondant à sa question initiale. A son tour il s’assit et Nalween le suivit des yeux en profitant de son inattention pour prendre des baguettes et s’attacher les cheveux, laissant des mèches rebelles à cause de la rapidité du geste.

Puis il y eut le reste qui fit écarquiller les yeux de Nalween et prendre un léger recul, qu’il ne pu percevoir tellement le fragment d’esquive avait été rapide. Ou si, il pu voir que les étoffes de sa robe était agitée sans que le vent en soit la cause. Elle se détourna pour le cacher et fit mine de regarder le Jardin à travers une fenêtre agrandie par une chute de pierre. Grande promiscuité ? Elle était jeune, elle était vierge, elle était innocente –ou presque- et donc selon la suite du résonnement Nalween était farouche. Jamais elle n’avait eut ce genre de proposition, la cause étant son rang –d’ailleurs aucun elfe n’aurait le cran d’approcher une Déesse- ou plutôt si mais elle n’en était pas fier. Le baiser de Yaen lui revint en mémoire – son premier- et elle le chassa d’un geste de la main mais elle se remémora aussi qu’elle s’était faites tatouée le bas du dos et qu’à ce moment là la Prêtresse était un peu trop alcoolisée pour se souvenir de comment son bas du dos avec pu être exposé à un tatoueur.

Sauf que là, ce dernier l’était à nouveau. Faisant volt face, elle aperçut un Capitaine rougissant. Comme quoi, elle n’était pas la seule à être embarrassée par la proposition, il l’était tous deux. Puis il eut une autre proposition… la … marquer ? Alors ces choix c’était soit une « promiscuité » soit un « je me saigne à blanc »… Non, il ne devait pas faire cela. Le regardant, sa voix s’adoucit.

- Oublieriez vous que je suis Prêtresse de Silmaria ? Les légendes veulent que les Esprits de la Nature et de la Vie même soit mon ascendance, je ne peux souffrir que vous vous blessiez avec pour seul dessein de m’épargner.

Néanmoins, la première proposition ne la satisfaisait pas non plus. Nathanaël la tuerait s’il entendait parler de cette cérémonie et il ne chercherait surement pas les détails, d’ailleurs Fëanaro y passerait aussi. Ou plutôt non, elle survivrait et son Protecteur la livrerait à Erendar. Nalween grimaça. Il était vrai que dans les livres, elle n’avait pas trouvé trace de relations entre les Prêtresses de Silmarie et les hommes. Quoique Ayaween avait bien été demandée en mariage par le Pyr’a de l’époque donc la possibilité devait être existante. Il faudrait qu’elle demande à Erendar, si elle survivait à la guerre pour le moment elle avait d’autres chats à fouetter.

Bref, Nalween regarda avec un sourire rassurant le Capitaine s’enfoncer seul dans des explications alambiquées, ce dernier était de plus en plus gêné par ses propres propos. Il y avait somme toute de quoi, cela pouvait en effet être très mal interprété mais elle savait qu’il n’y avait pas de sous entendus dans ses paroles, elle était Prêtresse il était Capitaine, seuls leur fonction les rapprochaient, Fëanaro devait le savoir.

Cependant, elle hésita à refuser sa proposition d’Instructeur en Rituel. D’un côté sa soif de connaissance était grande et un tel pouvoir pouvait lui être utile en ces temps sombres mais elle ne savait s’il était bon de confondre un Capitaine de la Garde avec un Instructeur, leur mission étant loin de se rapprocher. Encore une fois, elle choisit de d’en référer à Erendar.

- Je ne refuse pas votre proposition Capitaine, mais comme vous avez du vous en rendre compte la situation pourrait faire jaser la Cour surtout si vos visites sont nocturnes. Laissez-moi en informer mon Tuteur.

Et la voilà qui se refugier à nouveau derrière son Tuteur, ce qu’y ne lui plus guère mais elle se devait de le faire. Une fois ce sujet traité, il ne lui restait que le dilemme que lui avait proposé Fëanaro et si cela ne dépendait que d’elle, elle aurait opté pour la première solution. Que Sil… Un violent éclair de douleur lui traversa la tête et Nalween tomba à genoux sans même sans rendre compte serrant les dents, son beau visage imprimé par la souffrance ressentie. Des visions, les siennes défilèrent devant ses yeux et elle comprit juste à temps que sa Déesse lui était venue en aide pour prendre le poignet du Capitaine dans sa main avant que tout ne cesse.

Moins d’une fraction de seconde plus tard, ils étaient tous deux au sommet d’un tertre dominant des Terres désolées, calcinées. La mort avait fait son œuvre fauchant allégrement les vies. Nalween en son sein sentait que même la Terre ne répondait plus à son Appel ne lui renvoyant qu’un écho lointain de vie. Alors elle pleura, silencieusement non pas pour elle mais pour les souffrances de la Terre, pour les blessures de toutes les nations. D’un geste du doigt, elle montra à Fëanaro les ruines de l’Autel à Silmaria et elle sut qu’il partageait sa peine, car aucun Elfe n’aurait supporté la Chute de leur peuple. La Brume même avait disparu remplacée par une pluie de cendre et de braises ardentes. Puis son visage se durcit quand son regard revint vers l’armée, immense, sombre, impossible à arrêter. Ses doigts fins se resserrèrent sur la garde de sa lame ouvragée puis tout cessa.

A nouveau, il était dans le temple abandonné mais avec une affreuse migraine en prime. Son regard inquiet croisa celui de Capitaine qui la fit revenir à la réalité. Soupirant, elle déclara.

- Si un tel Fléau venait à se propager, nous serions impuissants. Nous devons éradiquer le mal à sa source, des qu’il apparaitra et pour cela nous devons prévenir les autres Monarques.

Nalween, toujours agenouillée, se laissa allez contre le sol en lâchant le poignet du Capitaine avant de plier sa jambe gauche tout en allongeant la droite, pur reflexe militaire cela lui permettait de tirer son épée. Tant pis pour le protocole et même allongée sur le sol, entourée de pétale cueillit par le vent la Prêtresse gardait sa dignité et sa grâce naturelle, Silmaria y avait veillé. Sa poitrine se soulevait avec un rythme trop rapide, reste de la panique qui l’avait envahi. Calmant sa respiration, elle calma aussi son esprit. Ayaween ne l’avait encore une fois pas épargnée et elle avait sans doute eut raison. Sa voix s’éleva de nouveau, plus dure.

- Je me chargerai personnellement de me rendre en territoire Cydien et Almer, ces derniers étant les moins susceptibles de m’entendre mais vous devez rendre visite à la Reine amazone, Philéa. Je vous charge de cette mission.

Elle eut une courte pause, tendant le bras vers le ciel, inaccessible.

- Avec Kriisten, elle est la seule qui sera digne de confiance, je me méfie des Intrigues des autres.

Il restait le cas des Templiers, du maître Jiven dont elle ne savait pas quoi penser. D’un côté Haneen avait fondé cet ordre, de l’autre il avait bénéficié d’aucun joug depuis leur création. Ils étaient des électrons libres d’Azthia et seraient les seuls maîtres de leur décision. De même pour les mercenaires, rejoindraient-ils leur nation ou choisiraient-ils de laisser la guerre à qui de droit ?

Nalween se redressa enfin, apaisée et se releva, époussetant sa robe auquel s’étaient accrochés des pétales de roses. Puis la Prêtresse se tourna vers le Chêne Vert aux feuilles émeraude et argent et son visage montra l’amour qu’elle portait à cette terre.

- J’espère de tout mon cœur que votre mission sera couronnée de succès. Nous devons unir les peuples contre cette menace.

La Grande Prêtresse se retourna vers son Capitaine et lui tendit la main pour l’aider à se relever, un sourire malicieux aux lèvres.

[ Ce n'est pas contre toi, elle est juste enervée n__n ]

La réaction qu’il eut ne fut pas celle escomptée. Il resta de marbre froid, glacial alors que chacune de ses visions étaient une nouvelle épreuve pour la Grande Prêtresse. Elle fronça les sourcils, s’écartant du Capitaine de la Garde. Comment pouvait-il rester ainsi ? Se moquait-il d’un tel présage ? ‘y croyait-il même pas ? Il avait parlé de marcher sur les cadavres des autres peuples pour accomplir ses ordres, était-ce pour lui son rôle ? Nalween ravala sa colère mais elle montait en elle comme un mauvais poison, lent. Le rôle des Elfes n’était pas de tuer, il ne l’avait jamais été. Pour qui se prenait-il ? Croyait-il réellement que Silmaria aurait envoyé Ayaween s’il n’y avait eut aucune raison ? Non, elle n’enverrait pas son peuple à la boucherie et elle ne laisserait pas le scepticisme d’un homme faire des victimes. Lorsque Nalween parla de ses voyages, il s’offusqua ce qui ne manqua pas de faire revenir la colère de Nalween, foulant au galop sa bonté et sa gentillesse naturelle.

Certes, elle était inexpérimentée, oui elle ne régnait sur Silmarie que depuis un an mais sa conduite ne serrait pas dicter par un étranger à ses yeux, qu’il soit Capitaine de la Garde ou prochain culte de Silmarie.
La déclaration de son Capitaine lui fit arquer un sourcil. Sa garde personnel ? Que faisait-il de la Garde de la Grande Prêtresse, la Grade de l’Autel. De tous temps, cette garde avait accompagné la Grande Prêtresse dans ses déplacements et elle ne voyait pas pourquoi elle aurait besoin de la Garde du Capitaine. Le ton n’était pas à la contestation, mais il ne s’adressait pas à l’un de ses gardes mais à une jeune Elfe de vingt deux hivers qui avait de plus en plus de mal à garder ses nerfs au calme. Autant demander à un Cydien d’être frontal.

Le fait qu’il refuse sa main tendue fit monter d’un cran la tension, mais elle l’aurait acceptée avec sérénité – Silmaria est Compréhension- s’il n’avait pas entamé une marche vers la sortie, passant le seuil avec un mot de circonstance. Comment disent les Cydiens déjà ? La goutte d’eau qui fait déborder le vase ? Nalween prit le bas de sa robe et le noua à son côté, faisant ens sorte qu'elle ne gêne pas ses longues jambes. N’écoutant que sa fougue due à la jeunesse, Nal’ escalada d’une main experte le mur du temple, ce dernier en ruine offrait de nombreuses prises à causes des pierres tombées, et arriva à son sommet..

Ceci fait, elle sauta sur le toit de l’allée de colonnes qui menait à l’entrée du temple, laissant échapper un soupir aux antiques poutres, Fëanaro devait être sous ses pieds. Féline et discrète, elle couru le long de ce dernier avant de s’arrêter à son extrémité, guettant les pas du Capitaine qu’elle perçut sans mal et … sauta. C’était sans risque, le toit de l’allée devait s’élever à deux mètres cinquante et elle n’eut aucune mal à se réceptionner, faisant face au Capitaine de la Garde. Se redressant, elle lui adressa un regard glacial.

- Sachez des à présent Capitaine que j’apprécierais que vous attendiez que l’entretien soit terminé avant de vous retirez, ici on nomme cela couramment le respect.

Et qu’il lui épargne les –je pensais qu’il l’était-. Elle n’était pas pour la Tyrannie mais elle était Grande Prêtresse, il devait avoir un minimum de savoir vivre. Epoussetant sa tenue avec un soupir, elle réajusta son épée à son côté droit avant de retourner son regard sur le Capitaine.

- Je me moque de ce que vous croyez ou pas. Ayaween m’a transmis cette mission et au cas où vous ne le sauriez pas, elle a été Grande Prêtresse et a su garder son peuple, notre peuple en paix. Nous lui devons un minimum d’égard. Nous ne sommes pas folles.

Passant une mèche derrière son oreille, elle retira ses baguettes qui lâchèrent sur ses épaules ses cheveux d’ébènes.

- Que vous doutiez, je pense pouvoir le concevoir mais je n’attendrais pas une nouvelle vision pendant qu’une menace se prépare. Vous semblez croire que je ne suis pas assez prudente, mais détrompez vous je suis loin d’être inconsciente. On ne peut être sur de ce qui se prépare, nous ne pouvons qu’avoir foi en Silmaria.

Elle soupira, rejetant l’air contenu dans ses poumons pour tenter de se calmer. Se qu’elle fit, s’énerver ne servirai à rien. Elle revint sur les paroles de son Capitaine, celle qui l’avait dérangées. Ce n’était pas une intonation qui allait arrêter Nalween. La garde du Capitaine serait plus entraînée que celle de la Prêtresse ? Cherchez l’erreur.

- Pourquoi votre garde assurerait ma protection alors qu’il me semble que la Grande Prêtresse en est une, les Gardes de l’Autel ? Ce serait là un outrage à leur fonction mais aussi il serait stupide de priver nos guerriers de votre unité.

Autant jouer son propre jeu. Elle se redressa et jeta un coup d’œil à son arme. Ce qui lui donna une idée, qu’elle refoula. Il n’était pas un guerrier, le combat ne serait pas juste.

Offrant un sourire purement et simplement hypocrite, tellement hypocrite qu’il lui fit mal au zygomatique –elle maudit sa grâce naturelle, même avec une grimace elle réussissait à être élégante-, Nalween lui fit signe de patienter quelques secondes avant de se détourner faisant face à la quiétude des Jardins et à la brise qui caressa ses cheveux, les faisant doucement onduler. Et à ce moment, elle comprit le sentiment du vent, communiant avec lui. Oui elle comprit ce que ressentait cette élément en rencontrant un mur, mais elle le rassura un mur reste un mur, peu importe tant qu’il n’arrête pas son souffle, le vent n’avait qu’à le surmontait et continuer sa route. Soupirant à nouveau, la Prêtresse se dit que c’était là la seule chose à faire en effet. Elle allait se retrouver avec un psychopathe sur les bras, avec une soif de sang inextinguible mais elle n’y pourrait rien, il faudrait faire avec. Leur route n’était pas forcée de se croiser.

Tendant la main pour caresser le vent, elle la referma et se retourna, faisant à nouveau face à Mr je suis plus hermétique qu’un Murloc et son faux sourire se plaqua à nouveau sur son visage d’albâtre. Elle n’allait pas faire comme lui, or de questions d’utiliser la force même pour se défouler. Et puis Sieur Galathil avait beau faire, elle n’était pas dupe. Le dernier conflit à avoir secoué Azthia était en l’an 124 si ses souvenirs était exact, pour la libération de Tamawa, avant que le P’yra ne se retire. Tout d’abord, le Elfes n’était pas intervenu dans ce conflit mais en plus le cher Capitaine devait être alors âgé de deux ans. Merci pour la guerre, s’il s’était battu s’était uniquement dans des escarmouches. Il n’était son aîné que de peu alors qu’il quitte son arrogance. Ranger les violons. La Prêtresse attendit donc sagement qu’il est fini de se coiffer pour l’entendre.

Nalween encaissa salve après salve les différentes tirades de son Capitaine, sans que son faux sourire ne se transforme en grimace –déjà parce qu’elle ne le pouvait pas – mais aussi parce que toutes expressions l’avaient quittés. Et bien s’il comptait s’adresser ainsi aux autres dirigeants, Nal’ avait bien fait de prendre la décision d’aller d’elle-même visiter l’Almer. Il se trompait, encore. Ce que le grande parleur ne savait peut-être pas, c’est que Tutnesi était Prêtre de Bénu et que bien que sa nation n’est pas une politique démocratique, leur avancés avait fait un pas. Il n’était pas aussi borné qu’il pouvait le croire. Enfin, peut-être le prétendant d’Aya ne l’était pas plus que cela mais rien ne lui disait que Tutnesi ne l’était pas. Bon bref, on s’éloignait du sujet.

Brasser le vent ? Brasser le vent ! Mais il voulait vraiment un coup de fourreau sans le crâne ou quoi ? Elle l’avait fait mander pour organiser la resistance, que voulait-il de plus ? Quelle aille dans les forges pour forger les armes ? Mais quel homme borné.

- Je brasse le vent ? En quoi je brasse le vent Capitaine ? Vous prévenir était donc une faute ? Pardonnez mon erreur.

Elle ferma le poing avant de faire jouer ces articulations.

- Je ne souhaite pas imposer ma vision, loin de là je ne fais que l’exposer aux autres dirigeants pour qu’ils prennent les mesures qu’ils leurs semblent juste.

Elle n’allait pas se cacher derrière son grade, mais il n’aurait certes jamais du lui parler ainsi. Ce n’était même pas pour une cause honorable, il se cachait derrière sa fonction pour étaler des lieux communs. Merci du service. La suite était encore pire. Les Héros des Temps Anciens mais bien sur, elle aurait du y penser. Ce qu’il ignorait peut-être c’est que les Anciens héros se plier devant leur déesse, tout comme les Grandes Prêtresses.

- Avant de vous préoccupez de votre renommer dans l’autre monde, occuper vous plutôt de la survie de votre peuple.

Elle se stoppa en arquant les sourcils. Enquêter ? Etait-ce une blague ?

- Une preuve ? Vous comptez sans doute demander à Silmaria d’apparaître dans un nuage d’étoile pour éclaircir vos nobles doutes ? Si Ayaween ne m’en a pas dit plus, il devait y avoir une raison et je ne peux que faire avec, je ne peux pas lui apparaître pour lui demander des précisions, point.

Etrangement, elle s’inquiétait pour la Grande Prêtresse. Elle se souvenait de la panique qui avait envahi le cœur de la défunte quand elle avait évoqué cette menace et Nalween espérait que l’âme de la Prêtresse ne soit pas en danger.

Le souci de la garde la fit grimacer. C’était faux, et il le savait. Avec un soupir, elle déroula le vélin qui était à sa taille de ses doigts agiles et lut le passage qui l’intéressait c'est-à-dire « Il n’est pas rare aussi qu’elle participe à des manifestations culturelles et se déplace pour accompagner la Grande Prêtresse dans des visites officielles dans d’autres villes… ». Avant d’enrouler le vélin et de le rattacher à sa taille faisant à nouveau face au Capitaine.

- Je prendrais certain de vos hommes si tel est votre désir mais cela me semble superflu, connaissant Nara je crois qu’elle enverra certains de ses guerriers pour assurer ma protection en terre étrangére.

Elle ne savait pas exactement comment réagirait Nara Clair de Lune en apprenant son déplacement mais aucun doute qu’elle refuserait de se mêler à l’armée de Silmarie en son absence. Nalween fit la moue, elle enverrait une missive à un Sylvain qui transmettrait le message l’entêtement de la guerrière n’était pas bon en cas de combat. En parlant de combat, Nalween leva un sourcil.

- Je suis épéiste, je ne combat pas contre un adversaire à main nue et comme vous pouvez le constater, ma robe me donne un léger désavantage.

De toutes manières, même Mystique il ne pouvait pas invoquer suffisamment d’esprit pour combattre un Prêtre qui s’est entraîné depuis sa jeunesse. A son tour elle haussa les épaules avant de s’incliner légèrement et de se détourner, se moquant bien qu’il voit son tatouage ou non. Elle préférait être coupable d’une soirée mouvementée que d’une envie meurtrière comme celle de Fëanaro. L’elfe s’approcha du lac derrière un bosquet mystique, à l’abris des regards du Palais – il s’en était vraiment éloigner à cause du temple, et elle s’obligea à retrouver son calme.

Cette dernière colére était loin d’être injustifiée, mais elle devait se maîtriser, maîtriser sa fougue et son impulsivité. Elle retourna son visage vers Fëanaro et lui fit signe de s’approcher et lorsqu’elle entendit ses pas près d’elle, Nalween plongea son regard dans le lac profond.

- Nous entre déchirer ne servira à rien, même si nos points de vue sont différents., elle prit une pause jouant avec la lumière du soleil avant de revenir à la conversation, vous m’accusez de brasser de l’air, mais je ne peux faire plus que je ne le fais à présent, vous m’accusez de croire aveuglement mais je ne peux demander une audience à Silmaria pour qu’elle m’éclaire.

Elle soupira, relevant la jambe, dérangeant la surface lisse du lac qui fut troublée par les goutes translucides.

- Peut-être que vos accusations m’ont blessées parce que j’essaie de faire le mieux pour Silmarie mais elles étaient aussi injustifiées., puis elle eut un sourire malicieux avant d’ajouter Que feriez vous à présent à ma place Capitaine ?

S’il désirait lui faire partager son savoir et son expérience, s’était maintenant ou jamais.

Son regard se perdait dans la contemplation du lac, tranquille, apaisé. La Prêtresse y vit un message d’espoir car ce lac, immense et profond avait vu sa surface troublée par de simples gouttes. Un seul homme pourrait faire pencher le rapport de force. Erendar avait dors et déjà envoyé des missives à Storghein en vue de sa visite et elle ne pouvait se projeter plus, les Astorgs refusant à coup sur de se lier aux Cydiens. Nalween se redressa, refusant de vouter ses épaules devant la charge qui lui était imposée, c’était uniquement son devoir. Puis la voix du Capitaine de la Garde lui parvint, ce dernier récitant un poème adressé à Silmaria, poème qui fit arquer un fin sourcil à la jeune elfe. Il n’y a pas deux minutes il voulait marcher sur les cadavres fumants et les os brisés et à présent, il chantait pour leur paix intérieur ? Etait-il schizophrène ? La Prêtresse attendit donc la suite, patiente s’égarant dans la réalité miroir que donnait le lac des Jardins.

Le ton du Capitaine changea du tout au tout lorsqu’il se lança dans un long monologue, contant son enfance, ses ancêtres, ses doutes et Nalween écouta. Les paroles lui semblèrent à doubles tranchants, contenant un sens caché peu certaine que même Fëanaro et éclaircit tous les mystères du Royaume des Âmes. La Volonté de ses Ancêtres lui avait été totalement étrangère et il était évident que la famille Galathil ne devait pas être la seule à vouloir la protéger. Nalween encore une fois se sentit perdue, enterrée sous des toiles et des charges dont elle n’avait même pas conscience. Comment pouvait-elle mener son peuple sur la voix de la victoire si on s’évertuait à lui masquer la vraie face du monde ? La jeune Prêtresse était au courant des murmures qui courait à son égard, intelligente, impétueuse et courageuse mais fermée au monde et totalement inexpérimentée. Comment donc voulaient-ils qu’elle le soit si chaque famille Elfique œuvrait pour l’enfermer dans une cage.

Et la suite, elle l’avait déjà entendu, de sa bouche, de celle d’Ayaween. Il se trompait, elle avait en effet réfléchi aux conséquences de ses mots mais elle ne pouvait pas décider seule du destin d’autres peuples. Chacune des tactiques imaginées par le Capitaine de la Garde était erronée. Non, elle ne pouvait pas pousser ses visions plus loin, tout simplement parce qu’elle en était incapable. Chercher une trace de l’armée était voué à l’échec si comme elle le pensait la menace venait d’Erathia, la Cité Blanche. Elle frissonna en repensant à l’hégémonie de cette Cité et la parole d’Ayaween a ce sujet ne laissait que peu la place au doute. Mais il avait raison en ce qui concernait les reliques, elle pouvait dés à présent envoyer des Rôdeurs à leur recherche mais leur niveau était depuis longtemps décroissant. Son souvenir se reporta sur Yaen Maian, l’Antiquaire Almer et de leur discussion à ce sujet dans l’auberge avant que ses souvenirs ne se troublent. Elle œuvrait déjà pour l’aider, elle l’avait ressenti dés leur première rencontre cette Almer était une femme de pouvoir.

Elle tiqua sur sa présumé impuissance et sur l’évocation de sa garde, si elle remontait au prélude de leur conversation il pourrait voir qu’il l’avait lui-même évoquée, c’était un coup bas mais elle ne releva pas, ils avaient cessés les enfantillages. Mais elle grimaça à nouveau lorsqu’elle évoqua les Almers et tourna son regard vers le Capitaine. Avait-il une si piètre opinion de Tutnesi et de son peuple pour qu’il prenne le risque de les condamner s’il ne se préparait pas à temps ? Son esprit revint alors à la folle Antiquaire et à Aden et elle soupira, encore.

Pour les Cydiens s’était là un autre problème. Elle pensait contacter la Templière Crépusculaire pour l’envoyer auprès de Maître Jiven afin qu’il la conseille sur la marche à suivre auprès d’Anatoli. Enfin ce n’était pas le moment d’y penser. Elle hocha la tête avant de prendre la parole à son tour, sa voix retrouvant la saveur d’un chant printanier.

- Depuis ma naissance, j’ai été élevée dans l’optique de prendre la succession d‘Ayaween bénéficiant d’un enseignement excellent bien que dur. A sa mort, j’atteins le grade de Grande Prêtresse et je fus connue comme la plus jeune de l’histoire d’Azthia.

La Prêtresse s’arrêta, offrant au Jardin un sourire sans chaleur.

- Et je suis celle qui devra combattre une armée envoyée par les Dieux.

Elle soupira, lassée d’avoir à encore et encore se justifier. Les paroles d’Ayaween lui revinrent, comme quoi Haneen l’avait prévenu.

- Les routes de chacun de nos peuples ne sont pas comme il vous le paraît si différentes. La disparition d’Erathia ne remonte qu’à 15o hivers, le temps ou nous étions écrasés sous son règne n’est pas si lointain.

Nalween avait lu le testament d’Ayaween et en effet, elle disait sentir la présence de la ville fantôme, elle savait qu’Erathia attendait son heure pour revenir à l’aide d’une armée cachée dans l’ombre.

- Chercher des traces de l’armée est à mon sens inutile. La population d’Erathia a disparu en deux jours et deux nuits lorsque la Brume à recouvert Azthia, ils réapparaitront quand ils le voudront et nous devons savoir comment empêcher ce retour et s’il est inéluctable le parer.

Ensuite elle médira un instant, se donnant le temps de la réflexion avant de se tourner vers Fëanaro.

- Vous n’avez pas tort en ce qui concerne les reliques et j’ai déjà envoyé une Antiquaire chevronnée à l’affut d’affaires douteuses mais la connaissant il ne vaut mieux pas que cela se sache.

Simple précaution, et ce n’était pas envers la réputation de la Prêtresse mais plutôt envers celle de Yaen, quelque chose lui disait qu’elle préférait rester dans l’ombre. Nalween l’avait lâcher dans la nature avec les fonds nécessaires, ils n’avaient plus qu’à attendre.

- En ce qui concerne les Cydiens, je vous approuve vos craintes étaient les miennes lors de l’entretien avec la défunte Ayaween. Envoyez des diplomates vers Cydonia.

Puis venait le moins réjouissant, là ou l’utopie prenait fin.

- Les hommes sont malheureusement belliqueux. Jamais les Cydiens ne coopéreront avec les Astorgs et inversement. De même, les Amazones ne rallieront pas une bannière comportant des Almers, malgré les édits de tolérance promulgués par l’ancien P’yra.

La jeune elfe se passa une main sur la nuque, Ayaween ne s’était fait aucune illusion là-dessus, elle avait déjà condamner les hommes ce que Nalween ne pouvait faire.

- J’ai promis à Ayaween d’avertir les dirigeants. Je ne peux pas décider du sort d’un peuple qui n’est pas le mien. Si Tutnesi ne me croit pas, il préparera sans doute une riposte dans le doute. J’aurai aimé contacter le grand père de Tutnesi pour qu’il m’aide à trouver les failles du P’yra mais je doute que mes tentatives soit fructueuses.

Du moins, elle l’espérait. Malgré sa compétence, Nalween doutait que son éloquence et ses charmes suffisent à convaincre le P’yra. Puis elle conclut avec un regard perdu dans le vague, s’adossant à un arbre, faisant face au Capitaine.

- D’après Ayaween je serais leur cible, Silmarie sera plus sûre en mon absence.

Les jeux étaient faits, que la fête commence.

[Post à blanc >>]

Apparemment le Capitaine de la Garde trouva à disserter sur ce qu’elle lui avait dit et elle regarda Feanaro, les yeux dans la vague à décortiquer ce qu’elle avait énoncé. Soit qu’il fasse mais Nalween avait d’autres obligations et pour elle l’entretien était désormais clos car elle avait énoncé ce qu’elle avait à dire. La Grande Prêtresse n’avait pas fait disparaître les doutes du Capitaine en sa vision, elle le savait, elle le sentait. Silmaria. Ce simple nom était vénéré de tous les Elfes car il représentait Vie, Bonté et Amour. Les vieilles légendes racontent que lorsque Silmaria descend sur terre, les fleurs poussent à son passage, et les arbres s’inclinent devant sa luminescence car elle leur donne protection et force.

L’elfe avait peut-être hérité de la beauté de la Déesse mais pas de tous ses pouvoirs. Dans un certain sens, le charisme était un pouvoir mais il semblait si futile en ses temps de troubles. S’abandonnant à son tour à ses pensées, Nalween se rappela des paroles d’Erendar – La beauté d’une Elfe est éternelle mais pas celle de son cœur, protège les tiens, respecte la vie car c’est là la seule contrainte de notre culte. Nalween avait un jour dit dans son jeune âge qu’il était stupide d’accorder le pardon à ceux qui avait fauté, et que c’était à la limite de l’hypocrisie. Mais Erendar avait comme toujours montré à l’impétueuse jeune fille que le pardon entraîner aussi réflexion et redemption alors que la punition ne gênerait que colère.

Force était de constater qu’Erendar avait vu clair en elle, et l’avait préparé à son rôle comme il le devait. Aujourd’hui elle était prête, prête à affronter les vices des hommes et la fureur d’Erathia. Aujourd’hui elle était prête à se battre pour les valeurs qu’on lui avait transmises.

A la déclaration de Fëanaro, elle secoua doucement la tête avant de lui adresser un sourire rassurant.

- N’ayez crainte Capitaine, je ne risque rien avec la garde qui est mienne. J’ai confiance en mes hommes.

Et la demoiselle avait déjà parfaitement planifié sa garde, avec l’aide de son Tuteur même si elle ne lui en avait rien dit. Plongeant ses yeux cristallins dans ceux du Capitaine, elle tenta de comprendre sa subite coopération, alors qu’il s’était opposé à elle la seconde d’avant. Inclinant légèrement la tête, elle ajoura.

- Prenez les dispositions qui vous semble juste mais prenez soin de m’en tenir informé, nous ne pouvons prendre aucun risque.

Puis elle se détourna silencieusement et le vent cessa de jouer avec ses boucles d’ébènes lorsqu’elle rejoignit le chemin de sa démarche flottante, en route vers une nouvelle réunion d’un autre ordre.

[Désengagée]

[ Je n'ai pas lu la fin de votre topic, par manque de temps, aussi je vous prierais d'excuser d'éventuelles erreurs. Toutefois, je me permets d'agir avec le MJ pour désengager Feanaro. ]

La Prêtresse avait parlé avec beaucoup de tact et de douceur, toutefois, on pouvait sentir de la force dans ses propos. Sa démarche fluide et féline disparaissant au coin d'un couloir, elle laissait derrière elle un jeune Capitaine de la garde quelque peu déstabilisé par ses paroles. La jeune femme avait pourtant confié une lourde tâche, preuve de sa confiance totale en son Capitaine, à Feanaro, en effet, ce dernier devait organiser les choses comme bon lui semblait, de façon à agir contre la menace future que l'elfe avait vu en songe. L'en tenir informée relevait du détail dans sa déclaration, en somme, elle venait de lui confier un poste bien plus important que celui dont il relevait normalement au titre de ses fonctions et de son grade. Quoi qu'il en soit, les faits étaient là, il allait devoir se creuser la tête de façon à sauver tout le monde dans l'ombre ou, moins, de façon moins glorieuse, éviter la casse et atténuer le plus possible la catastrophe.

Les réflexions du Capitaine furent interrompues par l'arrivée d'un jeune garde elfe en nage.
Il haletait comme s'il avait couru le cent mètres ou plus, étant donné que les elfes étaient réputés pour bien tenir la distance. Bref, c'est un détail au même titre que les histoires de Kiki et Casse-toi. Le jeune homme observa avec respect son supérieur hiérarchique tout en se demandant s'il ne venait pas d'interrompre quelque chose d'important vu la tête que Feanaro faisait. Prenant pourtant son courage à deux mains, le petit soldat affronta le regard de son supérieur avant d'annoncer :

" Veuillez excuser mon interruption mais votre avis est quémandé. "

Sans plus attendre, ne serait-ce même qu'une réponse de la part du Capitaine, il se dirigea vers la sortie, espérant que ce dernier le suivrait sans qu'il n'ai besoin de parler ou d'en dire plus. Ce qu'il fit. Ainsi, Feanaro échappait momentanément à la dure tâche que lui avait confié Nalween dans sa grande sagesse.